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Where Do You Think You're Going PV ROXXY/DUNCAN [TERMINE]

Jordan Keller

Date d'inscription : 20/10/2013

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Sujet: Where Do You Think You're Going *PV ROXXY/DUNCAN* [TERMINE]

Mar 25 Fév - 17:17

J'étais arrivé en trombe au motel et c'était limite si je n'avais pas failli bousiller le moteur de ma voiture, une Chevrolet Caprice. C'était le même modèle que celui qu'on utilisait au boulot, sauf que la mienne était simplement noire. J'avais acheté cette bagnole parce que je savais qu'elle était fiable et qu'elle en avait dans le ventre en cas d'urgence.

Un cas d'urgence comme cette nuit. Et il ne fallait pas demander à quelle allure j'avais roulé si même cette bagnole avait eu du mal à encaisser le coup. Mais voilà. Roxanne, la petite Roxanne que mon frère au grand coeur, Duncan, avait recueillie, avait disparu depuis trop longtemps pour que ça n'en devienne pas inquiétant. C'était lui qui m'avait mis au courant de la disparition de la nouvelle chanteuse de son groupe.

Je n'avais pas encore pris le temps de connaître la jeune femme. Entre mon boulot et le temps que je passais à essayer de remettre de l'ordre dans l'appart derrière The Bleeding Hearts atteints d'une brusque fièvre créatrice depuis l'arrivée de celle qu'ils appelaient Roxxy, je n'avais eu le temps que de l'écouter chanter tout en allant et venant dans l'appart. J'étais très heureux. Ils créaient et mon frère était satisfait. Et moi, je faisais juste en sorte que ça dure tout en restant en retrait.

Jusqu'à ce matin où Duncan m'avait téléphoné au commissariat. Rien qu'au ton de sa voix, j'avais compris qu'il était inquiet. Le petit chat perdu qu'était Roxxy, ce mignon petit bout de femme de 30 ans, avait disparu et Duncan et le reste de son groupe était bien trop inquiet pour réfléchir logiquement. J'avais profité d'une journée particulièrement calme, et heureusement, pour faire ma propre petite enquête en gardant à l'esprit que je devrais alerter mes collègues si l'histoire devenait trop glauque. Parce que quelque part, le spectre de Charles Manson plânait toujours sur L.A.

Après avoir passé coup de fil sur coups de fils, suivant les endroits que m'avaient indiqués mon frère, les endroit que Roxxy disait fréquenter ou avoir fréquentés, et avec une bonne description, je parvint à retrouver sa trace dans la soirée. Conrad voulait m'accompagner, mais connaissant la fille, enfin connaissant ce que Duncan m'avait raconté de la vie de la fille, je lui avais dit que je préférais y aller seul. Mieux valait qu'elle n'ait pas, en cas de problème, trop de têtes inconnues autour d'elle.

Et je ne savais pas pourquoi, mais mon instinct me disait que si je me grouillais pas, ce n'était plus une "fugue" que j'allais avoir sur le dos, mais quelque chose qui risquait de faire beaucoup de mal à mon petit frère. Et ça, c'était hors de question. D'autant que leur groupe avait encore évolué d'un bon cran grâce au talent de la chanteuse.

C'est en faisant crisser les pneus de ma voiture que je m'étais parké, complètement de travers, devant le motel. Et je sortis de mon véhicule sans même prendre la peine de le verrouiller. Ni d'aller jusqu'à l'accueil pour chercher la clé de la chambre louée par la jeune femme. Je défonçai la porte et appelait Roxxy. Pas de réponse. Une fouille rapide, la main par réflexe posée sur mon arme que j'avais planquée dans ma veste, et je la trouvai dans la salle de bain. Immergée dans la baignoire. Et déjà, plus aucune bulle n'indiquait qu'elle rejetait l'air de ses poumons.

Je l'attrapai, sans vraiment réfléchir, par ses épaules nues et la sortit brutalement de l'eau.

-Où tu crois que tu vas comme ça?!

J'avais dit ça en serrant les dents, priant pour qu'elle revienne à elle. Elle ouvrit les yeux et vomi l'eau qui avait pénétré dans ses poumons dans une grosse quinte de toux. Et je me relâchai instantanément, soulagé. Je n'étais pas arrivé trop tard. Je la soutenais alors que l'eau continuai de sortir par à coup, une main posée à plat dans son dos, l'autre à plat sur la naissance de sa poitrine, juste au dessus de son soutien-gorge, sans que ça me gêne le moi du monde. J'étais en train de la ramener en ce monde, j'avais autre chose à foutre que de penser à ses seins, non?

Une fois qu'elle fut calmée, nos regards se croisèrent. J'étais furieux. Parce qu'elle m'avait foutu les jetons en fait. Pas à cause de ce qu'elle venait d'essayer de faire ou quoi, non. Juste parce que j'avais eu peur d'être arrivé trop tard. Et le rythme endiablé de mon coeur en témoignait même si j'essayais de ne rien laisser paraître. C'était différent avec les personnes que je connaissais pas. Des suicides, j'en voyais presque au moins un par semaine. Mais je connaissais pas ces gens là. Tandis que Roxxy était liée à moi par l'intermédiaire de Duncan.

-Respire. Bouge pas. Si je te retrouve ta tronche dans cette foutue baignoire, je t'en mets une.

Je me relevai, la laissant dans l'eau juste deux seconde le temps d'attrapée la serviette à l'effigie de ce motel miteux. Puis j'aidais, voire forçai, Roxanne à sortir de l'eau avant de l'emballer dans la serviette. Puis je ramassai sa robe.

-Sèche-toi un minimum. Je te ramène à la maison.

Je ne posai pas de question. Je ne lui demandai pas pourquoi elle avait fait ça. Pas à chaud. Je ne voulais pas qu'elle ait l'impression que je la jugeait en lui posant des questions orientées, les questions d'un type comme moi, qui n'avait aucune idée de ce quelqu'un comme elle, avec une pulsion de mort aussi développée, pouvait ressentir. Pour l'instant, je faisais juste en sorte qu'elle comprenne que des gens s'inquiétaient pour elle, que des gens en avaient quelque chose à foutre d'elle. Et ce, sans dire un mot.

Une fois qu'elle fut rhabillée, ce fut comme si elle relâchait toute la pression... Et je la laissai venir contre moi avant de la guider doucement vers la voiture, et de redémarrer vers le centre de L.A., chez nous, alors qu'elle s'endormait en route.

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Sujet: Re: Where Do You Think You're Going PV ROXXY/DUNCAN [TERMINE] Mer 26 Fév - 14:03

Mais pourquoi bordel ? Pourquoi est-ce qu'il a fait ça ? Je suis encore trop sonnée, encore trop sous le choc pour réagir. Ou pour lui en vouloir. Mes oreilles bourdonnent à cause de la pression de l'eau. Je n'entends pas ce que me dit Jordan, je vois juste ses lèvres bouger. Je suis prise d'une toux si violente que j'ai l'impression que je vais cracher mes poumons. Lui ne dit plus rien, il se contente de me soutenir pendant que je reprends peu à peu une respiration normale. Mon coeur retrouve un rythme cardiaque relativement régulier, en tout cas assez régulier pour permettre à mon cerveau de fonctionner. Et alors s'ensuit toute une série de pensées qui viennent foutre le bordel dans ma tête. Qu'est-ce qu'il est venu foutre hein ? Pour qui se croit-il ? Je sens un sentiment de haine mélangé à du dégoût m'envahir. De la haine envers Jordan, qui m'a empêchée de mettre fin à mon enfer. Et du dégoût envers moi-même. J'ai tellement honte de moi. Non pas à cause de ce que j'ai voulu faire. Mais plutôt parce que je n'ai même pas été capable de le faire. J'ai tout foiré, même ma mort. Quand je retrouve à peu près le contrôle de mon esprit, je relève la tête. Je croise le regard, plein de haine, de Jordan. Si j'avais eu assez de force pour lui en coller une, je ne me serai pas gênée. Putain de type qui se prend pour un héro ou je ne sais quoi. Il me dit de respirer et de ne pas bouger. S'il me retrouve la tête dans l'eau, il m'en colle une. Mais c'est moi qui vais lui en coller une à la fin bordel. Même si mon esprit bouillonne, mon corps est encore contracté, pétrifié par le froid mordant de la pièce. Mes sous-vêtements complètement trempes me collent à la peau. Pourquoi les ai-je gardés ? Trop pressée d'en finir avec ce monde, je n'ai même pas pris la peine de les enlever. Qui sait, peut-être qu'ils m'auraient été utiles, dans l'au-delà ? Quoi qu'il en soit, je suis toujours en vie et mes dents se mettent à claquer comme des folles. J'essaie de contracter ma mâchoire pour les en empêcher, mais rien y fait. Mon putain de sauveur m'attrape par le bras et me sort de la baignoire, où je commençais à me les cailler sérieux. Il m'enroule ensuite dans une serviette. Je me mets à me sécher lentement, très lentement, sans le quitter des yeux. J'en ai rien à cirer d'être à moitié nue devant lui. C'est pas ma faute si monsieur a voulu jouer les héros. Je l'écoute sans dire un mot, sans réagir à ses paroles. Je me contente d'enfiler ma robe. A ce moment précis, mon corps ne tient plus. Il me lâche complètement. Et moi je tombe comme une fillette dans les bras de Jordan. J'ai beau essayer de tenir le coup, je n'y arrive pas. Mon corps ne m'obéit plus, comme s'il m'en voulait du sacrifice que je lui ai fait subir. Je n'ai plus le choix : je me laisse emmener par Jordan jusqu'à sa voiture, essayant du mieux que je peux de tenir debout sur mes jambes. Je sens qu'il me dépose à l'arrière de sa bagnole. Couchée sur la banquette, les membres encore frissonnants, je me laisse partir. Mes paupières sont si lourdes qu'elles se ferment toutes seules. Je n'ai plus la force de me battre pour les garder ouvertes. Je m'engouffre peu à peu dans le noir profond du sommeil, bercée par le ronronnement du moteur. [...] Je me réveille. Suis-je morte ? Autour de moi, une pièce relativement vide. Je suis couchée sur un petit lit, enveloppée dans une grosse couverture. J'essaie de retrouver l'usage de mes bras, de mes jambes. Je bouge dans tous les sens pour me dégager de ma prison de plumes. Et, alors que je m'assieds au bord du lit et que mes pieds atteignent le sol froid, je prends conscience de ce qui s'est passé. Mon visage se déforme sous la colère. Rage. Honte. Tristesse. Je ne sais que penser. Alors je laisse des larmes couler de mes yeux. Des larmes silencieuses, comme celles de ma mère. Ça doit être un truc de famille, chialer en silence. Je reste un long moment ainsi, recroquevillée au bord du lit, à extérioriser ma rage sous forme liquide. Si longtemps que je ne m'aperçois même pas que quelqu'un est entré dans la pièce. Ce n'est que quand je sens une main se poser sur mon épaule que je redresse la tête.

Duncan Keller

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Sujet: Re: Where Do You Think You're Going *PV ROXXY/DUNCAN* [TERMINE]

Jeu 27 Fév - 19:06

Mes ongles n’étaient plus que l’ombre de ce qu’ils étaient. Cela faisait des heures que je les rongeais sans relâche. Certains étaient rongés à sang. On ne pouvait pas dire que j’étais réputé pour mon angoisse. Je n’angoissais pas vite habituellement et, si j’angoissais, c’était qu’il y avait une très bonne raison. D’habitude très souriant, mon visage était marqué par le stress. Mes ongles étaient la seule chose qui me permettait de l’évacuer. Certains cassent des trucs, d’autres s’énervent et crie mais moi je suis le mec classique… Je me ronge les ongles.

