Le voyage vers New York était méga pénible. Mon oreille m’a fait souffrir tout le trajet en plus de m’empêcher de dormir. Mais c’était pour la bonne cause…

Parce que ce voyage, il était important… J’avais bien réfléchis à comment faire pour regagner le cœur de Peyton. Pour essayer qu’elle nous laisse une autre chance. J’m’étais dit que le meilleur moyen était de mettre les p’tits plats dans les grands et la touche parce notre passion commune : la musique.

Et j’avais bossé pour ça ! Et claqué des thunes aussi ! J’avais téléphoné au Plaza de New York pour réservé leur restaurant afin d’y faire un p’tit concert. Ils étaient emballés car même si je les avais contraint à ne faire aucune publicité parce que je voulais que ça soit une surprise, ils avaient été méga intéressé par la publicité que ça allait faire au Plaza quand ça tombera dans la presse et, aussi, du gros chèque que j’leur avait promis.

Restait à faire en sorte que Peyton vienne manger ce soir-là au restaurant de l’hôtel mais le directeur m’avait dit qu’il allait proposé le plat préféré de ma femme et qu’il le lui offrirait afin qu’elle vienne manger là au moins ce soir-là. Ils m’ont certifié aussi qu’il allaient me préparer une scène pour qu’on puisse faire le concert dans mes conditions optimales…

Tout était donc prêt pour moi là-bas. Tout ce que j’avais à amener, c’était les musicien et les instruments. J’avais pris des musiciens de sessions pour la guitare et la basse. David était là pour le piano… J’avais la batterie et le chant… J’m’en faisais pas pour mon souffle parce que mon p’tit tour à l’hôpital m’avait permis de l’entretenir un p’tit peu… Ce qui m’inquiétait c’était le sifflement. En studio on avait répété les chansons que j’voulais faire avec David parce que deux d’entres elles étaient des nouvelles et j’avais méga du mal avec les retours… Scotty avait tenté de trouver des solutions mais c’était pas encore top. L’allait aller se renseigner chez l’ingénieur son de Sniper qu’il avait dit…

Du coup, j’allais devoir faire au mieux… Au pire, ça sera l’intention qui compte. Surtout que j’avais que Scotty pour aider à ce niveau à New York. J’lui avais payé le voyage et le chambre. J’avais fait de même pour Collins et les musiciens de sessions. Y’avait que David qui avait payé sa part… Mais sinon, j’avais tout payé. Absolument tout. Et ça m’avait couté un putain de pont.

Donc, on était arrivé à New York. Afin de pas croiser Peyton, on avait pas rejoint nos chambre dans l’après-midi du concert quand on est arrivé. On restait dans une partie annexe de l’hôtel qui donnait sur le restaurant et la scène. Y’aura pas de répétition pour pas attirer l’attention.

Et plus le moment du concert approchait, plus j’angoissais. J’tournai en rond non loin de David et Collins. Un David qui était plus rassuré depuis que j’lui avais certifié qu’on quitterais ni Jack, ni BSC… J’aurais Jimmy autrement de toute façon.

-Ralentis sur la vodka…

C’est ce que dit Scotty alors que j’sifflai ma vodka tout en faisant les cent pas sans rien dire.

-Mes parents seront là…

J’le savais… Ils seront là… Et j’crois que ça me faisait encore plus stressé que la présence de Peyton. Ma mère allait me voir sur scène pour la première fois et j’savais pas trop ce qui allait ressortir de cet évènement.

L’heure approchait… J’avais envie de vomir. J’regardai vers la scène… L’ambiance du restaurant était tamisé. J’voyais Aria… Et, dans un autre angle, j’pouvais voir le restaurant se remplir.

Puis, j’vis Peyton… L’était avec mon père et ma mère. J’fixai David et Collins.

-Ils sont là… Elle est là…

J’crevais de trouille chose qui m’arrivait littéralement jamais avant un concert.

Scotty nous quitta alors pour rejoindre sa régie installée par l’hôtel au fond du restaurant en face de la scène.

Et j’pris une grande respiration… Avant de me tourner vers David.

-Tout ira bien, vieux…

Ouais… Mais j’crois que c’est surtout moi que j’rassurais, là…

Et il fut l’heure… L’heure d’y aller.

Je déglutis avant de regarder David d’un regard entendu…

Puis, on monta sur scène… On avait trois chansons à proposer. Trois état par lesquels j’étais passé et qui montrait à quel point Peyton, elle était tout pour moi.

J’me mis derrière ma batterie… J’regardai vers David et vers les autres.

Et c’était parti.

On allait voir Peyton.

On allait tout réparer.

Howard avait passé

Beaucoup de temps au téléphone.

Il avait claqué.

Vraiment beaucoup de fric.

J’avais voulu payer.

Pour Collins et Scotty.

Mais Howard avait pas voulu.

Alors j’avais payé.

Que ma part.

Dans l’avion…

J’avais surtout dormi.

Parce que j’avais pris.

Un peu de Xanax

Pour pas stresser.

J’avais dormi.

Sur l’épaule de Collins.

Puis on était arrivés.

Dans le grand et luxueux hôtel.

Je me rappelais plus.

Si dans les débuts de The Burning Fire.

On était déjà passés par ici.

A New York ouais.

Mais à cet hôtel,

J’étais pas sûr.

On était tout près du restaurant.

Et de la scène.

Je pouvais voir nos instruments.

