-Ça m’arrange en fait…

C’est ce que je dis à mon père au téléphone. J’étais installé dans mon fauteuil de ma villa en train de fumer d’une main pendant que je tenais le combiné de l’autre. Mon père m’avait appelé m’interrompant dans mes révisions pour me parler d’héritage… Il y avait de ça de bien avec mon père qu’il détestait modifier son testament sans venir en parler à tous les principaux héritiers pour voir si, à terme, les choix posés n’allaient pas entrainer des conflits… Autrefois, le testament comptait un hériter : Carrie Hughes. C’était ma demi-sœur et l’aînée des Hughes. Mon père l’avait eu avec sa première femme. Mais il a déshérité Carrie après un différent entre eux et Carrie est allé vivre ailleurs. Ensuite, il y a eu ma mère et moi comme principaux héritier et, à leur divorce, il n’y a plus eu que moi.

L’héritage était grand. Mon père était extrêmement riche. En dehors de MTI, il y avait toute sa fortune, sa collection de voiture, ses différentes propriétés et j’en passe. Je devais hérité de tout mais Don, qui venait de renouer avec Carrie, a décidé de lui donner une petite partie du butin. Une partie qui ne m’intéressait pas parce qu’elle demandait beaucoup trop de travail. Et cette partie, c’était MTI.

Mon idée, si j’en héritais, était de la faire administrer. Je n’avais pas envie d’y investir trop de temps et la faire administrer était le seul moyen. J’aurais, certes, pu en retirer des bénéfices mais ça restait un stress… Un stress que mon père venait de me retirer. Ainsi Carrie hériterais de MTI et, moi, du reste.

Ça m’allait.

Et mon père fut soulagé.

Après quoi, on parla de mes études et de ma marques. Mes études se passaient bien et ma marque se lançait tout doucement. J’avais réussi à obtenir un permis de construction pour ma chaine de production. Mon père avait aidé financièrement à ça et ça se lançait bien alors j’étais satisfait. Tout allait aussi avec Livia. J’espérais que cette bonne passe allait continuer.

Ceci étant dit, j’entendis Livia rentrer et je dû couper court à la conversation avec mon père qui, finalement, m’avait dit le principal. Je raccrochai et me levai pour aller saluer Livia qui avait passé la journée au studio. Elle préparait minutieusement sa tournée qui allait commencer. J’allais la suivre tout en continuant à étudier à distance ce que je faisais déjà à moitié depuis que j’avais commencé mes études universitaires.

Je souris à Livia.

-Salut Livia !

Je vins l’embrasser avant de sourire. Elle semblait fatiguée par sa journée. Tout du moins, en apparence…

J’écrasai ma cigarette dans le cendrier de la petite table du salon où se trouvait, aussi, mes cours que j’étais en train de réviser.

-Ça a été ta journée ? Tu as l’air crevée… Tu devrais peut-être faire une petite pause avant le début de la tournée, non ?

C’était pas son genre de faire des pauses.

@ Billy Lighter

Monty Guerra avait fait une surdose dans mon studio et avait été amené par ambulance pour recevoir les soins qui s’imposaient. Je ne portais pas Monty dans mon cœur mais je trouvais ça extrêmement triste de le voir détruire sa vie et les espoirs qui venaient avec parce qu’il n’arrivait pas à ce contrôle, surtout avec un bébé en route, puisqu’il m’avait confié que sa copine était enceinte. Du coup, après avoir assisté à cette scène désolante et avoir passé le reste de ma journée à travailler qu’à moitié parce que je ne faisais que repenser à tout ça, j’en étais venue à me dire que je ne pouvais pas le faire virer de ma tournée. Il avait besoin de travailler pour subvenir aux besoins de sa petite famille. Je craignais cependant que l’histoire d’un roadie ayant fait une surdose en plein travail ne se rende aux oreilles de mon pères et qu’il ne le congédie pour ça.

J’allais attendre de voir comment les choses allaient évoluer et si jamais cette hypothèse devait arriver, j’aviserais.

En attendant, je m’étais beaucoup questionné à savoir si je devais trouver un moyen d’informer la petite amie de Monty parce qu’en allant demander son numéro de téléphone aux bureaux des employés, la secrétaire s’était rendu compte que le numéro n’était plus le bon. Je ne pouvais pas aller frapper à toutes les portes de l’Eastside pour demander si c’était bien la maison de Monty Guerra. À l’heure qu’il était de toute façon, Monty avait probablement reprit possession de ses moyens et avait probablement été en mesure de passer lui-même un coup de fil chez lui.

Je rentrais chez moi, complètement crevée.

Julian vînt m’accueillir, cigarette à la main et je soufflais pour faire voler plus loin la fumée. Je détestais quand il m’emboucanait mais si je lui disais de ne fumer que dans son garage, il ne serait plus jamais dans la maison !

- Salut !

Je l’embrassais et le serrais contre moi avant de le suivre au salon où il écrasa sa cigarette et moi, je me laissais tomber sur notre gros divan confortable. J’adorais ses coussins moelleux et le tissus blanc très doux. On aurait dit un gros nuage duveteux.

- Je suis crevée ! Tu vas pas en revenir quand je vais te raconter ma journée !

Puis je fis non de la tête quand il proposa que je fasse une pause avant de débuter ma tournée. Il était hors de question que je ralentisse la cadence d’autant plus que j’avais deux gros examens à préparer pour la semaine prochaine et que je devais aussi aller voir tous mes professeurs pour prendre les derniers arrangement pour mes cours à distance, avant mon départ.

