Why so serious? ft. Timmy Evans

MTI me voilà !!! Ouais, j’étais à quelques mètres du bâtiment qui abritait une des meilleures maisons de disques du monde. Ma mère m’avait dit de mettre un costard pour… Comment elle disait déjà ? Ah oui, avoir l’air sérieux. Je l’ai regardé d’un air choqué en lui disant : « Mais, maman, je suis toujours sérieux ! ». Puis je suis parti avec ce même air choqué. Le bon vieux jeans, t-shirt ça le faisait bien mieux. J’étais un rockstar maintenant, je faisais ce que je voulais. Mon habit était le monde et le monde était mon habit. Je sais ça veut rien dire mais je suis une rockstar alors je dois apprendre à faire des répliques légendaires. Tu vois, le genre de répliques qui restent dans les bouquins.

J’ai emprunté la caisse de ma mère pour aller jusqu’à MTI. Elle s’en rendra compte bien vite, ne vous en faites pas. J’ai pas le permis, ça sert à rien. Depuis quand un papier décide à ma place si je sais conduire ? Bon, après un petit accrochage et un délit de fuite je suis arrivé à MTI. Dans le bâtiment, il y avait une petite secrétaire. Le genre super jolie avec des bouclettes blondes. Je m’accoudais au bureau devant elle. Elle écrivait je sais pas quoi et n’avait pas encore relevé les yeux.

-C’est moi, Nathan Williams ! Le seul, le vrai !

Maintenant, oui, j’étais le seul Nathan Williams à MTI depuis le départ de l’autre Nathan. Je ne comprends toujours pas pourquoi il est parti, d’ailleurs. La belle blonde souriait mais ne relevait toujours pas les yeux. Je pris un air assuré, limite macho.

-Tu sais que tu es jolie pour une secrétaire. Toi et moi, ce soir à 20h au Rainbow, ça te dis ?

Elle souriait de la même manière qu’au départ mais m’ignorait toujours… C’était un robot ou quoi ? Ouais, c’est ça ! MTI est en avance sur la technologie et cache au monde que ses secrétaires sont des robots ! En fait, je suis en train de demander un rencard à un androïde ! Bon, dernière tentative !

-21h, c’est mieux ?

Elle releva enfin le regard pour admirer mon sourire satisfait. C’était dans la poche, j’allais pouvoir me faire un androïde !

-Monsieur Evans vous attend dans son bureau. Deuxième étage.

Ce n’était donc pas aujourd’hui que l’homme et l’androïde allait pouvoir sortir ensemble. C’était vraiment dommage.

-Ok, ok…

Je laissais le robot à son travail et filait au deuxième étage en courant. J’avais envie de courir ça attirait l’attention. Pas longtemps après, j’étais devant la porte de Timmy Evans mon nouveau manager. C’est lui qui m’avait convoqué ici donc j’entrais sans frapper.

-Salut, Tim !! Comment ça va ?

Ma spontanéité ne pouvait qu’être en ma faveur.

-Tu aurais pu me prévenir que les secrétaires de MTI étaient des robots!

Oui, il aurait pu tout de même !

Why so serious? ft. Nathan J. Williams

Le travail reprenait sérieusement aujourd’hui. Mon boulot avait été mis de côté depuis le coma de Kayden et la pause de The Burning Fire. Mon Eileen m’avait soutenu dans cette période difficile de ma vie professionnelle et nous avions resserré nos liens au point qu’elle allait désormais habiter chez moi à Downtown. Je m’étais adonné rien qu’à elle pendant plusieurs semaines négligeant presque les recherche de mon groupe. Ce n’était pas très professionnel de ma part et le PDG d’MTI m’avait rappelé à l’ordre. Ce n’était pourtant pas mon genre de laisser de côté ce métier que j’aimais tant et c’était une raison de plus pour redoubler d’efforts. Avec Eileen, je pouvais laisser mes mauvais côtés sur le carreau alors que dans ce métier je devais les mettre en avant.

