-La facture est salée…

C’est ce que lança Carrie qui venait d’ouvrir le courrier assis sur la table de la salle à manger qui donnait sur le salon où j’étais allongé dans le fauteuil essayant de me reposer pour faire passe le mal de crâne. J’entendais beaucoup de reproche dans sa voix. Il faut dire qu’elle l’avait mauvaise depuis que j’étais rentré dans le portail de Jessica Hill… Ah et dans sa bagnole aussi.

J’ouvris un œil mais ne répondis pas refermant cet œil automatiquement. J’avais mal au crâne à cause de cette commotion au point où j’avais posé une semaine de congé.

-Rien que le portail, ça va nous couter un pont, Victor… Puis, il y a la voiture aussi. Tu l’a déclassé, la voiture de Jessica et elle était nouvelle. Sans compter ton Aston Martin qui est partie en réparation. La prochaine fois que tu veux te saouler la gueule, tu le feras ici !

Quel est l’intérêt de se saouler la gueule ici ? Je me retournai sur le côté mettant ma main sur ma figure comme si ça allait m’empêcher d’écouter la voix de Carrie. Sa voix m’énervait parfois. Elle amplifiait mon mal de crâne.

-On est pas pauvre, hein…

C’est ce que je lançais. Carrie leva le regard sur moi.

-Non on ne l’est pas mais ce n’est pas une raison pour faire n’importe quoi. Tu as de la chance que la presse n’a rien vu.

Mouais… Ça ne serait pas la première fois, ces derniers temps, que la presse rapporte « les magnifiques frasques de Victor Hunter ». Quelque part ça m’amusait. Mais je doutais que ça plaise à Hill.

-Ma caisse… Elle est où ?

Oui parce que c’est Carrie qui gérait toute cette histoire depuis quatre jours. Moi, je ne faisais que dormir et manger et vomir et dormir encore. Et je ne savais pas dans quel garage avait fini ma caisse.

-Au garage Robson…

Je me relevai doucement dans mon fauteuil plissant des yeux que j’avais, enfin, ouvert. Pourquoi au garage Robson ??

-Pourquoi là-bas ??

Carrie leva un sourcil me regardant comme si je venais de poser la question la plus débile qu’il soit.

-Parce que le garage de Malibu n’a pas voulu réparer ta voiture parce que tu leur as fait un procès il y a quelques temps parce qu’ils avaient oubliés de vérifié tes pneus. Ils t’en veulent alors le dépanneur a envoyé ta voiture au dernier garage où tu as été et c’était là. Tu t’en rappelle au moins ou ton cerveau a été endommagé jusqu’à altéré ta mémoire comme il l’a fait pour l’autre soir ?

J’entendais à la fois les sarcasme et les reproches de Carrie. Je fis la moue.

-Je m’en rappelle…

Je me levai du fauteuil ce qui surpris Carrie qui ne me voyait faire ça uniquement pour me rendre au frigo ou dans mon lit et ce n’était l’heure ni de l’un, ni de l’autre. Je pris les clés de voiture de Carrie qui ouvrit de plus grands yeux.

-Je peux savoir où tu vas avec ma voiture ?

Bah tiens ? Voir la mienne, Carrie. Tu n’as pas suivi la conversation ? C’est la vieillesse qui te donne des trous de mémoire.

-Au garage Robson. Je dois être sûr que c’est bien Abel Hudson qui s’occupe de ma caisse et pas un autre bronzé.

Elle roula des yeux mais ne dit rien et je sortis de la maison pour prendre la voiture de Carrie, une Pontiac Parisienne, jusqu’au garage Robson, dans ce foutu Eastside.

Une fois arrivé, je garai la bagnole de ma femme avant de sortir de ma voiture. Je cherchais la mienne des yeux tout en avançant voyant que tout le monde était au travail et je lançais assez fort.

-Je peux voir ma bagnole ? Ça fait quatre jours qu’elle est ici, elle doit être terminée, non ?

