Sonny voulait m’voir. C’est ce qu’il m’avait dit. Et, moi, j’avais méga envie de le voir aussi. Je commençais à revivre. M’avait fallu le temps mais à coup de sorties et de musique et en m’reposant plus sur David comme me l’avait conseillé Jack, j’commençais à reprendre sérieusement goût à la vie. Au point même où le prochain album de Fireworks était en méga bonne voie. J’avais retrouvé l’inspiration m’alimentant des idées noires que j’broyais y’a peu de temps d’ici pour les mettre en chanson et essayer d’exorcisé tout ça.

Ça fonctionnait. Jusqu’ici en tout cas.

Du reste, j’avais repris mes anciennes habitudes. J’sortais au bar ou, plus souvent, à des fêtes de la jet-set. J’trouvais ça bien mieux que d’rester à la maison. Par chance, j’avais toujours quelqu’un pour s’occuper des bébés. C’était un soulagement ça aussi… J’aimais mes enfants mais j’étais pas fait pour jouer constamment les pères au foyer. Me fallait de l’aide pour ça. Heureusement, j’avais ma nounou, mes parents et pas mal d’amis pour m’aider à ça. J’me reposais aussi sur eux.

C’est ça que Jack avait dit. M’reposer sur les autres. C’est ce que j’faisais.

J’en étais même au point où tous les articles d’Amon m’faisait rire preuve que j’retrouvais doucement mon je-m’en-foutisme légendaire. Celui sur Stephen Shran est passablement drôle, d’ailleurs. Mon pauvre pote aurait p’t-être dû m’demander des conseils avant d’aller s’aventurer là-bas. Tout l’monde, dans la jet-set, sait que c’est méga dangereux. J’lui aurais dit : « vieux, ce que tu fais, c’est méga super dangereux. Tu vas mourir… ». Han, j’suis prévoyant avec mes amis, quand même, hein ? Mais m’a pas demandé alors voilà. Oh et y’a eu l’article sur Livia et ses conquêtes aussi… Comme si c’était nouveau dans la jet-set que des gens passent d’une conquête à l’autre. N’empêche qu’Amon, un jour il dit que Stephen Shran est en couple avec Enora Lee et le lendemain, il dit que Livia a couché avec Stephen Shran (et d’autres)… Haaaan, Momon, les gens vont finir par le voir qu’y’a un soucis… Quoi que... Les gens, ils sont un p'tit peu bête parfois...

Du coup, c’était drôle.

J’me sentais méga plus libre. Alors quand Sonny à demander à m’voir, j’l’ai plutôt invité à une méga sortie à une méga fête dans le guidé Beverly Hills !

Bon… C’était pas une fête de Ricci, hein. J’y étais pas le bienvenu. C’était pas, non plus, une fête dans la « bonne jet-set »… C’était, en réalité, une fête chez Rino Giordano, le réalisateur et producteur de film porno. C’était la seule fête, j’crois où j’pouvais faire entrer Sonny, qui vient pas de la jet-set…

La villa de Giordano était pas nécessairement la plus grande de Beverly Hills mais c’était pas la plus p’tite non plus. C’était suffisamment grand pour faire la fête. Y’avait, d’ailleurs, vraiment pas mal de gens, ce soir, alors que j’sirotais, déjà un bon verre de vodka. Y’avait pas mal de gens issus de l’industrie du porno et l’alcool coulait autant à flot que la drogue. Personne se cachait pour sniffer, ici. Moi, si j’sniffer, j’allais tout simplement m’étouffer, donc, j’allais éviter, hein !

Y’avait aussi des gens issus du cinéma « normal ». J’vis mon bon pote, Kyle Davis dans un coin… Mais aussi pas mal d’acteur et d’actrices plus ou moins connu. Y’avait aussi quelques personnes, comme moi, issus du monde de la musique.

C’était pas l’ambiance qui manquait.

J’avais dit à Sonny de se pointer ici et de simplement dire au garde du corps de Giordano, à l’entrée, qu’il était Sonny Robson, le pote d’Howard Stone et il pourra rentré. J’avais prévenu ledit garde du corps. J’suis sûr que mon pote allait adoré trainer avec des gens issu de l’industrie… Bon… Y’avait pas des méga stars non plus mais c’était déjà ça, hein…

En fait, j’suis la plus grosse méga star ici.

Après un moment j’finis par repéré Sonny. J’ouvris les bras.

-Sonny ! Mon poooooooote !

Je le serrai dans mes bras avant de sourire.

-Ça va vieux ? Ça fait longtemps qu’on s’est plus vu ! Tu veux un verre ? Y’a que ça, ici, de l’alcool, alors sers-toi. Tu avais quelque chose à m’dire, c’est ça ?

Je voulais voir Howard ! Je voulais lui annoncer que mon aventure en tant que pilote avait commencé ! Je voulais lui dire que j’étais heureux ! Et ça allait être super parce que je savais qu’après un sérieux passage à vide, Howard avait repris du poil de la bête.

C’était pour ça qu’on avait pas su se voir plus tôt. Au téléphone, il m’avait dit que le prochain album de Fireworks était en bonne voie, mais sans m’en dire beaucoup plus.

Mais s’il était passé en mode création, avec David, c’était qu’il avait de nouveau des choses à dire !

Alors Howard m’avait invité à le rejoindre à une fête ! Ça aussi, c’était génial ! Parce que je ne pouvais pas aller aux mêmes fêtes qu’Howard, en générale. Parce que ces fêtes étaient réservées aux gens de la jet-set.

J’avais l’impression que j’allais faire mes premier pas, même si c’était chez un réalisateur de films pornos.

Je souris en conduisant vers Beverly Hills en me disant qu’il fallait bien commencer par quelque part.

Pour l’occasion, je m’étais vêtu simplement, mais avec mes meilleurs habits quand même. D’après ce que j’avais compris, ce n’était pas le genre de fête où tout le monde devait s’amener habillé en James Bond.

Je me parquai là où je pouvais parce qu’il y avait énormément de voitures devant la villa de Giordano. Je marchai donc le reste du chemin et quand je voulu passer la grille, je fus arrêté par un véritable gorille. Il était plus petit que moi mais beaucoup plus large… On aurait même plutôt du un sanglier qu’un gorille.

Et les sangliers, c’est dangereux.

-Salut… Je m’appelle Sonny Robson… je suis l’ami d’Howard Stone. Il m’a invité.

Il demanda à voir ma carte d’identité et je lui sortis mon permis de conduire pur prouver mon identité. Il hocha la tête avec un grognement satisfait et s’écarta pour me laisser passer.

Entre le moment où je passai la grille et celui où je retrouvai Howard, je vis plus de bizarreries que je n’en avais vu de toute ma vie. Des femmes et des hommes se baladaient totalement à poils. D’autres étaient des travestis… Les gens ne se cachaient pas pour sniffer et on m’arrêta trois fois pour me proposer soit de la coke, soit de l’héroïne… Propositions que je déclinai…

Je ne me droguais pas… Certes, j’avais déjà fumé quelques joints quand j’étais plus jeune, mais mon contrat avec Hughes Motors mentionnait bien que de me droguer serait une faute grave et qu’il y aurait des tests d’urine aléatoires. Je ne voulais pas risquer de briser mon rêve pour un mauvais trip.

Par contre, j’avais droit à l’alcool tant que j’étais dessaoulé quand je devais conduire.

-Howard !

Il me repéra et m’ouvris les bras et je serrai ce petit nain aux cheveux hirsutes dans mes bras.  

-Comment ça va, mon pote ? Moi ça va, et effectivement, j’ai un truc à t’annoncer, mais je prendrais bien un verre d’abord.

On se dirigea vers le bar…

-Alors c’est à ça que ressemble une fête de la jet-set ?

J’en avais les yeux qui pétillaient. Au bar, je commandai une bière qu’on me servi directement. Je me retournai alors vers Howard.

-Ce que je voulais te dire, c’est que j’ai réalisé mon rêve. Je suis pilote pro.

Mon pote était là ! Vu de loin ça faisait méga bizarre de le voir se faufiler entre les gens à poils et les drogués du coin. Surtout que Sonny, il passait pas inaperçu en général tant l’était immense ! A côté, j’faisais vraiment tout p’tit alors que j’suis pas si p’tit que ça, en fait… L’avait toujours été grand aussi loin que j’me rappelle !

Je serrai mon ami dans mes bras quand il arriva à ma hauteur. Ça devait faire une méga drôle d’image vu de l’extérieur. Après ça, on s’écarta légèrement l’un de l’autre alors que Sonny disait aller bien et qu’il avait bel et bien quelque chose à m’dire.

-J’vais bien aussi ! Entre la musique, les p’tits et les fêtes j’ai pas trop l’temps de m’ennuyer.

J’allais mieux. J’le sentais au fond de moi. Toutes les mauvaises épreuves de ses dernières mois j’commençais à les mettre derrière à coup de musique et de fête. J’me débarrassais p’t-être un peu de responsabilités au passage mais j’pouvais pas tout gérer tout seul. Et tant que ça convenait à tout l’monde, j’vois pas trop le problème.

J’embarquai Sonny vers le bar parce qu’une fête comme ça sans alcool, c’est pas une fête. Alors qu’on marchait, il demanda si ça ressemblait à ça une fête dans la jet-set. J’regardais autour de nous. C’était la débauche totale alors que c’était que l’début de la soirée.

-Heu…

J’levai le regard vers Sonny. L’avait des étoiles dans les yeux. L’était jamais venu à une fête de riche. J’haussai des épaules.

-Bah, en réalité, y’a plusieurs types de fêtes dans la jet-set. Y’a les fêtes guindées avec des gens bien habillés et tout… Ça c’est plus de type gala et c’est souvent au Polo Lounge ou dans une villa d’un riche… Mais les gens y vont pour se faire bien voir. Y’a les fêtes normale… Du genre de chez Ricci. Là, y’a de la débauche aussi et les gens sont habillés normalement mais ils jouent le jeu de la jet-set. En gros, ils essayent de garder les apparences. Puis…

Je regardais autour de nous.

-Y’a ça. Ce genre de fête que les gens de la jet-set qui se croient mieux que les autres désertent… Tu verras pas Jimmy Reed ou Daniele Ricci à une fête de Rino Giordano… Ni des Victoria Hunter et compagnie… Mais tu verras Kyle Davis. L’est cool Kyle Davis. C’est mon pote. Ici, c’est la face cachée de la jet-set.

De la débauche en plein, en gros. Mais on s’amuse bien ici. Les gens s’prennent moins la tête qu’à une fête plus guindée, en fait.

