Il y avait une marée de monde…

C’est ce que j’me suis dit en grimpant l’escalier qui menait à l’entrée de la St. Timothy’s Catholic Church. Tout autour, une marée de fans s’étaient amassés pour rendre une dernier hommage à la légende, Lola.

Mais moi, ce n’était pas la légende que j’venais enterrer. C’était ma femme, celle avec qui j’pensais passer l’reste de ma vie, ma partenaire pour le meilleur et pour le pire.

J’pensais que ce jour allait jamais arriver. J’le redoutais mais, en même temps, il était plus que temps que ma pauvre Peyton puisse reposer en paix. J’aurais préféré qu’elle vive. Qu’elle soit à la maison avec moi et s’extasie devant chaque progrès que faisaient Pen et Phénix. Mais le fait est que j’étais ici et que, elle, elle était morte. Et que, dans cet état de fait, je préférais être ici qu’à attendre encore le verdicte du combat judiciaire qu’avaient entamés ses enfoirés de parents.

Ils avaient perdu la bataille… C’est la télé qui l’avait dit bien que j’avais été tenu au courant du verdicte bien avec par mon avocat, Maitre Kirkman.

Mais j’savais qu’ils voudraient pas perdre la guerre et que j’allais devoir me battre. J’me sentais faible, pourtant, et pas du tout prêt pour ce genre de guerre.

Les fans de Peyton pleuraient. Parfois de façon hystérique. Z’étaient triste mais il ne seront certainement jamais autant que j’l’étais. Même si, en gravissant les marches, je ne pleurais pas. J’avais tellement pleurer depuis la mort de Peyton que j’étais complètement asséché. P’t-être qu’on m’le reprochera… Sincèrement, je n’en avais plus rien à faire de ce qu’on pouvait bien me reprocher. Rien ne me fera aussi mal que ce que j’venais de vivre ces dernières semaines.

L’entrée était libre… Y’avait que les journalistes qui étaient persona non grata. Ça et les photographes. Pour se faire, un impressionnant dispositif de sécurité avait été mis en place. Amon sera pas là. Tant mieux. J’avais pas envie de voir son visage désolé. J’avais pas envie après tout ce qu’il avait écrit sur Peyton.

Ainsi, aucun flash ne vint m’éblouir quand j’entrai dans l’église. J’étais habillé tout en blanc. Chemise blanche, jeans blanc, baskets blanches… J’tenais tout contre moi Pen qui était aussi vêtue tout en blanc. Même son p’tit nœuds sur sa tête était blanc et tranchait avec ses cheveux foncés. C’est ma mère, juste derrière moi, qui tenait Phénix lui aussi habillé en blanc. Ma mère avait opté pour une robe tout blanche elle aussi.

C’était le thème. Peyton voulait pas de noir. Elle voulait du blanc.

L’église était décorée de blanc mais aussi de fleurs, blanche aussi. Il y en avait partout au point qu’on avait l’impression que c’était un mariage qu’on allait célébré ici. Peyton, elle voulait qu’on célèbre sa vie. Pas qu’on pleurs sa mort.

J’comprenais ça alors ses dernières volontés avaient été respectées à la lettre.

J’vins m’asseoir au premier rang entre ma mère et David qui était là aussi. Ainsi, Pen sera pas trop loin de Phénix. J’la tenais tout contre moi alors que l’église se remplissait de gens que j’connaissais ou que j’connaissais pas. Y’avait Hank et Bailey, bien sûr. Ma p’tite sœur et Nathan… J’crois que j’ai même entrevu Jack en jetant un œil derrière.

Un tas de monde uniquement pour Peyton.

Peyton qui trônait tout devant dans son cercueil ouvert et entouré de bougie. Elle avait l’air tellement paisible… Même si la voir ainsi raviva la boule que j’avais dans la gorge. On avait l’impression qu’elle dormait.

Sauf qu’elle se réveillera jamais.

Ainsi, mon regard se figea uniquement sur elle… Et rien d’autre. C’était la dernière fois que j’allais la voir alors j’savais que j’devais me préparer.

Quand l’église fut remplie, la musique s’éleva.


C’était la voix de Peyton… Une de ses dernières chanson.

Elle voulait de la musique pour son enterrement. C’était la première d’une longue série. Une chanson qui était importante pour moi… J’l’écoutais souvent depuis que Peyton m’avait quitté pour toujours.

Quand la chanson pris fin, le prêtre commença sa p’tite litanie. C’était la première cérémonie de la journée. Avec tout le monde. Mais après, en p’tit comité composé de Kenzie, Nathan, Dave, Delfino, Hank, Bailey et mes parents, on se retrouvera chez moi après la crémation de Peyton pour enterrer quelques-uns de ses cendres dans l’jardin devant sa plaque commémorative… Elle voulait être enterrer près des siens. J’allais vivre toute ma vie dans cette villa… Elle sera toujours près de moi.

Le prêtre acheva ses quelques mots. Maintenant, place aux discours et à la musique. Ceux qui voulaient pourraient venir dire quelques mots ou faire une chanson. Et j’me levai le premier après avoir passé Pen à mon père, pour rejoindre le micro devant cette marée de monde.

J’me raclai la gorge… J’avais mon papier en main pour être sûr de pas m’laisser dépasser par l’émotion et oublier des trucs.

-Ma chérie… Qui aurait pu imaginer qu’un jour j’t’aurais appelé comme ça? Notre histoire a commencé dans la haine… Tout le monde ici l’sait… Une haine réciproque. Une haine qu’on adorait s’exprimer d’un milliard de façon… Une haine qui, un jour, s’est transformé en un amour fort et indescriptible. C’est ce jour-là que j’ai découvert que tu n’étais pas une diva sans cœur… J’ai découvert, ce jour-là, que tu étais, en fait, bien plus semblable à moi que je ne l’aurais imaginé.

La musique nous unissait. Mais il n’y avait pas que ça. Toi et moi, on est tous les deux à fleurs de peau… Séparé on était de grand modèle d’autodestruction mais, ensemble, on savait se tirer vers le haut malgré toutes les erreurs qu’on pouvait faire.

On vivait ensemble le meilleur jour de notre vie quand tout ça à viré au cauchemar. Mais j’sais que c’est pas ça que tu veux qu’on retienne… Ce que tu veux qu’on retienne c’est ta musique, nos enfants et tout ce que tu as fait de bien pour ce monde. Parce que, du bien, tu en as fait. Tu as inspiré un tas de p’tite fille… Tu as permis à plein de gens ici, de se sentir mieux à travers ta musique. Tu as donné à des tas de gens. T’as changé des vie… Tu as changé la mienne. A jamais.

J’suis pas doué pour tenir mes promesses. Alors, j’vais pas t’en faire. J’vais plutôt te dire que j’vais protéger nos enfants et faire en sorte qu’il puisse devenir ce qu’ils ont envie de devenir. J’vais me battre pour tout ce que tu aimais. J’vais me battre pour toi, chérie.

J’ferais ça jusqu’à-ce que je puisse, enfin, te rejoindre.

On se reverra un jour, mon amour.

Et je m’arrêtai là. Ma voix avait tremblé plusieurs fois. Sauf sur la fin où on pouvait entendre ma détermination.

J’allais m’battre. Pour Phénix et Pen, tout d’abord. Pour éviter qu’ils ne vivent tout ce que Peyton avait vécu.

La musique commença alors… J’avais décidé, pour ma part, de me concentrer sur le chant alors la musique était sur bande et était diffusée dans toute l’église dont la porte principale était ouverte pour que les fans puisse, eux aussi, en profiter.


J’y avais mis toute mon émotion… Et quand ce fut terminé, je rejoignis ma place. Les autres aussi voulaient sûrement pouvoir lui rendre hommage. J’aurais encore le temps, tout à l’heure, de me recueillir encore un peu.

Je me sentais…

Pas super bien…

Et en même temps.

Un peu soulagé…

Il y avait du monde.

C’était pour ça.

Que j’avais un peu du mal.

C’était littéralement.

Blanc de monde.

Parce que Peyton

Avait voulu que tout.

Vraiment tout.

Soit blanc.

Et même les fans.

Qui seraient condamnés

A rester dehors.

Parce que l’église était

Trop petite pour tout le monde

Etaient habillés en blanc.

J’avais suivi Howard

Ses parents

Et ses enfants.

Jusqu’à notre place

Au premier rang.

Peyton était là…

Et j’étais soulagé.

Parce qu’elle semblait paisible.

Endormie.

J’avais eu un peu peur.

Qu’on puisse lire

La violence de sa mort.

Sur son visage.

Mais non.

Et enfin…

Après plein de problèmes

Avec les parents de Peyton

Dont on aurait pas eu besoin.

Elle allait pouvoir…

Partir.

Et veiller sur nous.

Depuis le Paradis.

Son grand piano.

Mon grand piano.

Avait été placé dans la nef.

Parce que je tenais.

Et Peyton tenait.

A ce qu’il y ait de la musique.

Je tournai la tête.

Vers Howard.

Pendant la première chanson.

Une chanson de Peyton.

Comme un au revoir ultime.

J’avais une boule dans la gorge.

Mais pour Howard…

C’était pire.

Howard.

Quand la chanson

Fut finie

Passa Penelope

A son papa…

Phénix était

Dans les bras de sa maman.

Je soupirai…

Comme si je ressentais

Tout ce qu’Howard

Ressentait.

C’était dur.

Mais c’était nécessaire.

Pour que tout le monde…

Puisse continuer sa vie.

Comme le disait la chanson

De Peyton.

Howard se plaça au micro.

Perdu dans mes pensées…

Je n’avais même pas réalisé.

Que le prêtre avait parlé avant.

Mais Howard…

Ses mots…

Me firent monter les larmes aux yeux.

Je tordais mes mains

Entre mes genoux.

Et murmurai.

-Tu ne mérites pas ça…

Mais si sa voix avait tremblé.

Pendant son discours.

Quand il se mit à chanter.

J’eus vraiment l’impression.

Que depuis son cercueil

Peyton l’écoutait.

