Riley commençait à aller physiquement bien mieux. Elle restait toujours coincée dans mon appartement pour éviter qu’elle ne me file entre les doigts et aille s’acheter une dose de drogue mais ses crises de manque s’espaçaient de plus en plus ce qui favorisait la communication entre nous.

Je savais qu’elle avait encore pas mal de choses à régler. Elle s’était faite torturée et on ne se remet pas de ça en un mois. Non. Je savais qu’il faudrait des années à Riley pour se remettre. Je savais que ça lui laisserait sans doute une trace à vie. Je savais que l’emprisonnement ou même la condamnation à mort de Ward ne changera rien à ce fait.

Je prenais toujours soin d’elle tout en réfléchissant à mon avenir… Je ne voulais pas retourner à Quantico. Je savais que je ne trouverais pas mon bonheur là-bas. Pour l’instant, je voulais rester à L.A. avec Riley. La soutenir jusqu’au bout. Donc, j’ai dû prendre une grande décision et cette décision fut de remettre ma démission au FBI.

J’avais téléphoné à mon père pour lui annoncer la nouvelle en primeur. Il était déçu mais voyait que ma relation avec Riley avait réveiller quelque chose en moi : une motivation. Il avait chier à m’en trouver une lorsque j’étais adolescent… Alors, il avait accepté ma démission mais m’avait demandé si j’avais des plans pour l’avenir.

Je n’en avais pas… J’avais des idées mais elles n’étaient pas encore concrètes. A vrai dire, je savais que j’allais rester à L.A. au moins jusqu’au procès de Ward parce qu’Henry et Phillips espéraient que je pourrais venir témoigner ainsi que Riley. Même si Riley, pour l’instant, refusait de le faire par peur de Fleming.

Mon père m’avait dit de réfléchir à un métier. Que le FBI me fournira une lettre de recommandations afin de facilité mon embauche. Ainsi, après cet appel, j’avais commencé à réfléchir à un métier qui me plairait. Pilote de course ? J’aimais conduire mais je n’avais pas vraiment assez de compétences pour faire un bon pilote. Par contre, je savais qu’il y avait souvent des courses dans le coin et maintenant que je n’étais plus agent du FBI, je pouvais bien me permettre quelques écarts du genre…

Mais ce n’était pas un métier… Alors quoi ? Telle est la question.

Il fallait que je prenne l’air.

Alors, je me dirigeai dans le salon où se trouvait Riley. Je m’installai à ses côtés.

-J’ai démissionné du FBI… C’est officiel…

C’est ce que je lui lançai avant de la regarder.

-Je t’avoue que ça me fait un poids en moins. Maintenant reste à voir ce que je vais faire…

Je la regardai sérieusement.

-Ce qu’on va faire tous les deux.

Parce que je savais que Riley, aussi, n’avait aucun but… Aucune activité professionnelle… Elle avait juste sa famille mais elle n’avait pas encore eu la force de vouloir les revoir. Sa sœur, pourtant, serait soulager de la voir, j’en étais sûr.

-On va prendre l’air? Je crois que ça te fera du bien. Et à moi aussi.

@ Billy Lighter

Incroyable mais vrai, je prenais du mieux. Bon, ce n’était pas demain la veille que j’allais courir le marathon de Boston mais je pouvais aller et venir dans la maison, toute seule sans que Zeke m’aide à me déplacer. Pouvoir prendre une douche sans qu’il ne me soutienne, pouvoir m’installer pour chier toute seule comme une grande c’était jouissif ! Il restait tout de même que je m’épuisais vite.

Zeke était occupé à régler des trucs pour son travail, je ne savais pas trop quoi mais ça semblait lui peser. Je ne m’en mêlais pas, je n’avais pas vraiment envie qu’il me parle de sa job de flic. Je ne savais toujours pas ce que je pensais de tout ça et de quelle manière ça pouvait impacter sur notre relation.