- Monty Guerra était mon roadie du jour et il s’est payé une surdose avant même que je ne commence à bosser !

Je lui racontais en détail l’épisode le plus pathétique et triste au palmarès de notre ancien camarade de classe, sans oublier de détail. Je ne savais pas ce qui allait le plus choquer Julian dans mon histoire. Le fait que Monty se défonce la tronche avant dix heures le matin ou qu’il allait être père de famille.

- Et toi ? Tu avançais tes travaux ? Oh ! Est-ce que…

Je me redressais pour regarder vers l’entrée de notre maison mais je ne voyais pas de colis posé sur le guéridon près de la porte.

- On n’a pas livré un colis pour moi ? Ton père devait me faire acheminer des dossiers pour que je puisse terminer mon modèle de bilan pour mon cours.

@ Billy Lighter

Livia était rentrée et je l’avais salué avant qu’on ne s’embrasse. Elle semblait fatiguée et je finis par écraser ma cigarette dans le cendrier avant de prendre place à côté d’elle. Je la fixai demandant comment s’était passé sa journée. La mienne avait été simple : je n’avais fait qu’étudier. Il ne peut rien se passer d’intéressant quand on étudie même si ce que j’étudiais était très intéressant.

Elle disait être crevée ce que j’avais vu sur son visage. Apparemment, sa journée au studio avait été mouvementée. Je levai un sourcil alors qu’elle était sûre de pouvoir me surprendre avec son récit.

-Ah ouais ?

Mais avant qu’elle ne raconte, j’avais suggérer qu’elle prenne une pause. Je savais qu’elle voulait absolument pouvoir être totalement prête avant son départ en tournée mais il fallait aussi qu’elle puisse récupérer un peu avant de se lancer dans l’arène. Parce que elle risquait de craquer avant la fin si elle était déjà fatiguée avant même de commencer.

Mais Livia était Livia et elle refusa mon conseil. Elle n’avait pas envie de prendre une pause… Je soupirai avant qu’elle ne me raconte que Monty Guerra, un de nos anciens collègues de classe, avait été son roadie du jour et qu’il s’était distingué, aujourd’hui, en faisant une overdose… J’roulai des yeux l’écoutant m’expliquer les détails. La dernière fois que j’avais vu Monty, c’était un commissariat parce qu’il avait vandalisé ma voiture. Après quoi, je n’avais vu que ses virements pour payer les dégâts. Je savais qu’il se shootait… Mais se shooter si tôt, c’était quoi l’intérêt ? Surtout que Livia ne manqua pas de me dire qu’il allait devenir père de famille le Monty ce qui me fit prendre un air choqué.

-T’es sérieuse ? Il est bien loin alors s’il se sent le besoin de devoir se shooté si tôt dans la journée. Il a un bon job et il va être père ! Je ne comprends pas pourquoi il se dit que tout foutre en l’air, c’est cool… Je plains sa petite amie.

Je ne souhaitait du malheur à personne. Hormis peut-être à Ward Fleming. Mais Monty… C’était qu’un paumé. Et je ne lui souhaitait pas d’avoir une vie merdique même si, lui, rêvait certainement que j’en ai une parce qu’il n’a jamais pu me piffer.

-J’espère qu’il s’en remettra mais il est con d’agir comme ça. Je comprends pourquoi tu as l’air aussi fatigué. C’est pas une façon de commencer sa journée, ça…

Je plaignais Livia autant que la petite amie de Monty…

C’est ensuite sur moi que Livia tourna la conversation.

-Ouais j’ai avancé…

Mais Livia porta alors son regard vers l’entrée parlant d’un colis que devait lui envoyé mon père. On avait rien reçu aujourd’hui mais je savais que Livia avait pas mal parlé à mon père concernant ses études et une travail qu’elle devait faire. Mais mon père ne m’avait rien dit au téléphone concernant ça. Il faut dire qu’il était tellement angoissé par cette histoire d’héritage que ça avait dû lui sortir de la tête.

-Heu… Non on a rien reçu. Enfin, pas encore… J’ai eu mon père au téléphone et il ne m’a pas parlé de ça. Il faut dire qu’il était trop occupé à m’expliqué qu’il s’était réconcilié avec ma grande sœur et que, du coup, il l’avait rajouté à l’héritage… Il pensait que j’allais lui en vouloir mais il ne lui offre que MTI et je t’avoue que ça m’arrange.

J’avais dit ça comme si c’était une anecdote. S’en était une pour moi. Un poids en moins sur les épaules, ça ne fait pas de mal. Et je n’avais aucune rancœur contre mon père. C’était sa fille aussi et je n’étais pas en guerre avec elle. A vrai dire, je la connaissais même très mal étant donné que ça faisait longtemps qu’elle et mon père ne se voyaient plus.

@ Billy Lighter

Avoir su que ma journée serait si peu productive, je serais resté chez moi ce matin plutôt que d’aller me prendre la tête avec Monty, dans un premier temps et d’ensuite me faire du mauvais sang pour lui suite à son overdose. Honnêtement, il y avait de ce genre de journée où j’avais l’impression d’aller de mauvaises surprises en mauvaises surprises. Heureusement qu’il n’y avait pas plus de vingt quatre heures dans une journée !

