Je sortais d'un très gros stress! J'avais été intenable pendant des jours... Et Bailey n'avait pas été plus fière que moi, d'ailleurs. Parce que notre ami à tous les deux, et parrain d'Hope, avait été porté disparu pendant quelques jours après un crash d'avion!

Fort heureusement, hier, nous avions eu un coup de fil de Jack Perry, qui s'était donné pour mission de tenir tous les proches d'Howard au courant, comme quoi Howard et la jeune Olivia Hughes avaient été retrouvés en vie. Bon, Howard était en piteux état, mais il allait s'en sortir... Dans quelques jours, on allait pouvoir le revoir!

En attendant, aujourd’hui, on allait se marrer !

Et c’était bien rare quand j’étais sûr que j’allais bien m’amuser en dehors de la maison, et sans Bailey et les filles. Christopher avait arrangé une journée au parc d’attraction avec le casting de son prochain film, Boundaries… Il serait là, ce qui était déjà un bon point pour moi qui aimait être entouré de gens que je connaissais. Puis il y aurait Guillermo Quinn qui était un gosse et j’avais un très bon feeling avec les gosses, même avec Ian. Le gamin serait accompagné de Tiffany Quinn que je commençais à bien connaître aussi puisque Bailey était la styliste attitrée de The Warriors. Et enfin, il allait y avoir Hugh Crusher avec qui j’avais déjà tourné deux fois et qui n’était donc pas un inconnu non plus.

La seule inconnue, en fait, était les liens qu’on allait forger aujourd’hui. Mais, pour une fois, je le sentais bien. Ce serait surtout entre Gillermo et moi et entre Guillermo et Hugh (qui, eux, ne se connaissaient pas du tout) que ça allait se jouer.

J’avais insisté pour conduire pour aller jusqu’au parc, Christopher était sur le siège passager, souriant.

-Pas trop stressé, Hank ?

Je secouai la tête.

-Ça va peut-être t’étonner, mais non. Je suis content de voir Hugh et connaissant Tiffany et Finan, Guillermo doit être un super petit gars.

Il était bien loin le temps où j’en avais voulu à Finan pour avoir planifier un meurtre dans mon salon. Son groupe et son épouse l’avaient sauvé de tout ça, le tirant définitivement de l’Eastside et de ses pièges.

-De toute façon, sincèrement, même si j'avais été stressé, ça aurait été presque rien à côté de ce que j'ai vécu ces derniers jours avec la disparition d'Howard.

On fut les premiers à arriver à l’entrée de parc… Les autres n’allaient pas tarder, on était un peu en avance… J’en profitai pour griller une cigarette tranquillement.

Bientôt, on vit Guillermo galoper vers nous, Tiffany portant son dernier-né, Yoric, sur ses talons ! Je n’avais encore jamais vu Yoric et je souris à Tiffany quand elle fut assez près pour discerner mes traits. Mais ce fut Guillermo que je saluai en premier, lui serrant la main comme à un adulte.

-Salut, Guillermo ! Tu es prêt à te faire secouer dans tous les sens ?

Puis, j’écrasai ma cigarette à terre et je fis la bise à Tiffany et caressai doucement de l’index la joue potelée de Yoric.

-Salut ! Tu dois être Yoric toi…

Puis, regardant Tiffany.

-Il a des cheveux magnifiques. Oh ! Au fait, Bailey me fait dire que la cape qu’elle est en train de te confectionner est presque terminée. C’est très beau, en imitation de fourrure blanche. Je pense que ça devrait te plaire.

Christopger salua à son tour Guillermo et Tiffany.

Je regardai autour de nous.

-Plus qu’à attendre Hugh ! Il ne devrait pas tarder.

PARC D’ATTRACTION !!!!!

Aujourd’hui, c’était LE jour où on allait aller au parc d’attraction avec Hank, Christopher et Hugh pour nouer des liens avec le début du tournage du film pour lequel j’avais été pris pour un rôle très important !!! J’étais surexcité au point où je n’avais même pas dormis une seule minute de la nuit !

C’était loin d’être la première fois que j’allais au parc d’attraction. Depuis que je vivais avec Maman Tiff et Finan, on y était déjà allé quelques fois. Mais là, c’était différent parce que c’était comme si c’était le point de départ de ma carrière d’acteur ! Moi, je me voyais déjà faire ça toute ma vie et gagner des prix et tout ! Je me voyais devenir riche et signer des autographes !

Le jour-J, je n’étais même pas fatigué malgré ma nuit blanche. J’avais avalé mon bol de céréale à toute vitesse alors que Finan disait que je devais manger doucement sinon, j’allais tout vomir sur les attractions. Non ! Je n’allais pas vomir ! Je ne vomissais jamais sur les montagnes russes, moi !

Après quoi, j’avais pris ma douche à toute vitesse attendant que Maman Tiff et Yoric soient prêts eux aussi. J’avais expliqué à Yoric, hier, dans la langue des signes, où on allait aller. Il avait souri, ça voulait dire qu’il était heureux de venir. Je savais qu’il était fier de ma future carrière. Il n’avait pas besoin de parler pour que je sache ça !

Quand on fut tous les trois prêts, on embarqua dans la voiture conduite par Maman Tiff. Finan avait décidé de ne pas nous accompagner. Il avait dit qu’il allait profité d’une journée seul pour aller s’entrainer à la salle de sport. Il disait qu’il se ramollissait. C’est vrai qu’il prends du ventre. J’arrête pas de lui dire, d’ailleurs.

Dans la voiture, je n’arrêtais pas de parler à Maman Tiff. Je parlais très vite et avec enthousiasme. Lui lançant des :

-Oh, il faudra aller au stand de tir !

Ou encore des :

-J’irais sur la montagne russe qui va le plus vite.

Ou encore :

-J’espère qu’Hank, Christopher et Hugh aiment les attractions qui vont vite !

En gros, j’avais hâte ! Et quand on arriva, je bondis hors de la voiture alors que Maman Tiff alla détaché Yoric qui était dans son siège pour bébé.

On se dirigea alors vers l’entée. J’étais un peu devant Maman Tiff parce que je voulais arrivé très vite. Je vis Hank au loin qui fumait une cigarette avec Christopher. On arriva à leur hauteur et c’est moi qu’Hank salua à premier. Je serrai sa main. Il me prenait pour un adulte et j’aimais ça.

-Salut Hank ! Ouais, je suis prêt ! Je suis super pressé !

Je saluai Christopher qui me rendit mon salut avant qu’il ne se concentre sur Maman Tiff et Yoric. Mon petit frère ne pouvait pas entendre Hank alors je fis la traduction avec la langue des signes pour qu’il comprenne le salut d’Hank à son égard. Je sais que c’est un bébé et qu’il s’en fout mais je voulais que mon frère puisse quand même comprendre qu’Hank lui parle.

Hank parla, ensuite, à Maman Tiff des tenues que Bailey avaient confectionné. C’était les tenues médiévales que The Warriors utilisaient pour les concerts. Je les trouvaient classes en général. Surtout celles de Maman Tiff.

Il nous restait à attendre Hugh. Je fis une petite moue. Il n’était pas encore là.

-J’espère qu’il arrivera vite. Je suis pressé de rentrer. Et j’espère aussi qu’il est cool. J’ai regardé plein de ses films pour savoir comment il joue. Ma Maman, pas Maman Tiff mais ma Maman qui est morte, elle était trop amoureuse de lui. Elle regardait tout le temps les films où il est dedans. Surtout Love In L.A..

Je n’avais jamais rencontré Hugh. J’avais juste vu ses films… J’espérais qu’il était sympa parce qu’il va devoir jouer mon père dans le film. Donc, on allait se voir souvent.

L’excitation était dans l’air aujourd’hui car j’amenais Guillermo au parc d’attraction. Si à la base le parc d’attraction est une raison suffisante pour que mon aîné soit énergique comme une pile neuve, aujourd’hui nous y allions aussi pour qu’il puisse nouer des liens avec d’autres acteurs du film auquel il allait prendre part.

Je n’avais pas eu besoin de secouer Guillermo pour qu’il sortie du lit ce matin, non plus que je ne l’avais vu chipoter dans son bol de céréales. Que du contraire, même que Finan lui avait suggéré de ralentir sur la cuillère pour ne pas qu’il soit malade dans les manèges. Est-ce que le petit avait écouté le grand ? Je vous laisse deviner ! Quant à moi, je préparais tut le nécessaire pour que Yoric ne manque de rien pendant la journée. J’allais laisser Guillermo s’éclater avec ses deux grands amis et moi, je resterais plus en retrais avec Yoric. Je préférais que Guillermo fasse lui-même ses liens plutôt que de me laisser l’introduire. Il était assez grand et débrouillard de toute façon, pour ça.

Dans la voiture,  Guillermo parlait et parlait et parlait encore ! Un vrai petit moulin à parole et ça me faisait sourire grand. J’adorais l’entendre parler comme un enfant de son âge, s’extasier parce qu’il était heureux. Faut dire qu’il revenait de loin mon beau grand garçon.

- Je me débrouille bien au stand de tir.

Guillermo dressait déjà la liste de toutes les activités qu’il avait envie de faire. Ça allait être une belle journée bien remplie, en tous les cas, ça promettaient de l’être.

- Je te regarderai d’en bas, quand tu seras dans les montagnes russes. C’est un manège qui me fait beaucoup trop peur.

La vitesse, avoir la tête à l’envers, avoir le cœur qui fait des sauts en parachutes dans la poitrine, toutes des sensations que je n’aimais pas plus que ça. Peut-être que ses acolytes se porteront volontaires pour essayer avec lui. Je préférerais ça car le laisser aller seul… peut-être que je ne me sentirais pas à l’aise.

On arriva au parc d’attraction pile à l’heure et on rejoignit les frères North qui étaient déjà là. Christopher fut le premier à parler. On se serra la main alors qu’Hank brisait la glace avec Guillermo avant de me saluer en me faisant la bise. Il m’annonça que sa femme avait presque terminée la cape qu’elle me confectionnait.

- Bonjour Hank, heureuse de te revoir. Super pour la cape, j’ai hâte de la voir ! Bailey a tant de talent !

Il manquait Hugh mais Hank disait que ce dernier ne devrait pas tarder. Pas de soucis en ce qui me concernais, nous avions toute la journée ! Guillermo disait qu’il n’était pas pressé d’entrer et qu’il espérait bien que Hugh soit cool car sa maman l’aimait beaucoup car elle regardait beaucoup de ses films. Je passais ma main dans ses cheveux puis sur sa nuque.

- Ta maman avait beaucoup de goût. Je suis certaine qu’il est super, comme homme.

Pis je regardais Hank et Christopher et je leur demandais comme ça :

- Des amateurs de montagnes russes parmi vous ? Guillermo meurt d’envie de faire un tour.

