Moi qui aimais tant dormir, je ne pus trouver le sommeil dans l’avion qui nous menait, Maritza et moi (J.R. était resté à la maison avec sa nounou), vers la Nouvelle-Zélande où allait se produire notre fille. J’étais inquiet pour mes Los Diablos… Maritza, elle, ne se doutant de rien, dormait paisiblement contre mon épaule. J’aurais pu refuser de venir, mais elle avait tellement insisté pour que je vienne assister à ce concert que je n’avais pu qu’accepter. D’autant qu’un refus catégorique l’aurait inquiétée.

Oh bien sûr, elle savait par la presse que Ward avait été arrêté… Et elle en avait éprouvé un énorme soulagement. C’était normal, ce type lui avait tiré dessus. Maintenant, il payait.

Mais pour moi qui étais chef des Los Diablos, cette arrestation marquait une période de troubles… Il y allait y avoir des petites guerres internes chez les New Soldados pour prendre la place de Ward s’il n’avait désigné un successeur.

Chacun allait vouloir faire ses preuves et quoi de mieux que de frapper un grand coup les Los Diablos.

J’avais prévenu Alonso de mon départ et m’en était excusé, affirmant que je reviendrais très vite, dès le lendemain du concert de Livia.

Une fois arrivés à l’aéroport, une limousine nous conduisit jusqu’à notre hôtel. Le même que Livia et le même que Daniele.

J’avais hâte de voir ma fille, mais aussi mon ami… Je voulais savoir ce qu’il pensait de beaucoup de choses. Même en tournée, il avait du avoir vent de la sortie d’Howard Stone, mais aussi de l’arrestation de Ward.

Nous retrouvâmes notre fille, la prenant dans nos bras puis sa mère lui proposa d’aller profiter du spa de l’hôtel. Je laissai donc mes deux petites femmes aller ses relaxer pendant que je me dirigeais vers la suite du manager italien, Daniele Ricci.

J’avais pris avec moi une boîte de bois contenant d’excellents cigares… Notre façon à nous de nous relaxer.

Je frappai à la porte et quand je fus invité à le faire, j’entrai.

-Bonjour, Daniele ! Ce pays est magnifique et il fait un temps excellent pour un concert…

Je m’installai avec lui dans le petit salon de la suite. Je m’assis et lui tendis un cigare dont j’avais coupé le bout.

-Tu as lu L.A. People et Guitar&Pen dernièrement ?

Je souris, mauvais…  

@ Billy Lighter

Livia continuait son petit bonhomme de chemin se faisant aimer dans chaque ville qu’elle traversait. Je comptais, avec tout ça, récupérer mon titre de manager de l’année que je pensais largement mériter. C’était un véritable réussite dont j’étais fier.

Aujourd’hui, c’est à Auckland qu’on devait convaincre la foule que Livia est la nouvelle pépite de la chanson. Souvent, ma pauvre artiste était comparée à Lola mais cette dernière s’était mise hors-jeu elle-même en allant s’enfermer dans un hôtel de New York laissant les rumeurs sur la fin de son mariage se répandre comme une trainée de poudre.

Il faut dire que Stone semble avoir d’autres chats à fouetter que sa femme – excusez l’image – étant donné qu’il préfère casser du sucre sur le dos de Jim… Je ne savais pas ce que lui avais dit Jim mais ça avait mis en rogne Stone qui menaçait de quitter BSC avec son groupe Fireworks. Est-ce une grosse perte ? Pas pour moi – mais assurément ça l’était pour Jim qui n’avait pas manqué de répondre aux propos de Stone par une interviews parfaitement menée.

Seul point noir dans mon beau tableau ? L’arrestation de Ward Fleming. Moui – ça aurait pu être une bonne nouvelle… Seulement, je n’étais pas dupe… Fleming savait beaucoup de chose sur moi, sur Sammy et sur Jim et je le voyais bien nous balancer pour obtenir une peine moins lourde… Or, je n’avais aucune envie d’être lancé dans l’arène à devoir défendre mon innocence. Ma réputation allait en prendre un coup – et pas qu’un peu !

Bref, ce n’était pas une bonne nouvelle… Sans compter que j’étais en Nouvelles Zélande et Sammy à L.A.. Elle me manquait et si jamais Ward l’ouvrait, elle serait l’une des première à être interrogée. Peut-être devrais-je la faire venir pour le reste de la tournée… Je savais qu’elle souhaitait passer du temps avec les enfants – mais je pouvais concevoir qu’elle les prenne avec rien que pour l’avoir auprès de moi.

J’étais en train de réfléchir à tout ça dans ma vaste suite quand j’avais entendu frapper à la porte.

-Entrez, dis-je en sortant de mes pensées.

C’était Jim. Il avait décidé – comme sur d’autres dates auparavant – de venir voir sa fille sur scène. Il se réjouissait du climat.

-Salut, amico mio ! Je trouve même qu’il fait légèrement froid, dis-je en bon Romain qui a vécu à L.A. que j’étais. En même temps, ici, nous sommes en hiver mais ils ont des hivers doux.

Jim s’était installé dans le petit salon où – sur la table – se trouvait déjà une bouteille de whisky. Je m’étais levé pour nous sortir des verres et les poser sur la table alors que Jim sortit des cigares. J’avais pris le cigare après m’être servi un verre. Jim m’avait alors demandé si j’avais lu L.A.People et Guitar&Pen. J’avais ricané.

-Bien sûr, dis-je avec un sourire en coin. Je n’ai pas raté ta guerre avec le petit merdeux. Tu crois qu’il va mettre ses menaces à exécution et quitter BSC ? Si c’est le cas, c’est ce pauvre Perry qui va tomber des nues.

J’avais aussi lu la contre-interview.

-Mais tu lui as bien répondu et par Guitar&Pen en plus. Je ne pense pas qu’il pourra faire mieux, dis-je après avoir soufflé la fumée de mon cigare. Même si je peine à comprendre ce qu’il lui a pris… Tu lui a dis quoi à l’hôpital quand tu es allé le voir? Réellement, je veux dire.