C’était Roxxy. La chanteuse de BleedingHeart. La chanteuse de mon cher groupe de punk que, moi et mes amis avions fièrement monté pierre par pierre. Elle était notre chanteuse depuis peu. Elle nous avait tapés dans l’œil de par sa voix magique et pleine d’émotion. On sentait en elle ce que j’aimais : l’anarchie, la révolte et la détresse qui entraine ces deux sentiments là. Tout ce qu’il fallait pour chanter les lyrics propres à BleedingHeart. Tout ce qu’il nous manquait pour percer. Car, depuis qu’elle était parmi nous, s’on excentricité et sa passion nous donnais des ailes au niveau de la création lyristique et musicale. Et j’étais enthousiaste et j’étais souriant et plein d’espoirs depuis qu’elle était là.

Mais toute médaille à son revers et le revers de la médaille de la présence de Roxxy était son tempérament autodestructeur. Le genre qu’avaient les artistes incompris. Je faisais attention à elle comme si c’était ma petite sœur. Mais je n’avais jamais été que le cadet d’une fratrie et j’avais l’impression d’être fébrile dans ce rôle là. Ma joie de vivre ne semblait pas faire l’effet que je voulais qu’elle fasse. Quand j’arrivais à lui faire voir les bons côtés de la vie, elle m’en montrait les mauvais. J’étais triste pour elle… Même si je savais que c’était ce mal être qui rendait son chant si parfait. Comme quoi, il fallait une vie merdique pour avoir un talent. Comme si c’était le prix à payer…

Roxxy… Je n’avais plus de nouvelle d’elle. D’où l’état de mes ongles. J’avais attendu, j’avais essayé de lui téléphoner, j’avais cherché, aucune nouvelle… Ce matin, l’inquiétude était devenue tellement insupportable, autant pour moi que pour mes potes, que j’avais décidé de sonner à Jordan. Il était flic, il saurait quoi faire. Je n’avais aucun doute sur le fait qu’il allait la retrouver. Il m’assura qu’il allait faire de son mieux. J’avais raccroché non pas moins inquiet.

Cette inquiétude n’avait fait que grandir au fur et à mesure de temps qui passait. J’avais essayé de jouer un peu de guitare, on avait même essayé de répéter avec le groupe mais rien ne pouvait empêcher de tourner nos conversations uniquement sur Roxxy. Nos angoisses combinées plombaient décidément fort l’ambiance.

La délivrance, c’est ce que je voulais et je l’obtins enfin quand la porte d’entrée de l’appartement de mon frère s’ouvrit. Je bondis du divan où j’étais installé et je me dirigeai droit vers la porte. C’était bien Jordan, il portait Roxxy. Elle était endormie mais en vie. Je pouvais le voir à sa poitrine qui se soulevait à chacune de ses respirations. Je soupirai avant de sourire enfin. La pression redescendait et cela me rendait euphorique. Je remerciai cent fois mon frère avant de demander ce qui était arrivé. Il m’expliqua tout… Une tentative de suicide… Pourquoi Roxxy ? Mon frère l’emmena dans une chambre pour qu’elle se repose.

[…]

Les heures avaient passées et je n’y tenais plus. Il fallait que je vois Roxxy, que je lui parle. J’entrai dans la pièce, silencieusement. J’étais tout près de la porte et je regardais Roxanne. Elle était recroquevillée et elle pleurait de tristesse et de rage. Ca me brisait le cœur. Je m’approchai d’elle et mis ma main sur son épaule.

-Roxxy…

J’essayais de cacher ma tristesse de la voir ainsi mais je n’étais pas très bon pour ça.

-Tu vas mieux ? J’avais vraiment peur qu’il te soit arrivé quelque chose de grave.

Ouais j’avais eu peur, la peur de ma vie et je voulais qu’elle le sache pour qu’elle se rende compte que je tenais à elle comme je tenais à tous mes amis.

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Jordan Keller

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Sujet: Re: Where Do You Think You're Going *PV ROXXY/DUNCAN* [TERMINE]

Ven 28 Fév - 11:48

Roxanne était un poids plume entre mes bras et il me fut facile de la sortir de la voiture, tout doucement pour ne pas la réveiller. Elle allait bien, ne faisait pas de fièvre, mais mentalement, elle était exténuée et c'était pour ça qu'elle dormait. Je pouvais bien en penser ce que je voulais, il fallait quand même une sacrée dose d'une certaine forme de courage pour oser tenter de mettre fin à ses jours. Et je n'avais aucun doute qu'elle aurait réussi son coup si j'étais arrivé ne serait-ce que 5 minutes plus tard.

Une fois passée la porte de l'appartement, je fus accueilli par un Duncan au visage marqué. Aucun doute qu'on était frère et il me ressemblait tellement avec sa tronche ravagée par l'inquiétude. Le bout de ses doigts rougis à force d'avoir été rongés, il me remerciait et ne s'arrêtait plus, au point que je dus d'abord le calmer un peu lui en lui affirmant que ce n'était pas sa faute et que, de toute façon, Roxxy allait bien, avant de pouvoir la porter jusque dans ma chambre.

C'était la pièce où il y avait le moins de bordel, pour ne pas dire pratiquement rien du tout. En bon militaire que j'étais, je ne possédais, en gros, que du matériel fonctionnel, un lit pour dormir, un meuble pour y ranger mes vêtements, etc... Et au mur, même si j'étais un grand fan de rock et de punk, je n'avais accroché que des souvenirs de l'armée, l'une ou l'autre médaille qu'on avait reçu en revenant du Vietnâm, mon nom, qui était cousu sur mon uniforme pendant l'instruction. Une photo de Conrad et moi à notre remise des grades de LAPD... Bref, des souvenirs épars.

J'avais doucement couché Roxxy dans mon lit et l'avait recouverte de ma couverture avant de retourner dans le salon avec le reste de BleedingHearts. Ils m'assaillèrent de questions auxquelles je répondis sans broncher et mon discours sentait l'habitude, maintenant que j'étais rassuré quant à l'état de la jeune femme. Je faisais maintenant mon possible pour rassurer les autres, et en particulier Duncan.

Je demandai à mon petit frère d'attendre au moins une heure ou deux avant d'aller la voir, pour la laisser récupérer un peu et redescendre sur terre. Elle y arriverait bien mieux et dans l'obscurité de la chambre où les seules pointes de lumière était celui de l'éclairage publique qui perçait les rideaux.

On bu donc quelques bières en attendant, on regarda un peu la télé. Puis Duncan me demanda s'il pouvait y aller et je l'y autorisai. Pas qu'il ait vraiment besoin de ma bénédiction, mais vu qu'il préférait l'avoir, je la lui donnai sans problème.

Il disparu dans ma chambre, fermant la porte derrière lui. Et j'allai me chercher un coca dans le frigo et d'autres bières pour le reste du groupe qui, rassuré, recommençai à rigoler... Pendant que moi, je regardais le journal télévisé et son lot de guerre qui, bizarrement, parfois, me rassurait plutôt que de me traumatiser. Parce que c'était quelque chose de familier.

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Sujet: Re: Where Do You Think You're Going PV ROXXY/DUNCAN [TERMINE] Dim 2 Mar - 16:36

Il n'y a qu'une seule personne que je souhaitais ne pas voir à cet instant précis, il n'y a qu'une seule paire de yeux que j'aurais voulu ne jamais croiser. Pourtant ce sont bien ses yeux remplis de tristesse qui me regardent et qui me renvoient irrémédiablement au geste que j'ai commis. Je ne peux me résigner à le regarder. J'ai trop honte. J'ai trop honte d'être encore en vie. J'ai honte d'être dans cette pièce, à contempler les dégâts de ce que j'ai voulu commettre sur le visage de Duncan. A force d'avoir trop pleuré, mes yeux me piquent. Ils doivent être rouges et tout bouffis. J'essaie d'ouvrir la bouche pour parler, mais rien ne sort. A la place, je prends la main, que Duncan a posée sur mon épaule, et la place dans la mienne. Sa paume est chaude alors que la mienne est glacée. Je fais glisser mes doigts entre les siens, pour me réchauffer. - Je... Ma voix n'est plus qu'un son rauque et irrégulier. Ma gorge me fait extrêmement mal et il me faut me concentrer pour arriver à bien articuler mes mots. - Je ne voulais pas te faire de la peine. C'est bien la dernière chose que je voulais faire. Je me rends bien compte que ma décision était égoïste. Mais c'était la seule solution qu'il me restait, je le sais. Ce que je ne sais toujours pas, c'est pourquoi mon coeur bat toujours à cet instant. Comment se fait-il que je me sois réveillée dans cette pièce, au lieu d'avoir sombré au fond de cette baignoire ? Je ferme à nouveau les yeux et des images me reviennent peu à peu. Je revois ma jolie poupée avec sa robe rose. Je revois ma mère, mon père et son absence. Je revois ces montagnes de poudre blanche. Je revois la perte immense et douloureuse de mon amour. Je revois toutes ces nuits passées à errer dans les rues infinies de la villes des anges. Enfin, je revois la lumière aveuglante du néon. Puis ce visage. Sa fureur. Je revois Jordan. Les lumières qui défilent autour de moi alors que je m'endors dans sa voiture. Dire que Jordan m'a sauvé la vie serait un mensonge. Il ne m'a pas sauvé la vie. Il m'a empêchée d'en finir avec. Je prends conscience qu'il a décidé de mon sort à ma place. Je lâche la main de Duncan, dont la chaleur commençait à me brûler la peau. Je me mets à secouer frénétiquement la tête. Comment peut-on être si con ? Bordel. Pour qui se prend-il ? Je lève la tête, laissant échapper ma rancœur dans un long et profond soupir. Mon regard est attiré par quelques médailles accrochées au mur. Elles ne brillent pas. Elles ne brillent plus depuis longtemps. Il y a une photo aussi. Mais je suis trop loin pour arriver à distinguer les visages des deux hommes qui s'y trouvent. Par contre, je n'ai aucun mal à lire les lettres accrochées à côté de cette photo. Ces lettres qui me renvoient une nouvelle fois à mon suicide raté. Ces deux mots que je vais apprendre à haïr. Jordan. Keller. Le pseudo-héros. Le justicier de Los Angeles. Le connard qui sauve de pauvres femmes paumées qui veulent mettre fin à leurs jours. Je me redresse. En quelques secondes, je suis debout sur mes jambes encore chancelantes, j'ouvre la porte qui sépare la chambre du couloir et sors de la pièce sans laisser le temps à Duncan de réagir. Après quelques pas maladroits, je retrouve la maîtrise de mes jambes et je débarque en trombe dans le salon. Vision d'horreur. Mon pseudo-héros est assis pépère devant la télévision, une bouteille de coca dans la main. Sans réfléchir, je me pointe devant lui et lui arrache sa bouteille des mains. Bouteille que j'envoie valser contre le mur. Elle éclate en mille morceaux, laissant une grosse éclaboussure brune sur le papier-peint. - POURQUOI ? POURQUOI T'AS FAIT ÇA ? Ma voix n'est qu'un cri strident. Elle est si aiguë que j'ai l'impression que mes cordes vocales vont exploser. La seconde suivante, je me retrouve au sol, à ses genoux. Je voudrais me relever, lui tenir tête, lui montrer que je ne suis pas une petite fille que l'on peut secourir quand on veut. Mais je n'y arrive pas. Ma faiblesse me rend folle. Et j'en montre l'étendue à l'homme qui m'a empêchée de rejoindre mon amour dans l'autre monde. ♪ ♫ ♪ Spoiler:

Duncan Keller

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Sujet: Re: Where Do You Think You're Going *PV ROXXY/DUNCAN* [TERMINE]

Dim 2 Mar - 19:11

Son regard était bouffi et rongé par la haine et la tristesse. Je ne me posais qu’une seule question : Pourquoi ? Pourquoi avait-elle ne serait-ce qu’essayé d’en finir ? Je savais que sa vie n’avait pas été facile. Remplie d’abandon forcé ou non. Tant d’épreuve pour la petite fille qu’elle était et la femme qu’elle est devenue. Je crois même qu’elle ne m’avait pas encore tout dit sur elle car elle restait mystérieuse par moment. Et même ma curiosité sans borne n’avait pas réussi à percé certain de ses secrets.

