Le temps des fêtes avait été plutôt tranquille pour Julian et moi. J’avais décliné l’invitation de ma mère en prétextant un rhume et je n’avais pas non plus eu le goût de me présenter toute souriante chez les Hughes. Julian n’avait pas manifesté non plus l’envie de passer par la case des soirées en famille. Je n’avais même pas répondu à l’invitation d’Howard de passer chez lui pour goûter aux fameux biscuits de noël qu’il devait avoir décoré avec David. Il n’y avait eu qu’une soirée où Julian et moi avions fait une belle table et servis un repas de ‘’circonstances’’ avant de s’offrir nos cadeaux mais sans plus.

Mon infidélité avec Howard me revenait en tête sans cesse, dès que j’avais un peu de temps pour réfléchir et dieu sait à quel point, pendant la période des fêtes, j’avais que ça du temps pour penser ! Je regardais ma vie, je l’analysais en me disant que ce n’était pas ce que je voulais, ni pour moi, ni pour Julian. Il ne pouvait pas être heureux en se contentant que d’un baiser entre deux portes avant que je n’aille au lit, d’un mot laisser sur le coin d’une table pour prévenir de mon absence ou d’un grognement en signe de réponse.

Mon seul regret dans tout cela était d’avoir dû tromper mon mari pour que la réalité me paraisse si évidente. Je n’en étais pas fière, loin de là. J’aurais préféré faire les choses correctement, dans l’ordre et surtout éviter de blesser Julian. Le pire tant tout cela était que je ne voulais pas laisser Julian pour me mettre en couple avec Howard. De toute façon, je doutais que c’était son souhait, à lui aussi. Il devait se remettre encore du décès de sa femme et moi, j’avais besoin de faire mon bout de chemin seule.

Dans le plus grand des secrets, j’avais fait l’acquisition d’un immense domaine à Castaic Lake, au nord-est de Los Angeles. Le besoin de prendre du recul, de me retrouver le plus près possible de la nature sans devoir m’exiler et tout laisser derrière avait été plus fort que tout. Depuis le temps que je rêvais de me ressourcer, il était venu le moment de le faire.

Alors que tout le monde devait, à cette heure, s’embrasser en se souhaitant la bonne année tout en faisant sauter les bouchons de champagne, moi, je prenais mon courage à deux mais et je retrouvais Julian dans son garage.

Son maudit garage !

Il pouvait me reprocher beaucoup de chose mais jamais je n’avais laisser ma carrière s’immiscer entre nous deux. Quand il avait eu besoin de moi, j’avais tout laisser de côté pour le retrouver. Je m’étais souvent installer ici pour le regarder bidouiller sur ses moteurs crasseux alors que dans la maison, il fallait presque revêtir un habit de scaphandrier pour éviter de faire la moindre trace.

Je m’installais sur mon tabouret, non loin de sa table de travail. Je savais que dans les prochaines minutes, je perdrais mon mari. J’espérais pouvoir au moins garder mon meilleur ami, du moins, le retrouver. J’espérais que nous aurions tous les deux assez de force pour accepter l’échec de notre mariage et assez de maturité pour se comporter en adulte.

- Julian…

Je ne savais même pas s’il m’avait entendu. Là-dessus, nous étions pareil. Une fois concentré, il était difficile de nous sortir de notre bulle.

- J’ai couché avec Howard. Quand je l’ai aidé à décorer sa maison. C’est arrivé et je n’avais pas envie de te le cacher et de te mentir.

Les fêtes de fin d’années était toujours un moment délicat. Il fallait choisir où on allait aller fêter et trier les invitations qu’on recevait… Il arrivait souvent que je passe le Nouvel An avec mon père où j’y retrouvais aussi mon parrain. Depuis que j’étais avec Livia, on allait, parfois, chez des amis.