Puis, il restait le procès de Ward Fleming et le fait que je doive témoigner contre lui. Ça, j’en avais foutrement pas envie. Si je pouvais trouver de quoi m’embrumer l’esprit et m’aider à oublier un peu tout ce qui me pendait au bout du nez, ce serait tellement plus simple ! Mais, non! Zeke ne voulait pas que je sorte de la maison sans lui, comme si en boitant comme je le faisais et à la vitesse à laquelle je me déplaçais, il avait le temps d’aller se chercher un trio burger au McDonalds, de le manger et de le digérer avant que je ne sorte du quartier !

Donc, mes journées se résumaient à dormir tard le matin, prendre une douche, manger de la purée parce que j’avais encore mal à la mâchoire et que croquer dans une pomme représentait un défi de taille, m’affaler sur le divan du salon pour regarder des émissions toutes plus insipides les unes que les autres.

Un ennui mortel !

Zeke apparu dans mon champ de vision puis vînt s’installer sur le divan à côté de moi pour me dire que sa démission du FBI était maintenant officielle. Je le regardais quelques secondes sans rien dire. Que pouvais-je dire de toute façon, c’était sa décision, pas la mienne. Il n’avait pas de plan B pour la suite des choses, une suite qui nous concernait tous les deux qu’il disait.

- Y’a K2000 après le bulletin de nouvelle, c’est le meilleur plan que je vois pour l’instant !

Zeke proposa qu’on aille prendre l’air, ce n’était pas une mauvaise idée. De toute façon, je n’aimais pas tant que ça K2000, David Hasselhoff n’était pas mon type et je ne comprenais pas comment plein de femmes pouvaient tomber en pamoison devant lui. Sa caisse par contre, elle était cool !

- Ouais, on pourrait faire ça. Je meurs d’envie de voir de quoi le jardin a l’air d’un autre point de vue que celui que j’ai présentement !

En m’appuyant sur le bras du divan et en me penchant sur mon côté gauche, je pu me relever par moi-même. À force, je découvrais des techniques pour me débrouiller par moi-même! Une fois sur mes deux pieds, je me dirigeais, déterminée vers la porte mais je ne parvenue pas à la déverrouillée.

- Bon, tu vois comme c’est inutile de t’empêcher de vivre pour me surveiller, je suis incapable de déverrouiller cette fichue porte !

@ Billy Lighter

Je m’étais affalé dans le fauteuil aux côtés de Riley. J’expliquai alors avoir démissionné du FBI mais ne pas savoir quoi faire ensuite. Riley me regarda et répondit platement que le meilleur plan qu’elle voyait pour l’avenir était le prochain programme qui allait passé à la télévision, soit, K2000. J’aimais bien K2000 mais je m’attendais à une proposition dans un futur un peu plus lointain que dans quelques minutes. J’esquissai tout de même un petit sourire.

-K2000. J’adore. Surtout la bagnole. Je veux la même.

J’adorais les bagnoles. J’adorais la vitesse et l’adrénaline que ça procurait. Et je devais avouer que la voiture de K2000 était géniale. Mais rester planter devant la télévision ne m’intéressait pas. On le faisait bien trop souvent ces derniers temps malgré que Riley savait, désormais, plus ou moins se déplacer bien qu’elle boitait encore un peu.

Je proposai, donc, de prendre l’air. Riley confirma qu’elle voulait bien voir le jardin d’un autre point de vue que celui qu’elle avait pour le moment. Je rigolai un peu.

-Ouais, j’imagine…

Elle utilisa ses forces pour se relever. Je ne l’aidais pas. Je savais que Riley avait sa petite fierté et c’était tout à son honneur. Je me levai à mon tour la suivant de quelques pas alors qu’elle tenta de déverrouiller la porte, en vain. Elle déclara alors que je n’avais pas besoin de la surveiller parce qu’elle n’arrivait, de toute façon, pas à déverrouiller la porte. J’esquissai un petit sourire en coin.

-Je sais que tu as plus d’un tour dans ton sac.

