Ma villa…

C’était ici la dernière demeure de Peyton… L’endroit où elle reposera à jamais…

Peyton détestait L.A.. C’était pas un scoop. Et, pourtant, elle avait décidé d’y reposer. Pas parce que c’était L.A. mais parce que c’était ici que sa famille allait vivre et, ici, que j’allais être enterrer aussi. J’savais qu’après aujourd’hui, il était clair que je me voyais mal quitter Los Angeles alors que ma femme y reposait.

Non.

J’allais rester ici. Pour toujours…

J’avais suivi le corbillard jusqu’au crématorium. J’avais obligé personne à venir là-bas et le rendez-vous suivant était ici, à ma villa, dans l’jardin. Y’avait une heure de rendez-vous mais j’étais arrivé le premier une fois que j’eus récupérer l’urne où se trouvait, désormais, Peyton.

Maintenant, j’étais dans mon jardin devant la plaque commémorative. L’était marqué son nom entier… Et, derrière, y’avait un p’tit trou pour y mettre quelques cendre ainsi qu’un p’tit arbre. J’avais voulu faire pousser un arbre qui représenterait Peyton. Chaque fois que j’le verrai j’penserais à elle. C’était un cerisier du japon. Ses feuilles deviennent roses au printemps. Peyton, l’adorait le rose.

J’attendais mon p’tit comité privé… Ils devraient pas tarder. Y’aura encore de la musique… Y’avait un p’tit peu de nourriture aussi. Y’avait une table dressée avec des sandwich mais, aussi, pas mal de boissons… Ma mère était en tain d’amener tous dehors. J’voulais engager des gens pour ça. Mais ma mère avait dit que « petite comité » ça voulait dire « pas de personnel superflu ». Mes parents étaient déjà là. Ils étaient revenu directement du l’enterrement avec les enfants.

J’pris un verre de vodka sous le regard noir de ma mère.

-Attends au moins que tout le monde arrivent, Howard ! Tu vas être saoul avant d’avoir pu enterrer cette pauvre Peyton.

J’haussai nonchalamment des épaules.

-J’ai pris un verre.

Pas la bouteille. C’était une amélioration, non ? Ma mère soupira et j’pris Pen qui était réveillée et que ma mère avait mis dans son maxi-cosy.

J’la pris contre moi avant de m’asseoir devant la plaque et le p’tit arbre.

Et j’dis rien… J’attendais mes invités spéciaux. Ceux qui avaient été assez proche de moi ou de Peyton que pour avoir le droit de la voir rejoindre sa dernière demeure.

Celle qui sera aussi la mienne.

La cérémonie religieuse était enfin terminée et avec Nathan, nous avions reconduit Betty à la maison. Elle voulait retourner dans sa tente, retirer tout ce blanc qu’elle disait inconfortable car elle avait peur de se salir. Ma pauvre et belle Betty ! Je trouvais adorable cette façon qu’elle avait de se comporter, comme si elle était encore une gamine coincée dans un corps de future grand-mère !

En marchant vers chez Howard, je posais un question à Nathan. Elle me titillait l’esprit depuis ce matin et je n’avais pas trouvé de réponse alors il fallait que je questionne quelqu’un à ce sujet, pour voir si une réponse existait.

- Je ne comprends pas pourquoi il a fallu aller à l’église avant. Je ne me souviens pas que Peyton était une catholique pratiquante ! Ils se sont mariés à Vegas contre des jetons de casino !

Quoi qu’il en soit, ce fut une très belle cérémonie, très touchante avec plein de belles musiques et des discours à fendre le cœur encore et encore ! Je ne savais pas qu’autant de gens aimaient Peyton ! De là où elle se trouvait, elle avait dû être émue de voir tout ce qui avait été fait pour elle.

- Où allons nous quand on meurt, tu penses ? Est-ce qu’on voit vraiment ce qui se passe ici, de là-haut ?

Est-ce que c’était comme visionner un film qui n’avait jamais de fin ? Mon dieu ! Ça devait devenir lassant à la longue ! Et s’il n’y avait vraiment plus rien ? C’était troublant, trop pour que j’y pense une seconde de plus !

Je caressais mon ventre distraitement, je le faisais de plus en plus souvent, sans m’en rendre compte et ça aussi c’était troublant. Betty avait dit que j’avais déjà développé un lien fort avec mon bébé, alors même qu’il ou qu’elle n’était pas encore là ! J’avoue que je commençais à avoir hâte de savoir ce qui s’y cachait pour avoir une meilleure idée de la suite.

Chez Howard, tout se passait au jardin.

Nathan et moi on passa par la villa pour en sortir par la porte arrière et je constatais que  nous étions les premiers arrivés. La maman de mon frère me vrilla du regard mais je ne lui accordais pas d’attention. Elle ne pouvait pas m’aimer, je devais lui rappeler sans cesse que son mari l’avait trompé. Elle m’en voulait d’exister alors que je n’avais rien demandé moi ! C’était à lui qu’elle devait en vouloir pour ne pas l’avoir gardé dans son pantalon !

- Howard est là-bas…

Jamais de ma vie je n’avais vue Howard en cet état ! Pourtant, il en avait traversée des aventures et de tous les gens et jamais il n’avait été autant démoralisé, blessé, fragile. Je m’approchais lentement de lui et je m’agenouillais sur la gazon devant une plaque commémorative sur laquelle le nom de sa femme était gravé. Je fis un petit signe de croix sans savoir si c’était la chose à faire puis je touchais le bras de mon frère en geste de support.

- T’sais… Si Nathan et moi avons une fille, nous avons décidé qu’elle se nommerait Lola Stone Williams. C’est pour lui rendre hommage et pour que tu aies une autre Lola près de toi.

Je ne savais pas si c’était le bon moment de lui dire ça mais je n’avais pas trouvé mieux comme phrase réconfortante.

Après la cérémonie, nous étions rentré – Mac-Angel, Betty et moi – à la maison. Je ne savais pas où était Ron. Peut-être dans sa chambre ? Mon Dieu – c’est possible. Mais nous n’allions pas rester ici, de toute façon. Nous devions passer le reste de la cérémonie chez Howie juste à côté de chez nous.