Mais cette années, je n’avais pas le cœur à la fête… Pas du tout. Depuis la soirée au yacht de Ricci, j’avais l’impression que Livia s’éloignait de moi. Je ne savais toujours pas pourquoi elle avait quitté la fête prématurément. Je savais simplement qu’elle m’en avait voulu quand j’avais lâché, sans vraiment réfléchir, que Stone méritait de se faire virer de la scène. Elle avait sans doute pris ça pour une énième crise de jalousie… Quoi qu’il en soit, je continuais à penser que, ce soir-là, elle en avait voulu à son père et avait simplement retourner une partie de sa colère sur moi.

Je n’en avais pas reparlé. Je pensais qu’elle le ferait. Elle ne l’avait pas fait. Alors, j’avais simplement pensé qu’elle était passée à autre chose. Mais cet autre-chose, c’était de se croiser plus souvent qu’on ne passait du temps ensemble. Et plus j’avais l’impression que Livia s’éloignait, plus je me réfugiais dans mon travail… Je savais pourtant, pertinemment, que ça n’allait pas arranger les choses. Je savais qu’un voyage pour se retrouver tous les deux était plus judicieux… Je savais que si je ne faisais pas quelque chose, j’allais la perdre. Et cette peur me renvoyais au travail comme pour fuir une réalité qui commençait à m’échapper.

Pourtant, Dieu sait que j’aime Livia. J’avais traverser beaucoup d’épreuve par amour pour elle. Je l’avais attendu quand elle s’était fait enlevée. J’avais encaisser ce qu’elle m’avait dit une fois qu’elle avait été retrouvée. Et je m’étais battu pour nous à ce moment-là. Pourquoi est-ce que je ne le faisais pas avec la même hargne, cette fois-ci ? Sans doute parce que je voyais moins où était le problème, ici… Pour moi, on était rentré dans une routine de couple. Et on avait peu de temps à se consacré à cause de nos carrières respectives. Et plus on s’éloignais, plus moi, je me réfugiais dans ma carrière.

C’est d’ailleurs ce que je faisais, ce soir… Je bossais dans mon garage. Pas le temps pour les fêtes. De toute façon, je n’avais pas le cœur à faire la fête.

C’est la voix de Livia qui me sortit de mon travail. Je levai la tête vers elle en silence. Je savais que quand elle disait mon nom comme ça c’était pour dire quelque chose d’important.

Et ce quelque chose d’important me rempli de colère. Elle venait de m’annoncer qu’elle m’avait littéralement trompé… Et pas avec n’importe qui ! Avec Howard Stone !

J’aurais pu accepter plein de chose… Des « Julian, ça ne va plus entre nous, il faut changer des choses car je suis malheureuse », « Julian, on devrait faire une pause et prendre du recul pour songer à nos priorités », « Julian, si tu ne sors pas ta tête de ton travail, je m’en vais »,… Mais ça… C’était un choc en fait.

Si j’étais en colère, je n’éclatai pas. Je laissai un lourd silence entre nous alors que je fixai Livia. Je me relevai pour me diriger vers l’évier qu’il y avait dans mon garage non loin de ma voiture. Je me mis à me laver les mains en silence. Et quand ce fut terminé, je me retournai vers Livia.

-Quand je pense que tu m’as dit que ma jalousie était mal placée. Que je devais te faire confiance… Résultat ? Il s’avère que j’avais raison d’être jaloux. Howard Stone… Putain, ça fait des années que je suis jaloux de ce type. Je le sentais. J’ai toujours sentis qu’entre vous il y avait un foutu truc.

Ma voix était calme mais… On pouvait y entendre cette colère bien présente qui grimpait en moi.

Je ne savais pas si Livia me l’avait dit pour se donner bonne conscience ou par véritable respect pour moi. Sans doute pour les deux. Quoi qu’il en soit le résultat était le même. Elle m’avait trompé.

Je croisai les bras le regardant toujours droit dans les yeux. Un regard lui aussi rempli de colère.

-Notre couple en a vécu des trucs… J’ai dû encaisser cette histoire avec Ward Fleming… Maintenant ça… Sincèrement, Livia, qu’est-ce que je dois penser de tout ça ? Pourquoi tu m’as trompé ? Je veux le savoir !

