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 I Told You So (1983)[Solo][Terminé]

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Stephen Shran
Stephen Shran


Date d'inscription : 20/03/2024
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Who Am I?
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Date de naissance: 1 janvier 1939
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MessageSujet: I Told You So (1983)[Solo][Terminé]   I Told You So (1983)[Solo][Terminé] I_icon_minitimeVen 28 Juin - 13:15

I Told You So
ft. Enora Lee

Juin 1983

-Elle est splendide…

C’était la voix d’Enora Lee… Juste derrière moi alors que je regardais en souriant ma toute nouvelle femme, Alicia Ford, rire alors qu’elle était en train de discuter avec Jessica Hill un peu plus loin.

Mon mariage touchait à sa fin. La nuit était déjà bien avancée au point où j’en avais même perdu Brent qui devait sûrement être en train de boire pas loin d’ici. Je savais qu’il ne me faudrait pas longtemps avant de le retrouver pour finir la soirée en beauté avec lui à chanter comme des cons sur la scène apprêtée pour la soirée dans ce domaine que j’avais loué pour la fête.

Autant dire, qu’à ce moment-ci de la soirée, j’étais déjà sacrément bourré et c’était aussi le cas d’Enora Lee qui ne pensait certainement pas du tout que ma future femme soit si splendide que ça !

Je ricanai.

-Ouais ! C’est la plus belle ! Mais tu ne le penses absolument pas !

J’étais tombé amoureux d’Alicia il y a deux mois d’ici… Je l’avais demandé en mariage un mois après… Et, désormais, elle était la nouvelle Madame Shran… Enfin… Le titre appartient toujours à ma mère, en fait… Ce qu’elle n’a pas manqué de me rappeler ce matin, d’ailleurs.

Enora fit une moue qui paraissait comique parce que son visage devait sûrement être engourdi par l’alcool. Tout comme le miens, d’ailleurs !

-Bien sûr que je le pense ! Qui ne pourrait pas trouver splendide une jolie blonde aux yeux bleus de presque 1m80 ? Pas toi, en tout cas… Tu es tombé amoureux comme l’abruti que tu es et ça t’as rendu aveugle… Comme d’habitude ! Tu ne vois pas tout ce que je vois, Shran… Ça te perdra.


Enora est plutôt franche en général. Mais elle l’est encore plus quand elle a bien trop d’alcool dans le sang. Je me tournai entièrement vers elle tellement vite que j’en renversais un rien mon verre sans m’en rendre vraiment compte.

-Oh mais c’est que Miss Lee est jalouse ! Tu n’encaisse pas que je sois tombé amoureux de quelqu’un d’autre que toi ! Tout simplement !

Ouais ! Tout simplement ! Enora Lee était jalouse. Jalouse d’Alicia. Et elle cherche à me faire penser qu’Alicia ne s’était pas mariée avec moi par amour mais par intérêt. Elle ne l’avait pas dit clairement mais c’est ce que j’avais entendu dans « tu ne vois pas tout ce que je vois, Shran ».

Ce fut à Enora de me foudroyer du regard et de me répondre de sa voix inégale.

-C’est n’importe quoi ! Je me fiche d’avec qui tu couches et d’avec qui tu te maries. Mais si tu penses qu’une mannequin qui cherche désespérément à lancer sa carrière d’actrice n’a pas un intérêt à se marié avec un réalisateur c’est que tu es vraiment stupide ! Plus que je ne le pensais !

Non mais ! Elle se prenait pour qui là ? Elle a décidé d’utiliser cette invitation pour m’insulter ou quoi ?

-Tu dis ça uniquement parce qu’Alicia est plus jolie, plus jeune et moins chiante que toi !

Hey ! Elle m’insulte, je réplique ! Sauf que je vis bien que j’avais été trop loin… Je le vis quand Enora Lee soupira un bon coup et que je la vis hocher négativement de la tête troquant sa colère pour un visage qui mélangeait la déception, l’inquiétude et une certaine tristesse qui montrait bien que je l’avais touché avec mes insultes.

-Penses ce que tu veux, Shran… Mais quand elle commencera à utiliser ses charmes pour obtenir des rôles, quand tu commenceras à voir qu’elle n’a rien d’autres dans la tête que des ambitions d’argent et de pouvoir, quand tu verras qu’elle sera incapable d’être là quand tu en as besoin et qu’elle s’agacera que toi, tu travailles trop et bien il ne faudra pas venir pleurer. Parce que c’est ça qu’il va se passer, Shran… Alicia, je la connais. Peut-être mieux que toi. Et tu sais ce qui m’attriste ? C’est que c’est elle, maintenant, qui va devoir veiller sur toi.

Veiller sur moi… Vous savez c’est quoi le problème d’Enora Lee ? C’est qu’elle s’est toujours donné pour mission de veiller sur moi. Comme si j’allais mourir si jamais elle n’était pas là. Comme si elle m’était indispensable. Comme si personne d’autre qu’elle ne savait comment gérer un foutu épileptique.

Je la regardai alors droit dans les yeux. Ils étaient aussi vitreux que les siens.

-Je n’ai jamais eu besoin de toi pour veiller sur moi, Enora. Et ça depuis toujours. Ma vie n’a pas commencé quand j’ai rencontré Enora Lee. Tu n’auras pas été là, je serais toujours en vie aujourd’hui quand même. Au contraire, je crois même que d’être marié et de moins te voir risque bien de faire en sorte que, bientôt, je pourrais me passer de foutus médocs parce que je n’aurais plus Enora Lee pour ne taper sur les nerfs ! Alicia, elle, au moins, elle ne m’ennuie pas et ne me prend pas pour un fragile !

Enora d’un geste vif m’envoya la totalité du contenu de son verre à la figure me laissant interdit quelques instants. Je savais que je l’avais blessée et pas qu’un peu. Mon esprit embrumé par l’alcool et l’amour ne voulait pas voir ce que tout le monde voyait mais était trop poli pour me le dire ou que j’étais trop loin pour entendre.

-Je m’en vais… Je n’ai plus rien n’à faire ici. Je t’enverrais mon assistant, les mardis, pour superviser Spaceship. Félicitation quand même… Mais ne m’appelle plus.


Et elle s’en alla quittant la fête sans demander son reste.


Copyright Billy Lighter

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Dernière édition par Stephen Shran le Mer 31 Juil - 12:58, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: I Told You So (1983)[Solo][Terminé]   I Told You So (1983)[Solo][Terminé] I_icon_minitimeSam 29 Juin - 13:05

I Told You So
ft. Alicia Ford & Enora Lee

Août 1983
     

J’avais déjà dix foutues minutes de retard ! Je devais aller à cette foutue réunion avec l’équipe de production de Spaceship mais un foutu coup de fils avec le foutu agent de ma propre femme m’avait mis en retard ! C’est lui qui m’appelle alors que ma femme était dans la salle de bain à se préparer parce qu’elle a un foutu avion à prendre pour aller à un foutu défilé à l’autre bout du foutu pays !