C’est avec bonheur que j’ai appris que The Burning Fire avait retrouvé un chanteur. Seulement, l’arrivée de ce nouveau chanteur a provoqué le départ de notre guitariste. Le groupe devait retrouver une stabilité et de nouvelles auditions pour trouver un nouveau guitariste sont en cours. Je les supervise personnellement.

Le chanteur trouvé par The Burning Fire était spécial. Il avait, d’après les dires de mes protégés, un humour atypique. Je devais rencontrer cet homme pour juger moi-même du phénomène. Je lui avais donné rendez-vous dans mon bureau à cet-heure même. Mon bureau était bien rangé et prêt à accueillir le nouvel arrivant dans le groupe. C’était une rencontre de bienvenue où j’allais lui expliquer notre façon de travailler. Le nouveau Nathan Williams était jeune et n’a encore jamais travaillé avec un groupe, il avait donc beaucoup de choses à apprendre.

Je buvais mon thé anglais envoyé par ma mère tout en travaillant sur un plan pour remettre l’image de The Burning Fire sur les rails et les remettre au goût du jour. Soudain, un homme entra dans mon bureau provoquant mon étonnement. Il s’agissait de Nathan. Je ne l’avais encore jamais vu en chair et en os mais j’avais vu des photos notamment dans les journaux. Le premier avis que je me faisais sur lui n’était pas vraiment positif. Il était rentré dans mon bureau sans frapper avec toute l’impolitesse que représentait ce geste pour moi. Je posais mon thé sur la table quand suivit une remarque désagréable de sa part sur les secrétaires.

-Je m’appelle Timmy. Pas Tim. Nous ne sommes pas encore assez intimes pour cela.

Il me tutoyait comme les faisaient les adolescents avec leur ami. Il ne semblait avoir aucune notion des statuts. Mon regard était neutre mais à l’intérieur j’étais agacé par le comportement de Nathan.

-Les secrétaires ne sont pas des robots, il s’agit d’êtres humains qui travaillent beaucoup pour que toutes les informations passent bien entre tous les employés de ce bâtiment.

Je lui avais remis les points sur les i sans hausser la voix.

-Installez-vous !

Si lui n’avait pas le sens de la politesse moi je l’avais. Ce Nathan n’allait pas être simple à contrôler à première vue.

-Si vous êtres ici c’est que vous avez la chance de faire partie de The Burning Fire. Comment se passe l’entente au sein du groupe ?

Je voulais savoir ce qu’avaient provoqué son arrivée et le départ de son homonyme. Il pourrait m’indiquer si le groupe avait retrouvé un équilibre ou non.

Why so serious? ft. Timmy Evans

Bon, ben ça rigolait pas ici ! Tim n’aimait pas qu’on l’appelle tim. Il préférait Timmy. Il était vraiment comme les journaux le décrivais et j’avais ouvert des yeux tout rond pour monter à quel point j’étais choqué. Timmy Evans était un vrai anglais et se comportait comme un anglais ! Même son bureau était anglais. Et comme les anglais, il n’aimait pas qu’on ne frappe pas aux portes et qu’on lui donne des petits surnoms.

J’avais les mains dans le poche avec mes yeux grand ouvert de m’être fait remettre en place comme un petit garçon.

-Ok, ok, Timmy…

Il aimait les secrétaires aussi qui à ma grande surprise n’étaient pas des robots. J’en apprenais des choses, j’étais persuadé qu’il s’agissait de robots. Même les rockstars pouvaient se tromper. C’était de vrais humains qui travaillaient bien d’après Timmy.

-Pas des robots ? Mince, j’en étais pourtant sûr.

J’avais pris un air étonné par cette révélation parce que j’étais vraiment étonné.

-Pardon, Tim…

Je devais bien m’excusé, je ne savais pas que ces jolies filles étaient faite de chair et d’os. Tout le monde pouvait se tromper, l’erreur est humaine. Je pris place dans le siège devant le bureau de Timmy d’un pas un peu nonchalant. Je n’étais pas nonchalant par timidité ou parce que j’étais impressionné par le sermon calme de Timmy. J’étais juste nonchalant parce que c’était ma manière de marcher.