J’avais gueulé ça avant de me masser les tempe parce que ma propre voix me foutait un mal de crâne carabiné. J’étais blanc, mal coiffé et les point de suture sur mon arcade n’arrangeait pas les choses… J’avais déjà été bien plus présentable que ça.

Il y avait pas mal de travail au garage ces temps-ci… Non seulement il y avait les entretiens de routine, mais en plus… je sais pas… Les gens avaient brutalement décidé de faire des dégâts à leurs véhicules tous en même temps. Mon père, qui avait de l’expérience dans le domaine, disait que c’était normal : l’hiver approchant, le soleil se faisait bas et donc traître, aveuglant les conducteurs qui faisaient des petits crashes sans grande gravité.

Mais pour nous, petits ou grands, des dégâts étaient des dégâts. Il fallait débosseler, repeindre, commander des pièces, attendre les pièces… Bref, c’était pas maintenant qu’on chômait. J’imaginais même pas les garages dans les pays plus tempérés qui avaient plus de tout ça, des pneus hiver à monter sur les voitures des gens…

Ici, à L.A., il n’y avait pas besoin de pneus hiver…

J’avais pris congé, donc, pour aider au garage. Et c’était pas plus mal parce qu’Abel Hudson, lui, devait s’occuper de the Lightening et de leur tournée de promotion. Il en avait de la chance, ce gars-là ! Il pouvait côtoyer les musiciens de The Lightening tout le temps… Mais bon, quand je lui faisais remarquer, il me rétorquait toujours que moi, j’avais bien Howard Stone comme meilleur ami.

Mais ce n’était pas pareil ! Moi, je connaissais Howard avant tout le monde !

Enfin bref…

Dans tout le boulot qu’il y avait à faire, j’avais choisi de m’occuper d’une Aston Martin quasi déclassée… Mais j’étais sûr que je pouvais la ravoir ! Avec de la patience et de la détermination, je pouvais la réparer ! Ça me prendrait des jours ! Mais j’y arriverais.

Ça faisait quatre jours que je travaillais dessus. J’avais pratiquement tout refait. J’avais remplacé les pièces qui avaient été cassées dans l’accident, avait refait la géométrie et l’équilibrage.

Là, j’étais en train de repeindre la carrosserie que j’avais débosselée… Après ça, y aurait plus qu’à attendre que ça sèche et son propriétaire pourrait la reprendre, non sans payer une facture un peu salée.

Mais bon… Encore fallait-il que le propriétaire soit encore vivant. Parce que vu l’état de la bagnole, il y avait de quoi en douter.

J’étais donc en train de peindre à la bombe quand quelqu’un se mit à crier dans l’atelier. Je me redressai, perplexe… On voyait de tout, comme gens, ici… Et parfois y en avait qui étaient pas contents pour rien ! Mais là, l’homme parlait sur un ton impatient.

C’était un petit gringalet blond qui avait une gueule plus grande que lui… Et vu les points de suture à son arcade et le fait qu’il disait que ça faisait quatre jours que sa voiture était là, je fis 1+1 et sus que je tenais mon propriétaire miraculé.

Je m’avançai vers lui… Il était débraillé et pâle. Je lui tendis la main, sans sourire.

-Sonny Robson. Je suis le fils du patron. Vous êtes le propriétaire de l’Aston Martin ?

Je lui désignai sa voiture pas tout à fait finie, mais presque.

-j’y ai travaillé non-stop depuis qu’elle est ici. J’ai presque fini mais il faudra attendre que la peinture sèche.

