Aujourd’hui, c’était le grand jour. Celle de l’inauguration de mon nouveau prototype de voiture de sport. Celle qui donnera le premier élan à ma marque de voiture. Et qui, peut-être, me permettra d’obtenir un contact de constructeur avec un investisseur prêt à faire entrer Hughes Motors dans le monde des courses automobiles.

Pour ça, il faudra que ma voiture prouve ce qu’elle vaut. Et, pour la cause, cette petite courses entre prototypes aura lieu au circuit urbain de Long Beach au sud de Los Angeles. Dans le public se trouvera des constructeurs, des experts, des VIP du monde de l’automobile, la presse spécialisée et j’en passe. Tout un panel de gens à convaincre… Et, si j’étais confiant de mon prototype, je redoutais que tout capote pour un imprévu ou l’autre.

Car je détestais les imprévu !

D’autres prototype d’autres constructeurs seront là aussi. Des nouveaux modèles mais de marques déjà confirmées. Si l’événement était vous sous la forme d’une course c’était plus une parade qu’une vraie compétition. Ainsi, le but ne sera pas réellement de gagner mais bien de montrer ce que me voiture à dans le ventre !

Mon stress était palpable alors que j’étais dans les paddocks à tourner autour de l’équipe technique qui vérifiait, encore et encore, la voiture dans toutes ses coutures. J’avais un pilote engagé pour l’évènement mais il devait se promener quelque part d’autre… C’était un type assez dispersé mais on m’a assuré qu’il remplira parfaitement le job.

Mon père était là, dans les tribunes… Mais celui qui j’avais invité dans les paddocks était mon parrain, Brent Hughes. Il comptait venir avec deux de ses protégés : Johnatan et Eleanor. Je connaissais déjà un peu Johnatan mais je n’avais encore jamais rencontré ma demi-sœur. En un sens, j’avais hâte de pouvoir, enfin, faire sa connaissance. J’avais eu des échos d’elle de la part de Carrie et je m’étais dis que, si Victor ne l’avait pas aimée, c’est que j’allais, moi, apprécier Eleanor. En soi, et avec ma différence d’âge avec Carrie, je m’étais toujours un peu senti enfant unique. Eleanor avait une différence d’âge beaucoup moins grande avec moi alors qui sait si on ne pourrait pas développer une relation frère-sœur ?

Depuis mon divorce, c’était de ce genre de relation que j’avais besoin. Celui de la famille. Brent aidait beaucoup à ça même si L.A.People cherchait à me rappeler l’échec de mon mariage… Je m’en voulais un peu parce que je me doutais que la fuite était sans doute de ma faute… J’en avais parlé à mon père et celui-ci avait été maladroit au point d’en parler à Carrie qui, évidemment, en a parlé à Victor. Et je me doutais, finalement, que c’était lui qui avait vendu la mèche… Ce type est un enfoiré fini… J’aurais voulu que les choses se sachent autrement et plus justement mais le mal était fait.

Je voulais passer à autre chose et ça passait par cette journée-ci.

Et, pour cause, je ne pensais plus qu’à cette course au point que je criais des ordres à gauche et à droite entre quelques tiques nerveux. L’équipe tentait de me rassurer. Certains avaient appris à me connaitre et à savoir comment je fonctionnais.

J’étais tellement concentré que je n’avais pas vu que Brent et ses invités étaient là…

C’était un jour important aujourd’hui et je ne pouvais pas manquer les premiers kilomètres parcourus par un prototype de voiture construit par mon filleul, Julian. Je le faisais non seulement pour lui, mais aussi en mémoire de mon frère, le parrain originel de Julian, Geordi, qui avait été tué au Vietnam.

C’était, en gros, le genre de chose que je vivais pour deux !

Masi pas seulement ! Johnatan, mon protégé, m’avait dit qu’il appréciait les voitures alors, je lui avais proposé de m’accompagner à cette course hors du commun qui verrait s’affronter les dernières perles de technologie automobile.

Et tant qu’à faire, j’avais aussi invité Eleanor à se joindre à nous. Mais ça, c’était plus parce que j’en avais juste envie. Rien à voir avec Don qui serait relégué dans les tribunes VIP. Elle ne le croiserait probablement même pas.

Non, le but d’inviter Eleanor était de construire (ou reconstruire) une forme de complicité entre nous. Pour apprendre à nous connaître.

Oh, bien sûr, ça l’amènerait à faire connaissance avec son demi-frère, mais ce n’était pas le même lien que celui, père-fille, qu’elle voulait fuir.

On s’était donc, tous les trois, donné rendez-vous aux studios de MTI puis on avait tous embarqué dans ma voiture, direction de circuit qui se situait hors de la ville. En chemin, on avait écouté le dernier single de BleedingHeart, mais aussi Sniper, Livia, The Burning Fire et même Lola, donnant un peu nos avis sur l’un ou sur l’autre ou, profitant, simplement, en silence de certaines chansons.

Une fois sur place, j’avais distribué à mes protégé leurs laissez-passer qui nous permettrait d’aller, non pas en tribune VIP comme Don… Mais carrément dans les paddocks ! Au plus près des voitures !

Je souris à Johnatan.

-Prépare-toi à en prendre plein la vue.

Je passai son collier passe-droit autour du coup d’Eleanor, et entreprit de la rassurer… J’avais compris qu’elle avait constamment besoin d’être rassurée.

-Tu vas voir. Julian est spécial, mais c’est un chouette petit gars. Rien à voir avec Carrie et encore moins avec Victor Hunter.

Je savais qu’elle avait rencontré le couple pour la simple et bonne raison qu’ils me l’avaient raconté.

Là-dessus, on se dirigea vers les paddocks, trouvant l’enseigne de Hughes Motors. On y entra, le bruit des moteurs mis à chauffer emplissant brutalement nos oreilles.

La voiture était là, rutilante, magnifique, ses pneus mis à chauffer dans un dispositif matelassé. Et je trouvai mon filleul en train de vociférer des ordres à ses techniciens et ingénieurs.

-Julian ! Julian !

Quand j’eus son attention, je lui souris et m’approchai pour lui faire l’accolade.

-Ça va aller, Julian. Ta voiture est magnifique.

Puis, m’écartant un peu pour désigner mes protégés.

-Johnatan est un fan de sport automobile et… Je te présente Eleanor Harris. Elle a signé chez MTI il y a peu.

Aujourd'hui était une journée un peu spécial, et qui dit journée spéciale dit tenue spécial. J'avais mis ma plus belle chemise, une chemise bleu neutre avec un jean et des baskets noirs. John en chemise, ça arrive pas tous les quatre matins. En effet Brent nous avait donné rendez-vous à moi et sa nouvelle protégée au studio de MTI pour que Brent nous emmène voir le prototype de Julian en action, sur le circuit de Long Beach, un circuit urbain donc, ça me rappelle Monaco ou, pour la réussite de mon diplôme en chaudronnerie, mon père m'avait offert deux places pour aller voir la course. C'était incroyable, il pleuvait et sur les  dix-huit participants, il y en avait que la moitie qui avait fini la course, je me souviens encore voir Niki Lauda sur le podium fêter cette course de dingue. C'était un weekend incroyable, dans la voiture de Brent, on écoutait un petit peu de tous, Bleedingheart, Sniper, Livia, The Burning Fire ou encore Lola. Je ne parlais pas beaucoup dans la voiture, il est vrai que le fait qu'on ne soit pas seul avec Brent et que je me retrouve avec quelqu'un que je ne connais pas ça me stresse un peu. Surtout que c'est une femme et j'ai toujours plus de mal, va savoir pourquoi. C'est à peine si j'ose la regarder. Quand on arrive, Brent nous donne un pass non pas pour les loges VIP, mais pour le paddock. Mes yeux s'illuminent et je le mets vitesse grand V autour du cou. Brent me dit que je dois me préparer à en prendre plein la vue.

Je n'ai presque pas dormi cette nuit tellement j'étais impatient ! C'est vraiment sympa de m'avoir invité.

On se balade dans les paddocks et je regarde toutes les voitures qui sont présentes une par une tout en suivant Brent et Eleanor, quand on arrive dans le stand de Hughes Motor mes yeux s'illuminent, je vois enfin le prototype de Julian et il est magnifique. Brent interpelle Julian et il le, salut et nous présente moi et Eleanor, je lui sers la main.

Salut Julian, ça va ? Je te sens stresser. Brent m'a dit que t'y a passé beaucoup de temps, alors lâche un peu de leste et profite ! Ce n'est pas tous les jours qu'on peut lancer une nouvelle voiture !

Puis je m'arrête deux secondes et jette un rapide coup d'œil à nouveau sur la voiture avant de reprendre.

Tu as mis quoi comme moteur ? Quelle boite de vitesse ? Quel rapport poids-puissance ?

Je dois casser les pieds à tout le monde avec mes questions, mais tant pis, ça m'intéresse vraiment !

Aujourd’hui, je me rendais à Long Beach pour le lancement de la marque de voiture de Julian Hughes. Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre mais il s’agissait d’une invitation que m’avait fait Brent et je ne me voyais pas la refuser. Pourquoi l’aurais-je fait alors que je ne connais rien aux voitures, que je ne connais pas Julian Hughes et que je ne savais pas du tout à quoi m’attendre en me présentant à l’évènement ? Je ne l’avais pas refusé parce que j’avais confiance en Brent et que je voyais là une occasion pour lui tout comme pour moi de rattraper les années perdues.

J’avais songé inviter Ward à se joindre à nous mais après une courte réflexion, j’avais cru que ce serait plus simple que j’y aille seule. Je voulais faire certaine chose pour moi et d’avoir mon petit ami à mes côtés m’aurait peut-être forcé à rester près de lui plutôt que de me faire aller vers les autres.

J’avais enfilé un jeans, des baskets confortables et un t-shirt tout simple, question d’être bien toute la journée. Je me disais que ce n’était pas le genre d’évènement pour porter une robe et des talons, de toute façon, je n’avais jamais été à l’aise juché sur des échasses. Puis il n’y avait rien de plus confortable qu’une paire de jeans !

Brent m’avait donné rendez-vous chez MTI pour faire le trajet ensemble. Arrivée là-bas, j’avais fait la rencontre d’un autre de ses protégés, Jonathan Silverwood. J’étais heureuse de faire sa connaissance. C’était bien de rencontrer d’autres artistes étant avec Brent. D’une certaine façon, je voyais cela comme une grande famille élargie. Ça me plaisait bien de le penser en tous les cas.

Puis sur place, Brent nous offrit nos passes V.I.P. ce qui allait nous permettre de nous déplacer là où les autres n’avaient pas le droit. Brent nous prévenu que nous en aurions plein la vue et je voulais bien le croire ! Déjà, ça sentait le caoutchouc des pneus et nous pouvions entendre les moteurs rugir bruyamment comme s’il se lamentaient de devoir ne faire que du surplace pour l’instant. Brent me fit rigoler quand il me prévenu que Julian était un petit peu spécial mais que cela n’aurait rien à voir avec Carrie et Victor.

- Oh, je men doutais quand même un petit peu. Victor est dans une catégorie bien à part.

Dans celle des gens qui se croient au-dessus de tous autres.

Plus nous avancions vers les paddocks, plus la nervosité s’emparait de moi. Je ne savais pas à quoi m’attendre en rencontrant Julian. Les choses auraient été tellement plus simple avec Carrie si Victor n’avait pas été présent, alors peut-être que ce serait comme ça avec Julian ? Simple ?