Moui – pas sûr que Jim avait dit toute la vérité aux lecteurs de Guitar&Pen.

@ Billy Lighter

Je fus accueilli par un Daniele qui semblait d’excellente humeur. En même temps, ma fille nous donnait de très bonnes raisons d’être fiers tous les deux. Je rigolai quand l’Italien affirma qu’il faisait un peu froid. C’était vrai que je n’avais pas réalisé qu’ici, c’était l’hiver. Les paysages étaient tellement à couper le souffle que j’avais peu fait attention à la météo…

De toute façon, étant blond, le soleil brûlant de L.A. n’était pas forcément bon pour moi.

On s’était installés dans le petit salon. Il y avait une bouteille de whisky toute prête, comme si Daniele m’avait attendu. Pourtant, je ne l’avais pas prévenu de ma venue, tout comme je n’avais pas prévenu Livia qui avait été heureuse de nous voir. Elle avait juste été déçue de ne pas voir son petit frère qui était avec Isabel à la maison… Mais il était encore trop petit pour voyager.

J’allumai mon cigare en pompant dessus quelques fois puis pris en main le verre de liquide ambré que m’avait servi mon meilleur ami.

J’entrai dans le vif du sujet, je voulais savoir ce que Daniele pensait de l’interview que j’avais donnée à Guitar&Pen. J’en étais assez fier, de cette interview.

Il n’avait rien raté de notre petite guerre et se demandait si Fireworks allait vraiment quitter BSC.

Je tirai sur mon cigare.

-Sincèrement ? Je n’en sais rien. Peut-être a-t-il parlé sur un coup de tête. Mais en effet, c’est encore sur Perry que ça va retomber.

Je haussai les épaules.

-Je ne comprends pas… Ce n’est pas un mauvais manager pourtant. Mais je l’ai croisé à L.A. dernièrement… Je lui ai demandé ce qu’il foutait là et il m’a annoncé tout penaud que Jesse n’avait pas la force de continuer la tournée… Je suppose que tu es au courant.

Je pinçai les lèvres.

-Je n’ai pas envie de me séparer de Perry mais il a tendance à perdre ses groupes… De la malchance ?

Mais Daniele, lui, s’intéressait plus à ce qui s’était passé entre Howard et moi. Il trouvait que j’avais bien répondu et que le batteur ne pourrait pas faire mieux.

Je souris.

-Merci… Je ne pense pas non plus qu’il pourra faire mieux. Il manque d’intelligence pour ça.

Je souris, mauvais.

-Je lui ai dit plus ou moins ce que j’ai dit dans Guitar&Pen… Mais ce sont les circonstances qui lui ont fait péter les plombs. Il ne s’est jamais planté dans les escaliers. Il s’est fait trahir par une petite pute et est tombé entre les griffes de Ward Fleming.

Je tirai longuement sur mon cigare.

-J’ai juste dit ce que je pensais de cette prostituée.

@ Billy Lighter

J’avais été bien aux faits de la petite guerre entre Howard Stone et mon meilleur ami. Un guerre qui était sortie de nulle part à se demander si Stone – après sa chute – a encore toute sa tête.

Mais la grande question était de savoir si Stone allait mettre ses menaces à exécution. En effet, il voulait que Fireworks ne soit plus lié à BSC – le maison de disques de Jim. Seulement, Jim n’en savait rien. C’était fort possible que Stone ait parlé sans réfléchir – c’était typique de lui.

Mais Jim ne comprenait pas le cas Perry. Il avait tendance à perdre ses artistes – comme avec Livia que je lui avais subtilisé. Jim l’avait rencontré à Los Angeles où Perry lui avait annoncé qu’il ne continuerais pas la tournée avec le jeune Starky.

-Moui, je suis au courant, dis-je en hochant de la tête. Il me l’a annoncé après le concert de Livia à Copenhague. Heureusement pour lui que Tobby Cooper savait qu’il devait de temps en temps remplacer Jesse. Mais je lui ais quand même rappelé qu’il avait des engagements et que je n’appréciait pas vraiment ça.

Jim se demandais si tout ça était dû à de la malchance mais je savais qu’il n’en était rien.

-Non, c’est une question de mentalité. Perry a l’art de prendre des groupes difficiles à gérer. Un enfant de 9 ans, ça n’est pas simple à gérer et, en plus, il ne peut pas être sûr que le gamin tiendra sur la longueur. Il pourrait décidé de faire autre chose une fois l’adolescence arrivée. Puis, il a Fireworks… Donc, Perry gère trois enfants, analysais-je. Et il se conduit comme un père avec eux. Il y a trop d’affectif ce qui fait qu’il se fait marcher sur la tête et répond aux caprices de Starky et Stone.

Moui – c’était mon analyse du cas Perry. Il n’avait pas une mentalité de tueur. Or il fallait se genre de mentalité dans le monde du business.

J’avais complimenté Jim pour la réponse qu’il avait fait à Stone à travers Guitar&Pen. Il savait – tout comme moi – que Stone n’aura pas l’intelligence pour faire mieux.

-C’est le cas de le dire, dis-je avec un sourire en coin.

Jim avait bien dit à Stone ce qu’il avait dit dans Guitar&Pen. Sauf que l’histoire en dessous était tout autre. Stone aurait été tabassé par Ward Fleming en fait. J’avais lentement soufflé la fumée de mon cigare en essayant d’encaisser la nouvelle.

-Stone a été tabassé par Ward Fleming, dis-je un rien choqué. A cause d’une pute ? Wow, j’avoue que je ne m’attendait pas à ça… Qu’est-ce que Stone foutait pour en arriver là ?

Parce qu’il fallait le faire pour se retrouver entre les griffes de Fleming… Un Fleming qui croupissait désormais, en cellule.

-S’il a fait confiance à une prostituée alors il est vraiment stupide, concluais-je… Et il a été choqué juste pour ça ?

Un peu susceptible le Stone ?