Je déverrouillai la porte et on pus sortir. Je refermai derrière nous avant de m’avancer dans le jardin à l’arrière de la maison. Il était de taille moyenne. A l’abris des regards. Je savais que Riley ne pouvait pas faire des kilomètres alors prendre l’air dans le jardin était une bonne alternative.

Je restai debout d’avançant un peu.

-Il faudra tondre la pelouse… Je ne suis vraiment pas le roi de l’intendance.

Je me tournai vers Riley.

-Si tu veux aller marcher dans la rue, on peut aussi…

Je lui laissai l’occasion de nous guider avant de la fixer.

-Dis-moi… Tu as réfléchis… A ce que tu veux faire quand tu seras grande, je veux dire.

J’esquissai un petit sourire. Riley était déjà adulte mais elle avait toute une vie à refaire.

-C’était quoi ton rêve quand tu étais enfant. Ne me dis pas que tu n’en avais pas… Tous les gosses ont des rêves peut importe la vie de merde qu’ils ont.

@ Billy Lighter

Monotone, grise, sans couleur et sans saveur ! Voilà comment je voyais ma vie actuellement. J’étais enfermée dans la maison de Zeke, pour mon bien qu’il disait, avec pour seule activité divertissante de m’écraser dans le divan pour visionner tout ce que le petit écran avait de mieux à nous offrir. Toujours en convalescence, je ne pouvais faire mieux que ça, de toute façon, je devais bien me faire une raison.

Zeke me rejoignit et m’annonça avoir donner sa démission officielle au FBI et ne pas savoir ce qu’il ferait ensuite, plus précisément, ce que nous ferions lui et moi. Je lui répondit platement que j’avais l’intention de visionner K2000. Ce n’était visiblement pas la réponse qu’il pensait obtenir mais en ce moment, mon avenir se résumait au lendemain. Je ne pouvais pas me transporter plus loin dans le calendrier, chaque jour où j’ouvrais les yeux me surprenant.

- Tu viens de donner ta démission. Te faudra un job qui botte des culs si tu veux te payer une caisse comme celle-là ! Dealer, parait que c’est payant, tu y’as songé ?

Zeke proposa qu’on aille dehors, prendre l’air. Il n’avait pas besoin de me le proposer deux fois pour que je fasse l’effort de me lever du divan en prenant mes appuies du mieux que je le pouvais, trop heureuse d’avoir gagner un minimum d’autonomie pour lui demander de m’aider.

Vu la démonstration de mon talent, je lui fit remarquer qu’il n’avait pas besoin de me surveiller en tout temps, je n’irais jamais bien loin.

- Bah mon sac semble pas mal troué ces derniers temps.

Je découvrais le jardin pour la première fois. J’avançais maladroitement jusqu’au centre et une fois-là, je retirais mes chaussettes. Pouvoir sentir le gazon sous mes pieds était merveilleux, une sensation que j’avais oublié, comme celle des chauds rayons du soleil sur mon visage. Je devais manquer cruellement de vitamine D !

Zeke parla de l’état du jardin, certes il manquait d’amour mais qui s’en souciait ? Tant qu’on pouvait y aller, le reste n’avait pas d’importance. De toute façon, nous n’avions pas d’amis, pas de famille, en tous les cas pas très proche, pour venir nous visiter.

- On s’en fou, non ? Puis si le gazon devient trop long, t’as qu’à trouver une chèvre ! Elle va arranger ça, elle !

Et puis ça serait chouette d’avoir un animal à s’occuper. C’est pas commun, une chèvre !

- Non, je préfère rester ici.

L’idée seule d’aller marcher dans la rue m’épuisait. Je préférais, pour une premier sortie, de rester sagement ici même si je savais que je pouvais trouver mon bonheur dans une ruelle fort probablement pas très loin d’ici.

- Pas agent infiltrée, en tous les cas !

Zeke semblait vraiment tenir à sa grande conversation sur l’avenir et nos projets. Fallait-il décider aujourd’hui ? Quelle était l’urgence ?

