Mon année scolaire est en péril ! Moi qui pensais bien en avoir repris le contrôle. Il semblerait que non et je croule sous les devoirs à remettre, les examens à réviser, mes notes à mettre au propre parce que je ne m’y retrouve plus nulle part ! C’est tellement frustrant, d’autant plus que Julian n’a pas ce problème là lui, tout va bien de son côté, si bien qu’il est sortit avec Arthur, Tyler et Jess et que moi, je suis resté à la maison pendant que mon mari s’amuse aux arcades avec nos amis. Je trouve ça si injuste ! Il avait pourtant promit de ne pas me laisser tomber, que nous allions nous aider mutuellement pour obtenir notre fichu diplôme en même temps.

Nous sommes en avril et je n’ai même pas encore trouvé ma robe pour le bal alors que Jess me décrivait la sienne hier soir au téléphone et que même, elle était assorti aux détails du costard qu’allait porter Tyler. C’est étrange, j’étais certaine que c’était avec Arthur qu’elle se présenterait au bal. Elle a bien le droit d’y aller avec qui bon lui semble, l’important c’est que nous y soyons tous ensemble.  

Je tournais les pages de mon manuel de mathématique sans rien y comprendre, pourtant j’ai passé des heures à bûcher là-dessus avec Jack et ça me semblait si clair quand il était avec moi mais ce soir, il est sortit avec Brooke et Jesse, c’est la soirée des sorties, il faut croire ! J’aurais peut-être dû m’accorder une pause et me changer les idées de cette manière, peut-être qu’à mon retour j’aurais compris l’incompréhensible ! Ça fonctionnait souvent, prendre du recul et revenir à tête reposée.

Sauf que j’en ai tellement à faire que si je commence à m’octroyer des pause, je n’aurai pas fini avant l’année prochaine, aussi bien dire adieu au diplôme cette année et recommencer l’an prochain. Daniele Ricci en serait rouge de colère, lui qui a déjà planifié un tas de truc qui n’attendent uniquement que j’ai mon diplôme en poche pour se concrétiser !  J’en ai presque les larmes aux yeux tant je croule sous la pression. Mathématique, chimie, anglais, histoires, sciences de la nature…  je ne sais plus où donner de la tête et plus je tourne les pages de mon cahier de notes, plus j’ai la nausée et…  ce putain de téléphone qui passe son temps à sonner et quand je réponds, il n’y a jamais personne pour y répondre !

- Je n’y arriverai jamais ! avouais-je en larmes.

Ma fierté étai plus forte que cela, je pouvais le faire si je me retroussais les manches et que je donnais un petit coup de collier de plus ! Je devais le faire, pour que Julian soit fier de moi et mamita aussi et mon père, tous mes pères et pour montrer à Ricci que je n’étais pas une gamine qui croulait sous la pression.  Je suis une battante, je peux et je vais y arriver.

J’ai juste besoin d’un petit remontant. Un café bien fort, un shot d’alcool ou une ligne de coke ! Dans un cas aussi désespéré que le mien,  seule la dernière option était envisageable et c’est ce que je fis, ouvrant mon sac à dos et en sortant une petite fiole  et me fit une ligne de coke que je sniffais d’un trait.  La drogue eu un effet instantané et je me remis très vite au travail abatant  mes devoirs les uns après les autres et j’eu même le temps de commencer ma recherche  en science.  Elle n’était pas due pour tout de suite mais si je pouvais prendre de l’avance, ce serait super !

Je n’entendais même plus le téléphone sonner, là que mes travaux étaient terminés, je frottais le carrelage de la cuisine pour qu’il soit d’un blanc impeccable  et ensuite, j’allais laver toutes les fenêtres parce que Julian m’avait hurlé dessus ce matin en disant qu’ils étaient sales et qu’on ne voyait même plus au travers.  Mais je ne pouvais pas tout faire en même temps !  Surtout que là,  ce n’était plus le téléphone qui sonnait mais le carillon de l’entrée ! J’allais devenir folle et je m’essuyais le nez parce que j’avais sniffé encore de la coke et qu’à force, j’avais toujours la sensation d’avoir la goutte au nez ! Je jetais l’éponge dans le sceau et je me levais pour aller ouvrir la porte.

