J’étais un peu nerveux, mais c’était une bonne nervosité… Jake Snyder m’avait donné les clés de son émission Let There Be Rock pour une édition spéciale qui verrait se rencontrer deux des plus grandes personnalités de L.A. : Livia et Howard Stone.  

J’étais là pour les faire parler de leur expérience africaine et je ne parlais pas du tragique accident d’avion qui avait coûté la vie aux pilotes… Non, ce que je voulais mettre en avant aujourd’hui, c’était les concerts qu’ils avaient fait avant cela, pour United For Youth.

Le matériel de la station L.A.ROCKS était tout neuf et je ressentais que c’était un grand honneur de pouvoir y parler en tant qu’animateur !

Il ne fallait pas que je me loupe… Vanya, qui avait l’habitude avec son émission, m’avait donné quelques conseils et je comptais bien les mettre en pratique.

Le premier de ses conseils était d’être organisé, d’avoir une hiérarchie dans les sujets que je voulais aborder.

Les deux artistes étaient arrivés ensemble dans le studio radio et je les avais salués chaleureusement avant que le staff ne leur donne leurs casques et tout.

Je leur souris une fois qu’ils furent presque prêts.

-Bon, ok… Le but ici ne sera pas de s’attarder sur votre accident et tout… Non seulement, les gens n’ont pas à savoir, mais en plus, ce qu’on veut mettre en avant, c’est le positif. C’est United For Youth…

J’espérais que le fait qu’ils sachent qu’aucune question indiscrète ne leur serait posée allait les rassurer.

Idem pour la rupture de Livia avec BSC, je n’allais pas parler de ça, parce que nous n’étions pas là pour ça.

-Vous êtes prêts ?

Quand ils me donnèrent leur feu vert, j’éclaircis ma gorge puis me lançai, toujours un peu nerveux parce que j’avais peur de cafouiller ou de buter sur mes mots.

-Salut à tous ! Vous êtes sur L.A.ROCKS ! Et il est bien l’heure de Let There Be Rock ! mais cette fois, avec votre serviteur, Ivar Miller, bassiste de The Warriors et représentant de United For Youth aux commandes !

Je me tournai vers mes deux invités.

-Et c’est justement de United For Youth que nous allons parler ce soir, et en particulier, de l’expérience africaine de Livia et Howard Stone. Les gars, bienvenue !

Je les laissai saluer les auditeurs avant de lancer ma première question.

-Alors, qu’est-ce que United For Youth et l’Afrique représentent pour vous ?

Howard était passé me prendre chez moi, ce qui représentait pour lui un sacré détour, car nous étions invités par Ivar Miller chez L.A.ROCKS la station de radio. Le porte-parole de United For Youth allait prendre le contrôle de Let There Be Rock, la célèbre émission animée par Jake Snyder, pour bavarder de ce que nous avions vécu, Howard et moi en Afrique.

Il ne s’agissait pas d’une interview pour raconter le cauchemar que nous avions vécu mais bien de l’expérience humaniste avec le peuple Africain. Ce que nous avions vécu avant l’écrasement de notre avions nous avait grandement marqué, du moins, cela avait été mon cas et quand j’arrivais à faire abstraction mentalement de ce qui s’était passé ensuite, je parvenais à ressentir le profond bonheur que cela avait été de me trouver en compagnie de ces gens.

À leur manière, ils m’avaient enseigné de belles et grandes leçons de la vie. Elles rejoignaient celles de mon enfance, quand ma mère et mon père parvenaient à faire des miracles avec à peu près rien en poche. C’était quelque chose que je ne voulais pas perdre de vue avec la facilité de la vie que je menais. Je voulais quelque chose ? J’allais l’acheter et puis voilà. Là-bas, j’avais été confrontée à quelque chose de plus profond que des biens matériels ne comblaient pas. Cela était bien complexe à expliquer, il fallait le voir pour le comprendre.

Quand on arriva et après qu’Ivar nous ait accueilli, ce dernier nous répéta qu’il ne s’agissait pas de parler de l’accident mais de mettre de l’avant le positif retiré de l’opportunité que nous avait offert United For Youth.

- Ça me va.

De toute façon, la seule personne qui pouvait comprendre ce que j’avais vécu pendant et après l’accident d’avion c’était Howard et je me doutais qu’il avait besoin de souffler un peu sur cette tranche de vie, de la mettre de côté. De toute façon, les cauchemars encore récurent ne rataient pas de nous rappeler ce que nous avions subit.

On nous donna des casques d’écoutes et quand tout fut prêt, Ivar lança le début de l’émission. Je l’écoutais se présenter, expliquer qu’il prenait le contrôle de l’émission pour parler avec Howard et moi de United For Youth.

- Merci de nous avoir invité. Je suis heureuse d’être ici ce soir pour parler de cette aventure incroyable et unique.  

La première question d’Ivar était toute simple et complexe à la fois. Qu’est-ce que la fondation et l’Afrique représentaient pour nous. Je regardais Howard puis je reportais mon regard sur Ivar avant de me lancer.

- Cela représente pour moi l’une des plus belle expérience que j’ai eu la chance de vivre. Déjà, que la fondation m’offre de prendre part à ce voyage fut un honneur puis quand je pense à l’accueil reçu de la part des gens là-bas. Ce fut comme d’être accueilli par de la famille que l’on n’aurait pas vue depuis longtemps. Je garde en mon cœur une place tout spéciale pour ces gens que j’ai rencontrés.

