Toujours en voyage avec Timmy qui était partie nous chercher à déjeuner, je venais d’entendre à la radio une nouvelle qui me scia les jambes, littéralement. J’avais eu besoin de m’assoir, puis je m’étais levée pour me prendre un grand verre d’eau la plus froide possible avant de m’en passer sur la nuque puis sur le visage.

Comment était-ce possible ?

Peyton Stone venait de mourir en donnant la vie. Quel triste fin pour cette jeune femme qui était pleine de fougue et de projets. Quel horrible cauchemar pour Howard Stone, son époux, qui se retrouvait veuf et père de jumeaux dans la foulée.

Ensuite, un sentiment de culpabilité s’empara de moi et me fit verser quelques larmes. J’aurais dû insister auprès de la jeune femme qui avait refusé toutes mains tendues. Timmy avait bien tenté lui aussi de lui venir en aide mais la Diva avait menacé mon petit ami de se trouver un autre agent s’il ne cessait pas ce qu’elle jugeait de comportement patriarcal déplacé. J’avais cependant fait fausse route en redoutant qu’elle ne se suicide, dépressive que je la soupçonnais d’être. Ce fut une rupture d’anévrisme qui avait eu raison de la jeune femme.

Je bus mon verre d’eau et me repassais encore de l’eau sur le visage avant de me le tamponner délicatement avec un linge propre. Quand Timmy allait rentrer, j’allais devoir lui annoncer la triste nouvelle et nous allions devoir songer à rentrer. Je voulais aller voir Howard et le soutenir, il allait avoir besoin de toutes l’aide possible. Je nourrissais aussi des craintes sur la santé mentale de Stone qui avait eu son lot d’épreuves déjà et qui devait, une fois de plus, traverser une mer agitée.

Comme la vie était injuste !

Timmy entra avec des bougatsa dans un sac et des gobelets savamment tenus dans son autre main. Les vacances lui allaient bien. Il étai plus détendu, ne s’était pas rasé depuis quelques jours ce qui lui donnait un air légèrement rebelle et tellement sexy. Je ne l’avais pas vu aussi serein depuis longtemps. En fait, je crois que depuis le début de notre relation, c’était la première fois qu’il était totalement lui et non pas le manager sous pression.

- Timmy…

Je me mordis la lèvre avant de franchir la distance entre nous et de l’aider avec les gobelets et les pâtisseries et, quand il eu les mains libres, j’y glissais les miennes et le regardais dans les yeux. Ce fut plus fort que moi, des larmes coulèrent à nouveau sur mes joues et d’une voix craquée par l’émotion, je lui annonçais la nouvelle.

- Peyton est morte. Ils viennent de l’annoncer à la radio. Je… Nous devrions rentrer pour soutenir Howard et parce que tu devras certainement gérer une autre tempête médiatique.

En ce qui me concernait, je voulais soutenir Howard, ne serait-ce que par amitié et m’assurer qu’il allait bien. J’ignorais cependant s’il était à Los Angeles ou bien s’il était toujours à New York, rien n’avait été dit à ce sujet à la radio, dans le bref flash information avant de passer l’un des plus grand succès de Lola.

@ Billy Lighter

Ce voyage en Grèce me faisait le plus grand bien. Nous profitions du soleil, de la plage, des diverses promenades et autres petits marchés. C’était plus qu’agréable et j’en venais à arriver à lâcher complètement prise et à laisser derrière les soucis de Peyton, les frasques de Stone, la maladie de Savannah et le fait que tous mes groupes semblaient stagner.

Ces vacances me permettront de revenir au travail avec les idées bien plus claires.

J’étais sortis de notre chambre afin d’aller chercher des pâtisseries locales pour les manger sur notre petite terrasse. J’aimais ces petits moments passés avec Lizzie. Nos conversations étaient toujours très intéressantes et pouvaient toucher de nombreux sujets divers et variés.

