Je fermai d’un geste ferme le numéro de L.A.People que je venais de lire… Dedans, on pouvait y voir Livia en compagnie d’une de ses danseurs. Le journaliste qui avait écrit l’article déclarai que c’était le début d’une romance… Et je devais avouer que la photo me foutait le doute.

Livia et moi, on avait vécu un peu loin de l’autre. Elle était en tournée et moi je devais régler des affaires à L.A. pour ma nouvelle entreprise qui démarrait. Elle me manquait beaucoup et j’avais espéré que c’était la même chose pour elle mais fort était de constater qu’elle avait trouvé de quoi passer le temps.

J’étais furax ! Et mon garde du corps qui buvait un café en face de moi et avait lu l’article en même temps ouvrit la bouche pour lancer :

-Les journalistes écrivent souvent n’importe quoi, Monsieur Hughes.

Je grommelai et relevai le regard sur lui :

-Et les photos, hein ?! Ils font comment pour les photos ? Tu as vu la photo ?

Il voyait que j’étais agacé et se contenta d’hausser les épaules parce qu’il n’avait aucun argument pour contré ça. J’avais déjà vu ce danseur plus tôt dans la tournée et j’avais déjà vu Livia rigoler avec lui… Dieu sait ce qu’il a pu se passer entre eux pendant mon absence.

On quitta bien vite le café de l’aéroport pour se diriger vers la voiture qui me conduisit jusqu’à l’hôtel. On était au milieu de l’après-midi et je savais que Livia devait être à l’hôtel avant de se rendre sur les lieu du concert.

Une fois dans le lobby de l’hôtel, je pris la clé de ma chambre qui était aussi celle de Livia. La réceptionniste déclara que Livia était actuellement au Spa avec sa mère, Maritza… J’hochai de la tête sans rien dire avant de grimper dans ma chambre d’hôtel qui était, en réalité, une grande suite.

Je sortis le numéro de L.A.People que j’avais repris et relus l’article encore et encore cherchant le mensonge sans le trouver. La photo était bien trop équivoque…Je m’allumai alors une cigarette que je fumai nerveusement.

Et quand Livia rentra, ce n’est pas avec un bonjour que je l’accueilli mais avant un…

-Tu peux m’expliquer ?

Et je balançai le numéro de L.A.People à la bonne page devant elle sur la table basse.

@ Billy Lighter

Nous étions maintenant à Auckland en Nouvelle-Zélande, la tournée avançait donc bien. Nous en avions plus de fait qu’il en restait à faire et même si je m’amusais tous les soir sur scène et que je ne me lassais pas de découvrir la planète sur laquelle je gravitais, j’avais hâte de me poser chez moi et de ne rien faire pendant plusieurs jours.

Jesse avait quitté la tournée, Jack et Brooke aussi par conséquent et ça me rendais un peu triste. Heureusement que ma mère était encore là. J’aimais passer du temps avec elle à faire les boutiques ou bien à se faire bichonner dans le salon de beauté de l’hôtel. Je nouais aussi des amitié avec les gens de mon équipe mais particulièrement avec Alexander, l’un de mes danseurs. Il était celui qui était le plus présent sur scène et avec qui j’avais le plus de contact alors c’était une bonne chose que nous développions une bonne complicité.

Mes chansons n’étaient pas faites pour offrir des danses lascives ou des déhanchements indécents mais il y avait tout de même des moments pendant mon spectacle où il y avait des rapprochement sur scène, ce que je n’étais pas habitué mais Daniele avait cette vision du spectacle que je ne remettais pas en question et même que les fans adoraient ça alors moi, ça m’allait.

J’étais toute détendue alors que je revenais de me faire masser en compagnie de mamita. Le spa de l’hôtel nous avait offert le forfait VIP, un tuc pour nous faire sentir comme sur un nuage pour le restant de la journée ! Je n’allais pas danser sur scène ce soir ! J’allais flotter !

Je quittais donc ma mère après l’avoir raccompagné jusqu’à sa chambre et je me dirigeais à la mienne. Je me disais que je pourrais dormir une petite heure avant que je ne doive me rendre à la salle ou avait lieu mon concert pour me préparer.