- Petite, je voulais devenir ballerine, te marre pas. Je sais pas danser alors voilà, j’ai vite fait une croix là-dessus. Et toi ? Ce que tu voulais faire, gamin, c’était vraiment d’être flic ?

Parce que si c’était le cas, c’était con et même triste qu’il ait donné sa démission. Il pouvait peut-être revenir sur sa décision, ce n’était peut-être pas trop tard.

@ Billy Lighter

Je déclarai que j’aimais beaucoup la voiture de K2000 mais Riley me fit remarquer que je venais de démissionner et que, donc, pour m’acheter un modèle pareil, il me faudra un job. Elle me proposa dealer et je ricanai.

-Non merci. C’est mal payé et, en plus, il n’y a aucun plan retraite. Je crois que je vais trouver autre chose.

Dealer, ça payait mal. Pour ça que tous les Los Diablos sont toujours à crever dans l’Eastside. Mais je savais que Riley avait dit ça pour faire de l’humour d’où mon sourire à la fin de mes remarques sur le fait que dealer était loin d’être le boulot du siècle.

On se décida, ensuite, à aller dehors et Riley avait des difficultés à déverrouillé la porte. Je déclarai qu’elle avait plus d’un tour dans son sac mais elle trouvait son sac troué. Je souris.

-Je sais que tu ne tarderas pas à le réparer.

Je la savais pleine de ressource même si, elle-même, ne semblait pas s’en rendre vraiment compte. Ou pas encore en tout cas.

On pénétra dans le jardin dont l’herbe était roussie par le soleil et la chaleur de l’été. Un peu de soleil ne fera pas de mal à Riley qui devait sérieusement en avoir marre de passer ses journées enfermés entre les quatre mêmes murs. Je constatai qu’il faudrait sans doute tondre la pelouse qui, malgré la sécheresse était assez haute. Mais Riley disait qu’on s’en foutait un peu. Je rigolai à sa remarque.

-Une chèvre… Pourquoi pas. Ça mettrais de l’ambiance.

Riley déclara ne pas vouloir sortir du jardin. J’hochai de la tête. On restera donc ici. Ça m’allait.

Je fixai le fond du jardin avant de poser mon regard sur Riley lui demandant ce qu’elle avait rêvé d’être, plus tard, lorsqu’elle était enfant. C’était une façon, peut-être, de raviver ses rêves et de lui donner un but. Elle déclara qu’elle ne rêvait pas d’être agent infiltré. Je rigolai.

-Je m’en doute.

C’est pas forcément à ça qu’on rêve quand on est gosse. Non… Riley, elle, avait voulu être ballerine. J’esquissai un sourire. Pas pour me moquer mais parce que j’arrivais à totalement l’imaginer dans un rôle de danseuse.

-Ballerine… Ça t’aurais bien été. Même si je te vois plutôt chanteuse. Mais j’imagine que tu vas me dire que tu ne sais pas chanter non plus.

Parce que Riley avait la fâcheuse tendance à ne se trouver aucune qualité et aucun talent alors qu’elle en avait plein.

Et elle me retourna la question. Comme elle n’avait pas éviter la question, je lui répondis :

-Non. Je ne rêvais pas d’être flic. Je n’ai jamais rêvé d’être flic.

Je marquai une pause avant de reprendre fixant mon regard sur Riley.

-Quand j’étais petit je rêvais de faire n’importe quel boulot qui pourrait faire en sorte que ma mère n’ait pas à en cumuler deux. Pompier, vendeur de fruit et légume, n’importe quoi… Elle m’élevait seul et ce n’était pas toujours facile. Même si, je crois que le métier que j’avais le plus envie de faire était pilote de course. J’adorais les voitures et c’est toujours le cas.

Je souris.

-Puis, ma mère a rencontré mon beau-père. Notre vie est devenue plus simple. Je n’avais plus qu’à penser à moi. Je suis devenu le genre de gars qui pense au jour le jour. Ça énervait mon beau-père parce qu’il savait que j’avais un tas de qualité mais j’aimais me laisser vivre. C’est lui qui m’a poussé à entrer au FBI. Il est agent lui-même.