Ah tiens ! La voilà d’ailleurs ! Il faut vraiment se maquiller tant que ça pour aller prendre un putain d’avion ?!

-J’ai eu ton agent en ligne ! Il vient de me mettre en retard… Je lui ais dit que je savais que tu voulais un rôle dans ma série, hein ! Je lui ais dit que tu me l’as déjà demandé un tas de fois et que je n’avais pas besoin qu’il me le demande à son tour !

Ouais ! Il m’avait sonné pour ça… Ça faisait deux semaines qu’Alicia ne cessait de me demander pour avoir sa petite place dans Spaceship. A chaque fois, j’avais répondu que j’y réfléchissais… Mais elle continuait de me harceler et voilà que son agent s’y mettait aussi.

Ma femme fit une moue boudeuse et s’avança dans le salon.

-Je m’étais dis que si c’est lui qui demandait tu lui donnerais, enfin, une réponse définitive… Stevie, j’en ai marre des « j’y réfléchis ». Je pense avoir toutes les capacités pour être une bonne actrice ! Ne me dis pas que je ne t’inspire rien, ça me ferait mal !

Je sentais son agacement dans sa voix. Elle s’impatientait. Sauf que si j’avais dit que j’y réfléchissais c’était parce que, en réalité, je ne trouvais pas Alicia assez bonne actrice. C’était une excellente mannequin… Mais actrice était un tout autre métier ce qu’elle avait du mal à comprendre.

Jusqu’ici, j’avais voulu la ménager me disant que cette lubie lui passerait… Sauf que ça ne semblait pas lui passer.

Et je commençais à en avoir marre. Ça se voyait sur mon visage et dans le ton de ma voix.

-Tu veux une réponse franche ? Non ! Voilà ma réponse. Non, tu n’auras pas de rôle dans ma série. Pour moi, tu n’es pas une assez bonne actrice pour ça… Je ne dis pas que tu n’as aucun talent, Alicia… Tu es une très bonne mannequin. L’une des meilleures du pays. Mais actrice c’est un foutu métier ! Tout le monde n’est pas fait pour ça ! Et, de mon avis, tu n’es pas faite pour ça. Sans compter que je ne veux pas bosser avec ma femme ! Ça te va ? Tu es satisfaite ?! Maintenant, je dois y aller, j’ai un rendez-vous !

Alicia entrouvris la bouche choquée par ce que je venais de dire sur le ton le moins diplomate du monde. Mais il n’était pas question que j’engage Alicia sur le simple prétexte qu’elle est ma femme. Je tournai les talons prêt à partir mais Alicia s’avança pour poser sa main sur mon épaule preuve qu’elle n’en avait pas terminé. Je me retournai vivement vers elle voyant la colère se marquer sur son visage.

-Mon agent pense que je suis douée ! Tu ne veux simplement pas me donner ma chance ! Ou tu as peur qu’on pense que tu me donnes un passe-droit. Encore un de tes fichus principes ! Et pour ton excuse de bosser avec ta femme, tu as bossé avec Enora Lee quand tu étais mariés avec elle. C’est une excuse de merde, Stephen ! Donne-moi cette chance !

Oh qu’elle commençait à me taper sur les nerfs là ! Au point où j’en avais encore plus mal à la tête. Déjà que son agent m’avait foutu la migraine ainsi que le stress lié au retard que j’avais déjà pour cette réunion, voilà que ma propre femme en rajoutait une foutue couche ! Je me massai les tempes grommelant un peu avant de lui envoyer :

-Ton agent trouve surtout que tu as une belle plastique ! C’est tout ! Il n’y connait absolument rien en cinéma, de mon avis. J’ai vu ta cassette d’audition… Ce n’est pas à la hauteur de ce que je recherche ! Je suis prêt à te soutenir dans tout mais pas à te faire croire que tu es une bonne actrice alors que ce n’est pas vrai !

N’étais-ce pas une preuve que je tenais à elle ? Lui dire qu’elle a du talent alors que ce n’est pas vrai, ça, ça aurait été méchant de ma part !

-Et, ouais, j’ai travaillé avec Enora quand j’étais marié avec elle. A ton avis, pourquoi, maintenant, j’ai comme principe de ne plus travailler avec ma femme, hein ?! Justement à cause d’Enora !

Je vis alors des larmes s’accumuler au bord des yeux d’Alicia… Elle allait me sortir son petit cinéma de : « tu es méchant avec moi, Stevie »… Deux mois que je suis marié avec elle et je commençais à bien la connaitre… Elle allait faire ça pour que je culpabilise…

-Tu t’entends parler ? Je mets beaucoup d’énergie pour m’améliorer en tant qu’actrice et toi, tu ne fais que me rabaisser… Beaucoup de gens trouvent que j’ai du talent… Il n’y a que toi pour me dire le contraire… Mon propre mari… Tu ne veux juste pas que je te fasse de l’ombre, c’est tout.

Qu’est-ce qu’elle me raconte, là ?!!! Elle se fiche de moi ? Moi, j’ai peur qu’elle me fasse de l’ombre ? Non ! Ce que je dis sur son talent, je le pense réellement ! Et son petit manège commence à sérieusement m’emmerder.

Trop sans doute…

Parce qu’alors que je voulu rassembler mes idées pour lui répliquer quelque chose de bien senti, mes neurones s’éparpillèrent… Je sentis la crise venir mais je n’eus le temps que de faire deux pas vers le fauteuil avant de m’écrouler devant Alicia.

---

J’ouvris doucement les yeux sentant, en dessous de mois, le sol froid de mon salon… J’avais mal à la tête, j’avais un sale gout dans la bouche et j’étais complètement désorienté. Je clignais des yeux voyant que j’étais couché sur le côté et quand l’image se fit plus nette, je reconnu non pas le visage de ma femme mais bien celui d’Enora…

Dans un premier temps, je ne savais rien dire… Mon esprit était bien trop confus. Tout ce que j’arrivais à faire c’était observer Enora assis à terre à côté de moi à me regarder d’un air clairement inquiet. Ce foutu regard… Je détestais ça…

-Tout va bien…

C’est ce qu’elle dit… Je ne savais pas si elle le disait pour moi ou pour elle. Je clignais quelques fois des yeux… Tout revenais petit à petit dans ma tête… Le moment de la journée où on était… Où j’étais censé être à cette heure-ci… Ma dispute avec Alicia… Où est Alicia ?