Et j’insistai sur le « je veux savoir » me retenant de taper du poing sur le meuble de l’évier. Je devais rester calme… Et j’utilisais tout ce que j’avais en moi pour ne pas exploser.

Je ne m’attendais pas à ce que Julian reçoive ma confession avec le sourire et passe l’éponge comme sur une ardoise. Je ne m’attendais pas non plus à ce qu’il reste aussi calme qu’il l’était bien que ça s’entendait qu’il était en colère et blessé. Si ce que je venais de lui annoncer n’était pas facile à dire, ce ne l’était pas non plus à entendre. Puis il n’y avait pas de bonne ou de mauvaise façon de le faire, je devais le faire, c’est tout.

Évidement, il se disait convaincue de sa jalousie, qu’il avait eu raison de l’être envers Howard Stone. Si aujourd’hui ce qu’il disait était vrai, ça ne l’était pas au moment où il m’avait fait ses milles et un reproches. Je l’écoutais, silencieusement, prête à recevoir tous ses mots, les plus durs aux plus violents, ça faisait partit de l’équation, que je le veuille ou non.

Cependant, je détestais qu’il ramène Ward sur le tapis. Rien de ce qui s’était produit à cette époque n’était volontairement de ma faute. J’étais sous l’emprise d’un psychopathe qui m’avait kidnappé et violenté au point où j’aurais pu y perdre la vie ! Je ravalais toutefois mes pensées, me contentant d’inspirer lentement et d’expirer tout aussi lentement. Ça m’aidais à rester calme, je devais rester calme.

Puis Julian tonna une question à laquelle je n’avais pas vraiment de réponse.

Je le regardais, sentant mon regard s’emplir de larmes.

- Je ne l’ai pas prémédité, ni souhaité. C’est arrivé, comme ça et… J’aurais pu et j’aurais dû le repousser mais je ne l’ai pas fait. Il n’y a aucune raison… je n’ai aucune excuse

Je n’avais pas prémédité mon adultère non plus que je voulais me donner le bon rôle en lui disant que le détachement que nous vivions m’avait poussé dans les bras d’Howard, que toutes les fois où j’étais allé vers lui – vers Julian – lui proposant du temps pour nous et que ses refus ou désistement de dernières minutes m’avaient affecté. Que s’était avec lui que j’avais envie de faire l’amour mais que je trouvais notre lit vide chaque fois.

- Je me suis rendu compte que l’amour que j’ai pour toi est redevenu au stade de l’amitié, que les efforts que j’ai mis pour sauver notre couple n’étaient en fait qu’une tentative désespéré de ne pas perdre mon meilleur ami. J’ai mal fait les choses, j’ai été faible et stupide de croire qu’avec le temps, ça reviendrait comme avant.

Peut-être que si j’avais ouvert les yeux plus tôt, avant que je ne trompe Julian avec Howard, j’aurais pu mieux faire les choses, au moins, j’aurais essayé.

- Je suis désolée… C’est probablement la dernière chose que tu as envie d’entendre, je m’en doute.

Je restais là, sur mon tabouret, comme si je n’osais plus bouger, comme si je n’en avais plus le droit. Même respirer m’étais difficile, comme si j’avais peur de prendre trop d’air, pour le peu qu’il y avait de respirable dans cette pièce que je maudissais.

- J’aurais dû essayer encore, me battre plus fort, même si je n’en avais plus la force ni l’envie.

Comment je ne pouvais pas être en colère alors que la femme que j’aimais était en train de me dire qu’elle m’avait trompé avec nul autre qu’Howard Stone. L’homme duquel j’étais jaloux depuis des années. Une jalousie que Livia avait tenté de passer pour de l’excès et un manque de confiance en elle alors qu’il était clair, désormais, que je ne m’étais pas tant trompé que ça.

