Riley avait fait de chemin en quelques mois. Elle était, désormais, actrice et avait fait ses preuves dans un premier film réalisé par Trevor Price. Un film qui avait été plutôt bien accueilli par la critique et où Riley n’avait vraiment pas démérité.

De mon côté, je faisais des petits boulots comme garde du corps à gauche et à droite assurant la protection de diverses personnes plus ou moins connues. Je n’avais pas encore un poste fixe comme j’aurais pu avoir si Lola était toujours de ce monde… Mais ça me plaisait plutôt bien. Puis, ça remplissait mon compte en banque ce qui nous permettait à Riley et à moi de vivre plutôt bien vu qu’elle avait aussi eu son cachet d’actrice. On était tranquille à San Fernando Valley et le spectre de tout ce qu’il s’était passé avec les Los Diablos et les New Soldados semblait doucement s’éloigner.

Du moins, c’était mon ressenti à moi.

Ce que j’avais encore bien du mal à me faire c’était que, depuis la sortie de Death Boat, la popularité de Riley avait grimpé en flèche. C’était un blockbuster, Death Boat et ma petite amie ayant un des rôles principaux, sa tête avait été affichée un peu partout dans pas mal de ville des Etats-Unis. Les gens commençaient, parfois, à la reconnaitre dans la rue… Mais ça m’a surtout frappé quand j’ai vu l’image même de Riley dans l’édition spéciale de L.A.People de ce matin… Elle figurait dans le classement des célébrité les plus détestées de L.A. bien que beaucoup de personnalités avait subi le même sort… Qu’est-ce qu’il lui valait une place aussi haute ? Allez savoir… Amon ne le savait pas non plus. Sans doute la jalousie.

Riley en avait vu d’autres de toute façon… Ce n’était, sans doute, pas un petit classement dans un torchon qui allait la faire douter ou la déstabilisée. Surtout que, ce soir, on était invité à une fête chez Jessica Hill. C’était la toute première fête du genre à laquelle Riley était invitée. Quand on avait reçu l’invitation, j’avais été surpris.

Elle entrait tout doucement dans un autre monde, Riley… Un monde qui n’était ni le mien, ni le sien. Moi, j’étais plus curieux qu’autre chose, à vrai dire. Je me disais que ça pourrait être une sortie amusante et l’occasion de boire sans payer ! Pas qu’on manquait d’argent mais bon, il ne faut jamais craché sur ce qui est gratuit.

C’est, donc, vers chez Hill qu’on se dirigea à bord de ma voiture. Je ne savais pas qui allait être présent à cette fête. Sans doute un tas de monde connu.

-J’ai hâte de voir l’intérieur de la villa de Hill. Ça doit être bien plus grand que notre maison.

Je rigolai un peu. J’avais hâte de voir comment la petite fête allait se dérouler. Personnellement, je ne savais même pas comment il fallait s’habillé alors j’avais opté pour un accoutrement classique. Pas quelque chose de trop guindé en somme. Je n’étais pas guindé alors je n’allais pas faire semblant de l’être. Peut-être que j’aurais l’air de détonner… On verra bien. Je n’allais pas m’en faire pour ça.

-Tu crois qu’il y aura du caviar ?

Ouais… C’était un peu ma vision des choses bien que j’imaginais que la réalité était sans doute moins cliché que je ne le pensais. Quoi que…

-Je me demande pourquoi Hill t’a invitée… Elle ne te connait même pas…. Juste parce que tu es devenue connue, tu penses ?

C’était l’inconnue du jour… Quoi qu’il en soit, on ne tarda pas à arriver à la villa de Hill où une ribambelle de voiture était déjà garée. Je me garai à mon tour et on sortit de la voiture nous dirigeant vers la grand bâtisse.

-Je me demande c’est quoi l’intérêt d’habiter là-dedans alors qu’on est seul… Pour le plaisir du luxe, peut-être…

Car, aux dernières nouvelles, Hill n’avait pas d’enfants, ni de mari…

Les jambes allongés au travers du divan, les pieds posés sur l’appuie coude et ma tête dans le vide penchant dangereusement vers le sol, j’écoutais de la musique dans mon walkman tout neuf, premier cadeau à moi de moi avec tout mon amour que je m’étais offert avec les sous gagnés pour Death Boat. Je pouvais rester des heures comme ça à écouter en boucles les cassettes que j’avais prit avec le petit walkman jaune citron.

Avec Zeke, nous étions conviés à une fête chez Jessica Hill, rien de moins ! J’étais curieuse de voir de quoi la soirée aurait l’air mais en même temps, je ne me faisais pas d’idée. Je savais d’avance que je n’allais connaitre à peu près personne qui serait là ce soir et que je me ferais probablement dévisager. Ça ne me dérangeais pas hein ! J’avais l’habitude des regards dérangés et dégoûtés qu’on me réservait.

Je me laissais aller sur le plancher du salon puis nonchalamment, je me levais et me dirigeais sous la douche avant de me faire sécher les cheveux et d’enfiler une robe, oui monsieur ! Une robe noire moulante et avec un décolleté plongeant. Si on était pour me dévisager, autant qu’on parle de ce que je portais et si Zeke pouvait en bénéficier, pourquoi pas ?

Habillée et coiffée, je me regardais dans le miroir sans savoir si ce que je voyais était convenable pour ce genre de soirée. Dans quel espèce de nid de vipère m’en allais-je me prendre ? En même temps, ça ne pouvait pas être pire que le genre de soirée auxquelles j’étais habituées avant. Il fallait que je vois cela comme un espèce de passage obligé, une entrée dans le monde des grands.

On grimpa dans la voiture de Zeke qui s’interrogea sur l’intérieur de la demeure de Jessica Hill.

- Ouais, ça sera certainement plus grand et luxueux.

Ça ne faisait aucun doute mais, en même temps, elle était dans l’industrie depuis plusieurs décennies alors il était normal qu’elle ait la demeure qui allait avec !

- C’est quoi, du caviar ? C’est le truc de poisson qui pue ?

Je n’allais pas manger quoi que ce soit qui sentait mauvais même si on me disait que c’était raffiné et dispendieux ! Non, merci !

Zeke posa alors une question fort pertinente dont je n’avais pas la réponse mais que j’aimerais bien savoir, moi aussi !

- Peut-être parce que Kate Julian était dans le film. Elles sont pas copines toutes les deux ?  

Il me semblait déjà avoir lu ça quelque part mais je pouvais me tromper. Je n’étais pas la fille la mieux renseigné sur la jet-set en ville !

- C’est bien, tu crois ? D’être invité par Jessica Hill, je veux dire. C’est bien ?

Est-ce qu’elle était du bon côté, dans la bonne clique ? Je m’étais bien entendu avec Kate Julian sur le plateau de tournage, je l’aimais bien, même. Elle m’avait été de bons conseils et même que je la considérais comme une bonne amie.

- Peut-être qu’elle s’en fou que je sois dans les personnes les plus détestée de Los Angeles et qu’elle s’est dit que de m’invité lui donnerait de la visibilité.

J’en rigolais !

Sincèrement, je m’en foutais comme de ma première couche, de ce sondage à la mords-moi le nœud ! Ça ne voulais strictement rien dire, tout le monde savait ça ! Même que je pensais l’encadrer ce sondage là et l’exposer sur le mur de mon salon.

Je sifflais d’admiration quand Zeke stationna la voiture devant l’immense villa. Comme mon petit-ami me le faisait remarquer, quel était l’intérêt de vivre là-dedans seul ? Je regardais la maison, le lumières, les ornements de fleurs, les topiaires. C’était du tape à l’œil selon moi. Une façon de dire au monde ’’Regardez-moi, regardez-moi ! Je veux qu’on m’aime!. ‘’

- Je sais pas ! Moi, je préférerais vivre dans une maison bateau, c’est beaucoup plus classe, non ? Et ça n’a rien à voir avec le luxe !

Je contournais la voiture après en être sortie et j’enroulais la taille de Zeke de mes bras tout en le regardant dans les yeux.

- Si on s’emmerde, on fonce à la première pizzéria en ville et son va se goinfré sur la plage, ok ?

Riley avait opté pour une robe qui la mettait plutôt bien en valeur pour cette première soirée dans un monde qu’on ne connaissait pas. Et c’est dans la voiture qu’on commença à parler de ce qui nous attendrait là-bas. Pour la part, j’étais persuadé que la villa de Hill allait être du genre très grande. Riley confirma ajoutant que ça sera aussi très luxueux. J’hochai de la tête. Ça ne faisait aucun doute.

Aussi loin que je me rappelle, Hill avait toujours été dans le paysage des actrices célèbre. Il faut dire qu’elle avait déjà plus de 40 ans et qu’elle avait commencé sa carrière à l’adolescence si je me rappelle bien ce que j’avais lu d’elle. Donc, elle avait eu le temps de se faire une assez belle fortune. Acteur célèbre, ça paye bien. Qui sait si ça ne sera pas le cas de Riley, un jour ?

Je m’étais demandé s’il y aura du caviar au menu mais Riley ignorait ce que c’était. Enfin, non. Elle n’ignorait pas totalement. Elle savait que ça avait rapport avec du poisson. Je rigolai à sa remarque.

-C’est des œufs de poissons, ouais… Parait que ça a pas de goût… C’est cher pour rien de mon avis…

Mais bon, les gens riches aimaient se mettre en avant en mettant, sur la table, des mets cher et rare… Et ça même si ça n’a aucun goût !

Je me questionnais alors sur les raisons qui avait poussé Jessica Hill à inviter Riley… De ce que j’en savais, les deux femmes ne se connaissaient pas. Peut-être que c’était uniquement parce que Riley avait obtenu un peu de notoriété avec son premier film et que Hill a envie de la rencontrer ? Riley, elle, pensait que c’était peut-être parce que Kate Julian a partagé l’affiche avec elle. Je fis une petite moue de réflexion.

-Peut-être… Je sais qu’elles étaient de grandes amies avant. Elles font toutes les deux parties du Golden Triplet. Mais j’ai lu qu’elles étaient en froid ou quelque chose comme ça. Maintenant, entre ce que la presse dit et ce qui est vrai…

Si ça tombe, elles étaient toujours comme cul et chemise. Je n’en savais rien, en fait. Tout ce que je savais c’est ce que la presse en disait.

Riley se demanda si c’était bien d’être invité par Jessica Hill. J’haussai légèrement des épaules.

-C’est toujours bien de se faire inviter, non ? Je ne vois pas pourquoi ça ne serait pas bien.

Je souris un peu. De toute façon, au pire, on sera nous deux. Riley ne sera pas seule en terrain totalement inconnu avec des gens que, finalement, elle ne connait pas. Enfin, sauf si Kate Julian est là ou bien d’autres acteurs du film où elle apparait.

Riley disait que, sans doute, Jessica Hill s’en fichait que Riley fasse partie des personnes les plus détestées de Los Angeles. Je rigolai.

-Ce sondage m’a bien fait rire. Peut-être que Hill veut savoir pourquoi tu es aussi détestée ?

Je rigolai. En réalité, je ne vois pas comment des gens qui n’avait jamais rencontré Riley pouvait la juger… C’était pareil pour les autres du classement d’ailleurs. Mais bon… Les gens sont comme ça. Ils jugent sur ce qu’ils lisent ou voient sans même connaitre les gens.

On finit par arriver et je me stationnais non loin du portail de la grande bâtisse. Riley en siffla d’admiration alors que je me demandais l’intérêt de vivre dans une si grande maison seule. Enfin… Pour amener autant d’invité, c’était plutôt pratique, finalement. Riley déclara qu’elle préférait vivre dans une maison bateau. J’haussai des épaules.

-Si un jour on a plus d’argent, on pourra s’en acheter un.

C’était pas demain la veille mais qui sait ? Il y avait surement des maisons bateaux abordables. On était loin d’être sans de sous. J’avais beaucoup d’argent sur le côté.

Quand on sortit de la voiture, Riley m’enlaça disant que si on s’emmerdait, on pourra aller chercher une pizza et filer à la plage. J’esquissai un petit sourire.

-Très bonne idée.

Avant ça, on allait aller voir ce qu’il en retournai. Je pris la main de Riley et on s’avança vers l’entrée. Il y avait un type baraqué à l’entrée. Un vigile, je suppose. Il nous demanda notre invitation et je la lui tendis. Il la regarda avant de nous laisser entrer.

