J’ai méga envie de sortir…

La soirée venait de commencer et j’avais envie de sortir… Les enfants dormaient. David était sûrement dans sa chambre et, moi, j’avais envie de sortir.

Au Dizzy, chez Sonny, au Crazy Ginger, au Wild, à la salle de sport… N’importe où qui m’ferait sortir de mon ennui mortel. Parce que j’m’ennuyais comme un rat mort et que, quand j’faisais rien, je pensais tout l’temps à Peyton.

Mais j’pouvais pas sortir… Y’avait personne pour garder les mômes… J’allais pas rappeler Faith. L’avait déjà bosser toute la journée et j’suis pas un tortionnaire non plus. J’pouvais appeler mes parents mais ma mère risquait de prendre cette occasion pour m’critiquer. Parce qu’elle avait beau me considérer à nouveau comme son fils, elle restait quand même June Stone…

J’devrais p’t-être demander à David… Ça serait p’t-être pas une mauvaise idée, tiens ça… Après ça, j’pourrais me pointer chez Sonny pour aller m’amuser un p’tit peu.

J’me levai du fauteuil, bouteille de vodka à la main prêt à mettre mon plan à exécution. Fallait que j’sortes de cette foutue villa. C’était urgent. Depuis l’enterrement j’en sortais que pour aller en studios.

Fallait que j’revive un p’tit peu au lieu d’me morfondre et d’attendre de rejoindre bêtement Peyton.

J’allais aller voir David quand j’entendis la sonnette retenir. J’levai un sourcil. C’est p’t-être Sonny qui a lu dans mes pensées et qui s’est pointé jusqu’ici ? Si c’est l’cas, ça serait trop cool. Oh, oui bien Faith, qui aurait p’t-être envie de garder encore les enfants. Han, ça serait trop bien si c’était ça.

Curieux, j’me déplaçai vers la porte d’entrée sans vraiment faire attention que j’étais juste vêtu d’un boxer. Rien d’autre. Et ouvrit la porte sur...

-Livia ?

C’était Livia. Qu’est-ce que Livia faisait ici ? J’la regardai un p’tit peu (beaucoup) surpris. L’avait pas l’air bien. L’avait pleuré… Ça se voyait.

-Y’a quelque chose qui va pas ? Tu veux entrer ?

J’me décalai un peu pour qu’elle puisse entrer. J’crois pas que j’ai déjà vu Livia pleurer. Ou p’t-être que si ? J’savais plus trop bien. J’l’avais déjà vu en détresse par contre. Par ma faute…

Quand elle entra, j’fermai la porte derrière nous.

-Tu as pleuré ? Il t’es arrivé quelque chose ?

J’avais beaucoup de mal à percuter ce qui venait de se passer entre Julian et moi, comment la conversation avait pu escalader aussi vite et éclater en mille morceaux, comme le plateau de verre de la table du salon. Mon ton ne s’était durci qu’à la fin mais il s’en était fallu de peu pour que je ne perde patience bien avant. Notre couple méritait mieux que de s’emporter pour si peu ! Nous avions tout à gagner en se faisant confiance et je voyais mal pourquoi Julian ne pouvait m’en accorder davantage.

Tout ça était si désolant ! J’en pleurais de rage, d’incompréhension, de chagrin aussi. Notre amour se devait d’être plus fort que ce dont Julian m’en avait fait la démonstration ce soir. Je ne voulais plus être la seule qui faisait des efforts pour garder la flamme allumée et je ne voulais surtout plus me faire reprocher que j’en demandais trop ! Nos carrières ne devaient pas être une barrière à notre amour !

Effrayé par la réaction violente de mon mari, j’avais préféré quitter notre maison, le temps que l’on retrouve tous les deux un peu de calme, le temps que nos pensées s’apaisent et que l’on retrouve l’un comme l’autre un peu de sérénité. Rien ne servait d’essayer de régler un problème alors que nous étions énervés, nous ferions pire que mieux. Prendre du recul était la solution cependant, où aller ?