J’étais passé prendre Livia à sa villa pour aller à la station de radio, aujourd’hui même. C’était un sacré détour mais j’aimais bien conduire et j’aimais bien Livia alors j’trouvais plutôt que c’était un bonus. Même s’il parait que les routes de Los Angeles deviennent mille fois plus dangereuse quand Howard Stone se promène dessus avec sa Mustang. Han, mais ce n’est qu’un mythe. J’conduis très bien en vrai.

Livia semblait aller plutôt bien. On savait que ça sera Ivar Miller qui allait animer l’émission et s’transformer en journaliste l’espace de quelques minutes. J’connaissais pas vraiment Ivar. J’savais que c’était le bassiste de The Warriors et qu’il avait du talent. De loin, ça semblait être un chouette gars. L’était jeune, aussi… Enfin, un p’tit peu plus vieux que Livia, j’crois. Mais bien plus jeune que moi, du coup.

Han, j’me fais vieux. C’est super naze.

On finit par arriver à la station et on fut rapidement pris en charge par Ivar. L’était plus grand que j’imaginais, tiens… Il était plus grand que moi. Il tenta directement de nous mettre à l’aise en disant qu’il allait pas s’attarder sur l’accident mais juste causer du positif et de l’expérience qu’on a eu avec la population locale. Livia déclara que ça lui allait et j’souris à Ivar.

-Ok, vieux. C’est parfait pour moi.

On s’installa. Y’avait pas d’vodka… Han… J’ferais sans tant pis. Pas trop le choix.

On nous aida avec les casques et tout. J’avais l’habitude personnellement. C’était loin d’être ma première émission radio. Mais c’était sans doute la première où j’allais parlé d’un truc humanitaire. J’en avais jamais vraiment fait avant. J’donnais à des associations, hein. Mais je m’étais jamais autant impliqué que dernièrement.

Ivar demanda si on était prêt.

-Ouais ! Super prêt !

Il se lança alors et présenta l’émission. Livia remercia Ivar pour l’invitation. Et moi, j’pensais qu’on était chanceux d’être en vie pour témoigner ici.

-Incroyable… C’est le mot.

J’pouffai un peu de rire avant de me reprendre. « Incroyable » et « quasi mortelle ».

-Merci, Ivar. On est content d’être ici.

Il mit en avant ce sur quoi on allait parler et enchaina avec la première question. Ivar était une sorte d’ambassadeur de United For Youth, la fondation auquel je m’étais lié aussi. J’me mis à réfléchir à la réponse quelque peu vaste de Miller et c’est Livia qui se lança en première pour formuler une réponse. Elle parla de l’expérience qu’elle avait vécu (du positif de cette expérience) grâce à United For Youth, de l’honneur qu’elle avait eu d’être choisi par eux pour ce voyage et de l’accueil qu’on avait eu en Afrique.

-United For Youth, ça représente beaucoup pour moi. J’suis pas orphelin mais j’sais ce que c’est que de vivre dans la pauvreté. Si des enfants peuvent avoir un p’tit peu de bonheur grâce aux actions de la fondation alors c’est bien. Parce que c’est les gamins qui font le L.A. de demain. Pour moi, United For Youth, ça représente de l’espoir pour l’avenir.

J’marquai une pause avant de reprendre.

-L’Afrique, j’connaissais quasi rien de ce pays… Et, comme Livia, j’dois dire que j’ai été impressionné par l’accueil qu’on a eut dans les villages. Les gens, là-bas, son heureux malgré qu’ils ont rien. C’est assez dingue. Ils se plaignent de rien.

Je n’avais encore jamais croisé la route de Livia et d’Howard Stone. C’était la première fois et, je l’espérais, pas la dernière.

A côté d’eux, je me sentais comme le petit nouveau dans le monde de la musique parce qu’ils étaient plus connus que moi et depuis plus longtemps que moi. J’aimais aussi leur musique… Bon, j’avais un faible pour ce qu’Howard faisait avec Fireworks plus que pour ce que faisait Livia, mais les goûts et les couleurs, ça se discute.

Je me sentais, du coup, un peu nerveux parce que même si j’étais le petit nouveau dans le système, ce soir, en direct, c’était moi qui devais mener la danse. Et j’espérais ne pas me planter, ni être maladroit. Mais je me disais que si je me contentais de puiser dans le sujet United For Youth, je ne risquais pas de faire de faux pas.

Alors, je souris, tout content, quand ils se dirent prête et que leur réponse à ma première question à l’antenne fut qu’ils étaient très contents d’être là.

-C’est un honneur surtout pour moi. C’est la première fois qu’on se rencontre vraiment.

Puis j’enchaînai avec une question assez ouverte… leurs premières impressions face à leur public africain et ce que représentait United For Youth pour eux.

Leurs réponses me firent sourire.

Leur générosité était manifeste et leur voyage les avait marqués autrement que par leur tragique accident… L’un n’avait pas occulté l’autre et je trouvais que c’était courageux de leur part.

Après la réponse d’Howard, j’enchaînai.

-On sait en effet que vous êtes tous deux issus de milieux modestes. Effectivement, les actions de l’association doivent vous parler.