Je n’aimais pas ce que j’entendais de sa bouche. Je voulais bien admettre que, ces derniers temps, j’avais passé beaucoup de temps sur le lancement de ma marque… Mais je n’aurais pas imaginé que ça puisse conduire Livia à me trahir. Car trompé celui avec qui on s’est marié est une trahison.

Malgré tout, je me retenais d’exploser essayant, par des questions, de tout comprendre. Sauf qu’elle avait très peu de réponses à mes questions. Elle disait que tout ça n’était pas prémédité. Qu’elle n’avait aucune excuse. Je soupirai, en colère et agacé.

-Non, tu n’en as pas.

Elle n’en avait pas. J’avais bien remarqué son éloignement. Mais j’aurais cru qu’elle m’aimait assez pour, au moins, me faire part du fait qu’elle ne se sentait plus bien dans notre relation, qu’elle voulait prendre ses distances au lieu de me tromper. Mais visiblement, ce n’était pas le cas. Et c’est ça qui me rendait fou de rage. Ça et mon cœur qui était désormais brisé.  

Parce que je l’aimais toujours, moi ! Ce qui n’était pas son cas visiblement. Du moins, pas de la même manière. Elle disait ressentir de l’amitié pour moi. Je n’arrivais pas à croire ce que j’entendais… C’était si soudain ! Certes, il y avait eu des signes avant-coureur mais si peu de mots ! Du coup, tout ça me tombait dessus. J’étais abasourdi par ce que j’entendais. J’avais des tas de questions et cette amer impression qu’elle laissait entendre qu’elle s’était battue pour notre couple mais pas moi… Je m’étais pourtant battu à de nombreuses reprises moi aussi notamment quand elle s’est fait enlever.

Elle s’excusa alors que je la fixai à la fois en colère et abasourdi. Elle affirma alors qu’elle aurait dû essayer de se battre encore mais qu’elle n’en avait plus ni la force, ni l’envie.

Je laissai à nouveau passer un silence pour éviter d’exploser. Et je tentais de reprendre la parole avec toujours cette voix remplie de colère.

-Depuis quand tu ne ressens plus que cette amitié, hein ? Quand j’ai annuler notre petit séjour à la dernière minute ? Quand j’ai fait un réflexion sur Stone au yacht de Ricci ? Quand j’ai décidé que je n’avais pas envie de venir en Afrique avec toi parce que je ne m’y sentirais pas à l’aise ? A cause des heures que je passe dans mon garage pour lancer ma marquer ? Sincèrement, là, Livia, j’essaye de comprendre.

Parce que j’ai l’impression qu’elle n’a jamais compris que ce temps que je passais dans le garage pour lancer ma marque n’était que de temps que je nous gagnais ensemble pour l’avenir. Si mon business était bien lancé alors, après, j’aurais eu plus de temps libre. J’ai essayer de le lui expliquer… Tout comme j’ai essayer de faire le parallèle avec ses tournées qui duraient aussi des mois.

-Parce que ça me tue… Tu m’as trahi ! Alors que je t’aimais, moi, toujours comme avant.

J’avais les larmes aux yeux. Des larmes de tristesse et de colère.

-Et tu vas faire quoi maintenant ? Allez vivre chez Stone ?

Tant qu’à m’humilier autant le faire jusqu’au bout !

Mon infidélité n’avait pas été prémédité, loin de là. J’étais réellement allée chez Howard Stone dans le but de décorer sa maison et rien de plus. Mon plan s’était déroulé parfaitement bien jusqu’à cette maudite fleur de gui. C’est là que tout a dérapé. Si j’assumais cependant ce qui s’était passé, je regrettais la façon dont cela s’était produit, où plutôt le moment. J’aurais préféré que tout soit réglé dans ma tête, dans mon cœur et dans ma vie avant de me rendre jusque-là.

Pour cela, je n’avais aucune excuse.