A l’intérieur de la villa, il y avait pas mal de monde. Il y avait un buffet aussi et un bar. Je sifflai.

-Waw ! C’est le grand luxe !

Elle s’emmerdait pas, la Jessica Hill !

Un serveur s’approcha de nous avec un plateau plein de champagne. Je pris deux coupes et en tendis une à Riley. J’en bus une gorgée.

-C’est du vrai champagne. Je pense…

J’étais loin d’être un expert. Pour moi, un bonne bière faisait l’affaire et je ne saurais pas discerner un vrai champagne d’autre chose. Mais ça goûtait la bonne qualité.  

-Du vrai de vrai ! Mais pas le plus cher. J’ai un peu triché.

Je me retournai vers la voix qui venait de derrière nous. C’était Jessica Hill en personne. Elle affichait un grand sourire mais c’est surtout Riley qu’elle regardait.

-Bonsoir, Riley. Merci d’être venue à ma petite fête. Et vous êtes ?

Elle me regarda et je souris.

-Zeke… Le petit ami de Riley.

Elle souriait toujours.

-Enchantée.

Elle reporta son regard sur Riley. On allait peut-être savoir pourquoi Riley avait été invitée bien que je doute qu’elle ne l’explique…

-Félicitation pour ton premier rôle. Pour une femme qui n’a aucune expérience en acting, je trouve que tu as beaucoup de talent. Ça n’a pas du être un tournage facile entre Kate Julian et Victor Hunter… J’espère qu’ils ne t’ont pas trop maltraité. Je peux te tutoyer au fait ?

Zeke et moi étions d’avis que la demeure de Jessica Hill, là où avait lieu la fête à laquelle nous étions conviés, serait immense et luxueuse. Ce n’était même pas un sujet à débattre ! Les riches avaient besoin d’étaler leur fric en vivant dans des maisons inutilement grandes et en posant ici et là des poteries et des bibelots immondes et en accrochant sur tous les murs possibles, des toiles de peintres aux noms imprononçables.

Je ne voyais pas à quoi ça servait d’en mettre plein la vue. C’était comme un concours innocent de celui qui pisse le plus loin. Une perte de temps et d’énergie. Moi, si je devenais riche comme Crésus, la seule chose que je me disais qu’il serait chouette d’avoir était une maison bateau. Comme ça, quant tu en as marres de tes voisins, tu vogue un peu plus loin !

Zeke demanda aussi ce que nous allions manger à la fête. Il parla de caviar et je plissais du nez en demandant si ce n’était pas le truc de poisson qui sentait ultra mauvais. Ça le fit rigoler puis il confirma que c’était bien des œufs de poissons. Je pointais l’intérieur de ma bouche en faisant mine de vomir.

- Pourquoi les riches mangent des trucs dégoûtant ? C’est obligé quand tu commence à avoir du pognon ? Plus t’es riche, moins t’as de goût !

Zeke croyait que c’était cher pour rien et il avait bien raison à mon avis.

- À fond !! Puis ça doit coûter la peau du cul pour un tout petit pot tout rikiki !

Comme la robe que je portais, tiens ! Moins il y en avait, plus c’était cher !

Zeke et moi ignorions la raison pour laquelle Jessica Hill m’avait personnellement invité à sa fête. Je ne la connaissais pas, elle n’était pas de la distribution du film auquel j’avais participé. Je ne l’avais même jamais vue venir sur le plateau. Les hypothèses étaient donc nombreuses. Si nous y pensions, nous pouvions monter un tas de scénarios.

J’avais entendu ou lu quelque part que Jessica Hill était une grande amie de Kate Jullian, ce que confirma Zeke avant d’ajouter que cependant, les deux femmes avaient ensuite été en froid mais qu’entre ce que disait la presse et ce qu’était la réalité vrai, il y avait un monde. Ah ouais, la presse ne disait pas toujours vrai ? Ouais, je m’en doutais un peu vu le résultat d’un récent sondage dans lequel je m’étais malheureusement plutôt bien positionnée.

- Ben, si Kate et Jessica sont en froid et que je m’entends bien avec Kate, peut-être que ce serait une façon de me faire m’enfoncer publiquement que de venir à cette fête ? Kate m’a dit que c’était un monde vorace qui me ferait perdre toute illusion de bonheur.

J’étais prête à le croire sur parole ! Y’avait qu’à voir l’enfoiré qu’avait épousé ma sœur ! Ça ne lui allait pas du tout, la célébrité ! Ceci dit, peut-être que Jessica Hill n’en avait rien à faire du sondage des personnes les plus détestés et qu’elle avait eu envie de me rencontrer en personne.

- Peut-être… Dis ? C’est pas étrange justement que Kate Julian, Jessica Hill, Trevor Price et plusieurs autres ne se retrouvent pas dans ce sondage ? On dirait que la personne qui a fait les sélections était ivre, Genre, elle a pelleté plein de nom dans une passoire et a gardé que quelques choix pour que les gens votent.

Je ne voyais pas comment autrement j’aurais pu me retrouver dans la liste !

Nous ne nous étions pas trompés sur la demeure de Hill quand on arriva et qu’on pu la contempler de près. Elle était immense et tape à l’œil. Je revenais à la charge avec mon idée de maison bateau mais cette fois, je la partagerais avec Zeke qui n’était pas contre cette option.

- À ton avis ? Ça prend combien de film pour avoir assez d’argent pour se payer une maison comme ça ?

De tout évidence, plus qu’un !

Avant d’entrer, j’enlaçais Zeke et lui proposais une virée à la plage avec une pizza si la soirée ne se révélait pas intéressante. Mon petit ami accepta la proposition avant d’entrer avec moi, à l’intérieur de la villa. Notre premier constat fut que la demeure était ultra luxueuse.

- Tu m’étonnes… C’est trop tout !

On se fit servir un verre de ce qui semblait être du champagne. Zeke se questionna à savoir si c’était du vrai champagne. Comment voulait-il que je le sache ? La seule chose à bulle que je buvais c’était du Ginger Hale ! J’allais le lui faire remarquer avant qu’une voix rétorque que ça en était du vrai, pas le plus cher mais du vrai tout de même. C’était Jessica Hill qui nous accueillait. Elle savait faire son entrée, c’est tout ce que je pouvais dire.

- Merci à vous pour l’invitation !

J’allais faire les présentations mais Zeke s’en chargea ce qui n’était pas plus mal hein ! Elle avait ensuite beaucoup à me dire sur mon film, le rôle que j’avais eu sans être connu et sur la relation de travail que j’avais eu avec Kate et Victor.

- Ouais, on se dit tu, c’est mieux ! Pour te répondre franchement, Victor est une mauviette mal engueulé ! J’espère n’avoir jamais à tourner de nouveau avec lui. Par contre, avec Kate c’était nickel. Elle a été très gentille avec moi et m’a donné pleins de bons conseils.

J’espérais ne pas l’insulter en parlant en bien de Kate surtout si ce qu’avait dit Zeke plus tôt était vrai. Mais bon, je ne pouvais pas non plus mentir pour faire plaisir Jessica. Si les deux femmes ne s’aimaient plus, j’y étais pour rien hein !

- C’est beau chez toi, au fait !

J’haussai des épaules quand Riley se demanda pourquoi les riches mangeaient des choses dégoûtantes.

-Sans doute parce que, dans leur tête, plus c’est cher mieux c’est…

Pour l’image… Pour se donner un genre… Allez savoir. C’était un grand mystère pour moi. Je ne voyais pas l’intérêt de manger un truc bien cher et pas forcément bon… Riley était du même avis clamant que rien que pour un tout petit pot, ça coutait un pont. Un petit pot de rejetons de poissons poisseux et sans saveur… Il y a des choses, dans l’univers, qui m’échapperont toujours.

On s’interrogea alors sur les raisons qui avaient poussées Jessica Hill à inviter Riley étant donné que les deux femmes ne s’étaient encore jamais rencontrée. Il y avait l’hypothèse que ça soit parce que Riley connaissait Kate Julian qui était, autrefois, bonne amie avec Jessica. Mais la presse avait, depuis, déclaré que les deux femmes n’étaient plus en très bon terme. Mais allez savoir ce qui était vrai et faux dans tout ce qu’on pouvait lire dans les magazines…

Riley avança que si les deux femmes étaient en froid ça serait peut-être une façon pour Jessica d’enfoncer Riley… Je fis la moue. Possible… Même si c’était assez mesquin de faire ça mais, d’après Kate, la jet-set était un monde ignoble. J’étais prêt à croire ça.

-Tu en as vu d’autres… Et, au pire, si Jessica essaye de t’enfoncer, on pourra toujours s’en aller.

Riley n’était pas ici pour servir de punching-ball, après tout. Quoi qu’il en soit, il y avait aussi l’hypothèse que Jessica voulait simplement rencontré Riley sans arrière-pensée. On ne le connaissait pas, après tout en dehors de ce qu’on avait pu lire sur elle dans les magazines et de ce qu’on voyait d’elle en tant qu’actrice. Riley déclara que ça ne l’ennuyait pas, visiblement, d’inviter l’une des personnes les plus détestées de Los Angeles d’après le sondage récent qu’on avait tous pu voir dans L.A.People… D’ailleurs, Riley fit la remarque que Jessica et bien d’autres ne figuraient pas dans ledit sondage. J’haussai des épaules.

-Je ne sais pas sur quelle base les gens ont été sélectionnés… Peut-être sur leur visibilité du moment. Mais bon, c’est L.A.People… Je pense qu’il ne faut pas chercher plus loin…

Moi, je lisais ce magazine uniquement pour me divertir. Pas vraiment pour en tirer une vérité quelconque. Ça passe le temps en buvant mon café le matin. Puis, certaines stars ont parfois l’art de péter des câbles et je dois avouer que ça me fait souvent rire.

On finit par arriver chez Hill et sa villa était, je dois bien l’avouer, luxueuse. Riley, elle, préférait largement une maison bateau qui était sans aucune doute plus abordable. Riley se demanda combien de film il faudrait pour se payer ce genre de maisons. J’haussai des épaules.

-Tout dépend du cachet que tu as pour chaque film. Je ne saurais le dire.

Puis, en tant qu’acteur connu comme Hill, par exemple, on finissait par gagner de l’argent autrement que par des films… Pas des séances photos, des apparitions à gauche et à droite et d’autres trucs du genre. L’argent amène l’argent…

On s’était dit, Riley et moi, que si la fête ne nous plaisait pas, on pourra toujours s’en aller acheter une pizza. Une fois ceci convenu, on entra dans la villa de Hill. L’extérieur était déjà luxueux mais l’intérieur, c’était encore pire. Peut-être un peu trop ? C’est ce que pensais Riley.

Moi, je crachais quand même pas dessus. Si on me propose de vivre ici, je ne dirais pas « non ». Enfin, si on me fournit le personnel pour entretenir le tout.

On finit avec, en main, ce qui ressemblait à du champagne. C’est ce que confirma Hill en personne qui s’était avancée vers nous pour nous saluer. Riley la remercia pour l’invitation alors que je me présentai.

Ce fut alors du film de Riley que Hill parla. En même temps, elle ne connaissait Riley que par ce film. Elle parla de Victor Hunter et Kate Julian. Je comprenais, vu comme elle en parlait, qu’elle n’aimait ni l’un, ni l’autre… Comme quoi la presse n’est pas tellement à côté de la plaque.

Riley confirma que Victor n’était pas simple à vivre mais qu’elle avait apprécié Kate et ses conseils. Je vis Hill faire une petite moue.

-Victor est, en effet, une peste qui n’a pas, de mon avis, sa place au cinéma. Tu ne risques pas de le rencontrer ici, en tout cas. Il est sur liste noire. Quant à Kate… Elle peut paraitre gentille quand elle le veut mais, je serais toi, j’éviterais de devenir trop proche d’elle. Elle peut être très méchante quand elle le veut. Je parle d’expérience…

Des conseils… Voilà, pour l’instant, ce que Hill semblait vouloir donner à Riley. Ça me fit un peu sourire alors que Riley complimenta la villa de l’actrice. Hill sourit.

-Merci ! C’est l’un des meilleures décorateurs de la ville qui a pensé toute la décoration.

Elle se tourna vers moi.

-Et vous ? Que faites-vous dans la vie ?