J’avais, enfin, décidé de louer mon propre appartement. Après avoir passé des années à squatter à droite et à gauche, ça avait fait un gros changement. Un changement auquel j’avais bien du mal à m’adapter. Je n’avais pas l’habitude de vivre seul et je devais avouer ne pas bien encaisser cette solitude si bien que je faisais en sorte de passer mes journées aux studios ou chez Jessica qui semblait ravie que je revienne si souvent au bercail.

Mais, aujourd’hui, je n’aurais pas à aller ennuyer Jessica car Christopher et Hank North avaient prévus une sortie au parc d’attraction afin de nouer des liens entre les personnages principaux du cast du prochain film des frères North. Je reconnaissais bien là les techniques de Christopher pour faire en sorte de faire naitre l’alchimie entre des acteurs qui ne se connaissaient pas encore. Or, je ne connaissais Guillermo Quinn, le tout jeune acteur, qu’à travers la télévision où il était chroniqueur dans l’émission de Vanya Kournikova.

Ça allait, donc, être assez amusant. Je ne m’étais plus fait ce genre de sortie depuis des lustres et je savais que l’ambiance allait être au rendez-vous avec Hank et Christopher. Je m’étais toujours bien entendu avec les deux, il n’y avait, donc, aucune chance que l’on s’ennuie.

Je m’étais, donc, levé de bonne humeur avant de très vite déchanté en remarquant que je n’avais pas fait les courses et que, donc, mon frigo était vide. Ouais… Encore un truc dont je n’avais pas l’habitude. Je m’étais un peu trop habitué à vivre au crochet des gens. J’avais, donc, dû aller manger au café du coin dont la radio diffusait le dernier single de BleedingHeart. Ma chanson. Je n’avais pas encore l’habitude d’entendre ma propre voix en musique à la radio. Ça faisait bizarre mais ça n’était pas tellement déplaisant surtout en sachant que quasi personne ne savait que c’était moi le fameux VOX. J’avais la très bonne position d’être visible tout en étant invisible.

Après mon déjeuner, j’avais repris ma voiture direction le parc d’attraction. J’étais légèrement en retard… J’espérais que je n’allais pas trop faire attendre tout le monde…

Je garai ma voiture avant de me diriger vers l’entrée du parc où je repérai Christopher et Hank. Ils étaient accompagné du jeune Guillermo mais aussi de la mère adoptive de Guillermo, Tiffany Quinn, que j’avais déjà vu, aussi, à l’émission de Vanya Kounikova. Elle avait, dans ses bras, celui que je supposais être son dernier né dont L.A.People avait parlé.

-Bonjour tout le monde ! Désolé, je suis un peu en retard…

Je souris me tournant vers Guillermo.

-Tu dois être Guillermo ? Content de te rencontrer. Je t’ai déjà vu à la télévision. Tu as un sacré talent !

Je me tournai, ensuite, vers Tiffany Quinn. Je ne la connaissais pas mais j’aimais beaucoup la musique qu’elle faisait avec The Warriors. Il fallait le faire pour maitrisé des instruments comme la harpe. J’avais déjà du mal avec une guitare alors, une harpe…

-Et vous c’est Tiffany ? Je suis heureux de faire votre connaissance.

Les présentations étant faites, je me tournai vers Hank et Christopher.

-On commence par quoi ? J’ai fait en sorte de mettre assez de gel pour que ma coiffure survivre aux montagnes russes.

Christopher et Hank me reconnaitront bien là… Ils savent que sur un plateau de tournage (et même en dehors) j’aime être coiffé spécifiquement comme je l’imagine dans ma tête. Je ne suis pas du genre à savoir dire « non ». Je laisse souvent l’avis des autres bouffer mon autre avis. Je fais ça sur tout sauf en ce qui concerne mes cheveux.

J’avais à peine eu le temps de fumer ma cigarette que Guillermo et sa mère adoptive, Tiffany, débarquaient. Il y avait aussi le dernier né de la petite famille, un petit rouquin nommé Yoric. Depuis que j’étais papa, j’étais toujours attendri par les bébés… Au point que parfois, je me disais que Bailey finirait par avoir ce qu’elle voulait : un troisième petit bout de chou… Probablement quand je réaliserais que Haley aurait un peu grandi et qu’on ne pouvait plus vraiment la pouponner.

Il me fallait juste le temps, j’étais un vieux diesel.

On se salua, donc, et je fus ravi de voir l’enthousiasme de Guillermo qui s’approcha de Tiffany et moi pour faire des signes à son frère. Ah ! C’est vrai ! J’avais complètement oublié mais Finan m’avait bien dit une fois que, malheureusement, son fils était sourd. Mais ça n’avait pas l’air de miner Guillermo, ni Tiffany.

Ils s’adaptaient, c’est tout.

-Tu te débrouilles bien, ne langue des signes, Guillermo. Je suppose que tu as appris très vite.

Il avait, en tout cas, une belle motivation.

Je fis passer un message de Bailey à Tiffany à propos de la cape qu’elle était en train de confectionner et souris quand Tiffany, comme toujours, salua le talent de mon épouse.

-Elle adore ce qu’elle fait. Ça joue beaucoup sur ses créations. J’aimerais bien qu’elle se lance dans un défilé pour montrer ses créations. Je trouve que ça vaut vraiment le coup.

Bailey méritait d’être connue autrement que comme la femme d’un acteur. Et qui sait si ça ne lui ouvrirait pas encore plus de portes !

Bref… Restait Hugh qui était un tout petit peu en retard alors on l’attendit. Guillermo connaissait les films de Hugh parce que sa mère avait eu le béguin pour l’acteur.

-Tu vas voir, il est super. J’ai joué deux fois avec lui, déjà. Il a du talent et je sais qu’il t’aidera si tu en as besoin.

Tiffany, elle, voulait savoir si nous étions amateurs de montagnes russes. Christopher affirma que oui en rigolant et me tapa dans le dos.

-Hey ! J’aime bien aussi ! C’est juste que je ne sais pas m’empêcher de flipper à chaque fois. Le seul truc que je ne ferai pas, ce sont les attractions où on te donne l’impression de tomber dans le vide !

Hugh arriva alors, les cheveux brillant tellement ils étaient gominés ! Je lui souris alors qu’il s’excusait pour son retard. Je lui serrai la main.

-C’est pas grave, on a toute la journée !

Il se présenta à Guillermo et à Tiffany avant de demander par quoi on allait commencer.

-Tu as mis carrément le pot de gel dans tes cheveux. Je me réjouis de voir si ça va tenir. On va d’abord entrer puis ce sera au plus jeune de décider…

On se mit à marcher, on passa l’entrée. Je marchais à côté de Tiffany qui portait son fils.

-Si à un moment tu veux faire une attraction, Tiffany, je voudrai bien m’occuper de Yoric pendant ce temps-là, donc n’hésite pas.

On passait à côté d’attractions qui me soulevaient déjà l’estomac rien qu’à les regarder et à entendre les gens crier.

-Alors, Guillermo ! On commence par quoi ?

Maman Tiff aimait le tir mais moins les montagnes russes. J’espérais que Hank, Christopher ou Hugh aimaient les montagnes russes. J’avais envie d’y aller avec quelqu’un. Pas parce que j’ai peur. Je n’ai pas peur des montagnes russes. Mais parce que c’est plus cool d’y aller à plusieurs et de voir les autres avoir peur. Moi, ça me fait tout le temps rire, ça.

On était arrivé près des deux frères North et on se salua tous. J’avais traduit le salut d’Hank à Yoric pour que mon petit frère comprenne bien qu’on l’avait salué. L’acteur trouvait que je me débrouillais bien en langue des signes. Je souris.

-Oui ! J’ai vite appris. Je voulais que Yoric puisse comprendre ce que je dis. Un jour, il saura parler aussi la langue des signes et pourra répondre.

Parce qu’on m’avait expliqué que Yoric pourra peut-être jamais parler. Il entendait rien alors, il savait pas reproduire des sons qu’il n’entends pas. J’avais pris du temps à comprendre le comment du pourquoi de tout ça. Mais Yoric pourra comprendre la langue des signes et refaire les signes. Ça sera sa langue à lui.

Maman Tiff et Hank parlèrent un peu des costumes que la femme d’Hank faisait pour The Warriors. Maman trouvait que Bailey avait du talent. C’est vrai qu’on dirait vraiment des vrai costumes de guerriers. Hank disait qu’il aimerait que sa femme se lancer dans un défilé. Il semblait vraiment aimé ce qu’elle faisait.

On attendait plus que Hugh. Le seul que j’avais encore jamais rencontré. Enfin, je l’ai déjà vu dans des films parce que ma première Maman était vraiment très amoureuse de l’acteur. Mais en dehors de ça, je le connaissais pas. Maman Tiff trouvait que ma Maman avait beaucoup de goût. Je souris. C’est vrai. Elle pensait bien que Hugh sera super.

-J’espère !

Hank confirma que Hugh était super et qu’il m’aidera sûrement en tant qu’acteur.

-Cool !

Maman Tiff demanda alors s’il y avait des gens qui aimaient les montagnes russes pour aller dessus avec moi. Christopher déclara qu’il aimait bien ce qui m’arracha un grand sourire. Hank aimait bien aussi mais flippait à chaque fois ce qui me fit éclater de rire. Il n’aimait juste pas les attraction qui donne l’impression qu’on tombe dans le vide.

-Moi, je n’ai peur de rien ! Je peux aller sur tout ! J’adore tout ce qui fait peur et qui va vite !

Dans ma vie, moi, j’avais eu peu de fois peur. J’avais eu peur une fois, quand je m’étais retrouvé face à Ward dans le QG des New Soldados. Ou encore quand j’avais failli tomber d’un toit quand j’étais petit. Les montagnes russes, c’est rien à côté de ça.

Hugh finit par arriver et j’affichai un grand sourire. Il était un peu plus vieux que ce que j’avais vu dans les films mais je savais qu’ils dataient. Il s’excusa du retard mais Hank disait qu’on avait toute la journée.

-Et la nuit, aussi, j’espère !

Je voulais rester ici très longtemps !

Hugh me salua. Il disait que j’avais du talent. J’affichai un grand sourire.

-Salut ! Merci !

Il salua Maman Tiff avant de demander par quoi on allait commencer. Il disait avoir mis assez de gel pour que ses cheveux tiennent. Je pouffai de rire alors qu’Hank se réjouissait de voir si ça allait tenir.

-Ça tiendra jamais…

Rien ne tient dans les montagnes russes !

J’affichai un grand sourire avant qu’Hank ne dise que ça sera au plus jeune de décidé par quoi on commence.

-Comme Yoric ne sait pas parler, je pourrais décidé pour lui !