On finit par atteindre le bar et j’repris une vodka vu que la mienne était vide alors que Sonny s’prit une bière. Il finit alors par me dire ce qu’il voulait m’dire. Et mon visage s’illumina quand il avoua être pilote pro.

-C’est sérieux ?!

J’affichai un méga grand sourire.

-Oh mon pote, j’suis méga content pour toi ! T’es l’meilleur pilote du monde ! Tu mérites d’avoir ta chance.

Ouais, j’étais super content. C’était l’rêve de Sonny depuis qu’il est tout p’tit. C’est cool qu’il ait pu réaliser son rêve.

-Qui t’a engagé ? Mercedes ? Ferrari ? Comment c’est arrivé ?

J’voulais tout savoir !

Si Howard avait eu un passage à vide, durant lequel j’étais souvent passé chez lui pour essayer de lui rendre le sourire, il fallait croire que c’était terminé et j’en étais bien content. Je savais que David l’avait aussi beaucoup aidé et soutenu à sa manière, par la musique… La musique, c’était ce qui définissait Howard.

Il avait d’ailleurs tendance à dire que c’était la seule chose qu’il faisait bien. Et c’était probablement vrai, tout comme moi, je n’étais rien ni personne, sauf quand je me mettais derrière un volant. En ça, lui et moi, on se comprenait extrêmement bien.

Apparemment, il passait son temps entre les fêtes, ses enfants et la musique. Je lui souris bien grand, mes deux mains posées sur ses épaules et le regardai dans les yeux, ému de le voir en pleine forme.

-Super ! Tu reprends ta vie là où tu l’as laissée et c’est une bonne chose.

Bon, il avait ses enfants en plus, mais Howard n’était pas seul. Il avait la blinde d’amis et je faisais partie de ceux sur qui il pouvait compter s’il fallait un jour garder ses enfants. Mais ça, il le savait, pas besoin de le lui dire à chaque fois.

On décida d’aller se prendre un verre, celui d’Howard état vide. Et tout en marchant vers le bar, je regardais autour de moi, assez impressionné par ce que je voyais. Je n’avais pas imaginé les fêtes de la jet-set comme ça. Pas avec des gens à poils et limite en train de partouzer dans tous les coins. Pas avec de la drogue partout que personne ne cachait…

C’était vraiment un monde à part.

Un monde qui, ne réalité, était plus hiérarchisé que ça, comme me l’expliqua Howard. En gros, il y avait (1) les fêtes guindées, (2) les fêtes normales et (3) les fêtes cachées, si on pouvait les appeler comme ça.

-Je vois… Quelque chose de plus… « underground » si on peut dire ?

Je souris, prenant la bière qu’on me tendait et remerciant le serveur d’un signe de tête.

-Je fais mon entrée par la petite porte alors ?

Parce que je considérais aujourd’hui comme la fête de mes premiers pas, même si je n’avais pas encore dit à Howard pourquoi.

Ce que je ne tardai pas à faire ! J’étais trop impatient de le lui dire ! Et quand je balançai l’info, son visage changea complètement, s’illuminant comme je ne l’avais plus vu s’illuminer depuis longtemps !

Je rigolai en passant une main dans mes cheveux…

-Ouais ouais ! C’est sérieux ! J’ai déjà roulé plusieurs fois. Pas encore des courses, mais ça va venir. On travaille sur un prototype avec un aérodynamicien européen, Alex Garcia.

Howard se demandait qui m’avait engagé… Je secouai négativement la tête à ses deux spéculations avant de lui dire :

-Non… je cours pour un petit gars du cru, Julian Hughes. Je suis engagé par Hughes Motors… Ils m’ont payé ma licence et tout…

Mon sourire s’effaça un peu.

-J’ai encore un peu du mal à me dire que je ne suis plus ambulancier parce que je ne peux pas faire les deux, je n’ai que 24 heures dans une journée… Mais d’un autre côté, c’est mon rêve ! Et je crois que je ne réalise pas encore.

J’allais bien et j’tardais pas à le dire à Sonny qui venait de me rejoindre. L’avait l’air content de me voir en forme et de me voir reprendre mes vieilles habitudes. Quand on se sent mal, j’pense que l’mieux est de revenir aux sources… Et mes sources à moi, c’est la musique et les fêtes.

C’était, d’ailleurs, la première fête du genre pour mon pote. Il venait pas de la jet-set alors, il pouvait, normalement, pas venir à ce genre de fête. C’est parce que Rino, il pouvait rien m’refuser qu’il avait accepté que j’amène mon pote Sonny. Alors, évidemment, mon ami, l’était impressionné comme s’il mettait les pieds dans un méga fun parc d’attraction.

Il se demandait si toutes les fêtes étaient comme ça et j’lui fis part de mes connaissances en matière de fête en disant qu’il y avait plusieurs types de fêtes dans la jet-set. Seulement, j’pouvais amener Sonny qu’à une fête du troisième type et pas du premier ou du deuxièmes type. Moi-même, j’étais même plus autorisé à aller aux fêtes de Ricci à cause de l’animosité entre nous. Quelque part, je m’en foutais. Y’avait pas que Ricci qui faisait des fêtes. Et les siennes ne sont même pas les meilleures.

Sonny qualifia « d’underground » la fête à laquelle on était, là tout de suite.

-Ouais, on peut dire ça comme ça. Mais on peut y trouver de jolie filles… Parfois, y’a même des perles, hein, ici. Y’a des gens pas trop barré qui s’y aventurent. Comme moi, par exemple.

On était arrivé au bar et on s’prit un verre alors que Sonny conclut qu’il entrait par la p’tit porte. J’rigolai un peu.

-Ouais… J’ai pas pu faire mieux, vieux.

Mais Sonny avait quelque chose d’important à me dire et il tarda pas à m’annoncer avoir réalisé son rêve. Mon visage s’illumina tant j’étais content pour lui. Il confirma qu’il était bien sérieux. L’avait pas encore fait de course mais l’avait déjà roulé plusieurs fois. Il travaillait avec un type… Un… Aréodynamicien ? Naérodynamicien ? Bref… Une grosse tête j’suppose.

-J’sais pas du tout c’est quoi un aréodynamicien… Mais j’trouve ça méga cool !

J’me demandais bien quelle marque l’avait engagé mais je m’attendis pas à ce qu’il me dise qu’il avait été engagé par Julian Hughes. J’savais qu’il bossait sur des bagnoles et qu’il avait récemment lancé sa marque. J’le connaissais pas personnellement… J’savais juste que Livia avait divorcé de lui. Qu’il bossait beaucoup, qu’il pouvait parfois péter des câble et qu’il était méga jaloux… C’est ça que j’sais de Julian Hughes…

-Han… Julian Hughes. J’le connais pas personnellement mais c’est un type un peu spécial, non ? Mais c’est cool qu’il t’ai donné une chance. C’est tout ce qui compte, finalement. Parait que c’est un bosseur, en plus.

Donc, j’imagine que ce côté-là de Julian, c’est plutôt cool pour Sonny, en fait. Et puis, si Julian pète un câble sur mon ami, Sonny le retournera avec son p’tit doigt. L’idée m’fit sourire intérieurement.

Sonny disait qu’il avait du mal à s’dire qu’il était plus ambulancier. Il savait pas faire les deux métiers ce qui était logique. Ambulancier c’est un travail à temps plein. J’tapai amicalement dans l’dos de mon ami.

-Tu as été un méga bon ambulancier. Mais pouvoir réaliser son rêve, c’est pas tous les jours qu’on peut le faire. J’pense que tu as fait le bon choix en acceptant. Tu vas gérer à mort. Puis, tu vas gagner plus d’argent et…

J’regardais autour de nous.

-Si tu commences à gagner des courses et à être connu, tu vas pouvoir venir aux fêtes de la jet-set avec moi. Ça va être méga cool ! Toutes les filles voudront de toi ! Tu vas pouvoir t’amuser !

Ouais, l’allait découvrir le monde dans lequel j’étais tombé y’a des années d’ici.

-Tu vas être comme moi ! Un gamin de l’Eastside qui fait sa place dans la jet-set. C’est méga fun, tu vas voir !

C’est pas toujours simple mais ça manque pas de piment.

-Va falloir que je t’apprenne tous les trucs à savoir, alors… Genre, les gens à fréquenter ou non. Et tu peux déjà commencé à faire ta pub ce soir en draguant et en disant que t’es pilote et tout.

Howard m’expliqua qu’il y avait plusieurs types de fêtes et que celle où on était maintenant était celles qui étaient les plus bizarres, en gros… Ce que j’avais vu de mes propres yeux rien qu’en cherchant Howard dans la foule. Cependant, il disait qu’on pouvait y trouver de jolies filles et qu’il n’y avait pas que des gens barré. Je rigolai.

-Tu es un peu barré quand même ! Et pour ce qui est des filles, j’en ai croisé quelques-unes déjà et tant qu’elles ne cherchent rien de sérieux, c’est bon pour moi.

Comme je l’avais expliqué à Alex, loin de moi l’idée de me mettre en couple ! Et je pensais bien, actuellement, que je resterais dans cet était d’esprit jusqu’à ma mort.

Mon truc à moi, c’était plus les bagnoles que les femmes.

Howard s’excusait presque de ne pas avoir pu me proposer mieux, comme fête…

-Tu rigoles ? C’est génial ! ça n’a rien à voir avec ce qu’on voit dans les clubs de L.A. ! J’ai l’impression d’être entré dans un autre monde !

Le monde du sexe, de la drogue et du rock’n’roll qui était diffusé à fond dans toute la villa de Giordano.

J’en vins alors à l’annonce que j’avais à lui faire : j’étais pilote, j’avais déjà roulé plusieurs fois, je travaillais avec des ingénieurs qui rendaient les voitures encore plus performantes. Bref, la totale ! Je rigolai quand Howard affirma ne pas savoir ce qu’était un aérodynamicien.

-Un aérodynamicien c’est celui qui fait tout pour que la voiture aille plus vite, si tu veux, pour faire simple. Les lignes, les prises à l’air, etc.

Il se demandait qui avait bien pu m’engager. Il voyait déjà les grosses écuries hyper connues… Mais non, je courais pour Hughes Motors… Je pris une bonne gorgée de bière tout en l’écoutant dire que Julian Hughes était quelqu’un de spécial.

-Je ne le connais pas encore bien alors je ne saurais pas te dire. Disons qu’il a l’air un peu tout le temps sous pression. Mais il a apprécié mon honnêteté lors de notre entretien. Tu sais comment je suis, je dis ce que je pense comme je le pense…

Je haussai les épaules.

-Jusque-là, je n’ai pas eu de retour négatif, donc j’imagine que je gère.