Je bus une gorgée de champagne avant de répondre :

-Je suis garde du corps. Je bosse pour une agence ce qui fait que j’ai plusieurs clients. Mais pas des gens aussi connu que toute la clique qu’il y a ici.

Hill rigola avant d’afficher son éternel petit sourire. Elle se tourna vers Riley.

-Un petit ami garde du corps. Tu en as de la chance.

J’imagine qu’elle pensait que, comme ça, Riley aurait son garde du corps personnel sans devoir débourser un rond. Sauf que Riley était loin d’avoir besoin d’un garde du corps même si des gens commençaient à la reconnaitre.

Hill reprit alors la conversation.

-Tu as déjà d’autres projets de films ? Tu as trouvé un agent ? Si ce n’est pas le cas, je suis certaine que ça ne va pas tarder à venir. Sinon, je peux te présenter à des gens du milieu. Ça pourra, peut-être, t’ouvrir des portes, qui sait ? Ça t’intéresse ?

Je levai un sourcil. Elle semblait vraiment vouloir aider Riley…

Plus c’est cher, mieux c’est.

Mouais, possible que c’était de cette manière que les riches pensaient. En fait, c’était même certain qu’ils pensaient comme ça. Y’avait qu’à voir leur maison, leurs voitures, leurs fringues ! Ça devient du gros n’importe quoi dès que tu as du pognon, il faut absolument le montrer et plus ça se démarque, mieux c’est. Je m’étais acheté un walkman jaune citron et pleins de cassettes et je trouvais ça déjà bien assez extravaguant.

- Avoir trop d’argent rend les gens cons.

La plus grosse inconnue de la soirée demeurait la raison pour laquelle Jessica Hill m’avait invité à sa soirée. Pleins de scénarios se dessinaient dans nos têtes mais celui qui me semblait être le plus plausible était celui de la vengeance. Ayant eu une bonne relation avec Kate sur le plateau de tournage, Jessica aurait peut-être envie de me monter la tête contre Kate à son avantage. Ou alors, Jessica voulait m’enfoncer parce que c’est aussi ce que font les gens de la jet-set.

- On fera ça mais pas avant que je lui vide un pot de bébés poissons avortés sur la tête !

Si ça se trouvait, Jessica n’avait qu’envie de me rencontrer à cause du stupide sondage des gens les plus détestés dans lequel j’avais obtenue une bonne place. Elle voulait peut-être me donner la chance de me faire connaitre, qui sait ? En tous les cas, je m’interrogeais tout de même sur la validité du sondage n’ayant vu qu’une petite poignée de noms. Il en manquait pas mal sur cette damnée liste.

- Je ne cherche pas plus loin, t’inquiète ! Je dis juste que si on enfermait tous les cons, il manquerait de personne pour fermer les portes.

Personne ne valait mieux qu’un autre.

Enfin, presque personne, hein ! Il y a toujours des exceptions, faut pas de mettre le doigt dans l’œil non plus !

La maison de Jessica fut la première chose qu’on découvrit d’elle. Forcément, parce qu’il fallait y entrer. Combien de film devait-on tourner pour se permettre ce genre de château de banlieue ? Cela dépendait du cachet négocier pour le dit-film, suggéra Zeke.

- Ouais, tu as sans doute raison.

Et comme je débutais, je n’étais pas prête de m’offrir ce genre de chose.

- C’est pas demain la veille qu’on va nager dans le caviar, babe !

Une fois dans la maison et un verre de vrai champagne en main, l’hôtesse de la soirée en personne vînt à notre rencontre. C’était sympathique de sa part ! Au moins, nous n’allions pas devoir nous faufiler au travers pleins de gens que l’on connait sans connaitre et faire semblant d’être des leurs ! Enfin, il faudrait forcément le faire, Jessica n’allait pas rester près de nous pour nous tenir la main toute la soirée mais au moins, elle brisait la glace.

Après les présentations faites, elle me questionna tout de suite sur ma première expérience d’actrice en souhaitant ne pas avoir été trop malmenée par Kate et Victor. Avec ce qu’avait dit Zeke dehors, je n’étais pas surprise de l’entendre s’enquière de l’attitude de Kate. Cependant, elle allait être déçue si elle espérait m’entendre dire que Miss Julian s’était mal comporté. Il n’y avait que Victor qui avait été détestable tout au long du tournage.

Jessica, après m’avoir rassurée en déclarant avoir blacklisté Victor, me conseilla d’être prudente avec Kate, qu’elle parlait d’expérience. Honnêtement, j’eue envie de lui dire que j’étais capable de me faire ma propre opinion mais je me ravisais au moment ou j’ouvris la bouche. Ce serait con de la provoquer alors qu’en réalité, elle n’enfonçait pas vraiment Kate. Elle ne parlait que de sa propre expérience.

- Merci du conseil. Je n’ai pas vécu la même situation mais je vais garder ton conseil en tête et jouer de prudence.

C’est ce que je venais de faire, d’ailleurs, avec Jessica elle-même.

Jessica s’intéressa ensuite à Zeke, ce qui était très poli, avouons-le ! Mon petit ami l’informa de son travail et Jessica sembla impressionnée, pour de vrai.

- Oh, tu n’as pas idée !

C’était très grivois et à peine subtile comme réponse mais que voulez-vous ? C’est vrai que Zeke est très doué ! Je n’allais pas mentir hein !

- Je n’ai aucune offre et je ne sais pas honnêtement si c’est moi qui dois aller vers les producteurs et si c’est le cas, comment je dois m’y prendre comme je n’ai pas d’agent alors… Ouais ! J’accepte ta proposition, c’est vraiment très sympa de ta part !

Je n’allais certainement pas cracher dans une main qu’on me tendait si généreusement !

Riley disait qu’avoir trop d’argent rendait les gens cons. J’haussai des épaules. Peut-être, ouais. Avoir plein d’argent d’un coup ça pouvait aussi rendre complètement fou. Mais en ce qui concernait Hill, ça faisait déjà un moment qu’elle était bourrée de thunes. Disons qu’ils ne savent plus trop quoi en faire… Je verrais plutôt les choses comme ça. Ce qui fait qu’ils dépensent pour des choses pas tellement utiles.

On ignorait encore pourquoi Hill s’était décidée à inviter Riley. On avait que des hypothèses et, sans en parler à la principale concernée, on n’allait pas pouvoir connaitre ses vraies raisons. Quoi qu’il en soit, si Hill avait inviter Riley uniquement pour l’enfoncer, on le saura vite et tout ce qu’on aura à faire ça sera de nous en aller. Tout simplement. Même si Riley déclara qu’elle fera ça uniquement après avoir renversé du caviar sur la tête de Hill. J’esquissai un petit sourire en coin.

-Si tu fais ça, on risque d’entrer dans une spirale sans fin de vengeance…

Je voyais ça de loin… Et je n’étais pas sûr que Hill, si ses intentions étaient mauvaises, valait vraiment la peine qu’on lui donne des munitions pour répliquer. J’étais plutôt adepte d’ignorer les gens qui veulent nous descendre. Il n’y a pas meilleure arme, de mon avis. Quand on réplique ça veut dire qu’on en a quelque chose à faire de ce qu’ils pensent.

Or, l’avis de Hill sur Riley n’avait pas tant d’importance. Tout comme ce sondage dans L.A.People qui avait tout de même l’air de toucher Riley. Elle n’en parlerait pas, sinon. Mais bon, elle s’en remettra même si elle affirmait que si on enfermait tous les cons il manquerait de gens pour fermer les portes.

-Peut-être… Tout le monde est con au moins un fois dans sa vie.

Nous compris… J’avais déjà été con. Plusieurs fois. Quant à L.A.People, c’était un magazine servant à divertir pas réellement à rendre plus informé la populace.

On finit par arriver chez Hill qui avait une maison digne de ce qu’on attend d’une star d’Hollywood. Star que n’était pas encore Riley et qui se demandait en combien de films on pourrait avoir tant d’argent. Je l’ignorais… Tout dépendait du cachet du film ce qui amena Riley à dire qu’on était pas prêt de nager dans le caviar. Je rigolai à cette remarque.

Une fois à l’intérieur, c’est Jessica elle-même qui vint nous aborder. Elle était habillée d’une robe noir plutôt classe et ne tarda pas à entamer la conversation. Et si on cherchait, plus tôt, à comprendre ses intentions elle avait, pour l’instant, visiblement envie de donner des conseils à Riley notamment en ce qui concernait Kate Julian. Riley la remercia mais déclara ne pas avoir eu la même impression lors du tournage qu’elle avait fait avec Kate. Hill sourit visiblement satisfaite que Riley prenne en compte son conseil.

-Il faut toujours être prudent à Hollywood et dans la jet-set en générale.

Est-ce que ça valait pour Hill aussi ? Sûrement. On ne la connaissait pas encore assez pour pouvoir savoir si elle était digne de confiance ou non, après tout.

Elle s’intéressa un peu à moi et je ne lui cachai pas être garde du corps. Elle disait que Riley avait de la chance d’avoir un petit ami garde du corps ce que confirma Riley. Hill rigola légèrement avant de parler « carrière » avec Riley. Elle semblait vouloir aider ma petite amie qui lui répondit n’avoir, pour l’instant, aucune offre et qu’elle peinait à savoir la marche à suivre. Elle accepta, donc, l’aide proposée par Hill.

-Etonnant qu’un agent ne t’ai pas encore contacté. Ce sont eux qui te trouvent des castings et qui te mettent en relation avec des réalisateur. Mais ça ne va sans doute pas tarder vu ta prestation dans Death Boat.

Elle semblait sincère et elle regarda autour d’elle…

-II y a quelques réalisateurs ici… Des producteurs aussi. Te mêler à eux peut-être une bonne idée… Maxwell est là. C’est un bon réalisateur… Il y a Enora Lee aussi. Un tout autre style. C’est une productrice. Mieux vaut les voir séparément…

Elle montrait du doigt deux personnalités dont j’avais déjà entendu parlé dans les magazines. J’avais vu la dernière série de Maxwell mais, aussi, plusieurs de ses films.

Hill esquissa un petit sourire.

-Bon… Pour travailler pour Maxwell, il ne faut pas avoir peur de se dénuder mais c’est ça aussi Hollywood. Tu as déjà travaillé pour Price alors ça ne devrait pas trop t’ennuyer, je pense ? Tu faisais quoi avant d’être actrice ? Tu as fait des écoles de cinéma ? Tu avais déjà des liens dans le milieu ?

Je haussais des épaules quand Zeke affirma que si je vidais un pot de caviar sur la tête de Jessica, je serais prise dans une spirale de vengeance infinie. Mouais, c’était peut-être vrai mais ça ne m’effrayait pas. J’avais connu pire comme spirale de vengeance et tout ce que Jessica pourrait imaginer ne rivaliserait jamais avec ça.

- De toute façon, je ne le ferai pas. J’sais vivre, t’sais !

Bon, ok ! Ça ne se voyait pas toujours au premier coup d’œil. J’étais le bébé bercé trop près du mur de la famille Raphaël.

La maison de Jessica correspondait à l’idée préconçue que nous en avions avant de la voir de nos propres yeux.  Elle était immense du dehors et une fois en dedans, elle paraissait l’être encore plus avec ses plafonds tellement hauts que même Zeke sur un trampoline n’arriverait pas à les atteindre. Pourtant, chez nous, dès que je n’arrivais pas à atteindre un truc ranger en hauteur, c’était lui qui venait à ma rescousse pour me donner le verre ou le bol que je voulais.

C’est l’hôtesse de la soirée elle-même qui s’approcha de nous après qu’on se soit posé la question sur le champagne. C’était donc du vrai champagne que nous allions boire, rien de moins !  On fit les présentations et tout de suite, Jessica se permit un conseil sur ma relation, si pour autant je pouvais appeler ça une relation, avec Kate Julian. J’étais prête à prendre note de son conseil, après, ce que j’en ferais, ça ne regardait personne d’autre que moi.

- Ouais, je m’en doute pas mal. En même temps, c’est tellement compétitif comme milieu !

Je n’en savais trop rien encore mais j’avais déjà lu ça dans un magazine et il me semblait que c’était le moment idéal pour utiliser cette réplique. Jessica ne semblait cependant pas être du genre compétitive au point de rendre compliqué l’arrivée dans le milieu d’une petite nouvelle, en l’occurrence : moi ! Elle voulait même me donner un coup de main ce que j’acceptais.