Cette chanson était magnifique.

Puis quand Howard revint près de moi.

Je me levai à mon tour.

Pour aller au micro.

Regardant vers le sol.

Je déclarai juste.

-P… pour une amie…

Et allai me placer au piano.

Il y avait un micro aussi.

Je plaçai mes doigts sur les touches.

Et commençai.

Les yeux fermés.



Quand j’eus fini…

Je soupirai dans le micro.

Me levai…

Et laissai ma place.

Aux autres proches de Peyton.

A chacun…

De lui dire au revoir.

Je n’en revenais tout simplement pas encore !

Peyton était morte et, en compagnie de Nathan et Betty, on se rendis à l’église pour la cérémonie en sa mémoire. Nous devions être vêtue de blanc et c’est ce qu’on fit, du moins de notre mieux, pour correspondre au souhait de ma défunte belle-sœur. Tout dans l’église était blanc ! Les fleurs, les napes sur l’hôtel de Dieu, les cadre photo de Peyton, et évidement le prête vêtu de sa soutane mais ça, c’était normal, non ? Betty avait dit ce matin que ses cheveux blancs rendaient hommages à Peyton et je lui avait souris en lui installant une petite barrettes blanches pour retenir ses bouclettes folles.

Je n’avais pas vu River ce matin, je me demandais s’il allait être présent dans l’église et déroger à la règle du blanc omniprésent. Je ne l’avais jamais vu porter cette couleur d’habits, il en emprunterait peut-être. En tous les cas, comme il avait dit vouloir dire au revoir à sa manière à Peyton et que, contre toute attente et pour ma plus grande surprise ma belle-sœur allait être semi enterrée dans le jardin chez mon frère, je ne savais pas s’il avait changé ses plans.

Il y avait une marée humaine de gens !

Des tas de fans pleuraient en dehors de l’église, là où ils étaient massés et retenu par un cordon de sécurité parce que, qu’on le veuille ou non, il n’entre pas des milliers de personnes dans une Église ! J’avais cependant vue à notre arrivée de grandes caisses de son à l’extérieur du bâtiment. La cérémonie allait se faire entendre même à l’extérieur pour ceux n’ayant pu entrer. Nathan et moi étions de la famille alors on passa sans mal. Il y avait des places réservées pour les proches.

- Tu as vu ? Il y a plus de place pour les fans que pour les proches de Peyton…

J’avais murmuré à Nathan après avoir regardé par-dessus mon épaule et avoir aperçu Delfino, entre autres. Je savais qu’il était vraiment beaucoup ami avec Peyton. Il était parrain de Penelope, et moi marraine de Phenix. Ou c’était l’inverse ? Je ne savais jamais, je devrais le redemander à mon frère et aussi, quand est-ce qu’il avait l’intention de les faire baptiser. Il était complètement largué le pauvre depuis la mort de sa femme. Il faisait les choses à sa façon, ça n’allait pas toujours droit mais bon, il faisait de son mieux, hein !

La cérémonie commença, le silence s’installa dans l’église, un silence de mort ! Puis une musique se fit entendre, et la voix de Peyton. C’était l’une de ses chansons qui amorçait son dernier voyage. C’était beau et très triste. Je ne savais pas retenir mes larmes. Ce fut pire quand Howard s’avança pour prendre la parole, après la chanson et les premières prières menées par le prêtre.

- Si tu meurs, je ne survivrai pas, je serai une épave, pire qu’Howard !

J’avis murmurer à Nathan tout en me blottissant contre lui. Je ne voulais pas imaginer traverser une épreuve aussi horrible que celle-là ! Jamais de toute ma vie ! Je préférerais mourir que de continuer sans mon amoureux, mon Jerry à moi !

Howard trouva la force de chanter pour sa douce ! Ce fut très touchant, je pleurais, comme bien des gens dans l’église. Betty était toute silencieuse, elle tamponnait parfois le coin de ses yeux avec un mouchoirs mais toujours, elle gardait la tête basse. Je pris sa main potelée dans la mienne et je la serrais doucement.

- Ça ira ma Betty, ça ira !

Mais non, ça n’allait pas mieux quand David alla à l’avant à son tour et que d’une toute petite voix, il annonça au micro avant de s’installer au piano qu’il faisait ça pour une amie. Au bout de ses doigts, David envoya des notes d’or pour offrir un adieu digne de ce nom à Peyton qui semblait dormir dans son cercueil.

J’imitais Betty en baissant la tête, comme si je me recueillais pendant que le prêtre reprit la parole et continua avec ses prières et sa longue liturgie de la parole. On aurait presque dit qu’il essayait de nous convaincre que Peyton était plus heureuse là-haut qu’ici avec nous, comme si elle avait décidé de partir en voyage dans un monde meilleur, dans les bras du Seigneur, le père de tout le monde. Je me retenais de ne pas lever la main pour poser une question ! Si Dieu était si bienveillant, pourquoi avoir rappelé auprès de lui une femme qui venait de donner naissance à deux enfants laissant ainsi de jeunes orphelins et un mari, esseulés ?

Personne avait la réponse à cette question !

J’accompagnais David alors qu’il devait se rendre à l’église. Aujourd’hui, le monde pleurait la perte d’une grande Diva, une légende. Le chagrin était très lourd à porter pour ceux l’ayant connu de près et, bien que ce ne fut pas mon cas, je n’avais pas beaucoup envie de sourire.

David avait développé une amitié avec la chanteuse, il m’en avait parlé lors de notre petite virée à New York, quand Howard voulait reconquérir le cœur de sa femme. David avait eu très peur que Peyton et Howard se séparent et qu’ils soient tous les deux très tristes. Il avait eu peur de perdre une amie précieuse.

Je tenais donc à être présente pour soutenir David dans son chagrin mais aussi pour témoigner de ma propre tristesse. Mourir si jeune alors que la vie lui souriait, c’était tragique et injuste ! Je pensais aux enfants qui ne connaitraient jamais leur maman, à Howard qui devrait les élever en perpétuant son souvenir. Je pensais aussi aux parents de la chanteuse qui, comme tout le monde le savait, avaient tout fait pour ternir ce jour.

J’étais assise sur le même banc que David et je lui tenais la main quand je sentais qu’il en avait de besoin. Religieusement, j’écoutais le prêtre parler, célébrer la vie de Peyton puis quand ce fut Howard qui s’avança pour parler, je retenu mon souffle à chaque fois qu’il terminais une phrase. Il était impossible de ne pas être touché par ses paroles.

David allait lui aussi chanter pour Peyton et je lui flattais le dos quand fut le moment pour lui de se lever pour aller prendre place au piano qu’il avait reçu en héritage. Je fus émue quand il joua les premières notes, j’avais le cœur gros, c’était beaucoup d’émotions !

Quand David regagna sa place, je pris sa main dans la mienne pour lui témoigner un peu de réconfort. Ce n’était pas facile en pareil circonstances de trouver les bons mots, de prodiguer les bons gestes.

C’est une véritable marée humaine qui était rassemblé autour de l’église pour rendre une ultime hommage à Peyton. J’étais entré dans l’église faisant partie des gens les plus proches de la chanteuse. Une place dont j’avais pris le temps à m’en sentir légitime. Je crois que ce n’est que quand Howard m’a annoncé que j’étais le parrain de Penelope que j’avais pris conscience de la grande affection que me portait Peyton. A quel point notre amitié avait été importante pour elle.

L’endroit était décoré de blanc. Blanc comme la tenue de tout un chacun aujourd’hui. J’avais acheté un costard de cette couleur bien que c’était un blanc un peu cassé ainsi qu’une chemise d’un blanc éclatant. J’avais, donc, pris place à un endroit qui était réservé à la famille proche. Les fans, eux, étaient bien trop nombreux pour entrer dans l’église et était condamné à rester dehors derrière des barrières qui les séparaient des gens plus fortunés ou des proches de Peyton.

J’avais croisé le regard de Kenzie qui n’était pas très loin. J’avais hoché de la tête pour la saluer. Elle et moi étions, désormais, les parrains et marraine de Penelope. Un rôle que je savais que la jeune sœur d’Howard tiendra à merveille.

Quand on fut installé c’est la voix de Peyton qui envahi l’église. Cette chanson était bien choisie et mettait un peu de baume au cœur. J’écoutais tout en regardant vers le cercueil ouvert de Peyton. Elle semblait comme endormie. C’était très beau et ça laisse une dernière belle image de l’amie qu’elle était pour moi.

Quand la chanson fut terminée, le prêtre se mit à parler avant que Howard ne prenne possession de la scène. D’abord avec un discours touchant qui montrait que, tout au long de leur relation, je m’étais trompé sur son compte. J’avais été aveuglé par ce que je savais d’Howard sans réellement le connaitre. Maintenant que j’en savais plus je m’en voulais de l’avoir un peu trop rudement jugé par envie de protéger autant Peyton que Livia.

Après ça, il se mit à chanter… C’était émouvant. Et il repris sa place avant que David ne le remplace sur scène. David était un homme de peu de mot. Il déclara juste que ce qui allait suivre était pour une amie. Puis il se mit au piano qu’il avait reçu en héritage et ce mit à chanter une chanson magnifique tout autant que mélancolique.

Je ne savais pas que David savait chanter de cette façon. Je le découvrais et c’était très beau.

Quand il eut terminé, il retourna à sa place alors que j’avais une boule dans la gorge… Le prêtre fit à nouveau quelques prière avant qu’on ne puisse à nouveau faire place aux discours.

Le mien…

Il y avait un ordre et j’étais le suivant. Je ne savais pas si Howard avait bien réfléchi quand il avait fait l’ordre mais je passais troisième. Je me levai, donc… Je n’avais pas l’habitude de ça… Mais pour Peyton, j’avais décidé de dépasser cette peur de me retrouver devant une partie de la jet-set. Une jet-set dont je ne faisais pas partie et que je ne ferais jamais partie.

Je tremblais mais je réussi à sortir le papier quand j’avais dans ma poche de costard. Je me raclai la gorge essayant d’oublier que même les fans, dehors, allaient m’entendre.