On entra dans le parc alors qu’Hank dit à Maman Tiff qu’il pourra s’occuper de Yoric si jamais elle voulait faire une attraction. Je ne portais pas trop attention à ça. J’avais les yeux qui brillait devant toutes les attractions qui se présentaient devant nous. J’en avais déjà fait pas mal les dernières fois que j’étais venus.

Et quand Hank demanda par quoi commencer, je du réfléchir longtemps parce qu’il y avait beaucoup de choix. Je claquai alors du doigt parce que j’avais une idée.

-Le stand de tir ! Il parait que Maman Tiff est très douée ! Je veux la voir tirer ! Je me demande si elle va me battre !

C’est d’un pas très motivé que je dirigeai tout le monde vers le stand de tir. J’esquissai un petit sourire.

-On fait un concours ? Celui qui fait le plus de points à gagner ? Maman Tiff, tu commences ? Celui qui gagne aura le droit de choisir la prochaine attraction !

J’aimais les concours. Moi, j’adorais gagner aussi !

Avec la condition de Yoric, nous avions appris le langage des signes et comme mon fils ne pouvait pas entendre le son de notre fois pour forger son vocabulaire, on nous avait bien expliqué qu’il était important de parler son langage devant lui pour qu’il puisse l’apprendre. Ainsi donc, Guillermo n’hésitait pas à ‘’traduire’’ ce que nous disions, à son frère. Le tenant dans mes bras, il m’était difficile de le faire mais dès que je le poserais dans son carrosse, je m’y appliquerais. À la maison, nous avions remarqué que nous le faisions maintenant sans y penser et même qu’il nous arrivait à Finan et moi d’utiliser le langage des signes dans notre chambre quand nous devions parler de quelque chose que nous ne voulions pas annoncer tout de suite à Guillermo. Parents futés, je vous jure !

Hank me parla de la cape que me confectionnait sa femme et j’avais très hâte de l’avoir. Bailey avait tant de talent ! Nos costumes de scènes étaient magnifiques, il y avait presque toujours un passage à ce sujet dans les articles à notre sujet.

- À mon humble avis, elle a le talent pour se lancer. En tous les cas, je serais l’une des premières à m’habiller chez elle si elle décidait de se lancer dans les prêts à porter pour femmes.

Je savais que Bailey préférait se concentrer sur sa ligne pour les tous petits, Yoric portaient d’ailleurs plusieurs de ses création mais le talent de la jeune créatrice était vaste. Il n’y avait qu’à voir ce qu’elle arrivait à faire pour nos costumes de scènes.

Guillermo avait hâte de rencontrer Hugh Crusher car il disait que sa maman en était amoureuse car elle aimait beaucoup ses films. Je caressais ses cheveux en souriant. Ça ne faisait aucun doute que sa maman avait beaucoup de goût ! Je me disais qu’il devait être gentil, en tous les cas, c’est ce qu’il dégageait comme personnalité à l’écran et Hank confirma un peu ma pensée puisqu’il avait eu la chance de tourner avec lui par le passé.

- C’est super Guillermo. Tu peux te fier à l’expérience d’Hank pour te faire une idée. Ça ne fait aucun doute que vous aurez beaucoup de plaisir à tourner ensemble.

Je demandais s’il y avait des amateurs de montagnes russes parmi nous. Guillermo était attiré par toutes les attractions et comme je n’étais vraiment pas une amatrice de ce genre de manège, j’espérais qu’un des trois hommes se dévouent pour la cause. Hank avoua bien aimer même s’il flippait chaque fois d’avance. Ça me fit sourire surtout quand Guillermo affirma que lui, il n’avait peur de rien.

- Tu es un jeune homme intrépide !!

Hugh nus rejoignit, notre petit groupe était donc complet. Il s’excusa pour son retard mais comme le lui fit remarquer Hank, nous avions toute la journée et Guillermo de relancer en ajoutant que nous avions même toute la nuit…

- Eu… Non malheureusement parce que le parc ferme avant la nuit mais t’en fait pas. Tu auras le temps de faire autant de manège que tu le voudras, assez même pour t’en lasser à la fin de la journée.

Je rigolais alors en nous imaginant clandestinement lancer les manège en pleine nuit pour le plaisir de Guillermo. Ça ferait une drôle de nouvelle à lire dans les journaux, tiens ! Ça ferait changement des drames et des larmes.

- Oui, c’est bien moi et le plaisir est partagé mais je t’en prie, on se tutoies !

J’avais assez des soirées protocolaires chez mes parents où parler en cul de poule était de mise. Ici, nous étions là pour nus amuser. Laissons les bonnes manières dans le placard pour une autre occasion.

Nous pouvions maintenant entrer dans le par cet Hank me proposa de veiller sur Yoric si à un moment, je désirais faire un tour de manège. J’acceptais volontiers sa proposition en souriant après avoir installé mon bébé dans son carrosse.

- C’est gentil ! J’aimerais bien faire un tour dans la grande roue quand nous y serons.

Mais Guillermo voulait plutôt que nous allions tout de suite au stand de tir parce que je m’étais vantée dans la voiture d’y être très bonne. Puis ce genre de stand était parfait pour que nous puissions tus y participer. Je pouvais placer la poussette de Yoric tout près de moi et l’avoir à l’œil tout en tirant sur mes cibles.

- [b]Vas pout le concours de tir ! D’autres partants ?  

Personne ne semblait véritablement fâché de mon retard. Pour Hank, on avait, de toute façon, toute la journée devant nous. Et le jeune Guillermo pensait bien qu’on avait même toute la nuit. Ça me fit rire un peu alors que sa mère calma un peu ses ardeurs disant que le parc sera fermé la nuit. Sincèrement, si le parc avait été ouvert la nuit, je n’aurais pas dit « non » à jouer les prolongations. J’avais l’habitude des journées et nuit qui n’en finissaient pas, de toute façon. Puis, je ne pense pas que j’aurais pu dire « non » au jeune Guillermo, de toute façon. C’était déjà dure pour moi de dire « non » à un adulte alors à un enfant. C’est une grande chance que j’ai n’ai pas d’enfants moi-même… Ils seraient pourris gâtés.

J’avais salué Guillermo et Tiffany. Cette dernière souhaitait qu’on se tutoie. Je souris.

-D’accord ! Va pour le tutoiement. C’est beaucoup plus simple.

La journée était, de toute façon, informelle. Alors autant laisser tomber les formalités du genre. Surtout que Tiffany n’avait pas l’air d’être le genre de femme à se prendre la tête. Ça se voyait à l’œil ce genre de chose.

J’avais affirmé avoir mis suffisament de gel que pour que ma coiffure tienne sur les montagnes russes. Hank avait bien remarqué que j’avais largement gominé mes cheveux. Le jeune Guillermo, lui, était certain que, malgré tout, ça ne survivra pas aux divers looping qu’on allait se prendre en pleine figure. Je rigolai un peu.

-C’est le meilleur gel qui existe.

Et le plus cher…

-J’espère bien que ça tiendra quand même un peu.

Hank laissa l’honneur au plus jeune du groupe de choisir la première attraction. Guillermo, malin comme pas deux, déclara que le bébé, nommé Yoric, ne savait pas parler alors il était de son devoir de choisir pour lui. Il ne perdait pas le Nord. Ça annonçait pas mal de fou rire sur le tournage à venir. Je n’avais pas vraiment l’habitude de tourner avec des enfants… Alors, cette journée au parc d’attraction était vraiment la bienvenue pour que je comprenne comment fonctionnait Guillermo dans la vie de tous les jours. C’était mon seul stress : ne pas savoir m’y prendre avec lui. C’était ça le défi du tournage, pour moi.

On entra dans le parc. Je marchai à côté de Christopher alors qu’Hank proposa à Tiffany de surveiller son bébé quand elle voudra faire une attraction. Elle accepta car elle voulait, visiblement, faire un tour de grand roue.

-Je viendra avec toi. J’ai envie de faire un tour dans la grand roue aussi. Ça fait une éternité que je ne suis plus venu dans ce parc.

Une fois à l’intérieur, Hank laissa à Guillermo le choix. J’espérais qu’il suive l’idée de Tiffany d’aller sur la grand roue mais le jeune homme préférait le tir car sa mère était très fort à ce petit jeu. Le gamin proposait même un concours. Celui qui gagnera aura le droit de choisir la prochaine attraction. Ça semblait être un défi plutôt honnête bien que je doutais sincèrement que je pourrais l’emporter. Tiffany semblait partante.

-Va pour le concours !

Tu ne sais pas dire « non », de toute façon, Crusher.

-Mais je préviens… Je n’ai jamais tiré au stand de tir. J’ai déjà tiré sur un plateau de tournage mais ce n’est définitivement pas la même chose.

Parce que sur un plateau de tournage, on est pas vraiment obligé de visé. Juste de faire semblant de visé ce qui n’est absolument pas la même chose.

On se déplaça vers le stand quand tout le monde annonça être d’accord. Le forain me donna un fusil. Je visai tant bien que mal mais loupai complètement la cible. Je fis une petite moue et de ma voix à la fois douce et dépitée, je lançai :

-Raté… C’est plus difficile que ça en a l’air…

Je retentai le coup mais je ratai un peu plus de la moitié des points ce qui faisait que mon score n’était pas exceptionnel. Je me tournai vers les autres.

-Je ne me reconvertirais jamais en tueur à gage ou en flic… Essaye de faire mieux, Hank mais ça sera pas difficile…

Il y avait moyen de faire pire… Mais il y avait aussi moyen de faire beaucoup mieux et m’était d’avis que si le jeune Guillermo avait dit que sa mère était douée c’était sûrement que c’est le cas.

Guillermo m’impressionnait vraiment avec son langage des signes ! Il semblait le faire d’une façon déjà très fluide ! Il disait avoir vite appris et que son frère, un jour, pourrait lui répondre. Je lui souris, ravi de le voir si protecteur et aimant envers son petit frère. C’était un peu le caractère que devait avoir le jeune Danielo, dans Boundaries… Un jeune homme très protecteur même envers sa famille, au point de ne pas exprimer ses peurs à ses propres parents. L’un deux, le père du petit Danielo, ne serait autre que Hugh Crusher.

Hugh Crusher qui arriva peu après que Tiffany ait encensé Bailey en disant que si mon épouse se lançait dans le prêt-à-porter pour femme, elle porterait certainement ces vêtements. J’étais super content de voir que Bailey avait son petit succès.

Bref, Hugh arrivé, avec ses cheveux brillants de gel, ce qui me fit rire gentiment (Hugh avait toujours été coquet), les présentations furent vite faites et en toute simplicité. Il avait l’air en forme ! Apparemment, sa mauvaise passe était derrière lui et à nous de faire en sorte qu’il n’y retombe pas.