Julian m’accueillit et c’est au salon qu’on alla discuter.

Je lui racontais comment c’était déroulée ma journée, l’effet Monty ayant causé toute une commotion pour que ce soit le fait absurde du jour. Et je ne manquais pas non plus de révéler à mon mari que le grand champion de la journée allait en plus être père ! Comme moi, pouvoir se reproduire était vraiment donné à n’importe qui !

- C’est Monty, quoi ! Combien de fois l’avons-nous vu arriver complètement défoncer à l’école ? Pas étonnant qu’il ait perdu sa place dans le sport élite !

L’avait-il perdu ? Je n’en étais pas certaine mais c’est ce qui se disait sur lui. Monty Guerra avait perdu sa place parce qu’il n’était rien d’autre qu’un junkie illettré.

Julian ne lui souhaitait pas de malheur, tout comme moi-même si au début j’étais décidé à le faire virer de ma tournée. Après réflexion, j’en étais venu à me dire que ce n’était pas la solution et que je devais plutôt lui tendre la main pour l’aider à reprendre sa vie en main et si je ne le faisais pas pour lui, au moins pour sa petite famille.  

- Je voulais parler à mon père pour le virer de ma tournée mais quand je l’ai vu sur la civière, j’ai compris que ce n’était pas la chose à faire.

Ça donnerait en plus trop de munition à Monty pour me détester davantage.

Ensuite je questionnais Julian sur sa journée. Il devait la consacrer à ses études mais parfois les choses ne vont pas toujours comme nous le voulons. Je venais d’en faire l’expérience, d’ailleurs !  Dans la foulée, je coupais un peu Julian pour lui demander si, à tout hasard, je n’avais pas reçu un colis de la part de son père. Il devait m’envoyer des documents pour un travail que j’avais à remettre mais comme je ne voyais rien posé dans l’entrée ou même sur la table du salon, je concluais que mon beau-père avait oublier, encore.

- Je le rappellerai à l’ordre, encore.

C’était étonnant de voir à quel point il était étourdi pour un homme qui se devait d’être autant à son affaire. Je ne passais jamais de réel commentaire devant Julian, mais je n’en pensais pas moins. Son père était une caricature d’homme d’affaire.

Nous n’avions reçu aucun colis, donc mais Julian avait tout de même parlé à son père concernant son héritage. Évidement, j’étais maintenant très attentive à ce qu’il me disait et si au dehors, je restais complètement impassible, à l’intérieur, je bouillais de rage. Don Hughes avait décidé de déshériter Julian au profit de sa première fille qui revenait dans sa vie, tout bonnement.

- Carrie est une opportuniste si tu veux savoir mon opinion et ton père se fait avoir en prenant cette décision. Il aurait pu demander à une firme expert de t’aider dans l’administration de MTIm le temps que tu saches quoi en faire mais bon, c’est sa décision. Tant que ça reste dans la famille, je suppose que c’est tout ce qui compte.

Évidemment, l’idée ne me plaisait pas du tout mais je ne pouvais pas déballer mon plan à Julian, pas tout de suite. Je devrais changer de tactique et agir plus stratégiquement auprès de Don.

@ Billy Lighter

L’histoire qu’elle avait vécu, ce matin, en studio était aussi triste que pitoyable. En fait, c’était Guerra qui était triste et pitoyable à se shooter tôt le matin alors que, visiblement, sa petite-amie attendait un enfant. Je savais que Monty était irresponsable et que je le voyais mal élever un môme mais là, il remportait déjà la palme du pire père de l’année alors même que son enfant n’avait pas encore vu le jour.

Et Livia n’était pas étonné. Déjà quand on était à l’école, Monty se shootait. C’était vrai qu’il lui arrivait d’être défoncé en classe. Et Livia pensait bien que c’était ça qui faisait qu’il n’avait eu aucune chance d’être repris par une grande équipe de football contrairement à son meilleur pote, l’autre Monty.

-C’est vrai qu’il était souvent shooté. Surtout la dernière année… Mais lui prétend que c’est sa blessure au genou qui a ruiné sa carrière. Tu veux savoir mon avis ? Je crois que c’est une bonne excuse… Aucune équipe ne voudrait un drogué dans ses rangs.

Malgré tout, j’espérais qu’il allait s’en sortir. Je n’aimais pas Monty mais je n’étais pas du genre à souhaiter malheur aux autres. D’ailleurs, Livia était pareil parce qu’elle, apparemment, elle était prête à virer Monty de sa tournée mais pensait bien que ce n’était pas la chose à faire. Monty traversait, visiblement, un moment de crise et elle ne voulait pas l’enfoncer plus. J’haussai des épaules.

-Ouais. Peut-être que partir en tournée va le responsabiliser…

Ou pas. Nous verrons. En tout cas, si ça faisait en sorte que Livia ne culpabilise pas d’une façon ou d’une autre, c’était ça l’important.

Après ça, on changea de conversation parce que Livia disait attendre un colis de la part de mon père pour un travail qu’elle avait à faire pour ses études. Mais mon père n’avait encore rien envoyer… C’était son genre de faire trainer les choses ou de carrément oublier ce qui était une facette très agaçante de mon père en plus de sa lâcheté dont j’avais honte.

Mais Livia comptait bien le rappeler à l’ordre.

-Tu fais bien.

Sinon, il allait encore plus faire trainer… Je le connais.