-Chère Peyton… Toi et moi nouions une amitié forte. Une amitié qui, je l’ai hélas compris trop tard, te tenait bien plus à cœur que je ne l’aurais imaginé. J’ai vu en toi, non pas la diva décrite dans les médias, mais une femme sensible et dévoué à tout ceux qu’elle aimait. Tu savais mener ta barque. Tu savais ce que tu voulais. Tu avais un tas de qualité que tes fans, eux, ont su décelé à travers tes attentions et tes chansons. Ton perfectionnisme était une preuve que tu voulais le mieux pour eux. Que tu les respectais.

C’est ça que les gens doivent retenir de toi. C’est ça que je retiendrais de toi en plus de la bienveillance que tu as eu à mon égard, moi, qui ne faisait pas partie de ton monde. Tu avait confiance au moi au point que tu m’as fait parrain de ta fille. Sache que je ferais tout pour qu’elle puisse s’épanouir et ne jamais manquer d’amour. Je veillerais sur elle, tu peux compter sur moi.

Je penserais toujours à toi. Tu peux reposer en paix, désormais.

Une larme coula le long de ma joue à cause du stress et de l’émotion. Je quittai alors le micro pour rejoindre mon siège et laisser le prêtre reprendre une de ses prières, qui, aujourd’hui, avait moins de sens que la musique.

Mon Dieu – tout était totalement blanc !

Les gens ! Le décor ! Les fleurs ! Le prêtre ! Tout ! Moi-même j’avais décidé de mettre une tenue blanche. Une long manteau ciré blanc avec, en dessous, un t-shirt moitié blanc moitié transparent relevé d’un col original. Mes cheveux étaient gominé en arrière pour l’évènement. Certain trouveront que tout ça est excentrique mais c’est ce que j’étais.

Ma Mac-Angel avait une magnifique robe blanche et ma mère avait ses beaux cheveux blancs. Nous étions assorti et prêts à rendre hommage à Peyton dans la grosse église de Beverly Hills.

Il y avait des gens en pleurs dehors et, une fois qu’on fut assis Mac-Angel avait remarqué qu’il y avait peu de place, finalement, pour les proches.

-Oui, soufflais-je. C’est à la fois triste et impressionnant.

Peyton n’avait pas beaucoup de proches. C’était terriblement triste !  

Quand tout le monde fut installé, la cérémonie commença avec une chanson de Peyton. Puis, le prêtre ce mit à parler. Mon Dieu – qu’est-ce que c’est ennuyeux un prêtre qui parle ! Je l’écoutais d’une oreille avant qu’Howie prenne place devant pour son discours. Un discours horriblement triste – pauvre Howie qui était tellement dévasté ! A la fin du discours, Mac-Angel déclara qu’elle ne survivra pas si jamais je venais à mourir.

J’étais touché par ses mots.

-Mac-Angel…, soufflais-je en passant mon bras autour de ses épaules. Je ferais en sorte que tu ne vives jamais ça !

Howie s’était mis à chanter une chanson de Fireworks. J’avais du ressentiment – légitime ! – par rapport à Fireworks mais, là, c’était très émouvant. Mac-Angel pleurait et ma pauvre Betty essuyait ses yeux. Les deux femmes de ma vie se soutenaient et je trouvais ça merveilleux. Je mis ma main libre sur la cuisse de ma Mac-Angel avant d’offrir à ma mère un regard compatissant.

David prit, ensuite, la place d’Howie et nous proposa une chanson qui représentait bien l’état d’esprit de bien des gens. Mon Dieu – c’était émouvant et comme Mac-Angel et Betty, je baissai les yeux.

Ensuite, le prêtre se remit à parler… C’était à nouveau ennuyeux ! Mon esprit vagabonda à nouveau… Puis, le roadie, Delfino, l’ami de Mac-Angel et Peyton, se mit à parler. Lui aussi n’avait que des bons mots pour la défunt chanteuse que – je le remarquai – je n’avais jamais réellement pu connaitre.  

Tout était à l’image de Lola… Et elle avait beaucoup de défauts, mais on ne pouvait pas dire qu’elle manquait de goût. Elle allait quitter ce monde dans un dernier coup d’éclat immaculé… En laissant derrière elle son œuvre, qu’on l’aime ou non, et une descendance qui, étant donné leurs gènes, avaient de fortes chances de devenir aussi connus que leurs parents en grandissant.

Je n’aimais pas Peyton. Je ne l’avais jamais aimé, que ce soit en tant que femme ou en tant que chanteuse. J’étais là pour Howard. Mais je devais me rendre à l’évidence : le décorum forçait le respect et appelait au recueillement.

Bailey et moi avions parcouru l’allée de l’église en nous tenant par la main, en silence, regardant tout autour de nous tellement c’était beau.

Nous avions laissé les enfants à Grace et Christopher… Parce que je les trouvais bien trop jeunes pour être déjà confrontées à la mort… Surtout que le cercueil était ouvert. Même si Peyton avait l’air belle et paisible dans la mort…

Et puis, nos filles étaient très jeunes et la cérémonie allait probablement durer un certain temps. Je n’imaginais pas Haley, encore un bébé, rester silencieuse et respecter le recueillement des autres pendant tout ce temps.

On arriva au quatrième rang où nous prîmes nos places. Nous n’étions pas relégués au bout du bout, mais les premiers rangs étaient, en toute logique, réservés aux parents les plus proches de Peyton. J’aurais bien voulu être plus près d’Howard pour le soutenir, mais je trouvais notre place au quatrième rang tout à fait légitime.

Pour Howard, je serais là tous les jours, de toute façon. Et j’étais sûr que Bailey aussi.

Pendant le prêche du prêtre, je sentis monter en moi une sorte d’élan de tristesse pour mon meilleur ami. Alors j lâchai la main de Bailey et me mis en prière, murmurant si doucement que seule Bailey pouvait probablement m’entendre.

-Seigneur… Je ne te demande jamais rien. Mais s’il te plait, protège Howard, Penelope et Phénix… Montre leur la voie vers le deuil et la guérison. Merci.

Je rouvris les yeux. C’était court mais nécessaire, de mon point de vue.

Howard prit la parole et ça me fit mal de le voir comme ça. Et sa chanson me pris aux tripes. Puis ce fut à David qui me fit me mordre la lèvre pour retenir les larmes qui me montaient aux yeux. Comme si j’absorbais, comme toujours, la tristesse des autres pour la faire mienne…

Enfin, troisième homme se présenta.

Delfino.

Je donnai un petit coup de coude à Bailey.

-Hey… Ce serait pas… le gars qui nous a aidés à te faire donner naissance à Anthony, dans la Ferrari d’Howard ? Delfino… Avec qui tu as vécu quelques mois ? C’est ça ?

Je n’étais pas jaloux. Tout ça remontait à loin !

Avant d’entrer dans l’église, je m’accroupis pour me mettre à la hauteur de mes deux fils adoptifs, tous les deux tout de blanc vêtus. Je ne voulais pas qu’ils soient surpris, choqués ou qu’ils aient des cauchemars… Même si je savais qu’ils en avaient vus d’autres quand ils étaient Pequeñas Manos. Cependant, je ne voulais laisser aucune chance à la mort de les impressionner une nouvelle fois.

-Les garçons… Le cercueil de Lola sera ouvert… C’est pour que ses proches, sa famille, puissent la voir une dernière fois pour lui dire au revoir. Il ne faut pas avoir peur. C’est comme si elle dormait.

Sauf qu’elle ne se réveillerait jamais.

Je me redressai et, d’un signe de tête, signalai à Brooke que nous étions prêts à entrer dans le bâtiment.

Je m’étais attendu à être bombardé de flashes, à voir des journalistes dans tous les coins. Mais ce n’était pas le cas. Il y avait des fans, beaucoup de fans, comme pour un mariage princier qui aurait provoqué un énorme élan populaire.

Mais pas de journalistes. Je me demandais bien comment la famille avait fait, même si je pouvais voir qu’un service d’ordre policier avait été mis en place pour l’occasion. Pour notamment, gérer la foule, mais aussi, probablement, pour éloigner les journalistes indésirables.

Nous entrâmes donc tous les quatre dans l’église, moi tenant Alvaro d’une main et Jesse de l’autre et Brooke tenant l’autre main de Jesse. Je me demandais comment les enfants allaient réagir… On leur avait demandé s’ils voulaient nous accompagner aux funérailles. Jesse avait répondu sans hésiter. Il voulait être là pour Howard. Quant à Alvaro, il avait voulu être présent aussi, mais pour son frère.

J’étais très fier de mes fils. Ils avaient de belles valeurs et pas seulement parce que Brooke et moi les leur avions inculquées. Ils savaient ce que c’était que de se serrer les coudes bien avant qu’on les adopte tous les deux.

A l’intérieur de l’église, tout était très beau… D’une blancheur pure. C’était impressionnant.

Après le prêche, Howard prit la parole et chanta… Sa tristesse donnait une autre dimension à cette chanson de Fireworks. Puis ce fut à David qui joua une chanson que je n’avais jamais entendue… Tout comme je ne l’avais jamais vraiment entendu chanter si ce n’était en tant que chœur pour Howard ou The Burning Fire.

Enfin, Delfino prit la parole. Je le connaissais très mal, mais je savais que c’était un type bien ! Il avait protégé Olivia à une époque où la jeune femme était encore à la recherche de qui elle était.

Tout ça était très prenant… On ressentait beaucoup de tristesse dans l’église, mais aussi beaucoup de respect pour la personne qu’avait été Lola.

Je me penchai vers Jesse pour lui chuchoter :

-Ça va? A la fin de la cérémonie, on essayera d’aller donner nos condoléances à Howard…

Ma sœur… C’est elle que j’avais rejoindre, Carrie à mes côtés, un peu avant l’entrée de l’église. Comme à son habitude, elle trimbalait avec elle mon infâme neveu, Ian… Elle vint poser un baiser sur ma joue et me souffla un « bonjour ». Elle fit de même avec Carrie alors que Ian, lui, n’avait pas péter un seul mot. Il avait le visage fermé et les yeux brillant. Je le savais fan de Peyton mais le seul de nous cinq qui pouvait le plus se plaindre de sa mort, c’était moi.