Ma mère voulait retirer les vêtements blancs qu’elle avait car elle avait peur de les salir. Ma pauvre Betty ! Je la comprenais !

Après cette petite pause, Mac-Angel et moi avions marché les quelques mètres qui nous séparait de la maison d’Howie. Seulement, quelque chose troublait ma pauvre partenaire. Elle ne comprenait pas pourquoi la cérémonie avait été à ce point religieuse alors que Peyton s’était marié à Vegas. Mon Dieu ! C’est une très bonne question.

-Je ne sais pas, dis-je pensif. Peut-être qu’elle est catholique mais pas Howie… Mon Dieu, c’est une très bonne question !

Je n’en avais aucune idée. A vrai dire, je connaissais très mal Peyton – voir pas du tout. C’était bien triste !

Mac-Angel se demandait où est-ce qu’on allait quand on mourrait. C’était une question que beaucoup de gens se posaient. Je n’étais pas catholique du tout ! Mais l’idée du Paradis me plaisait bien ! Ou d’un autre monde.

-Je pense que oui !, dis-je en souriant. Je pense qu’on va dans un autre monde où on peut encore voir ce que font les gens qu’on aime en bas. Je pense qu’on fait la fête toute la journée tout en gardant un œil sur les gens qu’on aime.

C’est comme ça que je voyais la vie après la mort. Car oui – il y avait une vie après la mort.

-Peyton a sûrement aimé sa cérémonie, dis-je sûr de moi.

On était arrivé chez Howie et on était passé par l’intérieur de sa villa pour finir dans le jardin. Je vis, entre autre, les parents d’Howie. La maman d’Howie jeta un méchant regard à ma Mac-Angel. Mon Dieu – il y avait-il encore tant de rancune après tant d’année.

Mac-Angel avait repéré Howie et je l’avais laissée aller le voir. Ils avaient sans doute besoin de parler tous les deux et je ne voulais pas les déranger. A la place, je me dirigeai vers mon beau-père pour taper un peu la causette avec lui. Mon Dieu – lui aussi je le connaissais mal alors ça ne faisait pas de tort de lui parler.

Peyton…

L’artiste.

L’amie.

N’était maintenant plus

Qu’un petit tas de cendres.

Je ne savais pas…

Trop quoi penser de ça.

Nous n’étions vraiment…

Pas grand-chose dans le fond.

J’avais accompagné Howard.

Pour cette dernière épreuve.

Et j’avais été étonné.

Parce que ça avait été

Vraiment super vite.

Et on était revenu.

Avec une petite urne.

Minuscule.

Nous n’étions…

Vraiment.

Pas.

Grand-chose.

On était rentré à la villa Stone.

Les bébés s’étaient

Endormis ensemble.

Holden s’était mis à faire…

Les petits pains.

Et June…

A mettre les boissons sur la terrasse.

Près de là.

Où reposerait Peyton.

David ?

Howard.

David !

Avait décidé..

Da faire pousser un arbre.

Pour symboliser.

-David !

Peyton.

Je secouai la tête.

-Hein, quoi ?

Holden me tendait.

Un plat plein de petits pains.

-Tu veux bien mettre ça sur la terrasse. A côté des petits pains au fromage.

-Ah… ouais.

Je pris le plat.

-Tu es vraiment loin des fois, hein…

Je pinçai les lèvres.

-Je sais.

J’allais aller sur la terrasse.

Mais Nathan…

Et Kenzie…

Entrèrent dans la villa à ce moment-là.

-Salut… Vous… vous deux…

Et je leur emboîtai le pas.

Jusqu’à la terrasse.

Où Howard avait pioché.

Un verre de vodka.

Kenzie.

Alla le rejoindre.

Près de la stèle.

Pendant que Nathan.

Parlait avec Holden.

Je posai mon plat.

Puis vint près d’Howard

Et Kenzie.

M’agenouillant

Dans la pelouse.

-Elle… Elle sera bien ici. Elle pourra regarder… les enfants… Jouer dans le jardin.

La cérémonie religieuse était terminée. Cash était rentré chez lui alors que je me dirigeais moi chez Howard, en taxi. Une autre cérémonie était prévue, mais cette fois, elle était réservée que pour les proches, très proches du couple. Je craignais qu’encore cette fois, les émotions fusent de toutes parts. Je n’étais pas très douée pour les exprimer, les partager et les gérer, m on discours à l’église en avait été la preuve. Si les gens pleuraient tous devant l’urne de Peyton, j’allais me tenir à l’écart et attendre que ça passe.

Mon taxi me déposa dans l’allée de la villa Stone, je payais le chauffeurs avec quelques billets puis sortis du véhicule pour me rendre jusqu’à la porte. Je sonnais mais personne ne vînt ouvrir alors j’entrais en me disant que de toute façon, on devait s’attendre à ce que ceux invités se pointent à un moment où un autre. Ensuite, je traversais la demeure jusqu’au jardin où se trouvaient ceux déjà arrivés.

Howard était plus loin assis dans le gazon et près de lui se trouvait sa sœur et David. Je me doutais qu’ils ne devaient pas discuter de la pluie et du beau temps et je n’étais vraiment pas prête à rembarquer dans un flot d’émotions fortes.

Je me dirigeais plutôt vers la table sur laquelle se trouvaient des rafraichissements et des petits pains fourrés. Je n’avais pas faim mais j’en prit tout de même un au fromage et je commençais à en détacher de petit bout que je mangeais sans grande conviction. J’aurais voulu être plus près de mes émotions, savoir comment les gérer pour pouvoir aider les autres à gérer les leurs.

Inévitablement, assister aux funérailles de Peyton me confronta à ma propre mort. Est-ce qu’autant de gens viendraient me rendre hommage ? Marquerais-je les mémoires avec ma musique comme Peyton l’avait fait ? Avais-je été une assez bonne personne pour que ce soit le cas ? Mon souffle sembla se bloquer dans ma gorge après ces pensées alors je visais mon verre d’un trait puis, discrètement, balançait le pain au fromage dans le petit bosquet.