Dans la salle tamisée.

Je n’avais pas peur.

Parce que je savais

Qu’on faisait ça pour Peyton.

Howard, lui…

Il était stressé.

Je pouvais voir sa peur.

Comme une aura bizarre.

Je serrai la main de Collins.

Scotty était là aussi.

Alors je n’avais pas peur.

Ralentis sur la vodka…

Howard…

Il carburait à la vodka.

Mes parents seront là…

Je savais.

Que les parents d’Howard.

Comme les miens.

L’avaient rejeté.

C’était triste.

Mais peut-être…

Peut-être que quand ils verront.

Quand ils entendront.

Notre musique.

Alors…

Ils sauront.

Ils sauront qu’Howard.

Ne vit que pour ça.

Howard jeta un coup d’œil

Dans la salle.

Puis se tourna vers nous.

Ils sont là… Elle est là…

Je lâchai la main de Collins.

Et m’approchai d’Howard.

Tout ira bien, vieux…

Je le pris dans mes bras.

M’enrobant dans son aura de peur.

Pour en prendre un peu pour moi.

Pour le soulager.

Puis il fut temps d’y aller.

Je lâchai Howard.

-Tu vas… Tu as leur montrer que t’es pas un loser.

Il n’était pas.

C’était un artiste complet.

On monta sur scène.

Je souris.

Et fit un petit salut à Peyton.

Qui avait le ventre rond.

Les gens qui étaient avec elle.

Je ne les connaissais pas.

Je me mis au piano.

Et caressai les touches.

Les yeux fermés.

Pour Peyton.

Et en entendant la voix d’Howard.

Les larmes se mirent

A couler sur mes joues.

Tonight Is Gonna Be The Loneliest…

Howard voulait que je les accompagne lui et David à New York dans une mission de sauvetage. Il jouait le tout pour le tout pour récupérer sa femme et ça me touchait de voir tout ce qu’il faisait pout que cela fonctionne. J’avais donc fait mes valises le cœur léger sans trop savoir combien de temps Howard comptait demeurer à New York mais ça n’avait pas beaucoup d’importance. Il pouvait prendre le temps nécessaire pour reconquérir le cœur de sa femme.

Dans l’avion, David avait dormi pratiquement tout le voyage, sa tête contre mon épaule et moi, je lui avais masser la nuque et joué dans les cheveux pour qu’il se détendre le plus possible. À force de passer du temps avec lui, nous avions développé une très forte complicité. Je l’aimais comme s’il était mon petit frère… ou mon grand frère ? Peu importe, je l’aimais comme s’il était de mon propre sang et prendre soin de lui me venait tout naturellement.

Puis, à l’hôtel, la combinaison de fébrilité et de nervosité était palpable comme si nous tenions une bombe entre nos mains. Howard tentait de cacher ses émotions en buvant de la vodka et Scotty lui suggéra de modérer.

- Il a raison, Howard… Peyton aimera certainement te voir plus… moins… tu vois ? En pleine possession de tes moyens, non ?

Bon, en même temps, Howard buvait de la vodka main, midi et soir comme un humain normal buvait de l’eau alors possiblement que de le voir sobre serait déroutant pour Peyton. C’était quelque chose qui méritait d’être réfléchi.

David tenait ma main alors que nous attendions le moment où ils iraient sur scène. Howard, de temps en temps, passait sa tête pour voir la salle du restaurant se remplir et chaque fois qu’il revenait vers nous, je sentais ma propre nervosité grimper un petit peu plus. Je voulais que son plan fonctionne, je voulais qu’il sauve son mariage et que les choses s’arrangent pour le mieux, pour lui et pour Peyton. Je ne la connaissais pas beaucoup pour ne pas dire très peu mais aussi étrange que cela pouvait paraitre, je les voyais ensemble, comme l’avocat et les chips de maïs.

Puis David lâcha ma main pour s’approcher d’Howard et je fis pareil en croisant les bras sur ma poitrine et en frottant mes bras de mes mains, comme si je voulais me réchauffer mais je n’avais pas froid. Je chassais le stress, comme je le pouvais.

Le moment pour Howard, David et les musiciens qu’ils avaient avec eux, de passer sur scène arriva et je les laissais aller pour m’avancer au plus près de la limite entre cette petite scène improvisé et la cuisine du restaurant pour pouvoir regarder le spectacle et, si je le pouvais de là où je me trouvais, la réaction de Peyton. J’étais aussi curieuse de voir les parents d’Howard, je les imaginais presque comme les vilains de Magicien d’Oz, c’était peu dire !

J’eu de grands et forts frissons dès que les premières notes se firent entendre. C’était tellement beau et profond comme message que je refusais de croire que Peyton puisse demeurer insensible à une telle déclaration.

Nous passions réellement de très beaux moments avec notre belle-fille, Holden et moi. C’était la première fois de sa vie que mon mari sortait aussi longtemps de Los Angeles, quant à moi ce voyage me rappelait ma courte carrière de mannequin.

J’étais aux anges mais ça semblait être bien moins le cas de Peyton. Si notre présence semblait la combler, elle n’en était pas moins par moment extrêmement mélancolique. La raison ? Howard, bien sûr ! Howard qui n’avait pas encore daigné venir voir sa femme à New York. Pourtant, je savais que c’est tout ce que Peyton voulait. Elle l’aimait… Je ne pouvais rien contre cet amour quel lui vouait malgré que je savais mon fils incapable de tenir ce genre de relation. Preuve en étant, cet incapable était tombé dans les escaliers et était cloué dans un lit d’hôpital. La cause ? L’alcool bien sûr ! Quoi d’autres ?!