Pour moi, le tournage à venir serait salvateur pour Hugh et, je l’espérais, le réconcilierait avec l’acting et tout ce que ça impliquait.

Guillermo était sûr que la coiffure de Hugh ne tiendrait pas et j’étais asse de l’avis de l’enfant. Mais Hugh espérait que ça tiendrait quand même.

-Rooh ne t’en fait pas, t’es le plus beau !

On entra dans le par cet je proposai, au cas où, de garder Yoric si Tiffany voulais faire un tour de manège. La grande roue l’attirait.

-Ok, va pour la grande roue ! De toute façon, j’ai le vertige.

Ce qui était vrai… pas spécialement quand j’étais dans les montagnes russes, mais dans des trucs comme la grande roue, c’était le cas. Hugh souhaitait, lui, accompagner Tiffany pendant que je resterais sur le plancher des vaches.

Guillermo, qui était un petit gars qui ne perdait pas le Nord alors que moi, je n’avais même pas pensé que Yoric était effectivement le plus jeune, choisit d’aller au stand de tir. Il disait que sa mère tirait bien. Hugh, lui, n’avait jamais tiré que pour de faux, en tournage.

-Comme moi ! Hein, Stopher ! Quand on était petits, à l’âge où les pères apprennent à leurs fils à tirer sur des canettes, nous, on préférait jouer avec des caméras…

Mon père étant, à l’époque, caméraman dans les studios d’Hollywood, ça faisait sens.

Bref, le stand de tir ! Hugh fut le premier à tirer mais ne fit un score que mitigé…

-C’est quand même déjà pas mal.

Il me passa le fusil que je chargeai avec des petits plombs puis, je me mis en position.

Je ne fis pas mieux que Hugh, ratant la moitié des cibles en grommelant à chaque fois.

-Raaah c’est pas vrai !

Je fis la moue avant de marmonner.

-A toi, Guillermo…

Je lui tendis le fusil et l’observai faire… Si le gamin faisait mieux, ça allait être râlant !

Hank semblait certain que j’allais bien aimer Hugh et Maman Tiff pensait bien que je pouvais me fier à Hank. J’espérais qu’il était assez cool que pour aller sur les montagnes russes. Hank et Christopher comptaient y aller même si Hank semblait avoir peur de certaines attractions. Moi, j’avais peur de rien et Maman Tiff me trouvait intrépide.

-Je suis Guille l’Intrépide !

Quand Hugh finit par arriver, je me disais qu’il avait, en effet, l’air plutôt cool. Il s’était excusé de son retard mais on avait tout le temps. Je comptais rester ici toute la journée et tout la nuit ! Sauf que Maman Tiff disait que le parc sera fermé la nuit. Je fis la moue. C’était bien dommage… C’est le moment où on peut voir toutes les lumières, pourtant.

-Oh… Dommage… Mais on pourra rester jusqu’à-ce que ça ferme ! On va s’amuser !

On allait faire plein d’attraction et manger plein de trucs bons ! Comme de la barbe à papa ! Je voulais de la barbe à papa ! La bleue pour avoir la langue bleue ! Je voulais manger ça ! Oh et des churros aussi ! Les churros c’est trooooooooop bon !

Maman Tiff et Hugh firent connaissance avant que Hugh ne parle du gel qu’il avait mis dans ses cheveux. Je doutais que ça suffise pour ne pas être décoiffé. Tout le monde finit décoiffé dans les attraction. Mais Hugh croyait en son gel, apparemment. Quant à Hank, il déclara que Hugh était le plus beau. Ma Maman qui est au Ciel aurait dit la même chose… Je pouffai de rire.

-Mais il sera quand même décoiffé !

Moi, j’en étais sûr !

On entra dans le parc et Maman Tiff déclara qu’elle irait bien sur la grande roue pendant qu’Hank s’occupera de Yoric parce qu’il avait le vertige. Hugh semblait vouloir aussi aller sur la grande roue.

-Moi, j’aime pas trop la grande roue. Ça va haut mais c’est trop lent.

J’avais décidé qu’on commencerait pas le tir pour voir comment Maman Tiff allait se débrouiller. Je savais qu’elle était pleine de surprise, ma Maman Tiff. J’étais sûr qu’elle pouvait botter des culs au tir. Mais j’étais doué aussi. J’étais doué au lance pierre et viser, ça restait viser.

Tout le monde semblait partant pour le concours que je proposais. J’étais trop content ! C’est Hugh qui s’y colla en premier en disant qu’il avait déjà tiré mais pour de faux, lors de tournages. Du coup, il pensait pas être trop doué.

-Pas grave ! Plus de chance pour moi de gagner !

Bah oui, je perdais pas le Nord. Je voulais gagner !

Hank disait que, lui, quand il était petit, il jouait plus souvent avec les caméras qu’avec les pistolet. Moi, mon père n’avait jamais été tirer sur des canettes avec moi pour la simple et bonne raison que je ne l’avais jamais connu… Il était mort en prison avant que je ne naisse… Je me suis toujours demander comment était mon père et ce que venais de dire Hank m’avait ramené à penser à lui.

-Oh, la chance ! Moi j’aurais voulu pouvoir jouer avec des caméras ou aller tirer avec mon père sur des cannettes… Mais mon père était déjà mort quand je suis né…

J’avais bien eu Ward un moment. C’est lui qui m’avait appris à faire du lance-pierre. Je souris à cette pensée.

-Moi, je sais bien faire du lance-pierre. C’est ça que je faisais avec mon ex-beau-père.

Hugh commença, donc, notre petit concours. Il rate son premier tir déclarant que c’était difficile. Finalement, il réussit quand même à toucher quelque fois la cible. Je pouffai de rire quand il disait qu’il ne se reconvertira jamais en flic ou en tueur à gage.

-Boh, reste acteur. Moi, je pense que ça paye mille fois mieux !

Tueur à gage ça payait plus que flic mais les deux payaient moins que d’être célèbre et de faire des films ! Je l’espérais en tout cas.

Ce fut, ensuite, au tour d’Hank mais il ne fit pas mieux que Hugh. Je ricanai alors qu’Hank me passa le fusil.

-Vous êtes pas doués ! Je vais vous montrer !

Je me concentrai et me mis à tirer et tirer encore sans jamais raté la cible. Ça étonna même le forain !

-Waw ! Il est doué le petit !

J’étais tout content et je me tournai vers tout le monde.

-Grandir dans l’Eastisde, ça aide pour être le meilleur du monde au tir ! Je sens que je vais choisir la prochaine attraction.

J’étais tout heureux et je tendis le fusil à Christopher qui semblait vouloir essayer de faire aussi bien. Il tira et fit un score un peu inférieur au mien mais beaucoup mieux que Hugh et Hank. Je rigolai et Christopher fixa Hank.

-J’ai fait mieux que toi, Hank !

Il semblait assez fier et rigola avant de tendre le fusil à Maman Tiff. Je souris.

-Vas-y, Maman Tiff ! Fait aussi bien que moi ! On est les meilleurs toi et moi !

Le dernier mais non le moindre, Hugh Crusher fit ton arrivée. Notre journée allait pouvoir commencer pour le plus grand plaisir de Guillermo qui ne tenait plus en place. Je pouvais le comprendre, le parc d’attraction débordait de manèges tous plus invitant les uns que les autres.

Tout de suite en entrant sur le site, Hank me proposa de veiller sur Yoric si je voulais faire un manège. J’acceptais sa proposition, la trouvant très gentille. Je ne pouvais décemment pas passer une journée au parc d’attraction sans faire un tour dans la grande roue, une envie partager avec Hugh alors qu’Hank n’était pas tenté plus que ça et que Guillermo disait que c’était trop lent.

- Super alors nous irons ensemble, Hugh.

Mais avant, Guillermo proposa de commencer par un concours au stand de tir. Ce serait une belle façon de briser la glace et j’étais partante. Hugh prévenu cependant qu’il doutait être un bon tireur et qu’il ne l’avait fait que sur des plateaux de tournages et cela rappel à Hank et Christopher qu’eux aussi, préféraient jouer avec des caméras plutôt que de tirer sur des cannettes.

On se dirigea donc au stand de tir et Hugh fut le premier à tenter sa chance. Ça se voyait qu’il n’était pas tant à l’aise et qu’il ne savait pas trop comment se placer pour bien viser. Ce n’était vraiment pas grave, nous étions ici pour nous amuser, après tout ! Il toucha quelques cibles mais déjà, nous savions qu’il ne serait pas à la tête du classement.

- Tu as touché des cibles c’est tout ce qui compte et puis tout le monde sait que les forains trafiques les jeux pour les rendre plus difficile !

N’était-ce pas vrai ?

En tous les cas, cela me valu un regard du forain qui tenait ce stand.

Hank fut le second à prendre le fusil en main et, allez savoir pourquoi, j’aurais cru qu’il l’aurait facile. Il ne fit pas mieux qu’Hugh, râlant même un petit peu. Ces hommes ne sont et ne seront toujours que de grands enfants, que voulez-vous ! Guillermo les tacla un peu au passage en disant qu’il allait leur montrer et ça me fit sourire.

- Ne te mets pas la pression, Guigui ! Ce n’est qu’un jeu après tout.

Je gaspillais ma salive parce que mon fils ne rata aucun des cibles. Il visait avec une facilité et une agilité déconcertante. J’en ouvris grand les yeux et, si nous avions été dans un western spaghetti, il aurait probablement fait danser son flingue autour de son doigt quelques tour avant d’en souffler la fumée qui aurait dansé hors du canon.

- Bon alors Christopher, Guillermo nous a placé la barre très haute !

Pendant que le frère d’Hank prenait à son tour le faux révolver en main, je secouais doucement le carrosse de Yoric dans lequel il s’était endormi. Je devais bien avouer que sa condition avait ça de positif. Il avait de la facilité à s’endormir n’importe où alors que je voyais souvent des parents désemparés devant la crise de leur chérubin refusant de s’endormir.

Christopher, le frère d’Hank fit un score un tout petit peu inférieur à Guillermo et ça le rendit fier de pouvoir taquiner son frère avec ça. Ce fut ensuite à moi de prendre place.

- Bon alors c’est mon tour? Voyons voir comment je m’en sors.

Je pris les plombs à ma disposition et je chargeais l’arme avant de m’installer. Les cibles bougeaient vite mais je parvenue tout de même à toute les atteindre à l’exception de la dernière. Je me retournais en souriant, fière de ma performance.

- Et voilà le travail ! Guillermo est le vainqueur ! Bravo mon grand !

J’ébourifflais ses cheveux alors que le forain lui montrait dans quelle section de son stand, il pouvait choisir la peluche qu’il désirait non sans lui expliquer qu’il pouvait la remettre en jeu pour en gagner une plus grosse.