-C’est a cause de lui que Ward est en cellule ?, demandais-je curieux.

Car ce fait ne nous arrangeait pas.

@ Billy Lighter

Tout en fumant mon cigare et en buvant mon verre de whisky, mon ami et moi parlâmes tout d’abord du cas Perry… Un Jack Perry que j’avais été surpris de voir à L.A. bien plus tôt que prévu. En fait, son gamin en avait eu marre de la tournée et son père adoptif avait fait le moindre de ses caprices, prétextant une santé fragile.

Ce n’était pas bon pour le business mais Daniele avait sa petite idée là-dessus. Mon ami semblait d’ailleurs assez fâché des premières parties avortées par Starky et disait qu’il n’avait pas manqué de rappelé à Perry ses engagements.

Je crachai une bouffée de fumée.

-Tobby Cooper ce n’est pas mal non plus… Et puis comme ça, tu as tout le contrôle de la tournée. C’est juste malheureux pour les enfants qui voulaient voir Starky.

Quant à sa théorie sur Perry, Daniele me la donna de long en large. Trop paternaliste, en fait, était Perry. L’Italien disait qu’il gérait trois gamins et faisait tous leurs caprices.

Je fis la moue.

-J’ai bien conscience que Jesse, à l’adolescence, risque d’être fort versatile. Raison de plus pour en tirer le maximum maintenant, avant que sa voix ne change et qu’il devienne réellement incontrôlable.

Je pris un coup de whisky.

-Quant à Fireworks… Stone ne peut pas prendre la décision tout seul. Il va devoir convaincre David pour qui ça va être une véritable épreuve de changer encore de maison de disque, encore de manager et encore de studio. Ça risque de lui faire péter les plombs. Stone fera plus de mal que de bien à son ami en quittant BSC…

C’était ce que je pensais et je faisais part de mes pensées à mon ami pour voir ce qu’il en pensait.

-Mais d’un autre côté, peut-être que le départ éventuel de Fireworks sera un déclic pour Perry et qu’il cessera de faire tout ce que ses artistes veulent.

On en revint à Stone et à sa sortie dans L.A.People… Je soulignai son manque d’intelligence et, par extension, sa probable incapacité à répondre à ma contre-attaque. Daniele était bien d’accord avec moi. Et alors qu’il se demandait comment tout cela avait pu arriver, je racontai la vérité sur les blessures et l’hospitalisation du batteur.

Cela souleva d’autres questions dans le chef de Daniele.

Je souris, mauvais.

-Stone et sa pute ont essayé de se montrer plus malins que Fleming. Grave erreur. Ils ont essayé de s’en prendre au chef des New Soldados. C’est lui qui a gagné au final.

Daniele trouvait que Stone était vraiment stupide et demanda s’il avait été choqué de mes propos juste pour ça.

-Tu me connais… Disons que je n’ai pas été tendre dans mes mots pour cette petite traîtresse qui a su embarquer avec elle jusqu’à mes meilleurs hommes. Les imbéciles.

Puis Daniele me demanda si c’était à cause de ça que Ward était en cellule. Je secouai la tête en tirant sur mon cigare.

-Non… Je ne l’ai pas su dans un premier temps parce qu’Alonso savait juste qu’il avait été pris, mais ça a vite été dans la presse. Apparemment, ce serait sa femme qui l’aurait balancé parce que parmi les chefs d’accusation, il y a « violence conjugale »…

@ Billy Lighter

J’avais expliqué que Tobby Cooper avait pris le relais de Starky pour le reste des dates de la tournée car le gamin avait déclaré forfait. L’avantage, comme le disait Jim, c’était que j’avais, maintenant, total contrôle sur la tournée.

-Moui, je l’ai dit à Perry pour les enfants, ajoutais-je. Mais j’avoue que je vis mieux depuis que je n’entends plus la voix criarde de ce gamin…

Je me plaignais souvent de Tony – qui pouvait être capricieux – mais Jesse, lui, était plus que fatiguant. Je plaignais largement Perry.

J’avais exposé quels étaient les points faibles de Jack. Il n’était pas assez sévère que pour jouer les manager. Il faut savoir donner des limites à ses poulains. Ils ne sont pas responsables de l’organisation des tournées et la moindre des choses est de respecter notre travail. Quand Perry organisera une tournée pour son gamin, il verra à quel point c’est épuisant de le voir déclarer forfait avant la fin ! Jim savait que quand le gamin sera ado rien ne prouvait qu’il voudrait encore faire carrière… D’où l’intérêt de tout tirer de lui avant.

-C’est ce que je pense aussi… Seulement, si j’avais dit ça à Perry, il m’aurait assassiné, dis-je avec un sourire en coin.

Jim disait que pour Fireworks rien n’était inscrit dans le marbre et que Stone devra convaincre son comparse – David McAvoy. Un homme qui détestait le changement.

-Peut-être bien… Même si je crois que Stone a beaucoup d’influence sur McAvoy, rajoutais-je.

Il pensait aussi que le départ de Fireworks pourrait être un déclic pour Perry… Personnellement, je n’en étais pas certain.

-Permet-moi d’en douter… Il se fait littéralement mener à la baguette pas son fils, dis-je sûr de ce que j’avançais.

Nous avions continuer à parler de Stone et j’avais appris que c’était Ward Fleming qui était responsable de son séjour à l’hôpital. Je ne m’attendais pas à ça… Il s’était – apparemment – fait trahir par une pute. Seulement, tout ça amena pas mal de questions dans mon chef. Apparemment, Fleming avait tenté de jouer les héros…

-Mamma mia, dis-je en pensant que Stone était encore plus stupide que prévu. Mais pourquoi il a fait ça ?

Jim n’avait pas été tendre en parole avec la pute et ça avait choqué Stone. Moui – c’était un peu léger pour en vouloir à Jim au point de vouloir déménager son groupe, non ?

-Tes hommes se sont fait avoir aussi ?, dis-je avec un sourire en coin. Décidément, cette femme doit être vraiment jolie.

