Daniele Ricci avait mis les petits plats dans les grands pour cette foutue fête ! Il avait embauché bien plus de serveurs que d’habitude… Il avait acheté une bien plus grosse sono que d’habitude… Il y avait même plus de foutus petits fours qu’à ses précédentes fêtes… Et Dieu sait qu’avant que, dernièrement, mon premier film en tant que réalisateur ne fasse carton plein au box-office et me mette au-devant de la scène comme par un miracle tombé du ciel, je les comptaient, moi, les foutus petits-fours.

Pourquoi tant d’effort de la part de l’Italien ? C’est simple… The Army avait fait fureur lors de la première tournée américaine à bas coût. Une coup de poker pour BSC et pour Ricci qui ont pu engrangé de max d’argent avec ce petit jeu de dés.

The Army, ils étaient plus que bons… Il n’y avait aucun doute. Ricci avait eu bien de la chance d’avoir pu les convaincre parce qu’il n’y étais pas vraiment pour quelque chose en ce qui concernait le talent du groupe. Pourtant en entrant dans la grande villa de l’Italien, on avait l’impression qu’il se croyait la grand artisan de la réussite de Kurtz et consort.

-C’est toi qui aurait dû fêter aujourd’hui… Pas Ricci…

C’est ce que je grommelai dans ma barbe alors que je buvais mon troisième cocktail alors qu’on était arrivé, Brent et moi, il n’y a pas si longtemps. On était dans un coin appuyé contre un mur à regarder les gans s’amuser. Il faisait assez bon dehors pour que tout le monde envahisse les quelques pièces accessible au rez-de-chaussée et le jardin de la grand villa de l’Italien.

Oui ! Ça aurait dû être Brent ! Il avait, lui aussi, repéré The Army presque en même temps que Ricci. Mais le groupe avait choisi l’Italien parce que ce foutu Ricci se l’est joué vendeur de rêve !

Un Ricci qu’on pouvait voir de loin et qui avait, à son bras, pas moins de deux femmes… Jessica Hill et Victoria Hunter… Rien de moins… Ça me fit ricaner jaune.

-Regarde-le se pavaner… C’est The Army qui a fait les trois quart du travail. Lui, il a juste eu de la chance.

J’étais sans doute légèrement injuste mais je n’en avais que faire. Je détestais que des gens comme Ricci gagnent à la fin au détriment de gens comme mon meilleur ami. C’était la preuve que l’Univers ne tourne absolument pas dans le bon sens.

-En plus, il se pavane avec Hill et Hunter… Je voulais justement tenter le coup avec Victoria… Il prends vraiment tout pour lui sans partager !

Je sais… Parfois, je me comporte comme un gamin… Et sans doute qu’à la longue, ça devait fatiguer ce pauvre Brent. Surtout que, comme j’avais déjà pas mal bu trop vite, c’était encore pire.

Pire au point que j’en venais à avoir des idées digne d’un gamin de 15 ans. Je me tournai vers Brent.

-Et si on essayait de lui voler la vedette à sa propre fête ? Ou on met le feu ?

Mettre le feu n’était sans doute pas une idée lumineuse mais pour ce qui était de voler la vedette à Ricci ou bien rendre sa fête aussi misérable que sa morale, pourquoi pas ?

Putain… Ça ne m’arrivait pas souvent, mais je l’avais mauvaise !

The Army avait fait une tournée avec trois francs deux sous (bon, d’accord, c’était exagéré mais c’était quand même presque ça) et était revenu en triomphe à L.A. !

Preuve que ça avait marché du tonnerre ? Cette fête presque indécente que donnait Ricci pour fêter sa victoire ! Avec des milliers de serveurs, un buffet de dingue, un open bar, d’énormes amplis pour la sono et une scène toute prête pour qui voulait s’y produire.

Shran et moi, on ne pouvait pas manquer ça… On allait à toutes les fêtes et celle-ci était exceptionnelle pour ne pas dire historique car elle voyait l’entrée de The Army dans les groupes légendaires… Et ça après une seule tournée !

Bon, on ne pouvait pas dire que mon ami et moi étions toujours nulle part… on ne crevait plus de faim. Shran avait sorti un film, Love in L.A. qui avait remporté un énorme succès. Et moi, dans une catégorie ^plus humble, je faisais mon petit bonhomme de chemin comme manager chez MTI.

Mais jamais ni lui ni moi n’aurions pu organiser une fête comme celle qu’avait organisé Ricci ce soir !

Appuyé contre un mur comme les parias qu’on était, cocktail en main, on observait tout ce qui m’avait passé sous le nez.

Car oui, j’avais repéré The Army à leurs débuts… Sauf qu’ils ne m’avaient pas choisi.

Je sentis dans la voix de Shran qu’il trouvait ça injuste.

Je soupirai et passai ma main qui ne tenait pas mon verre de Martini dans mes cheveux.

-Pff… Tu crois ? Si The Army a choisi Daniel, il doit y avoir une raison…

Je passai ma langue sur mes lèvres…

-Et puis… Daniele avait les moyens de les lancer dans une tournée. Je n’aurais pas eu les fonds pour faire la même chose.

Daniele était riche de base. Ce n’était pas mon cas puisque j’étais issu de la classe moyenne et que mon frère avait tenu à ce que j’apprenne à me débrouiller tout seul, à la dure, avant de m’engager comme manager pour sa boîte.

Justement, Ricci en personne passa dans notre champ de vision, avec Victoria et Jessica chacune accrochées à ses bras. Et ça eu le don de faire fulminer mon ami qui l’accusait de se pavaner alors que c’était son groupe qui avait fait le boulot. Je fis un petit signe à Victoria de la main et lui souris. Elle me rendit mon salut tout aussi discrètement alors que Shran fulminait toujours parce qu’il avait envie d’attirer la chanteuse dans son lit.

-Toutes les chances ne sont pas perdues, Shran… Victoria nous apprécie beaucoup.

La jeune chanteuse était une fille vraiment très gentille, avec le cœur sur la main. Rien à voir avec un Ricci… Hill, c’était déjà un peu plus le même monde que l’Italien.