Je me figeais d’effroi en découvrant que Ward se tenait devant moi avec un sac de coke dans une main et un flingue dans l’autre.

- Non…  !!!

Je passais mes mains dans mes cheveux  avant de tourner les talons, le laissant là, la porte grande ouverte et de me rendre à la cuisine et de m’y assoir en me répétant que tout irait bien, ce n’était qu’une transaction comme une autre. Sauf que… je lui devais un paquet de fric et qu’il m’avait dit que cette fois, si je ne le payais pas, il n’hésiterait pas à me descendre !

- Je n’ai pas ton argent mais… j’ai mieux !

Oui ! J’avais beaucoup mieux ! Alors je me levais et lui fit un geste du doigt pour qu’il me suive jusque dans le garage. Julian avait terminé sa nouvelle voiture et il avait obtenu toutes les certifications pour lancer ce tout nouveau modèle. Ça allait valoir une fortune, de posséder le crédit ! Et j’allais lui céder les droits et en échange, Ward effacerait ma dette.  Et même, en faisant ça, j’aurais limite un crédit de consommation à vie parce que Julian  pouvait empocher des millions avec ça ! Mais en arrivant au garage, je trouvais Julian entrain de faire l’amour avec Melody Summers, sur la banquette arrière de la voiture. Chez nous, dans notre garage ! Pas encore ! Il ne pouvait pas me faire ça, encore ! Non… ça ne pouvait pas être vrai ! Mais le rire de Ward derrière moi  me confirma que je ne rêvais pas et je me retournais, poussant  Ward à deux mains dans le torse pour qu’il dégage de mon chemin et je couru jusque dans ma chambre à coucher, où Josh Smith m’y attendait et avant même que je n’eu le temps de le réaliser, il venait de me tirer une balle dans la tête.

- AAAAAAAAAAAAAAAAAAARGH !

Je me réveillais, en sueur, mes cheveux collés  de travers sur mon visage, mes épaules et mon dos et mon cœur battait si vite que je craignais qu’il ne finisse par sortir de ma poitrine et finir sur le sol de ma chambre.  Mon cri de peur avait réveillé Julian qui ne semblait pas aussi confus que moi.

- Je… J’ai encore fait un mauvais rêve.

J’en faisais tellement souvent depuis quelques temps alors que ce devrait être le contraire ! Je n’en avais fait aucun à l’hôpital, ni même après et maintenant que ma vie était au beau fixe, tout le contraire de mon rêve en fait, me voilà aux prises avec d’horribles cauchemars qui se ressemblaient tous. Julian était ignoble avec moi, il me trompait, Ward était mon pusher et Josh Smith y faisait une apparition. Rien ne se déroulait toujours de la même manière mais en gros, c’était toujours le même pattern.

Je me retournais pour prendre mon verre d’eau laissé sur ma table de nuit et en bu une grande gorgée après avoir dégagé mon visage de mes cheveux.

- Il était pire que tous les autres, celui là ! Pour une fois, mon père et ma mère n’y étaient pas, c’est au moins ça.

Ils arrivaient que je les imagine sous les traits du Diable et de sa maîtresse, comme quoi !

- Je vais devenir folle, j’ai peur de dormir, chaque nuit c’est la même histoire !

@ Billy Lighter

Plus les jours passaient et plus tout redevenait plus ou moins normal. Même si le spectre de ce qu’on avait vécu, Livia et moi, restait toujours à planer au-dessus de nous, on allait quand même de l’avant avec nos projets respectifs même si le premier était de réussir notre année ce qui, avec notre retard, n’était pas une mince affaire.

Mais on y travaillait. Livia bossait dur et je l’y aidais quand j’arrivais, moi, au bout de mes devoirs. Il faut dire que l’école nous soutenait. Ils savaient tous que l’année a été un enfer pour nous et ils ont tout mis en place pour qu’on puisse être soutenu. Sans compter Brooke qui nous aidait elle aussi.

Bref, on avait tout ce qu’il nous fallait pour pouvoir avancer. Et on reconstruisait doucement notre relation. Pourtant, les démons n’étaient jamais bien loin. Et ils revenaient souvent nous hanter les nuits. Parfois, je gardais les yeux ouverts des nuits entières. Parc que, même si on avait sécurisé la villa au maximum, j’avais toujours l’impression que Yang ou Ward allaient surgir de la grande fenêtre de notre chambre. C’était stupide… Je me sentais stupide. Mais c’était plus fort que moi. Tant que je ne serais pas sûr qu’on sera définitivement débarrasser d’eux à travers la mort ou la prison, j’ai bien l’impression que je ne serais jamais tranquille.