- Bah, en même temps, je ne suis pas beaucoup sortie, après le tournage. Je ne suis même pas allée à la fête après.

J’avais préférée rester à la maison tranquille et profiter de la vie sans me poser trop de questions, comme je savais si bien le faire !

Jessica se rapprocha de nous et regarda autour, comme si elle cherchait quelqu’un. Je tournais la tête dans la direction qu’elle regardait alors qu’elle mentionna que Maxwell était là, qu’il était un bon réalisateur puis elle pointa vers une femme, Enora lee qui elle était productrice. Je hochais de la tête comme si ce qu’elle me disait était parole d’évangile. En tous les cas, je notais mentalement les noms en me les répétant. Je ne devais pas me tromper en approchant l’homme et en l’appelant monsieur Lee, par exemple.

- D’accord ! Je retiens ça.

Jessica confia que pour travailler avec Maxwell, il ne fallait pas avoir peur de se dénuder mais que pour avoir travaillé avec Price, cela ne devait pas trop me déranger. En fait, non, ça ne me posais aucun problème. Ma ‘’nouvelle amie’’ me demanda ce que je faisais avant de tourner ce film et si j’avais déjà des liens dans le milieu. Je la regardais droit dans les yeux et je lui répondis le plus franchement du monde.

- Je me prostituais. , lâchais-je sans prendre de gants blanc. Et non, je n’ai aucun lien dans le milieu. Ça m’est tombé dessus par hasard, si on veut. Victor faisait du repérage dans un bar où je trainais et il m’a parlé du film puis j’ai passé une audition et j’ai vraisemblablement assuré.

Même moi, j’en revenais pas encore aujourd’hui !

Riley ne comptait pas vider un pot de caviar sur la tête de Jessica si jamais elle en venait à ne pas être très gentille. Je pense que c’était plus sage même si j’imagine que tout ça aurait bien fait rire tout le monde. Mais bon, mieux valait se faire remarquer pour des choses positives surtout en début de carrière.

Une fois à l’intérieur de la bâtisse immense de Hill, c’est elle en personne qui vint nous accueillir. Je devais avouer qu’elle se faisait très avenante et polie. Et ça même quand Riley affirma bien s’entendre avec Kate Julian. Il n’en avait pas fallu plus pour comprendre que ce que les médias disaient était vrai : Jessica Hill et Kate Julian n’étaient plus en bons termes. Et si Hill ne ramassa pas Riley, elle lui fournit, par contre, quelques conseils notamment qu’il fallait être prudent à Hollywood. Riley s’en doutait affirmant que c’était un milieu compétitif.

-C’est clair… Et il ne faut pas nécessairement être en plein dedans pour s’en rendre compte. On peut le voir dans ce qu’on lit dans les magazine.

J’avais dit ça pour faire comprendre à Hill que, même en dehors d’Hollywood, on pouvait se rendre compte que ce n’était pas un milieu basé sur la coopération, l’empathie et le bonheur pour tous. Non… C’était un lieu de compétition, de coups bas et j’en passe. Marche ou crève.

-C’est très compétitif, en effet. C’est pour ça qu’il vaut mieux bien jauger les gens pour savoir avec qui s’allier. Car pour survivre à Hollywood et dans la jet-set, il faut des alliés.

Est-ce qu’elle se proposait comme allié ? A voir… En tout cas, elle proposait son aide à Riley pour faire ses premiers pas dans le milieu du cinéma. Une Riley qui était peu sortie après l’avant-première du film ce qui surpris Jessica, apparemment.

-C’est vrai ? C’est pourtant le meilleur moyen d’obtenir d’autres rôles. Les relations publiques sont importantes dans le cinéma. Ça passe par les fêtes. Mais, apparemment, tu ne dis pas « non » à toute étant donné que tu es ici.

Elle esquissa un petit sourire. Si on était venu c’était plus par curiosité qu’autre chose. Mais Hill avait raison. Si Riley voulait d’autres rôles, il faudra qu’elle se montre comme on le faisait ce soir. Mais j’étais certain qu’elle arrivera bientôt à en obtenir d’autres. Elle avait du talent et pas mal de gens ont vu le film.

Hill commença par donner certains nom de personne à voir. Maxwell dont la dernière série faisait fureur et Enora Lee dont j’avais récemment vu le nom dans L.A.People parce que la rumeur disait qu’elle s’était remise avec son ex-mari, Stephen Shran. Des gens du cinéma. Riley retins les noms.

Jessica continua à parler expliquant que pour jouer avec Maxwell, il ne fallait pas avoir peur de se dénuder… Je savais que ça ne posait pas problème à Riley. Elle en avait vu d’autres dans sa précédente carrière. C’est là que des questions tombèrent. Et Riley décida de jouer la carte de la franchise et d’avoué avoir été prostituée et que c’était par Victor Hunter qui l’avait repéré dans un bar.

Le visage de Hill changea d’un coup. On pouvait y voir de la surprise. Elle resta sans voix quelques seconde avant de faire une moue.

-Ce n’est pas étonnant que tu n’as aucun mal à travailler pour Price… Te dénuder ne doit pas être difficile en tant qu’ex-prostituée.

Serait-ce de la condescende que j’entendais dans la voix de Hill ? On dirait…

-Victor ratissait les bars ? Pour Trevor ? Je ne savais pas qu’il était spécialisé en recrutement de talent… A moins qu’il ne cherchait une prostituée, le Hunter… Ça serait bien le genre.

Jessica fit une moue. Visiblement, apprendre les antécédents de Riley la faisait voir autrement. Je me permis, alors, d’intervenir.

-Riley a prouvé, par son film, qu’elle a sa place en tant qu’actrice. Peu importe comment elle en est arrivée là et ce qu’elle faisait avant.

Jessica affichait toujours sa petite moue.

-Peut-être… N’empêche que ça ne serait pas la première prostituée à se faire sa place dans la jet-set. Au moins Riley a prouvé qu’elle avait du talent, comme vous le dite. Je dois bien avouer ça. Elle a du talent et, quelque part, elle a gagné sa place. D’autres ex-prostituée se marient simplement a des acteurs stupides… Comme Bailey North, par exemple.

La sœur de Riley… Mais loin de moi l’idée de préciser ça. Mais Hill prouvait qu’elle n’était sans doute pas la personne la plus gentille de la jet-set. Elle retrouva son sourire.

-Mais toi, tu ne t’es pas abaissée à ça, Riley. Tu as gagné ta dignité.

Entre ce qui se passait dans ma tête et ce que j’avais véritablement l’intention de faire, il y avait un monde ! Dire à mon petit ami que je viderais un pot de caviar sur la tête de Jessica Hill si cette dernière se révélait être une véritable chipie me faisait du bien mais est-ce que j’aurais l’audace de le faire pour de vrai… Mouais, j’aurais certainement le cran de le faire mais je ne le ferais pas tout simplement parce que je ne voulais pas que la responsabilité de mes actions retombe également sur les épaules de Zeke qui tentait de se faire une place comme garde du corps.

Jessica vînt à notre rencontre ce qui était tout à son honneur. Peut-être aussi que c’est ce que devait faire l’hôte de soirée. Je n’en savais trop rien, je n’avais jamais organisé de soirée et c’était la première fois de ma vie que je prenais part à ce genre d’évènement. La célèbre actrice  s’empressa de me donner des conseils, choses que j’appréciais sans vraiment penser en avoir besoin mais bon ! C’était gratuit alors je prenais même si mon avis sur Kate Julian divergeait de celle de Jessica.

- C’est justement ce genre de truc qui fait vendre les magazines !

Jessica confirma qu’il s’agissait d’un milieu très compétitif et utilisa ce fait pour appuyer son précédant conseil en ajoutant que c’était justement pour cela qu’il fallait bien choisir les gens avec qui nous nous allions. Je captais très bien le sous-titre, pas besoin qu’elle me fasse un dessin sur un panneau encerclé d’un néon lumineux.

- Je ferai attention, alors, pour bien choisir mes alliés.

Bon, je n’étais pas très regardante sur le choix de mes alliés. J’allais prendre le premier qui passait et si ça devait être Jessica, bah bon vent Kate !

J’avouais ensuite n’être que très peu sortie après la fin du tournage. J’avais eu envie de rester dans ma petite bulle avec mon petit ami et ne rien faire d’autre que de faire l’amour avec lui et regarder le temps passer. C’était mal ? Bah non mais apparemment, j’aurais dû profiter de la vague pour y surfer. Je me serais fait voir et ça aurait donné un coup de pouce à ma carrière pour la faire décoller.

- J’sais… J’aurais dû en profiter mais j’avais envie de rester tranquille à la maison. J’crois que l’effet Victor Hunter à été néfaste !

Après, Jessica me nomma des gens présents ici ce soir et susceptibles de pouvoir être de bon conseils pour ma carrière. Je retins les noms, il ne fallait pas que je me trompe ! Ça ne ferait pas une très bonne première impression, disons !

Mon passé de prostituée sembla choquer ou du moins surprendre Jessica qui affichait une toute autre moue à mon égard. Je m’en foutais un peu, je n’allais pas me cacher. De toute façon, je savais que ça ne donnerais rien de le faire ! Ça finirait par être affiché dans l’un ou l’autre des magazines à potins. Jessica ironisa un peu en disant que ça devait être pour ça que je n’avais pas eu de difficulté à tourner pour Price avant de s’interroger sur le repérage fait par Victor. J’allais répondre que je n’en savais rien de ses réelles intentions quand il m’avait accosté dans ce fameux bar mais que l’histoire se terminait par moi, obtenant un rôle mais Zeke répondit pour moi, venant un peu à ma défense. Je ne regardais avec un sourire honnête, j’aimais quand il faisait ça.

Jessica ne mâcha pas ses mots ensuite en disant que je ne serais pas la première pute à se faire une place dans la jet-set mais que moi, j’avais gagné ma place, contrairement à ma sœur qui elle, s’était contenté de marié un acteur stupide. Ça me fis, rire, à moitié. Je détestais Hank alors d’entendre Jessica le qualifier de stupide ça me faisait rire mais ma sœur avait du talent et elle avait fait sa place, elle aussi. Elle ne l’avait pas volé à personne, sa place au soleil !

- Je suis d’accord avec toi Jessica pour dire que ma sœur a épousé un acteur stupide mais Bailey a beaucoup de talent.

Je regardais Zeke m’attendant presque à entendre Jessica nous virer de sa fête parce que je ne correspondais plus au modèle de la petite actrice fraichement débarqué dans son carré de sable.

- Quoi qu’il en soit, Bailey et moi sommes différentes malgré un parcours semblable. Ma sœur aime être le petit mouton de son mari et moi… bah c’est moi !

Riley et moi avions une petite idée de ce que pouvait être la vie à Hollywood à travers ce qu’on pouvait lire dans les magazines. Ma petite amie affirmait que c’est justement parce que ce petit monde était impitoyable que les magazines se vendaient.

-C’est sûr que si c’était un monde facile ça serait moins drôle.

Tout du moins vu de l’extérieur car j’imagine que quand on y était c’était beaucoup moins drôle. J’imagine qu’on rigolera moins si c’est, un jour, Riley, qui pâtissait de ce monde où la concurrence était rude et où, comme le disait Hill, il valait mieux bien s’entourer et savoir choisir ses alliés. Elle n’était pas en manque de conseils comme si elle avait la volonté de prendre Riley sous son aile. Mais il valait mieux ne pas trop prendre pour argent comptant les premières impressions.

Riley déclara alors qu’elle fera attention de bien choisir ses alliés. Elle aussi, je l’imagine, n’allait pas foncer tête baissée devant les soi-disant bonnes intentions de Jessica Hill. Quoi que… Après tout, elle semblait, pour le moment, de très bons conseils.

Riley avoua être très peu sortie après la sortie du film. Hill trouvait que c’était un erreur et que Riley aurait dû sortir pour promouvoir son nom et obtenir d’autres projets. En soi, elle n’avait pas tort. Moi, j’avais laisser faire Riley comme elle voulait. Si elle voulait aller à une fête, je la suivais, si elle voulait rester à la maison ainsi soit-il. Chacun menait sa carrière comme il le voulait et comme on ne manquait pas d’argent avec mes revenus qu’elle n’ait pas de projets dans l’immédiat n’était pas tellement important. Riley reconnu son erreur mais affirma que l’effet Victor Hunter lui avait donner envie de rester tranquille chez elle. Je rigolai un peu avant que Hill n’hoche la tête.