Le seul petit pincement au cœur que j’avais, c’était d’avoir du abandonné mon métier d’ambulancier. Parce qu’il n’y avait rien à faire, il y avait quand même une dimension différente à rouler vite juste pour rouler vite et à rouler vite pour sauver la vie des gens. Howard dit alors que j’avais été un très bon ambulancier, mais que je ne devais pas renoncer à mon rêve pour autant. Parce que ce n’était pas tous les jours qu’on en avait l’occasion.

-C’est pour ça que je n’ai pas hésité quand j’ai vu l’annonce. Et comme tu dis… Il y a l’argent…

Et tout ce qu’il énuméra ensuite : la notoriété, l’occasion de pouvoir suivre Howard dans toutes les fêtes où il irait.

-C’est vrai… Et si je gagne beaucoup d’argent, je pourrai toujours aider les gens. En sponsorisant United For Youth par exemple. J’ai entendu ton interview avec Livia et Ivar Miller.

Je rigolai quand, s’emballant un peu, Howard déclara que je serais moi aussi un gamin de l’Eastside qui aurait réussi à avoir sa place parmi les riches voire ultra riches…

Mais j’avais beaucoup à apprendre et Howard était prêt à être mon mentor.

-Il y a déjà des trucs que je sais : évite Jimmy Reed, évite Daniele Ricci, évite Kate Julian… Je t’entends assez en parler pour savoir que ce ne serait pas avec eux que je vais m’amuser. Mais il y a des gens que j’ai envie de rencontrer comme Sniper ou Hugh Crusher !

Sonny, il disait que j’étais un p’tit peu barré quand même. C’est vrai… Mais il verrait les autres gens ici, il me trouverait totalement sain d’esprit. Quant aux filles, il disaient que tant qu’elles ne cherchaient rien de sérieux, ça lui allait. J’pouffai un p’tit peu de rire.

-Ici, personne cherche jamais rien de sérieux, t’sais. Et… J’suis sain d’esprit par rapport à tous ces gens qu’il y a ici. Eux, ils sont réellement barrés, mon vieux.

J’étais un p’tit peu désolé de pas avoir pu montrer à Sonny une fête un peu plus guindée. Ici, c’était pas entièrement représentatif que ce qu’on voyait d’habitude à des fêtes organisées par Ricci ou Jessica Hill, par exemple. Y’avait pas les mêmes gens non plus bien qu’ils avaient plus en commun qu’ils le pensaient.

Mais Sonny trouvait quand même ça génial. Il disait que ça avait rien n’à voir avec ce qu’on voyait dans les clubs de L.A.. Haaan, c’est sûr qu’on peut pas s’mettre à poil dans les clubs de L.A.. Pas sans que la police débarque. J’souris.

-Han, tant mieux si ça te convient.

Il risquait, après ça, de trouver les autres fêtes trop guindées, en fait. C’était l’risque. Moi, ça m’arrivait de penser ça parfois. Y’a parfois trop d’apparence à tenir dans certaines fêtes ce qui fait que si tu veux t’amuser, tu as des risques de te faire virer.

C’est là que Sonny m’annonça avoir réalisé son rêve ce que j’trouvais vraiment super génial. J’étais vraiment heureux pour lui. Il m’expliqua travailler pour un naréodynamicien ce que j’savais pas ce que c’était. Mais Sonny prit le temps de m’expliquer que c’était un type qui faisait en sorte que la voiture aille plus vite.

-Han tu me le prêtera pour qu’il modifie ma Mustang ? J’la trouve trop lente…

Ouais, l’est lente ma Mustang… J’aimerais qu’elle aille plus vite sans que j’doive racheter une bagnole même si j’avais l’argent pour m’acheter une bagnole.

Sonny déclara qu’il travaillait pour Julian Hughes et sa nouvelle marque de voitures. J’connaissais pas bien Julian. J’savais que ce qu’en m’avait dit Livia, en fait. Et Hank aussi… Hank adorait Julian. Mais de ce que j’en retirais des deux c’est ce que c’était un gars spécial. Pas le genre à aimer faire la fête, quoi… Pas un marrant, j’dirais même. Mais un bosseur, ça oui. Sonny le connaissait pas encore bien mais il avait bien vu que Julian était du genre sous pression mais qu’il aimait l’honnêteté. J’rigolai.

-Ouais, j’sais que tu dis tout le temps ce que tu penses. Mais, ouais, j’espère que tu vas bien t’entendre avec ton boss. C’est naze de pas s’entendre avec son boss. Personnellement, j’ai pas vraiment de boss.

Les maisons de disques ont des patron mais c’est surtout mes managers qui me gèrent pas forcément les patrons. Heureusement, hein. J’aime pas Jimmy Reed… Quant à Don Hughes, bah, ça va… C’est une bonne poire… Mais j’doute qu’il aime faire la fête, lui aussi. A croire que c’est de famille, en fait. Quoi que Brent Hughes fait la fête d’après ce que j’en sais.

Julian Hughes avait encore rien eu de négatif à dire sur Sonny alors ce dernier pensait bien qu’il gérait.

-C’est pas étonnant. Tu gères toujours !

Tout ce que mon ami regrettait c’est qu’il avait dû quitté son métier d’ambulancier qu’il adorait. Mais il l’avait fait pour réaliser son rêve alors c’était pas forcément négatif. Il affirma que c’est pour ça qu’il avait pas hésité en voyant l’annonce. J’souris.

-Ouais ! L’argent ! On dit que ça fait pas le bonheur mais ça y contribue quand même, hein. Faut pas se voiler la face. Quand on doit passer ses journées à chercher de la bouffe parce qu’on a pas de thunes pour s’en payer, j’appelle pas ça le bonheur moi.

Celui qui a inventé cette expression est soit un riche désabusé, soit un type qui n’a pas de soucis de fins de mois et qui lit L.A.People en se disant que, ces foutus riches, ils ont quand même des vies de merdes, hein. Alors qu’Amon invente plein de trucs…

Les gens savent jamais voir au-delà de leur p’tit point de vue. Et j’crois que je déroge pas à cette règle, en fait.

Sonny allait, de ce fait, pouvoir entrer dans mon monde. Il affirma que s’il avait beaucoup d’argent, il pourrait faire des dons. L’avait entendu mon interview avec Livia à Ivar sur l’Afrique.

-Ouais, faire des dons, c’est méga cool. United For Youth en a besoin. Mais alors faut pas faire comme moi et claquer tout en paris.

J’rigolai un p’tit peu. Je m’étais remis aux paris aussi.

-Mais c’est une belle association. Ça vaut le coup de faire des dons.

Les portes de la jet-set allait, probablement, pouvoir s’ouvrir sur Sonny et j’lui donnai, modestement, mes compétences de guide à sa disposition. Mais Sonny savait déjà qu’il fallait éviter au moins trois personne Reed, Ricci et Kate Julian. Ouais, c’était déjà pas mal. Même s’il y en avait d’autres, hein ! La jet-set est remplis de gens pas fréquentables en fait. Y’a différents p’tits groupes. C’est bien moins chaotique qu’on ne l’imagine.

Mais Sonny avait aussi envie de rencontrer pas mal de gens comme Snip’ ou Hugh Crusher.

-Snip’, c’est mon pote. Il va souvent aux fêtes de Ricci, par contre. Tu le verras jamais ici. Mais j’te le présenterais, si tu veux. J’le connais bien.

C’est un type cool.

-Et, pour Crusher… Bah… Heu… J’le connais pas en fait. Ou très mal. Avant qu’il ne revienne sur le devant de la scène y’a pas beaucoup de temps d’ici, tu pouvais le trouver ici.

J’montrai le sol de la villa de Giordano.

-Mais il était plus un zombie qu’autre chose. L’était camé à mort. Maintenant, j’sais pas où tu pourrais le trouver… Il vient plus ici sinon, je l’aurais déjà repéré. Mais… Ouais, c’est sûrement un chouette gars.

Et l’avait remonté la pente. C’est cool ça. J’avais vu le film avec Hank et je l’avais trouvé très bon.

-Moi, dans la jet-set, j’suis un électron libre. J’veux dire, j’suis totalement légitime dans la jet-set. Tout ceux qui y vont le sont. Mais ça n’empêche que les gens ont l’art de se dire que certains le sont plus que d’autres. Si tu viens d’une bonne famille, c’est mieux, en gros. Les Reed, les Ricci, les Hunter, les Hughes… Tu vois le genre ? Enfin, sauf Brent Hughes, tiens…

J’fis une p’tit moue me perdant un p’tit peu dans mes observations et connaissance au point où j’finis même pas mon résonnement. Brent Hughes était vu comme un outcasts parce qu’il fréquente des outcasts…

-Mais tu verras au fur et à mesure, vieux. Et si tu évites déjà Ricci et tout, ça le fera. Maintenant…

J’regardais autour de nous.

-Tu veux quel genre de fille pour ce soir ?

Autant passer commande tout de suite.

Howard, alors qu’on avait tous les deux nos boissons en main, m’expliqua un peu comment les choses fonctionnaient. Il parlait des filles et il fallait dire qu’il y en avait beaucoup et qu’elles semblaient toutes totalement désinhibées. Il y en avait une, d’ailleurs, qui se baladait à travers la foule des invités et roulait des pelles à tout le monde. Et quand je dis tout le monde c’était tout le monde ! Garçon, fille, drags, trans, jeunes, vieux, noirs, blancs, jaune et s’il y avait eu des aliens bleus avec des antennes comme dans Spaceship elle aurait aussi fait pareil. Ma main à couper !

Personne ne cherchait donc rien de sérieux ici.

Mon visage s’illumina.

-C’est le paradis, en fait…

Même si Howard se considérait moins barré que la plupart des gens présents ici.

-Barrés, peut-être… Mais je pense que Woodstock devait ressembler un peu à ça.

J’étais donc heureux d’être là et de découvrir tout ça et Howard était content aussi, du coup. Mais ce qui me rendait vraiment heureux, c’était ma nouvelle carrière, celle de pilote pour Hughes Motors… Je rigolai quand Howard demanda si Alex pourrait modifier sa Mustang.

-Non non, Howard, tu vas bien assez vite comme ça.

Surtout qu’il roulait bourré la plupart du temps et je m’en voudrais qu’il se tue avec une bagnole trafiquée.

On parla un peu de Julian Hughes que Howard trouvait spécial… Mais il fallait se rendre à l’évidence qu’en fait, aucun de nous deux ne connaissait réellement Julian Hughes. Cela dit, il m’avait fait bonne impression lors de mon entretien et je pensais bien que la réciproque était vraie aussi. Howard me souhaitait de bien m’entendre avec mon boss avant de se faire la réflexion que lui n’avait pas vraiment de boss.