Et quand ce n’était pas moi qui ne dormais pas, c’était Livia qui faisait des cauchemars tous plus horrible les uns des autres. Des cauchemars où tous les acteurs de son traumatisme étaient présents pour venir la torturer.

Et tout ça nous fatiguait… Ce qui n’aidait pas vraiment à ce qu’on soit concentré, la journée, sur nos études.

Au point que, ce soir, on était allé au lit tôt tellement on était exténué. Il n’était même pas 21h, je pense… J’étais tellement fatigué que je me suis endormi tout de suite. Pour une fois, je n’allais peut-être ne pas me réveiller avant demain matin. Il le fallait… Sinon, j’allais commencer à devenir complètement fou.

Et, alors que je m’attendais à ce que les rayons du soleil soit la seule chose qui me réveillent, ce fut un grand cri qui m’arracha d’un coup de mon sommeil. Je sursautai me mettant, d’un coup, assis dans le lit. J’avais les yeux grands ouverts et la première chose que je regardai ce fut la fenêtre.

Mais il n’y avait personne à part, de l’autre côté, la mer qui était calme. Non, ce qui était agité, c’était Livia qui était en sueur. Mon regard se tourna, d’un coup, vers elle alors qu’elle murmura, presque essoufflée, qu’elle avait encore fait un mauvais rêve. Ma respiration, aussi, s’était emballée alors que je la regardais d’un air inquiet.

-Encore…

C’était de plus en plus souvent. Je ne comprenais pas pourquoi les choses étaient pires maintenant qu’avant… C’était inexplicable autant pour moi que pour Livia.

Elle but un grand verre d’eau alors que me respiration se calma. Elle disait que son rêve était encore pire que les autres et ça même si, cette fois, ces parents n’y étaient pas… J’avais entendu des tonnes de version de ce rêve… Les acteurs étaient souvent les mêmes… Tout partait de son enlèvement, ça ne faisait pas de doute.

-Pire ? Pire dans quel sens ?

Je me tournais vers elle entièrement et quand elle craqua un peu en disant qu’elle allait devenir folle, je la pris dans mes bras pour la serrer contre moi.

-Ça va aller Livia… Je… Tu penses qu’il faudrait en parler à quelqu’un ? A Brooke ou Jack ? Ou bien… Peut-être à un médecin ? Qu’est-ce qui a déclenché ces rêves ? Tu ne les faisais pas avant…

J’essayais de l’aider et de trouver un moyen de l’aider. Parce que, si on voulait retrouver complètement une vie normale, il fallait qu’on s’entraide.

@ Billy Lighter

Depuis quelque temps, chaque nuit, je faisais plus ou moins le même horrible cauchemar. Je dis plus ou moins parce que l’histoire reste la même mais il arrive qu’il s’y ajoute de nouveaux personnages ou que d’autres n’y figure pas comme ce fut le cas ce soir pour mon père et ma mère. Yang aussi, était absent ce soir et je ne vais pas m’en plaindre, par contre, ce qu’il y avait de différent, c’est que j’ai rêvé de Josh Smith.

Je m’étais assise dans le lit, après avoir hurlé de frayeur puis, pour me ressaisir, j’avais bu une longue gorgée d’eau. Julian était tout aussi épuisé que moi alors qu’il subissait mes cauchemars puisque chaque fois je le réveillais en hurlant.

- Je suis désolée ! lui répondis-je alors qu’il marmonnait d’une voix encore endormi encore?

Je fus tenté de lui répondre que je ne le faisais pas exprès, mais je sais qu’il ne me le disait pas non plus comme dans un reproche.

- Pire dans le sens où… Josh Smith me tirait une balle dans la tête à la fin, plutôt que Yang ou Ward… Pourquoi il était dans mon rêve lui ?!