Je regardai toujours Riley.

-Je fais partie des gens qui ont eut de la chance. Mais je sais que ce n’est pas ton cas. Mais je sais aussi que tu as un tas de qualité. Tu peux faire quelque chose de bien. Il te faut juste un but qui te tient à cœur. Moi j’ai trouvé le mien.

Elle… Je m’en rendais compte chaque jour.

@ Billy Lighter

Zeke pouvait bien rêver de la voiture de K2000, ce n’était pas en ayant lâché son job d’agent infiltré pour le FBI qu’il parviendrait à s’en payer une du genre. Je lui suggérais de reprendre la vente de drogue, on s’en sortait pas mal avec les Los Diablos mais il refusa parce que c’était mal payé qu’il disait et qu’il n’y avait pas de plan de retraite et ça me fit rigoler.

- Parce qu’aucun dealer n’a vécu assez longtemps pour prendre sa retraite ! Ward leur tire une balle, bien avant !

Heureusement qu’il était en prison parce que, en dehors de tout ce qu’il m’avait fait subir, à force d’éliminer de ses dealers, il se serait bien vite retrouvé sans homme sous la main et sans postulant à moins de recruter dans les cours d’école !

Une fois dehors, Zeke parla du gazon et de son manque d’entretiens. Personnellement, je m’en foutais de la longueur du gazon. Le simple fait de pouvoir prendre l’air faisait toute la différence dans ma routine monotone. Je proposais d’acheter une chèvre qui réglerait le problème du gazon en un rien de temps en plus de me divertir.

- Ça ferait différent d’un chien ou d’un chat. Je suis presque certaine aussi qu’on peut apprendre des trucs à une chèvre. Suffit d’un peu de persévérance.

Puis je n’avais absolument rien d’autre à faire de mes journées que de mettre de mon énergie sur un stupide animal.

Je ne voulais pas sortir du jardin, en tous les cas, pas tout de suite. J’avais encore trop de douleur dans mon corps que pour penser que marcher serait plaisant. Larver dans le jardin et profiter des chauds rayons du soleil était suffisant pour une première étape.

Zeke pouvait bien sortir de la police, la police ne sortirait jamais totalement de lui ! Il posait des questions, encore et toujours. Cette fois, c’était à mes rêves d’enfants qu’il s’intéressait, à ce que je voulais faire quand je serais grande. En tous les cas, une chose était certaine, je ne voulais pas devenir policière ! Ça fit rire Zeke et je riais aussi, un peu.

Je jouais le jeu et confiais avoir rêvé être ballerine mais ne sachant pas danser, je n’avais jamais persister dans cette voie.

- [bAh ouais? Tu sais que les ballerines ne tournent pas autour d’un poteau hein ? [/b]

Quant à savoir pourquoi il me voyait chanteuse, je ne me souvenais pas avoir chanter quoi que ce soit devant lui mais peut-être qu’il m’avait entendu sous la douche. Je chantais sous la douche mais ne disait-on pas que tout le monde chantait bien dans une salle de bain ?

Ce fut moi ensuite qui demandais ce que lui, petit, rêvait de faire quand il serait grand et, allez savoir pourquoi, quand il parla d’être un pilote de course, ça me fit sourire. Je le voyais trop là-dedans, il en avait la dégaine, le goût du risque quelque chose dans le genre.

- J’avoue que j’aimerais trop te voir conduire sur un circuit et je crierais pour t’encourager même s’il n’y a aucune chance que tu entende. Ça a quelque chose d’hyper sexy.

Zeke continua sa petite histoire en parlant de son beau-père qui facilita la vie de sa maman mais qui fit en sorte que Zeke devînt un rien fainéant parce que sa vie avait été simplifié.

- Ouais, tu as eu de la chance c’est vrai, j’en ai eu moins, c’est vrai aussi mais je n’ai pas l’impression d’être passée à côté de ma vie comme tu le laisse sous-entendre. Je veux dire… J’ai fait ce que je voulais. Ce que je voulais c’était de parti de chez moi.

