-Il va t’en vouloir, tu sais… Tu avais dit 15h… Il est 16h, Victor…

Ma sœur était en train de boire un café dans la salle de repos des studios de BSC quand j’étais entré dans la pièce où je devais normalement retrouver Ben Masters qui devait m’expliquer en long et en large sa dernière histoire de plagiat…

-Ah oui ? Je suis un avocat très pris ! J’ai été retenu plus longtemps que prévu à Saint-Quentin. Thomas Fleming est du genre bavard, si tu vois ce que je veux dire?

Ma sœur esquissai un petit sourire en coin alors que je m’avançai jusqu’au frigo pour en sortir un bière.

-Oh oui, je vois totalement ce que tu veux dire… N’oublie pas que pendant des années j’ai vécu dans la même maison que le type le plus bavard de l’univers.

Je ricanai. Elle parlait de moi, bien sûre ! Ma chère sœur aimait me rappeler à quel point j’aimais parler.

-Un point pour toi, Vicky… Bon ! Alors ! Où est Masters ?

Elle sourit toujours et avala sa gorgée de café avant de me répondre :

-Il est retourné chez lui… Il a attendu jusqu’à 15h30 et puis il s’est barré, furieux. Il pense que tu ne le prends pas au sérieux.

Je roulai des yeux. Voilà que Masters me faisait une petite crise de diva. Décidément, ce type avait un véritable problème d’attention. Il en voulait toujours plus !

-Je le prends au sérieux ! C’est les juges qui ne le prennent pas au sérieux !

Je ne le prenais pas au sérieux. Qui le ferait ? Il est atrocement jaloux du succès de son ancien groupe. Il s’en était détaché en pensant pouvoir avoir une meilleur carrière seul et il avait fini batteur de Victoria Hunter. Avec tout le respect que je dois à ma sœur, elle est plus sur la pente descendante que montante. Des stars comme Lola et Livia sont bien plus en vogue qu’elle…

Elle rigola avant de changer de sujet alors que j’avais ouvert ma bière et je m’étais mis à jouer au fléchette. L’un des quelques jeux qu’on pouvait trouver ici.

-Il parait que Jimmy Reed est l’un de tes clients, maintenant.

Les nouvelles vont vite ! Je me tournai vers Victoria avec un sourire triomphale.

-Exactement ! C’est pas rien, n’est-ce pas ?

Elle sourit et hocha de la tête.

-Félicitation !

Elle se leva alors après avoir achevé son café et passa près de moi.

-Je retourne enregistrer. S’il te plait, ne drague pas la nouvelle réceptionniste… Et laisse les roadies bosser en paix… En gros, évite de trop parler, d’accord ?

Vous savez c’est quoi le problème de ma sœur ? Elle pense toujours que j’ai 16 ans… Et c’est extrêmement agaçant. Je lançai alors d’un ton un peu acerbe.

-Je ne suis plus un gamin, Vicky…

Elle soupira avant de quitter la pièce alors que je continuai à jouer au fléchettes imaginant la cible comme étant Ben Masters qui venait de me poser un lapin !

@ Billy Lighter

J’étais en sueur ! Je m’étais donné à fond depuis le matin en studio. Je n’enregistrais pas, mais j’essayais de nouveaux arrangements pour les concerts que Daniele m’avait promis. Je ne voulais pas faire une grande tournée mondiale parce que je voulais rester auprès de Sydney et de Billie Blue. Ce que j’avais manqué avec Jess, je comptais bien le vivre avec ma seconde fille !

Du coup, Daniele et moi, on s’était mis d’accord pour faire une tournée des clubs et des salles de L.A., ce qui me permettrait de faire une phase test pour tous les réglages spéciaux et le matériel qui me permettait de jouer et de chanter même en étant sourd.

Mais là, il me fallait une pause… J’avais la gorge sèche et, à vrai dire, je me sentais un peu seul, malgré les roadies qui étaient dans la salle de régie attenante à mon studio.

-Ok, les gars, on fait une pause. J’ai besoin de boire et de fumer une clope.

Tout le monde se détendit et partit de son côté…

J’allai voir dans le petit frigo de la salle de régie, espérant y trouver du coca ou une bouteille d’eau… Mais le petit réfrigérateur était rempli de bière.

Je grommelai devant cette tentation vicieuse…

-Merde…

Alors je sortis de la salle d’enregistrement et me dirigeai vers la salle de repos des roadies. Peut-être que j’aurais plus de chance de trouver mon bonheur là-bas. Sinon, il faudrait vraiment que je dise à Daniele qu’il fallait quand même au moins disposer d’un peu de softs dans tous les frigos des studios.

J’avais vraiment pas envie de replonger. Ce que je ne savais pas, c’était que j’étais beaucoup plus fort mentalement que je ne le pensais.

Dans le couloir, je croisais Victoria et lui souris bien grand.

-Vicky ! Tout va bien ?

Elle était rayonnante, comme toujours… ou alors c’était moi qui ne voyait pas les petites rides qui commençaient à se former au coin de ses yeux.

-Oui très bien et toi ? Ça se présente bien pour tes concerts ?

Je hochai la tête.

-Vraiment bien, ouais. J’ai hâte ! Tu viens boire un coca à la salle de repos avec moi ?