Ce simple pourquoi me rendait triste. Mais ce qui me brisait le plus le cœur, c’était de la voir furieuse. Furieuse d’avoir raté son horrible geste ? C’était probablement ça… Elle prend ma main et je sens qu’elle a froid. Tellement froid. Elle se réchauffait aux miennes. Une telle différence me surprenait si bien que j’en frissonnai un rien.

Roxxy réussit à dire quelques mots. Sa voix était roque et représentait, à elle-même, l’était dans lequel était Roxanne. Elle ne voulait pas me faire de la peine. Mais la savoir malheureuse m’en faisait. J’étais le genre de gars pétillant de vie et qui se battait pour que la vie de chacun s’améliore. C’était pour ça que j’étais un rebelle. Parce que j’étais sensible à ce que ressentaient les autres.

-Je sais que tu ne voulais pas.

Ma voix tremblait un peu à cause de l’émotion. Je n’étais pas le genre de gars qui se retenait même s’il m’en fallait beaucoup pour pleurer réellement. Par ces mots, j’essayais de la rassurer. Mais j’avais l’impression que de simples mots ne suffisaient pas. J’avais déjà essayé mainte fois de la rendre heureuse, et pourtant, elle avait quand même tenté d’en finir. Mais pourquoi ? Toujours cette même question que je n’osais lui poser. Je la regardais pendant de longues secondes, voir de longues minutes. Je ne savais que dire, j’avais bien trop peur de faire des dégâts.

Elle lâcha d’un coup ma main. Comme si la chaleur de la mienne était trop forte. Le contact était comme rompu et je me sentais mal à l’aise. Mal à l’aise parce que je ne savais comment réagir, comment lui faire retrouver sourire et joie de vivre. Un long soupire finit pas s’échappé de sa bouche et, après avoir regardé vers le mur où les médailles de mon frère brillaient, elle se redressa subitement me faisant reculer de quelques pas. Je voulus la soutenir mais elle semblait ne pas vraiment chanceler. Elle sortit même de la pièce devant mon regard interrogateur. Je ne l’avais pas retenue, je ne voyais pas pourquoi je ferais ça. Je me dirige lentement vers la sortie, moi aussi. C’est quand j’entendis un bruit de bouteille qui se brise que j’accélère franchement le pas et arrive dans le salon où Roxanne faisait face à mon frère. Elle criait : « Pourquoi ? Pourquoi t’as fait ça ? »

Je compris à ses mots qu’elle avait réellement voulu en finir. Il ne s’agissait en rien d’un appelle à l’aide, d’un cri de désespoir, non c’était un choix réel et arrêté. Un choix que je ne pouvais pas comprendre car c’était totalement inconcevable pour moi.

Roxxy tomba devant Jordan et j’accouru prêt d’elle et la pris contre moi pour la mettre assise. Je sentais ses petits muscles qui se contractaient et ses décontractaient. Je la serrais comme j’aurais serré ma petite sœur que je n’ai jamais eu. Je lui parlai d’une voix que je voulais rassurante.

-Shuuut, ça va aller…

Mais moi-même je n’étais pas convaincu par mes paroles et je relevai la tête vers mon frère pour montrer à quel point j’étais perdu.

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Jordan Keller

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Sujet: Re: Where Do You Think You're Going *PV ROXXY/DUNCAN* [TERMINE]

Dim 2 Mar - 19:58

Spoiler:

Les images défilent devant mes yeux, celles du reste du monde, en flammes, alors que les lumières éclairent l'obscurité des rues de L.A. comme pour rassurer ses habitants. Pourtant, je me dis que parfois, mieux vaut une guerre claire, déclarée, avec ses litres de sang versé de chaque côté, plutôt que les guerres intestines et invisibles pour le pouvoir qui ronge n'importe quelle ville soi-disant civilisée.

Cela fait quelques minutes que Duncan est entré dans ma chambre. Bien. Qu'il s'occupe du côté social de la chose, ce qui n'était pas mon fort. Au boulot, le côté social, c'était pour Conrad. Et j'avais confiance en mon frère pour ce qui était de s'occuper de la jeune femme. Moi, je voulais juste me faire oublier. Je n'attendais pas de remerciement de la part de Roxanne. J'avais fait ce que je pensais être la bonne chose au bon moment. Et pas forcément pour celle que j'avais sauvé.

Parce que pour moi, quoi qu'il arrive, ça restait un sauvetage. J'avais même pas un millième d'âme suicidaire en moi. Et du coup, le suicide était une notion que je n'arrivais pas à intégrer et encore moins à accepter. On s'était beaucoup trop battu dans la boue et dans la chaleur moite de la jungle et j'avais vu trop d'hommes de valeur mourir pour ne pas profiter de la chance que j'avais de respirer encore. Et du même coup, je ne comprenais pas qu'on puisse vouloir, à ce point, mourir.

Mais plutôt que de rejeter totalement le point de vue de Roxxy, de lui avoir dit direct que c'était mal, qu'elle ne pouvait pas faire ça, je gardais une position neutre. Je ne lui en voulais pas d'avoir essayer. Elle avait essayé de faire ce qui était bon de son point de vue, et j'avais fait ce qui était bon du mien. L'histoire s'arrêtait là. En ce qui me concernait, mon intervention était terminée, j'avais fait mon job.

La porte de ma chambre s'ouvrit à la volée et je vis Roxxy arriver comme une furie dans la pièce, Duncan, une expression d'incompréhension totale sur le visage, la suivait. Roxanne attrapa ma bouteille de coca et l'envoya valser contre le mur où elle se brisa sous les yeux écarquillés des membres de BleedingHeart. J'étais surpris moi aussi, mais je gardais mon sang-froid. Pendant le trajet en voiture en revenant du motel, je m'étais déjà fait la réflexion: il y avait une chance sur deux que Roxxy m'en veuille pour ça. Et ben je savais maintenant que c'était le cas.

Elle hurla, je la laissai hurler, restant assis dans mon fauteuil, mes mains maintenant libres de ma bouteille de coca posée sur mes cuisses. Une expression neutre sur le visage. J'agissais par expérience. Je la laisserais se calmer avant de dire quoi que ce soit. Et surtout, surtout, ne pas tenter le contact. Ca ne lui donnerait qu'une occasion de me rejeter.

Je jetai juste un regard à Duncan qui se dirigeait vers Roxanne et la prenait dans ses bras pour la rassurer. Pas sûr que j'allais être content si elle faisait un geste violent envers mon frère. Je le laissai d'abord faire.

Je regardai ensuite Roxxy qui s'était écroulée au sol. Trop d'émotion dans ce tout petit bout de femme. Trop pour un si petit corps. Comment ça se pouvait? J'en avais aucune idée, programmé que j'avais été pour en avoir le moins possible. Quand sa respiration se fut un peu calmée et qu'elle daigna lever ses yeux humides, rougis et bouffis vers moi, je lui répondis calmement, mais pas froidement.

-Pas pour toi en tout cas.

Parce que c'était pour Duncan et uniquement pour lui que j'avais fait ça. Si elle n'était été que l'amie d'une connaissance, je me serait contenté d'envoyer une patrouille. Des suicides, à L.A., volontaires ou involontaires, il y en avait tous les jours. C'était pas ça qui manquait.

Je me levai de mon fauteuil et retournai chercher une bouteille de coca dans le frigo tout en me disant que j'aurais tout le temps de nettoyer le bordel qu'elle venait de foutre dès que je serais sûr qu'elle n'allait rien casser d'autre.

Je restai debout et décapsulai ma nouvelle bouteille avant de boire une coup. Dans le salon, seuls restaient Roxxy, Duncan et moi le reste du groupe s'étant réfugier dans ma chambre en attendant que ça se calme, ce dont je ne leur tenais pas rigueur.

Je continuai, toujours sur le même ton.

-C'est pour Duncan et les autres que je l'ai fait. Et aussi parce que c'est un peu mon job. Le pourquoi du comment tu as essayé de faire ça... Pas mon problème.

Si elle voulait parler, elle parlerait. Et si ce n'était à moi, ce serait à mon frère... Ou à quelqu'un d'autre. Je bu une gorgée de coca. Des phrases simples, courtes. Je ne savais pas si, au nieau psychologique, je disais ce qu'il fallait, mais en tout cas, je disais au moins ce que je pensais. J'attrapai une boîte de mouchoirs en papier et la lançai à Roxxy. Eviter le contact. Mais j'étais prêt à éviter un retour de boîte de mouchoir au cas où...

Je m'adressai ensuite à Duncan, appuyé que j'étais contre un meuble du salon.

-Et si toi, tu veux pas que ça recommence, faut que tu la tienne à l'oeil. Parce que si elle est déterminée, elle réessayera.

♫

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Sujet: Re: Where Do You Think You're Going PV ROXXY/DUNCAN [TERMINE] Ven 7 Mar - 17:33