Je rigolai, un peu gêné, à l’affirmation d’Hank comme quoi j’étais le plus beau. C’était toujours agréable d’entendre ce genre de chose, je ne peux pas le nier. Surtout quand on voit le temps que je passe, en général, pour me préparer à sortir.

-Merci.

Guillermo lui, semblait absolument convaincu que ma coiffure ne survivra pas. Nous verrons ça à l’autopsie.

Tiffany avait envie d’aller sur la grand roue. Ce n’était ni le truc d’Hank, qui avait le vertige, ni de Guillermo, qui trouvait ça trop lent. Moi, par contre, j’avais bien envie d’y faire un tour, ce que je ferais avec Tiffany. Je lui souris en hochant de la tête.

Notre premier arrêt fut, donc, le stand de tir. Je voulais bien participer au concours mais je doutais être suffisamment bon. J’avais déjà tiré lors de tournage mais sans réellement viser. Hank confirma que, étant jeune, lui préférait jouer avec les caméras de son père plutôt que d’apprendre à tirer comme c’était la mode chez certains. Je reconnaissais bien la famille d’artiste des North. Ils bossaient dans le cinéma depuis trois générations. Guillermo était un peu envieux du passé d’Hank. Lui n’avait pas pu jouer avec des caméras, ni tirer sur des canettes avec son père car ce dernier était mort avant même que le petit ne vienne au monde. Je pris un air triste. Je savais qu’en tant qu’enfant adopté, Guillermo ne devait pas avoir eu la vie facile.

-Je suis désolé pour ton père. Mais je suis sûr qu’avec un Maman comme Tiffany tu as l’occasion de faire, maintenant, beaucoup de choses très fun.

Je n’en doutais pas. Tiffany avait l’air du genre à savoir amuser un enfant de 12 ans. Il faut dire que Tiffany, elle-même, semblait encore très jeune.

Guillermo déclara qu’il était, par contre, un as du lance-pierre. Je rigolai.

-Alors tu vas être un concurrent difficile à battre !

Je commençai, donc, le petit concours mais je ne réussis pas à faire un score très glorieux. Je déclarai que ce n’est pas demain la veille que je serais flic ou tueur à gage. Le petit me donna alors le bon conseil de rester acteur car ça payait mieux. Je rigolai.

-Tu n’as pas tort.

Hank, lui, m’avait rassuré sur mon score alors que Tiffany, elle, disait que tous ces jeux étaient, de toute façon, un peu trafiqué. Ça ne sembla pas forcément plaire au forain qui fixa la jeune femme d’une façon très peu amicale. Mes lèvres se pincèrent pour que j’évite de rire mais je finis par pouffer un peu de rire.

-Peut-être bien.

Je me tournai vers le forain.

-Même si vous avez l’air très honnête, Monsieur…

Loin de moi l’idée d’attirer ses foudres.

Ce fut, ensuite, à Hank de tenter de faire mieux que moi. Mais il ne fit pas mieux. Juste le même score. Guillermo nous charia tous les deux et ce fut à lui de montrer ses talents de tireur. Sa mère lui conseilla de ne pas se mettre la pression. Je souris regardant le petit avant de m’étonner quand il ne rata absolument aucune cible.

-Wow ! Il est doué !

Et il était fier. Il affirmait que c’était le fait d’avoir grandi dans l’Eastside qui lui avait permis d’être aussi bon… J’avais passé beaucoup d’années dans l’Eastside et je ne sais absolument pas tirer comme ça. Le petit a du talent pour viser.

-J’ai grandi dans l’Eastside aussi… Je ne sais pas faire ça…

Restait, Christopher et Tiffany. Cette dernière disait que Guillermo avait mis la barre haute et c’était le moins qu’on pouvait dire. Toutefois, Christopher s’en tira plutôt bien et il ne tarda pas à charrier son frère me faisant rire.

Tiffany enchaina et elle fit un score tout aussi bon que Christopher. Elle avait un certain style pour tirer. C’était assez impressionnant.

-Bravo, Tiffany ! Très beau score.

Mais Guillermo fut le grand vainqueur. Il put choisir une peluche ce qu’il fit. Il prit un gros nounours vert qu’il offrit à son frère. Il y avait quelque chose de très protecteur dans le geste de Guillermo envers le petit Yoric. Ce n’était pas étonnant, quand je voyais ça, qu’Hank et Christopher l’avait choisi pour le rôle.

Guillermo avait, donc, le droit de choisir la prochaine attraction. Il opta pour les montagnes russes, évidemment. Je rigolai.

-On va pouvoir tester mon gel !

Les choses, entre nous, se mirent très vite en place, chacun y allant de ses goûts en matière d’attraction. Nous savions déjà que Hugh et Tiffany se feraient un tour de grande roue et que nous irions probablement tous dans les montagnes russes.

La stratégie de Christopher payait déjà, car je ne sentais aucune tension entre Guillermo, Hugh et moi… Et Tiffany était en plus là pour y aller de ses traits d’humour et autres encouragements. Tout ça allait finalement viser à mieux nous connaître entre nous, et c’était vraiment bien. Moi, en tout cas, j’avais besoin de ça, pour ne pas être inquiet sur un tournage. Et Christopher le savait.

Je vis Hugh rougir légèrement quand j’affirmai qu’il était le plus beau. Je le soupçonnais, depuis longtemps, d’avoir un faible pour les hommes, sans en être sûr. Mais que ce soit vrai ou non ne me dérangeait nullement. En tant qu’acteur, je fréquentais beaucoup d’homosexuels, homme ou femme, et je n’avais jamais vu où était le problème de certains avec ça.

Sous la supervision de Guillermo, on se dirigea tous vers le stand de tir. Hugh n’était pas sûr d’être à la hauteur et moi non plus. Guillermo y voyait autant de chances pour lui de gagner, ce qui me fit rire. Même si ce qu’il raconta sur son père qui était mort était encore une fois très triste et ne manqua pas de toucher Hugh qui était du genre très sensible.

Je souris au garçon.

-Hugh a raison. Tu peux faire plein de choses avec Finan et Tiff… Il parait que tu es même allé passer Noël en Irlande ! Si c’est pas cool ça ?

Je rigolai un peu moins quand, après le score mitigé de Hugh, je fis exactement la même chose.

-Tiffany a raison, c’est truqué !

Le forain, qui avait déjà regardé Tiffany de travers, me fusilla clairement du regard. Mais Hugh calma le jeu. Bah, on était sûrement pas les seuls à faire la réflexion… C’était une légende urbaine bien connue.

Malgré ça, Christopher fit un beau score et Guillermo fit carrément le maximum, me laissant bouche bée. Tiffany, elle, fit le même score que Christopher.

-Et bien… Bien joué, les gars…

Je serrai la main de Hugh.

-La poignée de main des perdants ! Ensemble dans l’adversité !

Guillermo choisit un nounours vert qu’il offrit directement à son frère. Je me tournai vers Christopher dont les yeux brillaient de satisfaction. Il savait qu’il l’avait, son Danielo. Il savait qu’il avait eu du flair.

Guillermo pouvait donc choisir la prochaine attraction et il choisit des montagnes russes énormes !

Je levai la tête pour regarder le sommet de la plus grande descente.

-Oh Seigneur… Je suis trop vieux pour ces conneries.

Je rigolai puis avisai Tiffany qui allait être, avec son bébé, condamnée à rester sur le plancher des vaches. Le beau, le solide, le sécurisant planché des vaches.

-Bon ben… Je suis désolé que tu doives rester ici.

Et je l’enviais un peu, même si je savais qu’au final, j’allais aimer ça. Christopher proposa de rester avec Tiffany, comme ça, elle n’allait pas s’ennuyer toute seule.

-Testons donc ton gel, Hugh.

On se mit dans la file et je demandai à Guillermo.

-Alors ? Qu’est-ce que tu penses de Hugh ? Tu penses qu’il ferait un bon père dans le film ?

Ils ne se connaissaient pas encore bien, mais d’un point de vue au moins physique, il pouvait se prononcer.

Hank et Christopher avaient eu la chance de faire des trucs avec leur père. Moi, je n’avais pas connu mon père qui est mort en prison avant ma naissance. Hugh semblait désolé pour moi mais il disait qu’avec Maman Tiff, j’avais l’occasion de faire plein de choses ! Ouais ! Maman Tiff est la meilleure. Elle sait s’amuser ! Bien plus que Finan, en fait. Je souris quand Hank parla de l’Irlande.

-Ouais ! C’était trop bien ! J’ai hâte d’y retourner. C’est ma deuxième maison, maintenant. J’avais jamais vraiment voyagé avec d’être adopté.

Hugh avait commencé le concours en premier mais n’avait pas été très bon. Maman Tiff disait que c’était parce que le jeu était truqué ce que confirma Hank. Je pouffai de rire devant la tête du forain qui aimait pas trop qu’on dise qu’il était un tricheur. Hugh, lui, disait que l’homme avait l’air honnête comme s’il avait peur que le vieux forain ne le fusille.

Hank ne fut pas plus doué que Hugh. Et quand ce fut mon tour, je me concentrais fort même si Maman Tiff me disait de ne pas me mettre la pression. Pour moi, gagner était important ! C’était déjà le cas quand on jouait à des jeux chez les Pequeñas Manos mais, aussi, à l’école. Je voulais toujours gagné.

Et je fus fier de ne rater aucune cible ! Tout le monde me trouvait doué et j’affichai un grand sourire clamant que grandir dans l’Eastisde avait aidé. Hugh disait qu’il avait grandi, lui aussi, dans l’Eastside mais qu’il savait quand même pas tirer comme ça. Je le fixai.

-C’est parce que tu as grandi dans la bonne partie de l’Eastside, alors.

Oui. Même dans l’Eastside il y a des quartiers plus dangereux que d’autres. Et je connais tout par cœur.  

Il restait Maman Tiff et Christopher pour faire aussi bien que moi. Maman Tiff disait que j’avais placé la barre haute ce qui me rendit encore plus fier. Christopher fit un peu moins que moi tout comme Maman Tiff.

-Bravo, Maman Tiff ! Tu es trop forte !!!

J’étais content qu’elle ait fait un bon score. Mais j’étais encore plus content d’avoir gagné. Je rigolai quand Maman Tiff m’ébouriffa les cheveux. Je pouvais choisir ma récompense et je choisi un beau nounours vert que je mis dans la poussette de Yoric.

-Tiens. C’est pour toi, Yoric.

Il dormait alors je ne traduis pas. Quand il se réveillera, il sera content d’avoir une nouvelle peluche. Moi, j’étais trop grand pour ça. Ça m’intéressait pas. Mais Yoric, ça lui fera très plaisir. Je le sais.

Ce fut, donc, à moi de choisir la prochaine attraction.