Julian était là et la joie de le retrouver enfin s’estompa alors qu’il me balançait un magazine en réclamant des explications. Je le regardais, stupéfaite de longues secondes avant de prendre le L.A.People qu’il avait rageusement fait glissé jusqu’à moi sur la table basse du salon. J’y découvrit une photo d’Alexander et moi prise à notre insu évidement alors que nous étions sorties tous les deux marcher. Je ne me souvenais même plus dans quelle ville c’était mais l’article décrivit la scène comme un début de romance.

- Ils ne savent visiblement plus quoi écrire, c’est dingue quand même !

Je soupirais en roulant des yeux puis je refermais le torchons, car ce n’était rien de plus qu’un torchon que j’avais entre les mains et je le jetais là où Julian l’avait fait glisser, sur la table basse devant moi.

- C’est ça qui t’enrage ? Une photo de moi et Alexander ? Je ne sais pas quoi te dire d’autre sauf qu’il n’y a rien à expliquer. Nous étions simplement sorties pour profiter d’un peu d’air frais et nous nous sommes arrêtés à un moment pour s’assoir et bavarder. Je ne vois pas le drame là-dedans.

En fait, si, je voyais un peu le drame. Julian semblait s’être fait tout un scénario dans sa tête avant même de me demander des explications. Il était là, le drame ! Le manque de confiance de mon mari.

@ Billy Lighter

Je ruminais depuis que j’avais lu cet article et, surtout, vu la photo qui l’accompagnait. Livia m’avait certifié que tout se passerais bien et que je n’étais pas obligé de faire toutes les dates de sa tournée. Que je pouvais me centrer sur ma marque de voiture. Et je me rendais compte, maintenant, que c’était, sans doute, pour aller voir ailleurs !

Avec Alexander en plus !

Je ne l’aimais pas et ça ne date pas d’aujourd’hui. Déjà au début de la tournée, je le trouvais très entreprenant vis-à-vis de Livia. Je ne savais même pas pourquoi elle avait besoin de danseurs ! Son talent au chant et à la guitare ne lui suffisait pas ?! Non, il fallait qu’elle se tape des danseur qui sortent tout droit d’un magazine de mode, bordel !

Ainsi quand Livia finit par entrer dans notre suite, je lui balançai le L.A.People sur la table pour qu’elle puisse savoir pourquoi j’étais de si mauvaise humeur. Elle prit le magazine et lu l’article. Elle semblait stupéfaite face aux lignes qu’elle lisait et déclarai que les journalistes ne savaient plus quoi écrire.

-Ce que je sais des journalistes c’est qu’ils se basent toujours sur partie de vérité.

Et celle du journaliste de L.A.People, Don Grant, c’était la photo sans équivoque qui accompagnait l’article qui lui avait permis de spéculer sur tout ! Il n’y avait normalement pas d’eau dans le gaz entre moi et Livia mais il pourrait bien il y en avoir si jamais elle m’avait trompé avec Alexander.

Elle demanda si c’était cet article qui me mettait de mauvaise humeur avant de se défendre et de dire que elle et Alexander avaient profité d’un moment pour aller prendre l’air et que la photo devait avoir été prise là. Je fronçai les sourcils.

-Tu ne sais plus dans quelle ville s’était ? Alors tu t’amuses souvent à « prendre l’air » avec Alexander. Il te tourne autour depuis le début de la tournée !

Elle ne voyait pas le drame qu’elle disait. Elle prenait ça à la légère en plus ? Comment si elle ne pouvait pas comprendre que je sois suspicieux.

-Tu as vu la photo, Livia ? Il n’a pas pu l’inventer ça. T’es collée à Alexander. Puis, pourquoi lui et pas un autre hein ? C’est toujours lui… Et l’article dit vrai sur une chose : tu adores rigoler avec lui. Même quand j’étais là c’était le cas alors j’oses pas imaginer quand je ne suis pas là !