Puis Shran attira toute mon attention en se demandant comment on allait voler la vedette à Ricci.

-C’est vrai que c’est tentant… mais mettre le feu ?... Nooon…

Je lui désignai la scène libre du doigt.

-Tu vois à quoi je pense ?

Toute cet étalement de richesse et de gloire me faisait fulminer et je ne le cachai pas à mon ami qui se tenait juste à côté de moi alors qu’on observait tous ces gens profiter de la fête indécente qu’avait organisé Daniele Ricci.

Si je ne pouvais m’empêcher de m’énerver et de pester contre l’univers entier qui n’avait pas voulu donné The Army à mon ami Brent, ce dernier était plus résigné affirmant que si The Army avait choisi Daniele c’était sans doute parce qu’ils avaient une raison. Je fis la moue, fronçant les sourcils.

-Ouais ! La raison c’est que l’Italien leur a fait miroité la gloire sans être certain de pouvoir la leur donner. On ne peut jamais être sûr ! Il les a attiré avec des idées de grandeurs. C’est tout ! C’est juste un beau-parleur. Mais toi, t’es un vrai manager. Lui, c’est qu’un politicien.

De belles paroles mais c’est tout ! Et si The Army avait réussi cette tournée c’est parce qu’ils sont bons, c’est tout !

Brent affirma alors que, lui, n’aurait pas eu les moyens d’envoyer The Army en tournée alors que Ricci, lui, avait réussi parce qu’il était riche depuis la minute où il était venu au monde. C’était lui qui avait financé les frais qu’engendrent une tournée parce que Charles Reed n’avait pas cru qu’une bande de gamin puisse réussir et qu’il ne voulait pas financer un échec. C’était, en tout cas, ce que m’avait dit Stanley…

-Ouais ! Sauf que toi, c’est MTI qui aurait financé parce que ton frère est moins stupide que Charles Reed. Et probablement moins radin aussi ! Tu aurais pu faire tout aussi bien que Ricci, voir même mieux !

Je finis par repéré Ricci qui avait, à son bras, nul autre que Jessica et Victoria… Deux femmes ! Il s’emmerde pas, hein ! Je fulminai alors que Brent, lui, fit signe à Victoria qui lui rendit son salut. Moi, j’étais trop énervé que pour saluer qui que ce soit ! Je déclarai simplement que c’est moi qui aurait voulu passé la soirée avec Victoria, aujourd’hui, mais qu’il semblerait que Ricci voulait toutes se les accaparé pour lui tout seul.

Brent disait que nos chances n’étaient pas perdues parce que Vicky nous aimait bien. Je fis la moue.

-Mouais… Mais je veux pas passer après Ricci ! Elle devra choisir !

Et je n’étais pas stupide… Je savais que Vicky allait se faire séduire par Ricci avant que je ne puisse avoir la moindre minute avec elle !

Restait une chose à faire pour calmer ma haine : voler la vedette à Ricci ! Mon idée semblait un peu réveiller Brent qui trouvait ça tentant bien qu’il n’était pas prêt à foutre le feu. Je fis la moue.

-Mouais… C’est peut-être un peu exagéré. Même pour moi. Mais c’est pas l’envie qui manque.

C’est là que Brent me montra la scène… Il n’y avait encore personne dessus hormis des instruments et tout pour faire le show.

Et là, ce fut l’illumination. Je me tournai vers Brent affichant un sourire en coin.

-Oh ouais ! Je vois totalement à quoi tu penses ! Viens, Brento !

Je me dirigeai vers le bar où je demandai une bouteille entière de whisky. Je crois qu’il nous faudra bien ça, non ? Quand je la reçus, je bus une grosse gorgée avant de filer la bouteille à Brent. J’étais déjà un peu éméché mais il me fallait ce coup de boost pour aller au bout de l’idée.

-Bois un coup, embarque la bouteille et on y va !

Et c’est ce qu’on fit. Je me dirigeai, déterminé sur la scène. Tout était déjà branché et, d’ici, on pouvait éteindre la musique qui passait, actuellement, dans la villa. C’était The Army, bien sûr ! Mais je fis signe à Brent d’éteindre.

Quand il le fit, je m’approchai du micro.

-Chers représentants de la jet-set ! Moi et mon ami Brento sommes ici pour mettre un peu d’ambiance à cette fête bien trop ennuyeuse ! Ricci est jeune et, pourtant, on a l’impression qu’il a préparer tout ça pour une bande de vieux de maisons de retraites… Mais ! Pas de panique ! Nous allons, de ce pas, arranger ça !

Je parlais fort dans le micro alors que beaucoup commençaient à se retourner vers nous… Dont Don Hughes et Stanley qui était, tous les deux, là aussi et qui fronçaient déjà des sourcils.

-Voici donc, rien que pour vos riches oreilles d’enfants gâtés, le meilleur manager de tous les temps ! Le seul et l’unique Brent Hughes !!!!

Je laissais la place à Brent pour qu’il leur en mette plein la vue et que Ricci perde un petit peu de lumière.

Shran était encore plus en colère que moi suite à la décision de The Army dont les membres étaient désormais officiellement des rockstars. Selon lui, Ricci avait joué un coup de poker en promettant monts et merveilles au groupe… Alors que moi, effectivement, quand je leur avais parlé, j’étais resté réaliste.

Peut-être un peu trop réaliste.

Ce qui faisait dire à mon ami que j’étais un vrai manager alors que Ricci était un politicien. La comparaison me fit sourire brièvement, avant que je ne reprenne un air morose.

-C’est vrai… Mais Ricci a réussi son coup de poker… Alors, ok, il crève de chance… Ou disons plutôt que The Army est par essence très bon et ne pouvait que réussir. Mais le résultat est là… Et avec Daniele qui transforme tout ce qu’il touche en or, ils iront loin. Peut-être bien plus loin que je n’aurais pu les mener avec ma façon un peu trop prudente de faire…

Mon réalisme allait jusqu’à me faire dire que je n’aurais jamais eu les moyens qu’avait eu Daniele pour lancer The Army dans une tournée mondiale. Mais là encore, mon ami avait la réponse. Charles Reed n’avait pas voulu financer la tournée de The Army…

Mais Don, lui, aurait bien voulu me donner les fonds.