-On va sur les montagnes russes, maintenant !

J’avais hâte et je pouffais un peu de rire quand Hank disait être trop vieux en voyant l’attraction qui se dressait devant nous. Ça allait secouer !

-Tu vas voir, Hank ! Ça va être fuuuuuuuun !

Maman Tiff allait devoir rester ici avec Yoric. De toute façon, elle m’avait dit, dans la voiture, qu’elle aimait pas trop ce genre d’attraction. Christopher disait qu’il allait rester avec elle pour lui tenir compagnie.

-D’accord. Et Maman Tiff choisira la prochaine attraction, comme ça. A toute suite, Maman !

Hank déclara alors qu’on allait voir si le gel de Hugh allait tenir. Je ricanai.

-Ça tiendra pas.

Aucune chance !

On avança jusqu’à la file. C’est là qu’Hank me demanda ce que je pensais de Hugh. Je souris en regardant Hugh qui allait pouvait entendre ce que je pensais de lui.

-Je pense que oui. Il ressemble un peu à mon vrai père. Je veux dire, ils ont un peu la même tête. Donc, Hugh pourrait être mon père. Puis, c’est un bon acteur. Même si je l’ai jamais vu jouer un père.

Il n’avait jamais joué ça. Moi, je l’avais surtout aimé dans Starship, en fait. Mais il fait un cyborg dans Starship.

Hugh semblait content de ce que j’avais dit et confirma qu’il n’avait jamais jouer de père mais qu’il fera de son mieux pour être à la hauteur.

On grimpa, ensuite, dans l’attraction. Je me mis à côté d’Hank et Hugh était juste derrière nous. Je pris alors un air très sérieux quand l’attraction arriva en haut de la première énorme montée. Je fixai Hank.

-Je crois qu’on va mourir, Hank.

C’était pour rire bien sûr mais j’avais quand même pris un air sérieux. Puis, ce fut la grande descente et je me mis à rire fort. Je lançai des « youhou » à chaque gros virage avant que tout ne s’arrête et qu’on puisse sortir de l’attraction.

-C’était gééééééééénial !!!

C’est ce que je lançai avant que je ne remarque que la coiffure de Hugh n’avait pas du tout tenu. J’éclatai de rire en le montrant du doigt.

-Ta coiffure est foutue ! Il faut changer de marque de gel ! C’est trop drôle !

Il n’en semblait pas ravi, lui… Mais moi, ça me faisait rire.

On revint vers Maman Tiff.

-Maman, c’était trooooooop excellent ! Hugh est décoiffé ! Je lui avais dit que ça tiendrait pas !

Nous venions à peine de tous être réunis et, déjà, la journée s’annonçait prometteuse. On se décida d’être l’entrée dans le parc, que nous commencerions par un concours de tir, question de mettre un peu de piquant. J’aimais beaucoup ce genre de kiosques qui, en soirée, étaient illuminés. En s’y rendant, Guillermo alimentait la conversation en parlant de ses expériences au lance-pierre et ça ramena des souvenir pour tout le monde. Guillermo n’avait pas connu ce qu’on pouvait qualifier de bon départ dans la vie mais je croyais que Finan et moi, maintenant, lui donnions tout ce dont il avait besoin pour marcher droit. Il me fit sourire quand Hank lui parla de l’Irlande et que mon fils confirma que c’était là, sa deuxième maison.

- Alors tu seras heureux d’apprendre que nous y retournons dès l’année scolaire terminée, pour un mois.

Nous avions adopté l’Irlande et je me plaisais à croire qu’elle nous avait adoptée, elle aussi.

Hugh fut le premier à tenter sa chance mais elle ne lui souriait pas tant, tout comme pour Hank. Ils finirent tous les deux en bas du classement mais puisque cette compétition était amicale, il n’y avait pas de raison de ronchonner. Christopher North se lança ensuite dans la course et obtenu un très beau score, mais ce fut Guillermo qui arriva en première place avec une partie parfaite, de quoi lui permettre de choisir la peluche qu’il voulait.

- C’est très gentil ça, mon grand !

Guillermo avait choisi une peluche verte et il venait de l’offrir à son petit frère. Il avait un cœur grand comme ça, mon fiston et chaque fois, il faisait chavirer le mien avec sa générosité sans borne.

Les montagnes russes furent notre second arrêt. Je les regardais depuis le sol et je me disais que j’allais être très bien ici, à les attendre. J’avais surtout hâte de voir si la coiffure gélifiée d’Hugh allait tenir bon ! Hank se disait désolé que je doive rester sur le plancher des vaches et ça me fit rigoler.

- Je ne sais pas pourquoi mais quelque chose dans ce que tu viens de me dire me laisse croire que tu ne te ferais pas tordre un bras pour rester ici avec moi !

Le wagon passa au-dessus de nos têtes avec, à son bord, des gens hurlant à plein poumon. Ils avaient soit beaucoup de plaisir, soit ils étaient sur le point de péter du cœur ! Nous verrions le résultat quand ils sortiraient du furieux manège.

Guillermo était pressé de se rendre à l’entrée du manège mais je le rattrapais juste à temps pour l’embrasser et lui souhaiter une belle balade. Je regardais ensuite le quatuor marché d’un pas assuré vers la file d’attente, s’y engouffré puis après une courte attente, grimper à bord. Je ne voyais pas très bien d’ici qui était assit avec qui mais quand je vu le wagon commencé à lentement avancer la première pente, celle au bout de quoi, ils seraient projetés pour une descente de l’enfer, mon cœur se serra. Je n’y pouvais rien, je m’en ferais toujours pour ma progéniture même en sachant très bien qu’elle s’amusait.

Puis ce fut le coup d’envoie et le wagon dévala à vive allure la première pente avant se foncé sur les rails et d’attaquer un premier looping impressionnant. J’étais mortifiée de voir la voiturette foncé à fond et attaquer les tournant comme une furie mais, à voir la tête de Guillermo quand il sortit de là, je compris que ça en valait la peine !  Il confirma que c’était vraiment amusant avant de me dire ce que tout le monde pouvait constater : le gel d’Hugh n’avait pas fait le poids devant le monstre sur rails !

- Le look hérisson revient en force cette année !

Et comme le deal était qu’ensuite, c’était à moi de choisir la prochaine attraction, je décidais que c’était le moment pour la grande roue ! Ainsi donc, je laissais à Hank le soin de pousser le carrosse de Yoric et je m’installais dans la file pour la grande roue avec Hugh qui avait mentionné plus tôt vouloir faire le manège avec moi.

La grande roue n’avait rien de bien effrayant, ce n’était pas le manège à prioriser pour avoir une bonne dose d’adrénaline mais moi j’adorais la vue sur l’océan d’un côté et la ville de l’autre. Nous étions en journée et c’était magnifique, la nuit c’était féérique. Évidement, comme à chaque tour, notre siège est immobilisé un moment au sommet ce qui donne en général l’occasion de pouvoir se prendre un bon coup de vent, encore un truc pour mettre à l’épreuve le gel de Hugh.

- Je ne me lasserai jamais d’une telle vue sur l’océan. C’est magnifique de voir son immensité. Tu trouves ça beau, Hugh ?

Quand notre siège redescendait, et avant de remonter, je faisais des ‘’coucou’’ à Guillermo en rigolant. On eu droit à une bonne douzaine de tour avant que tranquillement, le manège ne ralentisse pour laisser débarquer chacun son tour, les passagers.

Si le début de vie de Guillermo semblait avoir été un chemin de croix, désormais, il semblait vraiment choyé par ses parents adoptifs. Il avait, notamment, eu l’occasion d’aller jusqu’en Irlande. Le petit semblait adoré cet endroit qu’il considérait comme sa deuxième maison. Je souris en le voyant si enthousiaste alors que Tiffany déclara que la famille Quinn aura l’occasion d’y retourné pour un mois entier dans quelques mois.

-Tu en as de la chance ! L’Irlande est un très beau pays.

J’avais avais déjà été pour une tournée de promotion mais c’était il y a des années… Je n’en avais que de vague souvenir mais je me rappelle que j’avais apprécié chaque pays dans lesquels j’avais mis les pieds pendant cette période.

Finalement, le concours de tir au lieu et je fis un bien piètre score tout comme Hank. Si lui et Tiff pensaient bien que tout ça était truqué, moi, j’étais simplement convaincu que j’étais loin d’être doué à ça. Contrairement à Guillermo qui, lui ne rata pas une cible. S’il prétendait que c’était parce qu’il venait de l’Eastside, je ne fus pas tellement d’accord parce que j’avais, en partie, grandi là aussi. Mais Guillermo rétorqua que j’avais certainement grandi dans les « beaux quartiers » de l’Eastside. Tout ça me fit rire un peu.

-On peut dire que tu sais comment avoir le dernier mot.

Tiffany et Christopher firent, eux aussi, un très bon score. Les deux grands perdant, c’était moi et Hank et je serrai la main de mon partenaire de casting quand il déclara qu’on était ensemble dans l’adversité.

-Et dans la nullité, on dirait, aussi.

Je rigolai un peu à cette réflexion alors que Guillermo choisi son prix qu’il offrit directement à son petit frère. Je trouvais l’image très touchante. Il semblait vraiment avoir la sensibilité qu’il fallait pour le personnage qu’il devra incarner. En tout cas, Tiffany devait être fière d’avoir adopté un petit garçon pareil.

Notre prochaine destination était les montagnes russes mais, en voyant les gens se faire secouer dans tous les sens, Hank ne semblait pas très rassuré. Et s’il s’excusa à Tiffany parce qu’elle devra rester auprès de son petit dernier, elle se disait qu’Hank n’aurait pas craché sur le fait de pouvoir, lui aussi, rester sur le plancher des vaches. Je rigolai un peu et tentai de rassurer Hank.

-Mais non, tu n’es pas trop vieux. Tu vas voir, tout ira bien.

Et j’avais confiance en mon gel qu’on allait pouvoir aller tester. Je souris à Hank en hochant de la tête alors que Guillermo, lui était persuadé que ça ne tiendra pas. Moi, j’étais convaincu du contraire.

Christopher resta avec Tiffany et nous allâmes dans la file où Hank demanda au petit ce qu’il pensait de moi et si je ferais un bon père pour le film. Le garçon ne me connaissait pas encore très bien mais, physiquement, il était plutôt satisfait parce que, visiblement, je ressemblais à son défunt père.

-Je n’ai jamais joué de père, effectivement. Mon dernière film date. J’étais trop jeune et je n’avais pas vraiment le physique pour jouer ce genre de rôle… Mais je promets d’être à la hauteur. Je fais mes devoirs pour essayer de me mettre dans la peau du père de Danielo. Ce genre de journée aide à ça.