Puis je levais les bras au ciel en soupirant. Pourquoi fallait-il me trouver un sens à ma vie ? Et pourquoi Zeke passait son temps à insister pour que je vois en moi ce que lui semblait voir ?

- Comment quoi ? Que je me mette à dessiner des fringues comme ma sœur? Que je me trouve un riche mari pour me faire vivre comme elle ? Je n’en ai pas de talent, sauf celui de foutre la merde, ça, je suis excellente et s’il y a un métier pour le faire, dit le moi je vais postuler et devenir très riche comme ça, tu te paieras la caisse de K2000 et tu deviendras pilote de course !

Je laissais retomber mes bras puis je soulevais mes épaules.

- J’ai entendu quelque part… je ne me souviens plus des mots exacts mais ça voulait dire que le tout petit était magnifique. Nous ne sommes pas toujours obligés de voir grand pour être heureux. Se bâtir un tout petit truc à nous ici, ça peut aussi être grandiose.

@ Billy Lighter

Je fis la moue quand Riley déclara qu’il n’y avait pas de plan de retraire pour le « métier » de dealer parce que Ward les tuaient tous avant.

-Si c’est le cas alors il doit en avoir tué des tas, de gens…

Je doutais que Ward soit l’unique cause de la mortalité des dealers. Souvent ils se tuaient entre eux, finissaient en prison, crevaient d’overdose ou… Mourrait de vieillesse. Ce n’était pas exclus non plus.

On finit par sortir dans le jardin. Un jardin mal entretenu qui méritait, sans doute, un peu plus d’amour. Je rigolai quand Riley proposa de s’attacher les services d’une chèvre pour brouter le gazon. Apparemment, ça amuserait Riley de pouvoir s’occuper d’autre chose que d’un chien ou d’un chat.

-On peut apprendre des trucs à n’importe quel animal, avec de la persévérance, je pense.

Un peu comme les humains, en somme.

Je dirigeai alors la conversation sur les rêves qu’avait Riley lorsqu’elle était jeune. Et elle avoua avoir rêvé d’être ballerine. Je trouvais que ça lui aurait bien été mais elle précisa que les ballerine ne tournaient pas autour d’un poteau. En somme, je ne devais pas confondre avec un tout autre type de danseuse. J’esquissai un sourire. Riley pensait-elle vraiment n’être fait que pour les métiers où les femmes étaient réduite à être un objet de consommation pour les hommes ? On dirait bien.

-Je sais. Je te vois bien comme ballerine. Une vraie ballerine, je veux dire.

Elle me renvoya alors la question et je jouai le jeu en racontant, en même temps, un petit bout de mon histoire. Je déclarai avoir, quand même, rêvé d’être pilote de voiture. J’aimais bien la vitesse et l’adrénaline. Puis, j’aimais les voitures aussi. Riley, elle, aimerait me voire conduire sur un circuit. Elle trouvait ça sexy. Je rigolai un peu.

-Qui sait ? Ça arrivera peut-être un jour.

Je continuai, ensuite, mon histoire en expliquant comment je m’étais retrouvé au FBI. C’était loin d’être un rêve d’enfant. A vrai dire, étant ado, j’étais le genre à vivre au jour le jour au grand dam de mon beau-père. N’empêche que sans lui, ma vie aurait été beaucoup plus compliquée. Je lui dois beaucoup.

Riley déclara avoir fait ce qu’elle voulait de sa vie : partir de chez elle. En soi, elle avait, donc, fait ce qu’elle voulait. Je souris.

-C’est, en effet, une façon de voir les choses. Maintenant, tes parents son loin. Tu peux devenir celle que tu veux.

Mais elle ne savait pas quoi devenir. Là était le hic. Elle se compara alors encore à sa sœur. Elle disait que son unique talent été de foutre la merde. Il y avait un tas de bons métiers bien payés qui consistait à foutre la merde. Les métiers les mieux payés étaient basés sur ça. Je souris.