♪ ♫ ♪ Vous connaissez ce sentiment. Celui que vous ressentez lorsque vous posez pour la première fois vos yeux sur le visage de quelqu'un. Et là, vous savez. Vous avez l'incompréhensible certitude que cette personne va compter pour vous. C'est cette putain de sensation qui m'avait prise d'un coup, comme ça, alors que j'avais aperçu Leonard lors d'une fête chez un ami du lycée. Sa réputation le précédait. Il avait 19 ans à l'époque et avait quitté le lycée à 16 ans, d'après les rumeurs. On racontait qu'il vivait dans un vieux immeuble abandonné avec une bande de potes et qu'ils passaient leurs journées à boire et fumer tout en faisant hurler en coeur leur guitare. En gros, ils avaient la belle vie, voilà ce que je me disais à l'époque. Leonard était bien plus qu'un beau punk rebelle. Il dégageait une sorte d'aura particulière qui t'obligeait à le prendre au sérieux même quand il était plus de trois heures du matin, qu'il était complètement défoncé et qu'il t'expliquait pourquoi le Père Noël porte un costume rouge. Quoi qu'il en soit, il était vraiment magnifique ce soir-là. Un putain d'ange tombé du ciel, avec ses cheveux vert cramoisi, sa veste recouverte de patchs et de badges et son pantalon complètement défoncé. A cet instant précis, j'ai enfin compris ce que les mots « tomber amoureuse » signifiaient. Ils se sont matérialisés dans la splendeur que dégageait Leonard. Ce fut la première et la dernière fois. Je suis restée plusieurs longues minutes immobile, à l'observer. Parmi toutes les personnes présentes, je ne voyais plus que lui. Je n'arrivais pas à détacher mes yeux de son visage. J'aurais pu passer toute la soirée ainsi, si mon regard n'avait pas croisé le sien. A ce moment précis, il m'adressa un sourire, un putain de sourire qui me hante encore la nuit. Puis il s'avança vers moi, un petit air malin plaqué contre sa gueule d'ange. Avec le temps, j'en suis venue à la conclusion qu'il avait peut-être remarqué cette petite nana qui le fixait intensément. Il avait sûrement eu pitié de moi, si ça se trouve. - Salut, moi c'est Leonard, voilà ce qu'il me dit en me tendant un verre de bière. - Je sais. Moi c'est Roxanne. Merci pour le verre. - Ca te dérange si je t'appelle Roxxy ? - Roxy ? Non ça me dérange pas, si ça te fait plaisir... - Mais attention, c'est Roxy avec deux « x ». 'Juste pour changer un peu, il ajouta avec un clin d'oeil. Vous allez sûrement vous foutre de ma gueule et trouver ça complètement ringard, mais je peux vous dire qu'une fois qu'on est amoureuse, tout est différent. D'un seul coup, je n'étais plus la petite fille peureuse et abandonnée par son père mais une adolescente révoltée, avec une putain de rage de vivre qui coulait dans ses veines. Leonard m'a justement appris à transformer cette rage en force. Et, ensemble, on refaisait le monde à notre manière. On faisait de chacune de nos journées une putain de révolution. Révolution que l'on clamait haut et fort du haut de notre forteresse de cocaïne, clope en bouche et guitare et micro à la main. Ma vie n'a jamais été aussi belle que lorsque je la passais dans les bras de l'homme dont j'étais follement amoureuse. Et là, je me suis reçue la plus grosse claque de ma vie. On m'a tiré dessus en plein vol et la chute fut douloureuse. Leonard a purement et simplement clamsé. Une putain d'overdose. Putain de cocaïne. Putain de merde !! Pourquoi !? POURQUOI LUI ? Voilà ce que j'ai crié dans la nuit alors que l'ambulance s'éloignait de plus en plus, pour disparaître au coin d'une rue. Le policier me demanda si j'avais un endroit où aller. En effet, j'pouvais pas rester dans l'appart' miteux qu'on squattait pas très légalement. Alors je suis retournée chez ma mère. Quelle dégaine je devais avoir. Je me demande encore ce qu'elle a pensé en ouvrant la porte d'entrée et qu'elle tomba sur sa fille habillée comme une clocharde, le teint plus blanc que la neige et les yeux plus rouge que le sang. En gros, j'étais loin de ressembler à Blanche-Neige ou à n'importe quelle autre de ces putains de princesses. Mais elle n'a rien dit. Je crois qu'elle avait compris. En se contenta de me prendre dans ses bras et de me serrer très fort contre elle. Quelle chaleur agréable après l'air glacé de la nuit. Quelle douceur agréable après le froid mordant de la salle de bain du motel. L'étreinte de Duncan me permet de me détendre un peu. Je sens son coeur battre très vite contre ma poitrine. A moins que ce ne soit le mien ? Je lève alors la tête, parcourant ainsi la pièce du regard. Les membres de notre groupe nous regardent, Duncan et moi, avec de grands yeux. Mais ils ne disent rien. Personne ne dit rien. Ce n'est que lorsque je pose enfin mon regard sur Jordan que ce dernier décide d'ouvrir sa grande gueule. Je l'observe comme j'aurais observé mon père. Avec une expression de dégoût et de rancoeur collée au visage. Sa réponse me fait me contracter à nouveau, alors que les bras de son frère ne m'ont toujours pas lâchée. Quand je disais que ma décision était égoïste, j'vous parle même pas de la sienne ! Me sauver pour Duncan... C'est en me laissant crever qu'il aurait rendu service à son frangin. S'il m'avait laissée me noyer dans cette putain de baignoire, il aurait évité bien des problèmes à beaucoup de personnes. Mais non, monsieur a voulu jouer le putain de sauveur. Alors que Jordan se lève pour aller se chercher une autre bouteille (que je me ferai un plaisir d'exploser à nouveau s'il me cherche trop), les autres décident de quitter la pièce, nous laissant seuls tous les trois. Je me dégage de l'étreinte de Duncan, plus pour le protéger d'une éventuelle montée de colère que par lassitude. Il y a très peu de personnes dont j'apprécie réellement la présence. Et Duncan est l'une d'entre elles. Je m'assieds sur le canapé, me positionnant légèrement de côté, de façon à être pile en face de Jordan. J'essaie d'afficher une mine calme, alors que mon sang bouillonne à l'intérieur de mon corps. - Ouais, ça j'ai bien compris, que t'en as rien à cirer de ma tronche. Et ça m'fait une belle jambe tu vois. Jordan me balance ensuite une boîte de mouchoirs. Tiens, c'est vrai que je ne dois pas avoir une tête très fraîche après ce petit plongeon dans l'eau glacée et les larmes que j'ai versées. J'attrape la boîte en vol, la pose sur mes genoux et en sors deux mouchoirs. J'essuie délicatement mes yeux bouffis avec le premier et, après l'avoir posé à côté de moi, j'utilise le deuxième pour me moucher bruyamment. - Douce attention, camarade !, je lui lance avec un sourire narquois, lorsque j'ai fini. Mon superhéros s'adresse ensuite à son frangin, l'avertissant qu'il a intérêt à me surveiller, s'il ne veut pas que je recommence. Je suis déterminée à mourir, là n'est pas la question. Mais je ne lui ferai pas l'honneur de partager cette info avec lui. A la place, je me tourne vers Duncan, qui est toujours assis au pied du canapé. S'il y a bien une personne dont l'avis compte, c'est le sien. Je m'en veux tellement de lui avoir brisé le coeur. C'est mon seul et unique regret. Et ce sera le seul que j'aurai le jour où je quitterai pour de bon cette foutue existence. Ah et si jamais, le Père Noël porte un costume rouge à cause de Coca-Cola.

Duncan Keller

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Sujet: Re: Where Do You Think You're Going *PV ROXXY/DUNCAN* [TERMINE]

Sam 8 Mar - 11:07

Le ton calme de mon frère me fit froid dans le dos. Et son « pas pour toi, en tout cas » me faisait comme un coup de poignard. Pourquoi ? Parce que je ne reconnaissais pas mon frère en ses termes. Je savais qu’il se sentait le devoir de protéger les gens. Mais j’avais comme l’impression que c’était devenu un automatisme, comme si mon frère était devenu une machine à « sauver le monde ». Sauver femme et enfant, sauver tout le monde. Absolument tout le monde. Et je ne lui en voulais pas d’être comme ça. Beaucoup de famille vivait en paix grâce à des gens comme lui.

Mais Roxxy… Roxxy, elle, ne voulait pas être sauvé. Et ça me brisait autant le cœur que le ton trop calme de mon frère. Ce n’était pas tant leur comportement à chacun qui me tuait. C’était leur comportement entre eux. Car, j’avais l’impression qu’ils se détestaient. Je ne savais pas si c’était le cas avant mais, en tout cas, maintenant, j’en étais certain.
Mon frère se leva pour aller chercher des mouchoirs et Roxxy se libéra de mon étreinte. Je la laissais faire, restant assis à terre, sans bouger. J’avais peur que le moindre de mes mots n’envenime la situation. Les autres quittèrent la pièce comme pour éviter une tempête. Mon frère revint avec les mouchoirs et les envoyas à Roxanne… Puis il se justifia en disant qu’il avait fait cela pour moi. Je baissais la tête. Mon frère était ainsi. Il me protégeait autant physiquement que moralement. Il s’acharnerait à garder le moindre de mes amis en vie uniquement pour que je continue à être heureux. Était-ce de l’égoïsme ? Autant de ma part que de la sienne ? Si on prend en compte que Jordan affectionne me protéger et que j’affectionne mes amis, oui on peut considérer ça comme un total égoïsme. Et c’est bien pour ça que je baissais la tête. Parce que j’avais honte d’un tel comportement. Qui on était pour juger les actes de Roxxy ? Et, en même temps, je ne pouvais m’empêcher de penser que Jordan avait bien agit.

Roxxy… Elle était fâchée… Elle blâmait le comportement de Jordan tout en essuyant ses yeux bouffis et en se mouchant bruyamment. La tension était palpable et d’autant plus quand Jordan me conseilla de la surveillée. Je relevai la tête sentant autant le regard de mon frère que celui de Roxxy sur moi. Je n’aimais pas vraiment ce genre de situation. La surveillée ? C’était clair que si je la surveillais, notre amitié en pâtirait sur le champ.

-Je…

J’avais l’impression d’être de trop. Chacun on avait agis tellement égoïstement et je semblais être le seul à en avoir vraiment honte.

-Je suis sûr qu’elle ne recommencera pas… On a beaucoup de chanson à travailler, on restera souvent ici pour ça. Et si on sort, c’est tout ensemble…

J’étais optimiste. Je savais que cette tentative de suicide de Roxxy allait complètement changer la donne… Et surtout l’ambiance générale. Je savais que tout ne serais plus parfaitement comme avant. En tout cas pendant un moment. Je regard le regard plein de honte.

-Roxxy… N’en veut pas à Jordan. C’est moi qui l’ai appelé parce que je m’inquiétais. Jamais il n’aurait été te cherché si je ne l’avais pas prévenu…

Puis je me lève fixant mon frère et son éternel calme. Je l’admirais pour cela.

-Merci de l’avoir sauver… Mais je crois que ça ne lui a pas plu…

On pouvait sentir tout mon malaise. Je ne savais que faire, ni que dire…

-Je sais que tu as fais ça pour moi et je te remercie, mais… Ne soit pas trop dur avec elle… Faut la comprendre…

Je ne comprenais pas le suicide, mais je pouvais au moins essayé de comprendre Roxxy.

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Sujet: Re: Where Do You Think You're Going *PV ROXXY/DUNCAN* [TERMINE]

Sam 8 Mar - 20:44

Pendant que Roxxy ruminait sa fureur, lançant des mots qu'elle voulait cinglants contre moi, mon frère, lui, semblait un peu perdu. Et j'étais sûr et certain qu'il allait culpabiliser. Sauf que les mots de Roxxy ne m'atteingaient pas le moins du monde. J'avais essuyé bien pire comme insultes et autres depuis mon entrée à l'armée. J'avais été démoli pour être reconstruit justement à cette fin. Je devais donc lui sembler froid et sans coeur. Mais évidemment, nous étions totalement opposés, elle amante de la mort, moi, marié à la vie pour le meilleur et pour le pire.

Et elle avait probablement raison de m'en vouloir. Sauf qu'elle pensait certainement que je devais juger son geste pour avoir fait ce que j'avais fait. Et ça, c'était faux. Je l'avais sauvée indépendemment de son geste, sans penser que c'était sa volonté propre, que c'était un choix, parce que j'étais programmé pour faire en sorte que les gens vivent. La mort autre que naturelle m'était complètement inacceptable, que ce soit la volonté de la victime ou pas.

Je buvais mon coca alors que Roxxy se dégagea des bras protecteurs de mon frère. Puis, charchant sa place dans se bordel alors que tous les autres s'étaient éclipsés, il pris la parole, comme pour casser la tension... Tension qui n'émanait que de Roxanne, parce que je ne ressentais aucune colère envers la jeune femme, envers son geste. C'était elle qui en faisait un plat. Ouais, elle vivait. Et alors? Je serais pas toujours là. Elle avait qu'à réessayer.