Je ne prenais jamais aucun rôle à la légère. Un rôle ça se construisait sur le plateau de tournage mais, aussi, en dehors. Il faut arriver à se mettre dans la peau du personnage.

-Et je pense qu’Hank et Christopher t’ont bien choisi.

De ça, j’en étais convaincu !

On grimpa alors dans l’attraction. Je me mis derrière Hank et le petit qui ne tarda pas à tenter d’effrayer Hank. Je rigolai un peu mais quand on entama la première descente, je me mis à crier comme bien d’autres personnes dans l’attraction. Ça secouai bien plus que je ne l’aurais imaginer ! Ça faisait vraiment longtemps que je n’avais plus été sur ce genre de truc. Si bien que quand tout s’immobilisa, je ne pus m’empêcher de passer une main dans les cheveux pour constater les dégâts… C’était vingt minute foutue en l’air ça ! Bien joué, Hugh ! Ça t’apprendra à faire confiance aux bonnes marques !

Tout ça faisait bien rire Guillermo. Je fis la moue.

-Non… Ce n’est pas drôle… J’ai passé plus de vingt minute à faire cette coiffure…

Alors qu’on rejoignit Tiffany et Christopher, je tentai de remettre mes cheveux en place alors que Guillermo déclara à sa mère qu’il m’avait bien prévenu que ça ne tiendrait pas. Je fis la moue quand elle parla du look hérisson.

-S’ils étaient plus court ça l’aurait fait. Mais là…

Là, ça n’allait pas du tout ! Et ça fit rire Christopher. Lui, trouvait toujours que j’exagérais avec ça. Mais lui, je savais qu’il se fichait complètement de sa coiffure…

C’était, maintenant, au tour de Tiffany de choisir l’attraction et c’est tout naturellement qu’elle opta pour la grand roue. Hank avait le vertige et Christopher préférait rester avec Guillermo alors c’est Tiffany et moi qui allâmes sur l’attraction. Je souris regardant le paysage à mesure qu’on montait et qu’on descendait. D’ici, on avait une magnifique vue sur l’océan. Tiffany adorait ce spectacle.

-Je trouve ça magnifique. Los Angeles est une très belle ville… On prend rarement le temps de l’observer. Pourtant, il y a pas mal d’endroit, comme cette grande roue, où on peut l’observer.

Je souris en passant une main dans mes cheveux avant de regarder Tiffany.

-Ton fils, Guillermo, est vraiment un chouette garçon. Vous l’avez bien élevé. Je suis sûr qu’il fera une très bonne prestation dans le film. Et si jamais c’est le cas, il pourra aller très loin.

Et entouré comme il l’était, j’étais certain qu’il pourra éviter bien des pièges si jamais il en venait à faire de l’acting son métier.

On en fit quelques tour qui n’arrangèrent en rien ma coiffure et quand ce fut terminé, on rejoignis Hank, Christopher, Yoric et Guillermo.

-Vous avez raté quelque chose ! C’était très beau de là-haut.

Pendant le concours de tir, les conversations allaient bon train. Ainsi, j’appris que Guillermo considérait l’Irlande comme sa deuxième maison et qu’il allait avoir la chance d’y retourner pour tout un mois. J’appris aussi que les parents de Guillermo n’étaient plus de ce monde et qu’il n’avait pas eu la vie facile, même s’il semblait fier d’avoir appris certaines choses dans l’Eastside.

Un Eastside d’où venait aussi Hugh mais… pas de la même partie apparemment, ce qui me fit sourire et rire même, intérieurement. Howard parlerait certainement d’un derby eastsidien, s’il les entendait. Lui qui pensait déjà que l’Eastside avait sa propre langue.

Bref, tout ça pour dire que Guillermo sorti vainqueur du concours et qu’il put choisir l’attraction suivante : les montagnes russes.

En voyant les wagons filer à toute vitesse à des hauteurs indécentes, je me rappelai que j’étais trop vieux pour ces conneries. Guillermo affirma que ça allait être fun et Hugh que tout irait bien. Tiffany, elle, semblait amusée du fait qu’effectivement, je serais bien resté avec elle sur le plancher des vaches.

-En fait, quand je suis dedans, j’aime bien. Mais je peux pas m’empêcher de me faire des films. J’ai la même chose en avion.

Oui ! Oui ! ok ! J’étais un gros peureux, quand je voulais.

On se plaça quand même dans la file et j’en profitai pour avoir un premier retour des deux acteurs avec qui j’allais me retrouver devant la caméra dans pas longtemps. Guillermo trouvait que le choix de Hugh était judicieux et Hugh promettait de travailler pour être à la hauteur. Il ajouta que nous avions bien choisi Guillermo.

-C’est vous qui nous avez convaincus plus que nous qui vous avons choisis. Je pense que ce film va vraiment être agréable à tourner, avec vous deux.

La file ne fut pas longue et on fut bientôt dans un de ces wagons de la mort. J’entendais Hugh qui s’époumonait derrière nous et Guillermo qui s’éclatait à côté de moi. Personnellement, je ne criais pas. En fait, à chaque descente, je me crispais à mort et serrai les dents et gémissais. Mais au final, j’aimais quand même la sensation.

Quand le manège s’arrêta, me coupant brusquement le souffle, je fus pris d’un bref fou rire.

-Ok ! ça valait le coup.

Et quand je sortis du wagon et que je me tournai vers Hugh, là, j’éclatai vraiment de rire. Parce que son gel n’avait pas tenu et ses cheveux étaient dans un état indescriptible. Ça fit rire tout le monde, d’ailleurs quand on rejoignit Tiffany, Christopher et Yoric. Hugh, lui, ne trouvait pas ça drôle parce qu’il avait mis vingt minutes à se préparer.

Je lui fis une tape amicale dans le dos.

-Tu vas t’en remettre Hugh…

C’était maintenant à Tiffany de choisir l’attraction et elle se porta naturellement sur la grande roue. Elle m’avait confié la poussette de Yoric et je trouvais que ce geste qui semblait anodin était en fait une preuve de confiance incroyable ! Elle me confiait son bébé !

Je poussais donc Yoric en ayant l’impression qu’on me faisait l’un des plus grands honneurs. On s’assit sur un banc, Christopher, Guillermo et moi et Hugh et Tiffany allèrent vers la grande roue. Je me tournai alors vers Guillermo, plaçant Yoric face à moi.

-Vas-y… Monte-moi comment je peux lui dire qu’il est un gentil garçon…

En langue des signes. J’essayai d’imiter Guillermo quand un groupe d’amis arrivèrent vers nous, l’air un peu gêné et se passant un bout de papier et un stylo.

-Monsieur North… Désolé de vous déranger… Ce serait cool si vous vouliez bien nous signer un autographe.

Je regardai Christopher puis me levai et souris.

-D’accord, sans problème.

Je leur signai leur bout de papier et, tout excités, ils s’éloignèrent.

Quand Hugh et Tiffany réapparurent quelques minutes plus tard, Hugh semblait avoir remis de l’ordre dans ses cheveux et était ravi de la vue.

-Mieux vaut pour toi que pour moi.

J’étais super content d’apprendre qu’on retournera en Irlande après l’année scolaire ! D’ici là, j’aurais tourné mon film et tout ! Alors je lançai un « youhou ! » à la nouvelle de Maman Tiff. J’avais hâte d’y être même si j’avais, aussi, hâte de tourner le film !

J’avais fini par remporter le concours de tir et si j’avais été meilleur que Hugh c’est parce que, lui, venait sûrement de la belle partie de l’Eastside. J’avais rigolé quand il disait que j’aimais avoir le dernier mot. C’est vrai. Je n’aimais pas me laisser faire.

J’étais heureux d’avoir gagné et c’est à Yoric que je finis par donner mon prix. Maman Tiff trouvait ça gentil et je lui souris.

Après, j’avais envie d’aller sur les montagnes russes. Maman Tiff devait rester avec Yoric, elle, et Hank s’excusa pour ça. Sauf que l’acteur me fit un peu rire quand il nous montra bien qu’il était pas forcément rassuré à l’idée d’aller là-dedans. Il se disait trop vieux pour ça et même si Hugh essayait de le rassuré, moi, intérieurement, je me disais que, oui, Hank était bel et bien vieux. L’acteur disait qu’il avait l’art de se faire des films et ça me fit rigoler.

-Moi, j’aime bien l’avion. Je n’ai peur de rien !

On se dirigea, donc, vers la fil des montagnes russes. C’est là qu’Hank me questionna sur ce que je pensais de Hugh. Pour moi, il pouvait bien avoir la tête de mon père. Il ressemblait, d’ailleurs, à mon père biologique. Hugh disait qu’il n’avait jamais joué de père mais qu’il allait travailler pour être à la hauteur. Je devais avouer que j’avais du mal à comprendre comment on pouvait « travailler » ça en dehors du moment où on allait tourner. Il allait observer des pères ? Peut-être…

-Moi, je sais comment jouer un enfant, alors ça va.

Hugh ajouta qu’il pensait qu’Hank et Christopher m’avait bien choisi. J’affichai un grand sourire.

-Merci !

Hank, lui, disait que le film allait être agréable à tourner avec nous. Je souris. J’étais content qu’il pense ça. Quand j’étais chez les Pequeñas Manos, on me faisait pas autant confiance que maintenant. J’étais dans les plus jeunes, là-bas, et même si j’étais doué, Alonso ne me faisait pas confiance. La preuve, il avait donné le commandement à Ugo…

-Merci !

On finit par arrivé à la fin de la file et le tour de manège fut suuuuuuuuper cool. J’entendais Hugh crier alors qu’Hank semblait tout crispé. Moi, je rigolais tellement je m’éclatais. C’était trooooop cool !!

Quand on sortit, on remarqua que le gel de Hugh n’avait pas tenu. Il semblait vraiment pas content de ça alors que, moi, ça me faisait rire. Quand on rejoignis Maman Tiff et Christopher, je criais haut et fort que la coiffure de Hugh était complètement détruite. Maman disait que le look hérisson revenait en force cette année mais ça semblait pas remonter le morale de l’acteur.

C’était trop drôle !

Après ça, Maman Tiff et Hugh voulurent aller dans la grand roue. Je restai, donc, avec mon petit frère, Hank et Christopher. Hank semblait vraiment tout content de pouvoir pousser la poussette de Yoric ce qui me faisait rire un peu. Je m’installai sur le banc alors que Yoric avait rouvert les yeux après son somme. Hank se demandait comment il pouvait dire à Yoric que c’est un gentil garçon. Je souris et lui fis lentement les signes qu’il fallait faire. Yoric nous regardait avec ses grands yeux bleus.

-C’est comme ça qu’on dit. Finan le lui dit souvent. Maman Tiff aussi.