Elle secoua négativement la tête en souriant :

-Oh non ! Mon frère y est et j’en ai déjà assez de ses bavardages incessants…

J’ouvris de grands yeux.

-Ton frère ? Victor ? Ce n’est pas encore un gamin ?

Ouais parce que dans mes souvenirs, Victor n’avait même pas encore l’autorisation de ses parents pour participer aux fêtes de Daniele.

Victoria éclata de rire.

-Il vient justement de me dire qu’il en était plus un. Mais je vais te laisser découvrir par toi-même, Sniper.

Elle m’embrassa sur la joue puis continua son chemin. Moi, je repris le mien et en effet, la salle de repos était occupée par un homme, seul, buvant une bière.

-Salut ! C’est toi Victor ?

Je pris un coca dans le frigo et m’allumai une cigarette.

-Ravi de te rencontrer… Je viens de voir ta sœur dans le couloir…

@ Billy Lighter

-En plein dans le mille !

J’avais lancé la flèche tout droit au milieu de la cible et j’étais assez fier de mon coup bien qu’il n’y avait personne pour le voir. Il est 16h… Personne n’a décidé de prendre une pause ?

C’est la question que je me posais intérieurement après avoir repris ma bière pour en boire une gorgée. Et c’est exactement à ce moment là que quelqu’un se décida à entrer dans la salle de repos.

Et pas n’importe qui, d’ailleurs. Sniper ! L’ancien chanteur de The Army ! Il n’était pas « l’ancien » chanteur parce qu’il a décidé de quitter The Army mais parce que The Army avait décidé de le quitter. Tous les autres membres du groupe sont mort en l’espace de quelques années chaque fois d’une façon tragique. Sniper était le seul survivant. Il a quand même passé une traversée du désert. Ce qui faisait que, lui et moi, on ne s’était jamais réellement rencontré. Il savait que j’existais à travers ma sœur et je savais qu’il existait parce que c’était une légende de la musique.

Il me salua et j’écartais les bras.

-La légende Sniper ! Ouais, c’est bien moi. Content de te voir !

La vie de Sniper avait drastiquement changé depuis qu’il était sorti de sa réclusion. Apparemment, il était désormais sobre et, comble de tout, il enchainait les albums et obtenaient toutes les récompenses qui soit. Un merveilleux comeback comme on en voit rarement.

Sniper se prit un coca et s’alluma une cigarette alors que je me retournai, moi, vers ma cible pour y lancer une fléchette qui alla se planter au plus loin du centre.

Sniper déclara avoir vu ma sœur.

-Ma chère sœur… J’étais venus pour voir Ben Masters. Je suis avocat et c’est l’un de mes clients. Pas le plus intéressant ni le plus sympathique si tu vois ce que je veux dire.

J’esquissai un sourire me tournant vers Sniper.

-Au fait, pas mal ton dernier album. Bien que j’aimais mieux le précédent. Mais une légende reste une légende, pas vrai ? Et je suis désolé pour ton père… Plus jeune, je suis allé plusieurs fois dans son magasin. C’était un bon gars.

En fait, je n’avais qu’un vague souvenir du vieux Kurtz… J’allais rarement au magasin de disques pour la simple et bonne raison que les disques arrivaient à moi comme par magie et pour pas un rond grâce à Vicky. Mais bon… Avec un peu de chance, Sniper avait besoin d’un avocat alors autant lui paraitre sympathique.

Je bus une gorgée de bière.

-Et félicitation pour ta fille…

Qui s’appelait Billie Blue… Les gens donnent vraiment n’importe quoi comme nom à leur gosse.

@ Billy Lighter

Victor abandonna son jeu de fléchettes quand il me reconnut. Il ouvrit les bras et s’exclama, ce qui me fit sourire bien grand ! Il était content de me voir ! Pourtant, on ne s’était jamais vraiment rencontrés. Je devais l’avoir entraperçu une ou deux fois quand, avec The Army, on passait chercher sa sœur chez elle pour aller fêter chez Daniele.

Mais c’était tout.

-Content de te voir aussi…. Où tu étais passé ?

Je pris un coca, allumai une cigarette et le regardai se concentrer à nouveau sur sa cible pendant qu’il parlait. Mais apparemment, son deuxième lancé fut bien moins bon que le premier qu’il avait mis dans le mille.

Je souris, clope aux lèvres… ça me démangeait de lui montrer ce qu’un vrai pro savait faire ! Je ne m’appelais pas Sniper pour rien !

Je me postai donc à côté de lui, posai ma canette de coca sur la table et plaçai la fléchette bien comme il faut dans ma main. Pendant ce temps-là, il m’expliqua qu’il était ici pour voir Ben Masters. Je le regardai un instant, interdit et plutôt surpris que Masters ait un ami mais en fait non, Victor était l’avocat du musicien.

-Ah ! Tu me rassures… Une seconde, j’ai cru que t’étais son ami. Et il faudrait en avoir, des nerfs d’acier pour être son ami. Comme tu dis, niveau sympathie, c’est pas trop ça.

Je lui souris.

-Je savais pas que t’étais devenu avocat.

Victoria ne parlait pas beaucoup de son frère surtout qu’il semblait avoir disparu de la circulation un moment.