J’étais habillé tout de blanc. Costard blanc, nœud papillon blanc… Et mon très cher neveu avait choisir EXACTEMENT la même tenue.

-De vrais jumeaux…

C’est ce que lâcha Vicky avec un petit sourire. Elle aimait souligné à quel point Ian me ressemblait. Or, je ne voyais qu’un tas de différence dans le physique de son gamin et le mien. J’avais bien plus de charisme que ce rejeton.

Quoi qu’il en soit, je ne fis pas de commentaire. Je n’étais pas d’humeur. L’heure était au recueillement pour Peyton. Une énorme perte pour ce foutu monde.

On entra dans l’église après être passé devant la marée de fans pleurant la mort d’une femme que, au fond, aucun ne connaissait vraiment. Est-ce que moi, je la connaissais ? En partie… Je la connaissais assez pour savoir qu’elle faisait partie des gens que j’estimais le plus. Ce qui fait que cette liste était presque, aujourd’hui, avec sa mort, réduite à néant…

On s’installa un peu derrière les gens les plus proches de Peyton. J’étais assis entre ma sœur et ma femme. Carrie regardait aux alentours sans doute en recherche de son père et de son frère qui, théoriquement, devraient être présents aussi pour représenter MTI. Le vieux Don avait poussé pour que Carrie participe bien que Carrie comptait déjà venir pour être ici avec moi avant même que Don ne le demande.

Puis, la voit de ma Lola s’éleva et mon regard se posa sur son corps qui paraissait comme endormis. C’était ma chanson préférée de son répertoire qui passait et je vis les larmes couler sur les joues de mon infâme neveu. Il allait chialer jusqu’à la fin, je le savais.

Or, même moi, je me retenais de le faire. Pourtant, Dieu sait que je l’avais la boule dans le ventre là.

Howard se mit alors devant tout le monde pour faire son discours. Je connaissais mal Howard… Je ne connaissais que le Howard qui allait aux fêtes de Ricci. Un petit con un peu limité. Pas le genre de gars que j’aurais vu passer le reste de sa vie avec une femme comme Peyton… Une femme que j’estimais plus que tout… Une femme que…

Que j’aimais…

Je revalais mes émotions quand le batteur se mit à chanter… Et ce fut bien pire quand ce fut au tour de McAvoy de faire son hommage. Un hommage sans mot. Juste une chanson que je n’avais encore jamais entendu.

Je baissai les yeux…

Je sentis Vicky prendre ma main. Je détournai le regard vers elle. Elle me regardai, compatissant. Je savais que s’il y avait bien quelqu’un à qui je ne pouvais pas mentir même d’un regard c’était elle. Elle me connaissait bien trop.

Je ne dis rien. Elle ne dit rien. Et je remis mon regard vers l’avant là où David termina sa chanson.  

Ensuite le prêtre repris sa litanie interminable… Je baissai la tête attendant que ça finisse avant qu’un latino que j’avais déjà vaguement croisé dans les studios de MTI ne se présente à l’avant. Vous savez quoi ? Je râlais que ce type que je ne connaissais même pas soit placé plus à l’avant que moi dans cette foutue église.

-C’est qui ce type ?

C’est ce que je soufflai à Carrie et elle me répondit en se penchant vers mon oreille.

-Delfino Alvarez. C’est une roadie de MTI. Il fait du bon boulot.

Et il était proche de Peyton visiblement… Assez pour être le parrain de la gamine nommée Penelope. Lui ? Un esclave de Don ? Un latino de surcroit ? Il était l’un des meilleurs amis de Peyton ? Dans mon esprit, il ne le méritait pas. Sans doute qu’il a joué les gentils pour se taper un gros héritage… En tant que parrain de Penelope, il avait dû touché le jackpot.

Ça me révoltait.

Après son passage, le prêtre repris quelques prières. Et quand il eut à nouveau terminé, ce fut à moi de me lever. J’avais demandé à Howard si je pouvais dire quelques mots et il a accepté. Alors, me voilà, moi, devant tout le monde. Contrairement à Delfino je ne tremblais pas. J’avais l’habitude des audiences et j’aimais parlé. Ça malgré la tristesse que je ressentais à cause de la mort de Peyton.

Je n’avais pas besoin de papier. Je connaissais mon texte par cœur. De ça aussi, j’en avais l’habitude.

Je pouvais donc regarder tout le monde sans baisser les yeux.

-Lola… Pour beaucoup tu étais Lola. La diva. La petite fille gâtée. La perfectionniste. L’intransigeante. Si tout le monde croit que c’est des défauts, c’est qu’ils ne te connaissaient pas assez bien. C’est qu’ils ne savaient pas que c’est en étant comme ça que tu pouvais survivre dans le monde dans lequel on t’avait propulsé. Tout le monde croyait connaitre Lola mais peut, finalement, connaissait Peyton. Tu savais faire preuve de compassion et de sensibilité. Tu me l’as rarement montré à moi mais je savais que tu avait bien plus de cœur que je n’en aurais jamais.

Je me rappellerais comment on savait s’amuser tous les deux. On aimait boire ensemble, se provoquer, provoquer tes parents, se dérober aux exigences de la jet-set. Tu étais mon amie et tout le monde ici sait que à quel point je suis exigent à ce niveau. Une qualité qu’on a en commun, toi et moi.

Je continuais de regarder l’audience non sans laisser transparaitre, tout de même, ma tristesse par moment.

-Tu es morte bien trop jeune. La vie est injuste. Il n’y a pas de justice là-dedans. .

J’aurais peut-être pu lui éviter ça… Si elle n’avait pas fini avec Stone. Cette phrase passa dans ma tête mais je la chassai pour poursuivre.

-Mais tu as laissé un héritage musicale qui perdurera pendant des décennie, voir plus encore. Sans compter tes enfants. Tu vivras à travers eux, d’une certaine façon.

Repose en paix, ma belle… Tu l’as bien mérité.

Sur ce, je quittai la scène pour rejoindre ma place. Carrie m’embrassa avant de passer une main dans ma nuque. Preuve qu’elle, elle ne pouvait pas lire en moi aussi bien que ma sœur.

Le temps passait et je commençais à douter que Julian et moi allions vraiment partir en vacances. Il trouvait toujours un truc à ajouter à ses plans, retardant le lancement de la construction du prototype de sa putain de voiture ! Intérieurement, je rageais de plus en plus souvent. J’avais été conciliante, je me répétais aussi que Julian me soutenait dans ma carrière et qu’il avait été présent sur ma tournée, pas pour les bonnes raisons mais tout de même ! Mais la construction de sa bagnole commençait de plus en plus à s’immiscer entre nous.  Je ne me souvenais pas que ma guitare se soit invitée dans notre lit, nous empêchant de dormir ensemble comme il lui arrivait de dormir dans le garage, de plus en plus souvent.

Julian et moi arrivions enfin à l’église ! Enfin parce qu’encore au moment de partir, j’avais dû rappeler à Julian qu’il avait promit à son père qu’il serait présent aux funérailles de Peyton pour montrer le support de la famille Hughes et donc, de MTI. Je tenais aussi à y être par respect pour Howard que je considérais comme un ami. Mon mari avait voulu retourner voir ses plans avant de partir prétextant avoir peur d’oublier un truc qui ne pouvait pas attendre mais j’avais passé devant lui pour lui barrer le chemin en lui montrant l’heure sur l’horloge de la cuisine ! S’il allait au garage, jamais il n’en sortirait !

Une fois à l’intérieur de l’église, nous avions discrètement prit place sur le même banc qu’étaient installés Hank et Bailey North. Nous les avions salués d’une signe de la tête au moment où la voix de Lola s’était fait entendre me faisant regarder à l’avant, comme si j’allais la voir debout, micro à la main. Malheureusement, la jeune femme était toujours allongée dans son cercueil, toute de blanc vêtue, comme nous l’étions tous.

Je soufflais doucement entre mes lèvres, prise à la gorge par l’émotion quand Howard prononça son discours en l’honneur de sa femme. Il aurait été difficile de dire à quel point il pouvait en être amoureux jusqu’à maintenant, fort probablement parce qu’avec tout ce qui avait été écrit sur le couple, rien le laissait vraiment supposer qu’ils étaient amoureux fou l’un de l’autre. David McAvoy fut le suivant, livrant une magnifique performance pour son amie. Ensuite, Delfino se dirigea à son tour devant nous tous et prit parole. Je savais qu’ils étaient amis mais je n’aurais jamais pensé que c’était à ce point.

Je baissais les yeux, émue par tout ce que nous entendions et, malgré moi, je me demandais si Julian en ferait autant si je devais mourir. On ne sait jamais jusqu’à quel point on nous aime, tant qu’on ne disparait pas. Je savais que mon père remuerait ciel et terre pour moi, il me l’avait prouvé à sa manière, ma mère aussi. Julian n’était pas du genre démonstratif, et dernièrement, c’était encore beaucoup moins.

Victor Hunter prit parole lui aussi. C’était étonnant qu’il puisse tenir un discours teinté d’autant de bons sentiments, lui qui me semblait incapable de se dissocier du business. J’aurais même cru, par la façon dont il prononça ’’On savait s’amuser tous les deux’’ qu’ils avaient été plus que de simple amis. Des amis avec bénéfices, probablement.

La cérémonie se poursuivit ensuite par une longue prêche du prêtre qui, selon moi, se répétait encore et encore. Il nous faisait parfois nous lever pour prier tout le monde ensemble, puis nous rassoir, puis nous relever. Il fallait savoir ce qu’il voulait !

Puis, ce fut Savannah Prescott qui s’avança jusqu’à l’avant pour prendre la parole. Il y avait eu des rumeurs qu’elle avait eue une aventure avec Howard alors que ce dernier était déjà marié avec Peyton ce qui, à mon avis, rendait déplacé l’initiative de la jeune femme.