-En soi, je comprends… Il vaut mieux éviter les fêtes où se trouve Victor…

Jessica nous sortit alors quelques noms de gens à voir ce soir pour faire avancer la carrière de Riley. Des noms que j’avais déjà vu dans les magazines et à la télévision. Des gens plus ou moins connus que jamais je n’aurais cru rencontrer un jour.

Après quoi, Riley parla un peu d’elle à la demande de Hill. Elle fut franche et ne cacha pas son passé de prostituée. Je vis que ça ne manqua pas de choquer Jessica qui semblait comme… Dégoûtée ? Ouais c’est le bon mot, je crois… Apparemment, elle ne s’imaginait pas que ma petite amie puisse être passée en quelques instants du statut de prostituée à celui d’actrice tout ça parce que Victor Hunter s’amusait à ratisser les bars pour on ne savait quelle raison. Devant le choc et les mots de Hill, je ne manquai pas de venir défendre un peu Riley. Pour moi, le fait qu’elle ait été prostituée ne changeait en rien son talent… Elle a gagné sa place à Hollywood.

Je croisai le regard de Riley répondant à son sourire par un petit clin d’œil.

Jessica sembla digérer progressivement l’information et affirma que, contrairement à d’autres ex-prostituées comme Bailey North, par exemple, Riley avait du talent… Bailey North était la sœur de Riley ce qu’ignorait Hill, apparemment. Une Hill qui ne semblait pas porter Hank North dans son cœur. Décidément, j’en apprenais plus sur la jet-set en une conversation qu’en ayant lu L.A.People tous les jours. C’était assez drôle.

Riley affirma être d’accord avec Hill concernant Hank et ne manqua pas, encore, de franchise quand elle ajouta, mine de rien, être la sœur de Bailey. De quoi, encore, faire tirer une drôle de tête à Hill qui par, encore une fois, prise de court. Quant à moi, je ne connaissais pas Hank… Je ne pouvais pas le juger… Je ne l’avais vu que très brièvement à un concert de Sniper. Et je n’en avais que les échos de Riley et ça semblait confirmer ce que la presse en disait.

-C’est vrai. Bailey a un certain talent pour la couture. Il parait que c’est elle qui a fait les costumes de The Warriors et c’est pas mal réussi.

Même si, finalement, elle aussi, je ne la connaissais qu’à travers Riley.

Hill n’avait toujours rien dit. Elle était comme bouche bée alors que Riley ajouta que Bailey et elle étaient différentes malgré un parcours semblable. Hill secoua la tête.

-Tu es réellement la sœur de Bailey North ? Vous avez toutes les deux été prostituées… Et vous avez toutes les deux réussis à vous faufiler dans la jet-set ?!

Ça semblait invraisemblable pour Hill… Pourtant, c’était bien le cas. Et je me retenais un peu de pouffer de rire devant la tête de l’actrice.

-Il parait qu’elle a du talent, oui… Mais c’est toujours plus facile de lancer sa marque de vêtement quand on a l’argent de son mari. Elle ne serait pas mariée à un homme riche, elle n’aurait jamais pu développer son business. Tu ne sembles pas être une aussi grande profiteuse, je me trompe ? Toi tu ne t’es pas entiché d’un homme riche, après tout… Ça sera toi qui, si tu arrives à réellement percer, aura le plus gros revenu.

Elle essayer de flatter Riley là ? Elle semblait réellement vouloir ma petite amie comme alliée quitte à essayer d’oublier le fait qu’elle a été prostituée un jour. Je fis la moue.

-Garde du corps, ça ne paye pas si mal…

C’est ce que je dis même si je me fichais un peu de qui, entre moi et Riley, avait le plus gros salaire. Je n’étais pas le genre d’homme a penser que c’est l’homme qui doit ramener l’argent à la maison. On est plus dans les années 50…

-Mais on est d’accord sur Hank… C’est un abruti… Et une vraie plaie.

Hill se racla la gorge.

-Alors ? Tu veux que je t’introduise à Lee ou Maxwell ? Oh… Petit conseil… Evite d’étaler partout que tu es une ex-prostituée… C’est mieux.

Quand le tournage de Death Boat avait prit fin, jen ‘avais rien à faire d’autre de ma peau que de rester sur mon divan et d’écouter de la musique dans mon walkman jaune citron. Zeke vaquait à ses occupations, il recherchait des contrats de garde du corps ou je ne sais pas quoi d’autre. Il faisait bien ce qu’il voulait, je n’étais pas le genre de fille à le tenir en laisse.

J’expliquais mon attitude à Jessica par le fait que je ne tenais pas plus que ça à fréquenter Victor Hunter, que le temps passé ensemble sur le plateau de tournage m’avait été amplement suffisant pour m’enlever l’envie de le côtoyer. Jessica rétorqua qu’elle comprenait et qu’il valait mieux éviter les fêtes où se trouvait Hunter.

- Ce type est imbuvable.

Il était hautain, il adorait le son de sa propre voix, il marchait comme un Roi se pavanant au travers son royaume, il était pleurnicheur et il fallait sans cesse le rassurer qu’il était beau, talentueux et capable de tout. C’était ce que je retenais de lui, à peine exagéré, promis !

Quand, ensuite, Jessica se montra curieuse sur mon passé et que je lui répondis franchement, la surprise sur son visage pour ne pas dire le dégoût, fut marquant. Je savais que rien ne servait de mentir, de dire que je venais d’une bonne famille catholique, que j’avais été élevée selon les bons principes et que j’étais une fille bien, ça finirait par sortir dans les magazines, que je me prostituais, avant. Je n’avais aucune idée du nombre d’hommes qui m’était passé dessus ni ce qu’ils faisaient dans la vie mais j’étais à peu près certaine qu’un jour, l’un d’eux lèverait la main et dirait ‘’Hey, j’ai déjà payé pour coucher avec elle !’’ Bon, possible aussi qu’il dise qu’il connaissait un mec qui avait payé, personne n’avoue franchement devoir accoster une pute pour se satisfaire !

Zeke vînt à ma rescousse et je l’en remerciais d’un sourire sincère. Je trouvais ça tellement mignon quand il se portait à mon secours, comme un preux chevalier !

Jessica rattrapa la conversation, là où mon information l’avait interrompu, pour dire que certaine ex prostituées avaient profité de la notoriété que procurait un bon mariage pour se faire un nom. Comme exemple, elle nomma ma sœur et ça me fit sourire. Oh ma belle Jessica, ne va pas là ! Si j’étais cependant d’accord qu’Hank était un abruti fini, je voulais tout de même défendre ma sœur en parlant de son talent qu’elle n’avait volé à personne.

Aux trois questions de Jessica, je répondis par l’affirmative.

- Oui. Oui. Et oui.

On aurait dit qu’à ce moment, Jessica tentait de rattraper la sauce en sucrant un peu ses propos. Elle disait que Bailey avait du talent mais sans oublier de mentionner que sans l’argent de son mari, elle n’aurait jamais pu se lancer. Mouais, c’était malheureusement un cercle vicieux, on ne pouvait pas s’en cacher.

- Je ne me suis pas entiché d’un homme riche mais si Zeke n’avait pas cru en moi, je ferais encore le trottoir et c’est probablement aussi parce qu’Hank a cru en ma sœur qu’elle s’est lancé. Si nous étions nées toutes les deux dans une famille de millionnaire qui avait les mo yens de nous donner des accès VIP dans la jet-set, j’crois pas qu’on se serait bougé le cul pour faire quelque chose de concret de nos vies.

Pourquoi se forcer quand nous aurions qu’à claquer des doigts pour obtenir ce que nous voulions ?

- Amen à ça ! Hank est un enfoiré de compétition !

Mais s’il rendait Bailey heureuse, tant mieux pour elle !

- Oui, je veux bien ! Et, tu sais, je n’ai pas tendance à le crier sur les toits mais j’suis pas conne, Jessica. Je sais que ça sortira d’une façon ou d’une autre et j’ai tendance à me dire qu’il vaut mieux que ce soit par moi que n’importe comment dans une revue à potin ! Mais ok, pour le bien de ta fête, je ne créerai pas ce genre de scandale, tu peux compter sur moi !

Mais m’étais d’avis que je ne pouvais que compter sur elle pour ébruiter mon passer.

Les deux femmes semblaient d’accord sur le fait que Victor Hunter était imbuvable. De ce que Riley m’en avait dit, c’était un emmerdeur fini. Il semblerait, d’ailleurs, que tout L.A. soit d’accord avec ça vu que, lui, dans le fameux sondage sur les personnes les plus détestées, il était deuxième alors même qu’il venait, lui aussi, d’être connu.

Riley n’avait alors rien caché de son passé de prostituée et ça sembla, sur le coup, dégouter Jessica Hill qui, assurément, ne s’attendait pas à ça. Je vins un peu défendre ma petite amie sur le coup car elle avait prouvé avoir sa place dans le film de Trevor. A côté de certains acteurs confirmés, elle ne faisait pas pâle figure. Peu importe, finalement, ce qu’elle avait fait avant. C’est mon avis. Puis, tout le monde n’a pas la vie facile et Riley n’est pas la seule femme a être tombé dans la prostitution. Bien d’autres suivent le même chemin pour diverses raisons. Le tout est de savoir s’en sortir ce qu’avait fait Riley.

Tout comme sa sœur, d’ailleurs… Jessica la cita et Riley ne tarda pas à avouer que Bailey North et elle étaient sœurs. Deux destins plutôt similaire bien que c’est à travers un mariage que Bailey a atteint la jet-set alors que Riley, elle, s’était pas son nouveau métier d’actrice. Finalement peu importait, le tout est qu’elles s’en soient toutes les deux sorties et qu’elles soient heureuses. C’est ce que je pensais… Et, ce qu’en pensait Jessica Hill n’avait pas fort de valeur.

C’était quand même drôle de la voir, à nouveau, bouche bée. Riley confirma tout ce que Hill venait d’apprendre de quoi me faire sourire un peu plus. Je ne crois pas que Hill s’attendait à tout ça quand elle a décidé d’inviter Riley…

Si Hill avait été dure avec Bailey, elle tenta d’adoucir un peu son discours bien qu’elle disait tout de même que Bailey n’aurait jamais su lancer sa marque sans l’argent et la notoriété de son mari. Peut-être… Quoi qu’il en soit, Riley avait aussi raison quand elle disait que Bailey avait sans doute pu avancer là-dedans grâce au soutien de son mari tout comme, moi, j’avais cru en elle. Elle disait que si les deux filles Raphaël étaient né dans une famille riche, elles se seraient sans doute reposées sur leur lauriers. Jessica haussa les épaules.

-Peut-être… Bien qu’être riche et célèbre peut devenir un métier, en soi. Il faut gérer son image. Je reste quand même certaine que Bailey n’aurait pas eu tant de clients fortunés aussi rapidement sans la notoriété et l’argent d’Hank. Avoir des liens pareils ça aide. Il ne faut pas le nier.

Sans doute. N’empêche que Bailey avait tout de même du talent. Pourquoi ne profiterait-elle pas de l’argent à sa disposition pour montrer ce talent ? Ça serait bête de ne pas utiliser les ressources qu’on a.

-N’empêche de Bailey a quand même du talent. Tout comme Riley pour l’acting.

C’était ma conclusion. Peu importait, finalement, comment elles avaient fait pour se faire connaitre et ce qu’elles faisaient avant.

Quoi qu’il en soit, les deux femmes étaient, encore une fois, d’accord sur le fait qu’elles n’aimaient toutes les deux pas Hank North. Tout comme elles avaient été d’accord sur le cas « Victor Hunter ».

Jessica était maintenant prête à présenter Riley a des gens du cinéma même si, visiblement, elle devait éviter d’être franche avec tout le monde concernant son passé. Sauf que Riley savait très bien que ça finira par se savoir d’une façon ou d’une autre alors autant que ça vienne d’elle. Je comprenais son point de vue. Je vis Hill faire la moue.

-Ça se saura tôt ou tard, effectivement. Mais mieux vaut que ça soit quand tu auras déjà bien ta place à Hollywood. Les gens aiment les apparences ici. Mais tu as raison, quand le moment sera venu mieux vaut que l’information vienne de toi. Les journalistes inventeront un tas de choses pour rendre ton passé encore plus horrible, sinon. Tu apprends vite.