Duncan parla comme lui seul pouvait le faire, bercé de douces illusions. C'était pour protéger ce coeur pur que je courrais dans tous les sens depuis la naissance de mon premier petit frère. Pour protéger cette innocence. Un peu comme quand un groupe veut prendre un trip au LSD: j'étais celui qui restait alerte, sobre, afin que les autres puissent tripper en paix.

Mais il dit quand même à sa manière qu'ils allaient la surveiller, en travaillant sur les chansons, en sortant ensemble... Je hochai la tête, parce que je savais qu'il le ferait... Autant que je savais que Roxxy passerait son temps à essayer de tromper leur vigilance.

Puis, il me protégea à sa façon, en demandant à Roxxy de ne pas m'en vouloir. Peu m'importait. Le temps ferait son oeuvre, et, si on avait de la chance, si elle laissait assez de temps à la vie pour prendre le temps de me connaître un peu mieux, elle comprendrait peut-être que je n'avais pas eu le choix. Et Duncan me disait justement de ne pas être trop dur avec elle. J'y vis une porte ouverte, comme une autorisation à communiquer.

Mais je n'approchai pas, je restai à ma place. Tout ce que je tenais à ce qu'elle comprenne pour le moment, c'était que je ne la jugeais pas. Que pour moi, elle faisait sa vie, comme tous les gens de L.A. mais que si j'étais là, je ne pouvais pas laisser la mort l'approcher. Pas de cette façon... Pas avec le mal que ça pouvait faire à Duncan...

Je regardai Roxxy droit dans ses yeux démaquillés.

-Je sais que tu n'as pas le choix. Que c'est ce que tu as à faire.

Je marquai une pause, cherchant les bons mots. Mais j'étais incapable de les trouver. Je le dis et le répète, je n'étais pas doué pour ça. Ruby, elle, savait mettre les mots sur les choses abstraites. C'était ça qui rendait nos échanges agréables: j'expliquais vaguement, difficilement des émotions, souvent par des symptômes physiques. Et elle trouvait les Mots. J'aurais bien eu besoin d'elle en ce moment.

-Mais je pouvais pas te laisser là-dedans.

Je haussai les épaules. Puis frappai doucement sur celle de Duncan... J'aurais voulu avoir sa belle vision des choses, être aveugle à la réalité et à la dureté du monde, par moment. Juste faire une pause. Mais je ne pouvais pas. Parce que je pensais que si je baissais ma garde, tout allait foirer.

Je souris gentiment à Duncan puis me rapprochai de Roxxy, bouteille en main. On était amené à vivre dans le même appart jusqu'à ce qu'elle réussisse à mourir, non? Et j'allais pas renoncer à une place dans le divan parce qu'elle m'en voulait d'avoir prolongé sa peine en ce monde. Cependant, je jouai la carte de la prudence.

-Alors, je peux m'assoir? Ou tu compte envoyer valser encore mon coca?

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Sujet: Re: Where Do You Think You're Going PV ROXXY/DUNCAN [TERMINE] Dim 9 Mar - 11:29

Les mots de Duncan me touchent, parce qu'ils sont remplis d'espoir. Comme s'il croyait toujours en moi. Comme si la musique et le groupe allaient pouvoir me sauver. Est-ce qu'ils le pourront ? Je baisse la tête, j'ai tellement honte de devoir affliger ça à Duncan, à la seule personne qui semble encore croire en moi. Mais lui continue à parler, alors je relève la tête pour soutenir son regard. - De toute façon, il n'y a qu'une seule personne à qui je peux vraiment en vouloir... ... Et cette personne c'est moi. Même en essayant d'en finir, j'arrive encore à tout foutre en l'air. Je viens de briser le coeur de Duncan et de foutre le bordel dans sa relation avec son grand-frère. Il a déjà de la chance d'en avoir un. Je n'oserai probablement jamais l'avouer mais, au fond, j'ai toujours été un peu jalouse de Duncan. Parce qu'il a quelqu'un sur qui compter, quelqu'un avec qui il partage les liens indestructibles du sang. Et ça, c'est quelque chose que je ne pourrai jamais avoir. Duncan s'adresse ensuite à Jordan. Il le remercie de m'avoir sauver et lui dit de ne pas être trop dur avec moi, qu'il faut me comprendre. J'écoute en silence leur conversation, comme si je n'étais plus là. Bizarrement, les entendre parler me rassure un peu. Je m'enfonce un peu plus dans le canapé, le regard perdu quelque part dans le vide. Je redresse à nouveau la tête quand Jordan s'adresse à moi. Je le fixe, plongeant mes yeux vides dans les siens. Je crois que son éternel calme est communicatif. Il me permet, à mon tour, de retrouver une certaine paix intérieure, même si je sais que celle-ci ne va pas durer. Au moins, je peux lui répondre sans hausser la voix et sans partir au quart de tour comme toute à l'heure. - Ouais, t'as fait ça pour protéger Duncan et ça se tient. Les deux frangins sont debout, Jordan derrière Duncan, lui tapotant doucement les épaules. Voilà le genre d'attention qui m'a cruellement manqué, le genre d'attention que je n'aurai jamais. Puis il s'approche de moi, sa nouvelle bouteille de coca à la main. Je me pousse sur le côté, accordant ainsi à Jordan pratiquement toute la place sur le divan. Je fixe sa bouteille alors qu'il s'assied à quelques centimètres de moi, gardant ainsi une certaine distance de sécurité. Je fixe sa bouteille et je repense à cette histoire de Père Noël. Quel con ce Leonard. Quel con. Au final, c'est le seul putain de truc intelligent qu'il m'a appris. - Le problème, tu vois, c'est qu'aucun de vous deux n'a pensé à moi... Ma voix se brise mais je fais mine de ne pas m'en apercevoir. Je me redresse et regarde à tour de rôle Jordan puis Duncan. Je pose mes mains sur mes genoux, les paumes tournées vers le plafond. - Si vous m'avez empêchée de faire ce que j'avais à faire... Qu'est-ce que je fais maintenant moi ? ... Hein ? Je ferme mes mains, serrant mes poings de toutes mes forces, pour empêche mes larmes de couler à nouveau. Puis je me lève d'un bond, sans lancer un seul regard à l'attention des deux frères. Je me dirige vers la cuisine pour prendre un chiffon humide. - J'vais nettoyer le bordel que j'ai fait. Je disparais un instant dans la cuisine. Quand je reviens, chiffon en main, je passe devant Jordan et Duncan sans leur lancer un regard et je commence à frotter doucement le papier-peint pour enlever la trace de coca. ♪ ♫ ♪

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Sujet: Re: Where Do You Think You're Going *PV ROXXY/DUNCAN* [TERMINE]

Dim 9 Mar - 19:14

Roxanne s’en voulait à elle-même en plus d’en vouloir à Jordan. Jordan lui répétait qu’il avait fait son travail et, ceci, en dépit des choix personnels de Roxxy. Moi j’avais déballé mes illusions et je les avais entre protéger d’eux même. J’avais toujours eu ce rôle, celui de conciliant. Celui qui cherchait à faire descendre la pression et trouver un terrain d’entente. Et, aussi loin que je me rappelle, que se soit avec mes frères ou avec mes amis, ils m’avaient tous toujours trouvé bon à ça. Mais je ne l’étais pas. Non, je ne faisais que reporter une dispute à plus tard. Alors qu’en général, mieux vaut tout régler d’un coup.

Mais là, je n’avais pas d’autres mots que mes illusions. Car je n’en voulais pas d’autres. Je ne voulais pas dire à Jordan qu’il avait eu tort, je ne voulais pas dire à Roxxy qu’elle avait raison. Parce que je ne le pensais pas.

Jordan c’était approché de moi et me tapais légèrement sur les épaules, comme pour me détendre. Son calme était… Incompréhensible. Pas un stress n’émanait de sa personne alors que j’étais tendus et Roxxy sur les nerfs. Même si elle s’était sensiblement calmée depuis quelques minutes.

J’aurais voulu m’enfuir loin. Que tout ça s’arrête. Mais Roxxy n’en avait pas fini, considérant qu’on n’avait pas pensé à elle. Très vrai… Mais elle n’avait pas pensé à nous… Et on était coincé dans ce cercle vicieux. Je n’avais pas pensé à Roxxy, Jordan n’avait pensé qu’à lui et moi et Roxxy à aucun de nous deux. Comment en était-on arrivé là ?

J’avançai vers Roxxy, Jordan me suivait et demanda s’il pouvait s’assoir sans que la jeune fille n’éclate son coca. Au lieu de répondre, Roxanne se leva d’un bon pour aller chercher de quoi essuyé la tache faite sur le papier peint. Sans un regard à l’allé comme au retour.

Je m’installai dans le divan, Jordan à mes côtés. La situation, je devais la prendre en main, je me sentais le devoir de le faire. Comme à chaque fois dans ce genre de situation.

-Ecoutez… Je pense qu’on à tous les trois merdé. J’ai merdé en envoyant Jordan te sauver, Roxxy. Jordan à merdé en écoutant. Tu as merdé en essayé, Roxxy… On a tous merdé.

Mettre les choses à plat… Vite.

-Mais ce n’est pas en continuant à nous engueuler que ça va s’arranger. Ok… On a tous foiré. Ok, on a pas pensé à ton propre avis Roxxy. Mais… Pourquoi tu voulais faire ça ? Je n’arrive pas à comprendre…

J’étais vraiment désespérer et on l’entendait dans ma voix et on le voyait dans mes gestes. Je fixai Jordan.

-Jordan. Pourquoi t’es si dur avec elle ?

Je voulais savoir ! Autant pour l’un que pour l’autre.

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Sujet: Re: Where Do You Think You're Going *PV ROXXY/DUNCAN* [TERMINE]

Mar 11 Mar - 23:26

Duncan parlait, Roxxy parlait... Moi, je n'avais pas besoin de parler. Pourquoi et de quoi je parlerais? Tout ça était beaucoup plus simple, d'habitude. On arrive, on sauve la personne comme je l'avais fait avec Roxxy. Ou alors, au pire, l'un de nous dégaine son couteau et coupe la corde pendant que l'autre appelle une ambulance juste pour la forme, parce qu'il n'y a plus rien à faire. Et au mieux, une grande chance pour nous, on ramène la "victime" au commissariat et on la refile au service d'aide au victime. Nous, on tape le rapport, fin de service, merci au revoir. Affaire classée.

Pas de questions existentielle, pas de question à se poser sur le pourquoi du comment. On avait permis à quelqu'un de vivre quelques jours de plus... Ou pas. Et parfois ça marchait, on voyait ses gens tenter une deuxième fois les choses et réussir... Ou alors, une semaine plus tard, c'était repartit pour un tour sauf qu'il n'y avait même plus de surprise. On savait souvent ceux qui allaient réessayer, et ceux qui ne le feraient pas.

Roxxy, j'étais certain qu'elle faisait partie des premiers.

Bon. D'une certaine façon, elle avait quand même accepté mon petit pas en avant vers la paix en me laissant une place dans le divan. Roxxy posa une question à laquelle je n'avais pas de réponse. Et donc, je ne répondis pas. J'avais eu envie de monter le son de la télé, mais ça aurait foutu le bordel. Et si je n'étais pas plus fort que ça en psychologie, je n'étais quand même pas totalement con. Une fois installé, Roxxy se leva et alla chercher de quoi nettoyer la tache sur le mur. Quand elle revint, Duncan choisi de jouer les médiateurs. J'en aurais mis ma main à couper. Il n'avait jamais pu s'en empêcher. Il était tellement sensible qu'il ne pouvait pas supporter la tension très longtemps.