Ainsi, même si Peyton n’était pas toujours d’humeur égale, nous profitions quand même de ce voyage et nous allions rester autant de temps que notre belle-fille le désirera.

Aujourd’hui, nous avions passé du temps à la chambre d’hôtel mais aussi à visiter à l’extérieur. Je voulais aller manger, ce soir, au steak house mais le directeur de l’hôtel avait insisté pour qu’on mange au restaurant de l’hôtel qui servait, ce soir, le repas préféré de Peyton. Il offrait même le repas pour la fidélité que Peyton accordait au Plaza. Evidemment, comment refusé une si généreuse offre ?

-Holden ! Habille-toi un peu convenablement. Nous n’avons pas passé notre temps à t’acheter des costards pour que tu ne les mettes pas !

Je voulais que mon mari, pour une fois, fasse un effort d’habillement. Le restaurant de l’hôtel était très classe, il ne fallait pas qu’Holden passe pour un pauvre de l’Eastside. Ce qu’il était, assurément, mais pas besoin d’y ressembler !

J’entendis mon mari soupirer et je roulai des yeux alors que j’ajustais ma tenue et ma coiffure. J’avais mis une haut classe avec un pantalon assorti. Mon maquillage était discret mais pourtant bien présent.

Le temps que j’ajuste le tout, Holden, lui, avait enfilé son costard. J’esquissai un sourire en fixant mon mari.

-Comme ça c’est mieux, non ?

Il soupirai.

-Si tu le dis…

J’ignorai son soupire et on rejoignis Peyton dans sa suite afin de descendre au restaurant de l’hôtel. Peyton n’était pas encore à la fin de sa grossesse. Il lui restait encore quelques mois mais je voyais bien que sa souffrance était immense et je ne pouvais que compatir.

-Un repas te fera du bien, Peyton, tu verras.

Je passai mon bras sous le sien afin de la soutenir. On entra dans le restaurant à la lumière tamisée ce qui n’était pas habituel ici. On était déjà venu mangé il y a trois jours… Et il n’y avait pas une scène lorsqu’on était venu la dernière fois. Peut-être qu’il y avait des soirées où des concerts étaient prévu… Si c’était le cas, j’espérais que ça allait être de la qualité et que le son n’allait pas être trop fort. Il ne fallait pas perturbé le bébé que portait Peyton !

A peine étions nous assis que je pris la carte. Le repas préféré de Peyton allait lui être servi mais elle et moi n’avions pas les mêmes goûts. Je jetai un œil vers Holden qui fixait la scène avait une drôle d’air.

-Qu’est-ce qu’il y a Holden ? Tu n’as jamais vu de scène de ta vie ?

Il se tourna vers moi…

-Non… C’est juste que… Je crois que…

Mais il n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’un spot s’alluma sur la scène et que les musiciens entrèrent.

Et je reconnu l’un d’entre eux…

Howard.

Je me figeai et ne dit plus rien… Que faisait-il ici ? Pourquoi n’avait-il pas téléphoné ? C’est si difficile de prendre en main un téléphone ?!

Il se mis derrière sa batterie et… Il chanta…

Je n’avais pas bougé. Je n’avais rien dit. Dans ma vie, je n’avais jamais écouté The Burning Fire… Encore moins Fireworks. Dès que la radio se permettait de diffuser ça, je l’éteignais. Je savais que ça agaçait Holden que je soupçonnais d’écouter ça en cachette !

Mais là, je n’avais d’autre choix que d’écouter… J’aurais pu quitter la pièce… Mais j’avais promis d’être aux côtés de Peyton.

Et, MOI, je tiens mes promesses.

Cette chanson c’était une sorte de déclaration d’amour… Une sorte car le message était plus complexe que ça. Je ne quittai la scène des yeux alors que, a l’intérieur de moi, j’étais en prise à des sentiments contradictoires.

Pour moi, Howard essayait encore de s’accaparer toute l’attention. Il voulait qu’on le plaigne d’avoir été laissé seul. C’était ce que j’entendais dans ce qu’il disait… Mais je ne pouvais m’empêcher de reconnaitre sans me l’avouer le talent d’Howard pour le chant. Si un homme m’avait chanté quelque chose comme ça dans mon jeune temps, aucun doute que je serais tombée amoureuse…

Holden, lui, souriait. Je l’avais vu dans le coin de mon œil et je n’avais pu m’empêcher de le foudroyer du regard… Mais il m’ignora.

Howard me manquait mais je n’avais plus la force ni d’énergie à investir dans notre couple qui avait déjà atteint un point de non-retour. Valait mieux que je concentre ce qui me restait d’énergie pour mener à bien cette grossesse et, si Dieu le voulait, élever mes enfants du mieux que je le pourrais. Heureusement, June et Holden étaient à mes côtés pour me soutenir dans cette épreuve. Je me sentais un peu moins seule.

Nous développions une belle relation, quelque chose que je n’avais pas connu avec mes propres parents. Ça faisait différent et ça me rendait triste de penser que la dernière fois que j’avais discuté avec mon mari, il m’avait presque interdit la présence de ses parents auprès de nos enfants. Ce genre de décision se prenait à deux, comme pleins d’autre choses dans notre couple qu’il semblait avoir oublié.