Je ricanai.

-J’essaye de me trouver des raisons pour ne pas trop regretter mon coup manqué, Shran… Et toi, tu les détruits une par une…

Et en parlant de Daniele Ricci, le voilà qui passait devant nous en se pavanant avec les deux femmes les plus jolies de la jet-set à ses bras. Il semblait bien déterminé à les garder pour lui toute la soirée et même la nuit, mais Victoria me rendit quand même mon petit signe de la main. Selon moi, toutes nos chances de passer du temps avec elle n’étaient pas ruinées, mais Shran était moins optimiste. Et il ne voulait pas passer après Ricci.

-Parce que tu crois que Victoria se laisserait séduire par deux hommes différents la même nuit ? Non… Elle choisira…

Je souris et posai ma main sur l’épaule de Shran.

-Si ce n’est pas pour cette soirée, ce sera pour la prochaine.

Dans le monde libertin de la jet-set, tout était possible.

Shran voulait, en quelque sorte, qu’on se venge contre Ricci qui semblait tout nous voler sous le nez… La gloire, les femmes… Alors on allait lui voler la vedette, ce soir ! Mais je n’étais pas trop pour son idée de mettre le feu… Pas littéralement, en tout cas.

Et quand je lui désignai la scène avec une idée en tête, je n’eus pas besoin de lui faire un dessin. Il m’entraîna alors vers le bar, y commanda une bouteille entière de whisky, en bu un grand coup puis me tendis le breuvage.

J’en pris une grande lampée qui me brûla la gorge et réchauffa mon cœur et mon estomac. Après les quelques Martini que je venais de boire, l’effet fut immédiat et une douce ivresse me mis du baume au cœur au sujet de The Army.

On monta alors tous les deux sur la scène, bien déterminés à changer l’ambiance et à prouver qu’on existait ! J’éteignis la musique qui était en train de passer, ce qui fit se retourner presque tout le monde vers nous.

Et quand Shran pris la parole au micro, j’aperçu Don et Stanley, qui étaient justement en train de discuter ensemble, nous regarder, sourcils froncés et sceptiques. Quand Shran annonça que la fête était ennuyeuse et que les invités étaient des enfants gâtés, je vis clairement Don se passer une main sur le visage, dépité.

Et ça me fit rire.

Je m’approchai à mon tour du micro.

-Merci, Shran. Bonsoir à tous ! Je suis Brento Hughes ! Shran… Prends la guitare !

J’attendis qu’il soit prêt avant de lancer…

-Cette chanson est pour Victoria Hunter.

♫

Je chantai en regardant intensément Victoria dans les yeux et en lui souriant… Puis, quand la chanson arriva à sa fin, je lui envoyai un baiser volant… Je repris ensuite le micro.

-Et maintenant, mesdames et messieurs, le seul et l’unique, l’homme qui a donné une nouvelle dimension aux films romantiques, Stephen Shran !

Brent était nettement plus fataliste que moi si bien qu’il n’était pas autant en colère que je ne l’étais. Il était, certes, morose mais pas révolté. Il disait que, quoi qu’il en soit, le résultat était là et que le trophée « The Army » avait injustement été remporté par Ricci. Je fis, par contre, une moue quand Brent déclara que The Army risquait bien d’aller plus loin avec Ricci qu’ils ne l’aurait été avec lui. Je n’étais absolument pas d’accord avec ça !

-Tu te sous-estime ! Ricci ne pense qu’à Ricci. Avec une mentalité comme ça, il pourra, certes mener son groupe très haut mais pour combien de temps, hein ? Puis, ça reste un gamin qui dirige des gamins… Ricci a quoi ? 22 ans ? Tu as plus d’expérience que lui. Tu aurais pu mieux guidé The Army.

Ricci était plus jeune que moi. Certes de quelques petites années… 3 ans ? 4 ans ? Je ne savais pas exactement l’âge de l’Italien mais il était dans sa petite vingtaine alors que Brent avait atteint la barre des 30 ans ! Il n’y avait pas photo sur la différence d’expérience ! The Army est le tout premier groupe de Ricci !

Je détruisis, ensuite, l’argument stupide de Brent qui disait qu’il n’aurait, de toute façon, pas su financer une tournée de The Army… Sauf que ça aurait été son frère qui l’aurait financé parce que Don n’était pas aussi stupide que Charles Reed et qu’il aurait cru au projet de The Army. Mais ce que voulait Brent, en disant ça, c’était de se trouver des excuses pour ne pas regretter d’être passé à côté d’un groupe pareille. Je fis la moue.

-C’est pas des regrets que tu dois avoir, Brento. C’est de la colère envers le manque de discernement de The Army et le foutu bagou de Ricci.

Je fis la moue.

-Heureusement, j’ai assez de colère pour nous deux.

C’était ce qui m’animait et me faisait avancer. Ma colère contre les injustices.

Et Daniele n’avait pas fini de raviver ma colère en se pavanant avec les deux plus belles femmes de la jet-set. Deux femmes très différents mais toutes les deux jolies et intelligentes. Je pestai encore une fois contre Ricci. Ce soir, j’aurais voulu pouvoir passer du bon temps avec Vicky mais ça me semblait raté d’avance ! Sans compter que je ne comptais pas passer après l’Italien… Mais Brento déclara que Vicky choisira. Elle n’était pas du genre à aller picorer à tous les râteliers à une seule et même soirée.

-Alors, je n’ai aucune foutue chance !

Mon succès avait toujours été relatif… Même après la sortie de mon film, Love In L.A. sans doute parce que c’est les acteurs qu’on voit à l’écran et pas le réalisateur. Ainsi, j’étais très rarement reconnu au coup d’œil bien que, dans la jet-set, les gens commençaient à sérieusement bien me connaitre ! C’est pas pour ça que j’arrivais facilement à attirer les femmes… Contrairement à Brent qui devait avoir un super-pouvoir. Son sourire, sans doute… C’est ce qu’il prétendait en tout cas.