Puis on arriva devant le paddock de Julian identifié Hughes Motor et j’y aperçois le jeune homme affairé à tout voir et revoir. Brent l’aborda en premier et le complimenta sur sa voiture.  C’est vrai qu’elle était superbe, même moi qui n’y connaissais absolument rien je pouvais le dire ! Puis Brent nous introduisis Jonathan et moi et tout de suite, ce dernier posa pleins de questions sur la voiture. Je souriais, je trouvais toujours très intéressant d’entendre parler des gens passionnés, cependant, comme Brent m’avait aussi présenté, j’osais fait un encart à la conversation en saluant Julian à mon tour.

- Bonjour Julian. Je suis heureuse de faire ta connaissance et par le fait même, mon initiation dans le monde automobile.

J’étais toujours entrain de lancer mes ordres alors que mes tiques nerveux étaient de plus en plus envahissant à mesure que l’heure du départ approchait. J’étais tellement concentré à crier sur tout le monde que je n’avais pas vu Brent arrivé avec Eleanor et Johnatan. Il fallut qu’il m’interpelle pour que je me tourne vers eux.

Mon regard était soucieux. Pas à cause de la présence de Brent, Eleanor et Johnatan mais à cause de la course. Mon parrain me fit l’accolade et pouvait certainement voir à quel point j’étais tendu. Il affirma que ma voiture était magnifique.

-Salut, Brent. Merci… Mais ce qui compte c’est ce qu’il y a dans le moteur. J’espère que tout ira bien pour la course. Je revérifie tout mille fois pour être sûr.

On pouvait entendre ma détermination mais, aussi, mon stress dans ma voix. Dans ma tête, je n’avais que des scénarios catastrophe où ma voiture se retrouvait dans le décor à cause d’un problème technique ou, pire, qu’elle ne démarre pas du tout !

Mais Brent tenta de me changer les idées en attirant l’attention sur Johnatan et en me présentant Eleanor que je voyais pour la première fois en chair et en os. C’était une jeune femme aux yeux bleus. Le même bleu que moi à peu près. Ses cheveux, eux, étaient très légèrement plus foncé que les miens. Carrie m’avait raconté sa première rencontre avec notre demi-sœur… Ça c’était mal passé mais j’aurais eu Victor face à moi, je crois que je serais parti du souper avant de passer à table aussi !

C’est Johnatan qui fit le premier pas en me serrant la main. Il était fan de sport automobile, apparemment. Ça me fit légèrement me détendre même si mon sourire se crispa un peu quand le jeune chanteur me demanda de lâcher du lest.

-Salut, Johnatan. Ce n’est pas forcément évident. Je sais que je n’arriverais qu’à en profiter que quand la course sera terminée. Ce n’est que quelques tours de piste mais tout peu arrivé en quelques tours et je veux faire bonne impression.

Et le chanteur avait des questions sur ma voiture. Le voir aussi intéressé me faisait plaisir. J’aimais rencontrer des gens qui partageaient les mêmes passions que moi et la mécanique automobile était sans doute ma plus grande passion. J’aimais aussi beaucoup le cinéma. Je n’avais toujours pas mis au placard l’idée de réaliser des films, un jour. Mais, pour l’instant, je me concentrai sur ma marque. Dés qu’elle sera bien lancer, je pourrais me diversifier.

Mais avant de répondre aux questions de Johnatan, je me centrai sur Eleanor qui se présenta elle aussi. Pour elle, c’était une première dans le monde automobile. Je lui souris.

-Je suis heureux de te rencontrer aussi, Eleanor. J’espère que la démonstration sera à la hauteur de tes espérances. En tout cas, j’avais hâte de te rencontrer. On m’a parlé de toi en bien et de ce qu’on m’a dit, je pense qu’on pourrait bien s’entendre. Et, félicitation, pour ton contrat avec MTI. J’ai hâte d’entendre ton duo. Il parait que tu chantes très bien.

J’avais, bien sûr, fait fi de l’avis de Victor. Son avis n’a aucune importance.

Je me tournai, ensuite, vers Johnatan pour répondre à ses questions.

-J’ai fait le moteur moi-même sur base de mes propres plans et avec l’aide de ma super équipe. C’est un moteur Hughes Motors.

J’entrai un peu dans les détails technique du moteur sans vraiment en dire trop pour garder un peu de secret sur sa conception.

-C’est un peu expérimentale mais le rapport poids puissance est assez bon. Il est de 3 kg par chevaux. Je cherche à obtenir mieux mais il faut encore que j’y travaille. Pour la boîte de vitesse, c’est une manuelle. Là encore c’est une conception personnelle. Elle a 5 rapports.

Je ne voulais pas non plus en dire trop. Mais comme Johnatan est intéressé autant lui mettre l’eau à la bouche.

-Si tu veux, Johnatan, tu pourras passer chez moi, un jour. Je te montrerais l’intérieur.

Discuter me détendait un peu. Je me tournai vers Brent et Eleanor.

-J’attends le pilote. Je ne sais pas où il est… Ça fait 15 minutes qu’il devrait être ici. Il trainait dans les autres paddocks à discuter à gauche et à droite. C’est pas le roi de la concentration…

Mon regard se posa sur ma demi-sœur.

-Mon père est dans le public VIP… Mais vous pourrez voir la course d’ici. Il y a des écrans.

Brent m’avait dit qu’elle ne voulait pas avoir de lien avec notre père. Carrie avait le même discours et je tenais à respecter ça.

Johnatan était réellement emballé à l’idée d’aller voir rouler des prototypes en avant-première. Il disait même ne pas en voir dormi, ce qui me fit rire, amusé que j’étais. Le jeune homme ne cesserait jamais de m’impressionner par son enthousiasme à toute épreuve.

Pour Eleanor, c’était différent. Je me doutais bien que les bagnoles n’allaient probablement pas vraiment l’intéresser. Mais je l’avais invitée pour deux raisons. La première, j’avais tout simplement envie de passer du temps avec mes protégés. La seconde, c’était qu’il fallait tout doucement apprendre à Eleanor à participer à des grands événements se produisant à L.A. ou dans la région. Les gens s’habitueraient ainsi à l’avoir dans le paysage.

Et elle, elle s’habituerait à se montrer.

Mais je voulais y aller doucement et ces essais automobile me semblait être une belle expérience, sans pour autant être une immersion totale et brutale dans la jet-set.

Et d’ailleurs, à bien y penser, ce qui valait pour Eleanor valait aussi pour Johnatan… Même si pour le garçon, le plus amusant serait les voitures en soi.

Une fois arrivé sur place, je leur distribuai leurs passes en rassurant d’emblée Eleanor quant à qui était Julian. Elle allait rencontrer son demi-frère pour la première fois et, si je n’espérais rien au niveau rapprochement entre eux (si ça se faisait, tant mieux, si non, tant pis, mais le but n’était de toute façon pas là), je ne voulais pas que l’impression que Victor lui avait faite déteigne sur Julian.

Mais Eleanor avait déjà bien compris que Victor était un sacré cas à lui tout seul. D’ailleurs, je me disais que la pauvre Carrie avait dû se sentir mourir de honte lors du souper avorté dont ils m’avaient parlée, elle et Victor.

Je souris à Eleanor.

-Il ne faut jamais trop faire attention à ce que raconte Victor. Ça lui fait trop plaisir quand on lui porte attention.

Moi, j’avais trouvé le truc avec lui… Et j’avais la prétention de penser que, quelque part, il y avait entre lui et moi une forme de respect basé sur un jeu qui consistait à s’envoyer des piques à longueur de temps sans pour autant qu’aucun de nous n’en prenne ombrage. Mais bon… Je le connaissais depuis qu’il était gamin aussi. Un gamin qui avait un jour vomi sur mes chaussures.

Cependant, j’avais bien conscience que tout le monde ne pouvait pas avoir le détachement que j’avais face au virulent avocat.

On trouva ensuite assez vite les paddocks de Hughes Motors. Quand je fais l’accolade à mon filleul, je sentis qu’il était complètement crispé. Cela lui arrivait souvent d’être tendu, mais là, il avait, en plus une raison tangible de l’être… Car aujourd’hui, c’était le grand test, pour lui. Je le complimentai sur la voiture qui était vraiment très belle.

Je le pris doucement par les épaules, l’invitant à me regarder dans mes yeux à la fois rieurs et rassurants.

-Ça fait des mois que tu te prépares pour aujourd’hui. Et avec la rigueur que tu as, je suis sûr que tout ira bien.

Je l’invitai ensuite à saluer mes deux protégés et invités. Il connaissait déjà un peu Johnatan, mais c’était la première fois qu’il voyait Eleanor. Johnatan conseilla à Julian de se détendre, ce qui me fit sourire. On voyait bien que Johnatan ne savait pas encore à qui il avait à faire. A côté du mot « stress » dans le dictionnaire, il y avait la photo de Julian. Ce que l’intéressé s’empressa d’expliquer au musicien.

Ce fut alors à Eleanor de se présenter et quand un sourire se dessina sur son visage, j’eus un brusque et agréable flashback qui me ramena à la petite Eleanor de 3 ans… Son sourire n’avait, en effet, pas changé. Mais plus agréable encore fut d’entendre Julian lui dire qu’il y avait beaucoup de chance qu’ils s’entendent. Il la félicita aussi pour sa signature avec MTI et avait hâte d’entendre son duo.

-Je suis sûr que tu seras bluffé par le duo Eleanor-Shane. C’est simple et efficace… Et tout en douceur, comme Eleanor elle-même.

Johnatan, lui, avait plein de question et je découvris du même coup qu’il n’était pas juste fan de voir les voiture rouler. Non, il s’intéressait à la mécanique aussi. Et je sentis toute la passion de Julian quand il répondit au musicien.

Moi, je m’approchai d’Eleanor et lui glissai en rigolant à moitié.

-Pour toi aussi, c’est du chinois ?

Parce que, oui, j’aimais bien voir des voitures rouler, entendre le bruit des belles motorisations, mais au-delà de ça, je n’y connaissais foutrement rien.

Je fus ravi quand Julian invita, pour une prochaine fois, Johnatan chez lui. C’était bien que mon filleul s’ouvre à d’autres gens.

Je sentais aussi que mon filleul se détendait tout en parlant. Mais alors, il s’inquiéta de ne pas voir son pilote dans les parages.

-Oh, ne t’en fait pas… Je ne crois pas qu’un pilote digne de ce nom manquerait l’occasion de tester ta voiture sur circuit. Il va arriver.

Il regarda ensuite sa demi-sœur pour annoncer que son père était dans les tribunes VIP, mais qu’on pouvait voir la course d’ici.

-C’était ce qu’on avait prévu de faire… Puis comme ça, on pourra voir les voitures au plus près quand elles passeront à proximité des paddocks.

Mais alors, des bribes de voix tendues se firent entendre, attirant mon regard. Plusieurs techniciens et ingénieurs parlaient à mi-voix, d’un air inquiet. Je grimaçai avant de dire à Julian.

-Je pense qu’il y a un problème, non ?

On était enfin arrivé au circuit et tel un gamin, j'avais envie de courir partout pour tous voir, mais bon, je suis avec Brent et Eleanor et je ne voulais pas passer pour un gosse même si des fois, je peux avoir huit ans dans ma tête. Brent nous donne les passes pour entrer dans les paddocks, je regarde toutes les voitures en marchant, être au milieu des pilotes, c'était incroyable. Puis, on vient à arriver devant le stand de Julian nommer sobrement Hughes motor on rentre et là, je me retrouve avec des étoiles dans les yeux. Je regarde sous toutes les coutures le véhicule présenté par Julian. Brent, lui, discute avec ce dernier. Puis quand j'eus fini de regarder, je me rapproche de Brent et de Julian. Brent lui dit qu'il a bien trop préparé l'événement pour que ça ne marche pas. Puis Brent vient à nous présenter moi et Eleanor. Je m'empresse de le saluer et de lui poser plein de questions sur la voiture. Mais Eleanor vient à se présenter à Julian alors, je me décale pour les laisser discuter entre eux. Puis Julian revient à mes questions. En réaliser, je pensais qu'il avait cherché un fournisseur moteur et un fournisseur de boite de vitesse, mais même pas, il a tous fais lui-même, à ce moment-là mes yeux s'ouvrent en grand et je l'applaudis.