Ce n’était pas à cause de Stone – apparemment – que Fleming était en cellule mais à cause de la femme de Fleming.

-Je te dirais bien que c’est bien faire pour lui… Mais qu’est-ce qu’il va se passer pour nous. Tu crois que Fleming serait capable de nous balancer pour négocier une remise de peine ?, demandais-je un rien inquiet. Tu le connais mieux que moi… Comment il va agir ?

@ Billy Lighter

Je ris quand Daniele affirma se sentir bien mieux depuis que Jesse n’était plus dans les parages.

-Pourtant, sa voix criarde rapporte. Il est la coqueluche des fillettes de 10 ans. C’est le Howard Stone des bacs à sable.

D’où le fait, comme je l’expliquai à mon ami, qu’il fallait tirer tout ce qu’il y avait à tirer de Jesse avant que l’adolescence n’en fasse un monstre puant, boutonneux et à la voix enrouée… Quand ça se produira, j’espérais bien qu’on puisse au moins en faire un batteur.

Mais Daniele, lui, n’avait pas osé dire ça à Perry.

Je souris.

-Je ne savais pas que tu avais peur de Jack Perry.

Quant à l’autre groupe du manager Angelenos, Fireworks, Stone comptait les faire déménager… J’en doutais un peu mais ne cachai pas que tous mes espoirs reposaient en McAvoy et sa haine du changement. Il était peut-être fou à lier, mais cet homme avait un talent pour le clavier, et même pour le chant, sans égal…

Enfin, quand il jouait la bonne chanson au bon moment.

Daniele était plus sceptique. Il pensait que Stone avait beaucoup d’influence sur le schizophrène.

Je haussai les épaules.

-Alors comptons sur Perry… ou sur un coup de tête de Stone. Après tout, retourner chez MTI, c’est refuser la liberté d’expression qu’on lui a offerte. Et puis, il faut voir s’ils vont trouver un manager chez MTI, tous les meilleurs sont pris et bien occupés.

Cependant, Daniele ne croyait pas en Perry qu’il disait complètement sous l’emprise de son fils.

Je fis la moue.

-Tu penses qu’il ne sera pas un peu plus sévère avec Stone ? Je te rappelle qu’il lui a déjà mis son poing en pleine face.

Et en parlant de Stone, je ne pus que révéler la vérité sur la « chute » d’Howard à mon ami Italien… je lui parlai de Fleming, de la pute, Riley… Et il eut l’air surpris et choqué. Daniele se demandais pourquoi Howard avait voulu jouer les héros.

Je tirai sur mon cigare…

-Tu sais, le garçon que j’ai engagé pour la surveillance à la tour ? Je ne sais pas si tu as remarqué, mais son nom a changé en court de route. Il ne s’appelle plus Grant Custer mais Grant Ward Fleming. Howard a voulu éviter que Ward Fleming récupère la garde du gosse qui avait été confié à un flic.

Je soufflai une longue bouffée de fumée puis continuai.

-Et comme tout ce que fait Stone en dehors de la musique, ça a foiré. Fleming a récupéré la garde du petit et lui s’est fait avoir comme un bleu par cette pute de Riley.

Daniele se dit qu’elle devait être vraiment belle pour avoir fait tourner la tête de plusieurs de mes hommes…

-Je n’en sais rien, je ne sais pas qui est ce rebus de l’humanité. Mais certains de mes hommes sont contents avec deux cuisses bien écartées…

Je doutais que ce soit le cas de Finan et pourtant, il avait fait confiance à cette petite salope.

Daniele prit alors un air inquiet, il se demandait ce qui allait se passer pour nous maintenant que Fleming était derrière les barreaux.

Je le regardai dans les yeux.

-Je ne sais pas. J’attends. Ce que je peux t’affirmer, c’est que toutes nos traces sont effacées. La police ne trouvera aucune preuve des dires de Fleming. Ce sera sa parole contre la nôtre et nous avons un gros atout dans notre manche…

Je me penchai vers mon ami.

-L’argent.

@ Billy Lighter

-Moui, en espérant qu’il ne devienne pas la réplique de Stone en grandissant. Un c’est assez, dis-je en réponse à Jim qui parla de la popularité du gamin auprès des fillettes de son âge.

Par contre, j’étais persuadé que Perry était irrécupérable. Je n’avais même pas osé lui dire qu’il fallait qu’il tire tout de son gamin avant que l’adolescence ne le frappe de plein fouet. Jim avait alors avancé que j’avais peur de Perry.

-Je n’en ai pas peur. Mais l’entendre se défendre me fait pitié… Sans compté qu’il est extrêmement borné et je déteste parler dans le vide, dis-je avant de souffler la fumée de mon cigare.

Nous ne savions pas si Stone allait se décider à déménager son groupe mais je sentais bien que Jim ne voulait aucunement que Fireworks quitte le navire. Il comptait sur McAvoy pour convaincre Stone mais j’étais sceptique à ce niveau – pour moi, c’est Stone qui avait de l’influence sur McAvoy et pas l’inverse. Alors, oui, Jim devait s’en remettre à Perry – ou un coup de tête de Stone.

-Moui, Sammy est très occupée et Timmy Evans aussi, confirmais-je. Mais ce n’est pas le cas de Lenny… Puis, j’espère pour toi que Stone ne poussera pas le bouchon jusqu’à te débaucher Perry.

Il en serait capable – il pouvait se montrer fourbe sto’ cazzo.

Pour moi Perry était une cause perdue et je le voyais se faire marcher sur la tête par son fils. Jim se demandait s’il ne serait pas plus sévère avec Stone en me rappelant qu’il lui avait déjà mis un poing en plein figure.

-Ça datait d’avant qu’il ne prenne Fireworks sous son aile… Depuis, il ne fait que défendre Howard, dis-je après avoir fait une petite moue.