J’avais opté pour des bougasta. C’était devenu notre pêché mignon depuis notre arrivée ici. Avec cela je nous avais pris deux gobelets de café. Je trouvais que ça se mariait mieux avec les bougastas que le thé. De plus, boire du thé en gobelet n’était point ma tasse de thé, si je puis dire. Je préférais le faire moi-même à notre appartement loué pour nos vacances.

J’avais repris le chemin dudit appartement marchant d’une façon décontractée. Mes tenues l’étaient aussi depuis que nous avions mis les pieds en Grèce. Il fallait que je lâche prise et je l’avais fait tant par l’attitude que par mon style. Je soupçonnais même Lizzie de préféré me voir ainsi que tiré à quatre épingle et rasé de près.

J’étais entré et, une fois à l’intérieur, je découvris Lizzie qui semblait troublée. Elle s’avança vers moi et me pris les pâtisseries ainsi que les gobelets des mains pour les déposer ailleurs. Je pouvais voir dans son regard une infinie tristesse. Elle semblait avoir verser des larmes.

-Que se passe-t-il ?

Elle glissa ses mains dans les mienne alors que les larmes coulèrent à nouveau sur ses joues.

Elle m’annonça alors une bien triste nouvelle. Peyton Stone était morte et Lizzie désirait rentré afin de soutenir Howard.

Je n’en revenais point de cette nouvelle. Je fixai Lizzie l’air interdit sans savoir, pendant quelques secondes quoi dire…

C’est après quelques instants que je réussis à ouvrir la bouche.

-Ce n’est pas possible.

Pourtant, je ne pouvais que croire Lizzie qui semblait fortement accablée par la nouvelle. Je devais avouer ne pas y être insensible. J’estimais énormément Lola en tant que professionnelle et artiste. Elle avait un talent énorme mais, comme bien des artistes, elle était aussi très tourmentée. Lizzie m’ayant fait part de la dépression de la chanteuse il y a un temps, j’avais l’impression que c’était cela qui l’avait conduit à la mort.

-Comment cela est arrivé ? Elle ne s’est quand même pas…

Suicidée. Le mot ne réussi pas à traverser mes lèvres. J’avais l’habitude d’être pragmatique mais je restais humains surtout quand la surprise et le choc était là.

Je soupirai cherchant à rester le plus clair dans ma tête possible.

-Une tempête médiatique… C’est peu dire… Un raz de marée est un mot plus juste. MTI n’en ressortira pas perdant mais connaissant l’état d’esprit d’Howard, ça risque de le détruire.

MTI allait obtenir une sacré pactole. La mort d’une star entraine souvent une hausse des ventes d’album. Mais j’étais manager… Perdre un artiste ne m’était encore jamais arrivé. Et ce n’était pas un sentiment agréable.

Je séchai les larmes de Lizzie.

-On va surmonter cela… D’accord ? Il faut garder la tête froide.

@ Billy Lighter

Timmy venait de rentrer avec les bougastas et le café et je lui avais déchargé les mains pour glisser les miennes dans les siennes et le regarder dans les yeux. Je ne savais pas comment lui annoncer la nouvelle tant elle me semblait surréaliste. Comme est-ce qu’une femme dans la fleur de l’âge avait pu mourir alors qu’elle était sur le point de devenir mère ?

C’est en cherchant un peu mes mots que je lui annonçais la triste nouvelle. Timmy semblait autant sous le choc que moi. Lui aussi avait du mal à le réaliser. Nous savions que Peyton n’allait pas bien dernièrement, j’avais pressentis qu’elle souffrait d’une dépression pré-partum. Plusieurs femmes traversaient ce genre d’épreuve en silence, croyant subir les contrecoup de la grossesse et ses montagnes russes d’émotions. J’avais émis mes craintes que l’état de la chanteuse et je me sentais coupable de ne pas avoir insisté davantage pour la suivre de plus près.