Bordel, tu as tout fait tout seul ? C'est impressionnant ! Et trois kilos pour un cheval, c'est déjà beau. Je ne sais pas si tu connais la marque Cortes ! C'est une marque espagnole et leurs moteurs étaient vraiment aux fraises, enfin d'après le commercial... D'ailleurs, cet homme, je ne l'ai vu qu'une seule fois au bar. Mais bref, on n'est pas là pour parler de ça. En tout cas, je vois que niveau aérodynamisme, c'est pas mal non plus, c'est bien pensé, j'aime beaucoup.

Puis Julian me propose de venir chez lui pour voir l'intérieur. Je lui souris.

Ce sera avec plaisir, Julian, je dirais même un honneur !

Puis Julian nous dit que son père était en tribune VIP, mais que nous, on pouvait rester ici pour voir la course, Brent lui dit que c'était ce qui était prévu. Puis d'un seul coup, on entend des voix inquiètes, les ingénieurs et les techniciens semblaient nerveux, Brent regarde Julian en grimaçant avant de lui dire qu'il y avait comme un problème, je les regarde les deux en grimaçant avant d'acquiescer ce que Brent venait de dire.

J’entrais dans un tout nouveau monde, celui de l’automobile et je le faisais en passant par les grandes portes avec une passe V.I.P. accrochée autour du cou. C’était grisant et excitant mais aussi très bruyant. Je suivais Brent et Jonathan comme un petit chien de poche jusqu’à ce que nous arrivions là où se trouvait mon demi-frère Julian et son modèle. Je n’avais nourris aucune attente face à cette première rencontre vu comment les choses s’étaient passés avec Carrie et Victor. Cependant, il n’y avait pas d’électron négatif gravitant autour de moi aujourd’hui ce qui faisait que, quelque part, j’étais moins nerveuse.

D’ailleurs, Brent me rassurait concernant Victor. Je pouvais bien sentir dans ses paroles qu’il était lui-même prudent vis-à-vis de l’avocat ce qui me permettait de comprendre que je n’étais pas la seule victime de sa virulence verbale. Ça devait être une déformation professionnelle… ou pas !

- C’est ce que je me suis dit après coup mais d’un autre côté, il est difficile de ne pas lui prêter attention quand il prend absolument toute la place.

Julian semblait débordé, rien de plus normal pour un évènement d’une telle envergure. Je restais un peu derrière alors que Brent lui faisait une accolade et initiait la conversation avec son neveu. Puis Jonathan bombarda Julian de questions, on pouvait sentir la passion dans sa manière d’aborder Julian et la franchise de se dernier dans ses réponses. Je saisi ma chance de me présenter en sautant dans une petite brèche dans la conversation. Je ne voulais pas non plus être impolie en m’imposant mais si je ne le faisais pas quand j’en sentais le courage, je ne le ferais probablement jamais.

Les premières paroles de Julian étaient positives. Il se disait heureux de me rencontrer et souhaitait que mon expérience aujourd’hui me soit profitable. Je dû rougir quand il me félicita pour on contrat. J’en revenais pas encore de la chance que Shane et moi avions eu de tomber sur Brent après une déconfiture avec Timmy Evans.

- Je crois aussi que nous allons bien nous entendre.

Quant à ses félicitations sur ma carrière et son envie d’entendre ma musique, je jouais avec une mèche de mes cheveux en souriant d’autant plus que Brent ajouta qu’il serait bluffé par ce qu’il allai entendre.

- Nous avons une bonne complémentarité, Shane et moi. Je crois que c’est ce qui fait que cela fonctionne…Enfin, la réponses des gens nous dira si nous avions raison ou tord d’espérer.

Jonathan reprit sa place dans la conversation qui devenait beaucoup trop technique pour moi, du chinois comme me le disait Brent.

- Sous-titré en mandarin.

Mais ce n’était pas pour autant que je n’essayais pas d’être attentive à ce que disait Julian. Il y avait mit tant d’efforts et d’heures que ce serait très impoli de ma part que de mettre mon attention ailleurs. Puis peut-être qu’en bout de ligne, je finirais pas comprendre quelques notions.

Julian mentionna que son pilote n’était pas encore arrivé et, instinctivement, je tournais la tête vers la gauche et la droite, comme si j’allais pouvoir le repérer ce qui était un peu drôle et naïf puisque je ne savais pas de quoi il avait l’air. Quel tête il avait son pilote ? Devais-je tenter de repérer un homme vêtue d’une combinaison avec [i]Hughes Motor[i] inscrit dessus ? Mon attention revenu sur Julian quand il mentionna que son père était dans les gradins VIP mais que nous pouvions nous, regarder la course de là où nous étions.

- Ici c’est très bien.

Brent demanda alors s’il y avait un problème. Je le regardais, puis je regardais Julian puis à nouveau Brent, essayant de comprendre ce qu’il se passait.

- Est-ce que ça va ?

Brent était arrivé en compagnie de Johnatan et Eleanor. Je ne pouvais pas cacher mon stress à mesure où l’heure de la course approchait. Pourtant, je savais que j’avais déjà tout vu et revu… Mais ça n’empêchait que je n’arrivais à me débarrasser de mon angoisse.

Brent y alla alors de quelques mots pour me certifier que tout allait bien se passer. Je savais que je ne pouvais pas vraiment faire plus mais je n’étais pas à l’abri d’un coup du sort ! Et j’avais peur que si je m’arrêtais d’angoisser, le coup du sort allait, inévitablement, me tomber dessus !

-Je sais… Mais c’est plus fort que moi. Si je ne vérifie pas tout dix fois et que quelque chose ne se passe pas bien, je vais en cauchemarder pendant des semaines.

Johnatan me salua, ensuite, et il ne tarda pas à me poser bien des questions sur ma voiture. Je devais avoué que j’étais vraiment content de voir que le protégé de Brent s’intéressait tant à ma voiture et je compris très vite qu’il ne le faisait pas par complaisance mais bien parce qu’il était fan d’automobile, lui aussi.

Mais avant de répondre à ses questions, je fis la connaissance, pour la première fois, de ma demi-sœur, Eleanor. Je ne la connaissais que de par les échos des autres. Ceux de mon père, de Carrie, de Victor et de Brent. Seul Victor m’avait parlé d’elle en mal mais je me fichais bien de ce que pensait cet enfoiré. Ainsi, je saluai Eleanor clamant qu’on allait bien s’entendre. Elle confirma me faisant sourire.

Je l’avais aussi félicité pour son contrat avec Brent. Je savais qu’Eleanor avait déjà fait ses preuves à Broadway et, maintenant, elle faisait un pas en plus vers la professionnalisation de son art. Je savais à quel point s’était gratifiant de pouvoir vivre de sa passion et la chanson semblait être la passion de ma demi-sœur. Il n’y avait pas d’artiste chez les Hughes. Eleanor était la première et je trouvais ça vraiment revigorant.

D’après Brent, j’allais être bluffé par le duo d’Eleanor avec son ami, Shane. Je savais que Brent ne se trompait jamais sur la qualité de ses artistes. Ma demi-sœur confirma sa complémentarité avec Shane.

-Oui, c’est le public qui te donnera le meilleur écho de la qualité de ce que tu fais. Mais je sais que Brent a du flair. S’il a senti que toi et Shane êtes bon, je n’en doute pas du tout. Je trouve ça courageux d’avoir passer le pas de signer. Les gens ne se rendent pas toujours compte que ce n’est pas une décision facile à prendre de se mettre en danger en vivant de son art.

Parce que l’art, c’était très personnel. C’était exposer au gens ce qu’on a dans le cœur. Ce n’est pas simple et donné à tout le monde.

J’en vins, alors, aux questions de Johnatan et y répondis le plus généreusement que je le pouvais. Il semblait stupéfait que j’ai conçus moi-même pas mal de composant de ma voiture.

-Je fais des études d’ingénieur mais je m’intéresse à la mécanique automobile depuis des années.

Je préférais bosser sur ma voiture que de gérer l’aspect entrepreneuriale de ma marque, d’ailleurs.

Il me parla alors de la marque Cortes me parlant de l’avis du commercial sur leurs propres moteurs. En tout cas, son histoire eut le don de me détendre un peu surtout qu’il n’avait que des compliments pour ma voiture.

-Merci. J’espère qu’elle fera ses preuves sur la piste.

Notre conversation échappait à Eleanor et Brent qui s’amusait de confirmer qu’ils n’y comprenaient rien. Mais moi, j’étais centré sur Johnatan et comme je voyais bien qu’il partageait la même passion que moi, je lui proposer de passer, un jour, chez moi, pour voir un peu sur quoi je bossais. J’invitais rarement des gens mais, depuis ma séparation avec Livia, le poids de la solitude se faisait pas mal sentir et je détestais, ces derniers temps, ruminer tout seul dans mon coin. Alors pouvoir discuter voiture avec Johnatan m’intéressait.

Il accepta la proposition.

-Génial ! Je te contacterais !

Je m’inquiétais alors de ne pas encore voir mon pilote mais Brent tenta de me rassurer, encore une fois.

-J’espère…

Je me tournai, ensuite, vers Eleanor pour leur dire qu’ils pouvaient voir la course d’ici. Je n’avais pas envie qu’elle sente contrainte de partager la tribune VIP avec notre père. Brent déclara qu’ils avaient prévu de rester ici. Eleanor confirma. J’hochai de la tête.

-Parfait ! Il n’y a pas meilleur endroit de toute façon.

C’est là que ça s’agita un peu autour de nous. Mais c’est Brent qui le remarqua en premier. Je me tournai voyant mes techniciens parler à mi-voix entre eux.

-Qu’est-ce qu’il se passe ?!

C’est ce que je lançai vers mes technicien et l’un d’eux s’approcha, l’air anxieux. Et, évidemment, son anxiété me contamina ce qui ramena mes tiques nerveux. Je me raclai la gorge alors que mes muscles étaient contractés.

-On a un problème… Notre pilote vient de se casser le pieds en descendant bêtement l’escalier… Il ne saura pas piloter la voiture.

Quoi ?!

-Quoi ?!!! Mais c’est pas possible ça ?!

A quelques minutes de la course. Alors qu’on a personne d’autre pour piloter ?! Je secouai la tête me demandant ce que j’avais fait pour mériter ça.

-On ne peut pas abandonner ! Je vais piloter !

Le technicien hocha négativement de la tête.

-Tu ne peux pas, Julian… L’organisateur ne veut pas que les concepteurs des marques pilotes… C’est dans le contrat. Si tu pilote et qu’il arrive quelque chose, les assurances vint nous tomber dessus et ça va faire très mal.

Foutu contrat. Je hais les contrat. Je grommelai.

-Qu’est-ce qu’on va faire alors ?! On ne peut pas déclarer forfait quand même ?!

J’étais énervé par ce coup du sort. Et extrêmement déçu aussi ! Je me tournai vers le trio alors que mes tiques devenaient envahissant.

-Des mois de travail et voilà le résultat ! Pourquoi ça m’arrive à moi, ça ?

Je ne voulais pas que la mauvaise image que Victor avait donnée de la famille déteigne sur Julian qui était à des années-lumière de l’avocat. Ce qui était logique, puisque Victor ne faisait partie de la famille que par alliance… Et oui ! Il fallait que Vctor se rende à l’évidence ! Personne n’appelait Carrie « Carrie Hunter » ! C’était lui qui avait intégré les Hughes, pas l’inverse.

Eleanor avoua qu’elle s’était dit après coup qu’elle n’aurait pas dû donner autant de crédit à Voictor lors de leur rencontre, mais que c’était difficile à faire quand il prenait toute la place.