- Hey, Nathan !

Il était avec le père d’Howard mais je m’approchais tout de même au risque d’interrompre une conversation. Je ne voulais pas aller tout de suite voir Howard préférant le laisser avec sa sœur et David, ils semblaient en avoir de besoin.

- C’est une lourde journée… Le karma semble prendre un malin plaisir à s’acharner sur nous, tu ne penses pas ?

Howard avait été malade puis à moi, on m’avait diagnostiqué le SIDA et encore une fois, le mauvais sort était retombé sur Howard en lui prenant sa femme. The Burning Fire n’était pas prêt de se relever à moins qu’au contraire, une fois le choc passé, Howard ne se relève et fonce telle une bête, prêt à tout déchirer pour moins penser.

J’espérais vraiment goûter à la scène, à la fatigue des voyages épuisants, à l’effervescence des salles pleines à craquer, une dernière fois avant de me retrouver dans le même état que Peyton, c’était égoïste de le penser mais c’était tout de même ce que je souhaitais

- Au fait, j’ai remarqué que Kenzie…

Je mimais un petit ventre rond avant de le regarder et de soutenir son regard pour qu’il me confirme ou nie l’évidence. Kenzie était toute menue, si elle n’était pas enceinte, elle avait avalé un melon tout rond !

La cérémonie s’était terminée par la communion. Il y avait eu plusieurs discours juste avant de gens qui voulaient rendre un dernier hommage à Peyton. En voyant ses gens, je me disais que, si j’avais été proche de Peyton, j’étais loin de tout savoir sur sa vie. Ça m’avait rendu triste. On avait pas eu le temps de se connaitre encore mieux…

Du coup, est-ce que j’étais légitime ? D’après Peyton, oui… Et je devais m’accrocher à ça. Elle ne m’avait sans doute pas choisi au hasard pour veiller sur sa fille, après tout.

Tout le monde avait progressivement quitté l’église. J’avais porté, avec d’autres, le cercueil vers son dernier trajet. Le corbillard avait assez rapidement quitté la scène pour filer au crématorium. Avec tout ce monde, il n’avait pas été simple de rejoindre ma voiture. J’étais convié chez Howard pour la suite de la cérémonie en petit comité restreint. J’y allai lentement… Déjà que j’avais été dans les derniers à quitter le parvis de l’église, j’étais certain que j’allais être le dernier arrivé là-haut… Quoi que je croyais bien avoir vu Hank et Bailey North entre présent là-bas quand j’avais quitté l’église.

J’avais fait le trajet jusqu’à chez Howard et j’étais passé par l’intérieur de la villa pour me retrouver dans le jardin. C’était là qu’Howard nous avait dit qu’il y aurait la cérémonie. Je pouvais voir sa mère affairée à amener pas mal de boissons sur une table, dehors, apprêtée pour la cause. Elle en amenait beaucoup… Je doutais sincèrement qu’on puisse boire tout ça à si peu et ça même si Howard était réputé pour être un gros buveur… Je pouvais d’ailleurs voir que la bouteille de vodka était déjà entamée…

Au fond du jardin, près d’un petit arbre se trouvait Howard, Kenzie et David… Je ne voulais pas le déranger même si Kenzie était celle que je connaissais le mieux ici. C’était une amie et une collègue. Savannah Prescott était là aussi et discutait avec Nathan, son partenaire de The Burning Fire. Un groupe qui, dernièrement, n’avait pas été épargné. Ainsi, presque la totalité des membres des groupes d’Howard étaient présent… Sauf Zack… Mais c’était de notoriété public que lui et le batteur ne s’entendaient pas. Timmy Evans n’était pas convié non plus… Mais là encore, il parait qu’entre lui et Stone, ce n’est pas le grand amour… Et Peyton avait parfois eut des critiques envers lui. Le discours d’Evans, à l’église, avait d’ailleurs été très convenu.

Je m’approchai de la table pour prendre un petit pain et me mettre à le manger. Les North n’étaient pas encore là mais ils ne devraient sans doute pas tarder. C’est le père d’Howard qui s’approcha de moi alors que June Stone s’était, enfin, arrêté de s’affairé pour prendre son petit-fils dans les bras.

-Très beau discours à l’église.

Il me souriait, le vieil Holden. Je lui souris en retour d’un sourire un rien triste.

-Merci…

Il tapa amicalement sur mon épaule avant de s’éloigner pour aller se prendre à boire.

Après avoir parlé un peu avec Ian, j’avais rejoint Bailey et nous avions pris la Lotus pour nous rendre à la villa Stone… Un dernier hommage à Peyton puis Howard pourrait commencer à tourner lentement la page.

En route, je me tournai vers Bailey.

-Il parait qu’Howard a fait ou va faire planter un cerisier japonais là où les restes de Peyton seront enterrés. Je trouve l’idée très romantique. Ah ! Nous y voilà.

J’entrai dans l’allée et on descendit de voiture. Il faisait presque trop beau pour un enterrement. L’été indien de L.A. avait quelque chose de narguant en ces circonstance… Ou alors, c’était l’esprit de Peyton qui voulait que cette journée soit tout de même belle, pour son dernier « au revoir ».

La porte de la villa était ouverte et on la traversa en suivant les bruits de conversations… Ce n’était pas un bruit fort, comme si tout le monde se retenait de déranger le recueillement des personnes les plus proches d’Howard et Peyton.

Main dans la main, on arriva dans le jardin.

Tout au fond, je vis David, Howard et sa sœur qui étaient agenouillés devant la stèle déjà installée à la mémoire de la diva. Cela semblait être un moment à eux, alors je ne voulus pas aller les déranger… Au lieu de ça, je m’approchai de la table couverte de victuailles que le deuil nous empêcherait de dévorer avec enthousiasme.

Il y avait aussi beaucoup de boissons…

Regardant autour de moi, je sentis la colère monter en moi brusquement en repérant un petit pain au fromage entamé abandonné dans un pot de fleurs. Je fulminai avant de le pointer du doigt à l’intention de mon épouse.