Ce qu’il n’avait pas fait trainer, par contre, c’était de m’annoncer son changement dans son testament pour l’héritage. Un changement que je n’avais pas caché à Livia. Pour moi, je n’en avais que faire mais, depuis ce qu’il s’était passé avec l’enlèvement de Livia, j’avais décidé de ne jamais rien lui caché.

Et, étonnamment, la nouvelle qui était, pour moi, presque une chose bienvenue semblait enrager un peu Livia. Elle prenait ma sœur pour une opportuniste. Était-ce le cas ? Sans doute… Carrie avait de l’ambition. Ça, je le savais. Et je savais aussi qu’elle n’avait pas tellement aimé avoir été éjecté de l’héritage. Maintenant, est-ce que mon père se faisait avoir ? Peut-être… Carrie feintait peut-être sa réconciliation et endurait peut-être mon père pour obtenir ce qu’elle voulait… Mais est-ce que c’était réellement mon problème ? Pas vraiment. C’était l’entreprise de mon père, aux dernières nouvelles, et il en fait ce qu’il veut.

Du coup, j’haussai des épaules.

-L’avantage, c’est que je sais que Carrie éjectera Stanley. C’est lui qui a réussi à faire éjecté Carrie il y a des années d’ici. Et je dois t’avouer que voir Stanley déchanter m’amuser. Je l’aurais viré aussi, tu vas me dire, mais j’ai moins envie de MTI que Carrie. Et je n’ai rien contre elle. Maintenant, qu’elle soit un opportuniste, c’est pas un mal pour une femme d’affaire. Il faut l’être non ?

Stanley était le bras droit de mon père. Mais j'avais parfois l'impression que mon père faisait absolument tout ce que voulait Stanley.

Et si je pouvais éviter une guerre inutile entre moi et Carrie, ça m’arrangeait. MTI n’était pas dans mes ambitions…

-Puis, sincèrement, j’en aurais fait quoi ? Tu as une idée, toi ? Ça m’aurait couté du temps malgré tout, tu ne penses pas ?

Je la questionnais réellement. Qu’est-ce que j’aurais bien pu faire avec MTI… Hormis le céder à quelqu’un de moins légitime que Carrie. Parce que Carrie était peut-être une opportuniste mais c’était tout autant l’enfant de Don que moi.

@ Billy Lighter

La vie de Montgomery Guerra ressemblait à une mauvaise sitcom, comme celle que l’on voyait en fin d’après-midi et dont tu pouvais rater toute une semaine de diffusion sans manquer quoi que ce soit à l’intrigue. Ça revenait toujours à la même chose, soit se shooter et mettre le blâme de ses échez sur la faute des autres.

C’était de cette manière qu’il avait perdu sa bourse et ses chances de jouer chez les pros, bien qu’il disait que c’était la conséquence d’une blessure à un genou. Personne n’y croyait vraiment, à vrai dire, il n’y avait probablement que Monty qui se croyait lui-même. Je n’allais pas le plaindre pour ses malheurs, cependant, j’avais changé mon fusil d’épaule concernant l’avenir de Monty comme roadie sur ma tournée. Je ne voyais pas l’intérêt de frapper sur un homme déjà à terre.

- Je l’espère en tous les cas, surtout avec un bébé à venir ! Oh et tu sais ce qu’il a essayé de me blesser en me disant que tu ne voulais pas d’enfant, comme si c’était une grande révélation.

Si Monty avait voulu miner mon moral en me révélant un secret qui n’en était pas un, il avait raté sa cible. Ça démontrait cependant, combien pathétique il pouvait être.

Je m’intéressais aussi à la journée de Julian mais avant qu’il ne me raconte comment il avait occupé son temps, je lui demandais si à tout hasard son père avait fait livrer des documents pour moi et il me répondit par la négative. J’allais devoir rappeler mon beau-père à l’ordre ce à quoi Julian confirma que je faisais bien. Je n’avais pas peur de réprimander mon beau-père, je sentais même qu’à force, il commençait à manger un petit peu dans ma main. Je ne voulais pas prêcher d’assurance mais c’était l’impression qu’il me donnais. Je restais tout de même prudente, nous n’en étions qu’à la prémisse de mon plan pour mettre la main sur MTI.

Cependant, je ne m’attendais pas à ce que Julian m’annonce que Don avait décidé de donner les commandes de sa maison de disque à la demi-sœur de mon mari, une opportuniste qui revenait dans le portrait parce qu’elle flairait la bonne affaire !

Julian trouvait que cette solution fait beaucoup de sens alors que moi, je ne voyais pas du tout à situation du même œil ! Et ça n’échappa pas a mon petit mari qui me connaissait trop bien, depuis le temps et ça me fit tiquer, un peu à la Jimmy Reed.

Quoi de plus normal puisque je suis sa fille ?

- Alors laisse moi rectifier le qualificatif. Carrie est une profiteuse qui a flairé la bonne affaire. Elle ne veut rien de plus que de mettre la main sur le patrimoine familiale, patrimoine qui te reviens en totalité, Julian !

Et quand il demanda ce qu’il aurait bien pu en faire, de MTI, je me redressais et je pris ses mains dans les miennes pour le regarder droit dans les yeux.

- Aurais-tu oublié que tu as épousé une femme ambitieuse qui est entrain de suivre le cursus de droit des affaires ? J’aurais pu t’aider à administrer MTI. Julian nous en aurions fait notre bébé, notre projet à nous. Je ne t’en avais pas parlé avant mais imagine un peu ce que nous aurions pu faire ensemble ? Et puis nous aurions engagé des administrateurs digne de confiance.