Il affirma que si je n’avais pas Victoria ce soir, je l’aurais à une autre soirée. J’haussai des épaules, pessimiste.

-Mouais… Sauf que je n’ai jamais réussi à l’avoir… Et j’ai l’impression que je ne l’aurais jamais.

Et je commençais à croire que c’était parce qu’elle me surpassait en taille ! C’est bien ça le pire !

C’était, du coup, à moi d’être un peu morose là-dessus.

Il fallait qu’on se reprenne ! Et quoi de mieux pour ça que de voler la vedette à Ricci ? C’était devenu mon but au-delà de lui voler ses conquêtes. Brent accepta et montra la scène du doigt alors que je compris totalement où il voulait en venir. Je l’emmenais vers le bar pour qu’on aille se prendre une bouteille de whisky. Et quand ce fut fait, c’est sur la scène qu’on monta.

Ce fut quand Brent éteignit la musique qu’on obtint l’attention d’une grande partie des convives dont nos frères qui ne manquèrent pas de nous regarder d’un air sceptique quand je pris la parole. Ce fut quand je taclai ouvertement la jet-set en les traitants d’enfants gâtés (ce qu’ils étaient, hein !) que je vis Don complètement dépité.

Je présentai, ensuite, Brent lui laissant sa place au micro. Je savais que Brent savait chanter mais je doutais que quiconque dans la jet-set le sache. Alors que Brent s’avança vers le micro, je repris une grosse gorgée de whisky avant de m’emparer d’une guitare quand mon ami me le demanda.

Il dédia la chanson à Vicky. Bah, tiens ! Je fis une petite moue. Si on réussissait, il allait sûrement l’avoir ! Je suis plus jeune que lui ! La vie est injuste !

Bref…

Il se lança et je balançais quelques accords pour l’accompagner. J’étais loin d’être un grand guitariste mais je connaissais quelques accords efficaces !

La voix de Brent envahi alors l’endroit. Vicky le regardait. Je pouvais le voir quand je ne me concentrais pas mon regard sur mes doigts afin d’essayer de louper un minimum de notes.

La chanson était douce. Rien à voir avec le rock n’roll de The Army. Mais c’était parfait pour faire chavirer le cœur de Vicky, j’imagine…

Et quand ce fut terminé, je vis Vicky applaudir. Ricci, lui, semblait assez surpris de ce qu’il était en train de se passer. Et il n’avait pas l’air ravi !

Je ricanai alors que Brent me renvoya l’ascenseur en me présentant. Je m’approchai du micro voyant Stanley me faire signe de descendre immédiatement. Il n’était absolument pas content.

-Merci, Brento ! Et, va te faire foutre, Stanley ! Je fais ce que je veux. Je descendrais quand je le veux, ok ? Si t’es pas content, rentre chez toi !

Ceci étant dit, je me concentrai grattant quelques accords dans le vide avant de regarder vers le public pour chercher des yeux la fille à qui je dédiais cette chanson. Et je la repérait Marina Troi. Elle était extrêmement jolie en plus d’être bonne actrice. Alors, autant lui dédier une chanson, non ?

-C’est pour toi, Marina !

Spoiler:

Shran trouvait que je me sous-estimais quand je disais que je ne pourrais, par excès de prudence, jamais mener The Army aussi loin que Ricci ne le ferait en prenant des risques tout le temps. Mon ami était littéralement révolté et pensait que le jeune Italien risquait de faire du groupe une étoile filante.

Je regardai Shran dans les yeux, fronçant légèrement les sourcils.

-Dis comme ça, on dirait une prophétie. Je ne souhaite pas ça à Sniper et aux autres… Ce sont des gars super gentils.

Contrairement à Ricci qui ne l’était pas toujours. Bon, ce n’était pas quelqu’un d’ignoble, mais il était quand même du genre à faire passer ses intérêts avant toute chose.

Mon ami mettait l’accent sur mon expérience et mon âge. Je devais avoir pas loin de 10 ans de plus que Ricci.

-Trop vieux, peut-être pour The Army qui sont jeunes aussi. Pourtant, j’ai une énorme capacité à faire la fête.

La preuve, j’étais ici… Un peu morose, mais j’étais là.

Je me cherchais des excuses pour ne pas avoir de regrets et avaler la pilule plus facilement. Mais Shran disait que ce n’était pas des regrets que je devais avoir mais de la colère. Je rigolai de sa petite moue avant qu’il ne dise qu’heureusement, il avait de la colère pour deux.

-C’est pour ça que je traîne avec toi…

On était assez complémentaires, en fait. Moi calme et amusant et lui toujours sur ses gardes et avec une moue boudeuse. Bien que, quand il voulait, il pouvait sourire ! Et il avait un beau sourire, en plus.

Ricci acheva de mettre la colère de Shran à son comble quand il apparut avec les deux plus belles femmes de la jet-set. Shran voyait déjà toutes ses chances de prendre un peu de bon temps ruinées. Ce fut alors à son tour de prendre un air morose.

Je haussai les épaules.

-Toi aussi, tu te sous-estimes. Tu as encore le temps d’avoir une aventure avec Victoria, crois-moi. Tu veux un conseil ?

Je me penchai vers lui et lui glissai à l’oreille.

-Sois gentil avec ce sale gamin qu’est Victor Hunter, si un jour tu le vois… Et tu gagneras le cœur de Vicky.

Bon, là-dessus, on décida que c’en était assez de nous apitoyer sur notre sort ! On était là pour faire la fête et on commençait à se dire que l’événement organisé par Ricci commençait à s’étouffer ! Il fallait un peu d’action ! Quelque chose qui sortirait de l’ordinaire.

Et la scène vide était une tentation que je ne pouvais pas nier.

Quelques gorgées de whisky plus tard, on était sur ladite scène, à raconter des conneries dans le micro. La seconde d’après, je me mettais à chanter pour Vicky que je regardais intensément dans les yeux, même si elle était finalement assez loin.