-Bah tu as Timmy et Jack Perry… Personnellement, je trouve mon frère un peu dur avec toi. Je comprends qu’il veuille que The Burning Fire se remette au boulot, mais ça ne tient pas qu’à toi.

Il y avait aussi Savannah Prescott qui avait une grave maladie qui allait peut-être la tuer et David qui allait bien un jour sur deux.

Bref, tout ça pour dire qu’il y avait quand même tout plein d’avantages à gagner pas mal d’argent. Ma vie allait fondamentalement changer… C’était clair ! Enfin, si je gagnais des courses. Et pour deux petits gars de l’Eastside comme nous, c’était clair qu’argent était synonyme de la fin de bien des problèmes. Ce dont on ne se rendait pas compte, peut-être, c’était qu’on allait avoir d’autres sortes de problème. Mais je n’en étais pas encore là.

-Une chose est sûre, argent ou pas, je compte bien rester moi-même.

Avec une plus grosse maison, peut-être… une plus grosse voiture et des fêtes à gogo, mais sinon, je serais toujours ce bon vieux Sonny Robson.

Et puis, je comptais aussi faire de bonnes choses de mon argent, si j’en gagnais autant que j’en rêvais. Je voulais aider l’association à laquelle Howard était lié, United For Youth qui avait d’ailleurs aidé des petits Pequeñas Manos.

Howard était bien d’accord avec moi, même si lui claquait son argent en pari… Je le regardai un peu perplexe.

-Essaye de ne pas avoir à nouveau des dettes.

Sinon, à part ça, je rêvais aussi de rencontrer des gens comme Sniper et Hugh Crusher, pour ne citer qu’eux. Mon visage s’illumina quand Howard me proposa de me faire rencontrer le chanteur de The Army. Mais Hugh, il ne le connaissait pas vraiment. Il avait apparemment été un drogué notoire mais ça avait changé et Howard était sûr que c’était un chouette gars.

-Ok ben, si on ne peut pas les trouver eux ici… Tu connais sûrement des gens intéressants qui sont présents aujourd’hui, non ?

Howard m’expliqua une histoire de légitimité. Lui avait gagné le droit d’entrée dans la jet-set. Mais d’autres, comme ceux qui venaient des familles riches et puissantes de L.A., se considéraient encore plus légitime que ceux qui avaient dû se frayer un chemin vers la gloire.

-Ouais, je vois le genre… Mais je ne connais pas Brent Hughes… Tout ce que je sais, c’est qu’on en parle pas mal pour l’instant.

Mais je savais déjà qui je devais éviter, par contre et Howard trouvait que c’était un bon début.

Restait à nous trouver de quoi nous amuser ! Et comme je l’avais remarqué plus tôt, ce n’étaient pas les filles qui manquaient. Je pointai une fille aux cheveux noirs qui dansait un peu plus loin.

-Cette fille-là ne jouerait pas dans Galactic Wars, par hasard ?

Sonny trouvait que la fête où j’venais de l’emmener était le Paradis. J’rigolai un p’tit peu. Lui en fallait pas beaucoup, en fait. Quelques femmes qui ne veulent qu’une aventure sans lendemain et vous avez l’bonheur de mon ami. Il affirma que Woodstock devait ressembler un p’tit peu à ça.

J’regardai autour de nous.

-J’suppose, ouais.

Et c’était le meilleur endroit pour apprendre que mon ami avait réalisé son rêve. Il bossait comme pilote, désormais avec des grosses têtes qui rendent les voitures plus rapides. J’avais bien envie qu’il me prête son naréodynamicien pour la cause. Mais Sonny trouvait que j’allais déjà assez vite comme ça. J’fis la moue.

-Tu trouves ? Moi, j’trouve que ma Mustang, elle est un p’tit peu lente.

Mais j’voyais où il voulait en venir. Sonny faisait partie de la liste (trop longue) des gens qui pensent que j’sais pas conduire. Alors que c’est faux. C’est la signalisation qui est mal faite. Les routes aussi sont mal faites. Pourquoi mettre autant de tournant, hein ? J’comprends pas…

On parla un p’tit peu de Julian Hughes avant que j’constate que, pour l’instant, ça allait plutôt bien entre Sonny et son boss. J’trouvais que c’était mieux de s’entendre avec son boss même si, moi, j’avais pas réellement de boss… Sauf si on comptait mes managers. Quelle idée d’avoir deux managers ? Han, parfois j’me demande ce qui peut bien me passer par la tête… D’ailleurs Sonny les cita avant qu’il ne dise que Timmy était un p’tit peu dur. J’tiquai un p’tit peu parce que j’avais toujours du mal à intégré l’idée que Timmy était l’frère de Sonny…

-Non, ça n’tient pas qu’à moi… Mais Timmy n’a plus que nous alors disons que j’le comprends un p’tit peu. Mais The Burning Fire n’est pas fini, hein. Dès que l’album de Fireworks sera sorti, on va s’y remettre.

C’était mon idée en tout cas… Même si ça revenait à m’coltiner Zack.

En tout cas, avec le nouveau boulot de Sonny, l’allait p’t-être pouvoir me rejoindre dans la jet-set. Il allait, aussi, gagner plus d’argent mais ne comptait pas changer pour autant. J’reconnaissais bien là mon pote. L’argent m’avait pas nécessairement changé non plus en fait. J’étais déjà comme ça dans l’Eastside. Pour le reste, Sonny s’disait que s’il avait trop d’argent il pourrait toujours en donner aux charités ce que j’trouvais cool aussi. Moi, j’en avais un p’tit peu pour la charité mais j’en devais aussi pour des paris. Sonny disait que j’ferais bien de faire en sorte de pas avoir de dettes. J’haussai nonchalamment des épaules.

-T’en fais pas. Je gère.

Maintenant que Sonny allait entrer dans ce monde de fou, j’allais pouvoir lui présenter des gens comme Snip’ ou encore Hugh Crusher. Mais aucun des deux n’était ici ce soir. C’était pas l’genre de fête de Snip’ et Hugh semblait, désormais, déserté la villa de Giordano. Alors Sonny s’disait que j’pourrais quand même trouver des gens intéressants présents ce soir. J’regardais autour de nous en repérant quelques-uns.

-Ouais ! Y’en a. Même des gens que j’pensais pas qui viendraient tiens…

Y’avait Alicia Ford… L’avait pas l’habitude de ce genre de fête. Elle était plutôt branché fête guindée, d’habitude. Mais semblait que sa sœur, Willow, était pas là. Dommage… Willow est plus jolie et plus gentille qu’Alicia.

Après avoir dit ça, j’me lançais dans une description des « groupes » de la jet-set. J’crois que je m’emmêlais un p’tit peu les pinceaux mais bon. L’idée était là. Et Sonny semblait avoir compris même s’il avoua ne pas connaitre Brent Hughes que j’avais cité comme étant un « Hughes » qui n’était pas vu comme un « Hughes ». Ouais, la jet-set c’est méga compliqué.

-Je le connais pas tant que ça. Enfin, pas méga personnellement j’veux dire. Mais j’le côtoies depuis des années autant aux fêtes que chez MTI. C’est un gars cool.

Mais l’était plus vieux que moi. C’était une autre génération. C’est sans doute pour ça qu’on s’fréquente pas plus que ça. Puis, l’est toujours fourré avec les mêmes. En gros, Stephen Shran et Enora Lee.

-C’est l’genre de gens que tu pourrais fréquenter sans danger, j’pense. Enfin… Si tu aimes faire la fête avec des vieux…

J’pouffai un p’tit peu de rire.

Bon ! Plus qu’à s’amuser maintenant ! Et trouver des filles ! Sonny était p’t-être pas encore officiellement dans la jet-set mais j’savais qu’il avait un physique à son avantage et que les filles diraient pas « non ». Il en pointa une, plus loin. Une jolie fille avec des cheveux noirs. J’plissai les yeux pour mieux voir.

-Oh ouais ! Elle joue dans Galactic Wars. Elle fait une alien méga sexy. C’est Molly Drake !

J’fis une p’tite moue.

-Heu… Ou Kelly Drake… j’sais plus. Elles sont jumelles. C’est pas simple de les différencier et j’sais plus laquelle joue dans Galactic Wars. P’t-être qu’elles y jouent toutes les deux, en fait…

J’adorais cette série… J’trouvais juste dommage que ça passe en même temps que Spaceship que j’aime bien aussi. J’suis obligé d’enregistrer pour pas rater l’un ou l’autre.

J’souris à Sonny.

-Y’a aussi Alicia Ford, là-bas… Elle joue aussi dans Galactic Wars.

Elle a un rôle principal dans la série… C’est l’actrice fétichez de Maxwell.

-Tu veux aller aborder Molly-Kelly ? Ou tu préfères la grande blonde ? Dans tous les cas, j’peux te présenter. Sauf si tu préfères engager la conversation toi-même. A mon avis, elles seront pas difficile à emballer. Elle sont pas ici pour rien.

J’éclatai de rire et tapai amicalement sur l’épaule de mon ami quand il affirma, avec cette petite moue qui en faisait céder plus d’un, qu’il trouvait sa mustang un peu lente. Je n’avais pas à en dire plus : Howard savait ce que je pensais de sa conduite. C’était un danger public pour lui et pour les autres… Lui semblait ne pas s’en rendre compte, mais c’était pourtant vrai.

Parler de mon rêve qui s’était réalisé nous amena à parler de Julian Hughes et de nos patrons en générale, même si Howard n’en avait pas vraiment. Enfin, si, il avait ses managers mais, ne faisant pas partie du monde de la musique, je n’avais jamais très bien compris si c’était Howard qui bossait pour Timmy en lui donnant de quoi faire des albums, ou si c’était Timmy qui travaillait pour Howard en lui trouvant des salles et des dates.

La vérité devait se trouver quelque part entre les deux.

Howard, lui, déclara que The Burning Fire n’était pas fini. Je souris.

-Je l’espère bien ! J’adore vraiment Fireworks, mais je t’avoue que The Burning Fire me manque un peu. Ce n’est pas la même musique, même si l’essence est un peu la même.

L’âme, en fait… Mais je préférais quand même Fireworks qui était moins lisse que The Burning Fire.

Tout ça nous amena à parler d’argent, à comment ma vie allait changer sans que ma personnalité ne change fondamentalement. D’ailleurs, si je me mettais à gagner autant de courses que d’argent, j’allais en profiter pour en donner un peu à United For Youth…

Howard, lui, disait avoir recommencé à parier. Je le mis en garde, mais il affirma qu’il gérait.