Seulement, les aventures de Stone ne s’arrêtaient pas à sa petite bagarre avec Jim dans les médias… Il avait aussi été agressé par le psychopathe, Ward Fleming. Je me demandais bien pourquoi le batteur s’était amusé à enquêter sur Fleming mais Jim avait la réponse. Bien sûr que je me rappelais du fils biologique de Ward – le jeune Grant Custer. C’était une petite peste qui me rappelait pourquoi j’appréciais peu les enfants – sauf les miens ! J’ignorais – par contre – que le gamin avait changé de nom et était tombé entre les mains de Fleming.

-Non, j’ignorais que ta petite peste avait changé de nom. Quand je suis parti en tournée, il s’appelait toujours Custer, dis-je après avoir bu une gorgée de whisky. Alors Stone connait aussi le gamin ? Et il a voulu jouer les héros… Quel abruti !

Moui – car comme Jim le disait si bien, Stone raté tout ce qu’il entreprenait en dehors de la musique. Le nom de la pute ne me disait rien – à première vue. Elle devait venir des bas-quartier mais elle devait être sacrément belle pour que tous les hommes de Jim tombe sous son charme. Seulement, Jim ne l’avait même jamais vu.

-Ils se contente de peu. Et c’est le cas de Stone aussi, dis-je avec un sourire en coin.

Seulement, la situation de Fleming était problématique… J’avais peur qu’il ne nous balance dans l’espoir d’obtenir une remise de peine. Jim n’avait aucune idée de ce qui allait se passait – ce qui n’était aucunement rassurant. Il avait effacé nos traces et il mit en avant qu’on avait l’argent.

-Moui, je sais qu’on pourra éviter la prison sans trop de problème, assurais-je. Ce qui me convient moins, c’est le médias. Si Fleming nous balance, ça va se savoir. Peut-être que des gens vont l’ouvrir et notre nom sera entaché… Je n’ai pas envie de ça, amico mio. Qui sait que tu es chef des Los Diablos  ?, demandais-je pour savoir qui pouvait potentiellement embrayé le pas à Fleming.

@ Billy Lighter

Je fis la moue quand Daniele dit qu’il espérait que Jesse ne deviendrait pas la réplique de Stone.

-J’ai bien peur que ce soit bien parti pour…

Après tout, Jesse venait un peu du même milieu… C’était moi qui l’avais sorti de la misère en lui offrant une famille dans laquelle il pourrait s’épanouir… Mais Perry faisait tous les caprices du petit… C’est probablement ce qui arrive quand on est incapable de procréer…

Daniele, lui, avait pitié de Perry et disait qu’il était borné… L’Italien ajouta qu’il détestait parler dans le vide.

-Nous sommes deux dans ce cas…

Quant à Fireworks qui voulait déménager, je mis en avant le fait que les meilleurs managers de MTI étaient très pris. Mais Daniele me mis en garde : Lenny Knowles n’était pas si occupé que ça et Stone serait encore bien capable de me débaucher Perry…

Je tirai longuement et pensivement sur mon cigare… la chambre d’hôtel de mon ami se remplissait peu à peu d’une épaisse fumée bleue…

Je parlai alors de la relation houleuse qu’avait un jour eue Jack avec Howard… Une histoire de famille ou quelque chose comme ça avait mis de l’eau dans le gaz entre eux et Perry en était venu aux mains. Mais Daniele d’affirmer que c’était avant l’air Fireworks…

-Il faudra que je fasse pression sur Pery avant Howard alors…

J’en avais les moyens… Il me devait son fils. Ce que je donnais, je pouvais le reprendre.

Puis on parla de Ward et de son arrestation. Mais aussi de Grant que Daniele ne supportait pas, ce qui me fit sourire. Je pris une gorgée de whisky en même temps que mon ami… Et il en vint toujours à la même conclusion : Howard était un abruti.

-Oui, Stone connais Grant. Il connait aussi le policier qui était le tuteur légal de Grant avant que Ward n’en gagne la garde.

Je parlai aussi à mon ami de Riley… Du plan pour assassiner Ward qui avait échoué… Daniele pensait que la pute devait être très belle. Moi, je me disais que c’était plutôt une manipulatrice qui écartait facilement les cuisses pour obtenir ce qu’elle voulait. Le genre vulgaire… Un genre que je détestais et méprisais au plus haut point.

Daniele s’inquiéta tout d’un coup. Il avait peur que Fleming nous balance. Je lui affirmais qu’on pouvait facilement s’en sortir mais il avait peur que sa réputation et la mienne soient entachées.

Il voulait savoir qui savait que j’étais le chef des Los Diablos.

Je pris le temps de réfléchir, fumant tranquillement.

-Alonso, Finan, Stone, Ward et Perry…

Je regardai Daniele dans les yeux.

-Celui qui m’inquiète le plus, c’est Quinn.

@ Billy Lighter

Jim semblait voir Jesse condamné à devenir une vraie réplique du petit merdeux. Et bien si ça devient le cas, il n’aura plus le droit à faire les premières parties de mes artistes. Car oui, je voyais le petit contraint de s’en tenir aux premières parties vu comment les choses avançaient.

Quant à Perry, j’avais arrêté de lui faire la morale. Il était – de toute façon – bien trop borné que pour prendre en compte mes conseils. Jim, lui aussi, n’aimait pas parler dans le vide.

Restait que Jim voulait tout de même garder Fireworks – il ne le disait pas en ces termes mais ça ce voyait. Seulement, je voyais bien Howard manipuler autant McAvoy que Perry pour subtiliser Jack à BSC. Je voyais avec quelle facilité il obtenait des duos de mes artistes. Même Livia s’était faite avoir alors que c’est la plus mâture de tous. Jim disait qu’il devait alors faire pression sur Perry.

-En effet, dis-je en hochant de la tête. J’imagine que tu sais très bien faire ça.

C’est après ça que Jim me révéla que Stone avait voulu joué les héros et s’était fait tabassé par le pire criminel de Los Angeles. Tout ça pour quoi ? Qu’une petite peste ne finisse par chez Ward Fleming. Cela dit, tout ça expliquait pourquoi Stone avait cherché à ce que Livia parle à la police de son enlèvement – sans compter les questions qu’il avait posé à Sammy. Stone connaissait – apparemment – le flic qui était tuteur du mini monstre.