Si je me mettais à rêver à tous les types un peu louches louchent qui m’ont un jour ou l’autre effrayé, nous ne sommes pas sortis de l’auberge ! Je devrais me mettre à rêver à Sylvio qui a abusé de moi ou les connards de mon lycée à Tijuana qui prenait plaisir à harceler toutes les filles.

J’aimerais pouvoir entrer dans ma tête et appuyer sur le bouton reset , remettre le compteur à 0 et oublier tout ce qui m’a fait du mal… ou peut-être pas l’oublier puisqu’on grandit en apprenant des bonnes comme des mauvaises expériences mais ne plus le laisser s’introduire sournoisement dans mon existence.

- C’est comme si le karma s’est dit ‘’Tient, elle semble aller mieux, allons donner un coup de pied dans le nid de guêpes!’’  c’est impossible…

Tout recommençait à bien aller ! Ma relation avec Julian se rebâtissait tranquillement, nous retrouvions notre petite vie d’avant, j’avais ma carrière et mes études bien en mains, il y avait quelque chose qui se développait avec mon père, ma mère était  heureuse et il n’y avait rien de brisé entre Jack et moi depuis que j’avais changé de manager.  Je devrais rêver  en couleur et avec des étoiles, pas faire des cauchemars !

Je craquais, petit à petit, le manque de sommeil, la peur d’aller au lit qui s’installait, même, tout ça affectait de plus en plus mon moral et à force, ça allait finir par me faire péter un câble.  Julian passa ses bras autour de moi et je me laissais aller contre lui, épuisée que j’étais.

- Je n’en sais rien… un médecin peut-être… un psychologue ? Ou Jack, peut-être bien aussi, oui.  Il sait toujours trouver les mots avec moi.

Et Julian demanda qu’est-ce qui avait bien pu déclencher mes mauvais rêves puisque je n’en faisais pas avant. Quand je suis sortie de l’hôpital, il aurait été normal que je sois hanté par tout ce que je venais de vivre, alors pourquoi était-ce maintenant que tout allait pour le mieux?

- je n’en sais rien…  Si au moins je le savais…  Je n’arrive même pas à réfléchir pour comprendre, ma tête va exploser.

Il y en avait trop… le rattrapage scolaire en plus de la matière actuelle, la préparation du bal, mes nouvelles compositions, mes nouveaux projets, la peur de croiser Ward quelque part, ma relation avec Julian que je ne voulais pour rien au moindre voir faner… C’était peut-être ça en fait, le problème. Il y avait trop de tout.

J’allongeais mes jambes dans le lit et posais ma tête contre l’épaule de Julian.

- Si nous partions ? Un week end juste toi et moi. Loin d’ici, de nos familles, de nos amis… Juste toi et moi, qu’est-ce que tu en penses ? Une petite pause, peut-être que ça ne nous ferait pas de mal.

@ Billy Lighter

Les cris de Livia me réveillèrent en sursaut. Elle s’excusa d’un seul coup… Elle n’avait pas vraiment à s’excuser. Elle n’y pouvait rien si ces cauchemars étaient horribles. Parce que je savais qu’ils l’étaient parce qu’elle me racontait chaque fois ce qu’il y avait dedans… Et chaque fois, ça semblait être lié à son enlèvement.

Comme aujourd’hui où c’était pire… Pire parce qu’il y avait eu Josh Smith. On ne l’avait plus jamais vu depuis l’Australie et, pourtant, il venait de resurgir dans le cauchemar de Livia. Je la regardai d’un air inquiet.

-C’est toutes tes peurs qui remontent à la surface…

Parce qu’on n’avait jamais su qui était réellement Josh Smith… Si ça tombe, lui aussi travaillait pour Ward. A force de réfléchir et de me faire des scénarios, je n’arrivais plus à savoir ce qui pouvait être le plus proche de la vérité.

Le truc que ni Livia, ni moi m’arrivions à comprendre c’était le : « pourquoi maintenant ? ». Parce que ça faisait des mois que Livia était sortie de l’hôpital… Elle n’avait aucune réponse à ça hormis le karma. Je soupirai. Je ne savais pas quoi faire pour l’aider à part la réconforter par des gestes. Elle se laissa aller contre moi alors que je proposai l’idée de voir quelqu’un… Quelqu’un de confiance ou bien un médecin. Livia proposa le psy mais n’était pas sûr de l’idée, elle pensa à Jack aussi…

-Peut-être commencer par Jack… Et puis, si ça ne va pas, oui, peut-être un psy.