C’était ce qui me vint en tête mais les mots ne sortirent pas… Pourquoi Enora était là et pas Alicia ? J’avais l’impression d’avoir raté un gros épisode. Sans compter que la dernière fois que j’avais vu Enora Lee c’était à mon mariage… Je ne l’avais plus vu et parlé depuis et idem pour elle. Les mardis, elle m’envoyait son petit associé. Un sale petit prétentieux qui pense mieux savoir les choses que moi. Bon Dieu, que je le détestais ! Au point que j’étais certain qu’Enora l’avait choisi lui uniquement pour m’emmerder !

Je finis par retrouver doucement l’usage de tout. Autant de ma mémoire que de mes mouvements… Je me redressais légèrement manquant de force. Enora m’aida un peu juste pour que je puisse m’asseoir et m’appuyer contre le mur non loin de moi. Et la première question qui me traversa l’esprit et que je réussi à formuler d’une voix pâteuse fut :

-Combien de temps ?

Combien temps elle a duré cette crise.

-Je n’en sais rien… Tu étais déjà en crise quand je suis arrivé. Ça a encore duré trois minutes après ça. Mais comme j’ai croisé ta femme en voiture alors que j’arrivais et qu’elle sortait de votre propriété, je me suis dit que tu avais commencé la crise un peu avant que je ne passe la porte… Donc, trois minutes environs… Peut-être quatre.

Je fermai les yeux doucement laissant passer un soupire suivit d’un gémissement. Parce que je savais, maintenant, où était Alicia… Dans ma tête, je m’étais dit qu’Enora l’avait envoyé quelque part… Chercher quelque chose… N’importe quoi… Mais non… Elle avait simplement fuit alors que je m’étais littéralement écroulé devant elle.

-Six ou sept, plutôt… Plus ? Bordel, je n’en sais rien… Alicia était là que je me suis écroulé. On se disputait et…

Je fermai la bouche… Elle n’avait pas d’excuse. Je le savais. Elle m’avait abandonné. Et je savais qu’Enora allait me le foutre devant le nez. Elle me l’avait dit… Elle avait dit qu’Alicia allait me demander pour un foutu rôle… Elle avait aussi insinué qu’elle ne serait pas là quand j’en aurais besoin…

Je vis le visage d’Enora se teinter d’inquiétude mêlée de colère. Me elle n’explosa pas… Elle tenta de rester calme.

-Six ou sept, c’est beaucoup trop… J’appellerais le médecin. Maintenant, raconte-moi ce qu’il s’est passé et pourquoi Alicia est partie en te laissant convulser au sol.

Je passai un main sur mon visage. Je devais rassembler mes idées. Il me fallut le temps mais Enora me laissa le temps laissant planer un silence avant que je n’ouvre la bouche.

-Dis-moi d’abord pourquoi tu es venue alors que ça fait deux foutus mois que tu ne me parle plus et que tu me laisse avec ton espèce de petit prétentieux de larbin…

J’aurais pu dire ça sur un ton plus acerbe… Mais je n’en avais pas la force du tout. Enora aurait pu soupiré d’agacement mais elle ne le fit pas. Elle restait calme et parlais doucement.

-Mon équipe m’a appelé en disant que tu étais en retard à la réunion… J’étais à la maison. Tu n’es jamais en retard, Stephen… J’ai soupçonné que quelques chose n’allait pas et je suis venue. J’ai bien fait, apparemment vu que ta femme n’a pas été foutue de rester…

Elle ne pouvait pas s’en empêcher. Même en me râlant dessus elle ne pouvait pas s’empêcher de voler à ma rescousse. Et je ne savais pas si je détestais ça ou si j’admirais ça. Sans doute un mélange des deux.

-Coup de chance…

Coup de chance pour moi. Elle hocha de la tête. Je soupirai.

-Je me suis disputé avec Alicia… Elle insiste depuis deux semaines pour avoir un rôle dans Spaceship… Elle a mêlé son agent… J’étais en retard et énervé. J’ai perdu patience. Je lui ai dit qu’elle n’avait pas le talent. Ça ne lui as pas plus. Le ton est monté mais j’étais tellement énervé que mon cerveau à court-circuité.

C’était un bref résumé mais j’avais quelques trous dans les évènements et leur déroulement alors je ne pouvais pas vraiment entrer dans plus de détails. Enora soupira.

-Et elle t’a laisser seul alors que tu convulsais et s’est barré en voiture. Et elle prétend être ta femme. Ce n’est qu’une petite capricieuse sans talent.

Je pouvais entendre toute la haine qu’Enora portait à Alicia… Et moi, tout ce que je trouvais c’était une excuse pour la femme que j’aimais toujours malgré tout.

-Elle avait un avion à prendre…

Enora roula des yeux.

-Stephen… C’est n’importe quoi. Elle te voit t’écrouler et elle se dit : « oh, pas le temps pour ces conneries, j’ai un avion à prendre… ». Elle n’a pas d’excuses. Elle aurait dû rester là. Dispute ou non. Avion ou non. Si elle t’aimait, elle serait restée.

Elle était énervée… Je l’ai blessée… Elle n’a pas réfléchi. C’était ce que mon cerveau me disait. Parce que j’étais aveuglément amoureux. Et je savais que j’étais un abruti. Et un abruti borné en plus. Mon visage se froissa.

-Vas-y… Dis-le…

Enora leva un sourcil.

-Dire quoi ?

Je levai les yeux vers elle.

-Que tu me l’avais bien dit.

Elle me regarda droit dans les yeux et je m’attendis à ce qu’elle me dise l’évidence. Elle avait vu clair… Moi, je continuais de me voiler la face. Je m’attendis à ce qu’elle savoure sa victoire.

-Non… Je n’ai pas le cœur à ça.

Est-ce que je m’y attendais ? Non… Enora, tout comme moi, ne ratait jamais une occasion de savourer une victoire obtenue sur l’autre. Et, finalement, c’est ça qui me laissa sans voix et qui lui donna le dernier mot.

-Je vais appeler le médecin et prévenir Brent. Elle rentre quand ta femme ?

Je passai un main sur mon visage avant de laisser retomber mon bras.

-Dans quatre jours…

Enora hocha de la tête.

-Je vais prévenir Brent… Je m’arrangerais avec lui pour qu’il y ait toujours quelqu’un ici les quatre prochains jours. Je suspens le tournage jusqu’à-ce que le médecin te donne le feu vert. C’est non négociable. Tu m’en dois une et je veux que tu rembourses ta dette en te reposant ici.

Je savais, à parti de ce moment-là, que je n’avais pas le choix. Enora m’avait pris par mes principes… Je lui en devais, effectivement une… Je fis la moue.