-Moui, ça explique beaucoup de chose. Les questions à Livia et à Sammy… Je me disais aussi que ça cachait quelque chose, dis-je en ayant maintenant toutes les pièces du puzzle. Maintenant, il a eu sa leçon, concluais-je.

Ainsi, tout ça venait d’un pute et, désormais, Fleming était en prison. Pas qu’il y ait une cause à effet – en fait – vu que ça semblait être la femme de Fleming qui l’avait balancé. Seulement, tout ça amena mes inquiétudes et – si on avait bien l’argent – n’en restait pas moins que je n’avais aucune envie d’être trainé en justice parce que Fleming se sera mis à table pour négocier.

Et même si ça revenait à sa parole contre la nôtre, je demandais quand même à Jim si quelqu’un d’autre savait pour son implication avec les Los Diablos. Quelqu’un qui pourrait corroborer les dires de Ward. La liste ne tarda pas et me laissa songeur. Bien que dans tout ça, c’est Quinn que Jim craignait le plus.

-Quinn ?, dis-je surpris. Tu es sûr, amico mio ? S’il témoigne contre toi, il doit se mouiller aussi. Il ira aussi en prison. Il a beaucoup trop à perdre, non ? Tu es en froid avec lui ?

Moi, je me méfiais plutôt d’autres nom de sa liste.

-Je ne connais pas cet Alonso, dis-je bien que je savais qu’il était le représentant de Jim dans l’Eastside. Par contre, Stone… S’il t’en veut vraiment, il pourra pousser le vice jusqu’à dire la vérité. Lui, n’ira pas en prison s’il l’ouvre. Et il semble vraiment ne pas t’aimer…

Restait deux noms – dont celui de Perry.

-Perry, je doute qu’il ait les couilles de le faire. Il est pour la paix des ménages. Puis tu lui as offert Jesse, non ?, dis-je en me rappelant que Jim avait organisé l’adoption du petit. Quant à Ward… J’imagine que s’il prend un grosse peine, il n’aura rien n’à perdre et ça, ça sera dangereux. Tu n’as pas un moyen de voir comment il va bouger ses pions ?

@ Billy Lighter

Je souris, mauvais, quand Daniele confirma qu’il me pensait bien capable de faire pression sur Perry pour que, si Fireworks quittait BSC, le manager ne les suive pas.

J’expliquai ensuite à mon ami que Howard avait voulu jouer les héros et que c’était ça qui l’avait cloué sur un lit d’hôpital. Et tout ça pour quoi ? Pour Grant. Le petit garçon était à mon service et je comptais bien le surveiller de près, même si Ward, désormais enfermé en cellule, allait probablement perdre sa garde récemment gagnée.

J’espérais que Grant retournerait chez Keller, son tuteur… Lui au moins avait peut-être le pouvoir d’en faire une beaucoup moins bonne réplique de Ward Fleming. Parce que j’avais bien remarqué que depuis que Grant vivait chez Ward, il avait changé. Il était plus méchant et avait cette fâcheuse habitude de pencher la tête sur le côté, comme Ward…

Ce petit mouvement de tête pouvait paraître anodin… Un tic héréditaire comme un autre. Mais moi, je savais que ce mouvement trahissait des pensées bien sombres.

Daniele, lui, conclut que Ward avait eu sa leçon…

-Oui, je ne pense pas qu’il ira encore mettre son nez dans des affaires qui ne le regardent pas.

Et c’était justement pour ça qu’il essayait de faire mal autrement… Et à moi… Parce qu’il ne pouvait plus atteindre Fleming.

Daniele voulut alors savoir qui était au courant que j’étais le chef des Los Diablos. Je lui fournis une petite liste, non sans dire que dans tous ceux-là, celui que je craignais le plus était Finan Quinn.

-Je sais qu’il devra se mouiller s’il décide de me dénoncer. Mais la police pourrait très bien lui foutre la paix juste pour attraper un plus gros poisson : moi.

Finan en savait beaucoup trop.

Daniele se demanda si j’étais en froid avec lui.

-Disons que je lui ai rendu sa liberté en lui faisant bien comprendre que plus personne dans le gang n’avait confiance en lui. Il l’a mal pris, il estimait qu’il avait droit à un peu plus de considération au vu de ses années de service au sein des Los Diablos.

Je haussai les épaules.

-Pourtant c’est lui qui voulait absolument se désolidariser des Los Diablos pour vivre sa petite vie de famille et de musicien. C’est un cadeau que je lui ai fait.

Daniele, lui, se méfiait plus de Stone qui n’avait rien à perdre. Et il avait on ne pouvait plus raison mais… Je faisais peut-être un peu d’excès de confiance.

-Il n’osera pas… Il n’osera pas… En plus, personne ne le croira. Il n’a que sa parole, aucune preuve et il est reconnu comme étant le plus grand mythomane de L.A.

Je tirai sur mon cigare.

-Et c’est quoi sa meilleure arme ? Sørensen ? Laisse-moi rire.

Perry, on le mit vite hors course. Restait donc Ward. Daniele se demandait si je pouvais anticiper ses plans.

Je secouai la tête.

-Non… C’est un psychopathe. Il peut être imprévisible. Mais encore une fois, pas de preuves, donc ce sera sa parole contre la mienne s’il me balance.

@ Billy Lighter

Moui – Stone avait certainement eu sa leçon. Jouer les héros n’était pas recommandé quand on avait du lourd en face de soi. Et, pour être honnête, Stone ne fait pas le poids contre grand monde.

Restait que le problème résidait dans le fait que Ward se soit fait arrêté et qu’on ne savait pas ce qu’il allait dévoiler ou non. Et s’il dévoilait qui pourrait corroborer son témoignage. Jim me fit alors la liste des gens qui savaient qu’il était le véritable chef des Los Diablos. La liste était courte mais certains noms inquiétaient comme celui de Quinn. Pour moi, Quinn risquait gros s’il parlait mais Jim était sûr que l’Irlandais pourrait négocier.