Je le laissais parler. Après tout, il était meilleur que moi pour ces choses là. Je ne bronchai pas. Je me foutais un peu de qui avait raison, de qui avait tort, parce que je savais très bien que personne n'avais ni l'un ni l'autre. On faisait juste tous ce qu'on était "programmés" à faire.

Et alors qu'il parlait, je regardais la télé. Les news avaient fait place à un jeu télévisé à la con. Je me frottai les yeux, j'étais très calme, la situation ne m'avait pas énervé le moins du monde si j'oubliais la frayeur inexplicable que j'avais eu en voyant Roxxy immergée dans la baignoire. Mais j'étais fatigué. J'avais travaillé toute la journée, j'avais en parallèle cherché après Roxxy au quatre coins de L.A.... J'avais envie de dormir, pas de me poser des questions sur la vie et la mort. Les gens mouraient, c'était un fait. Et si on pouvait éviter que ça arrive trop vite, et ben c'était bien. Duncan enchaînai les questions, d'abord à Roxxy, puis, ne lui laissant même pas le temps de répondre.

Alors je choisis de répondre d'abord. Je me tournai vers mon frère. Je ne ressentais aucune colère, aucun stress, aucun besoin de me justifier. Mais je ne pouvais m'empêcher de me dire que Ruby aurait compris. Mais j'étais juste crevé.

-Je n'ai pas engueulé Roxxy, je ne la juge pas. J'ai fait ce que j'avais à faire. Tu as fais ce que t'as faire. Elle a tenté de faire ce qu'elle voulait faire. Que le hasard ai bien fait ou mal fait que j'arrive à temps, c'est fait de toute façon.

Je parlais posément. Puis, je posai mon regard sur Roxxy qui frottait frénétiquement le mur. Je me levai, silencieux. Et arrivai par derrière elle. Je me devais d'aider mon frère à rétablir les choses. Je ne pouvais pas seulement agir sans assumer cette fois-ci. Parce que ce n'était pas le boulot, même si j'avais du mal à faire la différence. Roxxy n'était pas "une inter" ou un "target", c'était la chanteuse du groupe de mon frère et qui plus est, elle vivait chez moi. Et je devais éviter que mon propre territoire soi compromis. Parce que j'avais déjà du mal à décrocher comme ça. Alors si même chez moi, je ne pouvais plus me réfugier, je ne doutais pas de voir ressurgir beaucoup de choses que je pensais enterrées bien profondément.

J'attrapai doucement la main de Roxxy qui tenait le chiffon et la forçai un peu à la décoller du mur. Puis je la tournai vers moi, non sans jeter un regard à Duncan.

-Hey... arrête... C'est bon maintenant, calme...

Je plongeai mes yeux bleus dans les siens. Le calme et la vérité crue ne marchait pas. Il fallait s'adapter. Et niveau adaptation, il me fallait le temps, mais j'y arrivais quand je voulais. Je restais alerte pour rattraper une éventuelle gifle au vol, ce qui trahirait mon héritage Viet.

-Ce sera dur, je te préviens. Mais si tu nous laisses, à moi et à Duncan, une chance, on peu essayer de t'aider.

Il n'y avait aucune certitude dans ma phrase, je lui laissais le choix.

-Duncan est capable de te sortir de là, crois-moi. Moi...

Je n'avais aucune idée de ce que je pouvais lui offrir.

-Je t'offrirai un refuge, à défaut d'autre chose.

♫

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Sujet: Re: Where Do You Think You're Going PV ROXXY/DUNCAN [TERMINE] Jeu 13 Mar - 23:54

♪ ♫ ♪ Le dos tourné à Duncan et Jordan (position qui accroît ma vulnérabilité je le sais), je les écoute parler. J'ai à nouveau disparu. Si seulement c'était vrai... Si seulement je pouvais simplement disparaître, m'envoler pour toujours. Personne n'aurait à me pleurer, personne n'aurait à regretter ma présence. Comme je voudrais m'effacer à tout jamais des mémoires. Le résumé de Duncan sur la situation actuelle n'aurait pu être plus clair. On s'est tous les trois foutus dans une belle merde. J'ai beau être de dos, je visualise très bien l'expression de Duncan, son visage brisé par la tristesse. Je peux également déceler dans sa voix la triste mélodie du désespoir. Je m'obstine à ne pas le regarder même quand il s'adresse à moi. Il ne comprend pas mon geste. Comment lui expliquer ce que je ressens ? Ou plutôt, ce que j'ai arrêté de ressentir le jour où Leonard a quitté ce monde. C'est au tour de Jordan de prendre la parole. Il parle de façon tellement calme, tellement raisonnable. Comme si tous ses faits et gestes n'étaient qu'une succession de mouvements automatiques, comme s'il se contentait d'agir de façon rationnelle pour garder le contrôle. Mais il y a quelque chose qui m'énerve encore plus que sa façon d'agir : quand on parle de moi à la troisième personne alors que je suis présente dans la pièce. Comment peut-il se permettre de parler en mon nom ? Ah c'est vrai, j'oubliais : il s'est déjà permis de décider de mon sort à ma place. Alors parler en mon nom, c'est un jeu d'enfant à côté. Je sens à nouveau mes muscles se contracter. J'essaie de maîtriser ma colère alors que ma main continue à frotter frénétiquement le mur. Je vais finir par faire un trou dans le papier-peint si je ne m'arrête pas. Mais, une fois encore, Jordan décide à ma place. D'un mouvement sec, il attrape ma main. Dans la surprise, je laisse tomber le chiffon au sol. Me retournant face à lui, il plonge son regard dans le mien. Un regard froid, dépourvu d'émotion alors que les miens sont brillants de colère. - Le chiffon est au sol, tu peux me lâcher. Je lui réponds sur un ton sec, sans détourner les yeux. Je m'en veux de devoir infliger ça à Duncan. Comme j'aimerais pouvoir lire à nouveau du bonheur sur son visage, comme j'aimerais revoir ses yeux briller de joie, comme lorsqu'on joue ensemble avec le groupe. Serai-je capable de lui faire retrouver le bonheur que je ne pourrai jamais plus ressentir ? Quelle ironie... How can I be lost, if I've got nowhere to go ? Search for seas of gold, How come it's got so cold ? How can I be lost? In remembrance I relive. And how can I blame you, When it's me I can't forgive? - Et moi en échange, je vous offre une âme à sauver. C'est ça, le deal ? L'attaque est ma seule arme de défense, l'unique manière que j'ai trouvée pour me protéger. Répliquer, encore et encore. Un jour pourtant, je me suis fatiguée. Je n'ai plus eu la force de combattre et j'ai voulu partir. Une fuite sans succès puisque je suis toujours là. Que dois-je faire maintenant ? Reprendre les armes et attaquer, comme je l'ai toujours fait ? Comme le bon petit soldat que je suis ? Je me plaque contre le mur, essayant d'établir une certaine distance entre Jordan et moi. Je me suis toujours méfiée de lui, alors que je ne le connais presque pas. Je vis chez lui et je ne sais rien de son histoire, à part qu'il est flic et qu'il est le grand-frère de Duncan. J'ai beau habiter dans la même maison que lui, on ne s'est presque jamais croisé. Il a toujours joué le rôle du père absent pour moi. Jamais là. Il n'y avait que son ombre que j'apercevais au détour d'un couloir. Pourtant, je sentais constamment sa présence, je sentais ses yeux froids dans mon dos. Duncan considère son frère comme un pilier. Avec le temps, j'ai réussi à déterminer le type de relation qu'ils partagent. Une relation que je ne pourrai jamais partager avec personne. Je me décale le long du mur pour venir m'asseoir devant Duncan. Je prends à nouveau ses mains dans les miennes. Ces dernières sont toujours aussi glacées. La douce sensation que je ressens au contact de sa peau est la seule chose à laquelle je peux encore me raccrocher. Je prends ses mains dans les miennes et je le regarde dans les yeux. Forgive me Forgive not - Je suis désolée de t'infliger ça... Je m'en veux tellement. Mais... mais je ne comprends pas. Comment fais-tu pour avoir autant d'espoir ? Qu'est-ce qui te fait croire que je ne suis pas une cause perdue ? Forgive me Why can't I forgive me ? Lyrics par Metallica.

Duncan Keller

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Sujet: Re: Where Do You Think You're Going *PV ROXXY/DUNCAN* [TERMINE]

Ven 14 Mar - 19:57

Je parlais mais je ne savais pas vraiment si Roxxy et Jordan m’écoutait. L’un regardant un jeu télévisé qui passait dans cette petite boîte magique qu’était la télé et l’autre essuyant frénétiquement la tâche de coca qu’il y avait sur le mur. Et pourtant je continuais car je n’avais pas d’autres moyens pour essayer de régler la situation.

Quand j’eus finis de tout déballer avec mes propres armes, je me disais que personne ne m’avais écouté et qu’ils faisaient maintenant comme si de rien n’était. Mais je me trompais, parce que Jordan me répondit. On avait tous fait ce qu’on avait à faire. Et c’était bien ça le problème. Car on l’avait fait sans tenir compte des autres. Et si on voulait vivre ensemble, il fallait bien qu’on en tienne compte. Maman m’avait souvent dit : « Duncan, si tu fais chaque fois comme bon te semble sans tenir compte de tes amis tu risques de les perdre ». Et aujourd’hui, on se déchirait parce qu’on n’avait pas tenu compte des autres. Maman avait raison.

Je regardais mon frère. Pour lui, ce qui avait été fait était fait. Point barre. Et je baissais la tête. Peut-être avait-il raison… Il s’était ensuite levé et je le suivais du regard. Allait-il faire un pas vers Roxxy et lui dit qu’il s’excusait ? Je doutais vraiment de ça parce que ce n’était pas le genre de Jordan. Quand il était sûr d’avoir fait le bon choix il ne revenait jamais en arrière.

Non, ce n’était pas pour ça. Il arrêta la main de Roxxy qui, avec son chiffon, était entrain de démolir le papier peint. Elle lâcha le chiffon et le fis remarqué à mon frère. Moi je regardais espérant que cela ne dégénère pas. Jordan lui proposa notre aide. Oui ! J’étais prêt à aider Roxxy coute que coute. Et, si j’avais été mauvais pour lui montrer le bonheur dans chaque chose, j’allais m’améliorer pour pouvoir lui montrer ! J’étais déterminé et j’étais content que mon frère soit de la partie. Même s’il disait que j’étais plus apte que lui pour cela. Je n’en savais rien… Après tout, jusque là, j’avais échoué.

Roxxy brise la distance avec Jordan. Offrir une âme à sauver, c’est ce qu’elle croyait qu’on voulait qu’on fasse d’elle. Je baissais encore une fois la tête. J’avais l’impression qu’elle doutait de notre sincérité. Pourtant, je voulais faire ça pour elle et non pour moi. Parce qu’elle comptait beaucoup pour moi. Était-ce encore de l’égoïsme ? Peut-être. Mais en même temps à quoi servirait la vie de Roxxy si elle ne voyait pas le bonheur des choses ? A quoi bon avoir survécu 30 années si c’était pour tout détruire en se supprimant sans avoir été au bout des choses ? Le suicide était tellement définitif… Tellement dépourvu du moindre espoir… Mais que pouvait-il bien se passer dans sa tête pour qu’elle puisse penser à ça ?