- À la radio, ils ont juste dit qu’elle était morte en donnant naissance à ses bébés. Si elle s’alimentait toujours si peu, il se peut que ce soit aussi bête qu’un arrêt cardiaque à l’effort.

J’espérais cependant que ce ne soit pas la version officielle offerte pour les médias alors que la vérité était toute autre, plus triste et horrible.

Sachant tout cela, je croyais que Timmy et moi devions écourter notre voyage et rentrer à Los Angeles. Lui, pour gérer le raz de marée médiatique entourant le décès de la plus grande artiste solo de MTI et moi, pour soutenir Howard Stone qui aurait besoin d’un suivi médical.

- C’est surtout pour lui que je suis inquiète puis il y a ses deux bébés maintenant. J’aimerais vraiment pouvoir le soutenir s’il veut bien de mon aide. Il a certainement des amis et de la famille mais je me sentirais tout de même moins inutile.

Je fermais les yeux en passant ma main sur mon visage puis dans mes cheveux avant de tourner la tête vers les grandes portes vitrées menant sur notre balcon privé et de rouvrir les yeux juste a temps pour voir passer un oiseau bleu et blanc. J’y vis un signe, comme si Peyton passait nous faire un dernier coucou.

Timmy sécha mes larmes dans un geste tendre et réconfortant. Je me doutais que la situation ne lui était pas plus confortable mais il faisait de son mieux pour ne pas s’effondrer et pour me soutenir. Je fis signe que oui de la tête avant de me réfugier dans ses bras, mon front contre son torse.

- Oui, nous allons surmonter cela.

Ce serait plus facile pour nous que pour Howard, je m’en doutais, n’en demeurais pas moins que la nouvelle m’affectait terriblement. Lola avait toujours été ma chanteuse préférée comme un million d’autre personne sur cette planète.

- Peux-tu te renseigner pour un vol de retour pendant que je commence à rassembler nos affaires ?

Cela me chagrinait tout de même de devoir écourter nos vacances mais il y avait une urgence que nous ne pouvions absolument pas balayer du revers de la main comme si de rien était.

@ Billy Lighter

Lizzie venait de me figer d’un seul coup en m’annonçant la triste nouvelle de la mort de Peyton. Je ne m’y attendais point et ça m’avait fait un choc. Je savais que Peyton avait des soucis de santé mentale dû au stress et à sa grossesse. Mais je ne pensais point que Lizzie m’annonce qu’elle était décédée.

Je ne savais que dire hormis demander comment Lizzie avait appris la nouvelle. C’est la radio qui l’avait rapporté. Ainsi, les médias avaient été au courant plus rapidement que moi. Il faut dire qu’étant en vacances, j’étais plus difficilement joignable.

Cependant, si j’avais cru que Peyton avait mis fin à ses jours, Lizzie affirma que la chanteuse était morte en donnant naissance à ses bébés. Lizzie redoutait que ça ne soit parce que Peyton s’alimentait peu lors de sa grossesse. Ainsi, je pouvais entendre une pointe de culpabilité dans la voix de ma tendre Lizzie.

Je tenais toujours ses mains dans les miennes.

-Cela ce peut… Mais tu as fait ton possible pour lui rappeler de bien s’alimenter… Tu ne pouvais pas l’y forcer. Dans tous les cas, cette nouvelles est triste…

Mourir en donnant naissance est un triste destin qui laisse une culpabilité énorme sur la tête de jeunes bébés. Je savais que bien que les gens avaient tendance à vouloir trouver un coupable et dans ce cas, il arrivait que le père décide de remettre la faute sur l’enfant survivant. J’espérais que Stone aurait assez de jugement pour ne point faire cette erreur.

Stone, d’ailleurs, devait être anéanti. Notre relation n’a jamais été au beau fixe mais je savais que Lizzie désirais être à ses côtés. Il était son patient et je savais qu’elle s’était fortement attaché à lui. Ainsi, elle désirais rentrer autant pour soutenir Stone que pour que je puisse gérer la tempête médiatique.