Ce soir, nous étions cordialement invités à prendre notre repas dans la salle à manger du restaurant de l’hôtel.  J’avais refusé les premières fois que le gérant m’avait fait son invitation mais il avait tant insisté en disant que j’étais une cliente de prestige et que le chef avait concocté en mon honneur, mon repas préféré. Dernièrement, je ne mangeais que de la soupe et des petites biscottes à faibles teneur en gras. Je n’arrivais à avaler rien d’autre que cela mais June disait qu’un vrai bon repas me ferait du bien.

- Tu as sans doute raison.

Je m’étais laissé convaincre surtout parce que ma belle-mère adorait faire des sorties glamours avec Holden. Ils aimaient bien le luxe que je pouvais leur offrir et moi, ça me faisait plaisir de les rendre heureux alors tout le monde y trouvait son compte. Je me disais qu’au pire, je pourrais prendre une ou deux bouchées pour contenter le chef et June et ensuite, dès que mes beaux-parents auraient terminer de manger, je pourrais regagner ma suite et mon lit !

J’avais mis un temps fou pour me préparer. Je ne trouvais absolument plus rien qui m’allait, je ressemblais à une baleine échouée même dans des robes de grands couturiers. Je passais près de revenir sur ma décision et d’envoyer June et Holden manger en tête à tête mais finalement, je trouvais une robe qui faisait l’affaire, pas la mienne mais qui ferait pour le peu de temps où je serais hors de ma chambre.

Dès que nous entrions dans le restaurant, un serveur nous installa et je remarquais la petite scène aménagée au fond. Je sourcillais en me demandant bien qu’est-ce que ça faisait-là.

- J’ai mal à la tête, je n’ai pas envie qu’on nous martèle les tympans avec des musiciens bas de gamme !

Mon beau-père lui, fixait la scène comme s’il semblait se douter de quelque chose alors que June lui demandait s’il en avait déjà vu une. Je soupirais en prenant mon verre d’eau.

- C’est probablement des mariachis ! C’est une mode qui s’invite partout de nos jours et c’est absolument horrible !

J’en rageais déjà alors qu’ils n’étaient même pas encore commencés à jouer.

Puis un spot s’alluma et les musiciens s’avancèrent sur cette petite scène. Mon sang ne fit qu’un tour alors que mon cœur ne savait pas s’il savait pas s’il devait s’arrêter de battre ou accélérer à rythme de fou. Je tenais mon verre d’eau d’une main et l’autre était sur mon ventre. J’étais figée, incapable de réfléchir ou de bouger mais une chose était certaine, je ne voulais pas rester là ! Je voulais fuir à ma chambre et j’espérais que June se lève, probablement, pour l’imiter. Cependant, ma belle-mère n’en fit rien.

Puis, je retrouvais possession de mes moyens et je déposais mon verre sur la table un petit peu plus brusquement que ce que j’avais cru, assez pour qu’un peu d’eau en sorte et éclabousse la nape. La musique commença et je restais à nouveau figée à écouter chacune des paroles comme si Howard ne s’adressait qu’à moi, ce qui était fort probablement l’intention derrière ce concert.

Scotty disait de ralentir… Collins disait de ralentir… Le fait était qu’ils avaient sûrement raison mais que j’crevais de trouille. Un concert, ça m’avait jamais foutu la trouille. Pas que j’les prenais à la légère. C’est le genre de truc que je ne prenais, justement, pas à la légère. Mais j’étais sûr de mon talent. C’est probablement la seule chose dans ma vie dont j’suis sûr.

Mais là, j’étais plus sûr de rien. Et si Peyton n’aimait pas ? Si elle m’en voulait trop pour me pardonner ? Si elle ne daignait même pas écouter ?

J’fixai Collins et hochai de la tête sans pour autant lâcher ma bouteille.

J’finis par regarder vers l’intérieur du restaurant pour constater que Peyton était arrivée… Que mes parents l’accompagnait. Ça allait être le moment…

Et quand le moment arriva, je le signalai à David qui, constamment, recevait le soutien de Collins. L’était là pour lui. Tout le temps. Il en avait de la chance…

Il s’approcha alors de moi pour me serrer contre lui. Je le laissai faire l’enlaçant aussi. J’savais que je serais pas seul sur scène. J’aurais David et les autres. Et j’savais que j’pouvais compter sur eux.

Ma gorge se sera alors quand David déclara que j’allais leur monter que j’étais pas un looser…

J’en étais pas un.

Fleming avait essayé de m’entré définitivement ça dans le crâne. Mais il n’avait fait que me prouver le contraire, en réalité.

-Ouais. On va leur prouver ça, vieux.

J’affichai un maigre sourire. Puis, on grimpa sur scène. Face à Peyton. Face à ma mère. Et à mon père aussi. Ils étaient proche. J’pouvais voir leurs expressions d’ici. Ma mère était figée. Peyton aussi… Mon père, lui, souriait. J’en avais au moins un sur trois…

Et j’me mis derrière ma batterie et mon micro et j’envoyai ma première chanson…

C’est à l’hôpital que j’avais écrit ça… Peyton me manquait. Elle me manquait cruellement. Même là qu’elle était en face de moi elle me manquait toujours et j’savais que ça ne sera que quand j’la serrerais dans mes bras que ce sentiment disparaitra.