Ils étaient là pour ça, non ? Pour aider les gens avec leurs traumatismes. Alors, je crois que c’était peut-être une idée parce que, on n’en pouvait plus… On manquait réellement d’heures de sommeil et ça risquait de détruire tout ce qu’on avait recommencé à reconstruire.

Quant à ce qui aurait pu déclencher ses cauchemars, Livia n’en avait strictement aucune idée. Elle n’arrivait même plus à réfléchir. Je passai une main dans ses cheveux ne sachant plus vraiment quoi dire pour la réconforter.

Je caressai toujours ses cheveux alors qu’elle posa sa tête sur mon épaule. Et elle eut, soudain, une idée. Celle de partir. Juste nous deux. Un week-end. Loin de L.A. et de tout ce qui nous faisait peur ici.

C’était peut-être une bonne idée. J’hochai de la tête.

-Je pense que ça ne coute rien d’essayer. Ça nous fera peut-être du bien. Etre loin d’ici.

Loin de tout. Je souris.

-En plus, on doit encore fêter nos 1 ans. C’est l’occasion. Où est-ce que tu aimerais partir ? Les Bahamas ? L’Europe ?

J’étais prêt à partir partout sauf en Australie. L’Australie nous rappellerait Josh Smith.

-Mon père a une villa aux Bahamas… C’est proche de la mer. C’est un endroit tranquille. Mais on peut aussi partir partout ailleurs. On ne manque pas d’argent.

Je n’en manquais jamais. L’argent ne sera jamais un frein pour moi. Je dépensais, en général, sas compter.

@ Billy Lighter

Julian disait vrai en prétendant que mes peurs remontaient toutes et en même temps.  La question était de savoir pourquoi. Tut allait bien en ce moment, ne devrais-je pas rêver en couleur ? Je détestais me sentir comme ça, épuisée physiquement et moralement, craindre d’aller au lit car je ne savais jamais ce qui allait m’attendre au tournant et ce, malgré que je faisais de mon mieux pour me mettre en de bonnes dispositions. Je faisais de la visualisation, j’allais marcher le long de la plage, respirer l’air salin, me vider la tête, je prenais des bains relaxant avec des huiles de lavandes.  Rien de tout ça ne rivalisait avec mes cauchemars.

La solution était peut-être d’en parler à quelqu’un, autre que Julian. Une personne en qui j’avais placé une confiance à toute épreuve. Jack saurait m’écouter mais je doute qu’il puisse entrer dans ma tête et débrancher le câble de connexion des mauvais rêves.  Un psy le pourrait mais je n’avais pas forcément envie de m’ouvrir à un inconnu.

- Je passerai un coup de fil à Jack demain.

Et si ça ne fonctionnait pas avec lui, il serait toujours temps de consulter un spécialiste.

Il y avait aussi l’option de s’en aller, le temps d’un week end, juste moi et Julian et ne penser à absolument rien de ce qui nous a préoccupé ces derniers temps. Et Julian me rappela ce que je lui avais moi-même rappelé il n’y avait pas si longtemps de cela. Nous fêtions notre premier anniversaire de mariage, il fallait le souligner.

- Oh, les Bahamas ! J’adorerais ça et si ton père a en plus une maison là-bas, nous n’aurons pas besoin de chercher un hôtel qui correspond à tes critères.

J’imaginais que la maison de m on beau-père dans les Bahamas devait répondre aux exigences de Julian en matière de propreté, de configuration, d’organisation, de tout ! Je ne voulais pas devoir chercher  un hôtel et devoir demander qu’on change les draps, qu’on retire des peintures de sur les murs et je ne sais plus quoi d’autre. Notre week-end devait être idyllique.

Je m’étais blotti contre Julian et j’espérais que, comme après chaque cauchemar, je puisse retrouver un peu de quiétude dans les bras de mon mari et dormir paisiblement le reste de la nuit. Seulement, l’image de Josh Smith pointant sur moi son arme restait bien gravée dans ma mémoire au point où, en regardant vers les portes vitrées de notre chambre devant lesquelles les rideaux étaient tirés, je frissonnais.