-Regarde-moi ça ! On vient de commencer et les gens font déjà les gros dégueulasses. Quel manque de respect !

Je vins pêcher l’objet du crime du bout des doigts en fulminant toujours dans ma barbe.

-Je comprends que les circonstances ne prêtent pas l’appétit. Mais chercher une poubelle, ça coûte trop cher ?!

June Stone intervint alors.

-Oh, donnez-moi ça, Hank. Je vais le jeter…

Je lui passai le petit pain entamé puis pris une serviette sur la table pour m’essuyer la main.

-Merci.

Holden venait de saluer Delfino. Et c’est du latino que j’approchai avec Bailey.

-Bonjour, Delfino… Tu te rappelles de moi ? Tu as aidé ma femme à mettre au monde son premier enfant… même si ça reste un putain de secret à cause de Ricci.

Si j’avais pris le temps de mieux connaître Peyton…

Si elle et moi avions été copine.

Si je m’étais donné la peine de développer une amitié avec elle.

Il y avait tant de si qui trainait dans ma tête, je ne pouvais pas m’en empêcher. Seulement, bien que les questions étaient nombreuses, une seule réponse s’appliquait. Qu’importe ce qu’aurait pu être ma relation avec Peyton, sa mort n’aurait pu être évité, du moins, certainement pas parce que je lui aurait organisé une baby shower digne de ce nom. Une rupture d’anévrisme était un bête accident dont personne ne pouvait être à l’abri.

- Ah oui ? En effet c’est très romantique.

Hank venait de me dire qu’il avait entendu entre les branches qu’Howard avait fait ou allait faire planter un cerisier japonais pour marquer l’emplacement où reposerait sa femme, dans le jardin de leur villa. C’était très romantique puis il pourrait aller s’y recueillir. Les enfants grandiraient et l’arbre en même temps. La symbolique était vraiment très belle.

Hank amorça un lent virage pour entrer dans l’allée de la villa d’Howard puis la Lotus s’immobilisa puis mon mari coupa le moteur. J’avais l’estomac noué par tout le chagrin que j’absorbais depuis la triste annonce du décès de Peyton. Je n’aimais pas voir ceux qui m’étaient chers avoir du chagrin et celui qu’éprouvait Howard en ce moment était innommable. J’avais mal pour lui au moins autant qu’il souffrait de la perte de sa femme.  

On se dirigea vers le jardin et, à peine y avions-nous mis les pieds qu’Hank trouva un petit pain abandonné dans un bosquet. Je fronçais des sourcils, d’abord parce que je ne compris pas pourquoi Hank râlait autant puis je haussais des épaules quand il demanda si de trouver une poubelle était si difficile, même en pareille circonstance.

- Il a peut-être roulé de la table… Enfin…  C’est dégoutant mais bon. Il y a pire que ça aujourd’hui.

La maman d’Howard s’approcha pour débarrasser Hank du mal aimé au fromage. Ça aussi, ça me fit sourciller. D’aussi loin que je me souvienne, entre Howard et ses parents, ça n’avait jamais été le grand amour et voilà qu’aujourd’hui, elle jouait l’hôtesse de maison. Tant mieux si leur relation c’était amélioré, Howard n’aurait pas trop de mains secourables autour de lui pour le soutenir au travers tout ce qu’il vivait.

Une fois qu’il eu essuyé ses mains, Hank nous dirigea vers Delfino, c que j’aurais bien souhaité éviter. Il y avait un profond malaise entre mon ex petit-ami et moi et la façon dont Hank l’abordait n’arrangeait en rien les choses. Je tentais tout de même de rester sereine et j’affichais un sourire que je voulais sincère.

- Bonjour Delfino ! Les funérailles ont cette drôle de manière de réunir les gens… Tu vas bien ?

Je ne l’avais pas revue depuis le jour où il était venu chez moi pour mettre les choses à plat entre nous et qu’au final, ça n’avait pas été si bien, en tous les cas, pas autant qu’il ne l’aurait souhaité, et moi de même.

J’étais assis par terre avec mon verre de vodka et ma p’tite Pen dans mes bras. J’regardais vers la plaque et vers le p’tit arbre planté pour Peyton. Et, quelques minutes plus tard, c’est ma p’tite sœur qui vint me rejoindre en s’agenouillant tout près de moi. Elle toucha mon bras et je levai le regard vers elle. L’était toute jolie dans sa robe blanche qui ne cachait pas son p’tit ventre.

Elle déclara que si Nathan et elle avaient une fille, ils la nommeraient Lola Stone Williams. C’était un hommage à Peyton. J’savais que l’entente était pas parfaite entre Kenzie et Peyton. Mais Kenzie était passé au-dessus de ça pour faire un hommage et m’permettre de pouvoir avoir plein de choses, dans ma vie, qui me permettront de me souvenir de ma femme.

J’lui souris sincèrement.

-Merci, Kenzie… C’est super gentil. J’suis sûr que tu feras une mère géniale…

J’savais pas ce qu’elle avait prévu si c’était un garçon. P’t-être l’appeler Peyton. J’savais pas. Peyton était un nom qui allait bien à un garçon aussi.

-J’suis content que t’ai décidé de le gardé. Ta p’tite pourra grandir avec Phénix et Pen… Ça sera cool. Seront bien entouré dès le début.

Parce que j’avais appris à quel point c’était important d’être entouré.

David vint m’rejoindre aussi. Il disait que Peyton sera bien aussi. J’le fixai souriant aussi.

-Ouais… Elle pourra veillez sur eux.

J’regardai encore un p’tit peu vers la plaque. Tout l’monde était arrivé entre temps. On entendait des gens parler derrière moi. Ils parlaient pas fort. Mais j’entendais que tout l’monde était là. J’me relevai alors passant Pen à Kenzie.

-Tiens. C’est ta filleule.

J’pense que c’est l’moment… Je voulais enterrer Peyton. J’me tournai alors vers tout l’monde. Ma mère avait vu mon mouvement et avait demandé à tout l’monde de se rassembler près de la plaque.