J’étais arrivé dans ce foutu garage perdu au milieu de la crasse et de la puanteur. Mon seul espoir était qu’Abel ait reconnu ma voiture et ait décidé de s’en occuper étant donné que Carrie n’avait pas fait le nécessaire pour s’assurer elle-même, ces quatre derniers jours, que ma voiture soit réparée dans les meilleures conditions. On ne pouvait vraiment pas compter sur les femmes, décidément…

J’avais garé la poubelle de Carrie avant d’en sortir. Je n’aimais pas la ligne de sa Pontiac mais, elle, elle l’aimait bien. Grand bien lui fasse ! Moi, j’étais pressé de récupérer mon Aston Martin. Je m’étais, donc, avancé vers là où travaillaient les mécaniciens en gueulant à qui voulait bien l’entendre que j’étais ici pour récupérer ma bagnole. A vrai dire, je voulais surtout voir où en étaient les réparations parce qu’il me sera, de toute façon, impossible de ramener ma caisse et celle de Carrie en même temps. Quoi que… Je pourrais simplement reprendre mon Aston Martin et laisser la bagnole de Carrie là pour venir la rechercher plus tard. Elle n’en a pas besoin aujourd’hui, après tout…

Gueuler m’avait fait mal au crâne. Je n’étais définitivement toujours pas au top… Le médecin avait dit qu’il me faudra plusieurs jours avant que ma commotion se résorbe et que je puisse, à nouveau, vivre sans vomir. En attendant, j’avais l’impression qu’un marteau piqueur avait élu résidence dans ma foutue tête.

Je cherchais Abel Hudson des yeux sans le trouver et c’est un énorme géant blond qui s’avança vers moi. C’est possible d’être aussi grand ? Apparemment, oui… Je levai la tête vers lui (pas le choix que de la lever, il est vraiment immense) et il se présenta comment étant le fils du patron. C’est comme si je venais près de quelqu’un et que je disais : « Salut, je suis Victor Hunter ! Le frère de Victoria Hunter. ». Bon ! Ok ! J’avoue m’être présenté quelques fois comme ça quand j’étais bien plus jeune afin de m’ouvrir quelques portes.

Bref, le géant blond s’appelait Sonny et il semblait savoir que j’étais propriétaire de l’Aston Martin.

Je serrai la main qu’il me tendait.

-Victor Hunter… Ouais, je suis le propriétaire de l’Aston Martin. Parce que j’imagine qu’il n’y a pas deux Aston Martin ici étant donné le public.

Je parle des habitants de ce quartier pourri, bien sûr.

Je me tournai vers ma voiture alors que le grand blond disait avoir travaillé non-stop sur ma bagnole et qu’elle était presque finie. Ce n’était, donc, pas Abel Hudson qui avait travaillé dessus mais le fils du patron. Disons que je me contenterais de ça. Tant que ce n’est pas Carlos Ramirez qui l’a fait, ça me va.

-J’espère que tu es aussi bon qu’Abel Hudson.

Je m’approchai de ma voiture en faisant la tour. A vrai dire… Je n’avais aucune foutue idée des dégâts au départ. Je n’avais pas vu ma voiture… Quand je me suis réveillé, Jessica l’avait déjà faite dépannée… Et je n’avais pas eu de compte rendu des dégâts.

Je fis la moue inspectant tous les contours comme si j’étais un foutu inspecteur des travaux finis.

-Ça m’a l’air pas mal… Même si je n’ai aucune idée des dégâts de départ… Elle était dans quel état ? Que je sache combien je vais devoir cracher pour ça… Vous avez pas fait de trucs en plus pour gonfler la facture, j’espère ? Comme tu es le fils du patron, je me méfie un peu de ce genre de magouille.

Le propriétaire de l’Aston était petit, débraillé et… pas super poli… Et j’étais pas assez physionomiste pour faire le lien entre le type que je voyais là, avec ses points de suture à l’arcade et son air malade, et le nouveau petit playboy de L.A. People, Victor Hunter. En même temps, il n’avait fait l’objet que de deux articles.

Il me serra la main. Il avait une poigne normale mais je fis attention de ne pas lui broyer les doigts.

Je levai un sourcil perplexe quand il confirma être le propriétaire de l’Aston Martin en disant qu’on devait pas en avoir beaucoup des comme ça à cause de… du public…

-Heu… Vous seriez bien étonné…

Des grosses voitures, on en réparait assez souvent, en réalité. Les gangs florissaient dans l’Eastside et les membres les mieux placés dans les trafics de drogue avaient assez d’argent et ne se gênaient pas pour parader en voitures de sport ! Pareil pour les mafieux… Sinon, qui participerait aux courses illégales ?