J’essayais d’expliquer à Julian, certes maladroitement, pourquoi je l’avais trompé. Il n’y avait pas de raison, de réelles explications sauf que cette trahison m’avait fait comprendre ce que je ne voulais pas avoir avant. Mon amour pour Julian était encore là, mais s’était transformé en amitié. Peut-être était-ce dû à notre jeune âge, à notre engagement hâtif, au fait que nous manquions d’expérience en gestion de relation de couple mais c’était tout de même ce qui s’était produit de mon côté.

Mon amour pour Julian s’était transformé en amitié.

J’aurais pu tenter de me battre plus fort, encore, mais après plusieurs tentatives de rapprochement avec mon mari, j’avais simplement baissé les bras et regarder la parade passer.

Julian restait calme en apparence mais je le sentais bouillir et peiner à se contrôler pour ne pas exploser. Il voulait savoir depuis quand je ne ressentais plus que de l’amitié pour lui, comme s’il y avait une date précise sur le calendrier. Il énuméra les dernières vagues houleuses que nous avions affronté comme si l’une d’elles était précisément la cause, le point de non-retour de mon changement de sentiments.

- Julian…

Je soupirais tout en me frottant le visage d’une main et en essuyant le bord de mes yeux qui contenaient de plus en plus difficilement mon chagrin.

- Il n’y a pas de  moment précis. Je ne me suis pas levée un matin en me disant que je ne t’aimais plus. Peut-être que ces derniers temps n’ont pas aidés, je m’en doute, en fait, qu’ils n’ont pas aidés mais je ne peux pas te donner un jour et un moment où ça m’ait apparu clair dans ma tête.

En fait si, je le pouvais.

En faisant l’amour avec Howard, sur le divan de son salon, au milieu des décorations de noël, je me suis rendu compte que mes sentiments avaient changés. Là encore, ça n’avait été qu’une constatation de quelque chose que je savais déjà, mais que je ne voulais pas admettre.

- Tu n’es pas le seul à souffrir là-dedans, Julian. Moi aussi j’ai mal ! Je t’ai aimé, sincèrement et de me rendre compte que je ne suis plus capable de te rendre la même forme d’amour ça me fait mal. Ce n’est pas ce que je souhaitais, ce n’est pas comme ça que je voulais que les choses se passent entre nous.

Quant à savoir ce que je ferais pour la suite, j’avais presque autant peur de le lui dire que d’avouer mon infidélité.

- Je n’ai pas l’intention d’aller vivre chez Howard, nous ne formerons pas un couple, nous n’en avons pas l’intention. Je… euh Il y a longtemps j’ai vu un domaine à vendre près d’un lac, à la sortie de la ville. Chaque fois que je passais près, ça me faisais rêver alors… Je l’ai acheté. Je vais m’y installer dès demain si ça te va que je dorme ici cette nuit.  

Il fallait tout de même que je prenne le temps de faire mes boites !

Tout ça me faisait mal. Tout ça me mettait en colère. Livia me faisait part de nouveaux sentiments à mon égard. Des sentiments d’amitié. Alors que moi, je ressentais toujours de l’amour. Bien que… Désormais, après ce qu’elle venait de faire… Après ce qu’elle venait de dire… Je crois que cet amour était complètement brisé. Elle venait de le jeter au sol et de le faire éclater en morceaux. Il serait probablement toujours présent si elle m’avait simplement dit ne plus ressentir que de l’amitié pour moi sans la donnée de la trahison.

C’est toujours avec de la colère dans la voix que je cherchais à comprendre à quel moment l’amour véritable qu’elle ressentait pour moi s’était envolé. Je savais que mon travail nous avait éloigné. J’étais conscient de ma part de responsabilité là-dedans. Mais j’étais déterminé à, plus tard, lui montrer que ça n’était pas pour rien. Que le temps perdu là, on aurait pu le rattraper.

Mais je n’en avais pas eu le temps. Livia m’avait trahi avant ça. Ses sentiments s’étaient envolés avant ça ! Je voulais savoir quand. Mais d’après elle, il n’y avait pas de moments précis bien que les derniers temps n’avaient pas aidés. En gros, elle ne savait pas… Je fronçais toujours les sourcils. J’étais toujours fâché, trahi, triste.