J’étais tourné vers tout l’monde. Mon verre de vodka était vide à terre. Après ce p’tit speech et un dernier recueillement, j’pourrais aller remercier chacun personnellement.

-Merci à tous d’être venu… J’sais que certains d’entre vous sont là pour moi ou pour les enfants. Mais j’sais aussi que certains aimaient vraiment Peyton. J’pense à toi, Delfino… T’as été là pour elle. Depuis ta première rencontre jusqu’à la dernière, tu as été là… Merci pour ça.

J'fixai, ensuite, David.

-Et toi aussi, David. Qui aurait pu croire qu'entre toi et Peyton ça allait coller? Pas moi... Pourtant, vous avez développer une amitié très belle. Tu l'apaisais beaucoup. Vous aviez vos p'tits moments ensemble et j'savais que c'était super important pour vous. J'sais qu'elle va te manquer. Mais on saura, nous deux, se serrer les coudes pour passer au-dessus de notre chagrin. Depuis que tu es venu vivre ici, t'es comme un frère pour moi. Merci, vieux.

J’passai mon regard à Savannah.

-Toi, Sav’, certains penseront p’t-être que tu n’as rien n’à faire ici. Moi, j’sais que les gens qui pensent ça n’ont pas vu ce qu’il s’est passé dans mon studio. J’sais que tu veux remercier Peyton pour ce qu’elle a fait pour toi. J’sais que, même si vous étiez pas tout l’temps sur la même longueur d’onde, une sorte de respect mutuel avait fini par s’installer entre vous. Merci d’être ici. Parce que, au-delà de tout ça, t’es une de mes amies les plus proches.

Mon regard passa à ma p’tite sœur et Nathan.

-Toi, Kenzie… T’es ma p’tite sœur. Cette épreuve, j’la voyais pas la passer sans toi. On s’ressemble sur bien des points et j’suis content que tu sois la marraine de Penelope. J’sais qu’avec toi, elle va vivre des méga fun aventures. J’sais que toi et Nathan vous serez là pour elle jusqu’au bout.

J’passai, ensuite à Hank et Bailey.

-Hank et Bailey… Z’êtes mes deux meilleurs amis. Sans vous j’serais sans doute pas vivant aujourd’hui. Z’avez toujours été là pour moi, même dans les pires moment. Alors, j’voyais pas bien qui d’autre auraient été mieux désigné pour être parrain et marraine de Phénix. Me ressemble, il parait. J’vous remercie d’être venu. J’savais que vous étiez pas proche de Peyton… Mais j’suis sûr qu’avec le temps, vous auriez pu la voir comme j’la voyais. Malheureusement, on a pas eu cette chance. Mais j’sais que vous pourrez la voir comme j’la voyais à travers les enfants.

M’en restait deux… Mes parents. Mon regard croisa le leur.

-La mort de Peyton a été méga tragique… Le pire jour de ma vie. Mais j’sais que si Peyton a su tenir c’est grâce à vous. Elle s’était attaché à vous et vous lui aviez rendu l’amour qu’elle vous donnait. Vous avez été, pendant un moment, les parents qu’elle a jamais eu.

A défaut d’être les miens.

-Elle aurait voulu que les choses s’aplanisse entre nous… Toi et moi…

J’regardai ma mère en disant ça.

-Et j’crois qu’elle a réussi… Du moins, elle a réussi à ce qu’on puisse rester dans la même pièce sans s’entre-tuer.

J’dis ça en affichant un p’tit sourire.

-J’sais que vous aimez les enfants et ça personne pourra jamais vous l’enlever. Merci pour elle et merci pour eux.

J’me tournai alors vers le petit trou où à côté de trouvait l’urne. J’me mis à genoux pour, sous le chant des oiseaux, verser quelques centre à l’intérieur.

J’remis la terre…

J’mis ma main dessus… Une larme coula. C’était terminé.

-Adieu, mon amour…

J’me relevai alors… Et mon père mis la musique. Le dernier album de Peyton.

-Maintenant, allez boire un coup. Oubliez vos rancunes entre nous. Les rancunes, c’est méga nul.

J’pensais à Delfino et Bailey ainsi qu’à ma mère et Kenzie.

Ce n’était pas facile de trouver les bons mots en pareilles circonstances. Howard était vraiment triste d’avoir perdu l’amour de sa vie et comme moi ce genre de chagrin ne m’était jamais arrivé, je ne pouvais qu’imaginer ce qu’il ressentait. Pas besoin d’être devin pour comprendre que je ne pouvais qu’imaginer une infime partit de ce qu’était réellement sa douleur. Alors, d’un geste tout en douceur, je confiais à mon frère que si le bébé surprise que je portait était une fille, Nathan et moi avions décidé de la nomme Lola Stone Williams. C’était un hommage à ma belle-sœur avec qui je n’avais jamais eu une bonne entente mais aujourd’hui, je sentais que je pouvais encore faire quelque chose pour ça.

- Je vais essayer très fort en tous les cas ! Je ne peux pas faire pire que ce qu’on a connu !

Bon, ma mère n’avait pas été une si mauvaise mère mais elle avait été plutôt absente en son genre ce qui fait que je m’étais un peu élevée toute seule et que je traînais dan les ruelle de l’Eastside à neuf ans avec des pétards pleins les poches. Quant à mon père, celui que je partageais avec Howard, ça se passait de commentaire.

- Ouais, ils feront un beau trio nos gamins. Ça pourra être chouette de voir grandir une nouvelle génération de mini Stone !

Je les voyais déjà former leur propre ligue de chasseurs d’Aliens Polymorphes ! Ils auraient beaucoup de plaisir ensemble et puis qui sait s’ils ne formeraient pas à eux trois un nous groupe de musique.

- C’est peut-être la relève, la musique de demain, que nous allons élever !

Parce qu’avec Nathan, Howard et Peyton, ça faisait un paquet de gêne musicale !