-J’avoue que c’est un exercice complexe. Si un jour on se retrouve tous les trois, tu n’auras qu’à regarder comment je fais.

Je lui souris et sur cette dernière observation, nous entrâmes dans les paddocks pour découvrir l’écurie Hughes Motors. J’étais assez fier de voir ce nom estampillé un peu partout. Je savais que ce projet tenait extrêmement à cœur à Julian et il était en train de concrétiser sérieusement sa vision des choses.

C’est un Julian stressé que nous découvrîmes en train d’aboyer sur ses techniciens, de vérifier encore et encore les détails… Mais quand il nous vit, il arriva quand même à lâcher n peu prise pour échanger avec nous.

Je pris mon filleul entre quatre z’yeux et essayai de le rassurer, de le calmer. Mais il déclara que si quelque chose merdait, il allait en cauchemarder pendant des semaines.

Je lui souris.

-Tu feras tes preuves, j’en suis sûr. Et si ce n’est pas aujourd’hui, ce sera un autre jour. Tu es jeune. Tu as le temps.

Relativiser… C’était quelque chose que je savais bien faire. Et heureusement ! Même si j nourrissais toujours aujourd’hui une légère frustration d’être passé à côté de The Army, à une toute autre époque.

Puis, mes protégés eurent l’occasion de se présenter. Johnatan d’abord, puis Eleanor et son magnifique sourire. Julian n’eut que des bons mots, des compliments et des encouragements pour elle. Eleanor, elle, voulait attendre de voir la réaction du public avant de réellement se prononcer sur son propre talent.

-Tout va bien se passer, pour vous trois. Toi, ta voiture va être remarquée, Julian. Toi, Eleanor, fais-toi confiance. Et Johnatan…

Je souris.

-Vu tout ce qu’il y a comme idées dans ta tête, je ne m’en fais même pas.

Johnatan, justement, avait un tas de questions à poser à Julian sur sa voiture et la conversation s’engagea entre les deux jeunes garçons. Je m’étais alors rapproché d’Eleanor en lui demandant si, pour elle aussi, ils parlaient chinois et sa répartie me fit éclater de rire.

-Ta mère avait le même genre d’humour.

Quand Julian reporta son attention sur nous, ce fut pour nous dire qu’on pouvait regarder la course depuis les paddocks. Eleanor lui en semblait reconnaissante, même si ça avait été le but dès le départ, dans ma tête. Avec les passes qu’on avait, ça aurait été con de se contenter des tribunes, aussi VIP puissent-elles être.

Puis il y eu du mouvement et je sentis clairement l’anxiété monté dans l’écurie. On apprit assez vite que le pilote prévu pour Hughes Mortos venait de bêtement se péter le pied en chutant dans des escaliers.

Il avait tout intérêt à ne pas se présenter, celui-là, sinon, Julian allait l’atomiser.

Surtout qu’apparemment, le contrat ne lui permettait pas de courir lui-même…

En voyant mon filleul commençant à tiquer au point que son visage se déformait et que ses muscles étaient pris de petits spasmes répétitifs, je m’empressai d’intervenir. Je l’attrapai par les bras et l’obligeai à me regarder et à arrêter de gigoter.

-Regarde-moi, Julian. Il y a toujours des solutions, d’accord ?

Puis, je me tournai vers Johnatan…

-Jusqu’à quel point tu aimes le sport automobile, toi ? Tu conduis bien ?

J'étais comme un poisson dans l'eau ici sur le circuit de Long Beach, l'excitation de me retrouver au milieu des moteurs qui hurlent et des pneus brulés, l'ambiance les gens dans les tribunes, rien à voir avec le glamour de Monaco serte, mais tous de même, il y a un mélange d'une ambiance de formule 1 et des 24 heures du Mans, que de souvenirs d'ailleurs, un jour peut-être, j'en parlerai, mais pour le moment, je profite de l'instant présent. On finit par arriver au stand de Hughes Motor et on voit Julian stresser comme jamais, après avoir identifié la voiture sous toutes les coutures et que Brent ait commencé à parler à Julian, je m'empresse de lui poser tout un tas de questions sur la voiture, mais avant de me répondre, il prend le temps de parler avec Eleanor, je n'ai pas tout compris à ce qu'ils disaient, il est vrai que tout ce qui est lien familial ça à jamais été facile pour moi, puis Julian reviens à discuter de sa voiture, quand il me parle de tout ce qu'il a fait sur sa voiture, je le regarde avec un air surpris, mais tout en gardant mon sourire, il est vrai que concevoir son propre moteur et sa propre boite de vitesse, c'était surement pas simple, mais Julian m'explique qu'il avait fait des études d'ingénieurs mais qu'il aimait aussi la mécanique.

Tu m'en diras tant ! Pour concevoir son propre moteur et sa propre boite de vitesse, il faut quand même en vouloir et avoir une passion immense pour la mécanique !

Quand j'étais sur Paris, j'avais une Renault 5 et j'avais fait quelques bricoles dessus pour tenter d'en faire une voiture plus performante, ça, c'est fini que j'ai failli me retrouver avec le moteur sur les genoux avec mes conneries. Enfin bref, je finis par lui parler de la marque Cortes, une marque espagnol de voiture qui avait de gros soucis moteurs d'après leur commercial, il disait même que c'était des moteurs de tracteurs qu'ils faisaient, enfin quand je parle de la marque Cortes à Julian ça le fait se détendre un petit peu, et je ne taris pas d'éloges son véhicule que je trouve vraiment impressionnant. Il me dit qu'il espère que sa voiture fera ces preuves sur la piste. Je viens lui poser ma main sur son épaule en souriant.

Je suis sûr que ça va en jeter, tu vas voir ! Ça va être exceptionnel tout le monde va être bluffé !

J'étais optimiste, car avec le peu que j'avais vue dans la rigueur de la préparation, je n'étais pas inquiet, certes ce n'est pas digne d'un Ferrari ou d'un Ford, mais ce n'est pas non plus fait par des amateurs. Par la suite Julian me propose de venir cher lui pour voir l'intérieur du véhicule ce que j'accepte, il semble ravi de savoir que j'acceptais et me dis qu'il me contactera.

Avec plaisir, de toute façon, tu sais où me trouver.

En effet, il ne faut pas chercher bien loin pour me trouver.  Si je ne suis pas au studio, je suis au motel. Ensuite Julian nous propose de regarder la course depuis le stand ce que nous acceptons, soudain, on sentit comme une sorte de tension, Julian demande ce qui se passe, et quand le mécanicien arriver et lui dire que le pilote avait fait une chute dans un escalier, et que cet imbécile, c'était casser le pied, je passe ma main sur mon visage déconfit, dans ma tête, je me suis dit que c'était un sacre con, mais ce qui m'ennuyait le plus, c'est pour Julian, car il avait tout préparé depuis si longtemps pour que ça se finisse comme ça, d'ailleurs ce dernier commençait à paniquer et à se crisper, Brent vole à son secours et essaye de la calmer en lui disant qu'il y avait toujours une solution, il se tourne vers moi et me demande à quel point j'aime le sport auto et si je conduis bien, mon visage s'illumine.

J'adore le sport auto, c'est ma seconde passion avec la musique. Je veux bien prendre part à la course. Julian, prépare-moi une combinaison, des chaussures, des gants et un casque et laisse-moi le volant ! Je vais faire briller Hughes Motors, tu vas voir je vais leur en mettre plein la vue !

L'opportunité de rouler vite, c'est ce que j'ai attendu pendant longtemps, d'ailleurs, je ne perds pas de temps et je commence à déboutonner ma chemise et je regarde Eleanor du coin de l'œil.

Je vais me déshabiller, mais attends-toi à rien, il n'y a pas grand-chose sous mes vêtements !

Je ricane avant de retirer ma chemise pour me trouver torse nue et mon jean, je commence à m'échauffer les poignets, les chevilles, les bras et les genoux tout en me mettant dans le fond du garage et en essayant de me mettre dans ma bulle en attendant l'équipement.

Victor était un verbeux prétentieux qui prenait vraiment beaucoup de place. Il était donc difficile de l’ignorer mais Brent y parvenait. D’ailleurs, il me proposa, si toutefois je devais le recroiser, de l’observer pour voir comment lui il faisait. Je fis signe que oui de la tête en souriant.

- Je ferai ça avec plaisir !

C’est près d’un Julian stressé qu’on arriva ensuite. Je pouvais facilement comprendre comme il se sentait devant un évènement d’une telle envergure ! Avant de monter sur scène pour la première de Grease, j’avais passé la journée à repasser les chorégraphies dans mon salon, j’avais fait autant de vocalise que j’avais pu en faire pendant tout un mois et une fois dans la loge, ça avait été pire que pire ! Je crois avoir faire la pièce au moins trois fois dans ma tête avant la levée du rideau !

Les présentations furent faites dans les formes et je fus soulagée de la facilité avec laquelle la glace se brisa entre mon demi-frère et moi. Il m’encouragea pour ma musique non sans complimenter notre oncle au passage. Tiens, je ne réalisais que maintenant qu’en plus d’être mon manager, Brent était également mon oncle. Pas que l’ami de ma maman qui endossait un titre d’emprunt mais parce que son sang coulait dans mes veines.

- J’ai beaucoup hésité avant de me décider à signer. On a bien failli ne pas signer di tout même ! Mais la vie ne laisse rien au hasard et voilà. Je me sens bien entouré et sereine avec cette nouvelle aventure.

Ce qui n’aurait pas été le cas en signant avec Timmy, je m’en rendais bien compte maintenant.

Brent était confiant pour nous trois. L’avenir nous souriait, il fallait y faire confiance et foncer !

Puis la conversation se recentra sur la voiture et pour être honnête, c’était un vrai charabias pour moi tous ces termes techniques et mécaniques. Brent se sentait perdu lui aussi ce qui me soulagea. Il compara mon sens de l’humour à celui de ma mère. Je lui répondis d’un sourire fière.

Ce fut ensuite un peu le branlebas de combat. De ce que je comprenais, le pilote de Julian n’était pas présent et pas près d’arriver. Il ne fallait pas être un As de la mécanique automobile pour savoir que ce n’était pas bon signe et qu’il fallait vite trouver un plan B. Pragmatique, Brent disait qu’il y avait toujours des solutions alors que Julian s’arrachait presque les cheveux de la tête en parlant de tous ces mois de travail pour foncer dans un mur. Et tel un magicien sortant un lapin de son chapeau, Brent demanda à Jonathan s’il conduisait bien. Le visage de ce dernier s’illumina alors qu’il demandait déjà à Julian de lui trouver tout le nécessaire pour prendre place derrière le volant.

- Oh, c’est génial ! Rien n’est perdu.

Mais quand il commença à déboutonner sa chemise, je figeais sur place, un peu mal à l’aise. Jonathan me taquina alors en disant ne de pas avoir trop d’attente. Ça me fit rire puis je fis mine de cacher mon visage entre mes mains, avant de me retourner.

- Zut ! Moi qui pensais que tu en profitais pour me faire une proposition grivoise !

Je laissais Jonathan se préparer tout en regardant ce qui se passais tout autour de nous. C’est fou combien ça grouillait partout, comme une fourmilière. Il y avait des gens pour tout, qui avaient tous quelque chose à faire ou à superviser ce qui rendait encore plus excitant la course qui allait bientôt commencer.  

J’étais stressé mais Brent essayait de me faire relâcher la pression en déclarant que si je ne faisais pas mes preuves aujourd’hui, je les ferais un autre jour. Brent avait cette capacité à relativiser que je n’avais pas. De tous les Hughes, c’était lui qui était le moins stressé.

-Je sais… Mais il y a tellement de choses que je veux faire que je n’ai pas l’impression que j’ai le temps.