- C’est un peu con à dire mais en ce moment j’ai beaucoup plus peur de Josh Smith que de Ward ou de Yang. Pourtant, il n’a fait que nous suivre et nous parler alors… je ne comprends pas…

Il n’y avait rien à comprendre. Tout ce que je venais de vivre avait ouvert un truc en  moi, libérant toutes mes peurs, toutes mes craintes, tout ce qui pouvait m’angoisser et Josh Smith en faisait partit.

- Je deviens folle… je ne sais pas pourquoi je cherche des explications, ailleurs. Je suis plus forte que ça pourtant !

Ouais, ces vacances aux Bahamas allaient vraiment me faire du bien !

@ Billy Lighter

Livia n’en pouvait plus de ses cauchemars et je n’en pouvais plus de la voir souffrir comme ça. On cherchait des solutions sans vraiment savoir si elles conviendraient ou non… Parler à Jack pourra peut-être aider Livia… C’est ce que je proposai et elle déclara qu’elle lui téléphonera demain. J’hochai de la tête.

-D’accord.

Pour le reste… Il y avait toujours le psy… Je savais que, pour beaucoup de gens, c’était très utile… Même si, moi, je me méfiais d’eux. Ce n’était peut-être pas le cas de Livia. C’est pour ça que je lui avais proposé malgré ma méfiance.

Mais Livia pensa aussi à l’idée de partir. Pas partir pour toujours mais partir rien que nous deux le temps d’un week-end. Ça faisait combien de temps que je n’avais plus quitté L.A. ? Très longtemps… Depuis la dernière tournée de Livia… Un week-end à deux ne pourra que nous faire du bien. C’est ce que j’espérais, en tout cas, du coup, je fus convaincu de l’idée et je proposai quelques destinations dont les Bahamas où mon père y avait une villa. Livia fut séduite par l’idée et déclara que ça sera bien mieux que de chercher un hôtel qui correspondait à mes critères. Je rigolai un tout petit peu.

-Oui… Parce que très peu d’hôtels correspondent à mes critères…

Seuls les hôtels très chers qui font limite un service à la carte correspond à mes critères très stricts en matière d’hygiène et d’organisation. Livia savait de quoi il en retournait étant donné que je m’étais plaint beaucoup de fois en tournée.

Livia se blotti contre moi et je l’enlaçai et la caressais. Ces tous ces petits gestes qui m’avaient profondément manqués pendant notre séparation.

-On partira aux Bahamas alors. Le week-end prochain.

Comme on avait la villa, les préparatifs ne prendront pas beaucoup de temps. Il restera à la faire nettoyer et à acheter les billets d’avion. C’était facile à régler en quelques coups de fils.

Livia déclara, alors, que, ces temps-ci, elle avait plus peur de Josh Smith que de Ward ou Yang… Elle cherchait des explications avant de dire qu’elle était plus forte que ça. Je passai une main dans ses cheveux.

-Je crois que ton enlèvement a fait ressortir toutes tes peurs… Et Josh Smith en fait partie. Il n’a fait que nous suivre mais il nous a aussi montré qu’il savait des choses sur toi qu’il n’est pas censé savoir. C’est ça qui était effrayant chez Josh Smith.

C’était ça qui avait conduit Reed à nous donner un garde du corps qui, aujourd’hui, était mort… Tué par Ward ou Yang. Et me rappeler ça me fit frissonner un peu.

-Savoir qu’ils sont tous les trois encore dehors n’aide pas vraiment à être forte, Livia… Moi aussi j’ai du mal à dormir de peur qu’ils ne surgissent parce cette fenêtre.

Je dis ça en pointant du doigt la fenêtre.

-Mais au moins, on sera sûr qu’ils ne nous suivront pas jusqu’au Bahamas… J’ai vérifié s’il y avait des micros dans notre villa, ici, et il n’y en a pas… Donc, aucun des trois ne saura qu’on part. On sera tranquille.

Oui, j’avais vérifié… Ma paranoïa allait jusque-là et bien plus loin encore.

-Tout ira bien… Si on reste ensemble, tout ira bien.

Il fallait que tout aille bien.