-D’accord…

C’est ce que je soufflai avant de lancer dans un instant de faiblesse :

-Tu m’as manqué…

Elle esquissai un petit sourire. C'était vrai. Elle m'avait manqué. Chaque foutu mardi elle m'avait manqué. Et pas que le mardi... Tous les autres jours aussi. A cet instant, c'était clair. Je savais que ça le sera moins demain matin.

-Ton cerveau à bel et bien grillé… Ça se voit… Mais…

Elle passa une main dans mes cheveux.

-Tu m’as manqué aussi…


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MessageSujet: Re: I Told You So (1983)[Solo][Terminé]   I Told You So (1983)[Solo][Terminé] I_icon_minitimeLun 1 Juil - 12:50

I Told You So
ft. Alicia Ford & Enora Lee

Septembre 1983
     

-Il me faudra encore 10 000 dollars pour le fête que je prépare, Shrany. Est-ce que tu pourras me les donner, s’il te plait, chéri ?

Je relevai les yeux de la feuille blanche devant laquelle j’étais depuis environs une heure maintenant. Il me fallut le temps avant d’assimiler ce que venait de dire Alicia… Elle voulait 10 000 dollars... Je savais qu’elle préparait une grande fête où elle comptait inviter pas mal de gens de la jet-set, notamment du monde du cinéma… Elle disait que ce genre de fête allait lui permettre de souffler un peu après ces « moments difficiles ».

Mon regard était un peu vide et je répondis simplement d’un ton monocorde.

-Tu sais où est ma carte de crédit…

En d’autre terme, ça signifiait : « sers-toi ». J’avais d’autres préoccupation en tête pour l’instant et c’était de pondre le foutu scénario des prochains épisodes de ma série… Je n’avais plus que ça à faire étant donné que j’étais un congé maladie. Sauf que je n’arrivais à rien écrire. Dans ma tête, c’était le vide total. Je n’avais strictement aucun inspiration…

Et ça faisait deux semaines que ça durait…

Tout avait commencé avec cette foutue crise… Enora, Brent et, surtout, ma mère s’étaient relayés pendant quatre jour pour veiller sur moi alors qu’Alicia était partie à l’autre bout du pays. Le Docteur Crawford, qui est celui qui me suit depuis que j’ai 19 ans, n’avait pas modifié mon traitement déclarant que la crise avait simplement été provoqué par un trop gros état de stress et de nervosité mais que, en dehors de ça, le traitement actuel était suffisant. Il m’avait préconisé une semaine de repos complet… Et au terme des quatre jours, je n’avais qu’une idée en tête : divorcer.

Puis, Alicia est rentrée… Elle était rongé par le remord au point de me dire qu’elle allait cesser toute activité pour s’occuper de moi et uniquement de moi. Qu’elle m’avait négligé uniquement à cause d’un caprice et qu’elle allait se racheter.

Je n’ai pas divorcé… Comment je le pouvais ? Malgré l’incident qui était arrivé, je l’aimais. Pourquoi ? Je n’en sais rien… Je l’aimais c’est tout.

Je suis sûr que si Brent, Enora et, surtout, ma mère m’auraient vu revenir sur mon idée, ils m’auraient tués.

Mais ils ne m’ont pas vu… D’ailleurs, ça faisait deux semaines que je n’avais plus parlé à aucun d’entre eux.

Parce qu’Alicia a pris les choses en main. Elle a commencé par appelé un autre médecin. Un spécialiste d’après Alicia… Elle avait dit qu’un deuxième avis ne fera pas de tort. Ce médecin en question a directement changé mon traitement clamant qu’avec d’autres médicaments et un meilleur dosage, je n’aurais bientôt plus aucune crise et que le Docteur Crawford avait fait du mauvais boulot.

Est-ce que je l’ai envoyé se faire foutre ? Non. Ça fait des années que j’attends qu’un médecin me dise : « avec ça, fini les crises »… Mais ce n’est pas réellement ça qui m’avait fait accepté de revoir mon traitement malgré le temps d’adaptation que ça demandera. C’est le fait qu’Alicia m’avait dit qu’elle désirait un enfant mais qu’elle avait peur que, vu ma condition, ça complique largement les choses. Elle avait dit : « je veux un enfant, Stephen… Mais je ne peux pas m’occuper d’un enfant et, en plus, de tes soucis de santé surtout s’il y a une solution à ça. ».

Il faut me comprendre… C’est la toute première fois qu’une femme me fait part de son envie de fonder une famille. Quelque chose sur lequel j’avais fait un trait un peu par dépit. L’espoir de pouvoir vivre ça venait d’être ravivé et m’avait motivé à accepté le traitement du médecin trouvé par Alicia.

J’avais, donc, allongé mon congé me disant que je pourrais, pendant ce temps, écrire la suite de l’histoire de ma série.

Sauf que le traitement était tellement carabiné que j’étais constamment vidé et que ma concentration était à la hauteur de ma motivation à vivre.

« Ça ne durera pas longtemps ».

C’est ce que le médecin avait dit…

Alicia s’était emparé de ma carte de crédit avant de venir m’embrasser.

-Merci, chéri. Je vais régler tout ça et je reviens, d’accord ?

J’hochai de la tête. Elle m’embrassa encore avant de quitter la villa… Je me reconcentrai sur ma feuille blanche…

Qui fut toujours blanche quand Enora finit par se pointer chez moi. Elle entra comme si c’était chez elle, un attitude qui, cette fois-ci, m’agaça. Ça fait plus d’une semaine qu’elle me nie royalement et là, elle se pointe comme ça, dans mon foutu salon.

-C’est un propriété privée, Enora… On ne rentre pas chez moi comme dans un moulin.

Je vis la surprise s’afficher sur son visage. Un surpris qui la laissa sans voix pendant dans seconde avant qu’elle ne fronce les sourcils.

-Bonjour à toi aussi, Shran… Je n’ai pas eu le choix que de venir sans prévenir. Tu ne réponds pas au téléphone. Enfin, si… Ta femme répond au téléphone mais, visiblement, chaque fois que je veux prévenir pour passer voir comment tu vas, elle me réponds que tu te reposes et que tu ne veux pas être dérangé.

Tss. C’est n’importe quoi ! Si Enora avait réellement sonné, Alicia me l’aurait dit…

-Tu dis n’importe quoi… Tu essayes encore de me faire croire que j’ai marié la pire fille de Los Angeles. Tu t’es allié à ma mère pour me faire penser ça… Elle t’a toujours préférée à toutes les autres. Je me demande bien pourquoi…

Enora soupira et roula des yeux avant de prendre une chaise et de s’asseoir à côté de moi. Elle ne rétorqua rien sur ce sujet sans doute parce qu’elle savait que c’était inutile.

-Parlant de ta charmante femme, elle est où ?  

J’haussai des épaule mon regard à nouveau rivé sur ma feuille blanche.