Je me mettais fort la pression mais c’était comme ça que j’avançais. A l’école, c’était la même chose bien que j’étais plus assidu pour certains cours que pour d’autres. A Fairfax, c’était déjà pareil aussi.

Je fis alors la connaissance d’Eleanor, ma demi-sœur. Elle aussi s’était lancée dans une entreprise pas facile quand elle a décidé, avec son ami, de se lancer dans une carrière musicale. Je ne cachai pas mon admiration pour le courage de son choix. Elle affirma alors avoir beaucoup hésité avant de prendre sa décision mais, aujourd’hui, elle semblait contente de son choix et déclara être bien entourée. Je souris.

-Brent est quelqu’un de génial. Je sais qu’il saura t’aider dans ta carrière. Tu as bien fait de ne pas plier devant les exigences d’Evans.

Brent m’avait dit qu’Evans voulait recruter Eleanor sans son ami, Shane. Parfois, le manager anglais avait une vision des choses bien arrêtée ce qui faisait de lui un manager exigent qui ne correspond pas à tous les artistes.

Quant à Brent, il avait confiance en nous trois. Il savait qu’autant moi, qu’Eleanor et que Johnatan on avait tout pour réussir. En gros, il ne s’en faisait pas pour nous. Je souris d’un sourire crispé par le stress.

-J’espère que tu as raison.

Je répondis, ensuite, aux questions de Johnatan remarquant qu’il était véritablement passionné d’automobile. Ça faisait du bien de rencontrer des gens, en dehors de mes employés, qui avait la même passion que moi. Johnatan me prouvait qu’il s’y connaissait pas mal et je lui expliquai que si j’avais fait pas mal de composants de ma voiture moi-même c’était parce que j’étais ingénieur. Il disait que pour tout ça, il fallait véritablement être passionné. Je souris.

-C’est mon cas et ça depuis que je suis tout petit.

L’automobile et le cinéma étaient mes deux grandes passions. Mais, pour le moment, c’est sur l’automobile que je me concentrais.

Johnatan se fit lui aussi très rassurant concernant la course à venir. J’appréciais vraiment ses encouragements.

-Je l’espère…

Johnatan avait accepté ma proposition de passer chez moi, un jour, pour parler voiture. Il disait que je savais où le trouver. Je savais dans quel motel il résidait actuellement et je savais aussi que c’était un bosseur qui quittait rarement les studios de MTI. Encore quelque chose qu’on avait en commun, lui et moi.

Mais, soudain, ça s’agita autour de nous et, rapidement, la nouvelle tomba comme quoi le pilote s’était blessé et était incapable de concourir. J’étais furieux et l’angoisse se répandit en moi comme un feu sur de l’herbe sèche. Je m’énervais… Je cherchais des solutions sans en trouver… Et ce fut Brent qui focalisa mon regard sur lui me forçant à le regarder alors qu’il disait qu’il y avait toujours des solutions.

-Ah oui ?! Où ?

Je m’énervais mais ce n’était pas contre Brent… C’était plutôt l’angoisse qui parlait…

Mon parrain se tourna alors vers Johnatan lui demandant s’il savait bien conduire. Je n’avais pas pensé que mes invités pourraient être d’une grande aide à cet instant. Et quand Johnatan confirma ses compétences en la matière, je fus en partie soulagé. En partie parce que je savais que Johnatan n’était pas un pilote pro mais, en soi, on était pas ici pour gagner la course mais pour montrer ce que la voiture avait dans le ventre. C’était bien mieux d’avoir un pilote avec peu d’expérience que pas de pilote du tout.

-Ok ! Tu peux concourir. Je préfère ça que le forfait. Merci, Johnatan.

Je me tournai alors vers mon équipe technique et lançai l’ordre de donner un combinaison et un casque à Johnatan et de le préparer pour la course. J’envoyai aussi quelqu’un prévenir les organisateur du changement de pilote.

Ceci étant fait, Johnatan commença à se déshabiller clamant à Eleanor qu’il n’avait pas grand-chose sous ses vêtements. Si je n’étais pas aussi stressé, j’aurais ri surtout qu’Eleanor entra dans le jeu du chanteur.

La combinaison fut amenée alors que je briefais Johnatan.

-Tu auras dix tour de piste à faire. Tu n’es pas obligé de gagner la course. Ce n’est pas le but. Le but est de montrer les capacités de la voiture et, surtout, de ne pas prendre de risque pour ne pas l’abimer. D’accord ? Dés que tu seras près, tu pourras aller sur la grille de départ.

Je me tournai vers Brent et Eleanor.

-Ça va être stressant… Je déteste les imprévus !

Si l’ambiance s’était légèrement détendue quand Julian avait été un peu distrait par notre arrivée, se présentant, notamment, à sa demi-sœur, il était pour autant impossible d’être complètement relax. Avec Julian, c’était toujours impossible. Il était stressé même quand il ne se passait rien. La plupart du temps, j’arrivais à le mettre dans un état qui lui était un peu plus confortable, mais ce n’était pas pour autant qu’il en oubliait ses angoisses.

Et comme là, c’était le grand jour pour lui, il s’en rendait presque malade.

Mais j’étais confiant pour lui, comme je l’étais pour Eleanor et Johnatan. Ils avaient du potentiel, chacun dans leur domaine. Ils ne pouvaient que réussir.

Un grand sourire illumina mon visage quand Julian affirma que j’étais quelqu’un de génial et qu’Eleanor en rajouta une couche en disant qu’elle se sentait bien entourée…

-Que de compliments ! Vous allez me faire rougir.

Je ricanai puis les deux garçons se mirent à parler mécanique, ce qui échappait totalement à nos compétences à Eleanor et moi. Et la réflexion qu’elle me fit me fit penser à Lucy, sa mère. Je ne me gênai pas pour le lui dire et vu la fierté que je pus lire sur son visage à ce moment-là, elle prenait le compliment.

Le problème se posa quand on appris que le pilote de Hughes Motors s’était accidentellement cassé le pied dans les escaliers. Ça pouvait sembler extrêmement con… Presque un gag… Mais pour Julian, ça n’avait rien de marrant…

Et il faillit d’ailleurs perdre pieds, je le sentais venir, mon filleul.

Si je ne le rattrapais pas au vol, il allait se retrouver incapable de réfléchir. Or, des solutions, ça pouvait toujours se trouver. Et au pire du pire, quoi ? On allait lui faire un deuxième trou de balle ? Non. Son concours à la course d’essai serait juste remis à un autre jour.

Mais ça, c’était inutile de lui en parler. La première chose que je fis, ce fut de l’ancrer à nouveau dans la réalité en le forçant à me regarder.

Il s’énerva d’un coup, mais je savais que ce n’était pas contre moi qu’il en avait, mais contre la situation. Alors, une solution, j’en trouvai une. Je ne pouvais pas croire que Johnatan n’était fan que de regarder les voitures rouler. Tout qui a cette passion aime rouler… Or, le but ici n’était même pas de gagner la course. Il fallait juste montrer les capacités de la voiture. La victoire serait un bonus, certes, mais pas nécessaire.

La voiture de Julian pourrait sortir des paddocks, grâce à Johnatan à qui il ne fallut pas le demander deux fois. Il avait à peine accepté qu’il était déjà torse nu, ce qui provoqua un moment comique entre lui et Eleanor qui joua le jeu en se cachant les yeux et en se retournant. Je rigolai moi aussi.

-Tu dis que tu es nul en drague, mais dès que tu peux te déshabiller devant une fille, tu sautes sur l’occasion !

Julian, lui, expliqua à Johnatan qui s’habillait ce qu’il devait faire sur la piste. 10 tours. Montrer la voiture et ne pas prendre de risque. J’étais assez d’accord avec ce dernier point.  

Julian se tourna alors vers nous. Il était toujours stressé, mais plus sur  le point de perdre les pédales.

-Mais au moins, la voiture va pouvoir être montrée… Johnatan va gérer, tu vas voir. Je pense pas que c’est une tête brûlée. Il fera attention à ta voiture.

Puis, je m’approchai de Johnatan, impressionnant dans sa combi de pilote. Je tapai sur sa tête, enfin, sur son casque et le lui secouai un peu pour vérifier qu’il était bien mis et à sa taille.

-Parfait. N’oublie pas, hein. Pas de risque inutile. Mais amuses-toi bien quand même.

Puis, je laissai aller Johnatan s’installer dans la voiture et rejoignis Eleanor et Julian à l’entrée des paddocks. De là, les voitures allaient passer vraiment tout près de nous. Je posai ma main sur l’épaule de Julian, en soutien. Autour de nous, les voitures rugissaient, faisant chauffer leurs moteurs.

Le paddock, c'est vraiment incroyable, j'ai vécu ça il y a quelques années à Monaco, mais c'est différent, là, je suis dans le feu de l'action durant toute la journée, et quand on est arrivé dans le stand Hughes Motor je me retrouve dans un endroit où je me sens bien. Brent lui s'approche de Julian pour le saluer puis il vient à nous présenter moi et Eleanor. Je commence à parler de la voiture, mais il porte son attention sur Eleanor ce qui est normal, puis on vient à parler par la suite de voiture, j'avais bien compris que Brent et Eleanor ne comprenais rien à ce que l'on disait, mais avec Julian, on parlait de tout ce qu'il a fait et je faisais pleins de compliments sur sa voiture. Je l'encourageais et il me remercie puis d'un coup tout le monde ce mets à s'agiter, en effet le pilote de Julian venait de se casser bêtement le pied en descendant des escaliers, Julian était complètement en panique, ça faisait presque peur à voir, je me suis demandé s'il n'allait pas exploser, mais Brent est venu voler à son secours. Il râle, mais pas après Brent, juste sur le coup du sort vraiment mal venu. Brent lui dit qu'il y a toujours un plan B et... Je suis le plan B d'après Brent, il n'a pas eu besoin de trop me convaincre puisque Julian ne pouvait pas rouler à cause des contrats, du coup, je ne perds pas de temps et je déboutonne ma chemise sous les yeux d'Eleanor, mais je la préviens il n'y a rien de fou à voir, elle me répond que c'est dommages et qu'elle s'attendait à ce que je lui fasse une proposition grivoise, je la regarde à nouveau avec un sourire en coin.

On en rediscutera quand je descendrai de la voiture !

Je lui souris et tire la langue avant que Brent n'en profite pour me remettre dans les dents ce que je lui avais dit, que j'étais nul en drague, mais que quand je peux, je saute sur l'occasion, je le regarde en riant.

En même temps, comment rester indifférents devant une si jolie fille, tu peux me dire ?

John, soit tu t'enfonces, soit tu marques des points, il faut voir. En attendant, je m'échauffe et Julian demande au personnel de me fournir une combinaison et un casque. Je la mets et elle me va à merveille. Je me regarde de haut en bas.

Bordel, c'est que je serai presque sexy comme ça !

Je souris et ris de ma connerie. Julian vient me voir et vient me briefer. Il me demande de ne pas aller chercher la gagne, mais je le regarde et pose mes mains sur ces épaules.

Regarde tes gars, tu penses que juste voir rouler la voiture ça va leur suffire ? Avec toutes les heures que vous avez passées dessus ? Donc, certes, tu ne veux pas que je joue la gagne, mais je vais y aller à fond et être le plus haut possible au classement sans casser la voiture !

Je veux montrer à tout le monde que la voiture de Julian est la meilleure voiture présente dans les stands, et pour ça, je dois y aller à fond. Quand Julian parts pour faire les dernières vérifications Brent me rejoint et vient vérifier que je suis bien équipé avant de me dire de pas prendre des risques inutiles, mais de m'éclater quand même, je le regarde avec pleins de détermination, presque plus que quand j'ai essayé de le convaincre de me signer.