En chantant, je ne regardais qu’elle. En tapant sur ma batterie, je n’avais qu’elle en tête.

Mon oreille sifflait mais j’essayais d’en faire fit laissant mon cœur taper les note juste au lieu de me centrer sur ma technique qui, de toute façon, ne me servirait à rien dans ces conditions. Ma voix était plus éraillée que d’habitude… Sans doute la vodka… Ou l’émotion. Parce que quand j’terminai, j’avais les larmes qui coulaient le long de mes joues. Mon cœur battait vite.

J’fixai Peyton.

Mais j’osais pas encore parler.

Juste envoyer la suite après avoir rageusement envoyer mon oreillette pour les retour au sol. Il me faisait plus chier qu’autre chose.

Après, ça je me remis à ma batterie et je continuai ma déclaration.

Si avant j’avais parlé de ce que j’avais ressenti, là, c’était sur notre amour que j’me centrai. Cet amour que personne ne pouvait croire que ça tiendrait. J’étais persuadé que ma mère était la première à penser que notre mariage allait être un naufrage…

Mais y’en avait plein d’autres. Même mes amis l’avaient pensé.

Moi, j’savais qu’on pouvait réussir.

J’voulais que ça réussisse.

Et j’donnai encore tout… Vraiment tout. Même si à la fin, j’étais essoufflé.

L’en reste une…

Mais j’eus le courage de regarder Peyton tout en disant :

-J’sais pas vivre sans toi, chérie…

C’est ce que j’soufflai dans mon micro… La batterie c’était physique et j’le ressentais dans mes côtes…

Mais fallait que j’aille jusqu’au bout.

J’envoyai un regard à David. David qui avait pleuré aussi ce qui me serra la gorge.

Concentre-toi Howard…

J’me recentrai.

Fallait que je clôture en beauté.

Ouais. On va leur prouver ça, vieux.

J’avais laissé Collins

Dans les coulisses.

Mais je sentais quand même.

Son regard sur mon dos.

Sa présence derrière moi.

Et celle de Scotty aussi.

Puis j’avais mon piano.

La seule chose que je

Savais faire bien.

Howard et moi…

Séparés,

On valait pas grand-chose

Du moins

C’était ce qu’on pensait.

Mais une fois qu’on était ensemble.

Avec nos instruments.

Il y avait comme une sorte…

… de magie.

Quelque chose de mystique.

J’avais déjà entendu.

A la radio…

Cash Izbel…

Qui parlait de comment ils créaient

Avec Billy.

C’était un peu la même chose.

Sauf qu’Howard et moi.

On vivait carrément ensemble.

Alors que Cash et Billy.

Quand ils ne créaient pas.

Ils s’évitaient.

Je savais que les chansons

Qu’on jouait ce soir.

Etaient toute pour Peyton.

Parce qu’on l’aimait.

Pas de la même façon.

Mais on tenait à elle.

A la fin de la première chanson.

J’essuyai mes larmes

D’un revers du bras.

Puis regardai vers Peyton.

Et murmurai.

-Non… Ne pars pas…

Car elle était debout.

Et ce n’était pas pour une

Standing ovation.

On enchaîna.

Avec une nouvelle chanson d’amour.

Puis après

Howard su souffler dans le micro.

J’sais pas vivre sans toi, chérie…

Nous restait une chanson.

Je pianotai sur mon clavier.

Et c’était parti.

La chanson préférée d’Howard.

Pour Peyton.

Je souriais en jouant.

Qui pourrait résister à une surprise pareille ?

Je n’aimais pas vraiment dire aux autres quoi faire ou comment le faire mais ce soir, Howard jouait gros pour reconquérir le cœur de sa femme. Mon opinion était qu’il pouvait modérer sa descente de vodka pour prouver à Peyton qu’il pouvait se contrôler et le faire pour elle. Après, Howard était un grand garçon, il pouvait bien faire comme bon lui semblait, je n’allais pas lui confisquer sa bouteille pour lui faire entendre raison.

Le moment vînt où le célèbre duo, accompagné de quelques musiciens de session, montèrent sur scène et la lumière se centra sur eux pour que les gens attablés dans le restaurant, tournent leur attention vers là. Je croisais les doigts et les bras, les jambes aussi et si mes baskets n’avaient pas été aussi serrées, j’aurais croisé mes orteils pour envoyer toutes les bonnes ondes possible à David et Howard.

La première chanson était magnifique. C’était la première fois que je l’entendais. Elle était magnifique et ils s’en tirèrent super bien ! Je ne savais pas quand ils avaient eu le temps de la pratiquer. Ça démontrait combien talentueux ils étaient.

Je cherchais à voir la réaction de Peyton mais depuis là où je me trouvais, je ne la voyais pas très bien. J’espérais qu’elle était en pamoison, qu’elle jubilait de bonheur et que son cœur avait envie de s’envoler vers Howard. Si Abel faisait autant pour me démontrer son amour, je fondrais sur place, déjà qu’il n’avait besoin que de passer sa main dans mes cheveux pour que je tremblote de la tête aux pieds, dévorée de la tête aux pieds par la passion.

Howard enchaîna avec une seconde chanson et je ne pouvais pas m’empêcher de taper du pied, j’avais envie de danser, probablement que j’avais trop d’énergie emmagasiner et que je cherchais à l’évacuer même si le moment ne se prêtait pas pour se déhancher. D’ailleurs, je me faisais regarder bizarrement par les employés en cuisines qui eux, n’avaient pas le luxe de regarder le concert et devaient continuer de servir les plats qui avaient été commandés avant le début du spectacle.