Je relevais la tête alors que David nous rejoignait. Il avait plus côtoyé Peyton que moi et apparemment ils étaient devenus très proche si j’en jugeais par son discours de peu de mot. Il disait que d’ici, Peyton veillerait sur ses enfants, je hochais de la tête en signe d’approbation. Je cherchais quoi ajouter. Dans quelques années, Howard pourrait installer une balançoire aux branches de l’arbre et les enfants s’amuseraient avec leur maman d’une certaine manière mais je ne trouvais pas de belles manières de le verbaliser et, au risque de paraître maladroite comme je savais si bien le faire, je préférais garder ma réflexion.

Après un moment où les derniers invités arrivèrent, Howard me passa la petite Penelope que je tenue tout contre moi du mieux que je pu. C’était la première fois que je tenais un bébé dans mes bras et j’avais peur de l’échapper, de lui faire mal, qu’elle ne soit pas confortable et qu’elle pleure pour s’exprimer. Mais elle ne fit rien de tout ça. Elle resta toute sereine, ses petites yeux tout mini ouverts. Est-ce qu’elle voyait bien tout ce qui se passait autour d’elle ?

Howard eu le courage de s’adresser à nous, il allait me faire pleurer à fendre l’âme s’il continuait mais il devait le faire, c’était important pour son deuil. Je l’écoutais tout en regardant Penelope et en caressant sa petite joue du bout de mon doigt. Je commençais à m’habituer à la tenir et même, à apprécier de le faire.  Mon regard se porta sur mon frère quand il s’adressa à moi en disant qu’il ne se voyait pas passer au travers tout ça sans moi, puis je regardais Nathan quand Howard mentionna qu’avec nous, Penelope allait vivre toutes sortes d’aventure méga fun ! Oh que ouais !

Howard termina ses petits mots pour tous ceux présents ici puis il s’agenouilla pour verser de la cendre de Peyton dans un petit trou et l’arbre de Peyton grandirait au fil des ans. C’était un méga beau symbole, comme si sa femme allait renaitre de ses cendres. Ensuite, il nous invita à mettre derrière nous toutes les rancunes nous habitant. Je savais que c’était un petit peu un message pour sa maman qui ne m’aimait pas. Je ne me sentais pas visé moi, j’aimais tout le monde, ou presque tout le monde. En tous les cas il n’y avait personne que je détestais ici.

La musique de Peyton joua au travers l’air du jardin, comme une douce brise. En tenant bien Penelope contre moi, j’allais enlacer mon frère et je l’embrassais sur la joue.

- Tu as fait le plus bel hommage que tu pouvais faire pour ta femme !

J’avais – brièvement – parlé avec le père de Kenzie. Il adorait The Burning Fire et trouvait que j’étais un très bon chanteur. Mon Dieu – il était extrêmement gentil et avait d’excellent goûts !

C’est alors que notre conversation touchait à sa fin que j’avais été rejoint par Savannah. Elle avait fait un beau discours pendant la cérémonie et semblait aller plutôt bien malgré l’horrible maladie qu’elle se trainait. Nous savions tous qu’on aura – dans les prochaines années – un autre deuil à faire.

C’était tout simplement horrible !

-Salut, Savannah, dis-je en souriant.

Holden prit congé de nous nous laissant discuter. Savannah elle disait que la journée était lourde. Mon Dieu – oui, ce n’était en rien une journée facile ! Elle était remplie de tristesse ! Seulement, Savannah avait dit que le destin s’acharnait sur nous. C’est vrai que The Burning Fire n’avait pas était épargné ! C’était bien triste. Il y avait eut la maladie d’Howie, celle de Savannah mais, aussi, Zack McBride. Rien que sa présence dans le groupe était une grande tragédie ! Pas autant que le reste mais tout de même ! Puis, maintenant, nous avons la mort de Peyton ! Quelqu’un – dans cet univers – ne voulait certainement plus entendre parler de The Burning Fire pour nous envoyer de telles épreuves !

-Si, le sort s’acharne sur nous, dis-je sur le ton de la tristesse. Mais je suis sûr que les beaux jours finiront pas toucher notre groupe.

Nous devons rester positif ! Sinon, nous allions tous finir en dépression ! Ça amènera bien d’autres drames !

Savannah avait remarqué que le ventre de Mac-Angel était plus rond. Sa grossesse commençait à bien se voir et nous ne l’avions pas encore annoncé à grand monde. Ainsi, mon visage s’était illuminé.

-Oui, Mac-Angel est enceinte, dis-je enthousiaste. Si c’est une fille, on l’appellera Lola Stone Williams. C’est beau, n’est-ce pas ? Mac-Angel et moi, on est effrayé mais on est impatient aussi !

On avait accepté la nouvelle et on voulait maintenant élever l’enfant au mieux. Ça allait être toute une aventure !

J’avais laissé Savannah profiter de cette belle nouvelle – comme quoi, tout n’était pas noir ! Et, après ça, June Stone nous avais demandé toute notre attention car Howie voulait faire un discours pour sa femme avant d’enterrer les cendres.

Ce n’était pas à sa femme qu’il s’adressait mais à nous tous. Il nous remerciait chacun dont Mac-Angel et moi. Il avait dit que sa fille allait vivre de belles aventures avec nous. J’avais croisé le regard de Mac-Angel et nous avions la même idée – Penelope aura de grandioses aventures avec nous.

Howie avait terminé son tour avec ses parents et voulait qu’on mette de côté nos rencunes. Pour ma part, j’aimais tout le monde ici – absolument tout le monde – alors j’imaginais que je n’étais pas concerné par ses paroles.

La voix de Peyton s’était élevée et Mac-Angel était allait toucher quelques mots à son frère. Je l’avais suivis.

-Oui, c’était très beau, dis-je en souriant.

Après ça, j’avais entrainer Mac-Angel vers les boissons. Il était temps pour un bon coca !

J’étais…

Avec Howard.

Et Mackenzie.

Malgré les voix

Derrière nous

Il y avait comme

Une chape de silence

Ce qui était…

Un peu perturbant

Pour moi.

Qui ne savait pas vraiment

Ce qu’était le silence.

Et en cette circonstance

J’en venais presque

A réclamer les voix…

Qui ne se manifestaient pas

Ou pas vraiment.

Parce que j’avais pris

Mes médicaments

Pour être tranquille

Tout du long de la cérémonie.