Ces gars-là ont passé tellement de temps dessus, Julian aussi, je veux leur rendre le fruit de leur travail et je vais essayer de mettre le nom de Hughes Motor le plus haut possible.

Je monte dans la voiture et je viens me faire attacher par les ingénieurs de Julian avant de démarrer la voiture et faire ronronner le moteur. Je sors des stands prudemment et je quitte la voie des stands pour faire mon tour de chauffe avant de me positionner sur la grille.

Radio check radio check.

L'ingénieur de piste me répond au quart de tour.

Radio Check Johnatan amuse-toi bien, mais pas de folie, on veut voir l'arrivée. ⁣⁣

Je viens a m'installer sur la grille  de départ. Malheureusement, je pars dernier avec toutes ces mésaventures, mais ça donne du piment au défi !

Julian et moi avions beaucoup de bons compliments pour Brent. Nous avions une totale confiance en lui et cela ne tenait pas que parce qu’il était notre oncle. Brent était un homme bien remplis de belles qualités qui faisaient de lui un homme respectueux et digne de confiance. Je savais qu’avec lui, ma carrière était entre bonnes mains.

Jonathan était un passionné de voiture, ça s’entendait par toutes les questions qu’il avait pour Julian qui y répondait avec aplomb. Je découvrait que mon demi-frère entretenait depuis tout jeune une grande fascination pour le monde automobile et bien que je ne comprenais pas un traître mot de tout ce charabia mécanique, écouter Julian parler de sa voiture était intéressant.

Malheureusement, un pépin survenu quand on apprit au travers de l’agitation autour de nous que le pilote attitré était blessé et donc, dans l’incapacité de conduire la voiture de Julian. Évidement, la panique s’empara de lui ce qui était tout à fait compréhensible. Je pouvais très bien m’imaginer ressentir la même chose si, avant de monter sur scène avec Shane et qu’un imprévu majeur de la sorte nous tombe dessus. Je serais dans le même état jusqu’à ce que, tout comme pour Julian, Brent me rassure et m’aide à me calmer.

Un problème ?

Une solution !

Et quelle chance quand la solution est sous notre nez !

Jonathan pouvait conduire la voiture, tant qu’il avait une combinaison à enfiler, il serait apte à prendre le volant. On rigola lui et moi alors qu’il me proposait presque de me rincer l’œil et que je me retournais en me cachant les yeux.

- Je doute que mon petit ami apprécie l’offre, cela dit !

En fait, j’en étais certaine ! Ward n’aimait pas partager puis, Jonathan était sympathique et plaisant à côtoyer mais pas tout à fait mon type d’homme.

Le tout récemment promu pilote s’installa à bord alors que Brent, Julian et moi gagnions l’entrée des paddocks pour pouvoir avoir la meilleure des vues sur la piste. J’étais maintenant excitée, m’étant laissé emporter par l’ambiance. Je n’avais aucune idée de ce à quoi m’attendre autre que les voitures allaient rouler et tenter d’être en première de file jusqu’à la toute fin. Il y avait toujours autant d’agitation dans les paddocks mais à un tout autre niveau. Les gens étaient maintenant affairés à donner des directives aux pilotes et probablement à peaufiner une stratégie sur la piste.

Les moteurs rugissaient, c’était très bruyant même avec des casques anti-bruit sur les oreilles. J’imaginais que sans ça, se serait insupportable. Je regardais Brent, puis Julian puis je reportais mon attention sur ce qui allait se dérouler sous nos yeux d’un instant à l’autre.

Le coup du sort s’était abattu sur Hughes Motors. C’était ce que je redoutais depuis tout à l’heure. Comme si j’attirais le mauvais sort. Mon pilote engagé pour la course avait eu la fâcheuse idée de descendre un foutu escalier et s’était cassé le pieds dans l’aventure. Un blessure qui mettait en péril la participation de ma voiture à cet évènement pour la simple et bonne raison que je ne pouvais pas concourir.

Mais Brent et Johnatan avaient une solution. Celle de faire concourir Johnatan qui, visiblement, se sentait à la hauteur de la tâche. Je n’avais pas besoin du meilleur pilote de la ville. Juste de quelqu’un qui sait suffisamment conduire que pour mettre en valeur la voiture.

Alors, j’acceptai sentant la pression légèrement quitter mes épaules.

Je fournis à Johnatan de quoi concourir. Il commença à se déshabiller blaguant avec Eleanor et Brent du fait qu’il était en train de se dévêtir devant une femme. J’aurais ri si le stress n’était pas encore présent. Surtout sur le fait que Johnatan réussi à sauter sur l’occasion pour, éventuellement, avoir un rencard avec Eleanor qui semblait, elle aussi, s’amuser de la situation. Hélas pour Nameless, ma demi-sœur était prise. Chose que j’apprenais à l’instant. Mon père ne m’avait pas vraiment parlé de l’entourage d’Eleanor après tout.

Je finis par briefer Johnatan clamant qu’il n’était pas obligé de gagner. Mais il était déterminé à faire le maximum pour le travail qu’on avait réalisé. Je comprenais son soucis de bien faire. Mais le principal pour moi restait le bien-être de la voiture.

-D’accord… Fait de ton mieux mais n’oublie pas de garder en tête que tu ne dois pas endommager la voiture.

Mon stress était toujours palpable et Brent le remarqua. Il essaya de me rassurer en disant qu’il allait gérer et que Johnatan n’était pas une tête brûlée. J’hochai de la tête.

-Je te fais confiance.

Je faisais toujours confiance à Brent pour la simple et bonne raison qu’il n’avait jamais dit quelque chose qu’il ne pensait pas vraiment. Puis, il connaissait mieux Johnatan que moi, après tout.

Il s’adressa, ensuite, à Johnatan alors que je communiquai, moi, avec mes techniciens. Après quoi, je me mis aux côtés de Brent et d’Eleanor équipé de nos casques. J’avais, aussi, une radio pour communiquer avec mon équipe et Johnatan au cas où bien que, pour la course, ce sont surtout les experts et les techniciens qui pourront guider notre nouveau pilote.

Mon regard afficha de l’inquiétude quand Johnatan entama son tour de chauffe. Quand celui-ci fut terminé, je soufflai un bon coup avant que le signale de départ ne fut donné et que les voitures se mirent à démarrer !

Je me rongeai les ongles avant de déplacer mon casque anti-bruit pour communiquer avec Eleanor et Brent.

-Ça va être les dix tours les plus long de ma vie… S’il se crash, je ne vais pas me le pardonner.

Parce que je tenais à la voiture mais la vie de Johnatan était aussi importante et j’avais peur que d’avoir envoyé quelqu’un d’inexpérimenté dans une course même sans enjeux pouvait être dangereux.

Puis, je pris un air désolé en fixant Eleanor.

-Désolé… Tu ne me vois pas dans mon meilleur jour…

J’éclatai de rire quand Johnatan affirma qu’il ne pouvait pas résister à l’attrait d’une jolie fille. Se déshabiller devant elle était une technique de drague comme une autre… Ce n’était pas ma technique à moi, mais chacun sa façon de faire…

De toute façon, et ça me fit rire de plus belle, Eleanor était déjà prise. J’apprenais l’information en même temps que tout le monde, mais quelque part, ça ne m’étonnait pas. Une jolie fille comme Eleanor devait attirer les garçons comme le miel attire les mouches.

-Pas de chance, Johnatan.

Il se trouvait sexy en combi de pilote… Je haussai les sourcils et secouai la tête… Bon, ben, puisqu’il était là pour se faire des compliments à lui-même ça allait…

Julian et mon protégé échangèrent ensuite un petit peu. Julian ne voulait pas gagner. Il voulait surtout que la voiture, et accessoirement son pilote remplaçant, arrivent au bout des dix tours sans aucune égratignure.

Johnatan partit se mettre dans sa voiture pour le tour de chauffe pendant que moi, je m’employai à rassurer Julian autant que je le pouvais.

Eleanor était à côté de nous et on nous avait fourni à tous des casques anti-bruit… Je ne le mis pas, préférant profiter du bruit des moteurs des voitures. Bon, ce n’était peut-être pas prudent, surtout que mes oreilles étaient un peu mon outils de travail mais…

… il y avait des fois où je n’étais pas forcément intelligent.

A l’entrée des paddocks, on s’était postés pour voir passer les voitures. J’étais placé entre mon filleul et sa demi-sœur. Julian rongeait ses ongles.

Il affirma que ça allait être les dix tours les plus longs de sa vie.

-Tout va bien se passer. Personne ne va se crasher. Ce n’est pas une vraie course. Je crois qu’aucun des constructeurs présents ne veut que son prototype sorte de la route. Vois ça comme un défilé plutôt qu’une course.

Bien sûr, le risque zéro n’existait pas… Mais dans les défilés non plus. Les mannequins pouvaient très bien se faire une entorse en se prenant les pieds dans leurs hauts talons. C’était pareil ici.

Il s’excusa auprès d’Eleanor de ne pas se montrer sous son meilleur jour. Je souris aux deux jeunes gens.

-Je crois pouvoir dire qu’Eleanor peut très bien imaginer ce que tu ressens, Julian. Peut-être en moins fort mais…

Je regardai Eleanor.

-Ça a été un peu pareil pour toi, non ? Au moment de me faire écouter votre duo dans mon bureau.

Elle avait baissé les yeux, ce jour-là, comme si elle avait honte… Alors qu’au contraire, elle pouvait être fière Tout comme Julian pouvait être fier de sa voiture qui, juste à ce moment-là, passa à quelques mètres devant nous.

-Yeah ! Johnatan !

On était dans le paddock de Hughes Motor et Julian venait d'apprendre que son pilote venait de se casser le pied et il ne pourra pas prendre part à la course, alors que Julian est à deux doigts d'exploser Brent vient voler à son secours en lui disant qu'il avait une solution, et il me désigne comme la solution, j'accepte et je commence à me préparer au point de me mettre torse nue devant Eleanor, on se taquine l'un l'autre et j'essaie de façons assez maladroites d'obtenir un rencard, mais je me fais remballer aussi sec, Eleanor me dit que son petit ami ne serait pas vraiment d'accord avec l'idée, je la regarde en souriant.

Évidement, si monsieur n'es pas d'accord, je comprends, je ne veux pas que tu aies des soucis avec mes conneries !

Je ris et Brent me dit dommage. Je hausse les épaules en souriant. Puis je mets ma combinaison et mon casque et je dis tout haut que je suis trop sexy dans ma combinaison, Brent hausse les sourcils et il secouait la tête, je souris puis fini de me préparer tout en écoutant les directives de Julian, et quand il me dit que nous ne sommes pas obligés de gagner, je lui rétorque que je vais tous faire pour aller le plus haut possible, il me dit que je ne devais pas oublier de ramener la voiture en entier, je lui souris.

Je vais te la ramener ne t'en fais pas .

Enfin, j'espère... Puis Brent vient me voir et me dit que je devais profiter, mais faire attention. Puis vient le moment de monter dans la voiture, je me fais sangler et je pars pour le tour de chauffe. Je me positionne sur la grille de départ, les feux s'allument un à un, le stress monte tout le monde fait chauffer le moteur... Et les feux s'éteignent, je démarre sur les chapeaux de roues trop vite pour le mec de devant qui a calé, grâce au patinage des pneus arrière, j'arrive à éviter la voiture devant moi et à passer à quelques millimètres du pare-choc arrière de la voiture de devant, le peloton arrive au premier virage en paquet, il y a des coups de portières qui sont donnés, moi, je suis à l'arrière du paquet et j'observe avant de trouver une ouverture dans le deuxième virage, je passe par l'extérieur pendant que tout le monde s'entassais à l'intérieur du virage, je dépasse trois voitures d'un seul coup et je me retrouve sixième, quatre places de gagner en deux virages.