Je savais que Livia était née à Tijuana qui était presque comme une zone de guerre à cause des cartels de la drogue. Quant à Howard, c’était un gars de l’Eastside qui n’avait réussi à s’élever qu’à force de talent et avec un peu de chance.

-Comment les gens, là-bas, ont-ils accueilli votre musique ? Est-ce qu’ils semblaient connaître vos paroles ou vos mélodies ou est-ce que c’était une pure découverte pour eux ?

Je marquai une pause avant d’ajouter.

-On imagine toujours l’Afrique comme un pays où les gens n’ont vraiment rien… Mais ils doivent avoir la radio, non ?

Dès l’émission lancée, Ivar nous remercia d’être présent avec lui afin de parler de notre voyage en Afrique avec la fondation United For Youth. Pour moi, ce voyage avait été incroyable et unique pour tout un tas de raisons ce qui était certainement la même chose pour Howard puisqu’il ajouta de l’emphase sur le mot incroyable avant de dire qu’il était content d’être ici. Oh pour ça, moi aussi je l’étais et par ici j’entendais d’être de retour à Los Angeles mais surtout, d’y être et en vie !

Nous n’étions pas ici pour parler de l’accident d’avion. Non plus de la fuite dans la jungle Africaine et encore moins du kidnapping par des rebelles sanguinaires.

Non.

Nous étions ici pour mettre en lumière le côté humaniste de la fondation qui s’était donné une mission plus large avec des voyages comme le nôtre pour apporter un peu de joie à des gens défavorisés.

Pour commencer, Ivar nous demanda ce que la fondation et l’Afrique représentaient pour nous. Là encore, il n’était pas possible de répondre que dorénavant et ce jusqu’à la fin de mes jours, l’Afrique serait associée à la peur et la douleur. Je fis abstraction de cela parce que notre mésaventure n’était qu’une petite portion de tout ce que nous avions vécu. Il y avait eu tout d’abord un contact humain incroyable, de grandes leçons de vies et de belles amitiés qui se sont nouées.

Howard allait dans le même sens que moi. Il me fit sourire quand il souligna que les gens là-bas sont heureux alors qu’ils n’ont rien. Enfin, pas partout mais les villages où on nous avait amenés, c’était comme ça.

La réponse d’Howard permis à Ivar de rappeler aux auditeurs que ni mon ami, ni moi étions nés avec une cuillère en argent dans la bouche. Les gens avaient tendance à l’oublier parce que Jimmy Reed est mon père biologique mais j’ai été élevée par Enrique et ma mère qui bataillaient dur, surtout les fin de mois, pour que nous ne manquions de rien.

- Il n’y a pas de fondation comme United For Youth à Tijuana et c’est bien dommage car j’étais ce type de jeune qui en aurait bénéficiée.

Ivar demanda comment les gens là-bas avaient accueillis notre musique. Sa question me donna l’impression d’un souffle chaud sur mon cœur. Je revoyais le visage illuminés des enfants, la façon qu’ils avaient de nous regarder à la fois amusés et fascinés. Leurs petites mains qui applaudissaient.

- Pas dans les petits villages où nous allions le jour mais le soir, on nous amenait dans des régions plus développés pour des concerts et là, oui les gens connaissaient notre musique. Enfin, ils reconnaissaient surtout Howard !

Je m’esclaffais en repensant à cela. J’étais connue mais moins que mon ami qui avait plus d’années de services derrière la cravate. Pour des endroits plus reculés, je n’étais pas la chanteuse connue comme je l’étais ici. Je regardais Howard, cherchant à valider la façon dont je voulais bien expliquer la différence frappante qu’il y avait entre les villages sous-développés et les grandes villes.

- Je jour, nous visitions de petits villages très pauvres et sous-développés. Les gens marchent des kilomètres pieds nues pour aller chercher un peu d’eau, les enfants travaillent aussi fort que les adultes mais ils sifflent, ils rient, ils chantent. Nous arrivions et ils étaient heureux de nous voir. Ils venaient nous cherchés et…

Je secouais un peu la tête, submergée que j’étais pas pleins de beaux souvenirs.

- C’est gens ne possèdes à peu près rien mais sont extrêmement généreux. De passer quelques journées avec eux a été pour moi la plus belle leçon de vie que j’ai pu avoir.

Ivar disait que c’était un honneur pour lui de nous rencontrer et tout. L’avait l’air d’être un chouette gars. Pas l’genre à s’prendre la tête. Pourtant, son groupe marchait plutôt bien à L.A. aussi. Il pourrait facilement prendre la grosse tête.

Il démarra l’interview par une question assez vaste. J’me mis, donc, à parler de ce que United For Youth représentait pour moi et de ce que j’avais pensé de l’Afrique. Y’a quelques années, j’aurais refusé de faire ce genre de voyage. L’Afrique avait jamais été un endroit qui m’attirait. Déjà que j’étais du genre à ne quitter Los Angeles que quand il le fallait vraiment… J’étais pas un grand voyageur et j’crois que si j’avais pas été musicien, j’aurais jamais été plus loin que Las Vegas ou San Francisco… Ce voyage avait tout de même ouvert un p’tit peu mes perspectives et j’avais remarqué que l’Afrique était différent que ce que j’imaginais.