-Je sais que j’ai un part de responsabilité mais… Je pensais vraiment que notre couple pouvait survivre… Quand j’aurais eu lancé ma marqué définitivement, j’aurais eu plus de temps pour toi. Tout ce que je peux regretter c’est de ne pas t’avoir dit plus clairement d’attendre simplement un peu et d’avoir supprimé ce voyage à la dernière minute.

Ma voix s’étranglais dans ma gorge à cause de la tristesse. Il semblerait que le destin, insidieusement, m’avait demandé de faire le choix entre ma marque de voiture et mon couple… Et que, à défaut de choisir, il s’était chargé de choisir pour moi.

Quant à ma jalousie… Vu les circonstances, je ne m’excuserais pas pour ça.

Livia disait souffrir aussi. Je l’écoutais me dire qu’elle m’avait aimé et que de ne plus m’aimer autant lui faisait mal. Sauf que j’étais bien trop coincé dans ma propre tristesse, dans mes propres sentiments pour compatir alors qu’elle m’avait trompé.

-C’est pourtant ce qu’il s’est passé. Tu m’a trompé. Tu aurais pu ne pas le faire et tu l’as fait. J’aurais accepté que tes sentiments changent… J’aurais respecté ça vu mon comportement ces derniers temps. J’assume ça… J’aurais accepté que tu veuille t’éloigner. Mais pas comme ça. Pas en me trompant avec Stone. Ça, ça fait mal ! Très mal !

Parce qu’elle avait détruit la confiance que j’avais en elle en plus de l’amour que j’avais pour elle.

Restait à savoir ce qu’elle comptait faire pour la suite. Apparemment, elle ne comptait pas s’installer avec Stone. Donc, elle ne m’avait même pas trompé parce que ses sentiments allaient à Stone… Je ne savais pas trop quoi penser de ça. Mais quand elle me parla du domaine qu’elle avait acheté, je secouai la tête.

-Donc… Tu as commencé à préparé ta vie d'après avant même de me parler de tout ça… Je…

Je n’avais pas de mots. Je secouai la tête. Je bouillonnais toujours intérieurement mais je n’avais réellement plus de mots… Alors, je déclarai simplement sur un ton toujours empli de colère.

-Tu peux dormir ici pour la nuit. J’ai des foutus défauts, Livia, mais je ne suis pas un connard assez que pour te mettre dehors… Mais, moi, je ne dormirais pas ici cette nuit… Je ne saurais pas. Désolé mais tout ça, c’est beaucoup trop. Je reviendrais quand tu ne seras plus là. C’est mieux je pense.

Parce que, sinon, je risquais d’exploser. Et par égard pour l’amour que j’avais pour elle, je n’en avais aucune envie. Pourtant, Dieu sait que j’utilisais littéralement tout mon énergie pour ne pas tout casser alors que des larmes de colère coulaient sur mes joues.

Notre histoire d’amour se terminait et dieu seul savait ce que l’avenir nous réservait. J’avais blessé Julian en lui avouant la vérité mais je référais tout de même ça que de lui mentir effrontément. Il pourrait m’accuser de biens des tords mais jamais d’être une menteuse.

Je n’avais pas de quand ni de comment à lui servir quant au changement de mes sentiments. Ils avaient changés avec le temps et je ne m’en étais réellement rendu compte qu’au moment de mon infidélité. Julian voulait bien prendre sa part de responsabilité, il reconnaissait que la distance entre nous s’était creusée avec tout le temps qu’il avait consacré à sa marque de voiture et il regrettait d’avoir annulé le voyage que j’avais planifié afin de se retrouver seul tous les deux. Ça me désolais qu’il ne s’en rende compte que maintenant alors qu’il était trop tard pour faire volte-face.