Si j’allais chez mes parents, mamita verrait tout de suite que je ne vais pas bien et je lâcherais pas l’affaire tant que je ne lui dirais pas ce qu’il en est vraiment.  Je craignais sa réaction autant que celle de Jimmy. Il y verra là une occasion de soit me dire que je sabotais notre plan d’avenir ou alors, il réglerait la jalousie de Julian à sa manière. Ou alors il ne ferait rien n’y voyant là-dedans qui ne devrait me faire réagir aussi mal. Quoi qu’il en soit, je ne voulais absolument pas m’échouer chez eux. Je ne pouvais pas non plus aller chez Jess puisque de toute façon, elle dormait chez son père ce soir et que je risquais de réveiller sa petite sœur. Pareil en allant chez Jack et Brooke. Jesse et Alvaro devaient dormir. Mes autres amis étaient des amis commun avec Julian et je sentais mal venu de ma part que d’aller me confier à l’un ou à l’autre, les forçant à prendre position dans ce qui ne devait absolument devenir un conflit disproportionné. Après tout, qui n’avait pas un jour ou l’autre perdu patience et agit de façon déraisonnée ?

Après avoir longé la plage, j’avais gagné la marina et l’avait traversé jusqu’à me rendre à la rue principale. Elle était toujours achalandée le soir venu, comme si elle prenait vie. Les commerces qu’elle arborait de part et d’autre attiraient autant les résidents que les touristes. J’avais fait profil bas essayant de passer inaperçu mais quand j’entendis mon nom, je décidais de grimper dans le premier taxi que je vis. Je n’avais pas vraiment envie de signer des autographes ou de bavarder tout simplement avec des admirateurs. Le moment était plus que mal choisit.

- Où allons-nous ?

- Roulez, tout simplement…

Je n’avais aucune destination précise en tête. Tout ce que je voulais, c’était qu’il roule et regarder le décor de la ville défiler devant mes yeux assez longtemps pour que je me sente mieux et que je ne me décide à rentrer. Seulement, le chauffeur roula au travers la ville et nous amena au travers de Beverly Hills. Je reconnue la villa de Daniele et de Samantha et je songeais à lui demander de me laisser là mais il y avait tellement de voitures de garées dans sa longue allée que je compris que mon manager devait faire une fête. Possible même que mes parents s’y trouvent.

- Ici ! Laissez-moi ici, s’il-vous-plait !

Je fouillais dans mon sac en quête de billets pour payer mon trajet. Je ne trouvais pas moins qu’un billet de cinquante dollars et ça semblait embêter le chauffeur de tirer le change.

- Gardez la monnaie, ça ira, je vous assure !

Il me remercia pour tant de générosité, mais je savais qu’au fond, ça le soulageait surtout de ne pas avoir à compter toute sa petite monnaie pour me rendre le change. De toute façon, j’étais déjà sortie de la voiture avant qu’il ait eu le temps de dire quoi que ce soit d’autre, et j’avais appuyée sur le bouton de la sonnette avant même qu’il n’ait redémarré.

- Salut…

C’est un Howard Stone en boxer et surprit qu’il m’ouvrit la porte et qui me fit entrer en me demandant si quelque chose n’allait pas. Il avait vu juste ou alors mon mascara avait bien coulé me faisant passer pour un ration laveur bouffi.

- Je me suis déjà sentie mieux, en effet.

Je le suivis à l’intérieur tout en m’essuyant les yeux avec mes paumes de mains, question d’étaler encore un peu plus le désastre signé Maybelline. Je fis oui de la tête quand Howard me si j’avais pleuré mais je répondit d’un haussement d’épaule à savoir s’il était arrivé quelque chose. Par où commencer ? Ça me semblait tellement invraisemblable !

- J’ai eue une querelle avec Julian qui m’accuse de flirter avec Quinn, avec toi… Il est en colère et moi j’ai mal de voir qu’il me fait si peu confiance.

C’était une introduction pas si mal.

J’m’attendais pas à trouver Livia devant ma porte… J’aurais pensé à plein de monde avec elle… Hank… Sonny… Faith… Ma mère… Savannah… Kenzie… Enfin, plein de mon quoi. Mais pas Livia.