J’étais jaloux et je ne le cachais pas. Mais je n’aimais pas que Livia prenne tout ça à la légère comme si c’était moi qui fabulait.

@ Billy Lighter

Julian était en colère ! Il n’avait même pas besoin de me le dire pour que je le remarque, toute sa gestuelle trahissait son émotion. J’ignorais cependant pourquoi mais en prenant le magazine qu’il me balançait rageusement et en lisant l’article, je comprenais qu’il puisse se sentir irrité mais de là à me faire une scène ?

Pour moi, cela n’était qu’un ramassis de mots pour faire vendre et rien de plus, pas de quoi crier au scandale surtout que Julian devrait, en principe, avoir un peu confiance en moi ! De toute évidence, il se faisait un scénario et il y croyait comme parole d’évangile.

- La partie de vérité là-dedans c’est que je m’entends vraiment très bien avec Alexander mais ça ne va pas au-delà de l’amitié.

Je ne voyais pas le drame dans cette photo parce que je savais que je n’avais absolument rien à me reprocher. Alexander et moi allions souvent nous balader lorsque nous en avions la possibilité, question de changer d’air et de se vider la tête un peu. Nous bavardions de tout et de rien, nous allions nous prendre une pâtisserie pour découvrir les saveurs locales, un café ou un thé, bref, rien de plus engageant que ça.

C’est ce que je voulu expliquer à Julian qui resta accrocher sur le fait que je ne savais plus quand cette photo avait pu être prise.

- Non, Julian, je ne m’en souviens pas ! Figure-toi que je passe d’une ville à une autre à bon rythme et qu’il m’arrive de ne même pas savoir où je suis avant de monter sur scène et que Daniele ne me le rappel. Sérieusement…

Julian était jaloux, ça sautait aux yeux comme le nez en plein milieu du visage et, d’un côté, c’était flatteur car ça démontrait que mon mari tenait autant à moi qu’au tout début. Ceux qui pouvaient croire que notre union ne tiendrait pas la route dû à notre âge se mettait un doigt dans l’œil. Cependant, son manque de confiance en moi me blessait.

- Il ne me tourne pas autour depuis le début de la tournée, Julian ! Il travail avec moi, c’est complètement différent !

Ça ne suffisait pas à calmer la suspicion de Julian qui ne voyait que la proximité entre Alexander et moi sur une simple photo.

- Je la vois, la photo, t’inquiète pas ! Mais ce n’est qu’une photo prise alors que nous bavardions dans un parc. Tu te fais des histoires pour pas grand-chose, Julian.

Je commençais à perdre de ma bonne humeur tant il me grugeait de l’énergie à vouloir absolument croire un journaliste qui avait écrit n’importe quoi pour toucher son chèque. Il était le premier à dire qu’il ne fallait jamais se fier à ce qu’on disait dans les journaux et voilà qu’à la première occasion, Julian en profitait pour créer un conflit.

- Alexander est mon danseur. Je suis sur scène avec lui tous les soirs, c’est normal qu’à force, nous développions une amitié. Je rigole avec lui comme je le fais avec Arthur et Tyler et bizarrement, ça ne t’agresse pas quand c’est avec eux ?

Je levais les mains en signe d’exaspération en me disant que Julian finirait par comprendre le gros bon sens, ça ne pouvait pas faire autrement, sinon, ça frôlerait le ridicule.

@ Billy Lighter

Livia se défendait toujours alors que je déclarai qu’il y avait toujours une part de vérité dans ce que disait ce torchon de L.A.People. De plus la photo était, pour moi, sans équivoque. Elle disait pourtant que la part de vérité était une amitié entre elle et son danseur. Je fis la moue.

-Ah ouais ? Une amitié très proche, alors !

J’étais aveuglé par la jalousie. Ce qui m’énervait c’est que Livia prenne tout ça à la légère comme si elle essayait de cacher tout ça sous le tapis. Ce qui me frappait c’était qu’elle ne semblait même pas savoir où avait été prise cette photo ce qui me faisait dire qu’il n’y avait pas eu qu’une seule petite escapade avec Alexander mais que ça arrivait souvent. Là encore Livia avait réponse à tout en disant que, souvent, c’est Daniele qui lui rappelait où elle était. Je roulai des yeux.