Son projet de voiture avait prit beaucoup de place entre nous deux. Il ne parvenait pas à s’en détacher pour me consacrer du temps, pour voir combien je l’attendais, seule de mon côté. Ma carrière prenait autant de place, j’en avais conscience, je ne voulais pas qu’il prenne tout pour lui. La différence, à mon sens, était que je n’avais jamais hésité à tasser un rendez-vous ou à jouer sur mon horaire pour passer du temps avec lui. Alors, quand il souligna que, dès que sa marque aurait été définitivement lancée, je me retenue de lui dire qu’il y aurait eu autre chose pour l’occuper complètement car Julian ne pouvait pas lâcher prise sur son projet et refusait de le confier à son équipe comme il devait le faire, au moment de partir avec moi au Colorado. Il y aurait eu le lancement, le volet marketing, rencontrer les investisseurs de différents marcher, le salon de l’auto, le perfectionnement de sa voiture puis inévitablement, un second modèle.

- Ça ne sert à rien de se nourrir de ‘’si j’avais su, si j’avais pu’’. J’ai eu ces réflexions aussi et… je crois que ça n’aurait rien changé.

On ne contrôle pas ses sentiments. On peut les travailler, s’y forcer, mais le fait est qu’ils sont plus forts que tout et que malheureusement, je ne ressentais plus d’amour pour Julian et fort probablement que ça datait depuis plus longtemps que je ne pouvais le croire.

Il semblait croire qu’il était le seul à souffrir dans cette histoire or, ce n’était pas le cas. Moi aussi j’étais blessée et désolée. Ce n’était pas comme cela que je voulais que notre histoire se termine même que j’aurais préféré qu’elle passe au travers les décennies. Je ne voulais pas être l’infidèle qui brisait en morceaux le cœur de l’autre et c’était pourtant ce que j’avais fait. Je n’aimais pas ce que j’avais fait mais je ne pouvais que l’assumer, ce que je tentais de faire en étant honnête avec Julian qui clamait que je n’avais pas eu besoin de tout lui dire, que de simplement lui annoncer que je ne l’aimais plus aurait été suffisant, qu’il n’avait pas besoin de savoir qu’en plus, je l’avais trompée avec Stone.

- Je ne t’ai jamais mentis, Julian. Je ne vois pas pourquoi j’aurais dû commencer aujourd’hui. Je regrette ce que j’ai fait et je m’en voudrai toute ma vie mais te mentir n’aurait qu’ajouter à l’injure.

Pour la suite des choses, je lui avouais qu’Howard et moi n’avions pas l’intention de former un couple. Je n’avais pas besoin de lui dire que nous avions fait le constat que nous éprouvions tous les deux de forts sentiments l’un pour l’autre puisque nous n’irions pas plus loin.

- Non, ce n’est pas comme ça que les choses se sont passé pour le domaine que j’ai acheté. Après le voyage annulé au Colorado, je voulais m’éloigner de Los Angeles mais sachant que toi tu tenais à rester à la maison, j’ai cru que ce serais un bon compromis.

Je soupirais encore en secouant la tête. En ce moment, Julian ne verrait et n’entendrait que ce qu’il voulait bien voir et entendre. Quoi que j’en dise, il ne croirait que tout ce que j’avais fait jusqu’à présent était dans le but de préparer ma sortie. Il en avait tous les droits, je n’allais pas tenter de lutter contre sa pensée pour me donner bonne conscience. Je venais de lui briser le cœur. Tout ce que je pouvais faire pour l’instant était de respecter sa dignité en n’essayant pas d’argumenter avec lui et de le laisser vivre son chagrin et sa colère en espérant qu’un jour, il saurait passer par-dessus ça et que je retrouverais mon meilleur ami.

- D’accord, je comprends. Je ferai en sorte que d’ici midi demain j’aurais quitté.

Je descendis de mon tabouret pour retourner vers la maison sachant que je passerais la nuit debout à rassembler tout ce que je pouvais ramasser de mes affaires pour permettre à Julian ensuite de revenir et de ne pas faire face à mes valises m’attendant sur le bord de la porte.