Une fois assis je souris quand Timmy parla du groupe dans lequel j’avais été intégrer il y a peu. Il voulait savoir comment était l’ambiance.

-Si on oublie le fait que l’autre Nathan Williams est parti et que ça a provoqué un cataclysme au sein du groupe et bien on peut dire que tout roule.

Je souris en montrant toute mes dents. Depuis le jour où l’ancien guitariste est parti, il y avait des tensions entre le groupe et ses fans et du coup entre les membres eux même. Moi, je relativisais en essayant de détendre l’atmosphère avec mon humour.

-Puis il y a les fans aussi. Ils n’ont pas l’air d’apprécier que Nathan soit parti. Je les comprends, je n’aimerai pas que mon guitariste favori quitte mon groupe favori non plus. C’est logique.

En aucun cas je n’avais l’impression que les tensions entre les fans et le groupe étaient dû au fait que les fans n’acceptaient pas un gars comme moi pour remplacer Kayden et que celles entre les membres du groupe étaient dues à mon comportement.

Le bureau de Timmy était super bien rangé, tellement que je ne trouvais même pas un objet qui dépassais pour pouvoir jouer avec. C’est nul !

Why so serious? ft. Nathan J. Williams

Ce jeune homme était étrange. A première vue, il m’avait paru sans gêne et très impoli mais son attitude après ma remontrance me prouvait qu’il y avait autre chose. Je ne voulais pas compromettre l’avenir de The Burning Fire parce que ce jeune Nathan était maladroit ou bien ignorant. Je passai l’éponge pour cette fois.

Le chanteur de The Burning Fire croyait fermement que les secrétaires étaient des robots et me donnais l’impression qu’il n’y avait aucune blague derrière ses dires. Il était sérieux, je le savais parce que j’avais l’expérience du mensonge et que je pouvais aisément déterminé quand quelqu’un blaguait. Ce Nathan ne blaguait pas et je commençais à douter de ses capacités intellectuelles, cela provoqua mon soupire exaspéré. J’essayais de ne rien exprimer avec mon regarde autre que du sérieux. Nous étions à un entretien d’affaire, je devais être sérieux. Lui ne l’étais pas, mais peu importait.

Nonchalamment, mon protégé pris place sur le siège en face de moi. Il était important que nous entrions dans le vif du sujet. Mes bras croisé, j’écoutais le récit de Nathan sur les dernières nouvelles concernant le groupe. Mes poils se hérissèrent quand il employa des mots comme cataclysme et l’autre Nathan. Les fans n’étaient pas heureux de tous ces changements et mon protégé comprenait leur réaction. Il était heureux et optimiste. Je ne pouvais qu’applaudir sa manière de relativiser les choses à moins que son ignorance l’empêche de comprendre la gravité de tout ce qu’il disait.

-Le groupe est sous tension parce que l’autre Nathan Williams était un membre important et talentueux. Il était très proche de Kayden et le public l’adorait. Il faut que tu leur laisse le temps et un peu d’air.

C’était pourtant les membres de The Burning Fire qui avait choisi Nathan J., ils devaient faire avec. Nous n’avions plus le choix, revenir en arrière est impossible depuis que les journaux s’étaient emparés de l’affaire.

-Les fans s’habitueront. Certains ne viendront plus aux concerts mais de nouveaux fans viendront comblés les trous.

Le nouveau Nathan était plus jeune et nous avions des chances de toucher un public plus jeune et nouveau. C’était comme une résurrection pour The Burning Fire. Nous devions travailler l’image du jeune homme en commençant par son nom.

-Ce qu’on doit commencer par travailler c’est ton nom. Il est trop proche de l’autre Nathan et les fans vont avoir du mal à l’oublier et vont sans cesse comparé ta manière d’être à la sienne. Il te faut un nom de scène.

Je toisais le principal concerné d’un regard perçant. Je le sondais pour essayer de trouver un nom qui pourrait mettre en valeur ses capacités. Son deuxième prénom était Jerry, cela nous laissait des opportunités pour fonder un nom de scène solide.

-Quelque chose qui te plaise et qui, si possible, pourrait mettre en valeur ton deuxième prénom.