Je lâchais d’une main celles de Julian pour caresser ses cheveux puis je me rapprochais pour l’embrasser. Je ne devais pas mettre d’empressement dans mes paroles mais rien ne m’empêchait de commencer à doucement placer les bases.

- Tu sais, Julian, je ne crois pas que d’avoir donné cette réponse à ton père si rapidement était la chose à faire. Tu pourrais lui dire que tu désire y réfléchir, au moins le temps que nous évaluions les possibilités. Ça nous engage à rien et il sera toujours temps de passer les commandes à Carrie ensuite. Ton père ne va pas prendre sa retraite la semaine prochaine. Il n’y a pas d’urgence. Et puis si MTI te revenais, il n’y aurait rien qui empêcherait Carrie de contrôler la boîte en ton nom. Pense simplement à ton empire familiale, Julian. Tu as toujours été là pour ton père. C’est mon opinion…

@ Billy Lighter

Je roulai des yeux quand Livia déclara que Monty, en plus d’être complètement shooté, avait tenté de blesser Livia en lui disant que je ne voulais pas d’enfant. J’avais parlé à Livia de ça il y a un temps déjà. Je ne voulais absolument pas avoir d’enfant. Je n’en ressentais ni le besoin, ni l’envie. Je préférais me centrer sur nous deux et sur nos carrières. C’était ça qui me passionnait. Ainsi, Monty avait fait un coup dans l’eau en essayant d’atteindre Livia là-dessus.

Malgré tout, j’avais quand même de la compassion pour lui et j’espérais qu’il s’en sorte. Rien que pour sa petite-amie et son enfant à naitre. J’espérais aussi que cette mésaventure lui serve d’électrochoc.

L’espoir fait vivre après tout et les miracles arrivent…

Ensuite, c’est à travers Livia qu’on en vint au sujet de mon père. Elle attendait un colis de sa part mais il n’était pas encore arrivé certainement parce que mon père faisait trainer les choses ou avait tout simplement oublié. Mon père avait pas mal de défaut à ce niveau et ça ne m’étonnait pas le moins du monde.

J’avais profité qu’on était sur le sujet de Don pour parler de son coup de fil et de ma sœur, Carrie, qui faisait maintenant partie de l’héritage. J’allais obtenir une bonne partie de la fortune alors que Carrie, elle, recevra MTI. J’avais montré à Livia que, dans un sens, ça m’arrangeait bien que je voyais bien que ça ennuyais Livia… Dans un premier temps, je crus que c’était parce qu’elle trouvait que Carrie était une opportuniste et qu’elle menait en bateau mon père. C’était peut-être le cas mais ça n’empêche que Carrie était autant le fille de Don que j’étais son fils et que s’il la mettait dans l’héritage ça me permettait de ne pas avoir à me préoccuper de MTI et d’éviter une guerre familiale bien emmerdante.

Mais mes dire ne semblaient pas calmer Livia que je vis tiquer devant mes questions… Je levai un sourcil alors qu’elle rectifia qualifiant ma sœur de profiteuse… Elle disait que le patrimoine des Hughes me revenait en totalité. J’haussai des épaules.

-Peut-être… Quoi que Carrie est autant la fille de Don que je suis son fils. Elle a longtemps travailler à ses côtés avant qu’ils ne se disputent pour des histoires liées à MTI, justement. Ils n’avaient pas la même vision des choses et m’est d’avis que Stanley a adoré les voir se disputer. Carrie n’aime pas Stanley non plus et si j’avais eu un intérêt à MTI, je crois que je me serais aussi disputé avec mon père sur le sujet.

Je fixai Livia.

-Maintenant qu’elle ait flairé la bonne affaire… Ouais, sans doute… Mais rien ne dit qu’elle n’est pas sincère, après tout. Je n’en sais rien.

Et je m’en fiche très sincèrement…

Mais pas Livia… Livia qui me parla de son cursus. Livia qui dit qu’elle aurait pu m’aider à administrer MTI. Je ne la coupai pas alors qu’elle disait que MTI aurait pu être notre « bébé »… Je n’avais aucune envie de m’ennuyer à gérer les affaires d’une maison de disque mais Livia, elle, semblait intéressée par ça. Mais il y avait un hic… Un gros hic. Mais je n’en fis pas part tout de suite.

J’entendais qu’elle aurait voulu la maison de disque pour nous deux… Elle caressai mes cheveux alors que je restai silencieux la fixant droit dans les yeux. Elle disait que j’aurais dû attendre avant de donner la réponse à mon père. Sauf que je n’avais pas mon mot à dire. S’il m’avait téléphoné, c’était par politesse pas pour me demander si j’étais d’accord.

Elle parla aussi de la possibilité que Carrie gère la boite en mon nom.

Quand elle eut fini, je continuai de rester silencieux avant d’afficher un petit sourire.

-Je ne savais pas que MTI te tenait tant à cœur… Je ne savais pas que tu avais l’ambition de l’administrer… C’est tes études qui t’ont donné cette idée ? Ou bien tu as décidé de faire ces études parce que tu avais déjà l’idée ?