C’était déjà dur comme ça.

Pas besoin que je fasse une crise en plus.

Une main…

Sur l’épaule d’Howard.

L’autre sur celle de Kenzie.

Nous nous recueillîmes un moment.

Puis Howard se leva.

Et tout le monde se tut.

Sur l’ordre de June Stone.

Je me levai…

Mes mains jointes devant moi.

Le regard bas.

Toutes mes pensées.

Allaient vers Peyton.

Vers Howard.

Et leurs enfants.

Je ne verrai peut-être jamais

Grandir de petits McAvoy.

Mais je pouvais être là.

Pour les petits Stone.

Howard se mit à parler.

Un petit mot pour chacun.

Il me remercia d’avoir été

Un ami pour Peyton.

Je hochai la tête…

En remerciement.

Puis Howard

Quand il eut fait le tour.

Pris les cendres.

Et les enterra dans un petit trou.

Près de la stèle.

Je me mordis la lèvre.

Cette fois…

C’était bel et bien fini.

Restait à nous reconstruire.

Une vie où Peyton.

Serait un doux souvenir.

Et une présence bienveillante.

Le cœur lourd et la tête pleine de pensées, je m’étais dirigée vers Nathan qui discutait avec le père d’Howard. Je ne voulais pas les interrompre mais je ne savais pas où me placer dans ce vaste jardin au-dessus duquel le deuil planait.  Holden Stone s’était excusé et était retourné aider sa femme à tout placer alors que la copine de Nathan, Howard et David étaient plus loin, assit sur le gazon.

Le sort s’acharnait sur nous, c’était presque devenu notre lot quotidien et si Nathan était d’accord, il croyait aussi que le vent finirait pas souffler plus loin le nuage gris qui avait élu domicile dans notre ciel.

- Je ne demande qu’à te croire !

Ça ne pouvait pas toujours être ainsi ! Il fallait bien qu’un jour les drames aillent voir ailleurs si nous nous y trouvions. Je ne souhaitais malheur à personne mais nous avions goûter à plus que nous pouvions en prendre. Il était plus que temps que le soleil recommence à briller pour nous.

J’avais remarqué que le ventre de Kenzie était arrondi et Nathan me confirma que ce n’était pas dû à un excès de gourmandise mais bien parce que la jeune femme était enceinte. Ils avaient même déjà décidé que si le bébé était une fille, ils la nommeraient ne l’honneur de Peyton. Il y aurait une nouvelle petit Lola qui ferait la pluie et le beau temps pour ses parents.

- Wow ! Toutes mes félicitations ! The Burning Fire assure sa relève on dirait bien !

Quant à la peur que les futurs parents ressentaient, je ne savais pas bien si c’était parce qu’ils craignaient subir le même mauvais sort que Peyton et Howard ou bien si c’était tout ce qui entourait l’arrivée d’un bébé dans un couple qui les effrayaient. Je ne savais pas quoi lui dire, je n’avais jamais eu ce genre de questionnement.

- J’imagine bien que ça doit être effrayant, tout ce qui vient avec un bébé c’est pas rien… C’est un contrat d’une vie. Moi ce qui m’effraie c’est pas le fait que je n’en aurai jamais… Mais qu’on m’a volé le choix d’en avoir ou pas.

Jamais de ma vie je n’avais pensé devenir mère ! Je n’avais jamais eu le style de vie pour ça puis je me voyais très mal en entrain de discuter purée et couche lavable avec d’autres mamans. Cependant, une chose que je savais c’est que la vie était ainsi faite que nous ne pouvions jamais être sûr de rien. Le SIDA m’avait volé mon libre choix pour m’imposer le sien.

Il y avait un monde entre Je ne veux pas être une mère et je ne peux pas être une mère.

La voix d’Howard se fit alors entendre et tout le reste se tut.

Ce fut émouvant d’entendre Howard s’Adresser à chacun de nous avant de mettre une partie des cendres de Peyton dans la terre. J’en eu une boule d’émotions dans la gorge et putain que ce n’est pas facile de me faire pleurer ! Pourtant, dernièrement, ça arrivait un petit peu trop souvent à mon goût !

Kenzie, qui enlaça son frère, fut rejoint par Nathan alors je fis de même. Je posais ma main sur celle d’Howard, le temps d’échanger un regard qui voulait tout dire puis c’est le bras de David que je pris sous le miens pour me serrer contre lui. Il fallait maintenant regarder en avant en s’inspirant de la force de Peyton.

Holden s’en était allé à ses occupations et c’est Hank et Bailey North, qui venaient d’arriver, qui s’approchèrent de moi… Bailey et moi avions un hystérique. On avait vécu quelques mois ensemble tout en élevant le jeune Dany qui s’appelait, maintenant Tony Ricci. Mais j’avais eu beaucoup de mal à pardonner le fait qu’elle ait abandonné l’enfant. Elle avait été internée à l’époque et je regrettais encore de ne pas avoir été à la hauteur à l’époque. On avait tenté, plus récemment, de mettre les choses à plat mais ça n’avait pas été un grand succès. On se reprochait sans doute trop de choses…

Hank North me salua demandant si je me rappelais de lui. J’avais déjà rencontré l’acteur lors de la naissance de Tony. Et j’entendais bien dans sa voix qu’il regrettait que le fait que Bailey soit la mère de Tony doive rester un secret.

Je lui souris.

-Bonjour Hank. Oui, je me rappelle très bien… Ce n’est pas tout les jours qu’on rencontre Hank North dans la rue. Surtout dans de telles circonstances.

Et dans l’Eastside. Le seul, finalement, qu’on voyait souvent trainer dans la rue c’était Howard Stone… Surtout lorsque j’étais Los Diablos. Stone achetait souvent de la drogue à l’époque. Mais Hank North… Il ne venait pas du même monde que Stone et moi.

Bailey s’était approchée aussi et me salua. Elle, elle préférait plutôt parler de l’enterrement que du « bon vieux temps » ce que je pouvais comprendre. Je lui souris.

-Bonjour. Oui, je vais bien. Et c’est clair que ça aurait été plus agréable de se voir dans d’autres circonstances.