Je me mis en position et lançai ma fléchette, en plein dans le mille, ce qui fit tomber l’autre fléchette qui y était plantée.

Victor disait aimer mon dernier album bien qu’aimer plus le précédent. Il me donna aussi ses condoléances pour mon père.

-Je te remercie. Mon dernier album est moins apprécié par les fans, je le sais. Mais pour une fois, j’ai fait un album rien que pour moi et ma famille… J’avais envie de leur dédier cet album. Mais je me rattraperai auprès des fans avec le prochain.

Je haussai les épaules.

-Comme dirait Daniele, c’est l’avantage d’être une valeur sûre. Si je sors quelque chose de « moins bon » les fans reviendront quand même toujours vers moi.

Il prit sa bière, en bu une gorgée et je fis de même avec mon coca. Il me félicita aussi pour ma fille. Mon visage rayonna.

-Merci ! Nous sommes heureux et comblés. Je ne pensais pas devenir père à nouveau. Toi, tu es marié ? Tu as une famille ? Ça te fait quel âge, maintenant ?

@ Billy Lighter

Je ne m’attendais pas à me retrouver devant Sniper Kurtz bien que, étant dans les studio de BSC, j’avais un pourcentage assez important de chance de tomber dessus. Et il était bel et bien là à me saluer avant de demander où j’étais passé. On s’était croisé quelque fois avant qu’il ne sombre dans une dépression et une réclusion qui fait que je ne saurais jamais ce que c’est de faire la fête avec Sniper. Parce que, désormais, il était certainement trop vieux et trop rangé que pour faire des fêtes similaires à celle qu’il faisait dans sa jeunesse.

-J’étais en train de me faire un nom à New York. Là où je ne suis pas uniquement le frère de Victoria Hunter.

J’esquissai un sourire. Je n’avais aucun ressentiment par rapport à la célébrité de ma sœur pour la simple et bonne raison qu’elle m’avait été hautement profitable à moi aussi.

Sniper s’approcha de moi et pris une flèche en main alors que j’expliquais être ici pour Ben Masters qui était mon client. Je révélai, donc, être avocat ce qui sembla rassurer Sniper qui avait peur que je ne sois un ami de Masters. Je rigolai à ça d’un rire un peu moqueur. Moi ? Ami de Ben Masters ? Même pas en rêve. Il est imbuvable. On dirait Ian en version adulte. D’ailleurs, si Masters n’avait pas été aussi jeune, j’aurais bien pu croire qu’il était le père de mon sale neveu.

-D’après ce que je sais, Masters n’a pas beaucoup d’amis… Les seuls qu’il a lui baise les pieds uniquement pour avoir des faveurs… De quel type, je n’en sais rien… Mais des faveurs quand même.

Je ricanai en disant ça avant que Sniper ne déclara qu’il ne savait pas que j’étais devenu avocat. Pas étonnant étant donné que lorsque je le suis devenu, Sniper était en train de se tuer à petit feu dans un taudis de l’Eastside.

-Et si ! Le premier de la famille Hunter. Ce sont tous des artistes, sauf moi. Je crois que si je ne ressemblais pas autant à mes parents, je penserais avoir été adopté. Quoi que pour être avocat, il faut un certain talent d’acteur.

Mais aussi, un cerveau. Ce qui n’était pas le cas de certains autres membres de ma famille. Et je ne parle pas de ma sœur. Ma sœur est intelligente mais trop gentille pour son bien.

Sniper lança la fléchette qui vint déloger la mienne au centre de la cible. Je fis la moue avant de lancer :

-Alors comme ça, le mythe est vrai… Tu es réellement bon aux fléchettes…

Je bus une gorgée de bière avant de parler un peu de lui… Notamment de son père et de son dernier album. Sniper était conscient que son dernier opus n’avait pas plu autant que les précédents. Je l’ai trouvé, effectivement, un peu mièvre… Comme les chansons de Vicky, en fait…

-La famille avant tout après tout !

Je dis ça avec un petit sourire aux lèvres.

Sniper, par contre, savait qu’il était une valeur sûr et qu’il pouvait, donc, se permettre un album plus personnel qui ne fera pas l’unanimité. Peu d’artistes pouvaient se permettre ça. Mais lui, oui. Parce que c’était une foutue légende.

-Maintenant ce que les gens attendent, c’est des concerts ! J’espère que tu en fera l’un ou l’autre. Histoire qu’on voit que Ricci travaille quand même et que tu ne fais pas tout le travail.

Je félicitai Sniper pour sa fille. Il avait une gamine de plus… Apparemment, ça comblait totalement le chanteur. Comment un enfant peut-il combler quelqu’un ? Ils puent, sont chiant, se pensent plus malin que toi, crient, pleurent, sont infatigables… Et j’en passe. De vraie monstres.

Mais Sniper, lui, semblait les adorer… Grand bien lui fasse !

Et il me renvoya un tas de question.

Il voulait vraiment que je parle ? Ok, il ne va pas être déçu ! Je souris avant de me lancer.