Elle esquissa un sourire avant de passer son bras sous celui de Riley comme si elles étaient deux très bonnes amies et l’entraina avec elle.

-Viens. J’ai repéré Enora Lee. On va aller la voir.

Je suivis les deux femmes jusqu’à-ce qu’on arrive à hauteur d’Enora Lee, la productrice. Elle était seule et avait un verre de champagne en main qu’elle semblait déguster en regardant la foule de gens.

-Enora... Je te présente Riley Sullivan et voici son petit ami, Zeke.

Enora nous sourit et tendit sa main. Je la serrai et laissait Riley faire de même.

-Bonsoir. J’ai vu votre film, Miss Sullivan. Trevor m’a dit que vous n’avez aucune formation d’actrice… C’est vrai ? Si c’est bien le cas alors vous avez vraiment bien géré ce premier film. Vous avez dû être heureuse quand vous avez obtenu le rôle, je me trompe ? Ça a dû être comme un rêve qui se réalise, non ?

Mon parcours, je ne le devais à personne d’autre qu’à moi. Par-là, je parlais de ma route de gravier en tant que prostituée et ma route plus lisse avec mes débuts d’actrices. Bon, peut-être que j’en devais un petit peu à Victor Hunter parce que c’était lui qui m’avait repéré dans ce bar mais d’un autre côté, c’était moi qui avait convaincue Price de me prendre en auditionnant.

Contrairement à ma sœur, je ne m’étais pas marié pour entrer dans la jet-set. Ceci dit, les propos de Jessica me firent un peu grincer des dents. Bailey avait du talent, avec ou sans Hank, elle ne le lui devait pas. Malheureusement, être dans la rue limite les moyens, un pré requis pour percer dans ce monde. Il n’était donc pas facile de s’en sortir, malheureusement. À l’inverse, si nous étions nées Bailey et moi dans une famille fortunée, peut-être que le simple fait que d’avoir tout cuit dans le bec nous aurait suffit et que nous n’aurions pas ressentit le besoin d’exploiter notre potentiel.

Je haussais des épaules après que Jessica eu ajouté que sans l’argent et les contacts d’Hank, ma sœur n’aurait pas eu si rapidement autant de clients fortunés. Oui, non ? Nous n’en savions rien, ni elle ni moi et il n’y avait aucun moyen de le savoir non plus. Rien ne servait donc de se monter des scénarios sur des têtes d’épingles.

- Loin de moi l’idée de nier quoi que ce soit !

Là encore, Zeke se porta à ma défense et à celle de ma sœur par le fait même en ajoutant que Bailey et moi avions du talent, point barre.

Jessica était prête à me présenter à Maxwell et Lee non sans me recommander de me taire sur mon passé de prostitué. Ça me fit rire, intérieurement. Ce n’était pas elle qui me ferait fermer la gueule sur ce que j’avais envie de dire ou  non. Qui plus est, je préférais nettement être celle qui l’ouvrait, que de voir mon passé faire la une du L.A.People et rapporté n’importe comment. Là-dessus, Hill me donna raison mais elle ne pu s’empêcher de dire qu’il valait tout de même mieux attendre que j’ai les pieds bien placés avant de me tirer dedans.

- J’attendrai, t’en fais pas !

Elle repéra Enora Lee plus loin et nous fit la suivre jusqu’à ce qu’elle puisse faire les présentations. Je serrai la main que Lee me tendait après que Zeke l’ait fait en premier.

- Merci, c’est vraiment gentil de votre part. J’étais très heureuse de participer à ce tournage. Un rêve, si on veut, oui. Je n’ai jamais rêvé d’être actrice mais après cette expérience, j’aimerais pouvoir le refaire.

Honnêtement ? Je n’y avais pas songé vraiment encore. J’avais aimé l’expérience, je ne pouvais pas me mentir là-dessus mais le fait était que j’avais vu ça comme une chance offerte sans croire qu’il pourrait y avoir une récidive. D’entendre Jessica Hill et maintenant Enora Lee dire que j ‘avais géré, je commençais à croire que je pourrais envisager sérieusement d’y faire carrière a long terme. Je n’étais peut-être pas u n feu de paille.

- Entendre une pro de votre grade me dire que j’ai bien géré, c’est formidable et inattendu. Très flatteur également !

Riley ne niait pas que les liens aidaient à obtenir des choses. C’était vrai et pas uniquement dans le monde de la mode ou du cinéma… C’était le cas dans a peu près tout et a tous les niveaux. Les liens c’est ce qui permettait d’ouvrir des portes parfois même plus que le talent et c’est bien ça qui est le plus triste. Quoi qu’il en soit, de mon avis, autant Bailey que Riley n’avait rien voler à personne étant donné que, dans ce qu’elles faisaient, elles avaient du talent.

Ceci étant dit, Jessica voulait bien présenter Riley à des gens du cinéma afin de donner un boost à sa carrière. Je pense qu’il ne faut pas cracher là-dessus. Au pire, si ça ne fonctionnait pas pour Riley peut-être que, moi, je pourrais avoir un job… Ici, il y avait pas mal de gens qui devaient avoir des gardes du corps. Quoi qu’il en soit, ça ne coutait rien de faire de nouvelles connaissance. Ça nous sortirait un peu de notre isolement à Riley et à moi.

Hill mit en garde Riley lui disant qu’elle devait se garder de dire sur tous les toits qu’elle avait été prostituée ou d’au moins attendre qu’elle ait bien sa place à Hollywood avant de le dire… Preuve que les apparences avaient pas mal leur place ici. Riley affirma qu’elle allait attendre ce qui arracha un sourire satisfait à Jessica Hill.

Ce fut, donc, vers Enora Lee qu’on se dirigea alors que Hill tenait Riley comme si elles étaient amies depuis des siècles. Hill fit les présentations et je serrai la main d’Enora Lee. C’était un tout petit bout de femme. Un peu comme Hill sauf que Hill avait des talons qui la grandissait de quelques centimètres.

La productrice y alla de quelques compliments envers Riley avant de poser quelques questions. Riley affirma n’avoir jamais rêvé être actrice mais qu’elle avait vraiment apprécié l’expérience et qu’elle aimerait pouvoir le refaire. Il semblerait que les compliments avaient un certain effet sur Riley qui se sentait un peu plus validée dans ce qu’elle avait fait… C’est clair que, jusqu’ici, elle n’avait pas couru après d’autres casting, ni après un agent… Pourtant, les critiques sur son jeu avaient été bonnes dans les médias.

Enora enchaina.

-De rien. Je le pense vraiment. Trevor n’a pas toujours les meilleurs scénarios mais il a l’art de s’entourer d’acteurs, expérimenté ou non, qui en valent le coup. On doit lui rendre au moins ça. C’est un bon dénicheur de talent. N’est-ce pas Jessica ?

Enora esquissa un petit sourire et Hill hocha de la tête ricanant un peu.

-Je ne peux pas dire le contraire vu que c’est lui qui m’a donné ma chance aussi…

Enora tourna, à nouveau, son regard vers Riley.

-Jessica et vous avez ça en commun. Elle aussi a été repérée par Trevor quand elle était plus jeune. Comme vous voulez retenter l’expérience, j’imagine que cette fête est un bon endroit pour vous montrer. Vous avez déjà passer d’autres casting depuis ? Est-ce qu’il y a un réalisateur ou d’autres acteurs avec qui vous rêvez de jouer ?

Enora semblait curieuse vis-à-vis de la carrière et des envies de Riley. Je savais que ma petite amie ne savait pas vraiment où elle voulait aller… Personnellement, je ne voulais pas la pousser. C’était sa carrière et elle faisait ce qu’elle voulait. Bien que je savais que les opportunités ne se présentait jamais toutes seules.

-Vous n’étiez pas là lors de la fête de l’avant-première de votre film, si je ne me trompe pas… J’y étais et je n’ai pas eu la chance de vous y voir.

Je fis une petite moue. Riley n’y étais pas aller. Elle l’avait dit plus tôt à Hill. Apparemment, Encore, elle, y était. Mais je ne m’attendis pas à ce que Hill vienne à la rescousse de ma petite amie.

-Qui voudrait aller à une fête où il y a Victor Hunter?

Ça fit rire Enora Lee qui semblait confirmer ça d’un hochement de tête.

Jessica se révélait être une adorable vipère. Elle aimait parler contre les gens si cela lui convenait et lui servait et en flatter d’autres dans le bon sens du poil, pour les même raisons. C’est la conclusion à laquelle j’arrivais là que nous avions abordé mon passé de prostituée et le mariage de ma sœur. Une chose cependant nous rapprochait, Jessica et  moi et c’était notre haine pour Victor Hunter et Hank North. Uniquement pour ça, je pouvais louanger cette femme.

Après ce qui passa près d’être un dérapage pas tant contrôlé, Jessica proposa de m’introduire à des invités de sa fête, susceptible de m’ouvrir des portes dans le milieu. Je n’allais certainement pas lever le nez sur une telle proposition. Jessica me conduisit donc, en me tenant par le bras comme deux larrons de foire, jusqu’à Lee à qui elle fit les présentations.

J’en revenais pas d’entendre Enora complimenter mon jeu d’actrice pour Death Boat, comme s’il me fallait absolument ça pour croire ce que Zeke m’avait pourtant répété maintes fois. Son avis à lui n’est pas objectif, on baise ensemble, alors qu’Enora ne me connait pas et ne me doit donc rien. Elle ne gagne rien à me complimenter pour ne pas me vexer. Des actrices pour ses projets, elle pouvait en avoir rien qu’en claquant des doigts alors si elle avait réellement cru que mon jeu était mauvais, elle l’aurait dit.

Quoi qu’il en soit, Enora continua en disant que si Trevor Price ne parvenait pas toujours à avoir de bons scénarios, il savait dénicher de bons acteurs puis demanda à Jessica de confirmer ce qu’elle venait de dire.

- Ah oui ? Je ne savais pas !

Pas étonnant que je ne le savais pas puisque mon manque de connaissance sur le monde de la jet-set était aussi abyssal que le fond de l’océan ! Enora se tourna à nouveau vers moi pour m’expliquer que Jessica avait été découverte par Trevor.

- Nous avons donc cela aussi en comment, Jessica !

Si je ne tentais pas de marquer des points et de gravir des échelons dans la société, je n’aurais pas hésiter à faire un high five à Jessica. Je m’en gardais une petite gêne, devinant que j’étais encore loin de pouvoir me laisser aller à ma guise.  

Enora était curieuse, ou peut-être était-ce simplement par politesse qu’elle entretenait la conversation, demandait si j’avais passé d’autres audition depuis la fin de mon précédent et seul tournage et s’il y avait un réalisateur ou des acteurs en particuliers avec qui je rêvais de collaborer.

- Je ne connais pas grand monde dans ce domaine alors il m’est difficile de dire que je veux travail avec telle ou telle personne… Je sais juste que je ne voudrais pas travailler avec Hank North ou Victor Hunter. J’peux pas les sentir, ces deux-là !

Je m’en mordis la lèvre.

J’avais peut-être été trop cash sur le coup.

Enora mentionna ne pas m’avoir vu à la fête de l’avant première de Death Boat. je répondis d’un hochement de tête et j’allais lui dire qu’en fait, je n’avais aucune idée que ce genre d’évènement étaient en quelque sorte un passage obligé mais Jessica répliqua par une question qui, en fin de compte, exprimait parfaitement le fond de ma pensée, ce qui fit rire Enora Lee. De quoi me mettre un petit peu plus en confiance.

- Voilà ! J’en avais eu assez de lui pendant le tournage du film, je n’avais pas envie de le supporter en plus à une fête.

Jessica Hill nous avait emmené vers Enora Lee qui avait, aussi, pas mal de compliments pour la prestation de Riley dans Death Boat. Apparemment, ce genre de compliments venant d’une productrice de l’acabit d’Enora faisait vraiment plaisir à ma petite amie.

Enora affirma que Trevor Price était un bon dénicheur de talent. C’était, d’ailleurs, lui qui avait repéré Jessica Hill. N’était pas un fervent fan de Hill, j’ignorais ce fait tout comme Riley l’ignorait aussi. Ce fut l’actrice elle-même qui le confirma.