Pourtant c’était bien Livia qui était devant ma porte. L’avait pas l’air bien du tout. On voyait qu’elle avait pleuré parce que son maquillage avait coulé de ses yeux. Elle déclara qu’elle s’était déjà sentie mieux et mon air surpris se transforma en air compatissant. J’m’écartai un p’tit peu pour la laisser entrer.

Elle me suivis et on alla jusqu’au salon. Sur le chemin, j’demandai si elle avait pleuré. C’était plutôt évident en fait. L’avait pleuré. Y’avait pas trop de doute. J’me demandais bien pourquoi…

Au salon, j’lui fis signe de s’asseoir dans le fauteuil. J’pris place à côté d’elle alors qu’elle chercha ses mots avant de me dire qu’elle s’était disputée avec Julian… L’était mariée à Julian Hughes. C’était l’fils de Don Hughes et de Kate Julian. J’connaissais pas bien le gamin. J’savais juste qu’Hank avait vécu quelques années avec lui et qu’il s’était beaucoup attaché à Julian. Le considérait comme son gamin à l’époque. J’savais aussi, grâce à L.A.People, que Julian s’était fait tapé dessus par Kate…

Cette salope de Kate. J’regrettais pas vraiment d’avoir balancé une bouteille de vodka sur sa tronche le jour du mariage d’Hank et Bailey. Le méritait la pouffiasse.

Apparemment, le Julian était jaloux. De Quinn… De moi… Hein ? De moi ? Livia flirte avec moi ?

Non pas vraiment.

J’me levai m’approchant du bar pour verser un p’tit peu de vodka dans un verre. J’revins avec le verre et j’le tendis à Livia.

-Tiens… Ça détends…

J’me rassis à ses côté, la regardant.

-J’vois pas trop pourquoi il se fait s’genre de film. J’peux pas parler pour Quinn mais tu flirtes pas avec moi c’est un fait.

J’haussai des épaules.

-Pour le reste, les gens jaloux, tu as beau être irréprochable, ils seront jamais sûr d’eux. Faut vivre avec, c’est tout. J’sais pas comment fonctionne vot’ couple. J’peux pas vraiment juger. Puis…

J’rigolai un p’tit peu.

-En matière de couple, j’sais pas si j’suis bien placé pour donner des conseils mais… J’te connais. Tu pleurs pas pour rien. Tu as vécu des trucs horrible et tout. T’es pas facile à briser. La dispute a dû être dur alors, j’suppose, c’est ça ?

J’la regardais. J’savais pas si j’étais d’une grande aide. En général, ces derniers temps, j’suis une loque, alors…

En quittant ma maison, je n’avais pas planifier de me retrouver chez Howard. Ce fut le coup du destin ou une connerie dans le genre qui m’avait conduite chez lui. Ça et un chauffeur de taxi qui avait préféré éviter de rouler dans des rues trop achalandées et choisi un quartier tranquille. Howard n’attendait pas de visite, vu comment il était très peu vêtu mais je n’y fis pas attention. Il m’invita à entrer et je le suivis alors qu’il me demandait si ça allais. L’état de mon mascara avait dû trahir mon chagrin.

Évidement, Howard voulait savoir ce qui m’arrivait et je savais que, même inconsciemment, je ne serais pas venu chez lui si je n’avais pas eu envie de parler. Je lui fit donc une brève introduction de ce qui m’amenait, ce qui expliquait pourquoi j’avais pleuré et que je me présentais chez lui avec un maquillage digne d’un raton laveur.

On s’installa au salon, sur son divan et Howard alla me chercher un verre de vodka qui m’aiderait à me détendre. Je ne raffolais pas de l’alcool fort mais j’en avais clairement besoin à ce moment-là.

- Merci

Je pris mon verre et une première gorgée qui passa difficilement. La vodka me donnait l’impression de m’arracher le fond de la gorge au passage, c’était désagréable mais après coup, je sentis mon corps se réchauffer.

- Parce qu’à l’émission de Vanya, Finan et moi avons interprété notre chanson et apparemment, nous avons semblés être très complice, assez pour qu’un journaliste de merde en fasse tout un plat et que Julian achète sa version plutôt que la mienne.