-C’est sérieux ça ? Tu ne sais même pas quel public tu vas rencontrer et dans quelle ville tu es ? Par contre, tu as le temps d’admirer le paysage avec Alexander, ça, ça va…

Je clamai qu’Alexander lui tournait autour depuis le début de la tournée mais elle disait qu’il ne faisait que travailler avec elle.

-Tu as vu comment il te regarde ? Je ne pense pas qu’il soit du même avis que toi.

Quant à la photo, d’après Livia, ils ne faisaient que discuter dans un parc. Elle trouvait que j’en faisais trop.

-Je crois que si tu m’avais vu dans la même position avec Melody Summers ou une star montante de la musique ou du cinéma tu aurait eu la même réaction que moi, je pense.

Elle trouvait son amitié avec Alexander normale. Elle disait que ce n’était pas si différent qu’Arthur et Tyler.

-Parce qu’Alexander, je ne le sens pas. Je suis sûr qu’il a des vues sur toi. Ne me dis pas qu’il n’a jamais rien tenté…

J’étais sûr qu’il avait tenté des choses et j’étais certain que Livia les avais vue.

-Je pense que je vais rester jusqu’à la fin de la tournée. Je ne rentrerais à L.A. que quand tu rentreras toi aussi.

C’était mieux. Ainsi Alexander n’aura aucune ouverture.

@ Billy Lighter

Je ne voyais pas le drame dans la relation purement amicale avec Alexander avant que Julian ne m’en fasse toute une scène. J’étais prise au dépourvue devant une réaction aussi vive d’autant plus que nous avions des amis, filles et garçons, et que jamais cela n’avait poser de problèmes.

- Oui, une amitié très proche mais rien de plus qu’une amitié, Julian.

Sa façon de penser devenait irritante, comme s’il était entrain de me dire sans vouloir y aller franchement, qu’il n’avait aucunement confiance en moi. Si Alexander avait tenté quelque chose, je lui aurais dit sans détour ne pas être intéressée.

- Nous enchaînons les concerts, Julian. Il m’arrive d’oublier où je suis. Parfois je m’endors dans l’avions dans un pays et je me réveille dans un autre pays et nous passons parfois moins de quarante-huit heures dans une ville avant de bouger… Je ne comprends pas pourquoi je suis entrain de me justifier là-dessus.

Ne l’avait-il pas vécu avec moi quand j’avais accompagné Roadtramp lors de ma première participation à une tournée et même au début de celle-ci ?

Julian n’avait pas vraiment d’argument mais il carburait à la jalousie donc tout ce que je pouvais dire ou tout ce qu’il pensait devenait une évidence des sentiments de mon danseur à mon égard. Pourtant, je savais qu’Alexander n’était pas amoureux de moi seulement, ce n’était pas à moi de faire l’étalage de sa vie privée, même pour satisfaire mon époux en pleine crise de jalousie.

- Et il me regarde comment, selon toi ?

Ce que je voyais sur la photo, c’était deux jeunes personnes épuisées qui prenaient l’air pour souffler entre deux concerts. Rien de bien transcendant ou de révélateur mais quand bien même j’argumenterais là-dessus avec Julian, je perdais mon temps.

- Non, Julian. Tu sais pourquoi ? Parce que j’ai confiance en toi, moi !

J’avais quand même douté de lui après mon enlèvement mais j’avais été mentalement manipulée par Ward Fleming pour que je crois mon mari infidèle. Ça n’avait rien à voir avec la situation actuelle, c’était comme comparer des pommes avec des oranges.

Épuisée de cette engueulade inutile, je décidais de m’assoir. Tant qu’à recevoir une tonne de reproche, aussi bien être assise que debout. Je parlais de mon amitié avec Arthur et Tyler, avec qui j’étais déjà allée seule au centre commercial ou à la plage. Je n’avais jamais essuyé autant de reproches pour être sortie avec eux alors que ce que je faisais avec Alexander n’était pas si différent mais cela transformait mon mari en monstre de jalousie.