Shran jouait de la guitare. Bon, ce n’était pas Sniper, mais ça allait bien avec ce que je chantais quand même ! Puis le but était d’amuser la galerie, pas de faire une magnifique performance.

Mais ça sembla gagner son public quand même ! Victoria applaudis, sous les yeux de merlan frit de Ricci qui était encore en train de se demander ce qu’il se passait et même le groupe The Army, qui avait monté le campement près du bar, y allèrent avec des applaudissements et des sifflets !

-Merci… Merci beaucoup…

Puis j’introduis Shran. Je l’avais déjà entendu chanter, à l’occasion, quand il fredonnait un air ou l’autre et il n’était pas mauvais. Je pris la bouteille de whisky, en pris une longue lampée et me plaçai au micro destiné aux chœurs.

Nos frères étaient complètement choqués de ce qu’on faisait… Et la chanson de Shran n’allait pas arranger les choses. Cette chanson, il la dédia à Marina Troi, une très bonne actrice, jeune et jolie. Il fallait croire que mon ami avait abandonné Victoria pour une autre cible.

Sauf que…

Sauf que j’étais écroulé derrière mon micro en entendant les paroles de la chanson. Entre « Miss Troi, now I can confess I’ve been staring at your breast » et « Please don’t read my mind, it’s so pornographic… », ça n’avait rien de la chanson d’amour que j’avais chantée juste avant ! Mais entre deux éclats de rire, j’assurais les chœurs quand même.

Jusqu’à ce que je sente une main lourde se poser sur mon épaule à la fin de la chanson ! Je ne savais pas par où mon frère était apparu, mais il était bien là et bien déterminé à me faire descendre de la scène. Stanley, lui, était carrément en train d’arracher la guitare des mains de Shran.

Et moi, j’étais toujours mort de rire.

Don, lui, était fâché.

-Mais qu’est-ce que vous foutez ?!

J’essayais de reprendre mon souffle tellement je riais.

-On met l’ambiance, on fait rien de mal…

Stanley, lui, au micro, était déjà en train de s’excuser pour notre comportement.  

Brent ne souhaitait pas à The Army d’être une étoile filante. Je ne leur souhaitait pas non plus. J’aimais ce que faisais The Army… Mais, de mon avis, ils avaient mal choisi leur manager. Ricci n’était qu’un gamin gâté qui croit qu’il peut tout obtenir en un claquement de doigt. Pour lui, tout ça est du business alors que, pour être manager, il faut de la passion comme en a Brent.

-Je ne leur souhaite pas non plus, ne t’en fais pas.

Ce n’était pas mon genre !

Comme Brent tendait à se sous-estimer, je ne tardai pas à mettre en avant qu’il était bien mieux placé que Ricci pour gérer un groupe comme The Army. Sauf que Brent disait que, du point de vue de Sniper et consort, il devait sans doute être trop vieux. Je fis la moue. Brent ? Trop vieux ? Il a 30 piges !

-Tu n’es pas vieux, hein !

Il n’avait pas tant d’écart avec les membres de The Army et je trouvais qu’avoir un manager un peu plus vieux devait, au contraire, être rassurant pour un groupe. C’est mon avis, en tout cas… Mais Brent continuait à être morose alors qu’il déclara que mes paroles ne faisait que de lui faire regretter de ne pas avoir obtenu The Army… Mais moi, je voulais qu’il soit en colère, pas qu’il regrette ! Mais Brent était du genre à ne pas facilement se mettre en colère, contrairement à moi. Par chance, j’avais de la colère pour nous deux. Je ricanai quand Brent déclara que c’était exactement pour ça qu’il trainait avec moi.

Ma colère atteignit son paroxysme à la vue de Ricci et de ses deux conquêtes de la soirée : Jessica et Victoria. J’affirmai que, comme c’était parti là, je n’aurais pas la chance, ce soir, de pouvoir séduire la belle Vicky. Mais Brent affirma que c’était moi qui me sous-estimait, cette fois-ci. Elle me donna alors un conseil pour obtenir les faveurs de la belle chanteuse et je tiquais au conseil en question.

-Quoi ? Être gentil avec l’antéchrist ? Pas question !

Je connaissais Victor Hunter parce qu’il arrivait à Victoria de le trimballer avec elle. Ce gosse est un véritable monstre imbus de lui-même, incapable de ne pas insulter quiconque il rencontre et, surtout, il est incapable de la fermer ! Comment je pourrais être gentil avec un tel morveux ? Non ! Je n’y arriverais jamais.

Je fis la moue.

-Mais si tu l’as fait ça explique pourquoi tu as plus de chance que moi avec Vicky… C’est injuste !

Trop d’injustices dans ce monde !

Il fallait régler ça !

Et la seule façon qu’on trouva pour éteindre un minimum notre frustration fut de prendre la mainmise sur la fête. On se donna du courage avec quelques gorgées de whisky avant de grimper sur la scène laissée à la disposition de tous.

J’avais introduit Brent sous le regard sceptique de nos frères alors que Ricci se demandait ce qu’il était en train de se passé. Après quoi, ce fut à mon meilleur ami de montrer ses capacités vocales à travers une chanson d’amour destinée à Vicky. Elle semblait adoré ! C’est bien ça le pire ! Ce n’est pas Ricci qui allait me voler Vicky mais Brent, à la fin !

Bref ! On était surtout là pour montrer au monde qu’on existait. Et vu les tête tournées vers la scène, c’était plutôt une réussite !

Quand Brent acheva sa chanson, il me présenta moi et je repris le contrôle du micro insultant mon frère qui semblait de plus en plus énervé par la situation avant de me mettre à chanter une chanson destinée à l’actrice Marina Troi qui était bel et bien dans la salle. Loin de moi l’idée de réellement la draguer avec ça. A vrai dire, j’avais fait ça pour emmerder Stanley. Je savais qu’il avait un gros faible pour Marina. Moi, je la trouvais simplement très jolie et mon « ode » était destinée à mettre en avant cette beauté d’une façon… Ok, plutôt rentre dedans, je dois l’avouer.