C’était bien là le drame ! Un journaliste pouvait écrire ce qu’il voulait sur mon compte, tant que mon mari me croyait moi, je n’en avais rien à foutre mais là, Julian ne me faisait aucunement confiance et c’était vraiment douloureux.

Howard disait que, que je le veuille ou non, il y aurait toujours des gens jaloux et que je devrais vivre avec ça. Oui, ça, je pouvais le faire, tant que je ne vivais pas avec eux dans la même maison, je n’en avais rien à foutre de l’opinion des autres. Tout ce que je voulais, c’était que Julian me fasse confiance mais ça semblait trop difficile pour lui.

- Notre couple fonctionne… J’en sais rien moi, comme tous les autres, non ? Je veux dire… J’aima carrière, il a la sienne et on se retrouve entre les deux. Je n’avais pas l’impression que ma carrière prenait trop de place dans notre couple mais il semble que ce soit le cas et qu’en contrepartie, je ne me préoccupe pas assez de la sienne. Tout ça parce que je lui ai demandé de partir au Colorado avec moi.

Je soupirais avant de prendre ne autre gorgée de vodka. Je ne pensais pas avoir exigé ces vacances. Je les lui avais demandés, il était libre de les accepter ou non. C’était mon point de vue et c’est en le lui exposant qu’il avait fini par péter définitivement les plombs.

Howard ne pensait pas être le mieux placer pour donner des conseils ce qui tombait plutôt bien car je n’en attendais pas de lui. Parler, tout simplement était bien suffisant et me faisait du bien. La vodka aidait, je devait l’avouer.

- Je… Il a fini par faire éclater le plateau en verre de la table a café, j’ai eu peur de le voir autant en colère pour si peu alors je suis partie. Je ne l’avais jamais vu autant en colère et incapable de raisonner. J’ai essayé ! J’ai essayé de lui parler en restant calme, en essayant de ne pas rejeter la faute sur lui mais il ne décolérait pas et…

Je revoyais la table éclater sous son coup de pied et la peur que j’avais ressenti à ce moment là me noua l’estomac.

- La dernière fois, il avait décidé de rester sur ma tournée en pensant que je flirtait avec mon danseur puis il était en colère car ça lui a fait prendre du retard pour sa marque de voiture. Il se fait des films et ensuite c’est ma faute. Si notre avion se crash au retour d’Afrique, il dira que c’est ma faute, que c’était un moyen pour moi de rester coincé quelque part avec toi !

Ce n’était pas malin de dire ça, à croire que je vouais attirer le malheur mais en fait, c’était pour illustrer à Howard combien la jalousie de Julian était disproportionnée et totalement injustifiée.

J’avais fait entrer Livia qui semblait méga dévasté. J’savais pas encore ce qu’il lui était arrivé, ni pourquoi c’est chez moi qu’elle avait décidé de venir. Ce n’est qu’une fois qu’elle fut assise que j’compris qu’elle s’était disputée avec son mari pour une histoire de jalousie.

Alors, mon premier réflexe fut de me lever pour aller lui chercher un verre de vodka. Moi, c’est ce que j’faisais quand j’étais mal… Ça m’aidait pas à voir plus clair mais ça m’détendait.

J’lui tendis le verre. Elle me remercia et le pris alors que j’m’installai à ses côtés pendant qu’elle buvait sa première gorgée. Elle expliqua alors que c’était à cause de l’émission de Vanya et l’article que j’avais lu c’matin dans L.A.People qui faisait que Hughes était jaloux de Quinn… J’fis la moue. J’voyais mal Livia s’enticher de Quinn, en fait. Ok… Ils avaient l’air méga complice pendant l’émission mais… C’était du show, non ? Quant à L.A.People…

-L.A.People raconte que des conneries en général… L’a vraiment cru ça, Julian ?

J’savais que parfois, c’était pas évident de prendre du recul, cela dit… J’pouvais pas vraiment juger. J’savais pas très bien comment leur dispute s’était passée. Tout ce que j’voyais c’était que Livia était dévastée et que c’était pas spécialement son genre.