Mais le malheur aimait nous réunir, alors…  

-Félicitation pour votre deuxième fille…

C’est tout ce que je trouvais à dire… Heureusement, June Stone nous rappela tous pour nous rassembler là où Peyton allait pouvoir reposer éternellement. Je me tournai regardant Howard qui décida de s’adresser à chacun d’entre nous.

Il commença par moi. Je fus sincèrement ému par son discours. Il me remerciait sans jalousie aucune ce que j’avais été pour sa femme. Je baissai des yeux alors qu’il continua son tour… Il n’avait que des bons mots pour chacun. Même pour ses parents dont il était de notoriété publique qu’il était en froid avec eux.

Après ça… Il versa quelques cendre dans un trou devant le jeune arbre qui avait été planté là. Il referma le tour et ce fut terminé.

La voix de Peyton envahi le jardin et Howard nous invita à mettre nos rancunes de côtés et de boire un coup.

Il avait sans doute raison… Peyton voudrait que tous, ici, aillent de l’avant. Je me tournai vers Bailey et hochait de la tête d’un air entendu. Howard avait raison. Les rancunes, c’était pour le passé. On devait tous aller de l’avant.

En allant vers Delfino, main dans la main avec Bailey, je n’avais pas du tout pensé aux possibles états-d’âme de l’un et de l’autre. Pourtant, je savais que Bailey avait eu une relation de quelques mois avec le latino… Mais tout ça semblait tellement loin ! Sans compter le fait que j’avais énormément de mal à me mettre à la place des autres.

Pour moi, Delfino était le gars qui nous avait bien aidés dans l’Eastside avec le bébé… Et Bailey n’avait jamais dit que Delfino avait été violent ou méchant avec elle. Ça s’était juste mal terminé entre eux pour des raisons… des raisons pour lesquelles je comprenais surtout Delfino en fait…

Moi aussi, je l’aurais eu mauvaise qu’une femme abandonne son enfant que je traitais comme mon fils. Mais Bailey avait cette circonstance atténuante qu’à l’époque, elle n’avait plus toute sa tête.

Mais comme je le disais, tout ça était bien loin derrière… Et Bailey était devenue une femme forte. Je ressentis, bien sûr, le léger malaise qu’il y eut entre eux, mais ma femme n’en devint pas pour autant hystérique, elle ne se mit pas à pleurer, ni même à trembler d’un iota.

C’était comme ça que j’aimais Bailey… un peu moins près de ses sentiments et plus près de sa raison. Je l’admirais pour ça, vu qu’om elle venait.

Du coup, tous deux passèrent loin au-dessus de leur malaise pour se saluer

-En effet, ça aurait été mieux de se revoir dans d’autres circonstances… mais on ne choisit pas toujours…

Delfino nous félicita pour notre deuxième fille et un beau sourire illumina mon visage.

-Elle s’appelle Haley… Merci…

Ce fut là que June Stone attira notre attention sur Howard qui s’était relevé, de même que Kenzie et David.

Bailey et moi nous détournâmes de Delfino pour regarder notre ami prendre une bonne inspiration avant de se lancer dans un long discours de remerciement. Il nous fit part de sa gratitude à l’avance pour tout ce qu’on allait faire pour Phénix et je hochai la tête pour lui signaler qu’on ferait tout pour être à la hauteur de ses attentes, en tant que parrain et marraine.

Je serrai un peu plus fort la main de Bailey quand Howard mis Peyton en terre dans un geste très solennel et amoureux. Dieu qu’il avait aimé cette femme ! C’était un mystère que je ne comprenais pas et que je ne comprendrais sans doute jamais.

Une fois Peyton amenée à reposer par l’éternité, les invités se dirigèrent vers le buffet et moi, vers le petit Phénix que je pris dans mes bras.

-Maman veille sur toi, petit homme… Et nous aussi.

Je n’avais pas envie de ressasser le passé en discutant avec Delfino. De toute façon, ce n’était pas l’endroit ni l’occasion de le faire. J’avais préférer dire que les funérailles avaient cette drôle de façon de faire que de réunir des gens en de mauvaises circonstances. Delfino était d’accord qu’il aurait été plus agréable de se revoir pour d’autres raisons. Malgré tout, il nous félicita Hank et moi pour la naissance de notre seconde fille. Hank le remercia non sans lui dire qu’elle se prénommait Haley. Un papa fier jusqu’au bout des ongles !

- Elle est très allumée comme petite. Il faut dire qu’avec sa sœur, elle n’a pas beaucoup le choix !

Hope la protégeait et veillait sur elle comme à la prunelle de ses yeux. Mes filles développaient un très beau et fort lien. Un lien que j’aurais beaucoup aimé partager avec ma sœur mais ce n’était pas le cas. Était-ce trop tard pour réparer ce qui avait été cassé ? Je n’en savais trop rien mais avec la mort de Peyton et notre amitié qui n’avait jamais éclos, j’espérais pouvoir au moins tenter le coup avec ma sœur.

La maman d’Howard interrompis ce début de conversation pour demander notre attention. Howard, ensuite, prit la parole pour nous remercier tous, chacun à notre tour. Les mots de notre amis étaient touchants et émouvants. J’en avais le cœur serré et les yeux pleins de larmes prêtes à couler sur mes joues pour les inonder. Je me retenais tout de même, en essuyant discrètement le coin de mes yeux quand ça devenait nécessaire. Howard avait déjà assez de mal sans devoir en plus me voir pleurer à chaudes larmes.

Quand ce fut terminé, Hank me serra la main quand Howard versa un peu des cendres de sa femme en terre au pied d’un petit arbre qui allait grandir et veilleur sur leur famille. Ensuite, Avec Hank, on se dirigea pour prendre le petit Phénix à qui Hank confia que sa maman veillait sur lui, tout comme nous le ferions.

- Oui, tu pourras toujours compter sur nous.

Je caressais la main tu petit homme du bout de mon index.

La vie était rien de plus qu’un immense sac a surprise. On ne savait jamais si la pioche nous serrait favorable ou non.