Bien joué, Johnatan joli dépassement, mais n'oublie pas ramène la voiture à la maison !

Je réponds simplement.

Compris !

Le premier tour se termine et je me retrouve dans les échappements de la voiture devant moi presque pare-choc contre pare-choc, je me porte à sa hauteur au premier virage, mais par l'extérieur malgré le fait que j'emmène plus de vitesse, il semblerait que mon adversaire ai un meilleur grip et à pus accélérer à nouveau plus fort que moi, pendant deux tours, je le suis sans trouver l'ouverture, quelle course intense, mais soudain, je vois que mon adversaire bloque ces roues à l'avant à cause d'un trop gros freinage, il part tous droits dans l'échappatoire, une place de plus ! La cinquième place est acquise pour l'instant, la voiture de Julian est vraiment incroyable, serte, il y a un mauvais grip à l'arrière, mais ça va, j'ai connu pire, dans le septième tour, je me retrouve avec les leaders.

Ok John, tu as le meilleur tour en course, mais fais attention, il ne reste que trois tours, s'il faut rester cinquième, on reste cinquième.

Je lui rétorque.

Je vais plus vite qu'eux, je vais aller la gagner cette course !

Mon ingénieur me répond.

Reste dans l'air propre, on voit une surchauffe du moteur, fais attention !

Compris !

Au même moment dans le dernier virage dans l'épingle j'en dépasse trois par l'extérieur, ils se sont percutés et on réussit à se bloquer les uns les autres, je me retrouve au coude à coude avec le premier, et celui qui prendra la tête sera celui qui a le plus de couilles, et dans la ligne droite qui n'est pas réellement droite, je me retrouve dans les échappements du leader, je freine au dernier moment et passe ! Je suis en tête de la course !

Bravo John, garde ton rythme, tu peux la gagner ! Aller, vas-y !

Je continue mon effort, mais une alerte se met sur le tableau de bord et je me retrouve avec une perte de puissance, ce qui permet à mon adversaire de me dépasser à nouveau.

Putain, j'ai perdu de la puissance ! C'est quoi ça ?!

Mon ingénieur me répond directement.

Ton moteur a eu un coup de chaud, on a retiré l'erreur pour que tu termines la course, va le rattraper John !

Il ne m'en fallait pas plus pour me remotiver, je le rattrape dans l'avant-dernier tours et dans l'épingle je me retrouve juste derrière le leader, dans la ligne droite de départ, je tente un dépassement par l'extérieur, mais l'adversaire me tasse et me pousse contre le mur, nous sommes à pleine vitesse et je tords la direction et au moment de freiner, je perds la roue avant gauche de la voiture et parts tout droit à pleine vitesse dans l'échappatoire et les ingénieurs perdent toute communication avec la voiture, mon ingénieur hurle à la radio.

Johnatan ça va ?! Réponds-moi Johnatan ! John, tu me reçois ?!

Aucune réponse, l'ingénieur quitte le mur des stands pour se diriger en courant vers Julian.

Julian, on a un énorme problème ! On a perdu la communication avec la voiture et Johnatan ne réponds pas à la radio !

Ce n’était vraiment pas de chance qui apprenait à quelques minutes du début de la course, que son pilote attitré était dans l’impossibilité de se glisser derrière le volant. Je n’avais pas besoin d’être dans ses souliers pour comprendre quelle angoisse cela pouvait représenter.

Heureusement qu’à chaque problème il y a une solution et que Brent était plus prompt à réfléchir sous pression car ce fut lui qui songea à Jonathan qu’il songea et ce dernier accepta de prendre le relais, à pied levé ! Il me fit rire quand il dû se changer devant nous. Enfin, je me tournais quand même, question de respect non sans dire que mon petit ami ne serait pas très heureux si tout cela devait tourner en flirt.

Jonathan s’en alla vers la voiture alors que Julian, Bret et moi allions vers la clôture des paddocks pour apprécier la course aux premières loges. Ce serait bien excitant comme première expérience. Je plaçais mon casque anti-bruit sur ma tête et plaçais comme il le faut les coquilles sur mes oreilles en appuyant avec les paumes de ma main. Je me tournais vers Brent qui ne portait pas son casque.

Julian était nerveux, ça se voyait comme le nez en plein milieu du visage. Il faisait face à sa grande première, un moment qui n’arrivait qu’une seule fois dans sa vie.

La course ne commençant pas immédiatement, je dégageais une de mes oreilles de m on casque pour entendre ce que Julian avait à dire. Il disait que cela serait les dix plus long tours de sa vie. Je posais ma main sur son avant-bras, un geste que je voulais compatissant et réconfortant. Brent le rassura en disant que personne ne se crasherait, il s’agissait là d’une course amicale pour montrer de nouveaux modèles et non une course de formule un. Ensuite, Julian s’excusa au près de moi pour son attitude et Brent assura que je pouvais bien comprendre ce qu’il ressentait.

- Plutôt lors de la grande première de Grease, je dirais. Faire mon duo devant toi avec Shane ressemblait plus à mes spectacles amateurs dans mon salon quand j’avais cinq ans !

Non pas que je n’avais pas prit au sérieux notre prestation, à Shane et à moi mais ce n’était pas prévu à ce moment là et j’étais sous le coup de la déception face au refus de Timmy Evans ce qui faisait que je n’avais pas vraiment eu le temps de réaliser ce qui se passait quand était venu le moment de chanter.

- Tu sais Julian, je t’apprécie déjà beaucoup en ce jour que tu dis ne pas être ton meilleur. Je crois donc que je t’adorerai encore plus en un autre contexte. Je t’en fais pas, tu as tous les droits de vivres tes émotions, c’est une étape importante que tu vis en ce moment.

La course commença, je replaçais mon casque et Jonathan, derrière le volant, passa devant nous. Brent l’encouragea alors que je restais silencieuse, me contentant de regarder les voitures rouler à vive allure.

Il me sembla que, soudainement, la voiture conçue par Julian perdit en vitesse mais, n’y connaissant absolument rien dans le domaine automobile, je ne pouvais pas dire s’il s’agissait là d’une manœuvre précise.

- OH !!!

Cependant, je vis très bien un concurrent tasser Jonathan vers le mur et la voiture mené par mon collègue musicien perdre une roue. Je n’avais pas besoin d’être ingénieure pour savoir que de perdre une roue n’était pas bon signe, surtout en roulant à cette vitesse. Ce fut plus fort que moi ! Effrayée, je cachais mon visage entre mes mains et attendit un signe d’accalmie pour oser regarder, priant pour que Jonathan, et aussi la voiture, soit saint et sauve.

Johnatan promit qu’il ramènera ma voiture. J’hochai de la tête avant de le laisser terminer de se préparer. C’était tout ce qu’il devait faire : faire dix tours et ramener la voiture. Peu importait, finalement, la position qu’il avait dans la course. Le tout était de montrer les compétences de la voiture.

Eleanor, Brent et moi nous étions mis en position pour regarder la course. J’étais extrêmement stressé alors que Johnatan termina son tour de chauffe. Je fis remarquer à ma demi-sœur et à Brent que ces dix tours allaient être les plus long de ma vie. Et, pour cause, l’angoisse envahi complètement mon esprit alors que, dans ma tête, je me faisais les pires scénarios. Brent tenta de me rassurer en relativisant cette course. Il cherchait les bons mots pour que je puisse mettre tout en perspective mais, comme à chaque fois, c’était peine perdue.

-Je sais tout ça… Mais ça n’empêche qu’on est jamais à l’abri de rien…

Et mon angoisse ne me rendait jamais très enclin à être sympathique et sociable. Ainsi, je ne tardais pas à m’excuser envers Eleanor. Elle ne voyait pas vraiment le meilleur Julian Hughes aujourd’hui et je savais déjà qu’elle avait eu son lot  de déceptions en rencontrant Victor. Je ne voulais pas qu’elle en ait une autre en me voyant dans un mauvais jour.

Brent disait qu’Eleanor pouvait comprendre ma tension. Il s’adressa alors à ma demi-sœur pour voir si elle avait aussi ressenti de l’angoisse lors de la présentation de sa démo à Brent mais la jeune femme disait que c’était surtout à la première de Grease qu’elle avait ressenti une telle angoisse.

-Une première c’est toujours angoissant. Je ne sais pas comment tu as fait pour survivre à ça.

Moi, j’avais du mal… Tout mon corps ne supportait plus cet angoisse qui se voyait de l’extérieur. Eleanor avait posé sa main sur mon avant-bras en signe de réconfort avant de dire que, malgré tout ça, elle m’appréciait alors elle ne doutait pas qu’elle m’apprécierait aussi dans mes bons jours. Je me tournais vers elle reconnaissant.

-Merci. Je suis content que tu ne me détestes pas encore.

Je rigolai un peu à ça cherchant à me détendre mais quand le signale de départ fut donné, le stress me gagna à nouveau.

Je me rongeais les ongles. C’était plus fort que moi alors que, à ma radio, j’entendais les communications entre l’ingénieur chargé de faire la liaison avec le pilote et Johnatan. Il avait fait un bon départ. Je devais avouer qu’il maitrisait bien la voiture.

J’étais concentré si bien que j’en restait muet. Johnatan réussi à dépasser pas mal de voiture. Les ingénieurs semblaient satisfaits mais, moi, je ne serais pas rassuré tant que la course ne sera pas finie et que Johnatan et la voiture ne seront pas rentré sain et sauf ici-même !

Une voiture finit dans l’échappatoire ce qui permis à Johnatan d’encore gagner une place. Mon cœur battait très vite alors que je lançais :

-Je ne vais pas survive.

A Brent et Eleanor.

Le stress va me tuer avant la fin.

Johnatan était cinquième mais il en voulait plus. Je fis la moue. Je comprenais que, comme il se débrouillait bien, il voulait faire encore mieux mais je ne voulais pas qu’il prenne de trop gros risque pour ça. Ça ne servait à rien.

Il réussi à montrer en deuxième position et puis en première. Ma respiration se bloquait, par moment, tellement le stress m’envahissait.

Mais ce fut pire quand j’entendis l’ingénieur discuter de perte de puissance et de surchauffe du moteur. Si le moteur surchauffait, il fallait que l’ingénieur demande à Johnatan d’y aller mollo. Vraiment mollo.

A la place, ils corrigèrent l’erreur et l’encouragea à aller chercher la première place, à nouveau !

Je lançai alors :

-Pas de risque inutiles, bordel !

C’est ce que je gueulais. Mais ce fut, rapidement, trop tard. L’adversaire de Johnatan pris les choses un peu trop au sérieux et poussa Johnatan contre le mur.

-Non !

Le choc fit perdre la roue à Johnatan sous mes yeux écarquillés. La voiture s’en alla dans l’échappatoire ce qui provoqua l’exclamation d’Eleanor.

J’entendis l’ingénieur dire que la communication avec la voiture était perdue et je ne savais pas si c’était un problème technique ou parce que Johnatan n’était pas en mesure de répondre.

-Fait chier !!!

C’est ce que je lançais balançant mon casque et la radio à terre dans un geste de colère. J’en voulais au pilote de la Ferrari pour avoir envoyer ma voiture dans le décor et le protégé de Brent aussi par la même occasion.

C’est vers lui et Eleanor que je me tournais.

-Je vais aller voir ! J’espère qu’il va bien.

La course, elle, était terminée et je fonçais vers l’échappatoire où avait fini Johnatan. Des stewart et autres équipe de secours était sur les lieux.

-Johnatan ! Il va bien ?!

S’il n’allait pas bien, j’allais vraiment m’en vouloir !