Cash m’accompagnait aux funérailles de Peyton.

La mort me touchait de près, elle planait au-dessus de moi comme un vautour, fauchant la vie d’autrui comme pour me narguer de mon propre sort. Je n’avais pas besoin de ça pour savoir que mon sablier égrainait son sable plus vite qu’il ne le devait et j’aurais volontiers échangé de place avec Peyton ! Elle avait toute la vie devant elle, deux bébés à cajoler et aimer, un mari à éduquer ! Alors que moi, j’étais condamnée.

C’était vraiment injuste !

Je n’avais pas partagée mes pensées avec Cash, je ne voulais pas passer pour une folle suicidaire qui n’avais plus envie de mener le combat le plus difficile de toute ma vie. Au lieu de ça, je travaillais sur le cahier de composition de Peyton. Je voulais réunir le plus de gens voulant prendre l’une de ses chansons et l’interprété à sa guise tant qu’on chantait Peyton ! C’était ma façon de lui rendre hommage, ça et le petit message que j’avais préparé pour la cérémonie. J’avais besoin de parler, j’avais besoin de lui dire que je n’oublierais jamais ce qu’elle avait fait pour moi.

Il y avait tant de gens rassemblés tout autour de l’église ! On aurait dit… la foule au Hollywood Bowl ! Au travers tous ces gens, je reconnaissais évidement Nathan et Kenzie, Jackson Holland que je savais être copain avec Howard mais plus surprenant encore, Zack McBride ! Je l'aurais imaginé se réjouir du malheur d'Howard comme il s'était un peu amusé à appuyer sur le mien quand il avait apprit que j'étais atteinte du SIDA. Comme quoi, parfois le deuil rapprochait les gens.

Main dans la main avec Cash, on entra dans le Saint bâtiment et on trouva place dans les première rangées. Je n’aimais pas me trouver ici, je ne me sentais pas à ma place mais je devais y être, pour Howard mon ami, mon partenaire de musique, mon ancien amant. Nous avions toujours été là l’un pour l’autre, aujourd’hui ne faisait pas de différence.

J’écoutais tout ce qui se disait, à commencer par Howard qui me perfora le cœur avec des mots puissants et magnifiques. Il souffrait mais il se tenait debout. Il avait commencé son petit combat intérieur, c’était un pas en avant, mieux que lors de ma visite. David parla lui aussi, Delfino Alvarez le roadie et un homme que je ne connaissais pas. Le prêtre prenait de temps en temps place au milieu des hommages pour nous demander de prier, pour nous parler de la volonté de Dieu le Père, pour nous faire nous lever et nous assoir.

Puis ce fut à moi, enfin, je décidais que ce fut mon tour. Je serrais la main de Cash et je le regardais au travers de ses bouclettes, dans les yeux avant de me lever et de me diriger vers l’avant.

En passant près d’Howard, je posais ma main sur son épaule sans cesser de marcher puis, je me retournais pour faire face à tout ce monde. C’était impressionnant, pourtant, j’avais l’habitude de me retrouver devant des salles combles. Aujourd’hui, c’était tout à fait autre chose.

- Salut Peyton ! J’ai cherché longtemps ce que je pouvais te dire parce que toutes les deux, on ne se connaissait pas très bien.  Je me suis dit que je ne devais pas exprimer mes regrets de ne pas avoir prit le temps de faire mieux ta connaissance mais plutôt te dire à quel point je t’ai admiré. On ne s’aimait pas… parce que… ça n’a pas d’importance…, je retenue un petit rire gênée et je secouais la tête avant de relever la tête et de regarder vers le cercueil de Peyton puis je continuais. En fait, tout ce que j’ai trouvé de mieux à te dire Peyton c’est Merci ! Merci car grâce à ton talent, tu as pavé le chemin pour pleins d’artistes, pleins de femmes qui s’inspiraient et continueront de s’inspirer de toi. Merci pour les chansons et les mélodies. Merci pour le bagage impressionnant que tu lègues à tes fans. Je tâcherai de continuer de faire briller ton nom, à ma manière. Au revoir, Peyton!

Je retournais à ma place, mes talons inconfortables claquant sur le marbre du plancher de l’église. Mon cœur battait à tout rompre et battait toujours aussi fort quand je glissais ma main dans celle de Cash.

Avec Hank,  nous avions enfilés des habits blanc tel que l’avait demandé Howard quand il nous avait expliqué comment les funérailles de Peyton allaient se dérouler. Ce fut avec un certains soulagement que nous avions apprit que la cours de New York avait rejeté la demande des parents de la chanteuse et que notre ami pouvait maintenant mettre en terre la femme qu’il aimait profondément. Avec cette étape de franchi, il allait pouvoir doucement commencer à regarder vers l’avant.

Grâce et Christopher avaient proposé de garder les filles et ça m’avait soulagée pour dire vrai. Je ne tenais pas plus que ça à amener les petites avec nous pour autant de raisons qu’il y en avait. Elles seraient bien avec leur oncle et tante et Hank et moi aurions l’esprit plus tranquille.

L’église était pleine à craquer mais pas tant de gens que je connaissais. En fait, il semblait y avoir beaucoup de bancs occupés par des admirateurs de Lola alors que les quelques bancs tout en avant contenaient ses proches. En regardant discrètement autour de moi au moment de s’installer sur un banc et j’aperçue Robin et Sloan entre autres puis Olivia et Julian arrivèrent et prirent place sur la même rangée de banc qu’Hank et moi.

La cérémonie commença en force avec une très belle chanson de Peyton qui m’alla droit au cœur. Mes émotions allaient de plus en plus creux niveau émotion avec le discours d’Howard qui témoignait de son amour indéfectible pour sa femme. Hank se pencha doucement vers l’avant et murmura une prière pour que Dieu vienne en aide à Howard. Un coup de pouce divin ne ferait pas de tort, certes. Quand mon époux se redressa, je le regardais, mes yeux brillants de larmes puis je caressais doucement sa main avant de la serrer dans la mienne.

Imaginer ma vie sans Hank, mon phare, mon rock m’était insupportable. Je ne voudrais jamais traverser l’épreuve que traversait Howard, je n’y arriverais tout simplement pas.

Après Howard, David McAvoy offrit une sublime prestation sur un magnifique piano blanc. Sa chanson, toute en douceur, me fit verser quelques larmes. C’était impossible de rester insensible devant autant de tristesse additionnée.

Je m’en voulais terriblement d’avoir toujours repoussé un coup de fil sympathique à Peyton, de ne lui avoir jamais proposé de venir prendre un thé avec moi ou d’aller faire les boutiques. Je n’avais fait aucune tentative pour me rapprocher d’elle et maintenant, il était trop tard. La femme de mon amie était morte et je n’avais jamais rien fait pour mieux la connaitre.

- Hein ?

Hank m’avait sortie de mes pensées alors que devant nous se tenait maintenant Delfino. Hank se souvenait du soir où j’avais donné naissance à Dany, que tout le monde s’évertuait à appeler Anthony, dans la voiture d’Howard.

- Oui, c’est bien lui, lui chuchotais-je.

Le monde était petit, comme nous pouvions le constater.  

Dès que nous avions appris le décès de Peyton, Timmy et moi avions pliés bagages et écourtés nos vacances pour rentrer le plus tôt possible à Los Angeles. Je désirais soutenir Howard avec qui j’avais développé une forme d’amitié. Timmy avait eu beaucoup à faire de son côté avec tout ce que la mort de la chanteuse avait provoqué chez MTI. Il croulait sous une tonne de dossiers compliqués. Peyton, dans son lègue, avait cédé tous les droits de ses chansons à David McAvoy et, côté logistique et redevance, cela causait certains maux de têtes. Du moins, c’est ce que j’avais cru comprendre.

Aujourd’hui, les dossiers professionnels étaient mis de côté et nous avions enfilés nos habits blancs puisque Peyton, prévoyante, avait fait la demande que tous ceux présents à ses funérailles soient vêtus de blanc. Le visuel dans l’église était magnifique, pure et apaisant.

Au premier rang, devant le cercueil ouvert, étaient assis Howard et ses parents. Les jumeaux étaient présents, tout comme les plus fidèles et proches amis du couple. Je ne connaissais pas tout le monde mais je reconnaissais les visages habitués aux pages glacées des magazines. L’acteur Hank North et sa femme, David McAvoy, Savannah Prescott et Cash Izbel. J’étais heureuse de les voir ensemble.

Je priais intérieurement alors que la voix de Peyton résonna. Mon regard croisa celui de Timmy alors que je cherchais à essuyer furtivement une larme. Peyton était ma chanteuse préférée depuis longtemps ce qui provoquait une forme étrange de deuil.

Le plus émouvant fut sans contre dis le discours d’Howard pour sa femme. Personne ne pourrait plus jamais dire qu’il était incapable d’émotion. Je me permis de me blottir contre Timmy toujours en épongeant discrètement mes larmes.

Les éloges des gens pour Peyton étaient émouvants, attendrissant. Savannah s’exprima, je savais qu’elle n’était pas près de ses émotions et que de prendre la parole avait dû être éprouvant mais elle parla avec son cœur, c’était ce qui comptait et puis je trouvais qu’elle s’en était plutôt bien sortie.

Le prêtre nous fit nous lever, le temps d’un chant religieux puis ont pu se rassoir et se recueillir le temps qu’il préparait la communion et que ses servant de messe brandissent des encensoirs autour du cercueil de Peyton. La cérémonie achevait donc, bientôt, ils refermeraient le cercueil et ce serait le temps de l’ultime au revoir.

Je ne pouvais détacher mes yeux d’Howard qui lui, semblait fixer sa femme. Peut-être était-il perdu dans ses pensées, peut-être revivait-il de bons moments passés avec celle qui lui fut trop tôt retiré.

- La vie peut être parfois si injuste…

Je savais que Savannah trouvait ce qu’il se passait injuste. Je savais qu’elle pensait qu’elle aurait du, en quelque sorte, y passer à la place de Peyton. Parce que ses jours à elle étaient comptés alors que la diva était théoriquement en pleine santé au moment de mettre ses bébés au monde.