Vînt ensuite la troisième chanson mais avant de la commencer, Howard lança à sa femme qu’il ne pouvait pas vivre sans elle. Ça me toucha et je portais ma main à mon cœur, complètement conquise par une si belle déclaration. Derrière moi, un serveur se pencha pour dire à un autre que la rumeur voulant qu’il y ait de l’eau dans le gaz du couple devait finalement être vrai. Je ne pus m’empêcher de me tourner vers eux et de leur passer un commentaire. Après tout, ils ne s’étaient pas gênés, eux !

- C’est peut-être simplement qu’il veut souligner leur anniversaire de rencontre ou de fiançailles ou… et puis ça ne nous regarde pas !

Le restaurant de l’hôtel était notre destination de ce soir et June avait insisté pour qu’on soit tiré à quatre épingle pour aller bouffer… Je m’étais plié à son exigence bien que j’étais loin d’avoir l’habitude de porter des costards que je trouvais vraiment trop serrent.

C’est en compagnie de Peyton qu’on s’était installé dans la salle du restaurant qui, pour ce soir, avait une ambiance toute particulière… C’était l’anniversaire de quelqu’un ou quoi ? C’était la question que je me posais intérieurement alors qu’une scène avait carrément été installée pour je ne sais quelle occasion. En tout cas, tout ça ne semblait pas plaire à ma belle-fille qui, depuis que je la côtoyais, me faisait chaque jour un peu plus penser à June. Ses bons comme ses côtés plus agaçant. Mais je m’étais attaché à la jeune femme qui, il était clair, avait besoin de compagnie.

Donc, la scène… Une scène dont la batterie m’était étrangement familière. Celle d’Howard… Je pense… J’en suis presque sûr… Pourquoi ? Parce que si June proscrit tout ce qui se rapporte à notre fils à la maison, ça ne veut pas dire que je ne peux pas écouter et voir ce qu’il fait en dehors du domicile familiale. Ce que je me plaisais à faire avec des amis à moi. Etre le père d’Howard Stone m’avait apporté une petite célébrité dans l’Eastside et je ne crachais pas dessus !

June avait vu mon regard et s’interrogeais… Je continuais d’analyser la batterie tout en lançant un…

-Non… C’est juste que… Je crois que…

Sans arriver à développer ma pensée alors que Peyton, elle, pensait qu’il s’agissait de mariachis ce qui ne semblait en rien lui plaire.

Puis un spot d’alluma et c’est bien Howard qui fit son entrée sur scène… Ok. C’était surprenant et je ne m’y attendais pas. Je ne pensais pas qu’il viendrait jusqu’ici faire une surprise à sa femme. Je connaissais Howard. Je le savais rapidement démotivé… Sauf parce ce qui comptait vraiment pour lui.

Et sa femme semblait compter pour lui.

Je n’en étais pas sûr avant ce soir. A vrai dire, j’étais aussi convaincu que June sur l’incapacité d’Howard à tenir une relation longue. Je l’étais avant d’entendre les première note.

Je ne l’étais plus maintenant.

J’esquissai un sourire ce qui m’attira le regard noir de June que j’ignorai. Parfois, il vaut mieux ignorer la furie en elle. Même si je savais ce qu’il se passait dans sa tête. Elle avait peur… Peur qu’Howard reconquisse le cœur de Peyton et nous expulse de la vie de nos petits-enfants. Elle me l’avait confié il y a peu…

June n’aimait pas Howard. Elle le croyait responsable de sa fin de carrière de mannequin… Elle a toujours préféré notre défunt Roger qui était, je devais l’avouer, l’enfant parfait. Howard, lui, était irréfléchis, nonchalant, désinvolte et, surtout, il avait été un véritable gouffre à fric malgré lui avec tous les séjours a l’hôpital qu’il avait dû faire. Ça n’empêche que ce n’est pas moi mais June qui avait coupé les ponts avec Howard. Moi, je n’avais fait que suivre le mouvement. J’aimais June et loin de moi l’idée de la laisser derrière pour renouer avec Howard qui, de toute façon, s’en sortait mieux seul qu’avec nous.

Mais ce soir, c’est bien lui qui gagnait des points envers Peyton. En tout cas, c’est ce que je pensais… Je n’en étais pas certain. Je ne faisais que profiter de ce concert gratuit où je pouvais constaté, encore une fois, que le gamin avait du talent. Trop pour l’Eastside…

-Arrête de sourire !

C’est ce que j’entendis de la part de June alors qu’Howard chantait comme si sa vie en dépendant la troisième chanson de son concert surpris. Je regardai vers June qui était refrognée sur sa chaise.

-Tu peux continuer à lui en vouloir, June… Mais tu ne peux pas nier que, malgré tout ce que tu pensais, il a réussi. Et que, malgré ce qu’on croyait toi et moi, il peut arriver à faire des efforts.

Je me foudroya du regard mais je reposai mon regard sur la scène me demandant ce que Peyton, elle, allait en penser.

J’étais sous le choc.

Même en usant de mon imagination, je n’aurais jamais pu croire Howard capable de faire quelque chose comme ça, du moins, pas pour moi. D’un côté, j’étais flattée et émue parce que c’était ce genre de choses qui me plaisaient et dont j’avais cruellement besoin qu’il fasse pour moi. Un brin de folie pour me surprendre. D’un autre côté, j’étais en colère et triste parce qu’il le faisait uniquement par peur de me perdre. Il voulait se battre alors que j’avais déjà lancé la serviette.