-Elle est partie fignoler les derniers détails de la fête… Elle va faire une fête… Elle a loué un endroit pour ça. C’est ce week-end. Toute la jet-set y sera. C’est ce qu’elle m’a dit.

Toute sauf moi… Je n’avais aucune envie d’y aller. J’étais mort crevé et je n’avais pas le cœur à la fête. Enora fit une moue.

-Oui… J’ai entendu parlé de cette fameuse fête. Apparemment, ça sera grandiose. Ta femme a dit à tout le monde qu’elle avait dépensé sans compter pour ça. J’ai même entendu Ricci dire qu’Alicia avait trouvé un fameux pigeons pour l’aider à payer tout ça. Tu devrais voir le lieu qu’elle a loué. Pour un week-end, ça coute un pont !

J’haussai des épaules, le regard toujours sur ma feuille blanche. Je ne réagis même pas à l’insulte proférée par Ricci. Pourtant, Dieu sait qu’en tant normal, ça m’aurait fait plus que tiquer que l’Italien me traite de pigeon !

-Ça lui fait plaisir et j’en ai les moyens…


Je crois… Je n’ai même pas compté en fait. Je n’ai pas calculé. J’ai juste dit « oui » à chaque fois qu’elle m’a demandé de l’argent pour cette fête qu’elle prépare depuis un peu plus d’une semaine.

Je ne vis pas le visage d’Enora passer de « normal » à « bordel qu’est-ce qu’il m’emmerde, celui-là ». Elle frappa alors du poing sur la table me faisant sursauter. Hey ! Elle est complètement folle ou quoi ? Je levai un regard contrarié sur elle.

-Révolte-toi, bordel ! Ta femme te demande des thunes pour une fête débile auquel, d’après ce que j’en sais, tu ne participeras même pas et toi, tu craches les foutus thunes sans réfléchir ? Et il n’y a pas que ça ! Tu ne sors plus d’ici… Je n’ai plus aucune nouvelle hormis un certificat médicale qui me dit que tu ne seras pas là pour encore au moins deux semaines signé d’un médecin que je ne connais même pas. Brent n’a pas de nouvelle non plus ainsi que ta mère ! Quand on veut venir, on se fait remballer par ta femme. Je n’ai même pas eu le script que j’attends depuis deux jours… Il y’ a une semaine et demi, tu étais remonté à bloc, en forme, prêt à divorcé et à reprendre le chemin du studios et là, qu’est-ce que je vois ? Une loque devant une feuille blanche qui est en train de se faire saigner à blanc par sa femme ! Je ne sais pas ce qu’il s’est passé mais tu n’es pas Stephen Shran ! Stephen Shran ne se laisserait pas faire comme ça !

Elle avait haussé le ton. Je fis une moue extrêmement irrité par tout ce que venais de dire Enora. Et malgré mon esprit embrumé je lui lançais la feuille blanche que je venais de froisser en boule à la figure.

-Le voilà, ton foutu script ! Je n’ai pas d’inspiration, ok ? Mais ça ira mieux bientôt. Il me faut juste du repos et le temps que ce foutu nouveau traitement se stabilise. Tu me dis tout le temps de me reposer et quand je prends des vacances, ça ne te va pas non plus. Tu es constamment insatisfaite.

J’avais aussi haussé le ton. Non mais c’est vrai quoi ! Elle n’est jamais contente. JAMAIS !

-Brent ne me harcèle pas lui !

Non… Il ne me harcèle pas. Parce que Brent est un vrai ami, lui. Pas une ex-femme jalouse ! Sauf qu’Enora, au lieu de hausser le ton pris un air perplexe.

-Quel nouveau traitement, Stephen ? Le Docteur Crawford a dit que c’était inutile d’en changer…

Je fronçais les sourcils.

-Alicia a trouvé un nouveau médecin… Il m’a changé mon traitement. Celui-ci c’est pour faire disparaitre complètement les crises.

Je vis la bouche d’Enora s’entrouvrir avant de se refermer. Elle fronça les sourcils.

-Le Docteur Crawford te suis depuis tes 19 ans… C’est toujours lui qui a revu ton traitement. Il a toujours réussi à ce que tu ais un confort de vie très bon. Il te connait par cœur, Stephen… Tu as troqué son avis pour celui d’un type qui ne connait absolument pas tes antécédents… Pourquoi ?

Je déglutis avant de soupirer et de passer une main sur mon visage avant de regarder Enora droit dans les yeux.

-Parce que ce médecin-là m’a dit que ce traitement supprimerait complètement les crises. Je dois juste m’habituer au traitement et… Alicia a commencé à parler de son envie d’avoir un enfant. Je veux être totalement guéri pour quand ça arrivera. Tu comprends ? Je ne pouvais pas ne pas essayer… C’était une condition pour fonder une famille.

Enora ferma un moment les yeux avant de les rouvrir. Elle soupira et souffla :

-Stephen…

Elle laissa passer un silence alors qu’elle assimilait ce que je venais de dire.

-C’est ta condition ou la sienne ?

Je fis une moue contrariée.

-La sienne… Mais elle a raison. Si je suis tout seul à la maison avec le gosse et que j’ai une crise… Qu’est-ce qu’il va arriver, hein ? C’est sûrement pour ça que toutes mes autres ex-femmes n’ont jamais voulu ça.

Enora secoua négativement de la tête avant de mettre ses doigt sous mon menton pour me faire, à nouveau, tourner la tête vers elle. J’ai du mal à garder mon regard fixé sur quelque chose. Mon regard finissait tout le temps par tomber dans le vide.

-Je ne peux pas parler pour les autres. Mais jamais ta condition n’était une raison de pourquoi l’idée d’avoir un enfant ne m’a pas effleurée. Et si tu crois qu’être un zombie comme tu l’es est meilleur pour un enfant, alors ainsi soit-il… Si tu veux suivre ce foutu traitement qui fait de toi une loque, ainsi soit-il… Si tu veux continuer à te faire mener par le bout du nez par Alicia Shran, ainsi soit-il aussi.

Je sentais sa voix trembler d’émotion. Je voyais qu’elle prenait toute son énergie pour ne pas pleurer. Faire pleurer Enora Lee, il fallait déjà y aller. Mais ça m’était déjà arriver d’y arriver et je savais que, quand c’était le cas, c’était que, réellement plus rien n’allait.

Elle se reprit tout de même.

-Je peux accepter que ta femme m’expulse de ta vie… Je peux même accepter qu’elle expulse ta mère de ta vie… Et je peux même accepter que tu la laisse faire ça… Mais il y a quelque chose que je ne peux pas accepter. C’est qu’elle expulse Brent de ta vie. Il ne mérite pas ça. Il me fait de la peine. Il a toujours été là pour toi. Tu ne peux pas la laisser faire ça, Shran. Il est ce que tu as eu de mieux dans ta vie. Si tu la laisses faire ça, tu seras tout seul.