- Non, Julian. Alexander n’a jamais rien tenté… Je ne suis pas son genre. Vraiment pas.

Puis Julian déclara qu’il allait rester avec moi jusqu’à la fin de la tournée et je ne pus me retenir de rire, non pas de lui mais de la situation.

- Mon plus grand souhait ce réalise ! Et tu apprendras à connaître Alexander et tu découvriras probablement que vous pouvez être de très bon copain et tu comprendras vite pourquoi je ne suis pas son genre.

Alexander ne me l’avait pas dit explicitement, il avait lui-même du mal à se l’avouer mais j’avais compris que notre plus grand point commun était les beaux ténébreux du genre de mon mari…

@ Billy Lighter

Livia continuait de dire qu’il n’y avait qu’une amitié entre elle et Alexander. Elle prétendait aussi ne pas savoir où elle était lorsque la photo a été prise à cause des enchainements des dates. Je critiquais ce fait mais elle persistait à dire que c’était bel et bien le cas. Je roulai des yeux alors qu’il semblait invraisemblable pour elle qu’elle ait à se justifier là-dessus.

-Excuses-moi d’être sceptique sur le fait de ne pas savoir où tu vas et devant quel public tu fais tes concerts, Livia !

J’étais furieux au point que je rejetais ce qu’elle disait pensant que tout ça était des excuses pour dire que tout ce que L.A.People avait rapporté (photo comprise) ne voulait pas dire qu’elle me trompait avec le danseur le mieux foutu de sa troupe.

Pour moi, Alexander était clairement amoureux de Livia. Déjà au début de la tournée, il ne cessait de nous coller et de causer à Livia. Comme s’il ne pouvait absolument pas se passer d’elle. Suffisait de voir comment il la regardait !

-Il te regarde de façon insistante et ça depuis le début de la tournée. Ne me dit pas que tu n’as rien vu quand même !

Je lui disais qu’elle aurait réagit comme moi si elle avait vu ce genre de photo avec moi et Melody Summers ou tout autre star de la musique ou du cinéma. Mais elle déclara que ça n’aurait pas été le cas parce qu’elle avait confiance en moi. Je lui rappelle qu’elle avait failli me quitter pour un serial killer ou j’attends encore un peu ? Serial killer qui était désormais en prison, ce qui, pour moi, était un très bonne chose !

-J’ai confiance en toi. Mais quand je vois ce genre de photo, je ne peux m’empêcher de penser que tu pourrais trouver Alexander plus intéressant. C’est pas faute que c’est pas déjà arrivé !

J’étais peut-être injuste et cruel en lançant ça mais j’étais complètement aveuglé par la jalousie. Et quand c’était le cas, je pouvais me faire aussi méchant que ma mère bien que j’avais encore tempéré mes propos.

Livia finit par s’asseoir alors que je la couvrais toujours de reproches. Elle, elle clamait qu’elle n’était pas le genre d’Alexander. Je roulai des yeux n’en croyant pas un mot.

Je décidai, donc, de resté sur la tournée jusqu’à la fin. Livia déclara que je ne pouvais pas lui faire plus plaisir et que ça me permettra de mieux connaitre Alexander. Je sens que si je l’ai en face de moi, je vais lui envoyer mon poing en pleine figure.

Je soupirai.

-Ah oui ? Tu n’es pas son genre ? Tu es la plus belle fille de l’univers… Je ne comprends pas comment tu ne peux pas être son genre, sérieusement. Mais soit, je te laisse le bénéfice du doute. Je promet de ne pas envoyer mon poing dans la gueule d’Alexander dès que je le verrais tout à l’heure.

Je fixai toujours Livia avant de me rallumer une cigarette et de souffler la fumée.