-Devient syndicaliste. C’est un emploi où il faut foutre la merde. C’est drôle. Ça fait chier les riches, en plus.

Je rigolai. Ce n’était qu’une proposition. Quoi que je la voyais bien faire ça. Elle en avait le caractère.

Puis, elle lâcha un truc remplis de vérité. Avoir son petit truc et être heureux c’était déjà bien. C’était même tout ce qui suffisait.

-Tu as raison… Du coup, ça te dis ? On a qu’à vivre ici. Dans cette maison. Toi et moi. Ça sera « notre petit endroit ». Pour le reste, je crois que je n’aurais pas de mal à trouver un job.

Je lui souris.

-Je doute devenir aussi riche qu’Hank North mais… Je n’ai aucune envie que tu sois une copie conforme de ta sœur. C’est toi que j’aime, Riley.

Elle et personne d’autre.

@ Billy Lighter

Zeke ne ferait pas dealer pour gagner sa vie pour un tas de bonnes raisons. De toute façon, il était grillé auprès des Los Diablos et nous ne savions même plus si les New Soldados vivaient toujours où si le gang s’était évaporé suite à l’arrestation de Ward Fleming. Puis pour dire vrai, je ne tenais pas plus que ça de le voir retourner flirter avec les gangs de rue.

Une fois dehors, nous contemplions le jardin avec un œil différent. Pour moi, cela signifiait mon retour graduel à la liberté et pour Zeke, cela lui rappelait que le gazon devait être coupé. Certes, le jardin avait besoin d’amour mais si nous achetions une chèvre, elle pourrait le brouter en toute quiétude, nous aurions du lait et du formage et j’étais certaine qu’avec de la persévérance, je pourrais lui apprendre des trucs. Une chèvre qui donnait la patte, ça devait être cool !

- Bah ouais ! On a bien apprit à compter à Carlos qui a pas mal moins de quotient qu’une chèvre !

Si quelqu’un avait eu la persévérance d’apprendre à compter autrement que sur ses doigts à Carlos, je devais être en mesure de me faire donner la patte par une chèvre !

Notre discussion tourna ensuite sur nos rêves d’enfants. Moi, j’avais rêvé d’être ballerine mais je n’avais aucun talent pour la danse. Quand Zeke déclara qu’il ne voyait bien danser, je précisais que je ne parlais pas de tourner autour d’un poteau quoi que pour cela, j’aurais probablement du talent.

- Trouve moi un tutu de danse et un justaucorps et je te ferai la démonstration de mon manque de coordination.

Je n’étais pas près de réaliser ce rêve par contre, Zeke lui, pouvait parvenir à se placer derrière un volant de bagnole de course et devenir pilote comme il en rêvait, petit. Et moi je ne cachais pas que de l’imaginer conduire comme un fou était très sexy !

Un job pour lequel je serais doué serait celui de foutre le bordel, de manière professionnelle évidement.

- Ah ouais, devenir syndicaliste, aussi simple que ça ! Aucune usine ne m’engagerait premièrement puis ensuite, je devrais rester à l’embauche assez longtemps pour gravir les échelons, me faire nommer sur le syndicat, en devenir la représentent et toute !

Je manquais clairement d’ambition, je n’étais pas une seconde Bailey mais une unique Riley et le monde allait devoir se contenter de ça. De tout façon, je n’avais pas envie de me trouve run acteur riche pour me faire vivre, surtout s’il était de la trempe d’Hank ! Un mal engueulé qui se pensait avoir le droit de tout dire sur tout le monde mais sur qui il ne fallait rien dire ! Je ne savais pas non plus pourquoi tout le monde pensait que pour être heureux dans la vie, il fallait absolument voir grand. Avoir de petits rêves modestes était tout aussi bien d’autant plus que de faire des rêves à sa portée risquait moins de décevoir quand ils ne se réalisaient pas.