-Oui. J’ai aussi débuté dans un film de Price.

Enora fit, donc, remarqué que les deux femmes avaient pas mal en commun comme si elle essayait de montrer à Hill qu’elle était aussi passé par le même parcours et que, de ce fait, elle était sans doute la mieux placée pour comprendre le début de carrière de Riley. C’est, en tout cas, l’interprétation que j’en fis.

Riley confirma, donc, qu’elles avait ça en commun. Ça arracha un sourire en coin à Jessica qui approuvant d’un hochant de tête.

Enora se fit alors plus curieuses notamment sur ceux avec qui Riley aimerait un jour jouer. Je savais que Riley n’était, en réalité, n’était pas branchée people… Ni spécialement cinéma, en réalité. Elle était devenue actrice parce qu’on lui avait mis une opportunité sous le nez pas par vocation. Elle affirma, donc, qu’elle ne connaissait pas suffisamment de gens pour savoir avec qui elle voudrait jouer mais qu’elle savait précisément avec qui elle ne voulait pas jouer ce qui fit rire Enora.

-Pour Victor, je vous comprends. Je ne l’apprécie pas non plus. Il est prétentieux et irrespectueux. Tourner avec lui n’a pas dû être facile. Hank n’est pas toujours facile à vivre et est très nerveux mais, comme j’ai l’habitude de ce genre de spécimen, j’ai appris a le connaitre et je l’apprécie. C’est, aussi, un excellent acteur. Mais je peux comprendre les gens qui ne l’apprécient pas.

Enora souriait toujours alors que j’haussais des épaules.

-Tout le monde ne peux pas aimer tout le monde.

Le monde ne serait pas tel qu’il est s’il était le cas. Certaines personnalités ne vont pas avec d’autres. C’est comme ça. Enora hocha de la tête.

-C’est vrai… Mais, Riley, vous devez tout de même avoir un film favori ? Un acteur ? Une actrice ?

Je laissais ma petite amie répondre avant qu’Enora ne souligne que Riley n’avait pas été présente à la fête qui avait suivi l’avant-première de Death Boat. Une fête à laquelle avait participé Enora. Ce fut, contre toute attente, Hill qui était venue à la rescousse de Riley et cette dernière suivi la même ligne déclarant qu’elle avait eu sa dose de Victor sur le tournage. Enora fit une petite moue.

-Je peux comprendre… Mais des gens comme Victor Hunter, vous en rencontrerez d’autres dans votre carrière. Il faut juste ne pas trop y faire attention et ne pas se priver d’une fête qui aurait pu vous ouvrir d’autres portes à cause de gens comme ça. Sans compter que ce genre de fête permet la promotion du film et que les acteurs sont cruciaux dans la promotion d’un film.

Elle disait ça avec le sourire Enora mais ça montrait sans doute qu’elle, en tant que productrice, n’aurait pas aimé ne pas voir l’entièreté de ses acteurs participer à ce genre de fête.

Jessica ricana.

-On voit que tu es productrice, Enora… La promotion c’est ce qui est le plus important pour vous, les producteurs.

Décidément, Jessica semblait vraiment vouloir devenir l’alliée de Riley. Enora haussa des épaules.

-Si vous voulez de l’argent, vous, les acteurs, il faut bien que le film se vende…

Logique implacable.

-Vous êtes jeune… Vous faisiez des études avant de devenir actrice ?

Jessica Hill glissa son regard vers Riley. Tout à l’heure, Riley avait été cash sur son passé mais Hill lui avait conseillé de caché qu’elle avait été prostituée. A voir, si Riley allait suivre son conseil ou non. Quoi qu’il en soit, moi, je trouvais qu’être cash permettait de voir si la personne en face d’elle jugeait les gens facilement ou non.

Enora Lee fit remarquer à Jessica Hill qu’elle avait elle aussi débuté dans un film de Price. Je me faisais peut-être des idées mais on aurait dit que Jessica avait perdue un peu de sa hauteur quand je soulignais que nous avions ça en commun. Je ne connaissais pas grand-chose au milieu et de mon point de vue très naïf, un film en valait un autre dans le sens où il n’y en aurait pas sans acteurs. Mais comme Price semblait être le bas de l’échelle cinématographique, je ne voyais rien de plus à dire que :

- Il faut bien commencer quelque part !

J’avais été repéré par un avocat qui voulait être acteur, dans un bar et j’avais passé mon audition dans une chambre d’hôtel sans aucune préparation, sans savoir non plus à quoi m’attendre. J’allais peut-être finir par le croire que j’avais du talent, après avoir eu les compliments d’Enora Lee et de Jessica et en ayant un peu le même début de parcours que cette dernière.

Enora lee était fort sympathique mais ses questions étaient complexes. Je ne m’intéressais pas aux gens dans les films. Je les voyais à l’écran et pour moi, ils étaient le personnages qu’ils incarnaient et si d’aventure je devais les revoir dans un autre film, je disais ‘’Hey, c’est Marvin du film  The Thiefs, voyez le genre ?

Alors que pouvais-je répondre à Enora ?

Certainement pas ’’Le type balèze qui joue le rôle du vilain soldat dans le film War is Not A Game ou la belle rousse aux longues jambes dans le film qui raconte la vie du mec qui devient père célibataire suite au décès de sa femme et qui engage la nounou la plus sexy en ville ‘’.  C’était plus facile de retourner sans dessus dessous sa question et de dire que je ne voulais pas me retrouver à nouveau avec Victor Hunter ou tenter une première expérience avec Hank North. Pour Hunter, Lee me comprenait mais pour North, elle disait l’apprécier car il était un excellent acteur mais qu’elle comprenait qu’il n’était pas facile à apprécier.

Zeke relativisa la chose en disant que tout le monde ne pouvait pas aimer tout le monde.

- Amen à ça !

Je pensais m’en être sortie en répondant à Enora avec ceux que je ne voulais pas côtoyer sur un plateau mais elle revînt à la charge avec sa question. Jessica n’aurait-elle pas pu nous présenter Maxwell d’abord !?

- J’ai toujours admiré le talent de Jessica et je ne dis pas cela parce que nous sommes à sa fête ! Si, je disais ça précisément pour cette raison ! Et mon acteur préféré est River Moriarty. J’ai eu beaucoup de chance de jouer avec lui et mon film… Difficile à dire vite comme ça, il y en a tellement de bons !

Quelqu’un ne viendrait pas à la pêche et m’aider à me sortir du lac, non ?

Enora se questionnait sur le fait que je n’avais participé à aucune soirée de promotion. La raison, la vraie de vrai était que je n’avais aucune idée de l’importance que cela avait et de ce que cela pouvait m’apporter puis il y avait le facteur Hunter. J’en avais eu assez de lui pendant le tournage, au point où je préférais rester chez moi pour l’éviter au maximum. Ceci dit, Enora, bien qu’elle comprenait mon manque de motivation à cause d’Hunter, précisa que ce genre de fêtes pouvaient m’ouvrir des portes et que la présence des acteurs est importante une bonne promotion des films. Je comprenais ça mais… Je ne me sentais tout de même pas mal dans mes baskets d’avoir laissé tomber l’équipe à la fin du tournage.

Je ricanais suite au petit échange entre Lee et Hill mais mon sourire s’estompa quand la première me demanda si j’avais fait des études avant de devenir actrice. Le regard de Jessica était sans équivoque, pas de rapport détaillé sur mon passé !

- J’ai arrêté l’école pour venir tenter ma chance ici… J’ai rencontré Zeke et vous connaissez la suite de l’histoire.

Était-ce assez soft pour que ce soit crédible ?

Il faut bien commencer quelque part. C’est un fait que sembla approuver autant Jessica qu’Enora. Mais c’était assez drôle de voir que les débuts de Jessica ressemblaient à ceux de Riley. Est-ce que, si Riley atteignait une plus grand notoriété, elles seront comparées ? Très bonne question.

Enora n’était pas en manque de questions. Comme si elle essayait de cerner Riley et ses motivations. Elle cherchait à savoir avec qui Riley aimerait travailler. En gros, quel actrice ou acteur elle admirait et avec qui elle voulait bosser. Sauf que Riley n’avait pas d’acteur fétiche. Pas qu’elle m’en ait parlé, en tout cas. Elle appréciait regarder des films mais se rappelait rarement qui jouait dedans. Elle savait, par contre, avec qui elle ne voulait pas jouer. Victor et Hank. Deux personnes que Riley connaissait personnellement et, donc, qu’elle pouvait facilement juger. Enora ne portait pas non plus Victor dans son cœur. A croire que c’était le cas de tout le monde. Mais elle fut plus sympathique vis-à-vis d’Hank North. De mon avis au ne pouvait pas aimer tout le monde et Riley semblait d’accord.

Malgré tout, Enora insista sur sa question le reformulant au passage et quand Riley répondit en disant qu’elle avait toujours admiré le talent de Jessica, je faillis faire la moue mais je me retins affichant un simple sourire. Jessica, elle, afficha un plus large sourire alors qu’Enora, elle, opta pour un sourire en coin. J’avais bien l’impression que Riley disait ça parce que nous étions à la fête de Hill et pas parce qu’elle avait une certaine admiration pour le jeu de l’actrice. Elle ne m’avait jamais dit avoir un crush pour le talent de Jessica, en tout cas.

Elle affirma aimer aussi Moriarty avait qui elle avait partagé l’affiche de Death Boat mais ne pouvait pas citer un film tellement il y en avait des bons, d’après elle.

-Personnellement, j’aurais aussi du mal à sortir un films favoris… Il y en a beaucoup des bien fait.

Je venais, ainsi, un peu à la rescousse de ma petite amie qui semblait patauger avec les questions de Lee. Ce fut Jessica qui enchaina :

-Elle a de bons goûts ! Bien que je ne connaisse pas bien Moriarty. Il ne vient jamais aux fêtes de la jet-set… Mais c’est vrai qu’il a du talent. Il est effrayant dans Keeping Our Lands.

Jessica n’allait pas dire le contraire sur les goûts de Riley étant donné qu’elle venait de dire qu’elle admirait son talent.

Enora, elle repris :

-J’ai toujours trouvé que Moriarty faisait souvent les mêmes rôles. Mais il les fait bien, c’est vrai. Et vous admirez Jessica ? Quel est l’un de vos films préférés où elle apparait ? Et pourquoi vous aimez ce film ?

Je commençais à comprendre où Enora voulait en venir… Elle voulait voir si Riley n’était pas simplement en train de baratiner Hill. C’était l’impression que ça donnait en tout cas.

Il fut, ensuite, question de la fête qui avait eu lieu après l’avant-première de Death Boat à laquelle Riley n’avait pas participé. Enora mit en avant l’importance de la promotion autant pour le film que pour les acteurs. Elle n’avait pas tort, il fallait se rendre à l’évidence… Personnellement, je n’avais rien dit à Riley là-dessus. Elle avait le droit de décider si elle allait, oui ou non, à une fête. Et Price ne lui en avait pas tenu rigueur d’après ce que j’en sais. Pas en face en tout cas.

Enora, après un petit débat avec Hill, revint sur Riley lui demandant ce qu’elle faisait avant de décrocher son rôle. La fameuse question piège à laquelle ma petite amie répondit tout à fait différemment de tout à l’heure. Ça fit sourire Hill qui semblait contente que Riley ait suivi ses conseils.

-Il est plus difficile de trouver l’amour que de trouver un job à Los Angeles. Tu as eu la chance de trouver Zeke. Il semble tout à fait charmant.

Mais c’est qu’elle était bien gentille, Jessica Hill. A croire qu’elle avait réellement beaucoup apprécié la réponse de Riley.

-Merci. Ça fait un moment qu’on est ensemble et ça marche plutôt bien, n’est-ce pas Riley ?

En parlant du nous deux on détournait sans doute les choses sur les fameuses « études » de Riley. Jessica se tourna vers Enora.

-Enora, toi et moi, on a même pas encore réussi à le trouver, ce fameux grand amour. Riley nous devance sur ce point.

D’après ce que j’avais lu dans la presse, Hill ne le cherchait pas vraiment le grand amour quant à Lee… Elle ne s’est pas remise avec Stephen Shran ? Apparemment non, c’était une fabulation de L.A.People. Enora fit une petite moue.