Si je croyais avoir vu Eleanor stressée quand on avait écouté la démo avec Shane dans mon bureau, apparemment, ce n’était encore rien par rapport à quand elle avait fait ses premiers pas à Broadway. Et en effet, à bien y réfléchir, ça devait être encore à un autre niveau ! Broadway, ce n’était pas rien ! A côté de ça, écouter la démo dans mon bureau ressemblait, pour elle, à ses petites prestations dans le salon de sa mère.

Le souvenir me fit sourire.

-Tu étais déjà douée à l’époque.

Julian, lui, comprenait le sentiment que sa demi-sœur avait eu la première fois qu’elle avait foulé les planches. C’était un peu sa première à lui, aujourd’hui. Et s’il avait peur que son angoisse le rende détestable, Eleanor eut vite fait de le rassurer.

Je les regardais interagir, assez content de ce qu’il se passait. Je savais qu’Eleanor ne désirait pas devenir une Hughes, mais je ne voulais pas que les torts de Don empêchent les deux jeunes de devenir, si non frère et sœur, au moins amis.

La course commença. Johnatan prit place sur la ligne de départ.

Puis tout alla très vite.

Trop vite.

Julian se rongeait les ongles au sang tandis que moi, j’encourageais Johnatan même s’il ne pouvait pas m’entendre.

Tout allait bien. Il avait une bonne place et puis…

-Mais qu’est-ce qu’il me fout ?!

Johnatan en voulait plus. On lui avait pourtant dit de ne pas prendre de risque. Mais il fallait croire que l’adrénaline lui avait fait oublier sa promesse… une promesse qu’il avait faite à la fois à moi et à Julian.

Puis la voiture perdit une roue et Johnatan alla manger le décor.

Eleanor, elle, se cachait les yeux. Il s’était crashé pratiquement devant nous. Mon cœur battait la chamade parce que je ne pouvais pas voir Johnatan de là où on était.

Quand Julian balança tout pour se lancer vers l’échappatoire, je lui courus après. Heureusement que la course était terminée ! Parce qu’autrement il aurait été capable de se lancer sur le circuit alors que les voitures roulaient toujours. Des stewards et des équipes de secours nous entouraient et bien vite, ils furent tous autour de la voiture, mais nous empêchèrent d’approcher.

-Le pilote ! Le pilote, il va bien ?

Après le vacarme du crash dans le dernier tour, il y a eu un grand silence, les gens se taisent dans les tribunes quand les voitures finissent la course et tout le monde regarde les écrans géants poster partout autour du circuit. Ils attendent de voir si je sors sain et sauf de la voiture. Et enfin après quelques minutes les commissaires de pistes viennent voir si tous va bien, je leur fais un pouce en l'air avant de détacher mon harnais et de sortir de la voiture, l'un des commissaires me dit de me rendre vers l'ambulance.

Non, j'ai des affaires à régler, j'irai après !

Je fonce en colère les poing fermer en direction des stands, pendant ce temps-là sans que je le sache, Brent et Julian essayent de me retrouver, mais se font barrer la route par les commissaires rester présents derrière les barrières au cas où. D'ailleurs mon manageur et son neveu demandent aux commissaires comment j'allais. Le chef les regarde en grimaçant.

Pour l'instant, on ne sait pas laisser le temps aux équipes de faire leur travail, mais vu comme il a tapé, s'il s'en sort avec rien, il aura du bol... Par contre, la voiture n'attendez rien, à mon avis si vous récupérez les pédales, ce sera tout, l'arrière a voulu passer devant...

Oh même moment, le public réagit quand ils me voient sortir, le commissaire sourit à Brent et Julian.

Vous entendez le public ? À mon avis, votre homme va bien et il est sorti.⁣⁣

Au même moment, les caméras se braquent sur moi qui pars à l'opposer de Julian et Brent, du coup, je ne les ai pas vues, le chef commissaire regarde Brent et Julian en grimaçant.

J'espère que votre équipe va l'intercepter avant qu'il arrive cher Ferrari parce qu'à mon avis ça va se battre, je serais vous, je retournerai à votre stand en vitesse.

En effet j'arrive en colère dans les stands et je passe tous droits, les autres équipes sortent de leurs stands pour m'applaudir, mais je continue tous droits,  jusqu'à arriver devant le stand Hughes Motor et mon ingénieur m'intercepte.

Putain John ça va ? Julian est Brent ne sont pas avec toi ?

Je le regarde en soupirant.

Je ne les ai pas vus et oui, je vais bien maintenant si tu veux bien me laisser, j'ai deux trois droits à donner.

Il me regarde et me fait des gros yeux avant de me chopper le bras.

Et gâcher ta bonne performance ? Franchement ? Juste pour ça ? OK, il t'a sorti, mais est-ce que ça vaut le coup de lui mettre des droits alors que tu as impressionné tout le monde ?

Je le regarde en baissant la tête.

J'ai fini dans le mur, tu parles d'une performance...

Il me tape sur le casque.

Tu rigoles ? Tu as fait quelque chose de dingue là ! Ferrari a été obligé de te mettre dehors pour gagner ! T'aurais pu la gagner Johnatan, alors qu'en plus, tu ne connaissais pas la voiture, regarde les gens, ils ont acheté des tee-shirts de Hughes Motor et ça grâce à toi ! Sans toi, on aurait surement pus rien faire, franchement, je te le dis de la part de l'équipe, on te remercie, maintenant va au centre médical s'il te plait.

Je le regarde en faisant la moue.

Je vais attendre Brent et Julian, on ira ensemble, où est Eleanor ?

Il me regarde et pointe du doigt la direction dans laquelle était Eleanor et j'y vais et la rejoins. Je retire mon casque et ma cagoule devant elle et je lui souris.

Tu vas bien ? J'espère que je ne t'ai pas fait trop peur...

Jamais je ne jugerais Julian sur son comportement parce qu’il vivait la journée la plus stressante de sa vie. Personne ne gérait le stress de la même manière et puis de toute façon, je le trouvais charmant, polie et courtois. S’il me faisait voir ces facettes de sa personnalités alors qu’il disait ne pas être au mieux, je ne pouvais que me dire qu’en temps normal, je l’adorerais davantage.

On s’en alla ensuite tous les trois aux premières loges pour voir la course.

Si elle s’annonça très excitante, elle prit une tangente très stressante et rapidement.

Tout déboula très vite et tous les spectateurs avaient probablement retenues leurs souffles devant le triste spectacle. Je m’en avais caché le visage avec mes mains et j’avais attendu un peu avant de me risquer de regarder. Je constatais le triste spectacle de la voiture de mon demi-frère qui avait embrassé le décor.

Julian, mortifié de l’issue de la course, s’en alla voir si Jonathan allait bien, suivi de près par Brent. Moi, je préférais demeurée là où j’étais, ne sachant pas comment réagir. Je regardais Julian et Brent marcher à vive allure pour ne pas dire qu’ils couraient puis je les perdis dans la foule amassée près de la voiture.

Quelle ne fut pas ma surprise ensuite de voir s’avancer vers moi Jonathan, casque sous le bras et, une fois à ma hauteur, me demander si j’allais bien et si je n’avais pas trop eu peur.

- Ben… Je… Hein !?

J’étais abasourdie et un peu choquée.

- Oui, j’ai eue peur pour toi mais j’ai aussi du chagrin pour la voiture de Julian.

Et je croyais que personne n’avait bien compris l’initiative, en tous les cas, c’est ce que les expressions de Julian et Brent me laissaient penser mais ne connaissant rien dans le monde automobile, je ne pouvais pas juger de ce qui aurait dû être fait et ce qui aurait dû être éviter de faire.

- Si toi tu vas bien, c’est ce qui compte. Mais euh, tu n’as pas vu Brent et Julian ? Ils sont allés à ta rencontre, je les ai vu arriver tout près de la voiture. Tu as fait comment pour en sortir sans les voir ?

Peut-être le contre-coup du stress, de l’émotion, un savant mélange de tout ça.

Johnatan avait fait une belle course. Mais il n’avait fallu qu’une manœuvre très dangereuse du coureur Ferrari pour que tout ça tourne au cauchemar. Ma voiture s’en était allé dans l’échappatoire nous laissant sans communication avec Johnatan.

Je n’hésitai pas. Je filais hors des paddocks pour rejoindre les lieux du crash. Tout ce que je ne voulais pas qui arrive venait d’arriver sur mes yeux. Tout ce que je voulais c’était que ma voiture termine la course ! C’est tout ! Mais à la place, l’envie de gagner de deux coureurs venait de changer toute la donne !

Si j’aurais pu en vouloir à Johnatan pour son envie de trop bien faire, c’était surtout au coureur Ferrari que j’en voulais d’avoir mis en danger quelqu’un pour gagner un course qui ne valait rien hormis la parade de quelques voitures.

Brent était sur mes talons et quand on arriva près d’un commissaire qui nous barra la route. Mon parrain demanda des nouvelles de Johnatan mais le commissaire ne savait rien. Tout ce qu’il avait c’était de suppositions vis-à-vis de ce qu’il avait vu ! Je n’ai pas besoin de ses foutues suppositions ! Je veux des faits ! Quant à la voiture, il fit un commentaire qui me serra le cœur et froissa encore plus mon visage. J’avais les plans de cette voiture. Je pouvais la refaire en production… Mais celle qui avait couru aujourd’hui était celle que j’avais faite moi-même. Je travaillais dessus depuis des années… Et j’y avais passé tellement de temps ces derniers moi que ça avait même fait voler en éclat mon mariage.

Apprendre qu’elle était démolie me faisait très mal.

-Putain !

C’est ce que je lançai fâché et triste. Tout le reste… La seconde place. N’avait strictement aucune importance. Je m’inquiétais pour Johnatan et j’étais triste que mon travail soit détruit.

Le commissaire déclara que vu la réaction du public, Johnatan allait bien.

-Il y a plutôt intérêt !

Pour le coureur Ferrari, il y avait intérêt. Un coureur qui, visiblement, allait recevoir les foudres de Johnatan qui allait, apparemment, suffisamment bien que pour aller régler ses comptes. Je savais que des gens l’arrêteraient avant.

-J’irais bien l’aider à taper sur l’autre !

Les mots étaient sortis tout seul. Le fait est que j’allais faire mieux que ça en réalité. Mais j’étais énervé et, comme je savais que Johnatan allait être retenu par nos ingénieurs et autres techniciens, c’est vers ma voiture, que je pouvais, désormais, entrevoir, que mon regard se posa.

-Elle est détruite… J’y ai passé des années… Je la sentais pas cette foutue course.

C’est à Brent que je m’adressais. Je soupirai et on s’en retourna de là où on était venu… J’avais la tête basse et la mine fermée. Je n’arrivais même pas à savourer cette seconde place. A quoi bon ? Ma voiture est démolie…

On vit alors Eleanor et Johnatan. Ils discutaient. Une fois à leur hauteur, ce n’est pas à eux que je m’adressais mais à un de mes employés.

-Va dire aux autres de chez Ferrari que je porte plainte contre le coureur adverse. Sa manœuvre n’était pas légale et aurait pu avoir de grave conséquence. Je comptes le poursuivre en justice pour ça.

J’avais la haine contre ce type.

Je me tournai ensuite, vers Johnatan.

-La voiture n’est pas entière. Je voulais qu’elle le soit… Même si… Tu as fais une bonne course quand même.

Je devais lui rendre ça. Il avait bien couru et avait voulu bien faire. Mon visage n’en était pas moins fermé.

-Tu as voulu bien faire… Je le conçois... Si cet enfoiré n’avait pas fait sa manœuvre tu aurais sûrement gagné. Mais cette voiture… J’y ai passé des années. Je l’ai fait moi-même…

Je passai mes mains sur mon visage.

-Je ne sais même pas si on pourra en récupérer grand-chose…

J'étais aussi déçu qu'Eleanor ait dû assiter à tout ça. J'aurais voulu quelque chose de moins stressant pour notre première rencontre.