Y’aurais pas eu le crash d’avion, ça aurait été un de mes meilleurs souvenirs. Mais y’avait eu le crash d’avion… J’pouvais pas l’oublier en un claquement de doigt.

J’avais laissé entendre que Livia et moi on venait d’un milieu très modeste. C’est ce qu’Ivar confirma à la radio. Livia ajouta qu’à Tijuana, il n’y avait pas d’association comme United For Youth mais que si ça avait été le cas, elle aurait pu en bénéficier.

-C’est la preuve que ce genre d’association est très important. Plein d’enfants auront une chance d’avoir un avenir grâce à United For Youth… Un avenir autre que dans les gangs. Parce que des destins comme celui de Livia ou le mien est en partie un coup de chance. Ok, on a le talent et de la détermination mais, sans un peu de chance, de là où on vient, ça ne suffit pas.

Jamais j’nierais avoir eu de la chance. Si Amon n’avait pas eu l’oreille, j’serais p’t-être encore dans l’Eastside.

-Du coup, ce genre d’association est, pour moi, vital.

Et j’étais méga sérieux quand j’disais tout ça.

Ivar demanda alors comment les gens avait accueilli notre musique en Afrique et s’ils nous connaissaient et tout. Livia répondit en premier disant qu’il y avait eu une grosse différences entre les petits villages et les plus grandes villes où on avait eu l’occasion de faire des concerts. C’est clair que c’était le jour et la nuit. J’rigolai quand Livia disait que les gens me reconnaissaient surtout moi.

-Ça m’a étonné d’ailleurs… J’savais pas que j’étais si connu en Afrique. C’était assez impressionnant.

Même les foutus rebelles me connaissaient… Pourtant, j’avais jamais fait un seul concert là-bas.

Livia parla un p’tit peu plus des petits villages où les gens devaient marcher beaucoup pour avoir de l’eau. Mais que malgré tout ça, ils semblaient heureux et, surtout, il étaient méga généreux.

-C’est clair que ça remet les choses en perspectives. Pour en revenir à notre musique, si dans les villages ils nous connaissaient moins, j’me suis amusé à apprendre quelques paroles de Fireworks et The Burning Fire à quelques enfants. C’était assez cool. Ce genre de moment était, limite, plus intéressant que de faire de simple concert.

J’marquai une pause avant de reprendre.

-Et dans les villes, ouais, ils ont la radio. Pas dans les villages. Enfin, pas que j’ai vu. Ils n’ont pas de technologie. Ils vivent tout autrement que nous.

J’avais lancé l’émission et comme j’étais assez bien préparé, ayant pensé à l’avance aux questions que j’allais poser tout en me laissant une marge de liberté pour réagir à ce que diraient mes deux invités de marque, j’étais de moins en moins nerveux.

Si j’avais connu un peu mieux les deux musiciens, ça aurait été encore plus facile, mais malheureusement, ce n’était pas le cas. Pas encore, du moins.

J’avais lancé une question plutôt générale pour commencer. Ce que représentait United For Youth pour eux. Ils étaient tous les deux assez emballé. D’ailleurs, Livia regrettait qu’il n’y ait pas eu une telle association à Tijuana, où elle était née et avait grandi, disant qu’elle aurait pu en bénéficier.

Howard enchaîna donc en soulignant l’importance de ce genre d’œuvres de charité… Que ça permettait à certain d’avoir un avenir.

Je souris.

-En effet, Howard. C’est d’ailleurs l’occasion de rappeler que United For Youth n’est pas seulement destinée à apporter de l’argent aux jeunes nécessiteux. L’organisation propose aussi bon nombre d’activités variées, tournant autour de la culture et de la musique qui permettent peut-être à certains jeunes de trouver leur voie dans ce monde.

Je voulus savoir comment, en tant qu’artistes, ils avaient été reçus au fin fond de l’Angola. Apparemment, même dans les villages les plus reculés, ils étaient super bien accueillis. Quant aux grandes villes dans lesquels ils avaient joué, ils y avaient été reconnus.

Livia avait été impressionnée par la générosité des habitants qui n’avaient presque rien. Howard, lui, s’était amusé à apprendre les paroles de ses chansons à des enfants.

-Justement, en parlant de ce genre d’histoire… Quelle est l’anecdote qui, pour vous, a été la plus émouvante ?

United For Youth permettait à pleins de jeunes de faire des activités dont ils n’auraient pas les moyens de faire autrement. S’il y avait eu une fondation comme celle-là à Tijuana, j’aurais été de ceux qui en auraient bénéficiés. Donc, pour Howard et moi, prendre part à quelque chose de concret pour apporter un peu de bonheur à des enfants défavorisés était la suite logique de notre cheminement. Une façon de redonner au suivant, en quelque sorte.

Ivar profita de nos réponses pour rappeler aux auditeurs que la mission de United For Youth dépassait l’aide monétaire. Il y avait une ligne d’écoute, le parrainage d’enfants, des activités organisés, des camps de jour, bref, la fondation gagnait à être connue et plus nous en parlerions, plus elle prendrait en importance et ainsi, parviendrait à faire une différence auprès de beaucoup plus de jeunes.

Il fut ensuite question de notre voyage en Afrique et Ivar voulu savoir quel accueil nous avions eu et si les gens avaient accès à la radio pour entendre notre musique. Il fallait savoir que le jour, nous visitions des villages défavorisé, peu développés, là où les gens doivent marcher des kilomètres pour avoir accès à de l’eau pas tant potable et que le soir, nous allions faire des concerts dans des villes aux antipodes de ce que nous voyons le jour.