-Mais je n’ai aucune envie de le trouver ce foutu grand amour, Jessica. Mon but est de produire de bons films. Et vous Riley ? Pour vous qu’est-ce qui est le plus important ? La carrière ou la famille ? A moins que vous ayez les épaules pour les deux ?

Enora lee avait des questions qu’elle soumettait les unes après les autres et je n‘arrivais pas à les esquiver car elle me les retournait en mode boomerang ! Je devais donc réfléchir en mode formule un et tenter de ne pas me mêler dans ce que je disais. Il était là, le défi !

Elle voulait savoir quel était mon film préféré, je n’en avais aucune idée ! J’étais ce genre de personne qui voyait un film au cinéma ou à la télévision et qui en faisait son film préféré uniquement parce qu’il était le dernier en liste. Le dernier dont j’étais en mesure de lui nommer était Death Boat. Je n’avais pas besoin d’un diplôme universitaire en cinéma pour savoir que de nommer son propre film ne se faisait pas ou pas vraiment.

- Voilà ! Il y en a beaucoup, comme dit Zeke. Alors il est difficile, voir impossible de choisir !

En ce qui concernait mes acteurs et actrices de prédilections, là encore dans ma tête, il n’y avait pas de son et pas d’image. Merde ! J’aurais dû faire un peu mes devoirs avant de venir à une fête réunissant la jet-set cinématographique. Je décidais de plonger et je désignais Jessica Hill, rien de moins, et River Moriarty, parce qu’il était le seul dont je me rappelais le nom et dont j’étais en mesure de mettre un visage sur le nom.

Bien sûr, Jessica clama que j’avais bon goût ! Je venais de la nommer, il aurait été surprenant qu’elle n’en soit pas flattée ! Elle expliqua ensuite que River Moriarty avait beaucoup de talent parce qu’il était effrayant dans Keeping Our Lands. Ah oui ? Il est là-dedans ?

J’allais tenter de changer de sujet mais Enora donna son opinion sur River avant de me demander quel film de Jessica m’avait plus. Mon cerveau se mit à tourner à pleine vitesse, tellement, que je craignais qu’il n’en vienne qu’à faire de la fumée ! Puis soudain… le miracle me faucha.

- Legacy ! Je me tournais plus vers Jessica pour expliquer mon point de vue bien que c’était à Enora que je répondais. La façon avec laquelle tu défends le rôle de l’avocate déterminée qui affronte les avocats de la pègre ! C’est wow ! [/i]

Je n’avais pas vraiment vu ce film mais je m’étais rappelé qu’au début de notre relation, Zeke en avait parlé parce que le film passait à la télé et que nous cherchions désespérément quelque chose à regarder. Je m’étais endormie  dans les premières quinze minutes. J’espérais de toute mes forces que ma mémoire était bonne et qu’il s’agissait bien de Jessica Hill. Ça ne se voyait pas mais là, tout de suite, je priais tous les Saints du ciel pour qu’ils viennent à ma rescousse.

Ma réponse ne provoqua pas de houle et Enora me demanda ensuite si j’avais fait des études avant de devenir actrice. Là encore, je devais me plier à une séance de patinage artistique de haut niveau pour m’en sortir. Si on me demandait à nouveau pourquoi je ne voulais ne pas aller aux fêtes de la jet-set, ce soir en était un bel exemple de réponse de pourquoi !

Je décidais de répondre honnêtement sans pour autant parler de la prostitution, comme me l’avait fortement recommandé Jessica. J’avais lâché l’école pour quitter la Floride et m’en venir ici en Californie mais j’édulcorais ma version en disant que j’avais rencontré Zeke et que nous étions tombés amoureux.

- Ouais, je sais que j’ai eu beaucoup de chance !

Jessica ne pouvait pas aussi bien dire ! Zeke m’avait sauvé la vie et de plusieurs façons !

Enora rétorqua qu’elle n’avait pas envie de trouver l’amour. Grand bien lui fasse. Je n’avais pas d’opinion sur la façon dont elle voulait mener sa vie mais je trouvais ça triste qu’on puisse se passer de sexe. Moi, j’pourrais pas !

- À choisir entre ma carrière et Zeke ? Sans offense, je prends la carrière. Je pourrais retrouver l’amour mais se bâtir une carrière, à vous entendre, c’est pas de la tarte ! Mais ça c’est facile à dire là, comme ça mais si on me forçait à choisir, j’en sais rien du choix que je ferais. Finalement, je n’ai pas répondu a ta question, pas vrai ?
Je ricanais un peu naïvement, comprenant que j’étais nulle pour passer une interview !

La conversation avec Enora faisait plus office d’un interrogatoire que d’une conversation simple et facile. Elle cherchait à connaitre Riley lui posant des questions sur ses préférences dans le cinéma. Difficile pour ma petite amie de trouver un film favori parmi tout ceux qu’elle avait vu et je déclarai la même chose comme pour faire comprendre à Enora que ce n’était pas simple d’en ressortir un seul ce que Riley confirma.

Par contre, Riley réussi à citer une actrice qu’elle admirait en la personne de Jessica Hill. Je soupçonnais que ça ne soit qu’une simple façon de flatter Hill et ça fonctionna. Comme acteur, elle choisit River Moriarty avait qui elle avait travaillé sur Death Boat. Sauf qu’Enora ne lâcha pas l’affaire demandant à Riley qu’elle film de Jessica elle préférait comme pour vérifier qu’elle connaissait bien la filmographie que celle qu’elle admirait. Je doutais que Riley ait vu beaucoup de film de Hill mais elle réussit tout de même à en citer un dont on avait parlé il n’y a pas fort longtemps. Enora prit un air surpris.

-Legacy ?

Elle se tourna vers Hill.

-Ce n’est pas le film le plus connu de ta filmo…

Jessica Hill esquissa un petit sourire.

-Non mais c’est l’un de mes préférés aussi. C’est le genre de rôle que j’aime faire. Ça change de ce que je faisais quand j’étais plus jeune comme le rôle que j’avais dans le trilogie Love In L.A.. C’est un très bon choix, Riley.

Enora afficha un petit sourire en coin.

-Love In L.A. est une trilogie ennuyeuse... Surtout le troisième. Je l’ai toujours dit. Mais Legacy c’est vrai que c’est pas mal. Je comprends pourquoi vous aimez ce film, Riley.

Apparemment Riley venait de gagner des points. Heureusement qu’elle n’avait pas dû raconter le scénario parce que, si je me rappelle bien, elle s’était endormie devant quand on l’avait regardé ensemble.

Enora enchaina alors avec ce qu’avait fait Riley avant de devenir actrice et Riley y alla pour une touche de vérité sans entrer dans les détails et sans parlé de son passage par la prostitution comme le lui avait conseillé Hill. D’après Jessica, Riley avait eu de la chance de trouver le grand amour. Riley confirma qu’elle avait eu beaucoup de chance.

-J’en ai eu aussi.

Bien que tout ça avait été loin d’être un fleuve tranquille. Loin de là. Les choses auraient pu bien plus mal tourné que ça n’avait été le cas. Mais, désormais, tout ça était derrière nous. J’avais donné ma démission au FBI et Riley avait une tout autre vie qu’avant. Elle s’était même débarrassé de la drogue, ce qui n’était pas rien.

Jessica et Enora, elles n’avaient pas encore trouvé le grand amour. L’une ne le cherchait pas vraiment, de mon avis, quant à l’autre, elle disait elle-même ne pas en vouloir. Je pouffai alors de rire quand Riley déclara qu’à choisir entre sa carrière et moi elle choisirait sa carrière. Mais elle avait dit ça de façon spontané car, en réalité, elle ne saurait pas ce qu’elle ferait si elle devait choisir.

-A considérer qu’il faille choisir. On peut très bien avoir une carrière et un compagnon. Rien ne l’exclus.

Enora esquissa un petit sourire. Elle me regarda d’abord.

-Non, rien ne l’exclus, c’est vrai. On peut avoir les deux. Beaucoup d’acteurs ont les deux.

Elle en revint à Riley.

-Et, si, en soi, vous avez répondu à ma question. Se bâtir une carrière, n’est, en effet, pas un long fleuve tranquille. Ça demande un travail quotidien. Un acteur a beaucoup de moment où il n’est pas en train de tourner mais pendant ces moments ils doit chercher à se faire connaitre ou à parfaire son jeu. C’est ça la clé du succès. Ne jamais s’arrêter.

Hill fit une petite moue et regarda Enora.

-Un acteur a le droit a des pauses de temps en temps, Enora… Ce n’est pas parce que tu es droguée au travail que c’est le cas de tout le monde.

Enora fit une petite moue et ce fut à moi de regarder Riley. Elle devait en avoir un peu marre de devoir répondre à des questions alors, je souris.

-Bon, Riley ! Avant que tu ne me plaques pour ta carrière, on irait bien manger un peu et voir s’il y a du caviar ?

Je dis ça en rigolant. Enora esquissa un sourire en coin.

-Le caviar c’est dégueulasse… Il n’est là que pour décorer. Je vous conseille les bons vieux petits fours. Oh et, Miss Sullivan, si vous aimez réellement votre petite ami, essayer de le garder malgré votre carrière… L’amour de sa vie, on ne le rencontre qu’une fois…

Nommer Jessica Hill comme actrice préférée était tel un couteau à double tranchant. D’un côté, je m’assurais l’amitié de Jessica, du moins pour la soirée, de l’autre, je devais prouver que je ne disais pas cela que pour me placer dans ses bonnes grâces. Enora Lee ne tombait pas de la dernière pluie, on ne lui en passait pas si facilement. C’était à prévoir qu’elle me questionne sur le film de Jessica que j’appréciais le plus. Malheureusement pour moi, il n’y avait aucune affiche en guise de souvenir sur les murs près de nous. Je ne pouvais m’en remettre qu’à moi et mes magistrales arabesques pour m’en sortir. Et comme la chance sourit toujours aux menteurs, je le sais d’expérience, je trouvais la réponse qui allait me sauver la vie.

Enora sembla surprise. De toute évidence, elle ne s’attendait pas à ce que je lui sorte Legacy comme réponse. Moi non plus d’ailleurs. Elle regarda Jessica en disant que ce n’était pas le film le plus connu de sa carrière. Non, sans déconner !? Jessica confirma et ajouta que ce film était l’un de ses préférés, elle aussi. Je me sentais soudainement plus légère mais pas plus détendue.

Pour combien de temps ? Je redoutais qu’Enora se relance dans l’interrogatoire en trouvant une nouvelle question piège.

Des questions, elle en avait encore mais moins compromettante cette fois. Elle s’intéressa à mon passé ce à quoi je répondis en jouant de prudence prouvant ainsi à Jessica que j’avais bien noter son conseil et que je l’appliquais.

Sage.

Je m’en sortais pas trop mal, tout compte fait. Assez pour avoir le sentiment que cette fois, c’était moi qui contrôlais un tout petit peu la situation, Les deux femmes n’avaient pas trouvé l’amour de leur vie. Je ne pouvais pas encore dire que c’était mon cas mais moi, contrairement à elle, je dormirais ma tête au creux de l’épaule d’un beau mec qui serait encore là à mon réveil.

Ceci dit, à choisir entre ma carrière et Zeke, je choisissais ma carrière.

Ou pas ?

Enora avait de nouveau tiré la couverture de son côté en semant le doute dans ma tête. Si je devais vraiment choisir, est-ce que je prendrais vraiment ma carrière ou bien l’amour ?

- Oui, voilà ! On peut très bien avoir les deux !

Pourquoi devoir s’interroger sur des choses qui ne s’imposent pas encore et qui ne s’imposeront probablement jamais, de toute façon ? Encore une fois, Zeke vînt à mon secours en proposant qu’on aille s’en mettre plein la panse avant que je ne le plaque au profit de ma carrière. Ça me fit rire et je secourais la tête en acceptant sa proposition. Pour me sortir de là, j’étais prête à avaler tout un bol de caviar.

- Va pour les petits fours ! merci Madame Lee pour le conseil !

C’était autant pour la bouffe servit dans ce genre de soirée que pour le grand amour qui ne passait qu’une fois dans une vie. Elle avait sans doute raison, je ne voyais pas pourquoi je ne pourrais me fier à la parole d’une femme d’expérience comme elle. Je glissais ma main dans celle de Zeke et j’entrelaçais nos doigts.  Un geste anodin mais qui, venant de moi, signifiait beaucoup.