Tout ce que j’trouvais à dire c’était qu’on pouvait pas changer les gens jaloux. Z’étaient comme ça. La jalousie ça s’contrôle pas j’crois. Peyton était comme ça. A raison, sans doute…

Livia savait pas trop bien comment son couple fonctionnait… Elle pensait que c’était comme les autres couples. A vrai dire, j’savais pas trop comment les autres couples fonctionnaient, ni comment celui de Livia fonctionnait. J’crois que chaque couple fonctionne différemment… J’compris alors que l’soucis venait pas que de Quinn et moi et tout ça. Y’avait aussi une histoire de carrière derrière. De vacances aussi.

-Trouver un équilibre, c’est pas trop facile… J’crois que j’y suis jamais arrivé quand j’étais en couple…

Avec Peyton, avait avait même pas eu l’temps d’y arriver… Du coup, j’pensais pas être de bon conseil pour Livia. J’pouvais juste que l’écouter. C’est ce que j’faisais en fait. Et elle me parla un p’tit peu plus de la dispute… De Julian qui avait éclaté un truc. J’fis la moue… Son p’tit ami avait péter un câble et, visiblement, ça avait surpris Livia. J’continuais d’écouter sirotant, moi aussi, de la vodka mais à la bouteille.

Livia expliqua que c’était pas la première crise de jalousie de Julian. Y’en avait eu une autre quand elle était en tournée. Y’avait aussi la marque de voiture de Julian et tout dans cette histoire. Mais quand Livia déclara que si l’avion se crashait quand on ira en Afrique, Julian verra ça comme un moyen de remettre encore la faute sur elle, j’blêmis un p’tit peu.

-Han…. J’espère qu’il va pas se crasher, hein…

J’préférais pas penser à ça, en fait…

-Donc… L’a été méga en colère c’est ça. Il t’a fait peur… Ça devait pas être beau à voir. Tu as p’t-être bien fait d’le laisser tout seul un p’tit moment. L’a déjà fait des crises comme ça ? A casser des trucs et tout ?

Ouais, hein… C’est l’flis de Kate Julian, après tout. Faut faire attention.

-J’sais pas ce que tu pourrais faire pour qu’il te fasse confiance. J’crois que c’est lui qui doit essayer d’faire quelque chose pour t’faire plus confiance.

J’haussai des épaules.

-Enfin… J’crois… J’sais pas. Il sait pas que tu es ici, j’suppose ? S’il le sait, j’doute que ça l’calme… Mais… Tu peux rester autant que tu veux. Y’a plein de place ici. Enfin… Si les chiens et les bébés te dérangent pas…

J’fis une p’tite moue…

Je racontais à Howard ce qui s’était passé sans trop entrer dans les détails, juste pour qu’il comprenne que je n’étais pas venue par pure courtoisie et pour expliquer les traces de larmes sur mes joues. Il m’avait servi un verre de vodka et j’en bus une première gorgée pour m’aider à me calmer et à reprendre un peu de contenance. Ce que je vivais me semblais si irréaliste que j’avais du mal à bien mettre mes idées en places.

Julian préférait croire un journaliste payer pour pondre des articles sensationnalistes dans le but de vendre le plus possible d’exemplaire, plutôt que moi, sa femme. Oui, pour quelqu’un qui n e nous connait pas, Finan Quinn et moi, peut-être qu’il était facile de croire que nous avions un petit quelque chose ensemble mais ce n’était pas le cas !

- Oui, il l’a cru, assez pour douter qu’il puisse aussi se passer quelque chose entre toi et moi quand nous irons en Afrique. Asse pour remettre en question ma parole dans l’histoire avec Alexander.

Julian avait grandi dans le milieu du show-business, là où le paraître est très loin de l’être. Si quelqu’un pouvait comprendre que tout n’est pas à payer cash, c’était bien lui ! Il devrait être en mesure d’en prendre et d’en laisser. Il semblerait pourtant que non.

Notre couple ne fonctionnait-il pas comme la majorité des couples ? Deux humains s’aimant et faisant de leur mieux pour avancer dans la vie ? S’écouter, se respecter, s’entre-aider et surtout s’aimer ? Je faisais confiance à Julian et plus encore depuis le passage de Ward dans ma vie.