Mais qu’importe ! Je suis révolté et bourré… Un mauvais mélange qui fait que rien de romantique réellement romantique ne pourrait sortir de ma bouche aujourd’hui.

J’entendais Brent se marrer entre ses chœurs. Quant à Marina, je la voyais complètement interdite et j’étais incapable de dire si ça lui plaisait ou si elle allait venir me défoncer la tête.

J’allais enchainer avec un truc tout aussi décalé quand je vis Stanley s’approcher de moi. Qu’est-ce qu’il fout là ? Comment il s’est téléporté sur scène ? Je n’en savais rien ! Mais il essaya de me voler la guitare alors que Don était là aussi à parler avec Brent qui était hilare.

-Lâche ça, Stanley !

Mais… Il finit par me reprendre la guitare avant de s’avancer vers le micro.

-Veuillez excuser ses deux individus… Ils ont certainement trop bu. Marina, je m’excuse personnellement pour Steve… Il ne sait pas ce qu’il dit…

Il n’y a qu’une personne sur cette fichue planète qui m’appelle Steve et c’est Stanley. Je déteste qu’on m’appelle Steve ! Stephen, Stevie ou Shran ! C’est quand même pas si compliqué !

Je m’avançai vers le micro le reprenant des mains de Stanley.

-Je ne m’excuse absolument pas ! J’aime réellement tes seins, Marina !

Ça ne plut pas à Stanley qui tenta de me reprendre le micro.

-Lâche ça ! Tu te ridiculises, Steve ! Arrête ! Toi et Brent vous aller descendre de la scène tout de suite !

Je tirai fort sur le pied du micro.

-Nan !

Et vous savez ce que fit cet enfoiré de Stanley ? Tellement je tirai fort qu’il finit par lâcher ce qui me fit tomber au sol. Il lança alors:

-Descends de la scène et va t’excuser à Ricci et à Marina !

Je refusai ça alors Stanley se retourna vers Brent.

-Fais-le descendre. Sinon, je demande à Ricci d’appeler la sécurité et de vous mettre dehors.

Ricci qui, finalement, semblait se marrer de ce spectacle voyant des ressortissant de la maison de disques rivales se ridiculiser sur scène.

Je me redressai avec le micro foudroyant Stanley du regard. Il me dominait d’une bonne tête. Il faut dire qu’à part nos cheveux, on ne se ressemblait aucunement. Il était grand, des yeux bleus… Moi petit avec des yeux verts… C’était un Montgomery, j’étais un Shran… Nos pères ne venaient absolument pas du même milieu et ça se voyait dans notre façon d’être qu’on avait pas du tout été élevé de la même manière.

Il me lança alors :

-Fait gaffe, Steve… Tu me dois ta carrière… N’oublie pas.

Il aimait mettre ça en avant. Il aimait mettre en avant que, sans lui, je n’aurais jamais obtenu mon premier rôle…

Je tiquai mais envoyai alors à Brent.

-Viens Brent ! On va aller conclure avec Vicky et Marina ! Laisse les deux vieux coincés se confondre en excuse.

Sur ce, je sortis le micro de son pieds et le lançai au milieu de la foule dont la plupart des gens étaient totalement hilare.

Bon, le fait était que, dans tous les cas, c’était foutu pour moi en ce qui concernait The Army. Ne restait qu’à leur souhaiter bonne chance avec Ricci.

Ce qu’on avait encore une chance de gagner, par contre, c’était les faveurs de Victoria Hunter. Et pour ça, j’avais un plan infaillible : il fallait être gentil avec son petit frère, Victor. Mais c’était une idée impensable pour mon ami dont je savais qu’il ne pouvait pas piffer le gamin… Et il y avait de quoi.

-Victor n’est pas là, de toute façon, donc tu ne saurais pas essayer. Mais garde l’idée en tête ! Tu verras !

Ce qu’on pouvait aussi gagner, c’était l’attention de l’assemblée ! Et bourrés comme on était, l’idée de grimper sur la scène mise à la disposition de tous et donc beaucoup trop tentante, ne tarda pas à venir à nos petits esprits embrumés.

Du coup, la soirée commença à prendre une tournure tout à fait humoristique quand j’entamai une chanson romantique. Je savais que je n’étais pas mauvais en chant, ais sans avoir la prétention de me lancer dans une carrière, ni même de faire un disque de reprises, par exemple, juste pour le fun. Non. Mais de temps en temps, lors des grandes occasions, je poussais de temps en temps la chansonnette, plus pour faire rire qu’autre chose.

Mais l’air de rien, la chanson sembla plaire à la principale concernée, Victoria, qui avait lâché le bras de Ricci pour m’applaudir. Je saluai mon public avant de laisser la place à Shran…

Qui partit sur un tout autre registre, me rendant complètement hilare ! Dans le public, mon frère Don était complètement dépité alors que je voyais le frère de Shran, Stanley, commencer à fulminer parce que Shran se donnait un spectacle.

Mais c’était ce que nous étions, non ? Des gens de spectacle !

Quant à Marina Troi, je ne savais pas trop si elle avait envie de rire ou d’aller se cacher dans un trou de souris.

Avec tout ça, faire les chœurs entre deux éclats de rire était un exercice assez difficile. Mais l’air de rien, ça donnait quand même pas mal !

Je ne sus comment, l’instant d’après, Don me tombait dessus pour me demander ce qu’on foutait. Ça se voyait, non ? On s’amusait, c’était tout.

-Arrêtez ça tout de suite !

Je secouai la tête.

-Oh, c’est bon, Don ! On ne fait rien de mal ! Et la scène était libre !

C’était vrai, non ? A part deux ou trois insultes bien placées de Shran lors des présentations, qu’est-ce qu’on avait fait de mal ?

Et si Don gardait un ton assez calme, ce n’était pas le cas de Stanley qui vociférait en prenant d’abord la guitare à Shran, puis en essayant de lui disputer le micro…

Jusqu’à ce que Shran finisse le cul à terre. Moi, je riais tellement que je finis accroupi à me tenir les côtes, à bout de souffle.