Howard avait été stupéfait de voir qu’il était autant connu là-bas. Je me rappelais bien les rebelles qui pensaient pouvoir obtenir une belle sommes d’argent contre lui et que, pour ma part, ils comptaient sur l’argent de mon père, ce qu’ils n’auraient pas rêvé si Howard n’en avait pas parlé pour m’épargner d’être torturée.

- La différence prononcée entre villes et villages m’a perturbée, je dois l’avouer. On ne s’imagine pas que cela puisse se côtoyer de si près.

Pas à un tel niveau, en tous les cas !

Quelle anecdote avait été pour moi la plus émouvante ?

Cela demandait réflexion car il y en avait plusieurs. Je regardais Howard, comme si j’allais voir passer dans ses yeux, le moment le plus émouvant de notre passage en Afrique. Je revoyais cette fillette qui s’était amusé à me tresser les cheveux. Le petit garçon qui n’avait qu’une jambe mais qui riait tout le temps. Il se déplaçait aussi vite que les autres.  

- Je ne sais pas si tut e souviens, Howard, de cette femme dans ce village où nous donnions des portions de nourriture. Elle était la dernière à venir se chercher un bol et il ne restait plus rien. Howard et moi avions mangés le matin alors nous n’avions pas faim et elle s’est approchée de moi pour partager. Je ne pouvais pas refuser autant de générosité parce que je voyais dans son regard qu’elle prenait grand plaisir à partager. Ça m’a beaucoup émue et touché.

Des anecdotes comme celle-là, je pourrais en raconter encore plusieurs !

Livia et moi on mit en avant l’importance d’une association comme United For Youth. On venait tout les deux d’un milieu modeste et, autant Livia que moi, on aurait bien voulu avoir ce genre d’association pour nous aider à avancer. Ivar mit en avant tout ce que faisait l’association. Y’avait des activités aussi et plein de moyens pour les enfants de voir au-delà de ce que la pauvreté leur montre et leur donner un but et un éventuel avenir.

Si t’as pas ça, tu penses que tout ce que tu as c’est soit de finir dans les gangs, soit de bosser comme un dingue pour pouvoir avoir des fins de mois plus ou moins correcte. La pauvreté c’est vivre au jour le jour et espérer survivre. Quand on vit, chaque jour, avec l’idée qu’on doit trouver de l’argent pour faire vivre sa famille on sait pas voir à long terme et pouvoir faire voir à ses enfants toutes les possibilités. Une aide extérieur est, donc, la bienvenue.

Ivar posa plus de questions sur l’Afrique en elle-même et sur les villes et villages qu’on avait visité. J’me rappelle de l’énorme différence entre ce qu’on voyait en ville et ce qu’on voyait dans les p’tits villages reculés. C’était le jour et la nuit. Livia mit en avant cette différence et le fait que ça l’avait perturbé. A L.A., il y avait une grand différence entre Beverly Hills et l’Eastside mais c’était pas aussi choquant que le gouffre qu’il y a entre riches et pauvres en Afrique. C’était limite méga révoltant.

Ivar enchaina en demandant si on avait des anecdotes émouvantes. J’dus réfléchir un p’tit peu pour me remémorer un p’tit peu tout ce qu’on avait fait et vu. Y’avait eu beaucoup de contacts avec les gens là-bas et c’était pas évident de trouver un moment plus émouvant qu’un autre. On se regarda avec Livia comme si on cherchait la réponse dans les yeux de l’autre.

Finalement, c’est elle qui se lança la première. Elle raconta la fois où une veille femme avait partagé son repas malgré qu’on avait déjà mangé et qu’il ne restait plus rien comme nourriture à distribuer. J’me rappelais très bien de ça et j’hochai de la tête pour confirmer que je m’en rappelais.

-C’est vrai qu’ils avaient le sens du partage. C’est des gens qui n’ont rien et, pourtant, ils aiment faire plaisir avec le peu qu’ils ont. Même s’ils savent qu’on en a pas besoin. C’est juste leur envie de partager. Ils avaient l’art de savoir nous montrer qu’ils étaient heureux qu’on soit là.

J’me lançai alors pour raconter ce qui m’avait le plus ému et marqué.

-Moi, c’est quand des enfants, dans un village, m’ont montré comment ils tapaient le rythme sur leurs instruments fait maison. Ils étaient super doué et ils m’ont rappelé moi quand j’étais plus p’tit. J’avais pas l’argent pour une batterie et j’m’amusais à taper sur les couvercle des poubelles. Ils m’ont fait découvrir les musiques de leur culture et c’est cet échange qui m’a ému. La musique c’est universelle. Où que tu ailles, elle est là. Quelque part, c’est rassurant et ça rassemble.

Je voyais bien qu’il se passait beaucoup de choses dans les esprits d’Howard et Livia alors que je les invitais à se remémorer leur expérience africaine. Ils avaient dû en vivre, des aventures, et je ne parlais pas de la façon dont cela s’était terminé.