Mais moi, je ne pensais pas pareil. Je lui avais expliquer, moi qui pensais connaître la Mort comme une amante pour flirter avec elle plus que raison, que chacun avait son heure et que ce n’était pas à nous d’en décider.

Certes, c’était injuste. Peyton avait été fauchée dans la fleur de l’âge et alors que sa toute nouvelle famille avait besoin d’elle.

La Mort est impitoyable.

Je ne connaissais pas Lola, si ce n’était par son œuvre que je n’aimais pas vraiment. Pas que j’avais quelque chose contre elle, mais ce n’était tout simplement pas mon style de musique et ce n’était pas parce qu’elle était morte que j’allais changer d’avis. Les gens avaient tendance à faire ça avec les morts.

Pas moi… Parce que, finalement, nous étions tous des morts en sursis.

Main dans la main avec Savannah, nous étions entrés dans l’église… J’avais du acheter des vêtements adéquats pour l’occasion parce que je ne m’habillais que très rarement en blanc.

Et quand je fis, de derrière mes boucles noires, un tour d’horizon du parterre de gens qui se trouvaient dans l’église, j’avais l’impression de me retrouver aux Oscars ou aux American Music Awards plutôt qu’à un enterrement !

Il y avait un tas de têtes connues ! De Hank North à David MacAvoy en passant par Livia. C’était assez impressionnant…

Certes, la diva était une légende. Mais était-elle vraiment amie avec tous ces gens ? Ou n’étaient-ils là que pour le paraître.

Peut-être un peu des deux.

Moi, j’étais là pour Savannah. Elle devait prononcer quelques mots étant donné qu’elle faisait partie de The Burning Fire. Mais c’était surtout d’Howard qu’elle était proche. Pas vraiment de Peyton. Et je me dis qu’heureusement, il n’y avait pas de journaliste… Parce que je ne savais pas si elle avait vraiment sa place parmi les intervenants. Mais elle voulait le faire, alors soit.

De tout ce qui fut dit, ce fut la prestation de David McAvoy qui me toucha le plus. Le discours d’Howard était aussi touchant mais… Moi, je réagissais surtout à la musique qui était, selon moi, le meilleur mode d’expression qui soit.

A un moment, j’aperçus le Dr. Spencer et lui fis un petit signe. Juste avant que Savannah n’aille prononcer ses adieux. C’était probablement les mots les moins touchants qui furent prononcés et pour cause : Savannah avouait elle-même qu’elles ne s’aimaient pas.

Cependant, je respectais son choix d’avoir voulu parler. Après, il faudrait pas qu’elle s’étonne qu’il y ait des critiques mais je supposais qu’elle savait ce qu’elle faisait.

Elle revint près de moi et je lui pris la main, continuant d’observer pendant le chant religieux.

J’avais eu beaucoup de travail suite à la mort prématurée de la diva, Lola. Un travail composé essentiellement de paperasse, de droit et de tout un tas de chose qui, bien que ça pouvait être rébarbatif, était important. Je m’y étais attelé gérant, en même temps, la vague médiatique qui entourait le décès de Peyton. Notamment au niveau de ses parents qui avaient décidé de faire vivre un Enfer à mon protégé, Howard.

Je n’avais jamais porté Stone dans mon cœur. Ce n’était point un secret. Il était, pour moi, l’incarnation vivante de l’inconscience et de la nonchalance. Cependant, je trouvais injuste ce que les parents de Peyton lui faisait subir et faisait subir à ses enfants. Stone avait des défaut mais il ne méritait point ça.

Ainsi, Lizzie et moi nous étions rendus aux funérailles. Il y avait du monde tous vêtus du blanc. Mon costard avait, aussi, cette couleur bien que j’avais opté pour un blanc tirant sur le beige et que j’avais décidé de laisser tomber la cravate. Après être entré dans l’église, nous avions trouvé une place, Lizzie et moi, et nous y étions installé. Howard était devant avec ses enfants, ses parents mais, aussi David McAvoy. J’avais vu des gens comme Hank North et sa femme mais, aussi, la jeune Olivia Cortez avec son mari, le jeune Hughes. Don était là aussi afin, je l’imagine, de représenter MTI, la maison de disques de Peyton. D’autres personnes légitimes étaient là aussi…

Moi, j’y étais car j’étais le manager de Peyton. Je la connaissais essentiellement de par mon travail. Lizzie la connaissait encore autrement vu que la diva avait brièvement été sa patiente. Je la savais très fan, aussi, de la musique de Lola.

Nous eûmes le droit à une chanson de Peyton sortie sous le label MTI. Lizzie avait essuyé une larme. Je pris sa main afin de la réconforter. Moi, je restais stoïque vivant mes émotions intérieurement.

Puis, ce fut à Howard de commencer la valse des discours. Le sien était touchant, je devais l’avouer, ainsi que sa chanson. Lizzie s’était blottie contre moi et j’avais passé mon bras autour de ses épaules.

David avait enchainé en faisant, lui, uniquement une chanson. Je l’avais écouté attentivement. Cet œuvre débordait d’émotion et était une chanson que je n’avais encore jamais entendue. J’espérais que David n’allait pas donné ce chef d’œuvre sur un plateau d’argent à Jack Perry et BSC. Jack qui était aussi présent. Pourquoi ? Allez savoir…

S’en était suivi le discours de Delfino Alvarez que je savais très proche de Peyton. Ensuite ce fut celui de Victor Hunter. Je connaissais mal l’avocat… Tout ce que je savais de lui c’est qu’il avait une fâcheuse tendance à se pavaner dans les locaux de MTI sans aucune raison autre que de faire des avances déplacées à un bon nombre de secrétaire pendant que sa femme, Carrie Hughes, était ailleurs. Son discours était à son image bien que j’apprenais qu’il ait été aussi proche de Peyton.

Ce fut, ensuite, à Savannah de prendre la parole entre quelques prières du prêtre. Je savais qu’elle et Peyton ne s’entendaient pas ce que ne nia pas mon artiste. Cependant, elle mis en avant l’inspiration qu’avait été Peyton pour toutes les jeunes femmes d’une génération entière et des générations suivantes. C’était des remerciement que faisait Savannah plus qu’un hommage.

Le prêtre repris encore ses prières après ce passage et Lizzie ne pu s’empêcher de dire que la vie pouvait être injuste.

-Elle l’est. Mais nous devons faire avec cela.

C’était ainsi. Nous ne pouvions rien à ça même si nous voudrions que cela soit autrement.

J’avais regardé Lizzie et, après la prière du prête, je m’étais avancé, à mon tour, pour un discours. Ça serait le dernier, certainement, par tout se préparait pour le dernier voyage de Peyton.

-Beaucoup d’entre vous connaissiez Peyton… Moi, c’est surtout l’artiste que je connaissais. Une artiste que j’ai pris sous mon aile car j’étais convaincu qu’elle avait encore bien des choses à montrer à ses fans mais, aussi, à tous les gens qui n’étaient pas encore convaincu qu’elle soit l’une des plus grande voix de sa génération. C’était une femme douée qui savait gérer absolument tout les aspects de sa carrière. Elle était professionnelle et savait ce qu’elle voulait. Des qualités qui faisait d’elle une des plus grandes artistes du monde entier.

Elle avait un profond respect pour ses fans. De l’extérieur, ses exigences pouvait paraitre comme des caprices mais ce qu’elle exigeait était souvent pour pouvoir faire en sorte qu’absolument tous ces shows soient un réussite.

Peyton… J’ai réellement apprécié travailler et faire ce bout de chemin avec toi. Sache que même si tu n’es plus là, ta musique continuera à vivre et à inspirer de nombreuses personnes.

J’avais terminé. C’était un bref discours mais notre relation étant strictement professionnel, je ne voulais pas m’étendre. Ainsi, j’avais rejoint Lizzie alors que le prêtre commençait à démarrer la dernière phase de cette cérémonie.

Ce n’était pas facile d’expliquer la mort à des enfants. Trouver les bons mots pour rendre ça moins effrayant, sans la banaliser. Jack et moi avions aussi en tête que nos fils en avaient probablement plus vu qu’ils ne sauraient nous le dire et cela était infiniment triste. Nous tentions au quotidien de les reconnecter avec ce que la vie avait de plus beau à offrir ce qui n’était pas difficile puisque Jesse et Alvaro étaient de bons enfants, enjoués et curieux.

Aujourd’hui, vêtus de blanc tous les quatre, on se rendit à l’église dire un dernier au revoir à Peyton, la femme d’Howard qui lui était le papa biologique de Jesse. Avant d’entrer, Jack se plaça à hauteur d’yeux de nos fistons et leur expliqua comment les choses allaient se dérouler. Nous ne voulions pas les choquer avec le cercueil ouvert. Pour certain, ce genre de chose pouvait être troublante.

Il n’y avait pas de journaliste à l’entrée de l’église, c’était surprenant. Je pensais qu’il y en aurait des tas, prêt à tout pour une photo de chaque personne y entrant. D’un côté, c’était tant mieux ! Ils avaient peut-être décidés d’observer ce genre de respect pour la grande diva qu’était Lola ou alors, quelqu’un avait payer cher pour ne pas en voir un à proximité !

On trouva des places vers l’avant et on s’y installa tous les quatre. Le décor était somptueux, très chic et très blanc. Le cercueil de Peyton trônait en avant, en plein centre et elle y était couchée. Elle semblait toute paisible, comme si elle dormait. Un sommeil infini duquel elle ne se réveillerait jamais.

Ce fut ensuite une succession de discours hommages tous plus tristes les uns que les autres, ça prenait au ventre comme un coup de canon et il m’était impossible de ne pas retenir mes larmes. Voir des gens pleurer me faisait toujours cet effet, ce n’était pas aujourd’hui que j’allais changer !

Vînt le moment de la communion, c que Jack et moi on fit comme tous les autres ayant reçu le sacrement de la première communion. Jesse et Alvaro restèrent sages sur notre banc et, quand je les rejoignis, je m’agenouillais sur le prit-dieu pour prier à la mémoire de Peyton. Je demandais aussi à Dieu de veiller sur ma propre famille et sur ceux qui m’étaient chers.