-J’ai 29 ans. Je n’ai pas d’enfant et je ne compte pas en avoir. Contrairement à toi, je n’aime pas forcément les enfants. Il faut dire que le seul exemple d’enfant que j’ai vu c’est mon neveu, Ian. C’est un véritable monstre qui, en plus de te casser les oreilles, aime aussi te casser les couilles. Une fois, j’ai eu le malheur de jouer les baby-sitter avec lui contre une belle somme d’argent mais JAMAIS plus je n’ai l’a fait après. Il devait avoir 3 ans… Quelque chose comme ça. Je ne sais pas qui est son père mais ça doit certainement être un branleur !

Dont Ian aurait hérité tous les traits. Parce qu’être un emmerdeur fini n’est pas un trait d’un Hunter. Même si ma sœur pense le contraire !

-Par contre, je suis marié. A Carrie Hughes. Tu sais, la fille de Don Hughes… C’est ma femme depuis…

Je fis la moue en faisant les calculs.

-Mars… Donc depuis 5 mois. Je suis son avocat depuis des années. Elle vivait à New York avant mais elle est revenue ici pour se réconcilier avec son père. C’est chose faite maintenant alors, j’habite désormais à L.A..

Dommage que Lola ait fait, elle, le trajet inverse… Je n’ai même pas eut le temps de la voir en 5 mois… Elle a été en tournée avant de retourner à New York.

-J’ai des clients à Los Angeles et à Saint Quentin dont ça m’arrange. Récemment, je suis devenu l’avocat de Jimmy Reed.

J’esquissai un sourire assez fier en disant ça.

@ Billy Lighter

Alors comme ça le petit était allé à New-York !

-Et ça a marché ? Tu t’es fait un nom ?

Je me mordis la lèvre, ma cigarette entre mes doigts.

-Un « oui » ou un « non » suffira.

Je me croyais bavard, mais d’après Vicky, son frère battait tous les records ! Et j’avais pas vraiment envie qu’il m’ensevelisse de mots. Pas que je ne voulais pas en savoir plus sur lui ou quoi. Mais quand les gens se mettaient à parler sans s’arrêter, j’avais du mal à suivre et à capter ce qui était important dans leur discours.

Je savais pas pourquoi j’avais ça.

Il m’annonça être ici parce qu’il était là pour Ben Masters. Je crus un instant qu’il était l’ami de l’insupportable batteur de Victoria. Parce que même moi qui était plutôt du genre concilient, il me mettait sur les nerfs. Mais non, en fait, il était l’avocat de Masters.

Je haussai les épaules.

-Je n’ai jamais vu quelqu’un ici embrasser les pieds de Ben… Le monde l’envoie plutôt se faire foutre. Je ne sais  pas comment Vicky peut le supporter.

Mais ça m’étonnait, tiens, que Victor soit avocat. Parce que je savais que tous les Hunter étaient des artistes, jusqu’au petit Ian.

-Bah, avocat, c’est bien aussi… Tant que t’aimes ce que tu fais. Et si tu parles autant et aussi bien que ta sœur le dit, ça doit parfaitement convenir pour la profession.

D’un coup habile, je délogeai la fléchette de Victor qui siffla d’admiration. Il disait que cette légende était vraie. Je souris, pas peu fier.

-Ouais, j’ai toujours su bien viser. Même avec l’âge, mes yeux ne faiblissent pas alors que je suis sûr que Daniele est trop fier pour avouer qu’il a besoin de lunettes et que Jimmy Reed en porte occasionnellement déjà.

On parla un peu de mes albums et Victor était d’accord avec moi : c’était la famille avant tout. Et des albums, on passa tout naturellement aux concerts. Victor espérait qu’il y en aurait.

-Bien sûr ! C’est pour ça que je suis ici. Je prépare une tournée qui ne se fera que sur L.A. Je vais attendre que ma fille grandisse un peu avant de courir les routes à nouveau. Mais avec ma…

Je tapotai un de mes appareils auditifs.

-Avec ma surdité, ça demande beaucoup de réglages.

Je rigolai.

-Alors ouais, Daniele travaille. Il rentre tout juste de la tournée mondiale de Livia là. Et ils ont géré tous les deux.

Je lui demandai de parler un peu de lui… Et là, évidemment, il ouvrit les vannes… Je le regardai avec de grands yeux, impressionné par sa façon de parler. Il avait une diction parfaite, appuyait sur les points importants et ne butait jamais sur les mots.  

Il ne voulait pas d’enfants parce qu’il ne les aimait pas… Et quand il parla de Ian, je ricanai.

-Tu sais que j’ai cru un moment que j’étais son père… mais non, en fait, ce n’est pas moi.

Et il était marié à Carrie Hughes qui était en fait sa cliente de longue date… Ils étaient mariés depuis seulement 5 mois.

-Et bien, félicitations ! Mais… Carrie est pas un peu plus vieille que toi ? Tu vas me dire, l’amour, ça ne se commande pas.

Il habitait donc L.A. et n’avait pas chômé puisqu’il avait déjà pris Reed dans ses filets.

-Et bien, tu as gagné le jackpot… Et si tu es bon, Jimmy te le rendra au centuple, je peux te le garantir… Il peut être un vrai con, mais il sait ce que « gratitude » veut dire.

@ Billy Lighter

J’avais parlé de mon temps passé à New York qui était, désormais, pour moi, mon second chez moi. Sniper me demanda alors si j’avais réussi à m’y faire un nom et que je devais simplement répondre par un « oui » ou un « non ». Je ricanai parce que un « oui » ou un « non » ne suffisait pas pour répondre à cette question.