J’avais amèrement regrettée d’avoir douté de mon mari suite à mon enlèvement. Pour ma défense, un psychopathe s’était amusé à jouer dans ma tête et à me bercer de fausses illusions. J’avais demandé pardon quand je m’étais enfin libéré de son emprise et que j’avais pu ouvrir les yeux. Il ne se passait pas une journée sans que je regrette d’avoir été si faible, de m’être laissé embobiner. Julian devrait comprendre alors que je ne ferais rien qui puisse le blesser à nouveau, je n’en aurais pas la force !

Howard pensait que de trouver un équilibre n’était pas quelque chose de facile et qu’il n’y serait pas arrivé, quand il était en couple. Je haussais des épaules, sachant qu’il avait éprouvé des difficultés avec Peyton et qu’il en gardait peut-être des regrets aujourd’hui qu’elle n’était plus là.

- Ce n’est certainement pas en se criant dessus que l’on va le trouver, notre équilibre. Je suis resté calme mais en dedans je rageais ! J’avais envie de le secouer par les épaules et de lui demander ‘’Mais qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez toi !?’’ Mais peut-être que c’est moi… Peut-être que je ne le soutiens pas assez pour sa carrière et que de lui demander du temps ensemble pou nous deux n’était pas une bonne idée.

Pourtant, j’avais cru que nous en avions besoin, que cela nous ferait le plus grand bien que de se retrouver tous les deux, loin de nos projets qui nous tiennent occupés et éloignés l’un de l’autre.

- Notre avion ne s’écrasera pas, t’en fait pas. J’ai dit ça… J’ai dit ça pour dire à quel point la jalousie de Julian l’aveugle et qu’il est prêt à croire n’importe quoi sauf la vérité vraie.

Je ne voulais pas jouer les oiseaux de malheur, loin de là !

La colère de Julian avait culminé avec sa réaction violente qui m’avait fait quitter la maison. Ce n’était pas la première fois que je le voyais avoir de vive réaction mais c’était la première fois, cependant, qu’il réagissait de la sorte avec moi. Howard voulu savoir si je l’avais déjà vu agir de la sorte et je fis oui de la tête.

- Avec l’un de nos amis, c’est arrivé, oui. Il réagit promptement mais avec toi, c’était la première fois et j’espère la dernière.

Howard n’avait aucune idée de comment je pouvais m’y prendre pour amener Julian à me faire confiance. Je le regardais quelques secondes, puis je pris une gorgée de vodka.

- Mais pourquoi ce serais à moi de faire en sorte qu’il ait confiance ? Je n’ai absolument rien à me reprocher. Si tel était le cas, alors d’accord ! Il serait normal que je doive regagner sa confiance mais je n’ai absolument rien fait de mal, Howard ! Je l’aime !

La situation était exaspérante et je craignais demeurer dans cette impasse tant que je n’aurais pas reparlé avec Julian et que nous ne parvenions pas à un certain équilibre, tiens !

- Non, il ne sait pas que je lui ici, je ne savais pas moi même que j’allais venir. J’ai juste monter à bord d’un taxi qui a roulé au travers de la ville et nous sommes passé devant.

Aussi bêtement que cela !

Howard m’offrit de rester aussi longtemps que j’en aurais besoin à moins que je ne sois incommodée par son chiens et ses bébés. Ça me fit sourire ! Je pouvais envisager entendre son chien aboyer et ses bébés pleurer, si ça m’évitais de ramasser des morceaux de verres toute la nuit !

- C’est gentil, je veux bien rester. Je crois que de passer la nuit chacun de notre côté ne fera pas de tord et, au pire, tout ce que je risque c’est de me faire accuser à tord d’avoir été infidèle, encore ! Un peu plus, un peu moins ?

Qu’avais-je à perdre ?

Julian, l’avait cru les conneries de L.A.People. L’était même aller jusqu’à se faire d’autres films. Comme si Livia allait bouffer à tous les râteliers. J’pense pas qu’elle est comme ça, Livia. J’dis pas qu’elle est parfait, hein… Mais j’pense pas qu’elle est du genre à tromper son mari.