-Tu as intérêt… Rappelle-toi la mafia et ces foutus Albanais aussi.

Il avait été bien dans la merde à un moment donné. Au point d’être littéralement en danger.

Bon ! Trêve de spéculations et de mises en garde ! Nous étions là pour nous amuser et moi, je voulais rencontrer des gens ! Autant de grands noms que pouvait m’en offrir cette fête ! Et Howard me guida direct vers des femmes, comme si on faisait notre marché.

Ça me faisait un peu drôle mais en même temps, c’était amusant de se dire qu’en gros, il n’y avait qu’à choisir. Ce que je ne savais pas, ou pas encore, c’était qu’il y avait tout un tas de règles et de façons de faire, en fait. Il ne suffisait pas de choisir !

Howard me parla des gens qui venaient aux fêtes, de leur « classement » dans une sorte de chaîne alimentaire invisible. Des légitimes et des outcasts… Des légitimes qui étaient devenus des outcats et des outcasts qui étaient devenus légitimes (comme Howard lui-même)…

Dans ses exemples, il y avait Brent Hughes qui était cool et qui ne représentait pas un danger si j’aimais faire la fête avec des vieux.

-Le fréquenter, ce serait un peu comme commencer par le niveau « débutant » si je comprends bien ?

C’était bon à retenir.

Pour en revenir aux femmes, donc, j’avais repéré une actrice aux cheveux noirs que je pensais bien avoir vue dans Galactic Wars… Mais Howard, comme à son habitude, ne savais plus si elle se nommait Molly ou Kelly parce qu’elle avait une sœur jumelle. Il ne savait même pas s’il y en avait qu’une qui jouait dans la série ou les deux. J’éclatai de rire, retrouvant bien là mon ami !

Il me désigna ensuite Alicia Ford qui jouait aussi dans Galactic Wars et qui était la préférée du réalisateur.

Je me frottai le menton.

-Viens ! On va parler à Alicia Ford ! C’est un beau challenge pour commencer et au pire, être en contact avec elle me mettra peut-être à terme en relation avec sa sœur, Willow !

J’entrainai Howard avec moi, non sans avoir pris une nouvelle bière avant et j’abordai Alicia Ford.

-Bonsoir, Mademoiselle Ford. C’est un plaisir de vous rencontrer ici ! Je ne pense pas vous avoir jamais croisée ! Vous faites du très bon travail sur Galactic Wars…

Je pris alors le pari de me faire passer, non pas pour un débutant, mais pour une personnalité jusqu’ici restée discrète.

-Permettez-moi de me présenter. Sonny Robson, pilote pour Hughes Motors.

Je souris à Howard.

-Et le meilleur ami d’Howard Stone. Comment se passe votre soirée ?

Je n’avais aucune foutue idée de si je devais m’exprimer comme ça avec elle ou si je surjouais… Mais au pire, ça ferait bien rire Howard.

J’déclarai à Sonny que The Burning Fire était pas mort. Dès que le prochain album de Fireworks sera sorti, j’comptais, avec David, m’replonger là-dedans. Même si ça reviendra à entendre, à nouveau, Zack et Timmy… Sonny était content parce qu’il disait que c’était pas la même musique. J’souris.

-Non c’est pas la même musique. Et c’est bien pour ça que j’aime les deux.

Ça me permettait des faire des choses différentes. Puis, dans le groupe The Burning Fire, j’étais que batteur ce qui, quelque part, faisait que j’avais moins de responsabilités. J’trouve qu’il faut parfois s’donner un break dans les responsabilités même si tout le monde dit que j’suis le leader du groupe. J’le suis parce que David est pas en état pour ça sinon, j’suis pas beaucoup plus légitime que lui à ce titre. C’est par défaut que j’suis leader et j’savais que les fans accepteraient pas les autres comme leader. Pas même Nathan qui, après David et moi, était celui qui était là depuis plus longtemps.

La future possible célébrité de Sonny nous amena à parler thunes, associations et dettes. Han… Faut toujours qu’on en revienne aux dettes. Il ne tarda pas à me rappeler la mafia et les albanais.

-Han… Ouais… Les Albanais… C’est pas des marrants, eux…

La mafia non plus… Et c’était souvent à la Famille de Los Angeles que j’devais des dettes de jeu. Et aux Albanais. Vu que j’avais plus de dettes de drogue qui, là, revenaient plutôt aux Los Diablos…

-Mais t’en fais pas, hein. Quand j’perds, je paye directement maintenant.

J’étais plus riche qu’avant depuis le tragique décès de Peyton… Et j’allais pas parier tous les jours non plus. Juste une fois de temps en temps. J’suis un mec méga raisonnable, maintenant.

Après ça, j’avais fait part à Sonny de mes modestes connaissances en « jet-set ». Hey ! Quand on rentre là-dedans faut limite une p’tit guide de survie. Y’en a ils y sont depuis qu’ils sont enfants mais ça avait pas été mon cas et ça sera pas du tout le cas de Sonny.

Alors, j’lui disais tout ce que j’savais en essayant d’être le plus clair possible. J’avais parlé de Brent Hughes qui aurait pu être légitime mais il fréquentait des outcasts alors l’avait perdu toute légitimité. J’connaissais peu Brent mais j’savais qu’il était un bon gars. Sonny demanda si fréquenter Hughes reviendrait à fréquenter le niveau « débutant ».

-Heu…

Je me plongeai dans une énorme réflexion avant de fixer Sonny.

-J’sais pas s’il y a des niveaux. Mais disons que Brent, j’pense pas que ça sera le genre à être gentil avec toi et à parler, ensuite, dans ton dos. Y’en a plein qui font ça ici, t’sais. Mais bon… L’est vieux, hein, le Brent… Puis, si tu te coltines Brent, faut se coltiner Stephen Shran. Tu sais, celui qui essaye de tuer les journalistes…

L’était un peu barrer Shran… Mais j’aimais bien l’voir s’énerver et tout. C’est un drôle de spectacle.

-Vaut mieux fréquenter des gens plus jeunes et moins controversé surtout si tu veux une fille à la fin de la soirée…

Dans la jet-set, les Shran-Hughes-Lee, c’est mal vu, hein. Un peu comme les Stone, d’ailleurs. Han… Pauvre Stone.

-Quoi que je suis pas mieux vu, en fait… J’suis sur plusieurs listes noires…

Han, mais je me perds encore là ! Il est temps de s’amuser ! Et de trouver une fille pour Sonny. L’en avait repéré une mais j’savais plus trop si c’était Kelly ou Molly… Faut me comprendre, hein ! Elles se ressemblent !

Moi, de mon côté, j’avais repéré Alicia Ford. C’était sans doute l’une des plus connues ici en dehors de moi. Et c’est sur cette dernière que Sonny jeta son dévolu. Il disait que c’était un bon challenge et que ça lui permettra p’t-être d’avoir une relation, plus tard, avec Willow. Haaan, il voit méga loin !

-Han, tu vois loin toi…

Mais je doutais qu’Alicia mette Sonny en relation avec Willow. D’après ce que je sais, c’est pas le grand amour entre les deux sœurs. Mais loin de moi l’idée de couper les ailes de Sonny.

Et l’était méga déterminé si bien qu’il m’entraina près d’Alicia qui, avec ses talons, faisait quelques centimètres de plus que moi. Faut dire qu’elle est mannequin, hein. Ça aide à être grande. J’avais juste eu le temps d’embarquer un verre de vodka. Heureusement. Qu’est-ce que j’ferais sans vodka ?

Sonny aborda, donc, Alicia avec une assurance de malade. Il la complimenta pour ce qu’elle faisait dans la série de Joe Maxwell. J’fixai l’actrice qui, d’abord sceptique, afficha un petit sourire.

-Bonsoir, Monsieur… Je ne pense pas vous avoir déjà rencontré non plus… Mais merci pour votre compliment.

Han… J’entendais bien dans sa voix son scepticisme devant la tête inconnue de Sonny. Mon ami passe pas vraiment inaperçu, hein. Alors, Alicia se doutait bien que si elle l’avait déjà vu, elle s’en serait rappelée. D’où son scepticisme. Les intrus sont pas bien vu dans la jet-set. Et Alicia fait partie des détecteurs d’intrus…

J’aurais p’t-être dû le dire à Sonny avant qu’on n’aborde la blonde…

Elle jeta un regard vers moi.

-Salut, Stone…

J’lui fis un p’tit signe pour répondre à son salut. Est-ce que j’avais déjà eu Alicia dans mon lit ? Non… Pourquoi ? Aucune idée… P’t-être parce qu’un jour je lui ais dit que Willow était meilleure actrice qu’elle. Haaan, elle avait pas trop aimé ça…

Du coup, c’était sans doute pour ça qu’elle m’avait un peu froidement salué.

Mais Sonny se présenta en tant que pilote de Hughes Motors. J’vis Alicia affiché un sourire en coin.

-Ouais ! Le meilleur pilote de l’écurie !

Il ajouta qu’il était aussi mon meilleur ami avant de questionné la grande blonde qui affichait toujours un p’tit sourire.

-Inutile que je me présente mais ma soirée se passe plutôt bien. Enfin, aussi bien que ça peut se passer à une fête chez Giordano. Ce n’est pas les fêtes les plus palpitantes. Les gens sont bien trop vite drogué, ici et on ne peut rien tiré de gens drogués.

Alors pourquoi l’est venue, hein ? Han… C’est débile. Mais l’est mannequin, hein. Faut pas chercher le cerveau.

Heureusement, on était pas là pour chercher des cerveaux.

-Mais… Dites-moi… Vous dites êtres pilotes pour Hughes Motors… Mais cette marque vient à peine de démarrer, je me trompe ? Vous avez déjà gagner des courses ? Je ne suis pas vraiment le sport automobile et je ne vous ai jamais vu à aucune fête. Un grand blond comme vous ça ne passe pas inaperçu…  Alors, je me demande… Giordano vous a invité parce que vous êtes pilote ? Ou bien pour autre chose ?

Et en disant sa dernière phrase, elle ne manqua pas de regarder Sonny de haut en bas.

Howard était sur la bonne voie pour reprendre sa vie d’avant Peyton. Il avait juste ses enfants en plus mais savait se débrouiller avec eux, apparemment. Et j’étais content de le voir s’épanouir à nouveau, ce qui me confortait dans l’idée que les relations sérieuses, le mariage et tout ce qui allait avec n’apportait finalement rien de bon. Jamais je ne me lancerai là-dedans, c’était sûr et certain !