-En quelque sorte.

Il voulait une réponse courte ? En voici une ! Elle représentait la vérité mais sans plus de détails, ça restait très vague !

J’avais parlé de Ben Masters vu que c’était à cause de lui que j’avais trainé mon cul jusqu’à San Fernando Valley alors que je venais de revenir de Saint Quentin ! J’aurais préféré me reposer chez moi mais cet abruti de Masters avait largement insisté. Tout ça pour quoi ? Pour me faire faux bond !

Bref… Sniper sembla rassuré que je ne sois pas l’ami de Masters qui, d’après ce que j’en savais, n’avait que quelques lèche-cul comme amis. Il disait que, ici, personne ne baisait les pieds de Masters. A vrai dire, il semblait très peu apprécier au sein de BSC. Je pouffai de rire.

-Ce n’est pas vraiment étonnant. Quant à ma sœur, disons qu’elle est gentille et tolérante avec tout le monde. Puis, elle est amie de longue date avec Kate Julian et Jessica Hill, donc, elle a l’habitude des emmerdeurs.

Je ne comprendrais vraiment jamais ma sœur. Elle est gentille et elle adorait se faire amie avec les pires garce du star system.

J’avais parlé de mon métier d’avocat et Sniper disait que c’était un bon métier et que si je parlais aussi bien et autant que Vicky le disait alors ça devait bien me convenir. Je rigolai un peu.

-C’est, en effet, le métier parfait pour moi.

Tout comme lui aurait dû faire joueur de fléchettes professionnel, visiblement. Je ne pus m’empêcher de lui dire que le mythe était bien plus réel que je ne l’aurais imaginé. Il confirma avoir toujours su viser et que ça ne changeait pas avec l’âge contrairement à Ricci et Reed. Je pouffai de rire.

-Connaissant Ricci il a bien trop peur de montrer qu’il vieilli. Alors que ça se voit qu’il vieilli.

Reed semblait s’assumer un peu plus.

On parla, ensuite, des nouveaux albums de Sniper. Le dernier était dédié à sa famille et je ne pouvais que saluer le geste. Il confirma, ensuite, préparer des concerts à Los Angeles. Il ne voulait pas quitter la ville pour profité de sa jeune gamine. Il affirma, ensuite, qu’avec sa surdité ça demande beaucoup de réglages.

-Oui, j’imagine que ça change beaucoup la donne. J’irais à ton prochain concert, alors.

J’esquissai un sourire. Sniper déclara alors que Ricci travaillait et parla de la tournée de la jeune et jolie Livia. Ma future cliente, si j’en croyait Reed.

-Livia est une petite pépite. Elle est aussi franchement jolie. Julian a de la chance…

Bien plus que moi qui me tape Carrie, la sœur de Julian.

Après ça, Sniper me demanda de parler un peu de moi. Alors, je le fis… En long et en large. Même si je trouvais moi-même avoir fait un gros résumé. J’avais parlé de Ian et Sniper m’avoua qu’il avait cru un moment que c’était lui le père de mon infâme neveu. Je levai un sourcil.

-Ah oui ? Et Vicky t’a confirmé que ce n’est pas toi ? Personnellement elle n’a jamais voulu me dire qui est le père. Elle a peur que je le raconte partout.

Et elle a probablement raison, en réalité. Mais je pouvais, visiblement, barrer Sniper de ma liste.

-Je te barre de ma liste, alors…

Il m’en reste plein d’autres dessus…

J’avais aussi parlé de ma femme, Carrie. Sniper me félicita avant de mettre en avant la différence d’âge entre moi et Carrie. On avait 11 ans d’écart. Et, croyez-moi, Carrie a bien le corps d’une femme de 40 piges.

-Voilà ! L’amour ne se commande pas et il n’a pas d’âge !

J’avais dit ça en m’exclamant avec un grand sourire qui montrait que je ne pensais absolument pas ce que je disais. Mais je n’en dis pas plus me laissant le bénéfice du doute pour ce qui était de mes véritables sentiments pour Carrie.

J’esquissai un petit sourire quand Sniper affirma que j’avais touché le jackpot en ayant Reed dans mes clients. Il disait que le magnat de BSC me le rendra très bien si jamais j’étais bon. Et je comptais l’être, donc, tout va bien.

-Je ne pense pas le décevoir. Surtout que son plus vil adversaire, pour l’instant, c’est Howard Stone alors je ne m’en fais pas trop pour ce qui est de démolir Stone devant une cour de justice. Je dirais que ça revient presque à taper sur un homme à terre…

Je ricanai avant d’achever ma bière.

-Comme je vois, contrairement à Stone, toi, tu aime bien Reed, n’est-ce pas ?

Il fallait que je commence à savoir qui sera avec lui ou contre lui. Ça faisait partie de mon job.

@ Billy Lighter

Je n’eus finalement ni un « oui », ni un « non » à ma question… Mais un en quelque sorte… Je souris, comprenant par là qu’il avait eu un beau tremplin à New-York, mais qu’il en voulait plus. Je connaissais les Hunter et c’était des gens aussi talentueux qu’ambition, des parents de Victoria à Ian. Donc, j’imaginais que Victor n’échappait pas à la règle.