Why so serious? ft. Timmy Evans

The Burning Fire m’avait engagé et je devais, maintenant, leur laisser de l’air. Je pris un air étonné. Je l’étais en réalité parce que je ne comprenais pas pourquoi je devais arrêter de leur parler. L’humour soigne tous les maux habituellement. Ça ne soigne peut-être pas les maux des rockstars.

-Mais ils ont de l’air. Il y a plein d’oxygène partout. Je partage comme tous les autres humains.

Je parlais bien ici de nous les humains, pas des androïdes. Comme Timmy ne rigolai pas, je fermais ma bouche sinon j’allais encore recevoir un sermon. Je crois que s’était mieux d’avoir Tim dans sa poche plutôt qu’à côté…

Comme je le lui avais dit, on n’avait pas de bile à se faire. Lui aussi était calme, le groupe allait s’habituer à ma présence et à tout l’air que je leur prenais et les fans allaient se barrer. Dit comme ça c’est un peu nul, il vaut mieux que je reformule : les fans allaient se barrer mais d’autres allaient venir. C’est mieux, Nathan ! Je voulais un public remplis de filles folles de moi.

Je regardais Timmy, l’air rêveur. Je pensais à toutes ces filles qui allaient se battre pour venir me voir en coulisse. Tim me ramena sur terre en disant qu’il fallait travailler. Quoi ? Travailler ? Maintenant ? Ben oui, mais on allait travailler quelque chose de cool : mon nom de scène ! Je souris au manager qui était lui toujours très neutre dans ses expressions. Un peu comme un androïde, mais en plus riche et avec des organes.

-Ouais ! Il me faut un nom qui casse la baraque !

Je fermais les yeux mettant mes doigts sur mes tempes pour m’aider à réfléchir en faisant des longs « hmmm » répétitifs. Je ne les rouvris qu’après avoir une flopée d’idée.

-Je sais ! Super Jerry !

Non, ça faisait trop superhéros et Superman est plutôt craignos.

-Non, non ! Plutôt Jerry The Killer ! Ah non, c’est déjà pris par Jerry Lee Lewis…

Je le savais parce que ma mère adorait Jerry Lee et d’ailleurs c’était de là que venait mon nom.

-Hmm… Qu’est-ce que tu penses de Jerry The Kid. Comme le type du Far West ! Je suis le membre le plus jeune de The Burning Fire et ça attirera les filles !

Mon sourire prenait de la place sur mon visage tellement il était rayonnant. Je regardais mon manager content d’avoir trouvé un super nom qui n’avait rien à voir avec Nathan Williams l’Ancien.

Why so serious? ft. Nathan J. Williams

L’humour est la principale arme de mon nouveau protégé. Il l’utilisait à tout va sans se douter des conséquences que ce sens de l’humour très spécial pourrait avoir sur les autres, à commencer par les autres membres de The Burning Fire. Je pouvais comprendre leur désespoir ainsi que le départ de l’autre Nathan.

Encore une fois je restais imperturbable devant les feintes sur l’oxygène que m’envoyais Nathan. Garder mon sérieux était devenu ardu car la naïveté aveugle de Nathan et son humour enfantin était perturbant. J’en venais même à me demander si tout cela n’était pas joué par le chanteur. S’il ne feignait pas l’ignorance.

Dans le doute et en attendant de me  faire un avis plus juste sur sa personne, je préférais enchainer avec des aspects plus techniques du métier. Nous devions absolument trouver un moyen pour que ce nouveau Nathan ne soit pas associer à l’ancien et l’homonymie des deux artistes rendait la tâche difficile. Il fallait donc trouver un surnom au jeune Nathan ce qui lui plut beaucoup. Devant son enthousiasme je restais neutre, ce n’était qu’un surnom, il n’y avait rien de révolutionnaire dans la démarche mais pour le jeune homme c’était comme si je lui donnais un cadeau de Noël.

Plusieurs nom sortirent de sa bouche et j’attendais qu’il me sorte celui dont il était le plus sûr. Il opta pour Jerry The Kid. Cela sonnait très bien et je n’y voyais aucune objection.