Bon, il avait repris les paris, ce qui était un petit bémol dans l’histoire, mais là aussi, il disait qu’il gérait. Et dans ma grande innocence, je lui faisais confiance.

Et comme j’étais là pour faire la fête et pas pour lui faire la morale, il me donna ma première leçon concernant la jet-set. Les gens qu’il fallait côtoyer et ceux à éviter. J’aurais bien voulu commencer par quelqu’un de facile, comme Brent Hughes qui, si j’en croyais Howard, n’était pas « dangereux ». Mais le manager était vieux, disait Howard et surtout, il était toujours collé à Stephen Shran.

Je rigolai à son commentaire sur le tueur de journalistes.

-Ouais, j’ai lu ça. N’empêche que c’est le gars qui a créé Spaceship et ça me plairait de discuter avec lui. Mais ce sera pour une autre fois.

Parce qu’apparemment, le trio très controversé Shran-Lee-Hughes, n’était pas présent ce soir. En plus, à en croire Howard, les fréquenter, c’était tuer mes chances de tirer un coup. Mais Howard ajoutait qu’il n’était pas mieux, étant sur plusieurs listes noires.

-Ouais, mais pas ici, apparemment… Et… Howard… Ne me dis pas que même si tu es une personnalité controversée, les filles ne te courent pas après, je n’y croirai pas.

Howard avait toujours attiré les filles, aussi loin que je me souvienne, même au tout début de l’adolescence. Alors maintenant qu’il était le batteur et le chanteur de non pas un mais deux groupes connus, j’imaginais qu’il pouvait tout avoir en claquant des doigts.

Cela dit, j’avais peut-être tort.

Là-dessus, on partit en chasse. A vue d’abord, sans bouger du bar. On choisit plusieurs cibles et je fini par pointer mon collimateur sur Alicia Ford, la sœur de Willow. Elle était moins belle que sa jeune sœur, plus grande aussi car elle était mannequin. Je rigolai quand Howard me dit que je voyais loin.

-Bah ouais, qu’est-ce que tu crois, Howard ?

On s’approcha alors d’Alicia pour la saluer. Je me présentai comme si j’étais un grand habitué de ce genre de fêtes, comme si j’étais déjà connu, ce qui n’était pas le cas, bien loin de là !

Howard à mes côtés, je me présentai et complimentai Alicia. Mais direct, il y eu de la méfiance et du scepticisme dans sa voix. Il fallait que je sois plus convaincant, mais je n’avais pas beaucoup de cartes dans mon jeu.

Elle salua froidement Howard à qui je jetai un regard surpris et interrogateur. Ça ne semblait pas être le grand amour entre ces deux-là.

Je déclarai être un pilote pour Hughes Motors, ce qu’Howard confirma en disant que j’étais le meilleur. Je souris.

Et toujours avec un air un peu blasé, Alicia se mit à critiquer la soirée… Pas palpitantes, les gens trop vite drogués…

-Et bien restez avec moi… Je ne prends pas de drogue et je sais m’amuser… Tout comme Howard, d’ailleurs !

Je passai un bras autour des épaules de mon ami.

Puis Alicia se mit à investiguer.

-En effet, Hughes Motors n’en est qu’à ses débuts. Mais pas moi. J’ai déjà gagné des courses. Beaucoup de courses. Ma voiture personnelle, une Camaro, est l’un des prix que j’ai gagné.

Je ne mentais pas, j’omettais juste de dire que jusqu’ici, les courses que j’avais gagnées étaient illégales.

Elle me regardait de haut en bas. Forcément, elle ne m’avait jamais vu ! Je continuai avec la même assurance qu’au début de la conversation parce que si je me dégonflais maintenant, je perdrais toute crédibilité.

-Giordano a décidé d’ouvrir son horizon au-delà de la mode, du cinéma et de la musique. Le sport automobile brasse énormément d’argent. Les gens comme moi gagnent énormément d’argent…

Bon… pas encore… Mais ça allait venir. Je ne faisais qu’anticiper un peu.

-Et comme en plus, je connais Howard, j’avais déjà un pied dans la jet-set.

J’étais entré dans une méga description des « groupes » de la jet-set et j’en étais venu à causer des gens qui étaient toujours vu, après des années de fêtes, comme des outcasts. Les gens comme Brent Hughes ou, encore, Stephen Shran. Ce dernier avait bien failli tué Amon, y’a pas longtemps, d’ailleurs. Mais ça empêchait pas Sonny d’avoir envie de le rencontrer.

-Han, j’suis sûr que tu auras l’occasion de le rencontrer un jour.

Surtout s’il venait à d’autres fêtes. Stephen Shran vient souvent aux fêtes. L’est toujours collé à Brent Hughes mais ça empêchera pas Sonny de faire connaissance avec tous ces vieux. J’affirmai, ensuite, que moi aussi, en réalité, j’étais pas le plus aimé dans la foutue jet-set et que j’étais sur plusieurs listes noires. Notamment chez Ricci. Sonny constata que je l’étais pas chez Giordano. Sans doute parce que j’ai jamais eu de problème avec Giordano. L’est space mais l’est pas vite contrarié. Quant aux filles. J’rigolai un p’tit peu.

-Non, les filles, ça va. Enfin… Y’en a qui me détestent, hein. Mais c’est souvent réciproque. Y’a pas que des filles gentilles dans la jet-set, t’sais. Mais ouais, j’ai mon p’tit succès, c’est sûr. J’ai pas à me plaindre.

J’me plaignais pas d’ailleurs. Je m’étais fait beaucoup de filles dans la jet-set.

Après ça, il fut temps d’aller à la chasse aux filles, justement et Sonny jeta son dévolu sur Alicia Ford. L’avait de la suite dans les idées parce qu’il pensait bien que se rapprocher d’Alicia lui donnerait un ticket pour Willow. Visiblement, il préférait la sœur d’Alicia. J’fis remarquer qu’il voyait méga loin ce qu’il confirma.

On arriva devant Alicia et c’est avec beaucoup de confiance que mon ami l’aborda. Han, on dirait qu’il avait toujours été dans la jet-set. C’était super impressionnant. Je l’écoutais se présenter et tout alors qu’Alicia afficha, tout de même, un p’tit air sceptique.

L’actrice se mit, alors, à critiquer un p’tit peu la fête de Giordano… Han, l’avait qu’à aller à une autre fête si elle est pas contente, hein. Enfin… Moi aussi j’critique les fêtes de Ricci quand j’y vais, en fait. Et Sonny perdit pas le Nord car il dit à la blonde qu’elle devrait rester avec lui car il se droguait pas. Alicia esquissa un sourire.

-Howard se drogue à la vodka. Mais je vous laisse le bénéfice du doute en ce qui vous concerne.

Han… Pourquoi elle m’attaque ? J’fis une p’tite moue.

-La vodka c’est pas de la drogue, Alicia… C’est de l’alcool.

Ouais… Certains diraient que c’est pareil… Mais la drogue c’est pas légal. La vodka, si. Donc, c’est pas pareil. Voilà.

Sonny avait passé son bras autour de mes épaules. Quand il faisait ça, j’avais toujours l’air d’un nain de jardin. Et entre lui et Alicia, c’était encore pire !

On pouvait dire beaucoup de chose sur Alicia… Qu’elle est un peu une pimbêche… Qu’elle est méga sûre d’elle… Qu’elle est superficiel… Mais elle est pas stupide. Et, pour cause, elle savait que Hughes Motors n’était qu’à ses débuts. Mais Sonny était pas con non plus et déclara que, lui, avait déjà gagné plein de courses. Alicia afficha un sourire en coin.

-Ah oui ? Etonnant que je n’ai jamais entendu parlé de vous, alors… J’aime bien les gagnants, je dois bien l’avouer.

Elle regarda alors Sonny de haut en bas alors que Sonny disait que s’il avait été invité c’est parce que Giordano ouvrait ses horizon à d’autres disciplines… Il alla même jusqu’à dire qu’il gagnait beaucoup de thunes. Haaaan, Sonny, va pas trop loin. Ce genre de fille, c’est des détecteurs de billets. Elles savent du premier coup d’œil si tu es riche ou pas.

Alicia se mit alors à rire avant de s’arrêter et d’afficher un sourire en coin.

-Vous gagnez beaucoup d’argent ? Ça ne se voit pas dans votre tenue, mon chère. Vous êtes sûr que Giordano ne vous à pas invité uniquement parce que vous êtes bien bâti et qu’il a l’idée de vous proposer un rôle dans un de ses films ? Vous êtes le type de gens qu’il aime engagé. Physiquement parlant, je veux dire.

Les vêtements. C’était comme ça que les gens, dans la jet-set, arrivaient, d’un coup d’œil, à trier le bon grain de l’ivraie. Sonny s’était un p’tit peu fait avoir par ça. J’aurais p’t-être dû le prévenir de mettre des vêtements de marques méga cher…

-Mais si vous travaillez vraiment pour Hughes Motors et que vous n’êtes pas un menteur invétéré comme Howard alors, vous allez sans doute gagner de l’argent. Si tant est que vous êtes, réellement, un bon pilote.

Un menteur invétéré ? Han… C’est pas très gentil.

-Han… Tu as encore laissé ta gentillesse au placard, Alicia…

Elle m’ignora. C’est pas cool. Elle regarda Sonny et posa sa main sur son torse. Elle esquissa un sourire.

-Alors ? C’est quoi la vérité ? Je vous laisse l’occasion de la dire et de vous rattraper uniquement parce que j’ai un gros faible pour les grands blonds.

Je levai un sourcil avant de pouffer littéralement de rire. Bah, déjà, la scène était un p’tit peu drôle mais j’savais qu’Alicia avait un mariage à son actif et c’était pas avec un grand blond du tout !

Retiens-toi de trop rire, Howie… Le pauvre Sonny va p’t-être pouvoir conclure rien que parce qu’il est grand et blond…

Cette soirée était pleine de promesses ! Et j’avais bien l’intention de m’amuser et de rencontrer des gens. Parfois, comme me l’avait déjà expliqué Howard, c’était simplement en parlant avec des gens et en s’en faisant des amis qu’on devenait de plus en plus connu. Il m’avait même déjà dit que certains ne devaient leur notoriété qu’à cela : des bons liens, sans être artiste ou quoi que ce soit de ce genre.

Et puis, il y avait les filles et il semblait que ce soir, l’objectif d’Howard soit de m’entraîner à en attirer jusque dans mon lit ou, au moins, de passer la soirée avec l’une ou l’autre. Mais il me mit en garde : il n’y avait pas que des gentilles, dans la jet-set.

-Ok, je ferai attention, mais je compte aussi sur toi pour me guider.