-Très bien, je suis content pour toi.

Il était ici pour Masters mais le batteur ne semblait pas là. Alors je ne me gênai pas pour dire ce que j’en pensais et que je me demandais comment Victoria pouvait le supporter. Victor disait que sa sœur était facilement amie avec tout le monde.

-Ouais, le Golden Triplet… Je me suis toujours demandé comment elle s’est intégrée là-dedans. Ça ne lui ressemble tellement pas.

Mais je n’étais même pas sûr que le Golden Triplet existait encore. Est-ce qu’il ne s’était pas éclaté ? Quand Kate Julian avait été reconnue coupable de violences sur son fils ?

Bref, tout ça pour en venir au fait que Victor avait bien choisi son propre métier. Puis on parla de Daniele et des concerts et je souris bien grand quand il affirma qu’il allait venir.

-Ouais ! Il faut venir ! Je jouerai des nouveaux titres mais aussi beaucoup d’anciens ! Et tu verras que Daniele ne vieillit pas tant que ça, intérieurement… Même si, maintenant qu’il est deux fois papa, il n’organise plus des fêtes comme avant, ce que je trouve un peu dommage.

Je haussai les épaules et tirai sur ma cigarette.

-On s’y amusait bien.

J’avais dit à Victor que Daniele travaillait, ce qui m’avait fait parler de Livia. Et apparemment, Victor appréciait sa musique et pas que. Je rigolai.

-Elle est très jeune, Victor, même pour toi. Puis elle est carrément mariée à Julian Hughes. En plus, ta femme serait furax que tu brises à la fois ton mariage et celui de son frère.

La conversation revint sur Ian que Victor semblait détester et je lui avouai avoir cru que j’en étais le père.

-Ouais, j’ai eu confirmation que ce n’était pas moi. Le mystère reste entier. Daniele dit toujours que personne ne peut garder un secret à Los Angeles, mais Victoria, elle, elle y arrive.

Je fus donc barré de la liste des potentiels géniteurs du neveu de Victor.

Je le félicitai pour son mariage avec Carrie qui ne datait que de 5 mois. Je soulignai la différence d’âge mais après tout, pourquoi pas. Ça me choquait moins ce couple là qu’un potentiel couple Livia/Victor. Ce qui était bizarre parce que l’avocat et la fille de Reed avaient moins de différence d’âge.

Victor m’annonça alors être l’avocat de Jimmy Reed et ça, c’était un sacré tremplin ! Mais je fis la grimace quand il parla de démolir Stone au tribunal.

-J’espère que vous n’allez pas faire ça. J’ai entendu l’interview d’Howard. Je pense savoir par quoi il passe en ce moment avec l’alcool, sa femme enceinte partie à l’autre bout du pays et tout… Il est malade et doit être aidé. L’enfoncer devant une cour ne pourra avoir qu’un résultat désastreux.

Victor me demanda alors si j’aimais bien Reed…

-Bah… Je le connais depuis le tout début quand on allait aux fêtes de Daniele. Et c’est grâce à lui si The Army a pu signer chez BSC. Je ne suis pas du genre à cracher dans la soupe. Maintenant, est-ce qu’il est une bonne personne ? C’est une autre histoire. Je pense que pour arriver à son niveau de fortune et de pouvoir, faut pas hésiter à écraser les autres.

@ Billy Lighter

Comment Victoria supportait Ben Masters ? Aucune idée. Certainement parce qu’elle était trop gentille et avait une bien trop grande tolérance. Ou elle avait déjà l’habitude avec Jessica Hill et Kate Julian bien que je savais qu’entre Vicky et Kate, ce n’était plus le grand amour. Ma sœur est tolérante mais jusqu’à un certain point quand même.

D’ailleurs, Sniper ne comprenait pas comment ma sœur avait pu s’intégrer dans le Golden Triplet. J’haussai des épaules.

-Je n’en sais rien. Je ne comprends rien aux amitiés entre femmes…

Après avoir brièvement parlé de mon métier d’avocat, je déclarai que j’avais bien envie de voir le prochain concert de Sniper. Parler concert l’emballait. Il disait qu’il allait jouer un mélange des nouveaux et des anciens titres. Bref, de quoi ravir la totalité de ses fans, les nouveaux comme les anciens. Quant à Daniele, Sniper clamait qu’il ne vieillissait pas intérieurement… Même s’ils n’organisaient plus de fêtes vu qu’il avait deux chiards à charge, maintenant. Je ricanai.

-Je crois que c’est une preuve qu’il vieillit intérieurement, non ? Deux enfants… Une femme… C’est très différent du Ricci que je connaissais. Et pour ses fêtes, c’est une grande perte pour Los Angeles…

Les fêtes chez Ricci étaient légendaire. C’est là-bas que j’avais commencé à me faire un nom parmi la jet-set.

Sniper trouvait ça dommage aussi. Comme quoi, il avait beau être sobre, il semblait, lui, toujours enclin à faire la fête.

De ça on passa à Livia que je trouvais aussi talentueuse que jolie. Un vrai petit rayon de soleil, la fille de Reed. Et si jamais elle avait été l’unique héritière de BSC, je crois que je n’aurais pas hésiter à changer de plans quitte à devoir attendre plus longtemps pour obtenir le pactole. Mais Sniper déclara que la jeune Reed était très jeune pour moi ? Ah oui ? Elle a quoi ? 19 ans ? Ça ne fait que 10 ans de moins. Il y a plus entre moi et Carrie et encore plus entre Hank North et sa femme, Bailey. Ça ne serait pas si choquant que ça.