Puis, même Ward se baladait en Mustang…

Le jeune homme semblait avoir des idées bien arrêtées sur les choses… Et sur l’Eastside en particulier.

On alla vers sa voiture, puisqu’il voulait la voir. Et je lui expliquai avoir passé pas mal d’heures dessus. Je m’étais bien amusé parce qu’il y avait eu pas mal de boulot à faire. Mais apparemment, ce n’était pas la première fois que Victor Hunter venait dans notre garage vu qu’il connaissait Abel.

-C’est vrai qu’Abel est un très bon mécanicien… mais je pense avoir fait du bon boulot. Vous verrez, elle sera comme neuve une fois la peinture sèche.

Il inspecta son véhicule d’un air critique mais… J’étais vraiment pas sûr qu’il y connaissait quelque chose. Parce qu’hormis les dégâts de carrosserie, je pensais pas qu’il voit la différence entre avant et après.

Ce qu’il m’avoua, en fait… En disant qu’il avait pas vu les dégâts de départ.

-Vu l’état dans lequel elle est arrivée ici, ça ne m’étonne pas que vous n’en ayez pas eu conscience. Vous devez avoir une sacrée bonne étoile pour vous en être sorti qu’avec quelques points de suture.

Ouais, parce qu’à part sa petite blessure à l’arcade, il avait pas l’air si amoché.

Je me grattai la tête, le regardant faire le tour de la voiture.

-J’ai touché qu’à ce qui était cassé ou endommagé. Mais ça va coûter quand même en main d’œuvre. Comme je vous dis, j’ai passé quatre jours dessus. J’ai débosselé la carrosserie et repeint… Pour les pièces de carrosserie qui étaient déchirée, j’ai du recommander la pièce entière. J’ai aussi du changer une jante qui était pliée, refaire la géométrie parce que tout était désaxé.

Je fronçai les sourcils, mon cerveau ne faisant tilt que maintenant.

-Vous êtes de famille avec Victoria Hunter ? La chanteuse ?

Sonny Robson disait que je serais bien étonné de voir le type de voitures qui passait par ici. Je fis la moue pas totalement convaincu par ce qu’il disait.

-Ah ouais ? J’ai du mal à te croire… A moins que les gens de ce quartier préfère acheter de belles bagnoles plutôt que d’avoir un toit sur la tête. Ça ne m’étonnerait pas…

Faut pas chercher le cerveau, après tout… Les priorités des gens de l’Eastside ne doit pas avoir de grande logique. Il faut un cerveau pour être logique.

Bon ! C’était, donc, Sonny Robson qui s’occupait de mon Aston Martin et je m’approchai de cette dernière qui semblait en plutôt bon état. Même si j’espérais que Sonny était aussi bon que son collègue, Abel. Il confirma qu’Abel était doué mais qu’il pensait bien avoir fait du bon boulot.

-Je verrais bien ça…

Je commençais à inspecter ma voiture cherchant le moindre petit défaut bien que je concentrer ainsi me faisait mal au crâne. J’expliquai ne pas savoir comment ma voiture était arrivée ici. Je n’avais pas eu le temps de la voir… Je me rappelle à peine avoir défoncé le portail de Hill. Mais, apparemment, tout ça n’étonnait pas vraiment Sonny. Je fis la moue.

-Mouais… Quelques points de sutures… Une commotion aussi et pas mal de courbatures… J’étais complètement bourré et j’ai foncé dans le portail et dans la voiture de la propriété de Jessica Hill. Tu sais ? L’actrice vieillissante. Visiblement, j’étais en assez bon état pour qu’elle évite d’appeler l’ambulance… Elle a simplement appelé le médecin de garde si j’ai bien compris. Donc, ouais… Une bonne étoile, si tu veux… Bien que j’aurais eu une bon étoile, je ne me serais pas crashé du tout et Jessica Hill ne m’aurait pas à moitié déshabiller pour jeter mon t-shirt sale à la poubelle, soi-disant. Les vieilles cherchent toujours à en profiter. Il faut s’en méfier.