Ce qu’il fit, me proposant un petit échantillon de ce que cette fête pouvait offrir. Et ce fut vers Alicia Ford que mon attention se porta. Je savais que je visais peut-être un peu haut pour une première fois, mais sans challenge, ce n’était pas marrant non plus. Surtout pour un accro à l’adrénaline comme moi.

Ce fut donc vers elle et avec une assurance feinte, qu’on l’aborda. Enfin, que je l’abordai alors qu’Howard sirotait sa vodka. Alicia se mit directement à critiquer la fête et les gens drogués qu’il y avait dans tous les coins. Mais je lui certifiai que moi, je ne me droguais pas.

Elle attaqua alors Howard, qui ne lui avait encore rien dit. C’était donc totalement gratuit ! Ok, je compris vite qu’Alicia ne faisait pas partie des gentilles. Mais était-elle méchante pour autant ?

Je souris.

-Ne vous attaquez pas à ce cher Howard. L’alcool et la drogue sont parfois nécessaires aux artistes pour qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes. Quant à moi, je ne suis pas un artiste.

Pour montrer que, quoi qu’elle dise, je serais du côté d’Howard, je passai mon bras autour des épaules de mon ami. Si je devais choisir entre elle et lui, le choix était fait, c’était ce que mon geste voulait dire.

Je lui parlai un peu de moi et des courses que j’avais gagnées. Je ne mentais pas. C’était juste que ces courses n’étaient pas officielles et donc, effectivement, elle ne pouvait pas avoir entendu parler de moi à moi d’avoir des liens avec des gens peu fréquentables. Ce qui ne semblait pas être le cas.

Je souris en coin.

-C’est que vous ne vous intéressez pas aux bonnes courses.

Je doutais qu’elle s’intéresse aux courses tout court, d’ailleurs.

-Howard, lui, m’a déjà vu courir. Pas vrai, Howard ?

Ça aussi, c’était vrai.

Là où je fis peut-être une erreur, ce fut en prétendant que j’avais de l’argent. Elle détecta, rien qu’à ma tenue, que je n’étais pas aussi riche que je le prétendais. Elle me voyait plutôt acteur porno… Je rougis sans pouvoir m’en empêcher rien qu’à l’idée que je puisse avoir une tronche d’acteur porno… En imaginant que la tête soit réellement importante dans le porno.

-Non… Non, je ne suis pas acteur pour Giordano. Je suis bel et bien pilote…

Mais pas encore riche. Je regardai mes vêtements et pinçai les lèvres.

-Je me suis dit, une peu comme vous, que cette fête ne méritait pas que je me mette sur mon trente et un.

Je regardai Howard de haut en bas… Puis fit la moue.

-T’es mieux habillé que moi ?

Je n’aurais su le dire ! Il était perpétuellement déguisé en Howard Stone.

Alicia, elle, tacla encore Howard en le traitant de menteur invétéré. Howard répliqua avec sa nonchalance habituelle… Signe que ce que pensait Alicia ne lui faisait plus ou moins ni chaud ni froid.

Bon… Alicia voulait la vérité maintenant. Elle s’était approchée et avait déposé sa main sur mon torse. Je souris et me penchai pour lui parler à l’oreille mais assez fort pour qu’Howard puisse entendre aussi.

-Je n’ai pas menti. Je suis pilote pour Julian Hughes. Et des courses, j’en ai gagnées… Des courses bien plus dangereuses que celles qu’on peut voir à la télé… Et pas vraiment légales.

Je m’écartai un peu et la regardai dans les yeux.

-C’est ça, mon secret. Mais maintenant, je vais gagner ma vie en roulant.

Ouais ! J’pouvais facilement guidé Sonny dans la jet-set. Enfin… J’crois parce que la première chose qu’on fit, finalement, dans cette foutue jet-set ce fut d’aller voir Alicia Ford. J’avais laissé Sonny choisir. J’fais p’t-être pas un bon guide, finalement.

Oh, faut pas se méprendre, hein. Alicia Ford n’est pas la pire des personnes de la jet-set. L’est pas spécialement gentille bien que ça dépend avec qui, en fait. L’est superficielle. Elle se prend pas pour de la merde et tout… Mais y’a pire. Par moment, elle peut même être de bonne compagnie. Faut juste pas la froissée, hein. L’est un peu susceptible.

Mais j’imagine que pour Sonny et uniquement pour coucher, elle peut être parfaite. Plus parfaite qu’une droguée qui erre chez Giordano, en tout cas.

Et c’est sans peur que mon ami aborda la grande blonde. Une Alicia qui tarda pas à me tacler en sous-entendant que ma consommation d’alcool était aussi pire que la drogue. Sonny me défendit disant que les artistes avaient besoin de ça pour donner le meilleur d’eux-mêmes. J’hochai de la tête nonchalamment.

-Ouais, l’a raison. C’est vital pour la création.

Alicia rigola un peu d’un rire légèrement moqueur. Bah quoi ? L’est pas artiste, elle, que je sache ! Ah si, l’est actrice, c’est vrai. Mais c’est pas une vraie actrice alors c’est pas pareil. Faut pas lui dire que j’ai dit ça, hein. Elle va me frapper, sinon.

-Je suis artiste et, pourtant, je ne me drogue pas. Mais je vous l’accorde. Beaucoup d’artistes se droguent. C’est un fait.

Sonny me défendait tout en essayant d’avancer ses pions. J’me demandais comment il arrivait à faire ça. Moi, j’savais faire qu’une chose à la fois. Il parla, donc, des courses de voitures qu’il avait déjà gagné. C’était même pas un mensonge. Sonny était le pilote le plus doué des courses illégales. Mais Alicia persistait disant qu’elle n’avait jamais entendu parlé de lui. Mais Sonny déclara qu’elle ne s’intéressait pas aux bonnes courses.

-Bah, elle sait p’t-être même pas ce qu’est une voiture, Sonny…

Alicia fit une petite moue et me foudroya légèrement du regard. Mais elle finit par m’ignorer reposant son regard sur Sonny.

-Peut-être que vous avez raison. Je ne regarde pas les bonnes courses.

Sonny affirma que, moi, j’l’avais déjà vu courir. J’hochai de la tête.

-Ouais. Plein de fois.

J’avais même déjà couru moi aussi… Mais comme ça avait jamais été grandiose, j’me tus là-dessus. Surtout que je me rappelle que la dernière fois j’avais fini dans un parc, ma corvette louée complètement détruite.

Le p’tit manège de Sonny tenait la route… Enfin, jusqu’à-ce qu’il balance qu’il avait pas mal de thunes. Et ça, ça passa pas au radar d’Alicia qui remarqua que ses vêtements ne suivait pas son p’tit mensonge. Pire, elle pensait qu’en fait, Sonny, l’était ici pour devenir acteur porno. Sonny ? Acteur porno ? Naaaaaaaaan. L’est pas fait pour ça. Il déclara qu’il était bel et bien pilote. Alicia esquissa un p’tit sourire en coin.

-Je vois… Si vous le dites. Vous êtes pourtant pas mal bâti pour un job pour Giordano.

Han… Pauvre Sonny… Tout l’monde voyait que son physique alors qu’il a un cerveau et qu’il est gentil. C’est pas cool, ça.

Il se défendit alors sur sa tenue clamant qu’il fallait pas être sur son trente et un pour ce genre de fête. L’avait pas tort mais c’était pas là que le bât blessait. Quand il se tourna vers moi pour demander si j’étais mieux habillé que lui, j’fis une p’tite moue. En soi, non. J’étais pas beaucoup mieux habillé que lui. Mais là n’était pas le truc.

-Mieux non. Plus cher, oui.

Sonny et moi étions habillé fort pareil… Mais moi, j’portais des trucs de marque très cher. Pas lui. Et Alicia l’avait vu. Y’a des tonnes de façon de montrer sa richesse mais les vêtements, ça rate pas. Les montres aussi peuvent montrer à quel point quelqu’un est riche. Tout des p’tits trucs comme ça qu’Alicia sait très facilement repéré vu que c’est un détecteur d’homme à thunes vivant.  Et elle avait bien vu que Sonny exagérait largement sa fortune.

Au moins cette p’tite conversation permettra à mon ami de voir un parfait exemple de gens issu de la jet-set. Alicia était un bon entrainement, en fait, finalement.

Et j’me fis encore taclé par la blonde avant qu’elle ne cherche la vérité auprès de Sonny lui laissant une chance preuve que le physique de mon ami semblait suffire, pour le moment, à Alicia. Et Sonny affirma pas avoir menti sauf sur la nature des courses. Et ça sembla fasciné la blonde.

-Oh ! Des courses illégales ! Vous êtes une sorte de bad-boy, alors.

Sonny ? Un bad-boy ? Han, j’pense pas, non… Mais bon. Si ça peut lui donner un ticket, je vais laisser Alicia penser ça.

-J’aime les bad-boys…

C’est ce qu’elle souffla avec un p’tit sourire.

-Donc, vous bosser pour Julian Hughes… J’avoue ne pas être très proches des Hughes… C’est une bien drôle de famille. Mais vous… Si vous n’êtes pas un menteur, vous aller finir par gagner beaucoup d’argent. Quand ça sera le cas, vous aurez votre place ici.

En gros, elle lui disait que c’était pas encore le cas et que, de ce fait, pour l’instant, l’était un intrus. J’fis une p’tit moue.

-Il l’a déjà parce que c’est mon ami.

Alicia me regarda esquissant un p’tit sourie en coin.

-Tu sais que ce n’est pas comme ça que ça fonctionne, Howie. Tu n’est pas nouveau ici. Tu sais que ton ami n’a pas encore gagné sa place. Il n’est pas riche, il n’est pas célèbre, il ne vient pas d’une grande famille.

J’fis une moue. C’est raciste, ça… C’est pas cool.

Alicia reposa son regard sur Sonny. Elle reprit une voix plus douce.

-Mais… Ce que tu me dis est prometteur, Sonny. Je sais qu’un pilote automobile peut finir par bien gagner sa vie et avoir sa grande part de célébrité. Puis… Tu es bel homme… Je dois bien l’avouer. Alors… Je veux bien t’offrir ton cadeau de bienvenue dans la jet-set.

Elle se mit légèrement sur la point des pieds pour lui susurrer à l’oreille.

-Qu’est-ce que tu en dis ?

J’regardai l’un et l’autre attendant la réaction de Sonny.