-Mais la prochaine fois, il faudra dire à Ricci que de te mettre des danseurs, ce n’est pas forcément une bonne idée…

@ Billy Lighter

Julian était vraiment de mauvaises foi alors qu’il remettait en doute tout ce que je pouvais dire pour justifier mon amitié avec Alexander, des justifications que je ne devrais pas avoir à faire, qui plus est. Il m’arrivait d’oublier où je me trouvais après un atterrissage, tout allait si vite en tournée et tout s’enchainait à un point tel que même si j’avais tout le calendrier dans mes bagages, je n’avais pas le réflexe de le consulter dès que mon avion se posait quelque part.

- Avant de monter sur scène, je sais très bien où je me trouve, c’est quand on arrive que… ah et puis je ne vois même pas pourquoi nous débattons là-dessus, Julian.

Je voulais bien rester calme mais devant une si grande étroitesse d’esprit, chose que je ne reconnaissais pas chez mon mari, je commençais à sentir l’énervement grimper en moi.

Le sujet revînt sur Alexander, ce qui n’était pas mieux à vrai dire mais au moins, il était le sujet de cette prise de tête inattendue. Pour Julian, mon danseur avait des vues sur moi et c’était flagrant comme le nez au milieu du visage alors que moi, je savais que la réalité était tout autre mais je ne pouvais ni ne voulais le dire. Je ne m’en sentais pas le droit surtout qu’Alexander lui-même n’avait pas été si explicite bien qu’il n’avait pas nié quand je lui avais franchement posé la question.

Quand Julian lança comme ce qu’il devait croire être un argument massue qu’Alexander me regardait de façon insistante depuis le début de la tournée, j’eu envie de lui dire que ça devait être plutôt lui que mon danseur regardait de cette manière.

- Non, Julian je n’ai pas remarqué ça car moi, je n’ai d’yeux que pour toi.

Il n’y avait personne d’autre dans mon cœur que mon mari. Je l’aimais sincèrement et j’étais convaincue que nous ferions toute notre vie ensemble mais pour cela, nous devions nous faire mutuellement confiance… Cette pensée sonna légèrement faux dans ma tête, sachant que j’avais des vues sur MTI et qu’avec mon père nous avions choisis de délibérément mettre Julian en dehors de nos projets. Un jour, il comprendrait cette initiative et il y trouverait son compte.

Julian me balança alors qu’il me faisait confiance mais que j’avais déjà moi aussi douté de lui. Je le regardais, silencieuse quelques secondes tout en croisant mes bras sur ma poitrine. Ça faisait mal qu’il me renvoie Ward en plein visage sachant qu’à ce moment-là, j’avais été complètement manipulé par un psychopathe qui ne voulait rien d’autre que de faire mal à mon père en s’en prenant à moi comme il l’avait fait avec ma mère.

- Je vais passer sou silence que tu compare mon enlèvement et mes agressions multiples avec mon amitié pour Alexander en me disant que tu es ébranlé en ce moment. Ça vaut mieux.

J’inspirais profondément et soufflais très lentement pour reprendre le contrôle de mes émotions puis je m’installais dans le divan parce que si je restais debout, je risquais de sortir de cette chambre et de n’y revenir qu’au moment de récupérer mes bagages. Julian ne lâchait tout de même pas l’affaire en continuant de me reprocher la présence d’Alexander dans mon entourage avant de finalement dire qu’il resterait sur la tournée jusqu’à la touche fin et je levais les mains au plafond en signe de délivrance. J’eu même envie de crier AMEN! mais je gardais ça pour moi en lui disant simplement que rien ne pouvais me faire plus plaisir que d’avoir mon mari avec moi jusqu’à la toute fin.

- Je suis la plus belle fille de l’univers pour toi, pas pour lui. Et de toute façon, pour moi, personne ne t’arrive à la cheville Julian. Alexander n’a absolument rien pour me rendre heureuse comme toi tu le fais.

En s’allumant une cigarette, Julian souffla qu’il faudrait dire à mon manager que l’idée d’es danseurs n’était pas celle du siècle et ça me fit rigoler. Pas parce que Julian n’avait pas raison, tout du contraire justement.

- Je t’avoue que je n’aime pas ça plus que ça mais parait que l’aspect visuel y gagne et que les fans eux adorent. Je fais confiance à Daniele, c’est pour ça que je me suis tournée vers lui pour gérer ma carrière.