@ Billy Lighter

Il me faudrait attendre à demain pour passer un coup de fil à Jack car si je le faisais maintenant, je risquais de réveiller toute la maisonnée et d’inquiété plus qu’il n’y avait de raison de l’être.  Ce serait égoïste de priver tout ce petit monde de sommeil parce que je venais de faire, encore, u n cauchemar. J’avais déjà bon espoir de tenir un début de solution et que de parler avec Jack m’aiderait à m’en sortir.

Il le fallait autrement, j’allais devenir complètement folle !

Changer d’air allait aussi nous permettre de laisser derrière nos vieux démons en espérant qu’ils ne nous attendraient pas à notre retour ! Les Bahamas me semblait être le meilleur des choix que me proposait Julian puis que la maison de son père était un terrain connu pour lui et nous éviterait de donner une liste de demandes et de restrictions infini aux hôtel où nous pourrions passer réservation.
 
- Il y en a mais si nous voulons partir ce week-end, ce sera pratiquement impossible de trouver à temps et ton séjour risque de s’en trouver affecté.

Je ne voulais pas être la seule de nous deux à passer du bon temps à relaxer et profiter de l’endroit si Julian ne s’y sentait pas à l’aise.

Notre décision était donc prise, nous allions partir pour les Bahamas dès la fin de la semaine et cette perspective mettait un baume sur mon esprit tourmenté.  Je fondais beaucoup d’espoir sur notre petite escapade d’autant plus que nous allions y célébrer notre premier anniversaire de mariage, ce qui n’était pas rien ! Je suis certaine que ma mère, au début tout comme mon père, ne nous donnaient pas plus de quelques semaines !

Notre couple était solide, la preuve, nous étions revenu ensemble malgré les épreuves, nous savions qu’il fallait persister, remonter nos manches et s’efforcer d’arranger les choses plutôt que de tout simplement laisser tomber à la première difficulté. Nous connaîtrions sans aucun doute d’autres tempêtes mais celle que nous venions de vivre me permettait de croire que nous étions fait l’un pour l’autre et capable de passer au travers n’importe quel autre obstacle.

Là que j’étais blottis contre Julian et que nous avions un beau projet devant nous, je laissais involontairement mes idées reprendre le contrôles dans ma tête et me ramener à mes cauchemars, particulièrement celui de cette nuit dans lequel Josh Smith y faisait sa première apparition. Ça me rendait dingue parce que je me disais qu’au final, j’étais loin d’être aussi forte que je le croyais.

Je ne pouvais pas être faible !

Une Reed n’avait pas le droit de l’être !

Et je me prenais la tête en m’interrogeant à haute voix à savoir qu’est-ce qui ne tournait pas rond chez moi. Je pouvais surmonter tout ça, j’avais déjà vécu des trucs pas facile dans la vie et j’avais toujours su passer par-dessus. Julian non plus, ne se sentait pas autant serein en sachant que tous les trois, Yang, Ward et Smith étaient quelque part dehors. Et si nous savions de quoi les deux premier étaient capable, Smith lui, restait énigmatique du fait qu’il ne s’était que montré insistant mais aussi parce qu’il savait des choses qui n’avaient pas été écrites dans la presses. Cela dit, elles n’étaient pas non plus secret d’état. Peut-être que Josh Smith était simplement bien renseigné, qu’il avait des contacts dans mon entourage immédiat. Le monde est dingue, tout ce peu !

Nous serions tranquille le temps d’un week-end aux Bahamas.

- Tu as raison, Julian.

Je n’étais pas surprise qu’il ait pensé à vérifier notre demeure pour savoir s’il n’y aurait pas des micros de cachés. Et si Julian en avait trouvé aucun, c’est qu’il n’y en avait pas.  

- Rien ne peut nous séparer, en tous les cas, jamais définitivement.

Je l’embrassais en me serrant d’avantage contre lui.

- Je vais essayer de me rendormir. Si je reste comme ça, dans tes bras, je devrais y arriver.

Je l’embrassais à nouveau  tout en faisant tourner l’alliance à son doigt. Nous les portions fièrement maintenant, ce ne serait qu’une question de temps avant que cela ne se remarque et fasse boule de neige.  J’avais hâte que notre mariage ne soit plus un secret, mais je ne provoquais pas l’évènement, sauf pour mon alliance qui ornait maintenant mon doigt en permanence.

- Je t’aime Julian. Dors bien.

@ Billy Lighter