Zeke semblait d’accord avec ce que je venais de dire puisqu’il me demanda si j’étai partante pour qu’on se bâtisse notre truc à nous. J’avoue que je restai figée à le regarder. Surtout quand il ajouta qu’il ne deviendrait pas riche comme Hank et qu’il ne souhaitait pas que je devienne moi ne copie de ma sœur car il m’aimait moi. C’était la première fois qu’il me le disait en tant que lui-même et la première fois qu’on me le disait et que ça ne sonnait pas faux. Je restais muette un long moment avant de rire nerveusement, puis un peu plus franchement, comme si pendant ce temps, je percutais la force de ses mots. De tous petits mots qui avaient une grandes et importantes significations.

- Et nous aurons une chèvre ?

Je me penchais vers l’avant en prenant ma tête entre mes deux mains en rigolant toujours puis je me redressais sérieusement et, aussi rapidement que mon corps me le permettait, je fonçais sur Zeke pour l’enlacer et l’embrasser.

- Je t’aime !

@ Billy Lighter

C’est en regardant le jardin que Riley eut l’idée de prendre une chèvre pour qu’elle puisse régler le problème de l’herbe qui grandissait à vue d’œil. Elle voulait apprendre des trucs à cette chèvre et était certaine d’y arrivé étant donné que quelqu’un avait bien réussi à apprendre à compter à Carlos. J’éclatai de rire à cette réflexion. Carlos était, en effet, loin d’être une foudre de guerre.

-C’est pas faux !

Après, je passai à une conversation un rien plus sérieuse. C’est là que j’appris que, étant enfant, Riley rêvait d’être ballerine mais ne pensait avoir aucun talent pour la danse. Elle voulait même me le prouver après que je lui aurais acheter un tutu et tout ce qu’il fallait pour danser. Je rigolai à nouveau.

-Ok. Je te crois.

Mon rêve à moi, étant enfant, en dehors de subvenir aux besoins de ma mère, était de devenir pilote de course. Je devais avouer que ça me plaisait encore aujourd’hui de penser que, un jour, je pourrais le devenir. Il fallait seulement que je m’y mette même si je savais que seuls les meilleurs arrivaient à réellement percer.

Quant à elle, avec ses talents, je la voyais bien devenir syndicaliste. Mais encore une fois, elle trouvait qu’il y avait des obstacles à ça comme celui de grimper les échelons. Je souris sachant très bien que là, j’avais la preuve qu’elle se dévalorisait.

-Tu sais gravir les échelons très vite. Tu es passée de prostituée à New Soldados en moins de temps qu’il fallait pour le dire et tu a aussi convaincu Quinn de faire de toi une Los Diablos. Moi, je pense que tu sais te débrouiller comme une chef.

Avec le temps, j’étais sûr qu’elle arrivera à voir qu’elle n’était pas bonne qu’à faire chier le monde. Tout comme elle n’avait pas besoin de suivre le trajet de sa sœur pour vivre une vie décente et heureuse. Elle pouvait mener son propre chemin.

Et je sentis que c’est vers là qu’on se dirigeait. Avoir son petit chez soi était suffisant pour être heureux. Pas besoin de devenir une star du cinéma et devenir un exemple de rédemption pour ça. Non. On pouvait simplement vivre notre petite vie ici-même.

C’est ce que je déclarai lui demandant si elle était prête à ça. Elle resta muette un instant. Puis, elle se mit à rire un peu nerveusement avant que son rire ne soit plus franc attirant mon sourire. Elle demanda si on aura une chèvre. Je rigolai à mon tour.

-Pourquoi pas ?

Riley se redressa alors avant de m’enlacer et m’embrasser. Je fermai les yeux sentant son baiser sincère qui était, pour moi, un genre de réponse à tout ce que je venais de proposer.

Après le baiser elle souffla qu’elle m’aimait. Je la regardait dans les yeux.

-Je t’aime aussi.

Et c’est là-dessus qu’on allait pouvoir se reconstruire elle et moi.

@ Billy Lighter