Quant au fait que je briserais le cœur de Carrie, j’esquissai un sourire.

-Oh, mais Carrie n’est pas obligée de le savoir, tu sais ? Ni Julian Hughes, d’ailleurs !

Ça s’appelle l’adultère, Kurtz. Tout simplement. Et je le pratiquais très souvent sans que Carrie ne voit quoi que ce soit. Il faut dire que Carrie ne voit que ce qu’elle veut voir.

-Et je n’ai que 10 ans de plus que Livia. Carrie à 11 ans de plus que moi. Et je ne te parle même pas de la différence entre Hank North et Bailey North…

On en vint, ensuite, à mon infâme neveu. Sniper n’en était pas le père. Il avait eut la confirmation. Je fis la moue. Je pouvais le barrer de ma liste. Sniper ajouta que seule ma sœur semblait capable de garder un secret à Los Angeles ? J’esquissai un sourire.

-Jusqu’ici, oui. Mais je compte bien découvrir qui est derrière les gênes de mon infâme neveu.

Et, à ce moment-là, Los Angeles le saura aussi.

J’affirmai, ensuite, être l’avocat de Reed avant d’ajouter que je ne risquais pas de le décevoir si jamais il suffisait, à son service, de démolir Howard Stone en cour. Je connaissais Howard. Il venait de temps en temps aux fêtes de Ricci entre 75 et 79. Il savait faire la fête, le Stone, mais je ne pense pas qu’il m’appréciait plus que ça.

Sniper, lui, n’avait pas très envie qu’on démolisse Howard en cour… Il le disait malade. Ouais. Il l’était. Un alcoolique notoire. Mais c’était déjà le cas il y a quelques années… Bien que ça semblait pire. Le type a Lola comme femme et il tombe en dépression ? Ouais ! Il est clairement malade ! Je crèverais pour avoir sa foutue place ! Enfin, sans les gosses, bien sûr…

J’haussai des épaules.

-Moi, je fais ce que Reed me dit. S’il veut envoyer Stone en justice, je n’aurais pas le choix. Tu sais, pour être avocat, il faut mettre ses émotions de côtés. Sinon, jamais je ne saurais défendre mes clients qui sont, pour la plupart, de vraies crapules. Mais il faut bien quelque pour faire ce sale boulot, non ?

En réalité, ce métier m’amusait. Puis, envoyer Stone en justice aura peut-être comme effet qu’il voit à quel point il est dans la merde et le forcera à entrer en désintox’, qui sait ? Ou alors, oui, ça aurait l’effet inverse et il sombrera encore plus mais qu’en puis-je ?

C’est lui qui à commencer de toute façon.

-De toute façon, je doute que Reed veuille démolir Stone… Il lui rapport, il ne faut pas oublier ça.

Je demandai alors à Sniper ce qu’il pensait de mon nouveau client et il répondit qu’il lui devait, en partie, sa place au sein de BSC. Mais il n’était pas prêt à dire que Reed est une bonne personne.

-Oui, effectivement, pour garder son pouvoir, il faut être impitoyable. Tous les hommes d’affaire de sa trempe sont comme ça. Reed n’est pas pire qu’un autre.

C’était mon avis. Je souris à Sniper.

-Oh… Au fait…

Je sortis ma carte de visite de ma poche et la tendit à Sniper.

-Si jamais tu as besoin d’un avocat, je suis ton homme.

@ Billy Lighter

Victor me fit rire en disant qu’il n’y comprenait rien aux amitiés entre femmes. C’était vrai qu’entre les filles du Golden Triplet, ça avait toujours été de l’amour-haine. On ne pouvait pas dire qu’elles étaient amies parce qu’elles se tiraient toujours dans les pattes, mais aux fêtes, elles étaient toujours inséparables, faisant front pour draguer ou se moquer des autres. Mais c’était vrai que Victoria avait toujours été la plus gentille des trois… Ce qui était facile quand on pensait que les deux autres étaient Jessica Hill et Kate Julian. Parce que ces deux-là étaient vraiment méchantes.

En parlant des fêtes chez Daniele, qu’il n’y avait plus… Victor prenait ça pour un signe de vieillissement, je rigolai encore.

-Tu l’as pas vu en tournée quand sa femme et ses enfants ne sont pas là ! C’est toujours le même fêtard ! Mais c’est vrai que les sorties à la villa Ricci me manquent.

Du coup qu’on parlait de tournée, on parla un peu de Livia et apparemment, ça dérangerait pas Victor de se faire la fille de Reed. J’étais pas très… pas très pour… Mais Victor, lui, n’avait rien contre l’adultère apparemment. Dans un sens, ça m’étonnait pas de lui. Il puait le playboy à plein nez…

Je tirai sur ma cigarette qui en était presque au mégot puis l’écrasai dans un cendrier.

-Mouais… J’ai jamais été un fana de l’adultère… Même si ça a du m’arriver une ou deux fois… Mais j’en suis pas fier.