Des gens arrivèrent alors. Je mis ma main, instinctivement, sur la poussette de mon petit frère. Je ne voulais pas que les gens partent avec. Mais tout ce qu’ils voulaient c’était un autographe d’Hank. Il leur signa et j’affichai un sourire.

-Waw ! Moi aussi bientôt, je devrais faire ça ! Les gens vont me reconnaitre. Ça sera trooooop coool !

J’avais hâte !

Je regardais, ensuite, vers la grande roue où Maman Tiff me faisait des « coucou » que je lui rendais quand elle passait à notre niveau.

Après de looooooong tours, ils finirent par sortir. Hugh avait aimé la vue mais tout ça ne semblait vraiment pas convaincre Hank à y aller un jour. Je rigolai.

-Moi, je préfère quand ça va très vite.

Je descendis du banc avant de me tourner vers tout le monde.

-Attends m’a donné faim. On va manger des churros ? Et puis on fera des trucs comme le train hanté ! Oh, ou une autre montagne russe !

J’avais plein d’idées et la journée ne faisait que commencer !

Guillermo était très heureux d’apprendre que nous allions retourner en Irlande dès la fin de l’année scolaire et ce, pour tout un mois. Finan et moi en avions discuté et nous avions vérifié les agendas de tout le monde, un véritable tour de force maintenant que nous avions tous des carrières bien lancées. Je comptais profiter de nos vacances pour composer de nouvelles mélodies qui serviraient pour The Warriors.

Mais avant de fouler les terres irlandaises, nous avions un parc d’attraction à conquérir et, après un concours de tir qui avait brisé la glace, ce fut aux montagnes russes de nous en faire voir de toutes les couleurs, du moins, aux hommes parce que je préférais demeurer aux abords du manège plutôt que d’y prendre place. Je n’avais pas une seule fois lâché le wagon des yeux pendant toute sa descente et, quand il avait stoppé après une viré d’enfer, je recommençais à respirer.

Ils avaient bien apprécié leur tour mais la coiffure de ce pauvre Hugh n’avait pas tenue la route. Il ronchonnait sur les vingt minutes qu’il avait prit pour se coiffer avant de venir. Il pourrait prendre exemple sur moi ! Un coup de brosse pour démêler puis j’avais ramené le tout en toque sur ma tête et voilà, le tour était joué ! Bon, Hugh n’avait pas la chevelure pour se faire une toque mais un coup de brosse aurait été parfait.

Christopher se moquait de ce pauvre Hugh et Hank lui disait qu’il allait s’en remettre, alors, en rigolant, je replaçais les mèches rebelles du mieux que je pouvais. Ça n’avait plus rien à voir avec la coiffure parfaitement léchée qu’il avait en arrivant mais il ne ressemblait plus à un petit hérisson effrayé.

- Voilà, c’est mieux !

Après quoi, ce fut à moi de pouvoir faire un manège et pas n’importe lequel. Je décidais de grimper à bord de la sculpturale grande roue en compagnie de Hugh qui pourrait prendre le temps de se recoiffer, puisque ce n’était pas là qu’il se ferait secouer en tous les sens. Ce manège avait quelque chose de très romantique, il faudrait bien qu’on y vienne en amoureux, Finan et moi.

Quand notre siège fut tout en haut, j’admirais la magnifique vue que nous avions. Hugh était d’accord avec moi.

- Il est rare aussi de pouvoir l’admirer de si haut. Imagine un peu le soir, quand toutes les lumières sont allumées, combien féérique cela doit être.

Là-haut dans cette cabine, je me sentais très forte, comme si je pouvais avoir le dernier mot sur Los Angeles qui me prenait un tout petit peu l’apparence d’une ville de poupée. Bon, j’exagérais, ça devait être l’effet rotatif de la grande roue.

Hugh se passa une main dans les cheveux avant de me dire que Guillermo était un chouette garçon bien élevé. Ça me fit sourire, vraiment et sincèrement.

- Il est arrivé dans notre vie comme un cheveux sur la soupe pourtant, je bénis ce jour dans mes prières. Finan et moi faisons de notre mieux pour l’élever mais en fait, c’est plutôt Guillermo qui a fait de nous de meilleurs humains. Cet enfant-là…

J’en venais très émotive chaque fois que je pensais à tout ce qu’il pouvait avoir vécu et que malgré tout, il avait fait un bout de chemin incroyable. Il me rendait fière chaque jour de plus en plus d’être sa maman.

- Cet enfant-là ne cessera jamais de m’épater. Je suis certaine qu’il brillera devant les caméras et qu’il ira très loin. Je crois en très fort en lui.

Notre tour prit fin après plusieurs rotations. J’étais émerveillée et satisfaite alors que nous rejoignons Hank, Christopher, Guillermo et Yoric qui s’était réveillé dans son carrosse. Hugh affirma qu’ils avaient ratés quelque chose mais Hank ne semblait pas plus impressionné que ça alors que Guillermo réitérait que ça n’allait pas assez vie à son goût.

- Va pour des churros. Avec toutes les odeurs de fastfood, il est difficile de ne pas se laisser tenter !

Je serrais Guillermo dans mes bras puis je caressais la joue de Yoric avant de prendre le contrôle de la poussette et de regarder autour de nous où se trouvait le comptoir de nourriture le plus près.

Malgré les appréhension d’Hank, on se dirigea tout de même vers la file des montagnes russes. C’est là qu’Hank prit le temps de demander à Guillermo ce qu’il pensait de moi. L’enfant pensait bien que, physiquement, j’avais toutes les caractéristiques pour jouer son père ce qui, quelque part, me rassura un peu. Quant au reste, il ne m’avait jamais vu jouer un tel rôle pour le simple et bonne raison que je n’en avais jamais joué. Mais je promis de travailler pour que le rendu soit le meilleur qui soi. Un personnage ça se construisait surtout quand ce personnage était assez différent de soi. Or, je suis très loin d’être un père de famille… Guillermo, lui, déclara qu’il savait comment jouer un enfant. Je rigolai.

-Je n’en doute pas !

Et je lui fis quelques compliments. Il les appréciait et je devais avouer apprécier, aussi, ceux d’Hank qui déclara que c’est nous deux qui les avaient convaincu de nous prendre pour le film. Je souris gratifiant Hank d’un tout doux :

-Merci.

On entra, ensuite, sur les montagnes russes et, si sur le moment je m’étais vraiment amusé, à la sortie, je déchantai complètement en constatant que ma coiffure n’avait pas survécu au manège. Ça fit bien rire Christopher et Guillermo mais, moi, j’avais quand même passé vingt bonnes minutes à tenter de défier les lois de la gravité ! Je n’aurais pas du les sous-estimer… Je fis une petite moue quand Hank déclara que j’allais m’en remettre.

-Pas sûr ça…

Mais mon sourire revint un peu quand Tiffany tenta de limiter les dégâts en réarrangeant mes cheveux. Je la laissai faire. Je n’avais, de toute façon, pas de miroir sur moi (et heureusement, je pense !) pour les réarranger moi-même. Et vu les cheveux de Tiffany, je crois que je pouvais lui faire confiance.

-Merci, Tiffany.

Après ça, ce fut à Tiffany de pouvoir un peu profiter des attractions. Elle et moi, on grimpa dans la grande roue pour admirer de haut le paysage de Los Angeles ainsi que de l’océan qui s’étendait à perte de vue. Je trouvais ça magnifique et c’était le cas de Tiffany aussi qui disait que, la nuit, ça devait être encore plus beau.

-C’est vrai. Il n’y a rien de plus beau qu’un Los Angeles entièrement illuminé.

J’avais déclara que Guillermo était un chouette petit garçon. Il était enthousiaste et semblait très heureux de sa nouvelle vie avec Tiffany et Finan Quinn. La jeune femme disait qu’elle bénissait le jour où Guillermo était arrivé dans sa vie. Je souris. Je sentais que ça la touchait réellement. Elle en parlait avec beaucoup d’émotion. Elle était extrêmement fière de son fils et elle était certaine qu’il ira loin dans le cinéma.

-C’est tout ce qui compte. Avec des gens comme vous comme parents, il sera bien entouré. C’est important dans le monde du cinéma. En plus, il démarre sa carrière avec les North. C’est l’idéale.

Sans compter que Guillermo avait déjà vécu pas mal de chose ce qui, sans doute, devait lui avoir donné un mental d’acier. C’était un avantage qu’il aura sur moi.

Notre tour de manège se termina et on rejoignit les autres. Je déclarai qu’ils avaient raté quelque chose mais aucun d’entre eux ne semblait d’accord ce qui me fit rigoler un peu. Pourtant, la vue était magnifique là-haut. Du coup, malgré tout, j’étais convaincu qu’ils ne se rendaient pas vraiment compte de ce qu’ils avaient raté.

Guillermo proposa, ensuite, d’aller manger des churros. Idée que Tiffany valida.

-Des churros ! Mon dessert favori ! Allons-y !

Il fallait prendre des forces ! On avait encore bien des aventures à vivre aujourd’hui !

Guillermo avait un sens de l’humour certain, entre le fou rire que je me pris quand il affirma savoir jouer un enfant et, après notre tour dans les montagnes russes, quand il éclata de rire à la vue de la pauvre coiffure de Hugh.

Bref, on s’amusait bien et c’était vraiment agréable. De quoi nettement me rassurer concernant le tournage à venir. Je savais que Christopher organisait ce genre de journée en grande partie pour ça. Pour que je développe des liens avec de nouveaux acteurs, ce qui n’était pas si naturel que ça pour moi qui était plutôt renfermé sur moi-même et pas vraiment sociable.

Ensuite, Tiffany et Hugh allèrent faire un tour de grande roue pendant que Guillermo, Christopher, Yoric et moi, on restait sur le plancher des vaches.

Guillermo m’apprit à communiquer avec son frère… enfin… une phrase. Et c’était marrant parce que le petit nous suivait attentivement de ses grands yeux bleus.

Puis, un petit groupe d’amis nous accosta pour avoir un autographe. Je le leur signai avec plaisir et Guillermo s’exclama que, bientôt, il pourrait faire la même chose.

Je lui souris.

-C’est possible. Mais il ne faudra pas oublier de te protéger toi-même aussi. La célébrité à ses bons et ses mauvais côtés.

Je haussai les épaules.

-Mais tes parents connaissent ça, ils pourront t’aider. Comme Hugh et moi. Si tu as besoin de conseils, si tu as des questions, n’hésite jamais.

Hugh, qui avait réussi à remettre de l’ordre dans ses cheveux, et Tiffany sortirent de la grande roue. Ils avaient l’air ravi de leur expérience.

Guillermo proposa d’aller manger un bout. Des churros. Je rendis la poussette de Yoric à Tiffany et approuvai à la suite de Hugh.

-Va pour des churros !