Avant ça, ils avaient fait des concerts, rencontré des gens, fait des activités et distribué de la nourriture. Une bien maigre consolation pour la population locale, de notre point de vue… Et pourtant, ce que racontaient les deux artistes prouvaient que United For Youth ne faisait quand même pas ça pour rien.

Il y avait eu partage, échanges.

Quand ils racontèrent leurs anecdotes émouvantes, je regrettai un peu de ne pas avoir été de la partie. Mais j’étais encore trop peu connu…

Un jour, peut-être…

Ainsi, Livia se rappelait d’une dame qui avait voulu partager son repas avec eux alors qu’elle n’avait déjà pas grand-chose.

Tandis qu’Howard, lui, avait redécouvert son enfance à travers les gamins d’un village et leurs batteries de fortune. Rien qu’à les écouter, j’imaginais ces deux scènes et je sentais ma gorge se serrer. Qu’est-ce que ça aurait été si j’avais été sur place ? J’aurais pleuré comme une madeleine ?

-Ce que vous racontez est vraiment très beau… J’en ai des frissons.

Je souris.

-Et si on écoutait un peu de musique ? Voici I’ll Be There de Fireworks.



La musique s’enclencha grâce aux ingénieurs du son que m’avait également assigné Jake Snyder. J’enlevai mon casque et me tournai vers mes deux invités.

-Merci de partager ça avec moi et avec les auditeurs. Ça va faire une vraie bonne pub pour l’association.

Je frottai les yeux.

-Vos histoires me donnent les larmes aux yeux. J’espère un jour vivre une expérience comme ça.

Sans la fin tragique, évidemment, mais ça allait de soi alors inutile de le préciser.

La chanson terminée, je remis mon casque et relançai.

-Chers auditeurs, vous êtes sur L.A.ROCKS ! Je suis Ivar Miller, bassiste de The Warriors et j’accueille ce soir Howard Stone et Livia pour nous parler de leur voyage en Afrique et de l’association United For Youth…

Je relevai le regard vers mes invités.

-Que pensez-vous qu’il faudrait que l’association fasse de plus pour des pays comme l’Angola que vous avez visité ? Est-ce que c’est seulement possible de faire plus ?

Des anecdotes émouvantes, j’en avais plus d’une à raconter et cela devait être la même chose pour Howard. Nous avions vécus tant de chose en Afrique et je ne faisais même pas référence à l’accident d’avion et tout ce qui s’était passé après ! Mais comme il ne fallait n’en nommer qu’une, je parlais de cette femme qui était venue chercher un repas que nous offrions et qui, bien qu’elle devait être affamée, avait tout de même tenue à la partager avec moi.

Ma mère me disait souvent quand j’étais petite que les gens les plus démunis sont ceux qui sont le plus généreux car ils savent exactement la vraie valeur des choses. Elle avait bien raison, je ne pouvais faire autrement que de l’admettre après ce que j’avais vécue.

Howard parla des enfants de l’un des villages que nous avons visité et qui nous avaient montrés comment ils faisait de la musique. Mon ami s’était amusé avec eux, ça avait été un beau moment remplit de bonheur et de joie.

- La musique est une belle façon de rejoindre les gens. Elle permet de passer par-dessus beaucoup de barrière comme la langue. Ça nous a permis de communiquer d’une certaine façon.

Ivar nous écoutait attentivement, comme s’il buvait nos paroles avant de dire que nos anecdotes étaient très belles et lui en donnait même des frissons. Et tant qu’à parler de musique, il proposa une petite pause musicale. On put retirer nos casque d’écoute le temps de la chanson de Fireworks.  

- Si nous pouvons aider l’association de quelque façon que ce soit, il est certain que nous répondrons présents.

J’espérais sincèrement que de nous entendre donne envie aux gens de s’impliquer.

- Si tu as la chance d’y aller un jour, fonce ! J’ai hésité à accepter et finalement, je ne regrette pas, malgré que ça ne se soit pas déroulé tout à fait comme prévu… Mais pour ça, personne n’est à blâmer. Honnêtement, si on me proposait à nouveau de partir, je signerais sur le champ.

C’était dommage que notre voyage n’ait pas connu la fin prévue et que nous en gardions plus de séquelles que de bons souvenirs. C’était peut-être pour cela que je ne serais pas contre y retourner, pour changer le sort, vivre l’expérience que le destin m’avait un peu volé.

L’émission reprit et encore une fois, Ivar avait une excellente question pour nous.

- En toute honnêteté, Ivar, l’aide nécessaire est immense, trop pour une seule association comme United For Youth. Ce qui se passe là-bas est…

Je cherchais le bon mot, le bon qualificatif pour que l’on comprenne que la tâche à effectuer était colossale et ne se ferait pas en y allant main dans la main, même avec toute la bonne volonté et les meilleures intentions.

- Affligeant. Quand on pense qu’à quelques kilomètres de ces petits villages se trouvent des villes où des gens vivent paisiblement. Ils ont consciences de ce qui se passe mais le travail à faire est immense. Ceci dit, je crois que de continuer les voyages d’entraide ne peut qu’aider la conscientisation sociale et cela ne peut pas nuire.

On avait vécu pas mal de trucs en Afrique alors j’dus réfléchir un peu avant de choisir une anecdote parmi toutes les expériences que j’avais faite. J’décidai de choisir le moment musical que j’avais partagé avec des enfants dans un des villages que j’avais visité. Livia ajouta que la musique était une bonne façon de communiquer avec les gens. Une genre de langage universel. C’était pas faux. C’était quelque chose qu’on faisait dans tous les pays.