Ou l’idée viendrait-elle d’ailleurs ? De quelqu’un d’autre ? Je ne suis pas stupide. Je sais que je suis marié à la fille de Jimmy Reed… Et c’est sans doute la première fois que je vois parler Livia comme une Reed.

-Mon père ne m’a pas téléphoné pour que je lui donne mon accord. Il l’a fait par politesse. Il est décidé à passer MTI à Carrie. Enfin, sauf s’ils se disputent à nouveau… Mais j’en doute. Carrie n’est pas stupide. Elle aussi est un femme d’affaire pleine d’ambition… Et si je parle à Carrie en lui disant que je garde MTI mais que je la laisse administrer, est-ce que ça sera assez satisfaisant pour toi ?

Est-ce que cette dernière question était teintée de reproche ? Un peu… Mais pas tant. En réalité, ça ne m’ennuyais pas que Livia administre MTI… Enfin, pas totalement.

-Et quels seraient très projets pour MTI ?

Une fusion avec BSC ? L’idée m’avait traversé la tête mais je la fis taire. Je savais que la relation entre Livia et son père s’était améliorés mais de là à voir un plan tordu, je ne pense pas. Livia n’est pas comme ça.

@ Billy Lighter

Monty devenait tout de suite mon intéressant là que Julian m’annonçait que son père avait décidé d’offrir MTI en héritage à Carrie, la demi-sœur de mon mari. Je qualifiais la jeune femme d’opportuniste avant de me raviser et de dire qu’en fait, c’était une profiteuse. Ça me semblait si évident que je ne comprenais même pas pourquoi Julian était zen avec la décision de Don.

- Je n’ai pas dit qu’elle ne méritait rien mais de là à lui confier MTI, je trouve ça gros. Elle a levé le nez sur vous et Don lui donne tout cuit dans le bec, je trouve ça fort, c’est tout.

Julian semblait lui vouloir donner le bénéfice du doute à Carrie et je ne comprenais pas pourquoi il pouvait être si clément là-dedans. Après tout, ça avait été longtemps que Don et Julian et ça me semblait juste normal que MTI qui représentait la plus grosse part du patrimoine familiale lui revienne.

- Il ne manquerait plus qu’elle ne soit pas sincère !

Je voulais faire voir à Julian ce qui était entrain de lui glisser entre les mains, ou plutôt entre nos mains parce que j’expliquais que nous aurions pu le faire ensemble, lui et moi et même que nous aurions pu laisser Carrie administrer ce qui aurait été un très bon compromis.

Julian n’était pas dupe et je voyais bien qu’il commençait à cogiter.  

- J’adore ce que je suis en train d’étudier et le temps que je passe avec ton père qui m’enseigne les bases du métier, j’avoue que ça m’a peut-être donné la piqûre. Et pour être tout à fait honnête avec toi, l’idée m’est venu quand ils nous ont parlés de stage et que ton père m’a ouvert les bras.

Le temps n’était nettement pas venu pour dévoiler à Julian les intentions que Jimmy et moi avions en têtes. Ça ne ferait de mal à personne quand ce sera fait. Au contraire ! MTI fusionnée à BSC ne fera que gagner en notoriété parce qu’en ce moment, Don avait déjà la tête ailleurs et un de ses deux pieds avait franchi la barrière menant à la retraite.

Puis Julian me ré expliqua que son père ne lui avait pas demandé son avis, qu’il n’avait fait que lui faire part de sa décision et en dedans de moi, ça me faisait rager. Je ne comprenais pas pourquoi, parfois, Julian pouvait ne pas penser à long terme. Il ne voyait que ses voitures comme s’il n’y avait que ça dans la vie. Il me voyait mener mes études et ma carrières de front, et sans dire qu’il ne faisait pas autant d’efforts, car ce n’était pas le cas, je ne le sentais pas autant déterminé.

- La question n’est pas de savoir si c’est satisfaisant pour moi ou non. Je te donnais mon opinion Julian. C’est ton héritage, ta famille, vos problèmes.

Il ne fallait pas non plus qu’il croit que je tentais tout pour mettre mon grain de sel dans leur histoire de famille. Je sentais bien que ça commençait à l’énerver, en tous les cas, c’est ce que je ressentais.

- Je licencierais Stanley, la firme comptable qui fait du gros n’importe quoi, je ferais une mise à jour dans la façon de procéder à l’interne et je ferais surtout en sorte que MTI devienne la référence en matière de management. Mais ça, c’est qu’un fantasme d’étudiante qui a eu entre ses mains des fiches comptables et qui a grandit avec de la musique dans les oreilles à longueur de journée.

Je passais ma main dans mes cheveux pour les lisser entre mes doigts puis je souris à Julian.

- Ça ne risque pas de m’arriver de vivre ce que tu vis un de ces jours ! Il est clair que Jimmy ne pensera jamais à moi pour quoi que ce soit. J’crois que le plus que je pourrais espérer c’est la maison qui appartient à BSC ou peut-être une meilleure place de stationnement. J.R. recevra tout parce qu’il a quelque chose entre les jambes que je n’ai pas !

Ce n’était pas tout à fait vrai mais pas tout à fait faux non plus. Je ne m’attendais pas à ce que Jimmy ose me placer sur son siège, pas une femme ! À moins qu’il ne casse sa pipe avant ma mère et que cette dernière aurait eu en lègue quelques pouvoirs mais encore là, je doutais que ça n’arrive.