Ils s’étaient, donc, disputés. Et ça avait pas été une dispute méga agréable. Enfin… J’pense pas qu’il y a des disputes agréables en fait. Mais j’comprenais bien que Livia était pas forcément ravie que Julian lui fasse pas plus confiance que ça. J’connaissais ça… Peyton m’avait pas toujours fait confiance mais on devait lui rendre ça qu’elle, elle avait de vraie raison de pas me faire confiance. J’l’avais trompé… Plusieurs fois. Mais la fois que j’regrettais le plus c’était avec Riley… J’aurais jamais dû céder ce jour-là. Peyton valait mieux que Riley. Elle méritait pas que la trompe avec elle.

J’regrettais vraiment ça.

J’comprenais qu’il y avait d’autres problèmes dans le couple formé par Julian et Livia. Leur histoire était vue par la presse comme un Roméo et Juliette moderne. Mais à la fin de Roméo et Juliette, ils crèvent tous les deux. Ce que vivait Julian et Livia, c’était Roméo et Juliette s’ils avaient pu vivre leur histoire malgré tout. Et y’avait des hauts et des bas… J’connaissais ça et j’dis à Livia que trouver un équilibre est pas chose facile.

Livia disait que c’était pas en se criant dessus qu’ils allait le trouver, leur équilibre. Ouais… Elle marquait un point là-dessus. J’pris un air triste quand Livia disait que c’était p’t-être sa faute à elle. J’haussai des épaules.

-Bah tu avais le droit de lui demander du temps pour vous deux… Même si j’sais que les carrière, ça peut en bouffer, du temps.

Livia disait que si notre avion se crashait pour aller en Afrique, Julian remettra la faute sur elle. Bon, j’compris que c’était qu’un exemple exagéré pour montrer que Julian s’faisait des films mais j’avais quand même pas envie que l’avion se crashe. Livia disait qu’elle avait dit ça pour montrer à quel point Julian est jaloux.

-J’sais… Au pire, si l’avion se crash vraiment, tu entendra pas Julian se plaindre.

Vu qu’on sera mort…

M’avait expliqué que Julian avait été violent. Pas avec elle directement mais avec une table en verre. L’avait fui ça ce que j’pouvais comprendre. Et semblerait que Julian soit pas à son coup d’essais même si il avait jamais fait ça avec Livia. Mes lèvres se pincèrent.

-C’est pas cool, ça…

Puis, j’fus un peu maladroit parce que j’dis que j’savais pas trop ce que Livia pouvait faire pour que Julian lui fasse plus confiance. Elle s’exclama alors qu’elle avait rien à se reprocher. J’baissai un p’tit peu les yeux en faisant la moue avant de relever le regard sur Livia quand elle disait aimer Julian.

-J’sais. Si tu l’aimais pas, tu l’aurais déjà largué pour t’avoir inventer des relations avec tous les types que tu croises… T’as raison…

Livia disait que Julian savait qu’elle était ici. Valait sans doute mieux pas, hein. L’allait vraiment péter un câble, sinon. Livia avait choisi de venir ici sur un coup de tête. C’est ce que j’comprenais.

-J’vois… Bah… C’est cool de voir que tu me fais autant confiance.

Ouais parce que c’était pas rien, hein. Elle se confiait quand même à moi. J’pensais pas que Livia me considérait à ce point-là.

Du coup, j’lui dis qu’elle pouvait rester. Enfin… J’vivais pas seul alors j’espérais qu’elle serait pas trop emmerder par les pleurs et les aboiement. J’vis un p’tit sourire s’afficher sur son visage. Du coup, j’souris aussi. Et elle accepta de rester. J’hochai de la tête.

-Ouais… C’est tout ce qu’il pourra te reprocher… Mais p’t-être que la nuit le fera s’calmer et réfléchir.

J’haussai des épaules. J’en savais rien.

-Et si jamais ça va pas, tu peux rester plus longtemps… Après tout, j’te dois une dette à vie, j’pense.

Parce que, sans elle, j’serais mort dans une ruelle de l’Eastside. J’lui souris avant de me lever.