-Comme quoi, on a plus en commun avec des gens qui habitent très loin de nous qu’on l’imagine.

Ivar aimait nos anecdotes. Il disait que ça lui donnait des frissons. J’souris avant qu’il ne passe une chanson de Fireworks. J’enlevai mon casque et m’étirait un p’tit peu alors qu’Ivar disait qu’on faisait une bonne pub pour United For Youth. Livia disait que si on pouvait aider l’association d’une façon ou d’une autre on le fera toujours.

-Au moins on fait de la pub pour quelque chose de bien.

Le bassiste de The Warriors avait bien envie de vivre un voyage comme le nôtre, un jour. J’savais qu’il était super impliqué dans l’association. Probablement plus que Livia et moi. La preuve, c’est lui qui avait été choisi pour nous interviewer aujourd’hui.

Livia lui souhaitait de pouvoir faire ce genre de voyage un jour et de foncer s’il en avait l’occasion. Elle disait que si l’occasion se représentait pour elle, elle signerait à deux mains. J’souris. L’avait du courage, hein ! Parce qu’après ce qu’on avait vécu, moi, j’étais pas sûr d’avoir le courage de repartir.

-Livia a raison. C’est un beau voyage à faire. Ça ouvre les yeux sur plein de trucs. Mais moi, j’crois que j’suis trop vieux pour refaire ce genre de voyage.

J’rigolai un p’tit peu. Mais bon… En même temps, j’avais pas tellement tort. Avec ma foutue condition, ce genre de voyage, c’est pas aussi simple que ça. Même si y’avait plein de trucs intéressant à voir.

Après la chanson, Ivar reprit l’émission et sa question me fit réfléchir un p’tit peu alors que Livia, elle, se lança dans une réponse. Elle disait que United For Youth, ce n’était pas vraiment assez pour répondre à tous les problèmes qu’il y a en Angola. C’est clair que, parfois, ça fait office de pensement sur une fracture mais un pansement qui rend heureux pas mal de gens.

-C’est clair qu’il y a beaucoup de travail et une seule association ne peut pas subvenir à tous les besoins des gens là-bas. J’crois que United For Youth fait déjà tout ce qu’elle peut dans la mesure de ses moyens. Elle pourrait faire plus si elle en avait encore plus. Pour ça que ça serait cool que les gens qui en ont les moyens puissent investir dans l’association. Soit avec de l’argent, soit en venant aider… On résoudra pas tous les problèmes du monde mais on peut faire en sorte qu’il y en ait un p’tit peu moins en aidant les gens là-bas mais, aussi, ici à L.A..

J’avais, quelque part, appeler au don. C’était à ça qu’on servait aussi en venant parler de notre expérience ici.

Durant leur voyage, la musique avait été la clé pour communiquer. C’était ce que m’expliquait Livia… Que la musique était rassembleuse. Quant à Howard, il soulignait que c’était un point commun à toutes les cultures ! C’était vrai que je ne connaissais aucun pays, aucune tribu, où la musique n’avait pas sa place !

Pendant que je passais la chanson de Fireworks, j’en profitai pour échanger quelques mots avec les deux stars. Je les remerciai pour ce qu’ils faisaient pour United For Youth et ils estimaient que c’était tout naturel.

Quant à partir en voyage humanitaire, Livia m’encourageait à le faire si j’en avais l’occasion.

Je lui souris.

-Je n’y manquerai pas.

Howard ajouta que ce genre de voyage était formateur, mais que lui était trop vieux pour ces conneries, ce qui me fit rigoler.

-Mais non, Howard… T’es pas vieux.

J’ignorais quel âge il avait, en fait, et j’aurais été bien en mal de l’estimer. Il faisait très jeune, quand même, non ?

On reprit l’émission une fois la chanson terminée et je demandai alors à Livia et Howard ce qu’il pensait qu’on pouvait faire de plus, avec United For Youth mais il fallait se rendre à l’évidence : ce n’était pas une petite association angelenos qui allait révolutionner la face du monde. J’en avais bien conscience.

Il y avait trop de malheur dans le monde pour pouvoir faire face.

Mais ce n’était pas pour autant que Livia ne lança pas un message d’espoir et surtout, encouragea à demi-mot les gens à continuer à s’impliquer dans ce genre d’œuvre de charité.

Howard, lui, fit carrément un appel aux dons, ce qui me fit sourire.

-J’ai bien conscience que United for Youth n’est qu’une goutte dans un océan immense… mais cet océan n’est-il pas composé de milliard de gouttes ?

Je marquai une pause avant d’enchaîner.

-Nous avons toujours besoin de dons. Alors je lance, avec Howard et Livia, un appel à tous : donnez ce que vous pouvez… ne serait-ce qu’un dollar sur le compte de l’association… Ou un paquet de pâtes que vous pouvez déposer à la mission Saint John’s dans l’Eastside. Des jeunes ont faim et froid, à travers le monde comme à L.A.

Je relevai mes yeux de mon micro et souris à mes invités.

-Howard, Livia… Encore un tout grand merci pour vos témoignages aujourd’hui. Ça a été très instructif. J’espère vous revoir bientôt.