Lizzie était inquiète.

-Je crois qu’il aura besoin de toi. Je pense que dans ce genre de moment, il n’y a jamais trop de monde pour venir en soutien.

Je ne savais point dans quel état on allait retrouver Stone mais je ne pouvais me permettre de perdre deux artistes. Déjà que la mort de Peyton allait faire grand bruit et que les spéculation sur sa mort, malgré les versions officielles, allaient sûrement pulluler.

J’avais sécher les larmes de Lizzie qui s’était réfugiée, ensuite, contre me torse. Nous devrions, ensemble, réussir à passer à travers ça.

Lizzie souhaitait qu’on se renseigne sur un vol retour. Nos vacances étaient désormais terminées. Nous devions nous rendre à l’évidence.

-Oui. Faisons ça. Il ne faut pas perdre de temps. On sera plus utile à Los Angeles ou à New York qu’ici.

Je serrai Lizzie contre moi.

-Tout ira bien. Je m’occuperais des médias afin qu’ils incitent les fans à respecter l’intimité de la famille. Ça devrait nous aider à agir efficacement.

Je caressai les cheveux de Lizzie avant de l’écarté légèrement de moi.

-Mettons-nous au travail. On remettra nos vacances à plus tard.

Nous n’avons, hélas, pas le choix.

@ Billy Lighter

Nous ne connaissions pas la cause exact du décès de Peyton Stone. À la radio, ils avaient simplement mentionné que cela s’était produit pendant l’accouchement, rendant la nouvelle encore plus tragique. Je pouvais formuler des hypothèses sur ce qui avait pu se produire. Je croyais que, si Peyton avait concerner ses mauvaises habitudes alimentaires, cela aurait pu être suffisant à provoquer un arrêt cardiaque pendant les efforts soutenue qu’exigeaient un accouchement.

- Personne ne pouvait la convaincre de quoi que ce soit. Comme tu le dis, j’ai essayé mais elle avait le dernier veto.

Tout cela était d’une tristesse infinie.

Timmy et moi ne pouvions donc pas demeurer en Grèce alors que notre place était auprès d’Howard Stone. En tant que son médecin, je voulais et je devais m’assurer qu’il allait bien, dans les circonstances et qu’il ne faisait rien de grave pouvant compromettre sa sécurité. Il devait penser à ses bébés qui avaient plus que jamais besoin de lui. Quant à Timmy, en tant que manager de Lola et d’Howard, il aurait une grosse tempête médiatique à gérer. Je n’osais imaginer l’ampleur de la situation.

Timmy était d’accord avec moi pour le soutient. Il disait même que dans les circonstances, Howard n’aurait pas trop de gens pour l’entourer. Entre mon amoureux et mon patient, ce n’était pas l’amour fou mais je croyais qu’à la base, il y avait tout de même une forme de respect les unissant.

- Je me sentirai plus utile et moins inquiète quand je l’aurai vu.

Et il y avait les bébés aussi ! Il fallait penser à eux et voir comment Stone allait s’arranger pour prendre soin de nouveau-nés.

Je trouvais réconfort dans les bras de Timmy qui décréta que nous ne devions pas perdre de temps avant de rentrer à Los Angeles puis, se rendre à New York. Timmy allait faire en sorte que les médias respectent l’intimités de la famille endeuillé.

- Ils doivent être tout autour de l’hôpital ou de l’hôtel où ils logent comme de véritables vautours !

Je pouvais imaginer la scène d’ici et ça me donnait la nausée !

Timmy allait se charger de nous trouver des billets de retour pendant que moi, je bouclais déjà nos valises. Nous allions devoir nous reprendre, pour des vacances en amoureux car visiblement, cette fois n’étais pas la bonne. Moi qui avait cru que ce serait la santé de Savannah Prescott qui aurait troublé notre première escapade en amoureux, voilà que la vie me rappelait que rien n’était acquis !

@ Billy Lighter