Le cercueil fut refermé et les cloches de l’église se firent entendre. Elles retentissaient au rythme des battements de cœur endeuillés. Je regardais avec un pincement au cœur Howard Stone se lever. Il fut rejoint par ceux qui allaient porter le cercueil de sa femme vers sa dernière demeure.

Alvaro Glissa sa main dans la mienne et je le regardais en y mettant tous les efforts pour qu’il soit rassurer. Tout ceci devait lui rappeler certaines épreuves qu’il avait traversées. Je ne savais pas ce qui était prévu pour la suite mais je savais que seul la famille et les proches vraiment très proches étaient conviés, c’était très bien ainsi, Howard n’était pas obligé d’absolument tout partager avec tout le monde, surtout dans des instants comme celui-ci.

Je regardais Jack qui devait attendre le bon moment pour aller personnellement aller offrir ses sympathies à Howard, ainsi qu’a ses parents. Jesse aussi voulait témoigner son support, moi également. Nous irions tous les quatre, le moment venu.

Touuuuuuut était blanc…

Le blanc, c’est beau. Le blanc, ça brille. Le blanc, c’est pour être joyeux.

Mais, moi, j’étais triste. Moi, je connaissais pas bien Peyton mais j’étais triste. Elle est morte. Papa et Maman nous ont expliqué qu’elle est morte quand les bébés sont venu au monde. Moi, je trouvais ça très triste. C’est comme si Maman était morte quand je suis né. Comment j’aurais fait sans Maman ?

Je ne savais pas.

Comment Phénix et Penelope allaient faire ? Moi, j’ai bien compris qu’ils avaient Howard et, aussi, d’autres gens autour d’eux. Mais je savais ce que s’était que de vivre sans Maman.

C’était triste.

Moi, j’avais la chance d’avoir une nouvelle Maman. Moi, j’espérais que Phénix et Penelope en auront une un jour et qu’ils n’oublieront pas leur première Maman.

Comme moi.

Puis, j’étais triste pour Howard.

Papa s’arrêta avant qu’on entre dans l’église. Il se mit à notre hauteur et expliqua que le cercueil sera ouvert. Alvaro hocha de la tête et je fis la même chose.

-Moi, j’ai pas peur, Papa.

Moi, j’avais vu Paco mourir. Moi, je crois pas que je verrais pire que ça aujourd’hui. Paco, on aurait pas dit qu’il dormait quand il est mort. On aurait dit qu’il avait mal.

J’avais eu très peur ce jour-là.

Aujourd’hui, je n’ai pas peur. Je suis triste.

On entra et on alla s’asseoir. Il y avait beaaaaaaaaaucoup de gens. Moi, Papa et Maman m’avait demandé si je voulais venir. Moi, j’avais dit « oui ». Moi, je voulais venir pour Howard. J’étais son ami. Je voulais pas qu’il se sente seul.

Il faisait tout blanc ici aussi. Et j’avais vu Peyton dans son cercueil. Papa avait raison. On dirait qu’elle dormait.

Je jetai un regard autour de moi. Je vis Madame June près d’Howard. C’était sa Maman. Il m’avait expliqué ça. Madame June qui n’aimait pas son fils. Je trouvais ça triste. Mais maintenant elle était à côté d’Howard… Elle l’aimait bien maintenant ? Je ne sais pas…

Puis, la musique commença. C’était la voix de Peyton. J’écoutais la musique. Elle était belle. Tout était beau et triste… Je baissai les yeux. Je continuai de les baisser les yeux. Jusqu’à-ce que Howard se place devant tout le monde. Là, je le regardais.

Il était triste. Il parlait de Peyton. C’était beau et triste, encore une fois. Ma bouche trembla. Moi, j’avais envie de pleurer. Je reniflai un peu avant qu’Howard ne fasse une chanson. Pour montrer que j’étais avec lui, je chantai aussi mais tout bas.

Puis, David fit aussi une chanson. Je ne la connaissais pas… Elle était triste aussi… Les larmes coulaient sur mes joues. Moi, j’aurais voulu mieux connaitre Peyton. Moi, elle me faisait peur. Mais je crois qu’elle était très gentille. Pourquoi je n’avais pas vu qu’elle était aussi gentille ?

Ça me rend triste…

Une autre homme, que je ne connaissais pas, parla. Après ses mots, Papa se pencha vers moi pour me demander si j’allais bien. Mes yeux étaient plein de larmes.

-C’est triste…

Ce n’était pas la première fois que quelqu’un était mort. Mais aujourd’hui, il y avait beaucoup de gens tristes.

-Peyton est avec Maman…

C’est ce que je dis en levant ma tête vers Papa et vers Maman.

-Moi, je voudrais dire ça à Howard à la fin. Que Maman sera l’amie de Peyton là-haut…

Je passai ma manche sur mes yeux pour sécher les larmes. Il y eut d’autres personnes qui firent des discours. Je ne connaissais pas tout le monde. Un type blond qui ressemblait à Monsieur Jimmy parla… Il y eut Savannah aussi. Elle était belle. Puis, il y eut Monsieur Timmy… C’est le manager d’Howard. Howard ne l’aime pas beaucoup. Il dit des mots aussi.

Maman pleurait… Pauvre Maman… Je pris un air triste.

Papa et Maman se levèrent ensuite et Alvaro et moi on resta tout les deux jusqu’à-ce qu’ils reviennent. Maman s’agenouilla pour prier. Alvaro fit la même chose. Alvaro priait tout le temps avant de dormir. Il le faisait déjà quand on était chez les Pequeñas Manos. Il m’avait expliqué qu’il faisait ça avec sa Maman et que, maintenant, il priait pour elle et pour nous protéger tous.

Après, on ferma le cercueil. On ne voyait plus Peyton et une larme coula sur ma joue. Je pris la main de Papa. C’était un des moments les plus triste de ma vie.

J’avais dû sortir de mon garage pour aller à l’enterrement de l’année. La mort de Peyton avait fait grand bruit non seulement parce c’était une star mondiale mais, aussi, parce qu’elle était extrêmement jeune. Elle était morte en donnant naissance à ses bébés et, même si je trouvais ça extrêmement triste, je n’avais aucune idée de ce que je venais faire ici.

Je ne connaissais pas Lola. Ni de près. Ni de loin. Je savais simplement ce que tout le monde en disait dans la presse. Je savais qu’elle avait signé chez MTI et que Livia lui faisait de l’ombre depuis sa tournée mondiale. Je n’étais pas forcément fan de sa musique… Je n’étais pas, non plus, proche d’Howard Stone…

Mais Livia voulait venir pour soutenir Howard et pour rendre hommage… Je l’aurais laissé allé seule si mon père n’avait pas, aussi, insisté pour que je vienne afin de représenter MTI. Il voulait que ses deux enfants soient là… J’avais bien dû accepter malgré ma voiture qui n’attendait qu’à être terminée.

J’avais pris du temps à sortir de mon garage. Livia avait dû me poussé mais on avait fini par arriver à l’heure à l’église, tout deux habillés de blanc. Il y avait du monde ce qui, évidemment, n’était pas pour me mettre à l’aise. J’étais tendu. Le visage fermé. Une fois dans l’église, je repérai mon père et, plus loin, Carrie et les trois Hunter. Il y avait d’autres grands nom comme Sloan Perry, Robin North, Jackson Holland et j’en passe… Même Cash Izbel était ici accompagnée de Savannah Prescott.

On s’installa non loin de mon ex-beau-père. Je le savais très proche d’Howard. C’était son meilleur ami.

Une fois que tout le monde fut installé, la musique s’éleva dans l’église où trônait, à l’avant, le corps sans vie mais paisible de la diva. J’avais brièvement regarder vers elle avant de regarder devant moi.

Ce fut Howard qui ouvrit le bal des discours. Il était meurtris, ça se voyait. Je pouvais comprendre ce qu’il ressentait. J’avais ressenti une horrible douleur, aussi, quand Livia était portée disparue. Par chance, elle était rentrée en vie. Howard, lui, devait faire face au deuil.

Il termina par une chanson et je sentis Livia très émotive. Je pris sa main mais l’émotion continua à grimper quand David McAvoy rendit son hommage uniquement en chanson sur un piano tout aussi blanc que le décor. Ce fut ensuite au roadie, Delfino, de se présenter pour un discours entre, chaque fois, des prières un peu trop longue à mon goût du prêtre.

Ce fut, ensuite, mon beau-frère qui s’avança. J’ignorais qu’il connaissait aussi bien Peyton mais il faut dire que je parlais rarement d’autre chose que de business avec lui pour les rares fois où je l’ai vu depuis que ma sœur a repris contact avec mon père. Il était prétentieux… Et ça s’entendait sans son discours tout qui ne manquait, pourtant, pas de bons sentiments. C’est clair qu’il tenait à Peyton. Bien qu’avec Victor c’est toujours difficile de savoir ce qui est sincère ou non.

Après lui, ce fut Savannah qui prononça des mots… Apparemment, elle et Peyton ne s’entendait pas ce qui voulait dire que les rumeurs qui couraient était peut-être vrai… Du coup, je ne savais pas vraiment ce qu’elle venait faire là devant. Mais Savannah était quand même là à lui rendre hommage… J’avoue que je ne comprenais pas bien. Mais je ne connaissais ni l’une, ni l’autre alors je ne voulais pas juger. Je comprenais qu’elle était ici pour remercier l’artiste qui avait inspirer d’autres et qui continuera à en inspirer…

C’est Timmy Evans qui clôtura les discours en disant quelques mots convenus. Je soupirai de soulagement. Je devais avouer être pressé que ça finisse.

On dû se lever pour la communion ce que je fis avant que le cercueil de Peyton soit définitivement fermé. Il nous restait à le laisser sortir et à suivre avant de rentrer chez nous.

Et de rejoindre ma voiture.