J’aurais voulu que June se lève pour que je la suive. Si elle l’avait fait, j’aurais pu prétexter une excuse pour expliquer ma décision de quitter à mon tour le restaurant. Au lieu de ça, elle resta assise mais elle était visiblement contrariée. Holden lui, souriait et appréciait le spectacle, plus que moi à qui il était destiné.

La chanson se termina et le bruit d’Arya fut remplacé par les battements de mon propre cœur.
Devais-je me lever et applaudir ? Ou bien me lever et quitter ce fichu restaurant ? Je cherchais la réponse à ces questions mais Howard relança avec une seconde chanson. Avait-il l’intention de déballer tout un répertoire pour faire passer son message ?

- Je ne me sens pas bien…

Ce n’était pas une impression, je ne me sentais réellement pas bien ! J’avais très chaud un instant puis le suivant, mes mains se glaçaient et tremblaient. Je ne pouvais plus regarder Howard alors je fixais David en me demandant ce qu’il ressentait, lui. Nous avions eu des communications régulière et je savais que je lui manquais. Est-ce que le message venait de lui aussi ? Sans prendre le même sens que ce qu’Howard voulait faire passer, évidement.

Puis, avant d’entreprendre sa troisième chanson, Howard lança qu’il ne pouvait pas vivre sans moi. J’éclatais en sanglots et je pris la main de June pour la serrer. Pourquoi fallait-il qu’il réalise tout ça quand moi j’avais cheminée dans mes réflexions et que j’avais entamé mon deuil de notre union ? Ça faisait l’effet d’un coup de pied dans un nid de guêpe et c’était très douloureux.

June ordonna à Holden de cesser de sourire et, choquée d’entendre ma belle-mère tenter de priver Holden de son plaisir, je retirais ma main alors qu’Holden lui, remettait les pendules à l’heure. Je fixais tour à tour les parents de mon mari tout en essuyant mes yeux avec ma serviette de table.

- C’est dans les gênes chez les Stone que de réaliser toujours trop tard ce qui était sous votre nez tout ce temps ? Si vous comptez faire partie de la vie de mes enfants, il faudra que vous arrangiez vos histoires de famille, ça, c’est non négociable.

Je jetais ma serviette en tissu sur la table et reculais ma chaise pour me lever. Si Howard n’avait pas terminé son ode à l’amour, je venais de décider que c’était la fin. Je me dirigeais vers la scène sous les murmures des gens qui assistais à notre corvée de lessive familiale. Ça en était gênant et ça ferait certainement le tour de tous les quotidiens demain matin ! Je grimpais sur la scène et, dans une autre situation, j’aurais pis le temps de saluer David, de l’embrasser même mais c’est sur Howard que je me dirigeais et je lui attrapais le bas.

- Espèce de grand fou ! Tu savais exactement quoi faire pour capter mon attention, hein ? Viens, on va aller parler ailleurs parce qu’ici…

Je regardais derrière moi pour faire face à la salle à manger et à tous ces regards qui nous épiaient, dont ceux des parents d’Howard que j’avais planté-là. L’intimité nous faisait cruellement défaut et j’avais eu assez d’exposition pour ce soir.

J’vivais chaque chanson que je chantais en espérant que ça touche Peyton en plein cœur. Car c’était le but. Qu’elle comprenne qu’elle m’avait réellement manqué. Que j’l’aimais. Que tout ça, c’était pas des paroles en l’air. J’avais vécu des semaines sans elles… Et ça avait été trop… Beaucoup trop.

J’avais eu un tas de ruptures dans ma vie. Souvent par ma faute. Parce que j’étais pas capable de pas aller voir ailleurs… Pourtant, à chaque fois, ça m’a pas fait aussi mal que ce que j’ai sentis quand Peyton a parlé de divorce.

Alors, j’essayais de régler ça de la seule manière que j’savais : en faisant de la musique. J’avais David pour m’y aider et alors que j’entamai la dernière chanson, j’vis, dans le public, que Peyton pleurait. De joie ? De soulagement ? De haine ? De tristesse ? J’en savais rien… J’en savais rien du tout… Et ne pas savoir renforça mon stress et me fit raté une note. Juste une…

Mais fallait que j’aille jusqu’au bout quand même. La sentence, ça viendra après.

J’voyais que ma mère avait la haine… Quant à mon père, il souriait. P’t-être que j’en avais au moins un dans mon camp autant que son avis compte face à ma mère. Mon père, l’allait toujours dans le sens de ma mère. Comme s’il voulait pas que ses foudres tombe sur lui.

C’était un looser.

J’imagine qu’on a ça en commun.

Même si, aujourd’hui, j’étais venu pour gagner.

Et quand la chanson toucha à sa fin, je vis Peyton se lever… Fallait que je tienne. Que j’me laisse pas perturber… Si elle partait, j’savais que j’aurais perdu.

Mais elle partit pas. Elle grimpa sur scène et vint me rejoindre alors que j’avais lâché la dernière note.

Elle me prit par le bras pour me retourné vers elle. Elle allait me gifler devant tout le monde ? Au point où j’en étais, j’crois que ça ferait simplement que m’achever, en fait…

Mais elle en fit rien.