Roxxy vint se placer devant moi et prend mes mains dans les siennes. Je relève doucement la tête et croise son regard. Je frissonne parce que ses mains sont froides. Comme si elles n’arrivaient pas à retrouver la douceur de la chaleur. Comme si elles ressentaient la mal être que vivait Roxxy et, du coup, étaient incapables de se réchauffées. Et la Roxxy me parle alors que mon regard est rempli d’inquiétude, d’incompréhension et de tristesse. Elle s’excusait et me posait tant de question. J’entrecroise mes mains dans les siennes espérant pouvoir les réchauffées.

-Parce que tout le monde peut être sauvé.

J’étais peut-être un peu trop optimiste, voir même complètement naïf. Mais j’avais espoir en toute personne. Pour moi, chacun pouvait savoir ce qu’étais le bonheur et le trouver. Tout le monde, sans exception. J’avais dit cela avec une voix déterminée.

-Tu n’es pas une cause perdue, Roxxy. Parce que les causes perdues ça n’existe pas. Tu seras sauvée si tu as envie de l’être.

Je voulais qu’elle comprenne. J’aimerai tant qu’elle puisse se faufiler dans ma tête pour y lire ce que je ressens, ce que je pense.

-J’ai tant d’espoir parce que j’ai toujours réussis à voir le bon côté des choses même dans les temps difficile. Et si je vois que quelques choses ne vas pas, je crie ma rage et ma révolte dans mes lyrics. Voilà comment je fais.

Je détourne mon regard pour regard Jordan. Il est toujours aussi calme. Je regard mon frère en m’adressant à Roxxy.

-Jordan t’aime beaucoup tu sais… Même s’il ne veut pas le dire…

J’espérai en tout cas, que c’était le cas. Je savais que, malgré ses airs parfois froids et calmes, mon frère avec un grand cœur.

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Sujet: Re: Where Do You Think You're Going *PV ROXXY/DUNCAN* [TERMINE]

Sam 15 Mar - 15:12

Roxxy parlait, Duncan parlait. J'avais fait lâcher ce foutu chiffon à la jeune femme. Et elle s'était éloignée de moi comme si j'avais la peste, se plaquant contre le mur. Bon, ok. Je lui offris un deal, ça ne sembla pas lui aller non plus. Et j'étais vite à cours d'imagination et de psychologie. Alors je regardai Duncan, haussai les épaules en un geste qu'il comprendrait: là, j'avais fait tout ce qui était en mon pouvoir.

Et il valait mieux que je la boucle aussi. Roxxy se décala pour aller vers Duncan et je pris une cigarette que j'allumai. Je regardai alternativement Duncan et Roxxy. j'avais quand même envie de lui dire quelque chose. De leur dire quelque chose, à propos de cette âme à sauver. Tant pis, mon coca dans une main et ma clope dans l'autre, je dis quand même.

-Ouais. Voilà. Si tu veux, Roxxy. J'ai un tas d'âme à sauver à rattraper. Un bon putain de millier.

Voilà. Maintenant j'allais la fermer, laisser Duncan faire. Lui avait les mots, moi, j'avais les armes pour protéger les gens. Mais là, j'étais perdu. Parce que Roxxy ne voulait pas être sauvée justement. Et que ça allait à l'encontre de mon propre fonctionnement.

Mais j'avais vu tellement de jeunes gars, des bons gars, des gamins, courageux, se battre pour survivre, pleurer quand il faisait noir et prier Dieu ou leur Mère de les protéger, pour quand même terminer les tripes à l'air, le ventre déchiré par des éclats d'obus, que ça me perturbait carrément de voir Roxxy qui, elle, si elle avait pu, aurait appeler la Mort à plein poumons.

Alors ouais, des âmes à sauver, j'en avais une liste encore plus longue que mon bras. Sans compter tous les civils abattus par erreur. Parce que j'en avais abattu. C'était la guerre, et on sélectionnait pas toujours nos cibles.

J'écoutais Duncan qui parlait à Roxxy d'une oreille, tout en m'asseyant par terre pour garder ma distance avec Roxxy. Je choppai la télécommande, à la recherche d'une chaîne d'information. Ca faisait un moment que je revoyais les mêmes images de guerres, parce que les chaînes de télé se les achetaient l'une l'autre. Je tombai sur une de ces chaînes d'info en continu. Et m'arrêtai là.

J'entendis Duncan dire "Jordan t’aime beaucoup tu sais… Même s’il ne veut pas le dire…". Et pourquoi je le dirais? Puisqu'il était là pour le faire... Et il avait raison. Je ne bronchai pas, faisant comme si je n'avais rien entendu et fumant tranquillement ma clope.

♫

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Sujet: Re: Where Do You Think You're Going PV ROXXY/DUNCAN [TERMINE] Mar 18 Mar - 17:38

C'est l'histoire d'un jeune couple follement amoureux. Ensemble, ils refont chaque jour le monde de leurs petites mains égratignées par les murs qu'ils doivent escalader, par les barrières que leur impose la société. Mais ils sont têtus les amoureux, ils ne baissent pas les bras. Non. La tête haute, le torse bombé, la fleur au fusil, ils marchent fièrement dans les rues sales de leur ville natale. Leurs converses usées piétinent les vieux chewing-gum et les déchets qui ornent les plates-bandes goudronnées. La ville, la grande ville. Celle où viennent s'échouer les âmes perdues, en quête d'une sortie par la grande porte, un chemin à sens unique vers les étoiles. Los Angeles est leur champ de bataille, leur terrain de jeux préféré. Ces soldats se prénomment Roxanne et Leonard. Ensemble, ils se croient invincibles. Aucune guerre ne pourra les abattre, aucun gouvernement ne pourra les renverser. A eux deux, ils incarnent la révolution toute entière. Une révolution sponsorisée par cette stupéfiante substance qui coule dans leurs veines. Ses mains. J'aime leur douceur et leur chaleur. Je ne pense plus qu'à elles alors que Duncan me répond. Tout le monde peut être sauvé. Non, c'est faux. Je n'ai pas réussi à sauver Leonard. Je l'ai laissé crever comme un chien dans ce squat pourri. Quelle mort débile. Il méritait tellement mieux. On méritait tellement mieux. Les paroles de Duncan me font tellement mal parce que je donnerais n'importe quoi pour pouvoir y croire. Comment fait-il pour être si optimiste ? Je l'envie, lui qui a la chance de voir le monde d'une autre façon. A-t-il raison ? Est-ce que je pourrai, moi aussi, être comptée au rang des âmes sauvées ? Ai-je ma place parmi elles ? La musique, voilà ce qui donne de la force à Duncan. La force d'avancer. Et moi ? Est-ce que, par la force de ma seule et unique voix, je vais retrouver la force de me battre ? Ou est-ce à l'unisson que je dois me battre. Est-ce que mon coeur doit rejoindre les battements des coeurs saignants ? Je ne dis toujours rien, me contentant d'observer les traits du visage du jeune homme qui se trouve devant moi. Quand Duncan me dit que Jordan m'aime beaucoup, je baisse la tête. Ne pas dire, se taire quand on aime quelqu'un. Est-ce comme ça que les choses fonctionnent ? Et moi je ne sais même plus qui j'aime et qui je déteste. - Je... Je ne sais pas quoi dire. Ni quoi faire. Après tout le bordel que j'ai foutu, je n'ai qu'une envie à présent : disparaître. J'ai l'impression d'être l'élément de trop dans l'harmonie fraternelle que les deux hommes partagent. Je sais que je n'ai rien à faire ici. Je ne suis qu'une âme perdue qu'ils ont eu la gentilesse de recueillir. - Je crois... Que je... Je tiens à vous aussi. Ma voix n'est qu'un murmure. Est-ce qu'il est parvenu aux oreilles de Duncan ? Et à celles de Jordan ? Aucune idée. Quoi qu'il en soit, je me redresse et viens m'installer entre les deux frères. Je m'affaisse dans le cuir mou et porte mon attention sur la petite télévision qui trône en face de nous. Après quelques minutes de silence complet, au cours duquel seules les voix mécaniques de cette petite boîte magique se font entendre, je tourne la tête vers Jordan. Cela fait plusieurs minutes que les fumées qui s'échappent de sa cigarette me chatouillent les narines. Il me faut ma dose de nicotine. - Dis, tu peux m'en passer une ?, je demande en pointant du doigt la jolie blonde qu'il tient entre ses doigts. Au sommet de leur gloire, du haut de leur adolescence survoltée, nos deux amants ont fait une chute vertigineuse vers les fin fonds de l'oubli. Ils se sont perdus dans leur contemplation de l'autre. Ils se sont oubliés dans leur amour. Ils ont oublié que la terre continuait de tourner, que le soleil n'a pas cessé de se lever alors qu'ils étaient loin, très loin de cet univers. La brume violette les a rendus aveugles. Une fois qu'il a perdu la vue, même l'aigle majestueux ne peut que s'écraser. Et c'est ainsi que se termine cette histoire. Leonard trouva refuge sous terre. Roxanne trouva enfer sur terre. ♪ ♫ ♪

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Sujet: Re: Where Do You Think You're Going *PV ROXXY/DUNCAN* [TERMINE]

Jeu 20 Mar - 16:31

Je savais que mon frère était assez démunis dans ce genre de situation. C'était un type d'action, un type dure, pas le genre à faire de la psychologie et à causer des heures. Tout l'inverse de moi et c'était pour ça qu'on se complétait. Lui agissait de la manière qu'il croyait juste et moi je parlait pour aider les autres parce que j'étais persuadé et têtu assez pour croire que, moi, je savais très bien m'aider tout seul. Mais j'étais heureux et optimiste, suffisament pour prendre le temps d'aider les autres. Les personnes comme Roxxy. Et mon frère se tu d'ailleurs alors que je parlais à la chanteuse de BleedingHeart. Le nom de notre groupe nous allait déjà très bien au début, mais depuis l'arrivée de Roxxy il nous allait encore plus parce que le coeur de Roxanne saignait. Il saignait tout le temps et depuis avant même que je ne la rencontre.

Je la regardais, nos mains toujours entrelacées. Je parlais, lui expliquant ma vision des choses. Une vision qui me permettait de vivre et non de survivre. Une vision qui me permettait de voir le bonheur et non le malheur. J'avais entendu bien des gens dires que j'étais naïf, quand j'étais petit j'avais l'habitude de jouer les superhéro, d'être le "gentil" qui se bat contre les "méchants", le genre à défendre la justice. Et plus les années avaient avancées plus j'avais vu que la justice était rare dans ce monde. Mais j'ai une âme d'enfant et je suis donc toujours le superhéro qui cherche à ramener la justice dans un monde de brute. A y ramener la paix à travers la musique que je fais. Car c'est ma seule arme. Les superpouvoirs n'existent pas, il n'y a que les mots pour sauver ce monde. Les mots et les actes. C'est ce genre de chose que j'aimerai que Roxxy comprenne. Qu'il y aura toujours des "méchants" mais que tant qu'il y aura des gens pour défendre le "bon côté" il y aurait toujours un soupçon de justice et une place pour le bonheur.

J'étais aller jusqu'à lui dire que Jordan l'aimait bien. Parce que j'étais, au fond, persuadé que c'était le cas. Et je n'avais pas quitté Roxxy des yeux cherchant à savoir ce qui lui traversait la tête. M'avait-elle compris? Allait-elle pouvoir enfin vivre? Je ne sais pas car je voyais dans son regard comme de l'incompréhension, comme une sorte d'hésitation. Elle hésita à parler et fini tout de même par dire quelques mots. Ces quelques mots suffirent à me rendre le sourire. Ce n'était qu'un murmure d'une voix à peine audible, mais je l'avais entendu.

-Merci Roxxy.