Brent…

Je déglutis… Brent me manquait. Pourtant, Dieu sait que ça ne faisait qu’une semaine et demi que je ne l’avais plus vu. On avait déjà eu des moments plus long ou on ne s’était plus parlé parce qu’on était chacun pris par le travail. Mais jamais parce que quelqu’un s’était placé entre nous.

Mais là, Alicia était entre nous. C’est ce qu’Enora essayait de me faire voir.

-Alicia n’essaye pas d’expulser Brent de ma vie… Brent n’à qu’à venir. C’est pas interdit !


Enora soupira.

-Tu n’oses même pas imaginer tout ce qu’elle a déjà fait comme dégâts en une semaine et demi, Shran… Si tu veux le voir, tu n’as qu’à te pointer à la fête de ta femme. Tu verras à quel point elle est en train de tout détruire. Bientôt, tu te retrouveras seul, sans job et sans la moindre thunes. Elle va tout prendre et il ne te restera plus rien du tout !


Je secouai la tête, je n’étais pas bien sûr de comprendre… Sans doute parce que mon cerveau n’en calait plus une depuis une semaine maintenant.

-Tu exagères !

Enora se tourna les mains sur les hanches.

-Ah oui ? Viens et tu verras. Tout pourra constater qu’encore une fois, je te l’avais bien dit ! Maintenant, je vais y aller. J’en ai assez vu et je ne suis pas sûr de pouvoir en supporter plus. A plus, Shran !

Et elle s’en alla non sans claquer la porte me laissant seul. Je pris le temps avant de m’encaisser toute cette conversation. Elle avait semé le doute… Suffisamment pour que je me décide à aller à la fête de ma femme sans en parler à cette dernière.

C’était le seul moyen pour moi de trier le vrai du faux.


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Stephen Shran
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MessageSujet: Re: I Told You So (1983)[Solo][Terminé]   I Told You So (1983)[Solo][Terminé] I_icon_minitimeJeu 4 Juil - 13:04

I Told You So
ft. Alicia Ford, Joe Maxwell & Enora Lee

Septembre 1983
     
      

Quatre jours… C’est le temps que j’avais du tenir jusqu’à la fameuse fête d’Alicia. Quatre jours où j’avais dû sortir mon plus grand jeu d’acteur.

Et, pour cause, un peu après qu’Enora ait quitté ma villa il y a quatre jours d’ici, j’avais décidé de cesser mon traitement pour pouvoir avoir les idées un peu plus claires et vérifier, au mieux, si les dires de mon ex-femme étaient régis par la jalousie ou par la vérité.

Quatre jours où j’avais dû prétendre prendre mon traitement alors que je n’avalais plus la moindre pilule. Quatre jours où j’avais dû jouer les zombies, un rôle que, apparemment, je jouais à la perfection car Alicia n’y avait vu que du feu. Quatre jours où j’avais vécu avec l’angoisse qu’un crise me trahisse. Parce que j’avais remarqué qu’Alicia avait jeté mes anciennes pilules et que, de ce fait, je ne pouvais même pas revenir sous mon ancienne prescription sans être grillé.

Quatre jours où petit à petit j’avais commencé à retrouver mes facultés et mon énergie. C’était dingue comme quelque petites pilules pouvaient changer absolument tout. Je retrouvais à la fois mon inspiration et mon envie de vivre ce qui, dernièrement m’avait sérieusement manqué.

Avant la fête, je n’avais pas vraiment eu l’occasion de mener l’enquête. Alicia était souvent à la maison à jouer les parfaites épouses. Le seul moment où j’ai été seul c’est quand elle a encore dû arranger quelques détails pour la fête. C’est à ce moment-là que j’avais pu trouver le carton d’invitation à sa fête et, du coup, où aura lieu ce fameux évènement. C’était une adresse sur Malibu… Mais ce qui m’intéressa le plus c’était la bien trop longue liste d’invités ! Il y en avait combien des gens-là ? Des tonnes ! Mais principalement des gens du monde du cinéma et du mannequinat. Je ne pus m’empêcher d’être révolté de voir que Joe Maxwell mais, aussi, Kate Julian, pour ne citer qu’eux, avaient été invités ! Kate devrait être en taule quant à Maxwell, ma rivalité avec lui n’était pas du tout un secret ! Surtout pour Alicia !

Mais ce ne fut rien comparé à la liste noire. Parce qu’il y en avait une. Avec trois nom dessus… Enora Lee, Sonya Shran et Brent Hughes… Ce dernier étant souligné quatre fois…

Brento est persona non grata et pas Kate Julian ? Putain, dans quel monde elle vit, Alicia ?

Ce que je ne savais pas, à ce moment-là, c’est que j’étais loin d’être au bout de mes surprises.

Parce qu’une fois entré à la petite fête, ce samedi soir, j’avais pu voir l’ampleur des dégâts…

Economique, déjà… La villa était énorme et luxueuse… Et même si Alicia ne l’avait loué que pour un week-end, ça restait une dépenses conséquentes. Bien que le lieu n’était pas encore le pire… Le pire c’était le nombres de personnes employées pour encadrer tout ça… Une équipe de sécurité à l’entrée pour vérifier si les invités avaient bien leur carton d’invitation et ne s’appelaient ni Enora, ni Sonya, ni Brent… Mais aussi un tas de serveurs et autres personnes afin de rendre le service irréprochable. Ricci peut se permettre ça. Mais je suis loin d’avoir le compte en banque de Ricci ! Et je ne comptais ni la bouffe, ni les boissons dans le tas !

J’avais écarquillés les yeux en me rendant compte de tout ça alors que j’avais décidé d’entrer ici par une faille dans le dispositif de sécurité d’Alicia… Personne ne m’avait vu. Je ne voulais pas être vu… Surtout pas par ma femme !

Je tentais de passer inaperçu faisant en sorte de ne croiser le regard de personne. Au pire, si quelqu’un me voyait, ça ne ferait pas tellement tâche. Après tout, j’étais sans doute celui qui était le plus légitime ici !

Pour une fois !