- Pour ce que ça vaut à tes yeux… Je suis vraiment désolée, Julian.

Je savais que j’avais ma part de faute dans l’histoire mais je ne pensais pas mérité que la femme que j’aimais aille voir ailleurs. Personne ne méritait ça. Et ce qui m’enrageait c’est que notre couple avait passé plein d’épreuves… Des épreuves qui, je le pensais, avait renforcé à la fois notre amour mais aussi, notre résilience. Je constais, aujourd’hui, qu’en réalité, ces épreuves nous avaient affaiblis jusqu’à estomper l’amour que Livia ressentait pour moi. Et pour cause, elle disait que si on avait fait les choses autrement, le résultat aurait été le même.

Cette phrase eut tôt fait de m’achever. J’avais l’impression que même si j’étais allé dans ce fichu Colorado, on en serait quand même là aujourd’hui. J’avais vraiment l’impression que Livia essayait de me dire que la fin de ses sentiments dataient d’il y a encore plus longtemps que ça. C’était quelque chose qui faisait très mal.

Mais pas autant mal que le fait d’avoir été trahi de la sorte. J’aurais pu respecter le changement de sentiment de Livia. On ne pouvait rien y faire à ça… Mais qu’elle se soit donné à Stone avant de m’avoir parlé de tout ça était ce qui, inévitablement, modifiait mes sentiments à son égard. Parce que je pensais bien que ça avait même grandement brisé l’amitié que nous avions au départ. C’est ce que me dictait ma colère. Je ne pensais pas pouvoir pardonner ça à Livia.

Elle mit en avant le fait qu’elle ne m’avait jamais menti et qu’elle n’allait pas commencer aujourd’hui. C’est pour ça qu’elle m’avait dit pour Stone. Elle disait que mentir n’aurait fait qu’ajouter une couche à l’injure. Peut-être… Peut-être pas. Quoi qu’il en soit, j’aurais préféré ne pas entendre ça. Mieux, j’aurais préféré ne pas entendre ça.

-L’honnêteté n’est pas toujours une bonne chose…

C’est ce que je dis avec cette fois toujours profondément marqué par cette colère mélangé à la tristesse. Et quand Livia ajouta qu’elle s’était déjà acheté une nouvelle maison, je me sentis à nouveau trahi. Comme si elle s’était laissé le temps de préparer sa nouvelle vie avant de me parler de tout ce qu’il se passait dans sa tête (et pas que !). Mais elle déclara que les choses ne s’était pas passées comme ça… Qu’elle pensait à cet achat bien avant de me trahir avec Stone. Après le Colorado, elle voulait s’éloigner de Los Angeles… Je fronçai des sourcils. Un achat de la sorte, ce n’était pas rien.

-Et tu ne m’as rien dit…

Ce n’était pas une question. Mais une constatation. J’ignorais qu’elle avait cette envie à l’époque. Je savais qu’elle désirais partir en vacances pour souffler un peu… Mais de là à acheter une maison, il y avait un pas…

C’était un peu la goutte de trop… Et du coup, quand Livia demanda à ce qu’elle puisse rester cette nuit, je le lui permis mais, moi, je ne pouvais plus rester au même endroit qu’elle. Pas après ça. Alors, je décidai de partir pour la nuit.

Elle accepta disant qu’elle partira demain midi.

-D’accord.

Elle était prête à quitter la pièce et me lança une dernière excuse. Je n’y répondis pas… J’avais bien trop mal que pour les accepter maintenant.

Une fois qu’elle fut hors de la pièce, je pris un peu le temps avant de sortir moi aussi de mon garage pour aller prendre quelques vêtements et quitter ma villa pour aller chez Tyler. Je ne voulais pas aller voir ma famille maintenant… Je n’en avais pas la force… Ni Hank qui devait être avec sa famille. Tyler fera, donc, l’affaire le temps au moins que ma colère passe.