Je me posais un peu la question de savoir ce qu’Alicia Ford faisait à cette fête, si c’était pour ronchonner dans son coin sur les invités qui se droguaient ouvertement. Mais peut-être que pour elle, c’était un sport… Ou une façon de se sentir supérieur dans un environnement où tout le monde était poursuivi par le spectre de l’addiction…

D’ailleurs, en parlant d’addiction, elle pointa directement celle d’Howard. C’était gratuit. Howard ne lui avait rien fait ! Ou alors j’avais raté un épisode. Mais Howard ne m’aurait pas mené à Alicia si elle avait été vraiment mauvaise. Mon ami était nonchalant, pas totalement débile.

Je le défendis donc et il abonda dans mon sens. L’ivresse était vitale à la création. Au moins pour certains. Alicia disait ne pas avoir besoin de ça alors qu’elle était actrice. Je l’avais vue dans Galactic Wars la seule œuvre, à ma connaissance, dans laquelle elle avait joué jusqu’ici en tant qu’actrice.

Je la regardai dans les yeux, parce qu’en tant qu’ambulancier, je savais reconnaître les signe d’une intoxication aux drogues. Or, Alicia ne mentait pas. Non seulement, elle était cohérente, mais ses pupilles n’étaient ni dilatées ni complètement contractées et elles réagissaient normalement aux jeux de lumières de la villa.

-Alors nous seront deux à être sobres, tout de moins de drogues. Parce que je compte bien me mettre la tête à l’envers ce soir !

Ensuite, Alicia essaya de me cerner, de trier le vrai du faux dans ce que je disais. Et je pouffai de rire quand Howard déclara que, peut-être, Alicia ne savait pas ce qu’était une voiture. Je n’avais pas pu m’empêcher de rire, au risque de fâcher Alicia. Alors je me rattrapai vite fait.

-Au contraire, je pense que Mademoiselle Ford a en sa possession une très belle voiture. Ma question, c’est la conduisez-vous vous-même ? Ou avez-vous un chauffeur ?

Quant à gagner des courses, j’en gagnais, c’était un fait. Sauf qu’Alicia ne pouvait forcément pas le savoir. Mais j’avais Howard pour confirmer, et qu’il soit perçu comme un menteur invétéré ne me traversa même pas l’esprit.

Alicia, elle, me voyait plutôt acteur porno, ce que je réfutai directement, un peu gêné et brusquement tout rouge (et quand on est blond, ça se voit fort quand on rougit)… je finis par me reprendre, la regardant en fronçant les sourcils, sceptique.

-Comment vous pouvez savoir si je suis bâti pour ce job ? Si ça se trouve, j’en ai une toute riquiqui…

Bah, c’est vrai quoi… C’était pas une caractéristique éliminatoire, ça ? Mais c’était surtout pour faire rire et reprendre contenance que j’avais dit ça. Je n’avais pas à rougir de mon anatomie, même la plus intime.

Là où Alicia me grilla, ce fut sur la fortune que je prétendais avoir. Apparemment, mes vêtements m’avaient trahi. Je demandai à Howard pourquoi, parce que mes vêtements étaient quand même beaux. Mais pas assez cher.

-Comment elle peut le savoir ? Il n’y a plus l’étiquette du prix dessus…

Ce que je ne savais pas, c’était que, dans la jet-set, certains étaient très doués pour estimer la valeur des choses. Des choses matérielles, on s’entend… La valeur de l’amour et de l’amitié, c’était une autre histoire.

On en revint à mon histoire… A qui j’étais. Et cette fois, je dévoilai qui j’étais vraiment : un arriviste, mais un pilote de talent quand même. Et mes histoires de courses illégales semblèrent exciter Alicia, tout d’un coup. Elle pensait que j’étais un bad boy…

Et plus ça allait, plus je perdais de mon assurance du début, redevenant moi-même. Je me grattai l’arrière de la tête.

-Heu… un bad boy ? Je ne sais pas… Un gentil bad boy alors.

Par contre, je courais bien pour Julian Hughes. D’après Alicia, c’était une drôle de famille, ce qui rejoignait ce qu’Howard m’avait dit plus tôt.

-Monsieur Hughes est quelqu’un de très bien et qui sait ce qu’il veut. Il ira loin… Et il m’emmènera avec lui. De circuit en circuit…

J’y croyais dur comme fer.

Je la regardai dans les yeux.

-Je ne suis pas un menteur. Ou alors, un très mauvais.

Vu qu’elle m’avait grillé.

Mais ma place, je l’aurais, je ferai tout pour. Même si Howard affirma qu’étant son ami, j’avais déjà ma place ici.

-Merci, Howard.

Alicia s’était rapprochée de moi, caressait mon torse, me susurrait à l’oreille… J’avais gagné. Elle avait l’intention de m’initier aux plaisirs intimes de la jet-set… Du sexe, de l’aventure, le tout sans lendemain, sans conséquence et sans obligation.

Je lui déposai un baiser sur la joue.

-D’accord… Venez me retrouver en fin de soirée… Nous devons encore trouver du fun pour Howard.

Je m’écartai un peu d’elle puis, après un dernier regard, avec Howard, on s’éloigna un peu.

-Alors ? Qu’est-ce que tu en as pensé ?

Alicia et Sonny se disaient qu’ils allaient être les seuls à pas être drogué ce soir… Sauf que… Moi aussi, en fait. J’me drogue pas. J’bois juste de la vodka et j’suis sûr qu’Alicia, ce soir, elle va pas boire que de l’eau…

Mais j’dis rien suivant la conversation entre mon ami et la poupée blonde. J’voyais bien que Ford essayait de voir si Sonny avait réellement sa place ici ou s’il lui balançait un tas de bobards. En réalité, mon pote mentait pas tant que ça. Il exagérait juste certains faits et en faisait passer d’autres sous silence. J’suis un menteur professionnel. J’sais qu’il faut une part de vérité dans l’mensonge pour qu’il soit bon. Ah et il faut une bonne mémoire aussi. C’est pas toujours mon cas, ça…

Comme Alicia semblait aimer m’envoyer des piques, j’fis de même en disant qu’elle devait pas trop savoir ce qu’était une voiture. Elle ignora ma pique et Sonny, comme il essayait de la draguer, s’fit plus sympa avec la blonde. Alors afficha un p’tit sourire.

-Je la conduis moi-même, effectivement. Je n’ai pas de chauffeur. Je ne vois pas l’utilité d’user de l’argent dans un chauffeur. Et, effectivement, je dispose d’une très belle voiture.

Y’a des stars qui ont des chauffeurs… Mais pas autant qu’on pourrait l’croire. La plupart des gens aiment se conduire soi-même. Ça offre plus de liberté quelque part. Moi, j’me conduis tout seul. Tout L.A. sait ça. Particulièrement les flics, d’ailleurs…

Sonny avait, donc, parlé des courses qu’il gagnait mais Alicia le voyait quand même comme acteur porno ce qui fit rougir mon ami. L’était comme une grosse tomate, le pauvre. Et il demanda à Alicia comment elle savait qu’il était bon pour ce job alors qu’elle n’avait pas vu la taille de son zigouigoui… J’pouffai de rire. C’était drôle, tiens, ça. Alicia esquissai un sourire en coin baissant son regard sur le pantalon de Sonny avant de remonter son regard.

-J’en doute, sincèrement. Mais je vois que vous n’êtes pas du genre à dire que vous en avez une plus grosse que les autres. Les hommes font tout le temps ça d’habitude.

Ah… Ouais, c’est vrai, l’a pas tort… Que ça soit dans la jet-set ou dans l’Eastside, c’était la même chose. Comme quoi, y’a des constantes universelles, hein. Et plus qu’on ne le croit, enfin…

Mais Sonny alla p’t-être un peu trop loin quand il affirma avoir plein de thunes. Alicia le grilla facilement par les vêtements que mon ami portait. L’avait pas vu venir le pauvre. Il s’demandait comment elle pouvait savoir que ses vêtements étaient pas cher alors qu’il n’y avait plus les étiquette. J’tapai avec compassion sur son épaule.

-Parce que les gens riches comme Alicia, ils voient en un coup d’œil si c’est de la marque ou non, mon vieux. C’est comme ça…

Bon… Sonny dû remettre un p’tit peu de vérité dans tous ses dires vu qu’Alicia était pas si stupide que ça. Et, peu à peu, mon pauvre ami perdait de son assurance surtout quand il fut qualifié de bad boy. Il affirma être un gentil bad boy. Alicia sourit.

-Gentil ? Oui, ça j’ai remarqué.

Trop, sans doute, pour la jet-set. J’le savais d’avance. Mais Sonny était pas excessivement sensible alors, il devrait s’en sortir malgré qu’il soit gentil. Faudra juste qu’il fasse gaffe aux gens excessivement hypocrites. Y’en avait.

Alicia déclara alors que les Hughes étaient bizarres. Oh ! J’savais qu’elle visait Brent Hughes, particulièrement, quand elle disait ça. Tout l’monde sait dans la jet-set qu’Alicia Ford déteste Brent Hughes. Mais là, c’est de Julian qu’on parlait et Sonny avait des bons mots pour le p’tit ex de Livia.

-C’est sans doute parce que Julian Hughes a pris un peu du caractère de sa mère. Ce n’est pas plus mal. Les Hughes sont parfois mou.

J’levai un sourcil et lançai :

-Han… J’espère que non. Kate Julian est une connasse.

Alicia fit la moue mais ignora encore ma p’tite remarque. Elle aime ignorer les gens, Alicia. C’est un méga pouvoir dans la jet-set, ça.

Bon… Malgré tout, Alicia semblait quand même attirée par Sonny… Enfin, du moins par son physique. Ce dernier affirma qu’il était pas un menteur ou alors un très mauvais menteur. J’rigolai.

-Ouais, c’est vrai ça.

Quant à la place qu’avait Sonny ici, j’le défendis disant qu’il avait toute sa place rien parce qu’il est mon ami. Il me remercia mais Alicia balaya tout ça d’un revers de la main.

Mais ça n’empêcha pas la blonde de vouloir donner une chance à mon ami. Ce dernier déposa un baiser sur la joue de la fille.

Gagné !

J’souris alors que Sonny accepta de rejoindre Alicia en fin de soirée. Elle afficha un p’tit sourire et lui fit un p’tit clin d’œil.

-D’accord. A tout à l’heure alors, beau gosse.

Et elle s’éclipsa alors qu’on s’éloigna nous aussi. Sonny m’demanda ce que j’en avais pensé. J’rigolai.

-Que tu t’es méga bien débrouillé. J’savais pas que tu aurais tant d’assurance. T’as de l’avenir ici. Et tu vas bien t’amuser.

J’tapai amicalement sur son dos avant de sourire.

-Bon ! Allons boire et me trouver une fille ! La fête s’annonce méga bonne !