Ça ne m’avait pas empêcher d’entrer comme un voleur, cela dit…

Et j’avais commencé à arpenter les lieux me cachant à ceux qui risquait de faire savoir à ma femme que j’étais là… Comme cette garce de Kate Julian par exemple… Et en arpentant, je chopais des brides de conversation… Souvent inintéressante… Mais de temps à autre des révélations…

« Il parait que Stephen est en panne d’inspiration… Alicia a dit qu’il comptait arrêter la série… »

« Elle a aussi dit qu’il la harcelait pour avoir un enfant… La pauvre, il sait qu’elle a une carrière ? Je le croyais progressiste… Elle, elle n’en veut pas, c’est ce qu’elle m’a dit. »

« Alicia a dit qu’entre Stephen et Brent, c’est le froid total… Elle a dû faire passer le message à Brent que Stephen lui a dit qu’il ne voulait plus jamais le voir et que ce n’était qu’un enfoiré de première… Apparemment, Brent n’approuvait pas le mariage de son ex-meilleur ami. C’est pour ça qu’il est sur liste noire. »

Ouch…

Je sentis mon cœur battre plus vite. Vous pensez sûrement que j’aurais dû m’en douter. Enora s’en doutait… Depuis le jour où j’avais marié Alicia, elle s’en doutait. Quant à moi, j’avais été amoureux et aveugle. Et je constatais que ma femme se fichait complètement de moi mais que, en plus, elle répandait des mensonges à travers la jet-set sur mon compte mais, aussi, sur celui de mon meilleur ami. Une amitié qu’elle avait essayé de mettre en péril en m’isolant à en parlant pour moi à qui voulait bien l’entendre.

La question était « pourquoi ? ». Pourquoi elle faisait ça ? Pourquoi, en dehors de l’argent, elle s’efforçait de rester avec moi en détruisant tout ce que j’avais péniblement construit tout au long de ma carrière ?

Je n’en avais pas la réponse. Je ne pense pas mérité tout ça. Je l’avais aimé, bordel !

Je dû me reprendre en m’appuyant contre mur. J’avais besoin d’un verre mais, sans traitement, je savais que boire de l’alcool risquait de déclencher une crise. Surtout dans l’état émotionnel dans lequel j’étais.

Je quittai mon mur quand j’eus assimilé tout ce que je venais d’entendre… Et je failli me faire voir par ma femme qui ne se trouvait pas tellement loin. Elle était face à Maxwell, ses mains sur les hanches du réalisateur. J’eus le temps de me cacher me retenant, sur le coup, de simplement aller vers elle pour lui dire ses quatre vérités.

De ma cachette, je pouvais entendre ce que ma femme avait à dire à mon rival.

-Tu m’as toujours demandé pourquoi j’avais marié Stephen, Joe… Regarde autour de toi… Il a dit « oui » à tout. Avec ça, je peux bien supporter son caractère de merde et ses remarques désobligeantes !

Je déglutis… Elle avait raison… J’avais dit « oui » à tout, complètement shooté que j’étais ! Quant à ses remarques désobligeantes… Lesquelles ?! La seule chose que je lui ais dite pendant toute la durée de notre mariage et qui ne lui a pas plu c’est que je trouvais qu’elle ne ferait pas une bonne actrice. Et je lui avais dit parce que je l’aimais ! Je trouvais qu’elle avait bien d’autres talents ! Mais elle avait prit ça comme une envie de ma part de la virer de mon territoire !

Et je ne pus faire autrement que de faire A+B… C’est depuis ce jour-là que tout avait merdé. Une simple petite remarque que je pensais être pour son bien et c’était suffisant pour que Alicia parte en quête de ce qui ressemblait à une vengeance !

-Je vois… Je ne savais pas qu’il avait tant d’argent. Le petit nerd cache bien ses thunes. Ma belle, j’ai un rôle pour toi, au fait. C’est pour mon prochain film. Ça t’intéresse ?

« Ma belle » ?! Je secouai la tête avant de me rendre compte que, en plus de toute le reste, j’étais sûrement en train d’être le pire cocu de la ville !

Et pour cause, alors que j’eus le malheur de jeter un coup d’œil, je vis Alicia sauter de joie.

-C’est vrai ?! C’est le plus beau jour de ma vie !

Et elle embrassa Maxwell avant que lui ne brise le baiser. Je n’en revenais pas… Je bouillonnais de rage.

-On ne devrait pas… Il y a des yeux partout, Alicia… Sauf si ton intention est de divorcer.

Elle sourit.

-Ne t’en fais pas… Shran est reclus chez nous et, crois-moi, il n’est pas prêt d’en sortir. Il est bien trop camé pour ça. Depuis sa dispute avec Brent, il est en dépression et il n’y a que les médocs qui arrivent encore à le faire se lever le matin… Je ne compte pas divorcer. Ça ne serait pas bien de ma part de le quitter alors qu’il est dans cet état…

Elle dit ça en prenant un air triste en plus ! Alors qu’elle ne reste avec moi, visiblement que pour pouvoir plus facilement démolir ma vie et, en plus, me sucrer tout mon fric !

Putain, comment elle a pu venir à une extrême pareille ?! Elle est tarée ou quoi ?!

Et elle se remit à embrasser Maxwell mais, cette fois, un flash vint éblouir le couple faisant se retourner brutalement Alicia dans la direction opposée à la mienne.

Et qui je vis armé d’un appareil photo ?

Enora Lee… Sur liste noire et, pourtant, bien présente. Habillée d’un jeans troué et d’un t-shirt avec le symbole des anarchistes. Elle détonnait complètement du reste des convives tous habillé d’une façon classe et guindée. Enfin… Je détonnais aussi, en fait mais je n’étais pas forcément ici pour faire la fête.

-Je crois que tu l’auras quand même ton foutu divorce, Alicia !

C’est ce que lança Enora alors que j’entendais dans la voix d’Alicia qu’elle était furieuse quand elle lança :

-Tu n’as rien à foutre ici, Lee. Tu es sur liste noire. Je peux savoir comment tu es entré. File-moi ton appareil photo.

Je jetai à nouveau un œil voyant Alicia faire face à Enora.

-La sécurité laisse à désirer et je devais faire en sorte de t’arrêter. Stephen est une épave à cause de toi. Je compte bien changer ça. Tu n’as pas le droit de démolir sa réputation et sa carrière juste parce qu’il t’a refusé un rôle. Et tu n’as pas le droit de le séparer de ses amis non plus. Tu vas le tuer uniquement pour un caprice de gamine trop gâtée. Parce que c’est ce qui va arriver si tu continues. Mais tu t’en fiches, hein ? Tu l’as marié uniquement pour devenir actrice parce que tu commences à devenir trop vieille pour les agences de mannequinat et quand il te l’a refusé tu t’es vengée. Mais maintenant, c’est terminé.

Alicia ne répliqua pas… Furieuse et s’avança vers Enora pour lui prendre l’appareil photo et le jeter au sol avant de foutre une gifle à mon ex-femme. Maxwell fut surpris mais ça finit par le faire rire.