-Je vois, dis-je pensif.

Je demandais s’il était en froid avec Quinn mais les choses étaient plus compliquées que ça. Jim avait rendu sa liberté à l’Irlandais mais en ne montrant pas vraiment de reconnaissance pour les services rendus. Moui – je savais que Jim pouvait se montrer ingrat par moment.

-Tu aurais dû lui montrer de la reconnaissance… Histoire de ne pas en faire un potentiel ennemi, Jim, dis-je avant de faire une petite moue.

Même si Jim ne comprenait pas la colère de Quinn étant donné que le musicien voulait se désolidariser des Los Diablos.

-Certes, tu lui as rendu sa liberté mais, tu sais, les gens sont souvent en quête de reconnaissance, dis-je en ayant vu ça de nombreuses fois chez certains artistes.

Moi, dans le tas, c’est Stone dont je me méfiais parce que – de tous – c’est celui qui avait le moins à perdre. Seulement, Jim pensait bien que le batteur n’oserais pas s’aventurer là-dedans. Il comptait aussi sur la réputation de mythomane du batteur.

-Mais, il est fortement apprécié, dis-je en faisant référence à ses fans. Et il a bien enquêté sur Fleming alors qui sait se que son simple esprit lui ordonne de faire ?

Jim se disait aussi que la meilleure arme de Stone était Sørensen. C’est clair que ce n’était pas un gage de qualité surtout que Jim avait Moriarty dans sa poche.

-Moui, Sørensen ce n’est pas du lourd, confirmais-je. Mais n’as-tu pas dit qu’il avait un pote flic ? Le tuteur de ta petite peste ?

Perry, lui, ne semblait pas être un danger. Rester Ward, lui-même. Je me demandais si Jim pourrait anticiper ses actions mais ce n’était pas le cas. Il comptait sur le fait que ça soit la parole contre la sienne si jamais il parlait.

-Effectivement, dis-je en soupirant. Bien que même ça, ça ne nous arrange pas parce que ça finira quand même dans la presse même si les flics et la justices ne croient pas Ward… Si on nous lie à tout ça, ça restera dans la tête des gens même si on n’est pas sanctionné en justice, Jim… Puis, n’oublie pas que tu as massacré une famille entière… Si Ward parle de ça, ça va faire du bruit.

@ Billy Lighter

Je regardai Daniele d’un air torve quand il me dit que j’aurais du montrer de la reconnaissance envers Quinn. Pour ne pas m’en faire un potentiel ennemi. Et il ajouta que les gens étaient souvent en quête de reconnaissance.

Je répondis du tac au tac sur un ton froid.

-Pas moi.

Je ne cherchais jamais ni reconnaissance, ni approbation. Peu importait ce que les autres pensaient. Pourquoi avais-je cherché à faire une contre-interview après la sortie de Stone alors, me demanderez-vous ?

Le plaisir du jeu… Juste le plaisir du jeu. Parce que je savais que j’avais les arguments pour gagner.

Si je me méfiais de Quinn, Daniele, lui, se méfiait de Stone. Mon ami disait que dans la liste de ceux qui savaient que j’étais le chef des Los Diablos, c’était le seul qui n’avait rien à perdre. Je mis en avant que Howard était connu comme étant un mythomane mais Daniele disait qu’il avait du poids quand même parce qu’il était fort apprécié.

Et aussi imprévisible. Car qui savait ce qui pouvait passer par la tête de ce simple d’esprit qu’était le batteur ? Il avait bien enquêté sur Ward après tout… Et pourquoi ? Pour un acte d’héroïsme dont personne n’entendrait jamais parler.

Je restai pensif, fumant et regardant Daniele… Est-ce que Stone pouvait être aussi imprévisible ?

Et Daniele profita de mon silence pour dire qu’en effet, Sørensen n’était pas un gage de qualité en matière d’information… Seulement, Howard avait un autre atout : Jordan Keller, l’ex-tuteur de Grant.

-Je connais Jordan Keller. C’est lui qui a autorisé Grant à venir travailler à la tour pour payer les dégâts qu’il avait fait. Ça a plu au petit, et il est efficace, alors je l’ai gardé par après.

Je tirai sur mon cigare puis en crachai lentement la fumée.

-Je ne sais pas ce qui lie Howard à Jordan. Mais ce policier a l’air d’être bien droit dans ses pompes. Le genre incorruptible. Imaginons sue Howard lui dise que je suis le chef des Los Diablos, sur quoi est-ce qu’Howard va baser ses dires ? Howard n’a aucune preuve à fournir.

Je haussai les épaules.

-Keller ne se lancera pas sur la seule parole d’un alcoolique notoire. C’est déjà pour ça que la police a eu du mal à avoir Ward.

Je ne souris même pas à cette idée.

-Le problème, ce sont les femmes. C’est une femme qui a trahi Howard et Finan. Et c’est une femme qui a trahi Ward. Sa propre femme.

Je pris une gorgée de whisky.

-Je n’aurai pas ce problème.

Les seules femmes de mon entourage qui étaient au courant étaient Maritza et Livia et jamais je ne leur donnerais de raison de me trahir.

Mais ce qui inquiétait vraiment Daniele, c’était que si Stone ou Ward faisaient une autre sortie où ils balançaient tout, même si ça ne mènerait pas lui judiciairement parlant, ça entacherait notre réputation. Il me mit aussi en garde au sujet du massacre de la Casa Nuova.

Je regardai l’Italien droit dans les yeux.

-Et que veux-tu faire pour éviter ça ? Si tu as une idée, je suis preneur… Parce qu’en ce qui me concerne, je ne vois d’autre choix que d’attendre et voir. Ward a remis tout l’échiquier à zéro en se faisant prendre.