-Ça n’a rien de drôle, Brent ! Vous êtes ridicules !

Et, toujours hilare, je répondis :

-Heureusement, le ridicule n’a jamais tué personne.

Stanley, lui, voulait qu’on aille s’excuser.

-Mais pourquoi ?

Don m’attrapa alors par le bras et me tira vers le haut pour que je me remette debout.

-Il y a des fois, tu ne sais vraiment pas te tenir.

Shran, qui s’était relevé, vint vers moi et, finalement, on obtempéra, descendant de scène pour aller voir les femmes que nous avions visées avec nos chansons.

-Ok ! A plus, les vieux !

Don se passa encore une main sur le visage avant de retenir Staneley qui semblait vouloir venir nous dire encore quelques mots… Victoria quitta alors Ricci pour venir m’embrasser sur la joue.

-Merci pour cette chanson, Brent… je ne savais pas que tu savais chanter…

Je souris.

-C’est gentil, c’est un de mes tal…

J’ouvris de grands yeux en voyant Marina fendre la foule, droit sur Shran, pour venir lui mettre une claque monumentale !

Don et Stanley ne semblait pas avoir apprécié notre petit numéro. Le fait est que ce n’était qu’une bande de coincé incapable de s’amuser un peu. Qu’est-ce qu’on faisait de mal, hein ? Brento avait déclaré son amour à Victoria et moi, aux siens de Marina ! Ce n’était pas la mort quand même, hein !

Si ! Ça l’était dans le monde bien-pensant de Stanley ! Ce foutu bourge hypocrite détestait quand je gueulais plus fort que les autres. Sur bien des registres lui et moi étions différents et que, visiblement, parler de seins en public le choquait. Pas parce qu’il était prude, hein ! N’allons pas jusque-là. Mais parce qu’il détestait que son nom soit éclaboussé par le mien. C’était comme ça depuis que je trainais dans son petit monde.

Et ce soit, il voulait que j’arrête avant de faire pire et il semblerait que Don fasse de même avec Brent bien que Don gueulait moins fort que Stanley qui finit par me faire tomber au sol après une bataille acharnée pour le micro alors que Brento, lui, était tellement écroulé de rire qu’il était accroupi au sol.

Quand Stanley demanda à ce qu’on aille s’excuser, je refusai alors que Brent se demandait pourquoi on devait faire une telle chose.

-Parce que Stanley est un foutu coincé du cul et qu’il a peur pour sa petite réputation de merde !

Mon frère exigea que Brent me descende de scène mais le fait est que Brent était bien trop écroulé pour ça. Ce fut Don qui le releva. Un Don qui semblait furieux mais à la façon « Don », c’est-à-dire une colère très contenue.

Entre-temps, je m’étais relevé déclarant haut et fort que Brent et moi n’avions plus rien à faire sur scène car nous devons aller conclure avec Vicky et Marina ! Brento était d’accord avec moi et il salua les deux vieux avant qu’on de descende de scène après que j’aie balancé le micro dans la foule qui l’évita de justesse.

Stanley était prêt à encore en découdre mais Don le retint alors qu’on descendit de scène. J’avais embarqué la bouteille de whisky au passage ! C’était la nôtre après tout ! J’en bus une gorgée alors que Victoria s’amena près de nous après avoir, enfin, lâché le bras de l’Italien. Elle remercia Brent… Il y en a qui en ont vraiment de la chance, hein !

Je sirotai mon whisky alors que Brento allait certainement continuer à emballer Victoria… Avec sa foutue chanson d’amour, nul doute qu’il arrive à ses fins. Brento arrive toujours à ses fins avec les filles et je n’avais aucune idée de comment il faisait !

Et c’est là qu’un Marina déterminée s’amena vers moi. Je me tournai vers elle levant un sourcil et c’est là qu’elle m’envoya une énorme gifle en plein figure. Ça claqua très fort au point que ma tête tourna un peu devant le choc et la surprise.

-Aïe !

C’est ce que je dis en me tenant la joue un peu confus alors que Marina me regardait avec un air sévère.

-Merci pour l’humiliation public, Shran ! Qu’est-ce qu’il t’a pris de parler de mes seins devant tout le monde ?! Tu es vraiment un gros abruti !

Putain, tout le monde avait tourné coincé, ici, ou quoi ? Je ne connaissais pas si bien Marina mais je n’imaginais pas qu’elle puisse se choquer pour ça. J’haussai des épaules. Loin de moi l’idée de m’excuser, hein ! J’étais bien trop borné pour ça.

-Bah quoi ? Ils sont jolis tes seins. Je voulais leur rendre hommage… Tu…

Je n’eus pas le temps d’achever ce que je voulais dire que je reçus une autre baffe sur l’autre joue et ça claqua tout autant.

-T’es un idiot ! Pas étonnant que ton frère n’arrête pas de se plaindre de toi ! Si c’est ta façon de draguer toute les filles, tu risques de finir ta vie tout seul.

Elle fixa Brent.

-Et ça n’avait rien de drôle, Brent !

Parce que, sur scène, Brent n’avait pas caché que tout ça l’amusait. Sur ce, Marina passa son chemin, furieuse et se dirigea vers Stanley me faisant rouler des yeux alors que je me frottais la joue la plus douloureuse des deux.

-Putain, elle frappe fort, hein !

Victoria, elle se marrait et quand elle réussit à se calmer elle esquissa un sourire.

-Elle s’en remettra…

Son regard plongea dans celui de Brent.

-Alors ? On va se promener au bord de la piscine, Brent ? Sauf si tu veux qu’on aille visiter les chambres de Ricci. J’en ai une réservée pour cette nuit.

C’est pas juste du tout ça ! Je fixai Brent en faisant la moue… Il n’allait quand même pas m’abandonner, si ? J’ai encore trouvé personne moi !