Je leur laissai le temps de saluer avant de signer la fin de l’émission :

-Merci à tous pour votre écoute. On va se quitter avec un titre de Livia, In Your Head… Bonne soirée à tous !

L’anecdote-souvenir d’Howard était autant touchante que la mienne. Elle nous rappelait que, peu importait notre langue, la musique nous permettait de communiquer et nous rassemblait qui que nous soyons. Ça nous avait permis de nous rapprocher des gens des village que nous avions visité, de rire avec eux, de travailler, de jouer aussi.

On parla hors micro quand Ivar passa une chanson de Fireworks. Il était content que notre conversation puisse faire un peu de publicité pour la fondation United For Youth, rien de plus normal selon moi. La fondation nous avait permis de vivre une expérience incroyable qui même sans sa fin tragique, m’avait profondément changé. J’encourageais Ivar à prendre part à ce genre de voyage si un jour on lui offrait de partir. En ce qui me concernait, je n’hésiterais pas à y retourner si l’occasion se présentait à nouveau.

- Tu n’es pas vieux !

Ivar et moi avions répondu presque d’une même voix à Howard qui se disait trop vieux pour ce genre de voyage. Si nous n’avions pas eu l’accident d’avion et le crapahutage dans la jungle, il envisagerait peut-être d’y retourner.

Au retour en ondes, Ivar voulu savoir ce qu’une fondation comme United For Youth pouvait faire de plus pour venir en aide à ces villages plus que défavorisés. À mon humble avis, et cela n’était que mon opinion personnelle, l’ampleur de la tâche était trop immense pour qu’une fondation basée à l’autre bout du monde puisse faire une réelle différence. Ceci dit, ce n’était pas non plus impossible. De continuer ce genre de voyage apportait l’espoir et tant qu’il y avait de l’espoir, il y avait de la vie.

- C’est en effet pour cette raison que je crois que de continuer ce genre de voyage ne peut qu’être bénéfique ne serait-ce que pour semer une graine dans la conscience collective. Les gens verront qu’un tout petit geste peu faire une différence.

Howard profit de sa réponse pour faire un appel aux dons qu’ils soient monétaires ou en investissant du temps, toute forme d’aide était la bienvenue. Ivar, en son nom à titre de porte-parole de la fondation mais également en le nôtre,  invita les gens à se montrer généreux et un début d’idée germa dans ma tête, j’allais devoir en parler avec Brent. Je pourrais offrir une partie des ventes de mon prochain album ou une portion des recettes de la vente de billet de mon prochain concert à la fondation. Les gens, en achetant l’un ou l’autre feraient en quelque sorte un don.

L’interview se termina alors que notre hôte nous remercia.

- C’est nous qui te remercia pour ton invitation ! Ce fut un grand plaisir que de discuter avec toi.

Pour clore l’émission, c’est l’une de mes chansons qu’Ivar décida de passer. Je retirais mon casque et je lui tendis la main.

- Merci encore pour l’invitation. Ça fait du bien de pouvoir enfin parler du côté positif de ce voyage ! Puis, si tu as besoin à nouveau pour la fondation, n’hésite pas à me faire signe.

Si Ivar semblait vouloir se lancer dans une aventure similaire à celle qu’on avait fait avec Livia et que cette dernière ne dirait pas « non » à un autre voyage du genre (le crash d’avion en moins), moi j’me trouvais trop vieux. Mais autant Ivar que Livia clamèrent que c’était pas le cas. J’haussai nonchalamment des épaules.

-Vous verrez quand vous aurez 37 ans…

C’était pas vieux… Mais on sentait quand même la différence entre 37 et 20… C’était pas du tout la même chose… Surtout que j’avais pas vraiment des poumons en bon état.

Après ça, on reprit l’émission et Ivar se demanda si les actions de United For Youth en Afrique était suffisante, s’ils pouvaient faire plus ou non… L’était claire que ce n’était pas assez. Une association seule ne peut pas s’occuper de toute la misère du monde. Mais chaque petit don peut changer la vie d’une poignée de personne ici ou là-bas. C’était déjà pas mal… C’est ce que j’essayais de dire et ce que Livia essayait de dire. Ivar ajouta que tout ça n’était qu’une goutte dans l’océan mais que l’océan était fit de milliard de gouttes. J’aimais bien l’image et Livia confirma que c’était bien pour cette raison qu’il fallait continuer des actions comme ce voyage qu’on avait fait.

J’avais appelé aux dons. Ivar enchaina en faisant de même expliquant que les dons en nourriture était aussi accepté à la mission Saint John. Rien que dans l’Eastside, il y avait déjà pas mal de gens qui avaient besoin de ce genre de dons.

Cet appel marquait la fin de l’émission et Ivar nous remercia. Livia le remercia à son tour.

-Merci à toi ! On reviendra, c’est promis ! Merci à tous ceux qui ont écouté !

Ivar remercia les auditeurs avant d’envoyer une autre chansons. Une de Livia cette fois. J’enlevai mon casque alors que la chanteuse remercia Ivar et déclara que s’il avait besoin d’elle pour aider l’association, elle répondra présente.

-Ouais, c’est cool, vieux ! Tu as géré ça !

Pour un type qui n’était pas journaliste, c’était même plus que bien. Quant à nous, on a pu, enfin, raconter les côtés positifs du voyage.