- De toute façon, ce n’est pas pour demain. Nos parents ne vont pas tout nous céder prochainement alors aussi bien continuer de travailler si nous voulons manger demain !

C’était une expression d’Abuelo. Il disait souvent ça pour nous motiver à mettre le nez dans nos livres pour étudier plus fort.

@ Billy Lighter

Je n’aurais pas imaginé que de parlé de l’héritage de mon père anime autant Livia… Le fait était qu’elle prenait ma sœur pour une profiteuse et qu’elle trouvait ça inconscient de la part de mon père de donner les rennes de MTI à quelqu’un qui n’en avait plus rien n’à faire de notre famille ces derniers années. J’haussai des épaules à ça.

-Ça reste sa fille…

Puis, rien ne disait que Carrie n’était pas sincère. Je la connaissais mal… Je ne pouvais pas juger. Mais s’il s’agissait bien d’hypocrisie qu’est-ce que ça changeait, finalement ? Il fallait être un peu hypocrite pour diriger une boîte comme MTI, non ? Mon père l’était… Ma sœur l’était certainement. Mais ça ne changeait rien au fait que c’était à mon père que revenait la tâche de choisir à qui il léguait tout ça… Je trouvais logique que Carrie empoche une partie des gains. Je préférais que ça se fasse comme ça que d’avoir une guerre intra-familiale.

Livia s’exclama disait qu’il ne manquerait plus que ma sœur ne soit pas sincère. J’haussai, à nouveau, les épaules.

C’est là que Livia me fit part de son envie d’administrer MTI… C’était pour ça, en fait, qu’elle était tant animée par la nouvelle. Je n’avais aucune idée qu’elle avait ces ambitions-là. J’apprenais ça à l’instant. Et je me demandais bien ce qui lui avait donné cette envie. Je savais qu’elle était à fond dans ses études et c’est peut-être ça qui lui avait donné envie. Je n’étais pas totalement loin du compte même si c’est son expérience sur le terrain auprès de mon père qui lui avait donné le virus. C’est d’ailleurs chez MTI qu’elle fera son stage donc je voyais bien où allait son résonnement.

Est-ce que je doutais de ses paroles ? Pas du tout. J’avais confiance en Livia et elle n’était pas du genre à m’inventer des histoires. Notre relation, surtout depuis qu’elle avait été enlevée et qu’on avait traversé une crise, était basé sur l’honnête. Alors, je la pensais honnête.

-Je ne savais pas que ça te passionnait à ce point…

Est-ce que ça changeait mon avis sur MTI et l’héritage ? Peut-être bien… Mais ça ne changera pas la décision de mon père car il ne m’avait pas téléphoné pour me demander mon avis. Il l’avait fait pour me prévenir et ne pas me prendre en traitre. Il l’avait fait pour se rassurer aussi. Don détestait être détesté… C’était son défaut. Il manquait de confiance en lui ce qui faisait qu’il se faisait souvent bouffer par les autres.

C’est un peu, je dois l’avouer, pour me moquer du fait que Livia prenait tout ça très au sérieux que je demandai si c’était suffisamment satisfaisant si Carrie administrait un MTI qui m’appartenait mais elle répliqua simplement qu’elle ne faisait que donner son opinion.

-Je vois…

Et elle l’avait donné avec pas mal de ferveur ce qui me fit lui poser la question de savoir ce qu’elle ferait si jamais elle était en charge de MTI et je l’écoutai attentivement me parler de Stanley, de la firme de comptable. Bref, de tout ce qu’elle améliorerait avant de concéder que tout ça n’était qu’un fantasme d’étudiante. J’haussai des épaules.

-Ce n’est pas une mauvaise idée. Stanley ne pense qu’à Stanley… Il est un problème chez MTI. Mais ce problème disparaitra quand mon père prendra sa retraite.

Parce que ça soit moi, Livia ou Carrie, on était tous d’accord de le virer alors il ne fera pas de vieux os. D’ailleurs, Don aurait bien pu léguer tout à Stanley. C’est la preuve qu’il avait encore sa tête sur ses épaules, mon père.

-Et MTI est une référence en matière de management. N’oublie pas que Timmy Evans a gagné un AMA… Il est réputé comme manager et d’autres comme Samantha Ricci ont aussi eu leur reconnaissance dans les magazines spécialisés. Donc, MTI me semble au top. A ce niveau, ils me semblent bien meilleur que BSC.

Était-ce une pique ? Un peu… D’ailleurs, Livia ne tarda pas à dire que ce qui m’arrivait avec MTI ne lui arrivera pas avec BSC car c’est son petit frère qui en héritera. Parce que Jimmy Reed gérait son héritage comme une monarchie à l’ancienne.

-Ça, je m’en doute… Bien que si ton père vient à mourir demain, je doute que J.R. puisse gérer les choses. Il ne sait même pas parler.

Je rigolai un peu en disant ça.

-Mais bon, je ne suis pas dans le tête de Reed. J’imagine qu’il a un plan pour chaque scénario le connaissant.

Qui héritera des Los Diablos ? Mais je ne nous emmenais pas dans ce terrain-là sachant très bien qu’il était miné.

Livia finit par dire que tout ça n’était pas pour demain… Je rigolai un peu à sa réflexion sur le fait que, en attendant, on doit bien travailler pour manger demain.

-Je travaille parce que ça m’amuse. Pas parce que c’est une nécessité.