Je venais de tout raconter (ou presque) à Sonny Robson. Que tout L.A. sache que j’avais dégommer la bagnole de Hill parce que j’étais complètement bourré m’amusait, en fait. J’avais pris gout à me retrouvé dans les magazines people quel que soit la raison.

Je lançai alors que j’espérais bien que Sonny n’allait pas en profiter pour gonfler la facture. Il expliqua n’avoir réparé que les dommages. Mouais… Comme je n’ai aucune idée des dégâts de base, je n’allais pas vraiment pouvoir vérifier tout ça. Il expliqua que tout ça allait quand même me coûter un pont. Je fis la moue, pas forcément satisfait.

-Tu me feras un prix ? C’est la seconde fois que je viens ici et je ferais en sorte que mes amis de la jet-set entendent parler du garage Robson. Je vous ramènerais des clients si tu me fais une réduction de 15%.

Hey ! Qui ne tente rien n’à rien et j’avais déjà pas mal à payer avec toutes les factures envoyées par Jessica. Bien que je savais que je pourrais faire en sorte que Carrie en paye une grosse partie. Elle ne pouvait pas vraiment me refuser ça.

Robson demanda alors si j’étais de famille avec Vicky. Je fis la moue n’aimant pas forcément passer pour « le petit frère de la grande Victoria Hunter ».

-Ouais… C’est ma sœur. Et si tu veux tout savoir je suis aussi le mari de Carrie Hughes. Enfin… Carrie Hunter mais tout le monde s’efforce de continuer à l’appeler Hughes.

Mouais… Apparemment ce nom-là était plus prestigieux.

-Pourquoi ? Tu veux que je fasse en sorte de t’avoir un rendez-vous avec ma sœur pour que tu me fasse une plus grosse réduction ?

J’esquissai un petit sourire en coin. Moi, je voulais bien lui organiser ça, hein ! Quoi que ma sœur était désormais en couple avec Tobby Cooper… Ouais ! Le boxeur-chanteur. Ian avait même quitté la maison à cause de ça ce qui m’avait fait rire. Bien que ça ne faisait pas du tout rire Vicky.  

Victor Hunter semblait prendre les gens de l’Eastside pour des moins que rien… Mais ça m’énervait pas vraiment. Je voyais bien que le petit minet était issu d’un milieu privilégié… Et c’était certainement pas un petit gosse de riche qui faisait moitié moins de ma taille qui allait me mettre hors de moi.

Alors je haussai les épaules.

-Y a juste des gens qui aiment les voitures… Moi-même, j’ai une voiture qui vaut pratiquement aussi cher que mon appartement.

Sauf que je n’avais pas eu à l’acheter, vu que je l’avais gagnée aux courses. Mais je ne lui parlai pas des membres des gangs qui achetaient effectivement leur véhicule avec de l’argent gagné en tuant des gens en leur vendant de la merde. Victor avait déjà une assez sale image de l’Eastside comme ça.

Il commença à faire le tour de sa voiture qui était en phase de finitions. Il la scrutait en plissant les yeux mais en réalité, je doutais qu’il y connaisse quoi que ce soit… Et en plus, il savait même pas c’était quoi les dégâts de base, alors.

Et alors que je lui disais qu’il avait eu une sacrée chance de s’en être sorti pratiquement indemne, il me déballa l’histoire de sa vie… Ou presque.

Je haussai un sourcil sur la fin de son histoire où il se mettait en avant comme si toutes les femmes le désiraient. Bon, c’était pas un laid gars mais c’était pas pour autant qu’il devait être le style de tout le monde.

Puis il me faisait bien comprendre qu’il était de la jet-set parce que dans son histoire, il mettait bien l’accent sur le fait qu’il connaissait Jessica Hill.

-Ouais… Jessica Hill, je connais. On la voit encore dans les magazines.