Je connaissais toutes les modalités de l’enterrement de Peyton. D’une part, par ce que j’avais pu lire dans la presse : tous les fans étaient les bienvenus à l’église pour la cérémonie d’hommage et ceux qui ne trouveraient pas de place dans l’église pourraient quand même entendre via des haut-parleurs. Par contre, pour « l’enterrement » proprement dit, ça n’allait pas se passer comme je l’avais pensé : ce serait en petit comité et à la villa d’Howard.

Je ne pourrais donc pas observer ce dernier voyage de loin. Mais ce n’était pas grave puisque la cérémonie religieuse était ouverte à tous. Et tout le monde devait être en blanc.

J’avais dit à Nathan et Kenzie que je resterais pour surveiller la maison… Mais une fois qu’ils furent partis, je m’apprêtai pour aller me mêler à la foule : perruque blanche, lentilles blanches et vêtements blancs.

Me regardant dans le miroir, j’étais plus que satisfait du résultat. J’étais effrayant… Fascinant. Peut-être qu’on me reconnaîtrait, peut-être pas.

Bon, il était temps d’aller dire au revoir à cette petite pute qui m’avait chauffé puis laisser croupir dans un hôpital psychiatrique comme un vieux kleenex.

Comme j’avais pris le temps de m’habiller dignement, j’arrivai un peu tard pour avoir une bonne place, mais ça n’avait pas été mon intention. J’arrivai tout juste pour encore pouvoir entrer dans l’église, mais je dus rester debout dans la foule massée au fond de l’église.

Je voyais quand même tout.

Je pus apercevoir Peyton, livide dans son cercueil… Et ça me fit sourire… J’en avais des fourmillements dans le bas-ventre… Ainsi que la satisfaction du travail accompli.

Elle m’avait traité comme un moins que rien, comme un bâtard, elle n’avait que ce qu’elle méritait. Et c’était grâce à moi qu’elle était là… grâce à moi que les flammes allaient la dévorer avant qu’elle soit transformée en compost par les vers, les cloportes et autres créatures rampantes et dégoûtantes.

Howard parla… Puis David chanta… Et d’autres personnes se succédèrent, toute, à l’exception d’un latino, issus de la jet-set. Et je me nourrissais de leur tristesse… Je devais placer ma main devant ma bouche pour ne pas rire de leurs larmes ou jouir de leur désespoir.

C’était bon. Vraiment bon.

Je ne participai pas à la communion, effleurant plutôt du bout des doigts le crucifix inversé à mon cou. Quand ils fermèrent le cercueil, je tournai les talons pour sortir.

Avec la mort de Peyton, c’était un chapitre de ma vie qui se clôturait. Demain, je ferais mes bagages pour retrouver mon appartement et ma complète liberté. Sans plus de Kenzie ou de Betty pour essayer d’analyser mes moindres faits et gestes.

Comme Peyton, je devais tirer ma révérence… Trouver des films à faire.

Et d’autres vies à détruire.

Lola était morte.

Mon idole. La meilleure chanteuse de tout les temps. La plus belle femme de tous les temps. La plus douée businesswoman de tous les temps.

Elle était morte.

J’avais beaucoup pleuré. Je ne voulais pas qu’elle soit morte. Alors, j’avais beaucoup pleuré. J’avais dû demandé à Robin de ne pas tourner pendant quelques jours après que j’ai appris sa mort. Il avait dit « oui ». Moi, j’avais aussi pris deux semaines de congé à l’école. Maman avait dit « oui ».

Devant l’église où j’étais habillé tout en blanc, mon oncle et sa femme nous rejoignirent, Maman et moi. Maman dit une remarque parce que Victor avait volé mon idée de mettre un nœud papillon blanc ! Je fronçai des sourcils mais je ne dis rien. J’étais trop triste pour dire quelque chose. Victor ne dit rien non plus.

Et on entra dans l’église.

Il y avait Lola, là. Je commençai déjà à pleurer… Elle était inerte dans son cercueil. Je voulais pas croire à sa mort mais maintenant que je la voyais devant moi, je pouvais voir qu’elle était vraiment morte. Alors, je pleurais. Ça me rendait triste. Elle fera jamais de nouvelle chanson. Et je pourrais JAMAIS la rencontrer ! J’ai toujours rêver de lui parler… De pouvoir parler de business avec elle. De lui demander des conseils. Moi, je n’aime pas recevoir des conseils sauf de certaines personnes. Lola faisait partie de ces personnes.

Mais j’ai jamais pu faire tout ça.

Je pleurnichais pendant le discours d’Howard Stone. Puis pendant la chanson de David McAvoy… Je pleurais aussi quand une homme que je ne connaissais pas fit un discours… Puis, Victor se leva… Maman mais sa main atour de mes épaules et chuchota à mon oreille.

-Ça va aller, mon chéri… Elle va reposer en paix. Sa musique sera toujours là.

J’hochai de la tête mais je continuais de pleurnicher en écoutant Victor. Il s’était souvent vanté qu’il avait fréquenter Lola quand il était à New York. Il le faisait pour me faire enrager. Et ça me rendait encore plus triste de ne jamais avoir personnellement connu Lola.

Victor retourna à sa place et d’autres firent un discours. Il y eut Savannah et Timmy Evans. Je continuais de pleurer jusqu’à la communion où Maman prit le temps de me serrer dans les bras avant que le cercueil de Lola ne se ferme pour toujours. Je passai ma manche sur mes yeux pour sécher mes larmes.

Puis, le cercueil s’en alla… Howard, David, le type latino, mon oncle, un type un peu plus vieux que je connaissais pas et Jerry The Kid le portèrent vers l’extérieur.

Je suivis le mouvement aux côtés de Maman et Carrie. On sortit de l’église et je me mis à regarder le cercueil qu’on mettait dans le corbillard de loin. Carrie s’éloigna pour rejoindre son père en attendant Victor… Moi, j’attendais aux côtés de Maman le visage toujours très sombre.

Après mon passage sur scène, j’avais repris Penelope que je serrais tout contre moi. J’en avais besoin surtout que, la suite… La chanson de David… Celle qui joua sur le piano blanc qui, désormais était le sien, me fit pleurer à nouveau. Des larmes silencieuses.

Hide my head, I wanna drown my sorrow
No tomorrow, no tomorrow

C’est comme ça que je m’étais senti… Comme ça que je me sentais encore un peu. Mais il fallait que j’vois de l’avant. Pour les enfants. Pour Peyton… Pour tous ceux qui m’entouraient.

J’écoutais David jusqu’à la dernière note. Il me rejoignis. J’regardais vers lui hochant de la tête en signe de remerciement. Puis le prêtre déblatéra encore son charabia religieux avant que Delfino ne fasse son discours. J’écoutais alors que Penelope le regardait avec ses grands yeux. Phénix, lui, s’était déjà endormis contre ma mère. L’avait eu peur, que les p’tits pleurs ou autre pendant la cérémonie mais j’voulais qu’ils soient là pour voir leur mère une dernière fois. Qu’ils ressentent sa présence.

Après Delfino, ce fut ce p’tit prétentieux de Victor Hunter qui fit son discours. L’avait demandé s’il pouvait. J’avais dit « oui ». J’savais pas quel était sa relation avec Peyton. M’en avait jamais parlé. Mais j’savais qu’ils avaient été à New York au même moment. Mais j’m’attendais pas à apprendre qu’ils étaient aussi proche que Victor, avec sa façon de parlé digne des lettrés de la jet-set, le prétendait dans son discours. J’tiquai un peu quand il l’appelle « ma belle » et qu’il sous-entendait qu’ils avaient été plus que des amis. J’devrais pas être jaloux. Ça c’était passé au moment où j’détestais encore Peyton.

Mais quand même…

Heureusement, il finit par se taire et le prêtre l’ouvrit à nouveau. Penelope parlais en langage bébé chaque fois que le prêtre l’ouvrait ce qui m’faisait chaque fois très légèrement sourire.

Savannah prit aussi la parole. J’l’écoutais… Elle me touchait. Parce que j’savais que, avec les années, elle aurait pu s’entendre avec Peyton. En tout cas, j’savais qu’il y avait un respect entre elle et Peyton. Pour leur talent respectif. Et c’est ça que Sav’ mis en avant dans son discours.

Quand elle quitta la scène, j’la remerciai d’un hochement de tête. Et c’est Timmy Evans qui fit encore un p’tit discours… L’avait surtout connu Peyton comme artiste. Il prétendait pas autre chose dans ce qu’il disait.

Et le prêtre repris son charabia… Il nous demanda de nous lever pour la communion.

Ça touchait à sa fin… J’allais devoir dire « adieu »… J’étais pas sûr d’être prêt…

J’finis par passer Pen à Kenzie le temps qu’on referme te cercueil. Mais avant, j’me mis devant pour souffler une derrière fois.

-J’t’aime, ma chérie. On se reverra.

Et le cercueil se referma me faisant un pincement au cœur. On se mit à le porter, moi, mon père, David, Nathan, Delfino et Victor. Le chemin me paru trop court avant que Peyton ne soit enfermée dans le corbillard… Je me mordis la lèvre avant de me reculer. Elle allait aller au crématorium… J’allais y aller aussi… J’voulais superviser si tout allait bien. Puis, j’irais à ma villa pour la cérémonie privée.

J’tournai les talons et j’vis, à quelques pas de moi, un p’tit Jesse tout triste. Plus loin se trouvait sa famille adoptive. Il s’avança vers moi.

J’me mis à sa hauteur. Et il me serra dans ses bras.

J’le serrai à mon tour.

-Peyton est au Paradis avec Maman. Maman sera son amie là-haut. Elles veilleront sur nous.

J’desserrai l’étreinte touché parce que le p’tit venait de dire. J’lui souris d’un sourire ému.

-Merci, p’tit. Tu as raison. Elles seront ensemble et elles veilleront sur nous.

J’passai une main dans ses cheveux, les décoiffant au passage.

-Et on veillera l’un sur l’autre.

Il hocha de la tête. J’passai près de Jack et Brooke pour les saluer avant d’aller recevoir d’autres condoléances.