Pour moi, c’était la goutte de trop. Mais au lieu de me ruer dans la bataille et me mettre à défaut en ne me contrôlant plus et en faisant un geste que je pourrais regretter, j’avisai la scène…

Alicia avait voulu me détruire à coup de médocs et de rumeurs ? J’allais mettre fin à ça, par les mots, moi aussi ! C’est comme ça qu’une vie prend fin dans la jet-set. Comme ça que les choses fonctionnent. C’est à celui qui fait le plus grands spectacle et qui dit les bons mots au bon moment qui remporte la partie. J’avais appris ça avec les années bien que je n’avais jamais réellement joué de grand rôle dans cette foutue jet-set. J’avais toujours été une espèce d’outsider… Voir même d’outcast…

Et les seuls fois que j’avais eu un grand rôle à une fête, c’est quand je m’étais approprié la scène. Avec Brent… Mais Brent n’était pas là. Alicia avait fait en sorte que je sois seul. Sans Brent tout n’était pas aussi évident. Il avait toujours été celui qui me tempérait et qui arrivait à me faire voir clair dans des situations où mes émotions prenaient le dessus. Il était ma force tranquille. Je savais que si je ne l’avais jamais rencontré, ma vie aurait pu prendre une tout autre tournure.

Mais ce soir, je devais faire sans lui.

J’allais y arriver… Après tout ça sera terminé.

Je grimpai, donc, sur scène déterminé à mettre les choses au claire. Je m’emparai du micro après avoir éteint la musique faisant se retourner une bonne partie des convives.

-Chers représentants de la jet-set ! Je vois que vous vous amusez tous bien à cette grande fête organisée par nul autre que ma chère femme, Alicia ! J’espère que vous vous délecter bien de ses mensonges sur mon compte qu’apparemment, elle s’amuse à distiller à qui veut bien l’entendre tout en me trompant ouvertement avec ce réalisateur de seconde zone qu’est Joe Maxwell.

Je vis, de loin, le visage d’Alicia afficher la surprise. Ouais, ma vieille, tu es grillée. C’est vers elle que mon regard se tourna.

-Ne fait pas la fille choquée, Alicia. Oh ! Et, au passage, quand tu auras fini de te saouler la gueule et de baiser Maxwell, tu pourras passer à la maison venir chercher tes affaires. Je divorce. La fête est finie pour toi !

Mon visage et mon ton s’était durci quand j’avais dit ça. Je repris un beau sourire quand je m’adressais au public me foutant, au passage, des codes stupides de la jet-set.

-Quant à vous, profitez bien de cette soirée à mes frais. Parce que ça sera la dernière ! Et pour ce qu’il reste à payer, voyez avec Alicia… Je suis sûr que Maxwell se fera un plaisir de payer le reste pour elle vu que ça semble être son nouveau pigeon.

Et à nouveau je durcis le ton fixant Alicia.

-Parce que tu n’auras plus un sous de moi, ma vieille.

Puis à Enora.

-Viens Enora. On se casse d’ici. De toute façon, on a plus rien à foutre là.

Et je descendis de scène. J’avais déjà été plus éloquent que ça… Mais j’étais dans un tel état psychologique que je n’aurais pas pu faire mieux.

Il fallait que je sorte d’ici… Il me fallait de l’air… J’avais mal à la tête… J’avais du mal de respirer… Enora me rejoignis sortant avec moi du domaine sans rien dire parce que je marchais tellement vite qu’elle avait du mal à suivre.

Jusqu’à-ce que j’arrive à ma voiture garée plus loin et que je me laisse aller contre jusqu’à finir le cul à terre respirant fort. Enora se mit à ma hauteur, inquiète. Non… Pas ce regard-là… Je n’ai pas besoin de ça. Pas maintenant.

Et avant que quiconque n’ouvre la bouche, mes yeux se mirent à clignoter… Ça ne dura pas longtemps et, vu mon état émotionnel, je m’attendais à pire que ça surtout sans traitement. Après ça, mon regard se stabilisa et je repris conscience de mon environnement. Enora était toujours face à moi tenant mes bras. Elle attendis que ma respiration se calme avant d’ouvrir la bouche.

-Tout vas bien… C’est fini… D’accord ?

J’hochai négativement de la tête. Ma voix était teintée de tristesse, d’angoisse et d’amertume.

-Non… Tu as vu cette fête… Mes thunes, bordel… J’ose même pas appelé mon banquier… Puis, il y a Brent… Elle lui a dit quoi, bordel ? Je vais faire quoi sans Brent ?

Enora passa une main dans mes cheveux. J’étais incapable de réfléchir comme il faut…

-Brent ne t’en voudra pas. C’est ton meilleur ami. Ce n’est pas les mensonges d’Alicia qui changeront ça. Rien ne changera ça. Et pour les thunes, ce n’est qu’une fête, Stephen… Elle n’a pas eu le temps de te saigner à blanc non plus. Il faut juste que je sache si tu avais un contrat de mariage. Tu en as un ?

Je fermai les yeux… Je voyais où Enora voulait en venir. Je rouvris alors les yeux.

-Ouais… Mais il n’est pas du tout à mon avantage… Surtout si c’est moi qui divorce. Et c’est ce qui va arriver…

Enora soupira… J’allais devoir de l’argent à Alicia… Je le savais. Dans tous les scénarios, Alicia était gagnante. Et je n’avais rien vu.

-Putain, je suis un abruti…

C’est ce que je soufflai sur un ton désespéré.

-Non… Tu n’es pas un abruti, Shran… Tu t’es juste fait avoir. Ça arrive… On t’aidera, d’accord ? Moi et Brent…

Elle caressa brièvement ma joue avant d’enlacer nos mains. Je la regardais droit dans les yeux. Et je ne pus, m’empêcher, à ce moment-là, de l’embrasser. Comme ça. Sans crier gare. Parce que, sans son coup de pied au cul, jamais je ne serais sorti de ça. Elle ne brisa pas le baiser. Elle me le rendit jusqu’à-ce qu’on soit à court de souffle. Je restai un moment mon front contre le sien avant qu’Enora ne se recule légèrement.

-Toi et moi on est plus intelligent que ça…


C’est ce qu’elle lança… Et elle avait raison. J’hochai de la tête.

-Je sais… J’en avais juste besoin…

Elle hocha de la tête.

-Je sais…

Je baissai les yeux avant de la regarder à nouveau.

-J’ai assez fait d’erreurs pour une décennie entière de tout façon…

Elle sourit d’un maigre sourire.

-C’est vrai… Maintenant, tu devrais aller voir Brent… Tu en as besoin. Et lui aussi.

J’hochai de la tête.

-Tu avais raison depuis le début. Pour Alicia.

Elle sourit mais je savais qu’elle avait du mal à savourer ce compliment.

-Je sais… Je te l’avais bien dit. Mais la vie serait bien moins drôle si tu écoutais tout ce que je dis.

Et là, pour la première fois depuis plus de deux longues semaines, je rigolai. Et ce fut assez pour me donner la force d’aller retrouver mon meilleur ami.


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