Elle était pas vraiment mon style de femme… Pas parce qu’elle devenait vieille comme le disait Hunter, mais tout simplement parce qu’elle semblait avoir constamment l’air hautain.

Bref, il en revint finalement à sa voiture et… évidemment il commença à négocier, sans même savoir combien il aurait à payer ! Je le regardai d’un air torve… C’était toujours les plus riches qui cherchaient à avoir une réduction alors que les gens qui avaient à peine les moyens cherchaient même pas à avoir une réduction… Enfin, en générale, parce qu’il y avait toujours des exceptions.

Cela dit… S’il ramenait des clients… Pourquoi pas ? Je considérais la chose quelques secondes.

-Je vous fais 10% sur la main d’œuvre si vous nous ramenez des gens.

Je souris… Je pouvais me le permettre parce que je ne travaillais pas officiellement au garage et que je n’avais pas réellement besoin de cet argent puisque j’étais largement bien payé comme ambulancier.

-Mais on fera pas des réductions automatiquement à vos amis, hein.

Puis mon cerveau avait tilté et Victor avait confirmé qu’il était le frère de Victoria Hunter… Et aussi le mari de Carrie Hughes, la fille des parfums de la pub avec Sniper.

-Et ben… Vous en connaissez du monde. Moi, je suis le meilleur ami d’Howard Stone…

Je souris… Comme quoi on peut connaître des gens connus sans être riche, hein.

Mais Hunter perdait pas le nord et il voulait bien m’organiser un rendez-vous avec sa sœur si je lui faisais une encore plus grosse réduction.

-Non merci, ça ira… On est ok pour les 10% et vous nous faites de la pub ? La voiture sera prête demain.

Sonny Robson avoua avoir une voiture aussi chère que son appartement. Je levai un sourcil mais ne fit aucun autre commentaire. Si les gens de l’Eastside aimaient se ruiner grand bien leur fasse ! Ce n’est pas mon problème mais le leur.

J’avais inspecté ma voiture qui, apparemment, était dans un piteux état quand elle était arrivée ici. Au point même où Robson se demandait bien comment je m’en étais sorti avec si peu de dégâts. Il faut dire que les dégâts sur mon visage n’était que la partie immergé de l’iceberg. Le reste il ne pouvait pas forcément le voir. Même si, ouais, j’imagine que, dans un sens, j’avais eu de la chance bien que je voyais les choses autrement et je ne tardai pas à faire tout un exposé là-dessus à Robson. J’avais ainsi parlé de Hill qu’il disait connaitre vu qu’on la voyait encore dans certains magazines.

-Ouais, elle n’a plus que les magazines pour faire parler d’elle… A son âge, c’est difficile de trouver des rôles.

Car Jessica, à la base, est une actrice. Pas la meilleure, hein ! Il y en a d’autres bien plus doué qu’elle. Et plus jeune !

J’avais bien entendu que les réparations allaient me couter cher bien que Robson et moi ne devions pas avoir la même vision de « cher ». Je préférais, tout de même, anticipé toute mauvaise surprise en négociant une réduction. Je demandais 15% de réduction contre de la publicité. Je trouvais que c’était un très bon deal. Il considéra la chose avant de négocier à son tour… Je fis la moue.

-T’es dur en affaire…

Je n’acceptai pas tout de suite considérant, à mon tour, le deal revu à la baisse alors que Robson ajouta qu’il n’allait pas faire de réductions à mes « amis ».

-Ne t’en fais pas… Ils payeront le prix plein.

Qu’ils n’aient pas de réduction, je m’en fichais. C’était MA réduction que je voulais.

Après quoi, Sonny Robson me resitua en parlant de Vicky. Je confirmai être son frère et ajoutai être aussi le mari de Carrie Hunter-Hughes. Sonny fit une remarque sur mes nombreux liens avant de dire qu’il était lui-même le meilleur ami d’Howard Stone. Ah ouais ? Pas étonnant vu que Stone venait du caniveau. Je fixai Sonny en levant un sourcil.