Il y avait beaucoup d'émotion dans ma voix. Nos mains se séparèrent et Roxanne vint s'installer entre nous deux. Quel beau tableau ça devait faire... Jordan calme et impasible, Roxxy dont les questions devaient fuser dans son esprit et moi un peu ébranlé par tout ce qui s'était passé aujourd'hui. Et ce silence... Enfin pas total vu que la télé était toujours allumé sur une émission dont je ne prêtais même pas attention. Ces minutes de silence s'écoulaient sans bruit alors que mon esprits s'échauffait car je réfléchissais trop. C'est Roxxy qui brisa le silence afin de demander une cigarette à mon frère. Je les regarde. Cette phrase signifiait-elle que Roxxy enterrait la hache de guerre? Je l'espérais parce que je détestais les disputes surtant que c'était entre deux personnes que j'appréciais particulièrement.

-J'en veux bien une aussi.

Je fumais rarement, mais là j'en avais bien besoin ne serait-ce que pour avoir quelque chose en main.

-J'aimerai tant que tout soit facile pour nous tous.

J'avais dit cela tout haut sans le savoir.

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Sujet: Re: Where Do You Think You're Going *PV ROXXY/DUNCAN* [TERMINE]

Jeu 20 Mar - 20:03

Je laissais Duncan s'occuper de Roxxy tout en les écoutant et en écoutant la télé. Je pouvais aisément comprendre les deux en même temps. Enfin... Comprendre les mots... Pas le mode de fonctionnement de Roxxy par exemple. Mais je savais que mon frère s'en tirerait. Parce qu'il était optimiste avec des rêves pleins la tête et pouvait se créer sa propre bulle pleine de bonheur.

Et c'était un peu pour ça que j'étais si froid avec Roxxy. Tout ce que j'avais fais depuis l'enfance, jusqu'à aujourd'hui, tout, je l'avais fait pour préserver cette bulle pleine d'illusions qui protégeait Duncan du monde. Même si je savais qu'il n'était pas naïf, que quand il voulait, il voyait que ce n'était pas rose. Et c'était d'ailleurs lors de ces expéditions en dehors de cette bulle que Duncan trouvait son inspiration. Mais pour créer, il lui fallait ensuite se retrancher dans sa bulle. Et j'étais le seule à la protéger des assaut du monde. Du moins, c'était ce que je croyais. Et ça faisait tellement longtemps que j'en étais persuadé que je ne pouvais plus changer d'optique.

Et cette bulle, Roxxy avait bien failli l'éclater.

Mais Roxxy me fit tourner la tête vers elle. La regarder dans les yeux. Quand elle affirma qu'elle tenait à nous aussi. Une phrase quelque peu hésitante, mais qui sonnait sincèrement. Mais ce qui m'avait surpris, c'était le "vous" qui m'incluait dans ces personnes auxquelles elle tenait. Mais je ne fais pas de commentaire. Mon regard a suffi. Et elle vient s'installer entre Duncan et moi. Et elle n'a même pas idée qu'elle est probablement installée àl'endroit qui, en ce moment même, est le plus sûr au monde.

Quand elle réclame une clope, je fouille dans ma poche droite, attrappe mon paquet et lui tend, ouvert, sans que mes yeux ne quitte la télé. Seulement, je n'écoute même plus ce qui se dit, me contentant de regarder le tank se faire un chemin dans la poussière d'un désert quelque part dans le monde. Elle prend une clope et le briquet qui est également dans le paquet. Si c'était l'équivalent du calumet de la paix, ça me convenait parfaitement.

Puis mon frère me demande une clope aussi. Je fronce un peu les sourcils, le regarde. mais il est majeur, vacciné et très très sage pour un petit punk. Alors je lui lance le paquet, un petit sourire en coin au lèvre. Mais c'est en sourire plus sincère que mon expression se change quand il dit qu'il aimerait que tout soit facile pour nous tous.

Et malgré que ça ait toujours été mon but ultime, je suis bien obligé de me rendre à l'évidence:

-Si tout était facile, des artistes comme vous n'auraient pas lieux d'exister. Vous êtes bien meilleurs pour ouvrir les yeux au gens que tout ce que Conrad et moi on pourrait faire comme prévention ou maintient d'ordre.

Et pourtant, ils appelaient à la révolution. Et malgré tous les serments que j'avais passé aux yeux de mon pays, de mon gouvernement, c'était avec mon frère et son groupe que j'étais d'accord. Pour vivre mieux, il fallait tout détruire... Puis reconstruire.

Je me détournai complètement de la télé, passai mes bras autour des épaules frêles de Roxxy, je pouvais sentir sa chaleur. Cette chaleur qui témoignait qu'elle était bel et bien en vie. Mon ton se fit calme. Mais pas froid. Des faits énoncé, mais avec conviction cette fois.

-Vous avez encore des choses à dire. Hurlez-les à la face du monde. Ne disparaissez pas en les laissant faire.

Fatigué, mais en même temps, ravivé par l'idée d'une nouvelle mission, je rapprochai Roxxy de moi comme je l'aurais fait avec mon frère, lorsqu'il était plus jeune. Puis je laissai tomber ma tête contre celle de Roxxy, doucement, les lèvres goûtant la douceur de ses cheveux. Et je murmurai... Pour que seule Roxxy entende, parce que Duncan, lui, le savais déjà.

-Et je vous protègerai.

Contre ceux-là même à qui j'avais prêté serment. Contre ceux qui les dénigreraient, contre ceux qui voudraient être leurs amis dans le seul but de les détourner de leurs idéaux. Contre le monde.

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Sujet: Re: Where Do You Think You're Going PV ROXXY/DUNCAN [TERMINE] Dim 23 Mar - 15:02

Je tire une clope ainsi que le briquet du paquet que Jordan me tend. Je jette un coup d'oeil rapide sur son visage. Mais je ne croise pas son regard, ce dernier est fixé sur la télévision. Celui que nous avons échangé il y a quelques minutes est encore présent en moi, il s'est gravé dans ma mémoire avec une telle rapidité que cela m'effraie presque. C'est la première fois que j'ai réussi à déceler quelque chose dans les yeux de Jordan. Je ne sais même pas très bien ce qu'il signifiait mais je sais que cela comptait. En fait, je ne sais même plus pourquoi on en est arrivé là. L'instant d'avant, je haïssais Jordan de tout mon être. Et l'instant d'après, j'ai l'impression de me sentir en sécurité, assise entre les deux frères Keller. Duncan demande à son tour une cigarette et Jordan lui lance le paquet. On est tous les trois-là, enfoncés dans le cuir mou du canapé, à s'enfumer les poumons. Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas sentie aussi sereine. Un sentiment de douceur envahit mon coeur quand Duncan nous dit qu'il aimerait tant que tout soit facile pour nous. Son frère lui répond que c'est nos expériences difficiles qui nous ont permis de devenir de bons artistes. Je ne me suis jamais considérée comme une artiste, du moment que je peux chanter, je m'en fous pas mal du titre qu'on me donne. Mais je dois avouer que ce qu'il nous dit me touche. Ouvrir les yeux du reste du monde... Quelle tâche difficile, quelle mission impossible on s'était fixée. Pourtant, c'est ce qui donne un sens à notre musique. Et ce qui devra donné un sens à ma vie je l'espère... Je laisse Jordan passer son bras autour de mon épaule. Je l'écoute en silence. Comme je l'ai toujours fait. J'abandonne le combat pour aujourd'hui. Je me laisse bercer par la douce chaleur du bras de Jordan. Je le laisse poser sa tête contre la mienne. Je sens son odeur. Ses cheveux courts qui me chatouillent le front. Sa voix douce et grave qui me murmurent ces quelques mots. Je vous protègerai. Et je le laisse entrer dans ma vie. Je ferme les yeux. Je viens chercher la main de Duncan. Je tâte le cuir jusqu'à parvenir à la douceur de sa paume. Un petit frisson me parcourt le dos quand ses doigts viennent s'entrecroiser dans les miens. Est-ce que je me suis déjà sentie aussi bien, aussi forte qu'à cet instant précis ? Est-ce donc ça la solution à ma détresse ? Est-ce dans la chaleur de ces deux hommes que je vais trouver la force de continuer à me battre ? Je n'en sais rien. Mais je n'aurai pas de réponse avant d'avoir essayer. Un jour je leur raconterai à quel point ce moment a été important pour moi. Un jour, je le dirai toutes ces pensées que je garde pour moi. Un jour, ils sauront à quel point leur présence est importante. Je leur dirai pourquoi je vais chérir à chaque instant de ma vie le souvenir du jour où ils sont entrés dans ma vie. - Merci à vous... Un jour, je leur dirai à quel point leur amour est précieux à mes yeux. ♪ ♫ ♪

Duncan Keller

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Sujet: Re: Where Do You Think You're Going *PV ROXXY/DUNCAN* [TERMINE]

Jeu 27 Mar - 16:33

Les clopes passaient de mains en mains. J’avais bien vu les sourcils de mon frère se froncer à ma demande. Mais à quoi bon se disputer là-dessus ? Et puis, ce n’était qu’une petite cigarette, pas de quoi en faire un plat… On ne pouvait pas dire que je sois un grand fumeur.

On était là, tous les trois devant une télé dont le programme qui y passait m’échappait. Et pourtant cette télé avait quelque chose d’important, elle comblait nos silences qui auraient pu être horrible si elle n’avait pas été là pour meubler. Car, à la place qu’on ait l’air de trois paumés qui sortaient d’une dispute, d’un drame. On avait plutôt l’air de trois paumés absorbés par le programme qu’il y avait dans la petite boite magique. Car on la regardait tous sans forcément la regarder.

J’aurais voulu que tout soit facile ! J’aurais voulu qu’aucun malheur ne nous touche, qu’aucun état d’âme ne nous ébranle ! Et je l’avais dit car je le pensais. Oui, je voulais que tout soit facile ! Mais mon frère me ramena sur terre… C’est nos états d’âme qui faisaient notre talent… C’est vrai… Roxxy aurait-elle pu chanter avec toutes ses tripes si elle n’avait pas eu la vie qu’elle a eue ? Je ne pense pas… Car sa manière de chanté exprime sa vie et c’est ça qui fait sa force comme sa faiblesse. Je baisse un peu la tête, silencieux. Avoir le pouvoir d’ouvrir les yeux aux gens. Oui… Comme un prophète. Horrible privilège que d’être prophète… Et pourtant possesseur d’un savoir à transmettre. Pas toujours compris, adulé par le petit peuple, le prophète accepte sa vie pour remplir sa mission… Est-ce ça que nous devons faire ? Accepter des drames pour pouvoir continuer notre art ? Probablement. Et on devait tenir pour pouvoir craché au monde ce qu’on ressent… Jordan avait tellement raison.

« Je vous protégerai ». Et je remonte mon regard vers mon frère alors que je sens Roxxy me prendre la main. Ce simple contact me réconforte, me soigne de cette « dispute ». La protection de mon frère je l’avais toujours eue. Mais j’étais heureux de savoir qu’il nous protègerait tous. Moi, Roxxy, le groupe… Nous n’étions pas seuls, nous ne le serons jamais. J’en avais la certitude et je voulais que Roxxy en soit certaine aussi. Et j’en fus un peu plus certain quand elle nous remercia. Un simple merci qui finis de soigné mon angoisse accumulé aujourd’hui.

Et on pouvait maintenant aller de l’avant. Ensemble.

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Sujet: Re: Where Do You Think You're Going PV ROXXY/DUNCAN [TERMINE]

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