Mon père me donnerait tous l’argent que je voulais. D’ailleurs, il le faisait. Sans son argent, je n’aurais pas pu commencer à lancer mon projet de marque de voiture. Je souris alors à Livia.

-Je parlerais à mon père… Je lui dirais de bien réfléchir et de ne pas oublier qu’il te forme à ça… Mais c’est tout ce que je peux faire. Au pire, tu pourras m’aider avec ma marque de voiture, non ? C’est aussi un truc à gérer.

Je lui volai un baiser après avoir dit ça espérant que ça lui convienne.

@ Billy Lighter

Carrie était la fille de Don, malgré tout ce qui avait pu se passer entre eux. C’était l’argument de Julian et je ne le contestais pas, ça ne valait pas la peine, cependant, ça ne m’empêchait pas de penser que fille ou non, Carrie ne méritait pas la fleur que lui offrait Don. Sa fille aînée était une opportuniste et une profiteuse qui avait pressenti qu’un héritage substantiel lui glissait de sous les pieds. Je ne voyais pas comment expliquer autrement que, soudainement, Don ait pu penser passer les commandes de MTI à Carrie, le moment venu.

J’avais un plan avec Jimmy et je n’allais pas le perdre des yeux pour un petit changement de programme. Au contraire, c’était l’occasion de planter quelques bases, même si j’eu un peu l’impression que j’éveillais des doutes chez Julian.

Alors, dans un soucis de semi-transparence, je lui avouais que j’avais l’œil sur l’administration de la boîte de son père, que le déclic c’était fait lorsque j’avais entrepris un stage en entreprise parrainé par Don lui-même et que ça m’avait donné envie d’en prendre soin avec Julian qui semblait assez à l’aise avec mes explications.

- Je ne m’embarrasserais pas d’étude du droit des affaires si c’était pas une passion. Je me contenterais de chanter ce qui est déjà assez absorbant. Mais tu me connais ? J’aime avoir plus d’une corde à mon arc et avoir plusieurs projets.

C’était mon opinion, du m oins c’est ce que je lui disais, sur ses histoires de famille. Il m’en avait parlé et je m’étais exprimé, peut-être avec un petit peu trop de ferveur. Et quand Julian demanda comment je ferais les choses, moi, si c’était moi qui dirigeais la boîte, je validais premièrement l’intention qui semblait commune pour tout le monde, celle de virer Stanley. Il était loin d’être irremplaçable.

Julian fut piqué et pas qu’un peu, ensuite parce que j’avais dit vouloir faire avec MTI et il défendit l’entreprise familiale en se basant sur les prix remportés par Timmy Evans et Samantha Mancini. Je ne pouvais pas le contredire là-dessus mais niveau finance, et même sans avoir vu les livres de BSC, j’étais presque certaine pour ne pas dire totalement certaine que MTI ne roulait pas à plein régime. Il y avait largement de la place pour restructurer avec l’argent qui dormait dans les coffres. Don voulait en faire quoi ? Attendre que ce soit plein avant de se décider de le réinvestir pour faire fructifier ses affaires ?

- MTI a les moyens d’acheter toutes les petites boîtes de management qui grapillent beaucoup de talents et qui abritent des manager avec beaucoup de potentiel. Ça ferait mal à d’autres grandes boîtes de production, BSC pour ne pas la nommer.

Si je prétendais vouloir nuire par la bande à l’entreprise de mon père, ça pouvait juste flatter un peu plus Julian dans le bon sens de son poils. Puis j’usais d’un peu d’humour en disant que de toute façon, la question ne se posait même pas puisque je n’avais pas, aux yeux de Jimmy, ce qu’il fallait pour prendre sa place et que j’étais exclu de toute course à l’héritage dans ma famille.

- Mon père aura fort probablement mandaté son avocat pour chapeauté une tutelle au nom de J.R. qui fera équipe avec ma mère mais elle n’aura pas son mot à dire, tu verras. Enfin, tu verras si ça arrive, je ne souhaite la mort de personne !

Surtout pas celle de Jimmy avec qui je commençais à connecter doucement.

Je voulu clore le sujet en disant qu’en attendant que les dés de l’avenir ne soient lancés, il fallait bien travailler pour manger, une expression qu’affectionnait mon défunt grand-père et Julian me fit la remarque que pour lui, travailler était un passe-temps puisqu’il n’avait pas la peur de manquer de bacon dans le réfrigérateur.

- Nous avons de la chance d’être où  nous sommes… C’est pas comme tout le monde.

Comme Monty qui avait peut-être eu son congé de l’hôpital et qui devait expliquer à sa copine qu’il préférait se droguer que de travailler. Être à la place de la fille, je remettrais sérieusement mon couple en question, à moins qu’elle ne soit aussi tête folle que le père de son bébé !

Puis Julian m’affirma vouloir parler à son père et lui proposer de bien réfléchir sur ses intentions en mentionnant qu’il me formait pour diriger. Je lui répondis d’un large sourire qui ne se fana pas quand il ajouta que, dans le pire des cas, je pourrais l’aider avec sa marque de voiture. Ça n’avait aucune chance de m’intéresser, le monde automobile mais je l’enlaçais et je l’embrassais.

- Tant qu’on a un projet ensemble, je serai heureuse !

Il m’embrassa à son tour puis après un moment blottis contre lui, je brisais l’étreinte en douceur et proposais d’appeler pour de la pizza.

- Je meurs de faim !

@ Billy Lighter