Nos frères nous avaient virés de la scène et sans ménagement ! Stanley allait même jusqu’à nous excuser au micro. Pourquoi ? Qu’est-ce qu’on avait fait de mal ? C’était juste pour rigoler ! Etait-ce si grave que pendant quelques minutes, Daniele Ricci ne soit plus le centre de l’attention ?

On avait résisté un peu… Mais il fallait se rendre à l’évidence : toute résistance était inutile. Finalement, Shran, qui s’était retrouvé un instant sur son cul, décidé que c’était bon pour le moment et qu’on allait descendre de scène pour récolter les lauriers de nos performance sur scène, soit Marina et Victoria.

Shran avait repris la bouteille de whisky avec lui, ce qui n’était pas plus mal. On allait continuer à boire et à nous amuser ! On était venus pour ça, plus que pour vénérer Daniele Ricci.

Alors qu’on retrouvait le plancher des vaches, Daniele, qui avait perdu l’une de ses conquêtes en la personne de Victoria qui trottinait vers nous, fit signe à Evan Kurtz de se bouger le cul. Et au moment où Vicky m’embrassait sur la joue, The Army commençait à improviser un petit concert probablement destiné à faire oublier notre « incident ».

Puis Marina arriva et quand j’entendis le « clac ! » que fit sa main sur la joue de mon ami, je grimaçai. Victoria, elle, avait carrément sursauté.

Elle parla d’humiliation, non sans traiter Shran d’abruti…

-Oh mais Marina…

Ma voix partait un peu dans tous les sens, maintenant, à cause de l’alcool.

-C’était juste pour rire… Et puis, c’était une ode…

Elle me vrilla du regard et ça me fit reculer instinctivement d’un pas. Je n’avais pas envie de m’en prendre une comme Shran.

Shran qui en prit une deuxième après sa tentative de défense.

-Aïe…

Marina disait qu’il allait finir seul… Je rigolai.

-Bah non… Je serai toujours là, moi…

Je disais ça en rigolant, mais elle disait qu’il n’y avait rien de drôle. Elle passa alors son chemin, nous laissant avec une Vicky toute en relativité. Shran, lui, massait sa joue douloureuse et je pinçai les lèvres pour ne pas rire à nouveau.

Victoria, alors, m’invita à l’accompagner au bord de la piscine ou alors à aller dans une des chambres de la villa. Je regardai Victoria, puis Shran, puis Victoria, puis Shran. Et les parole de Marina comme quoi il allait finir seul me trottaient dans la tête.

-Merci, Victoria… Peut-être plus tard  dans la soirée…

Je pris ses mains dans les miennes et y déposai un baiser. Puis, je passai un bras autour des épaules de mon ami.

-Shran et moi, on a encore fort à faire pour montrer qu’on existe et qu’on ne vaut pas moins qu’un Daniele Ricci.

Il ne fallut pas longtemps avant que The Army ne reprenne le contrôle de la scène à la demande de Ricci. Comme s’il voulait totalement faire oublié notre petit spectacle pour rappeler au monde que c’était lui le roi de la fête… Son groupe était réellement à sa botte ! C’était affligeant !

N’empêche que Brent récolta rapidement les lauriers de sa performance en revenant un baiser de Vicky ainsi que pas mal de compliment alors que, moi, c’est une baffe de Marina que je reçus en pleine tronche. Elle venait d’arrivée comme une furie ce qui m’avait empêché d’éviter son coup. Et ça faisait mal, bordel ! Très mal !

Elle disait que je l’avais humiliée… Apparemment, elle n’aimait pas qu’on fasse l’apologie de sa belle poitrine… Brent tenta de me défendre en disant que c’était pour rire et que, finalement, c’était plus une ode qu’autre chose. Exactement ! J’avais quand même réfléchis un minimum aux paroles, hein !

Je tentai de me défendre moi-même aussi mais ça ne calma Marina. Au contraire, elle m’envoya à nouveau sa main en pleine joue ! Non mais hey ! Ça suffit la violence, là ! Je n’aurais pas tant bu je crois que j’aurais eu encore bien plus mal que ça ! Parce qu’elles claquaient fort les baffe de Marina !

Bref… L’actrice me traita d’idiot avant de lancer que je finirais seul. Brent rétorqua que c’était faux étant donné qu’il sera toujours là. J’esquissai un sourire satisfait de la réplique de mon meilleur ami.

-Voilà ! Je finirai avec Brent, au pire !

Et tout ça faisait bien marrer Brento ainsi que Vicky alors que Marina, elle, passa son chemin. Ce que je ne savais pas encore, à cet instant, c’est que cet incident allait précipiter la jolie Miss Troi dans les bras de l’infâme Stanley Montgomery…

Vicky réussis à se reprendre et proposa alors à Brent une soirée de rêve… Je n’en revenais pas avec quel facilité Brent arrivait toujours à ses fins alors que, moi, j’avais toujours autant de mal à obtenir les femmes que je voulais… Victoria n’avait jamais eu aucune vue sur moi ! C’était évident !

Et je m’attendais à ce que Brent cède et m’abandonne comme au abandonne un petit chiot au bord de la route ! Je le vis hésiter me regardant avant de regarder Vicky…

Mais ouais ! Vas-y ! Abandonne-moi, hein ! Je sais que tu crèves d’envie de suivre Victoria !

Sauf que… Non. C’est moi qu’il choisit. Sur le coup, je fus surpris alors que Brent embrassa les mains de Victoria. Il passa, ensuite, son bras autour de mes épaules lançant qu’on avait encore fort à faire pour montrer au monde de la jet-set qu’on existait.

J’esquissai un sourire.

-Ouais ! On va leur montrer !

Vicky rigola.

-Bon courage alors. Et… Je t’attendrais en fin de soirée, Brent.

Elle lui fit un clin d’œil avant de s’éloigner. Je tapai amicalement sur le torse de mon meilleur ami soulagé, finalement, de son choix.

-Viens, Brento ! On a du pain sur la planche ! Allons leur en faire voir de toutes les couleurs avant que tu n’ailles prendre du bon temps.

Et peut-être que, moi aussi, je finirais pas trouver une femme qui voudra bien passer un peu de bon temps avec moi !