@ Billy Lighter

Jim ne se disait pas en demande de reconnaissance. J’haussais des épaules. Je n’avais pas dit que mon affirmation se prêtait à tous. Mais certaines personnes – surtout issus des plus basses classes – avaient besoin de cette reconnaissance et c’était le cas de Quinn, apparemment.

Jim et moi ne nous méfions pas des mêmes personnes. S’il semblait se préoccuper de Quinn, moi, c’est Stone que je trouvais le plus dangereux. Il n’avait rien n’à se reprocher, il était imprévisible et semblait aimer se prendre pour un héros. Alors, il pourrait bien faire une petite sortie pour balancer Jim – et bien d’autres par la même occasion. Si Jim prenait le fait que Stone ne soit pas pris au sérieux comme un gage qu’il ne dira rien, je savais aussi que le batteur était particulièrement aimé par ses fans. Et des fans, il en avait beaucoup – on devait se rendre à l’évidence de ça.

Puis, il avait un flic dans sa poche. Seulement, Jim connaissait aussi ce flic vu qu’il avait pris Custer sous son aile et que c’était ce Jordan Keller qui l’y avait autorisé. Donc, Jim avait aussi Keller dans sa poche…

-En espérant que Keller soit plus de ton côté qu’il n’est de celui de Stone, dis-je avant de soupirer un peu.

C’est ce que je dis avant que Jim n’explique qu’il ne savait pas quel était en lien entre Keller et Stone. Moi, j’avais peut-être ma petite idée là-dessus. Seul bémol, Keller semblait être incorruptible ce qui ne nous arrangeait pas en somme. Notre avantage, c’était que Stone n’aurait pas de preuves tangibles à fournir. Ainsi, il se disait que Keller ne se fierais pas à Stone de par sa réputation.

-J’espère qu’il n’en a pas, des preuves, le merdeux. Il a sûrement des liens. Il vient des bas-fonds de l’Eastside… Mais je doute que ça soit suffisant, dis-je en réfléchissant. Quant à ce qui le lie à Keller… Je ne sais pas avec certitude mais Stone se fait souvent arrêter pour des infractions de roulage. C’est bien connu. Ce qui m’inquiète c’est que Keller semble lui avoir fait confiance pour les informations que Stone devait aller pêcher sur Fleming.

Jim, lui, avait dit que le problème venait des femmes. De la prostituée qui avait balancé Stone et berné Quinn ; et de la femme de Fleming qui avait balancé son mari.

-Moui, mais j’imagine qu’il ne traitait pas spécialement bien sa femme, dis-je en faisant référence à Fleming. Reconnaissons lui ça qu’elle a eu du courage… Bien que ça ne nous arrange pas vraiment…

Jim disait qu’il n’aurait pas se problème-là… Je savais que seule trois femmes comptaient vraiment pour lui. Sa femme, sa fille et sa mère… C’est tout. Même Frances n’était qu’une employée à ses yeux – malgré toues ses années de service.

-Je l’espère pour toi, amico mio, dis-je sincèrement.

Reste le cas Ward. Allait-il tout balancer ? Rien n’était moins sûr… Et il était très difficile pour Jim d’anticipé ce qu’allait faire le psychopathe. Ne restait qu’à attendre…C’était bien ça le problème – pour une fois on ne pouvait pas anticipé… Or, avoir un coup d’avance était la base pour gagner aux échecs…

-Hélas, je n’ai pas de solution non plus. On va devoir jouer sans avoir un coup d’avance. Mais quand Fleming bougera son pion, il faudra agir vite, dis-je en fixant Jim droit dans les yeux. Et pour agir vite, il nous faudra être bien renseigner… Est-ce que tu as des oreilles eu sein de la police de L.A. ?, demandais-je, curieux, à Jim.

@ Billy Lighter

Daniele était vraiment inquiet. Il espérait que Keller serait plus de mon côté que de celui de Stone. Je répondis simplement :

-Keller est du côté de la loi… Et je sais jouer avec la loi.

Quant à Howard, mon ami espérait bien qu’il n’avait pas de preuve… Je haussai les épaules.

-Calme-toi, Daniele… Même la plupart de mes Los Diablos ne sauraient pas fournir de preuve de mon implication.

Je souris.

-Mais je suis ravi de voir que tu t’inquiètes autant pour moi.

Même si je savais que dans le fond, c’était de son lien avec moi et avec la Famille de Los Angeles qu’il avait peur. Il avait peur que ce soir découvert. Il disait que Keller avait fait confiance à Stone pour ce qui était des informations qu’Howard lui avait données sur Fleming.

-Oui mais il y a un « mais »… Keller est hors-jeu. La police ne le laissera plus enquêter ou faire quoi que ce soit concernant Fleming. Car il est émotionnellement impliqué de par son lien avec ma petite peste, comme tu l’appelles.

Je racontai alors à Daniele comment autant Stone que Ward s’étaient fait avoir par des femmes. Chose qui ne m’arriverait jamais. Daniele reconnaissait du courage à la femme de Ward.

-Si elle avait été vraiment intelligente, elle ne se serait jamais mise avec lui. Elle a pris une balle et perdu un enfant bien avant ça et ça ne lui a pas pour autant ouvert les yeux…

Alors courage, peut-être mais intelligence, zéro.

Daniele commençait à tout doucement m’agacer avec ses questions et ses inquiétudes. Je n’en laissais rien paraître, mais quand même. Le fait était que pour une fois, je n’avais pas le contrôle total des évènements et je le savais. Je n’avais pas besoin que Daniele me foute le nez dedans.

J’écrasai mon cigare et déposai mon verre vide alors que mon ami disait que quand on en aurait l’occasion, il faudrait agir vite.

-Je n’ai pas besoin que tu me dises ce que je dois faire. Je suis dans ce business depuis des années.

Je me levai.

-Et non, je n’ai pas d’oreilles dans la police. Ni d’yeux. Je suis sourd et aveugle sur ce coup-là.

Je souris.

-Ça ne m’empêchera pas de gagner. Bon concert, Daniele.

@ Billy Lighter