Elle voulait parler. Pas ici. Ailleurs. Juste nous deux.

J’la fixai. Et j’soufflai…

-D’accord…

Avant de me retourner vers mon micro.

-C’est fini pour ce soir. Maintenant, j’veux juste être avec Peyton. Merci d’être venu et merci à David et mes autres musiciens ainsi que Collins et Scotty. Sans vous, j’y serais pas arrivé, les gars.

J’me tournai vers David et levai mon pouce avant de lui lancé.

-Merci, vieux…

Puis, c’est vers Peyton que j’me tournai avant de prendre ça main dans la mienne.

-On y va…

Loin de tout le monde et particulièrement de mes parents.

On quitta la scène. On quitta le restaurant. Direction la suite.

Les chansons…

Etaient magnifiques.

Elles disaient.

Tout ce que Howard ressentait.

Pour Peyton.

Pour sa femme.

Celle qui allait être.

La mère de ses enfants.

Je jouais.

Pour aider Howard.

Pour lui témoigner mon soutien.

Les yeux toujours fermés.

Parce que si je ne vois pas

Les autres.

Les autres.

Ne me voient pas.

Seule la musique comptait.

Puis la musique s’arrêta.

Je rouvris les yeux.

Et Peyton était là.

Sur scène.

Derrière la batterie d’Howard.

Espèce de grand fou ! Tu savais exactement quoi faire pour capter mon attention, hein ? Viens, on va aller parler ailleurs parce qu’ici…

Je n’arrivais pas à dire.

Si elle était furieuse.

Heureuse.

Les deux ?

D’accord…

Je regardai Howard.

Inquiet.

Il se pencha à nouveau.

Sur son micro.

C’est fini pour ce soir. Maintenant, j’veux juste être avec Peyton. Merci d’être venu et merci à David et mes autres musiciens ainsi que Collins et Scotty. Sans vous, j’y serais pas arrivé, les gars.

Puis Howard se tourna vers moi.

Et j’eus la certitude.

Que lui non plus ne savait pas.

Si on avait bien fait.

Ou si tout ça était une erreur.

Merci, vieux…

Ma gorge se serra.

Je fis signe à Howard.

Et lui et Peyton disparurent.

Je ne me rendis compte.

Seulement après quelques secondes.

Que j’étais seul sur scène.

Que tout le monde

Me regardait.

Dont les parents d’Howard.

En pleurant.

Je quittai la scène.

Et dans les coulisses.

Tombai dans les bras de Collins.

-On a fait pire… On a fait pire et Peyton ne nous pardonnera jamais.

Howard et David avaient tout donné pour que cette petite performance soit mémorable et touche Peyton droit au cœur. Je ne connaissais pas Peyton personnellement mais je savais qu’aucune femme ne pourrait rester insensible à ce genre de déclaration mais, comme je ne savais pas tous les détails privés de la vie d’Howard et Peyton, je ne pouvais pas voire combien longue était la pente que voulait remonter Howard.

Après trois chansons, Peyton se leva et je me figeais une seconde, le temps de l’imaginer tourner des talons et sortir du restaurant laissant là Howard et toute sa bonne volonté. Je me trompais, cependant puisque la future mère traversa le restaurant pour agripper Howard et, après lui avoir dit quelque chose qui ne semblait être ni une insulte, ni une déclaration d’amour, l’entraîna avec elle hors de la vue des gens.

- Le spectacle est terminé, les copains…, dis-je pour moi-même alors que mo n pauvre David était seul sur la scène, figé comme une biche devant les phares d’une voiture.

Les gens dans les restaurant reprenaient là où ils avaient laissé. Ils scrutaient le menu pour décider s’ils avaient plus envie du poulet ou du saumon et quel vin accompagnerait leur repas, quel dilemme ! Les parents d’Howard eux, étaient toujours à la même table ce qui était une bonne chose. Au moins, ils n’avaient pas freiné Peyton, mais peut-être qu’ils ne savaient pas ce qu’elle avait l’intention de faire.

Davis me rejoignit, des larmes coulaient sur ses joues. Tout de suite, je passais mes bras autour de sa taille pour le réconforter. Il disait qu’ils avaient fait pire que mieux et que Peyton ne leur pardonnerait jamais.

- Mais non, je suis certaine que non. Peyton doit être remuée par tout ce qui se passe entre elle et Howard et elle doit préférer discuter avec lui en toute intimité, tu ne crois pas ?

Je levais un bras pour essuyer ses larmes et doucement passer ma main sur bras pour le réconforter. Je gardais espoir que les choses s’arrangent pour le meilleur, que ce qui soit le mieux pour Peyton et Howard se mette en place.

- Si tu veux, on va monter à notre chambre pendant qu’ils discutent et nous pourrions nous faire monter de quoi manger.

Je préférais ça que de rester planter là à attendre ou pire, rejoindre les parents d’Howard et essayer de démystifier les personnages ! En plus, rester entre la petite scène improvisée et la cuisine m’avait creusé l’appétit ! J’avais vu tous les bons petits plats qu’ils mitonnaient, ça avait l’ait vraiment trop délicieux.

- Ça va aller, David. Quoi qu’ils décident, ça va aller, je te le promets.

Je lui pris la main et je l’invitais à me suivre. Certains serveurs commençaient à jouer d’impatience à nous avoir dans les pattes. Valait mieux ne pas trainer là plus longtemps.