Cela dit, il devait bien y avoir quelque chose de mieux que des danseurs pour en mettre plein la vue à mes fans dans la salle.

Je regardais Julian qui fumait sa cigarette et je lui fis des yeux, comme ceux que je faisais le matin à la maison quand je ne voulais pas sortir du lit mais que je mourrais de faim. Ce genre de regard pour le supplier d’aller nous faire un déjeuner à manger au lit. Sauf que plutôt que de lui quémander à manger, j’ouvris mes bras pour qu’il vienne m’enlacer.

- Tu m’as manqué, tu sais et je meurs d’envie là, tout de suite de t’embrasser alors… on ne se fait plus la gueule, d’accord ? Je t’aime trop pour ça !

@ Billy Lighter

Visiblement, Livia en avait marre de se justifier sur le fait qu’elle ne savait même plus où avait été prise la photo qu’on voyait dans l’article. Pour moi, c’était une preuve que ces petites escapades avec Alexander étaient nombreuses.

En fait, je peinais à croire que pendant toute le temps de la tournée Livia n’avait pas remarqué qu’Alexander la chauffait. Je l’avais bien vu au tout début. J’avais du mal à avaler ça. Livia n’est pas réputée pour être aveugle. Je savais qu’elle l’avait vu. Elle essayait simplement de me cacher que ces sentiments étaient, en fait, réciproque. Mais encore une fois elle balaya ça d’un revers de la main en disant qu’elle n’avait rien vu parce qu’elle n’avait d’yeux que pour moi. Je fis la moue.

-Même en mon absence tu n’as rien vu ? J’ai du mal à y croire.

Livia disait avoir confiance en moi et semblait déçue que ça ne soit pas réciproque. Autrefois, j’aurais fait confiance à Livia les yeux fermés. Autrefois, je n’aurais pas été aussi jaloux que je ne le suis maintenant. A l’école alors qu’on était déjà en couple, beaucoup flashaient sur Livia mais je n’en étais pas jaloux parce que je savais que notre amour était plus fort que tout. Mais je me suis rendu compte, après l’enlèvement de Livia, que j’étais naïf à l’époque. Ce qui s’est passé avec Ward m’avait rendu plus méfiant et j’étais moins prompt à croire Livia aveuglement. Pourtant, c’est pas faute que notre amour est réellement fort.

Du moins, c’est ce que je croyais.

Mon attaque l’avait touché et, après coup, je regrettais. Elle déclara ne pas en tenir compte et je soupirai.

-Ouais… Il vaut mieux…

Bien que pendant son enlèvement, j’avais souffert moi aussi. Souffert de ne pas savoir ce qu’il lui était arrivé. De ne pas savoir si elle était en vie ou non. Et j’avais souffert encore après quand Livia voulait s’enfuir loin avec son ravisseur.

Mais je ne dis plus rien sur le sujet alors que Livia clamait qu’elle n’intéressait pas Alexander. Je peinais à le croire. Elle disait que, de toute façon elle m’aimait moi et pas un autre. Je fis la moue et croisai les bras… Je voulais la croire, sincèrement…

Alors, je décidai de me calmer, de lui donner le bénéfice du doute et de m’allumer une cigarette avant de grommeler sur l’idée d’avoir des danseur. Pour moi, c’était une idée à la con. Mais Daniele aimait ça… Il disait que ça apportait un plus.

-Mouais… Moi, je trouve que c’est superflu…

Je fumais pour me calmer regardant devant moi et non Livia. Mais elle attira mon attention se faisait plus suppliante et plus câline. Elle voulait que je l’enlace. Je lui avais manqué… Je la fixai faisant toujours la moue…

Avant d’abdiquer en soupirant…

Et je l’embrassai me rendant compte qu’elle m’avait aussi cruellement manqué.

Une fois le baiser brisé je la serrai contre moi.

-Tu as gagné pour cette fois…

Et j’espérais qu’elle disait vrai… Je l’espérais vraiment.

@ Billy Lighter