-J’vais aller voir si une des chambres est dans un assez bon état pour qu’tu puisses y dormir.

J’me levai alors dans l’but de lui trouver ça.

Toute cette histoire était désolante tant elle avait été bâtie sur une allumette. Mais dans tout ce qui avait été dit ce soir, ce qui m’avait le plus blessée était le peu de confiance et de crédit que m’accordait mon mari. Il préférait croire un journaliste payé pour écrire de fausses rumeurs que moi, sa femme qui l’aimait et qui n’avait jamais rien fait pour le blesser, du moins, jamais volontairement.

Merci Ward pour ça !

Je me disais que j’avais dû lui mettre de la pression, sans le vouloir, en lui demandant de partir en escapade amoureuse au Colorado avec moi. Pourtant, à y réfléchir, je me souvenais lui avoir demandé et non imposé, qu’il était libre d’accepter ou de refuser. J’aurais comprit si le timing avait été mal choisi, sachant l’importance que sa marque de voiture avait pour lui. C’était son bébé, au même titre que ma carrière était le miens mais…

Car il y avait toujours un mais !

Je me disais aussi que nous pouvions nous permettre de mettre tout sur pause pour s’accorder du temps pour nous deux, pour se retrouver au travers de nos horaires effrénés. À mon sens, note couple méritait ce genre d’attention. Daniele en aurait fait une maladie mais j’aurais mis sur pause ma tournée si Julian m’avait dit ressentir le besoin de se retrouver avec moi, isolés quelque part !

J’avais imagé la jalousie de Julian en répliquant que si notre avion devait se crasher, il y verrait une tentative de ma part de me retrouver seule avec Howard. C’était exagéré comme image mais avec ce que j’avais vécu ce soir, je n’étais plus à un extrême près !

Howard me fit rire quand il répliqua que si on se crashait en avion, je ne risquais pas d’entendre Julian râler.

- Ouais… C’est sûr que là…

Julian n’avait jamais été violent avec moi avant ce soir, bien qu’en réalité, ce fut surtout notre table de salon qui avait été victime de sa colère. Cependant, je confiais à Howard que Julian avait déjà eu ce genre de réaction avec l’un de nos amis et qu’il avait tendance à vite s’emporte pour pas grand-chose. À la longue, la situation devenait lourde si je ne parlais pas en plus de toutes les contraintes qu’il nous imposait pour son bienêtre.

J’aimais profondément Julian ce qui était réciproque, je n’en doutais pas, alors je ne voyais pas pourquoi j’aurais à devoir gagner sa confiance au quotidien alors qu’il avait la mienne, aveugle ! Il devait être en mesure de me faire confiance de la même manière à moins de preuves réelles de mes fautes, ce qu’il n’avait pas.

Tout ceci m’épuisait !

J’expliquais à Howard que ce fut par hasard si je m’étais retrouvé ici ce soir et il m’offrit de rester aussi longtemps que j’en avais besoin sous prétexte d’une dette qu’il avait envers moi. Ça me fis faiblement sourire alors que je me rappelais ce dont il voulait parler.

- Une sacrée soirée…

Je ne disais pas ça forcément dans le bon sens mais le souvenir était là et nous unissait, qu’on le veuille ou non.

J’acceptais de rester pour la nuit, persuadé que ces heures d’éloignement nous serais bénéfiques à Julian et moi. De toute façon, je n’avais pas la force de rentrer et risquer un second round.

- Le divan fera très bien l’affaire tu sais. Ne fais pas de ménage pour moi.

Puis je le désignais de l’index en rigolant un petit peu, puis vraiment plus fort. Tout ce temps, nous avions bavardé de la jalousie de mon mari alors qu’il se trouvais en boxer, nonchalamment posé près de moi sur le divan. Désolée mais pour moi, c’était ridiculement drôle !

- Ce serait le comble que Julian se pointe là !
C’était peut-être le mélange de vodka, de fatigue et de grande déception mais je rigolais un moment encore avant de reprendre mon souffle et de me calmer. Ça faisait du bien de rire après avoir pleuré.

- Merci Howard. Pour ton écoute, ta vodka et ta présence.