-Ah ouais ? Je croyais que c’ était Hank North son meilleur ami. C’est ce que Stone ne cesse de dire en tout cas. Il n’a jamais parlé de toi.

Peut-être que Sonny était un mytho. Qui sait ? Stone n’était pas vraiment ici pour confirmer. Mais j’esquissai un petit sourire.

-Quoi que ça ne m’étonnerait pas, finalement, étant donné que Stone doit souvent squatter les garages voitures.

Vu le nombre de crash qu’il fait… Ça ne serait pas forcément étonnant. Stone n’a aucun respect pour ses voitures. Il ne sait absolument pas conduire. Je le sais en connaissance de cause. J’ai déjà été une fois dans sa bagnole. Je ne sais plus en quelle année c’était mais ça remontait. Plus jamais je ne suis rentré dans une de ses caisses après ça.

Mais j’en revins rapidement à ces fameuses réductions essayant de négocier à Sonny une place dans le lit de ma sœur en échange d’une réduction plus grande. Mais il était implacable.

-Une proposition pareille ne risque pas de se représenter de sitôt, Robson… Ma sœur n’est plus de première jeunesse mais c’est quand même une bombe, hein…

Mais bon ! Il ne semblait pas en vouloir… Soit… J’haussai, donc, des épaules.

-Deal. 10% contre de la pub.

Et ma voiture sera prête demain. Très bien. J’hochai de la tête.

-Je viendrais la chercher demain. Là, je vais simplement retourner dormir…

Je fis signe à Robson comme « merci et au revoir ».

Hunter était pas très gentil avec Jessica Hill… Mais c’était sûrement de bonne guerre parce que je savais que Jessica Hill elle-même n’était pas un modèle de gentillesse… Puis je me rappelais aussi de cet article de L.A. People où elle s’était amusée à descendre la femme d’Hank North…

Alors je répondis à la remarque de Victor par un sourire… Parce que j’avais un peu peur de le relancer dans ses histoires, si j’ajoutais de l’eau à son moulin.

Tout ça pour dire qu’il voulait une réduction… Mais il disait qu’il nous ferait de la pub. C’était à considérer, mais 15% pour le tout, c’était un peu beaucoup, surtout qu’il avait certainement plus que les moyens de payer.

Je renégociai la chose et souris en coin quand il me trouva dur en affaire.

-Faut bien faire tourner la boutique.

Qu’il soit déjà content d’en avoir une, de réduction… Je savais pas si mon père, qui m’avait vu me casser le cul sur l’Aston pendant quatre jours aurait été enclin à lui accordé un seul centime de réduction… Mais moi, je m’en foutais un peu. J’avais travaillé avec plaisir.

Victor ajouta que les amis qu’il ramènerait payeraient le prix plein.

-Alors je pense qu’on a un deal.

On repartit dans notre conversation comme si on faisait un concours de celui qui avait les meilleures relations. Je parlai d’Howard comme étant mon meilleur ami mais… Je savais qu’Howard ne parlait pas de moi dans la jet set…

-Tout simplement parce que personne sait qui je suis alors qu’Hank North est connu dans la jet set. Je suis aussi le demi-frère de Timmy Evans mais il parle pas de moi non plus…

Et je m’en foutais… Parce que j’étais content de ma vie, de ma classe sociale. Tout ce que j’aurais demandé, c’était d’avoir les sous pour être pilote professionnel… Mais je pouvais encore rêver.

Cela dit, Victor semblait bien vouloir me croire au sujet d’Howard… Mais en insinuant qu’il crashait beaucoup de voitures et que c’était sûrement pour ça qu’on se connaissait.

-On est amis d’enfance, en vrai…

Bref, pour avoir plus de réduction, Victor semblait prêt à vendre sa propre sœur… Une proposition que je déclinai en rigolant.

-Vous êtes pas cool avec votre sœur. Mais elle est très belle, ouais.

Il accepta le deal puis pris congé, l’air satisfait… Il voulait aller dormir.

-Bonne nuit alors… A demain…