Quant à la différence d’âge, ça ne dérangeait pas non plus l’avocat. Il cita Hank et Bailey North pour prouver que l’amour n’avait pas d’âge.

Je haussai les épaules et pris un coup de coca.

-Ouais, c’est vrai, tu marques un point…

Hank et Bailey North formaient un beau couple agrémenté de deux magnifiques petites filles. Ils semblaient vivre le parfait amour et Bailey North commençait à se faire un nom par elle-même. Syd et moi, on avait d’ailleurs acheté pas mal de vêtements de sa marque pour Billie Blue.

Quant à son neveu, le petit Ian, le mystère de sa conception restait entier. Mais Victor comptait apparemment mener l’enquête et faire éclater le secret.

-Bonne chance. A ce sujet, ta sœur est une vraie tombe.

Par contre, quand on parla de Reed dont il était désormais l’avocat, je me mordis la lèvre. Victor disait que si le magnat de BSC voulait un jour attaquer Stone en justice, il ferait ce qu’on lui dirait. Je n’en doutais pas. Mais je m’en venais mal pour Howard qui ne méritait pas ça. C’était de l’aide qu’il lui fallait, pas l’enfoncer plus.

Mais je me détendis quand Victor affirma que ce n’était apparemment pas le but de Reed… Parce que Howard lui rapportait…

-Ouais, et puis… S’il avait voulu l’attaquer en justice, ce serait déjà fait.

Au lieu de ça, Reed avait dit dans la presse qu’Howard avait besoin d’aide et c’était ce que je pensais aussi. Je savais les ravages que faisaient l’alcool et j’avais la nette impression que le batteur de The Burning Fire était en train de dangereusement prendre le même chemin que moi.

Quant à savoir si j’aimais bien Jimmy Reed… J’irais pas jusque-là… Mais je dis à Victor ce que je pensais sincèrement de mon patron… Et Victor abonda dans mon sens en disant que pour en arriver là où était Reed, fallait sûrement pas être gentil.

-Ouais… Là-dessus, je vais me remettre au boulot.

Je balançai ma canette de coca dans une poubelle placée à trois mètre de moi. Mais avant que je ne parte, Victor me tendit sa carte, que je pris.

-Ok… Mais je ne compte pas vraiment me faire des ennemis, tu sais. Les conflits, c’est pas trop mon truc. Mais merci quand même.

@ Billy Lighter

Apparemment, Ricci restait un fêtard même si ses fêtes étaient de l’histoire ancienne. C’est ce que disait Sniper qui semblait prompt à défendre le type qui l’a laissé tomber en 72.

Après c’est de Livia qu’on parla. Livia qui me paraissait être un bon coup. En tout cas, de l’extérieur, elle était jolie. Mais Sniper ne semblait pas approuver que je puisse penser ainsi notamment à cause de la différence d’âge entre moi et la fille de Reed qui, reconnaissons-le, n’était pas si énorme que ça. Mais, aussi, parce que j’étais marié et Livia aussi. Je déclarai que ma femme n’était pas censée savoir que j’allais voir ailleurs mais Sniper semblait ne pas approuver l’adultère. Bien qu’il avoua que ça lui était déjà arrivé. Je ricanai.

-Ah oui ? Ça t’es déjà arrivé ? Sincèrement, tu ne devrais pas t’en faire… Je crois que ça arrive à tout le monde.

Peut-être que sa femme avait fait la même chose. Parce que je supposais qu’il ne parlait pas d’infidélité récentes. Sinon, il ne me l’aurait pas avouer ainsi en sachant que j’avais une grande gueule.

Je balayai aussi la différence d’âge en prenant en exemple Hank et Bailey North. Il avoua alors que j’avais raison.

Vous voyez pourquoi je fais un bon avocat ?

Partant de ça, on parla de l’infâme Ian dont je ne connaissais pas l’identité du père. Mais je déclarai que j’allais finir par le découvrir maintenant que ma liste comptait une personne en moins. Mais Sniper n’était pas certain que j’arrive à mes fins.

On verra ça !

J’avouai, ensuite, être l’avocat de Reed et c’est tout naturellement qu’on parla de Stone. SI jamais Reed voulait attaquer Stone en justice, je m’exécuterais. C’est mon job. Que Stone soit au bord du suicide ou non, ce n’était pas mon problème. Mais je doutais sincèrement que Reed fasse ça alors même que Stone lui rapportait. Evan confirma que si Reed avait voulu envoyé Stone en justice, ça serait déjà fait. J’hochai de la tête.

-Oui, sans doute.

Sniper me donna alors son avis sur Reed avant de déclaré qu’il devait se remettre au boulot. J’esquissai un sourire.

-Et moi de même.

J’allais surtout rentrer chez moi me taper au bord de ma piscine avec un foutu cocktail.

Mais avant de le laisser partir, je lui tendis ma carte. On ne savait jamais. Il aura peut-être, un jour, besoin d’un avocat. Il la prit mais déclara ne pas vouloir se faire d’ennemis.

-Crois-moi… Dans ce monde, plus tu es gentils, plus tu as besoin de gens comme moi. Parce que tout le monde n’est pas comme toi, Sniper. Gardes-là, on ne sait jamais.

Je lui tapai amicalement sur le dos avant de le laisser partir.

@ Billy Lighter