-Très bien, dorénavant nous t’appelleront ainsi. La presse sera mise au courant dès demain, il suffira de faire croire qu’une partie des fans t’appelle déjà comme cela ainsi les autres fans suivront. Toi-même tu devras te présenté en tant que Jerry The Kid.

Tout cela n’était que manipulation mais c’était la méthode habituelle pour propager les informations que nous voulions propager. Nous devions simplement faire croire que ce nom créé de toute pièce vienne de l’imagination des fans. Cela donnait de la crédibilité à chose crée ici même.

Mon protéger n’avait cessé de parler des filles depuis le début de notre entretien, j’en conclu qu’attiré la gente féminine était un de ses buts à atteindre. Il était jeune cela était compréhensible.

-Avant d’avoir les filles, il va falloir nous centrer sur le concert de reprise de The Burning Fire. Dès que ton surnom sera intégrer dans la tête des gens et que les tensions dans le groupe seront un peu apaisée, nous pourront commencer avec un concert au Rainbow.

Le Rainbow me semblait parfait à cet effet. Il y avait tous les types de personnes dans ce club, c’était donc l’endroit idéale.

-As-tu des questions ou des demandes à faire concernant ce premier concert. D’après les échos que j’ai eus sur ta personne, tu n’as jamais fait de scène.

Cela pouvait être problématique et stressant pour lui. Je voulais m’assurer que tout était bien clair dans sa tête et qu’il n’allait pas mourir de trac à la dernière minute.

Why so serious? ft. Timmy Evans

J’étais Jerry The Kid ! J’avais un nom en moins de temps que la plupart des rockstars de l’histoire et en plus j’avais le nom le plus cool.

-Yeaaaaaaaaaaaaaaaaaah !

Mes bras était en l’air et fêtait ce nouveau nom. Timmy m’expliqua comment on allait faire pour que tout le monde m’appelle comme ça. J’écoutais à moitié vu que l’important c’était que maintenant j’avais un vrai nom de rockstar ! Peu importait les moyens qu’utilisait Timmy. C’était mon manager, il savait ce qu’il faisait et je ne lui en tiendrais pas rigueur si l’origine de mon surnom vient d’un minuscule mensonge.

-Facile ! Je respire déjà comme Jerry The Kid !

Ouais, c’est ce que je pourrais dire à la presse : que je suis Jerry The Kid parce que je respire comme lui. Je l’incarne entièrement. Ça c’était des phrases qui faisaient rockstars et qui allaient faire baver les filles.

En parlant de filles, Timmy devait avoir remarqué que je les aimais bien. Enfin, pour être plus correct, que j’aimais bien qu’elles m’aiment. Sauf que pour mon manager, il valait mieux se concentrer sur le prochain concert de The Burning Fire.

-Une concert ! Trop cool ! Au Rainbow, c’est mon bar préféré !

J’y avais pris plusieurs cuites dont une la semaine dernière. J’ai même le numéro d’une des barmaids du Rainbow dans la poche d’un de mes jeans. C’était un super endroit pour draguer et écouter de la bonne musique.

Je rêvassais en me voyant déjà sur la scène du Rainbow. Je me voyais sauter partout en chantant à pleine voix les tubes de The Burning Fire. Je perdis mon air rêveur quand Timmy me demanda si j’avais des questions concernant ce concert.

-Non, non. J’ai jamais fait de scène… Sauf si on considère que la vie est un gros film ! Tu vois le genre de film ou tu choisis le scénario. Moi ma vie c’est un grand film comique. Alors un concert ça ne  me fait pas vraiment peur. C’est juste possible d’avoir des glaces dans la loge ?

Une bonne glace avant d’affronter le public ce n’était pas trop demander. J’avais toujours fin avant de chanter.

Why so serious? ft. Nathan J. Williams

Il me sembla que son nom lui plaisait. C’était en tout cas ce que je déduisais de ses manifestations de joie. Pour moi, il ne s’agissait que d’une stratégie de marketing basique. Cela semblait être plus que cela pour le jeune Nathan.

Il s’était déjà approprié son personnage. Je croisais les doigts plongeant mon regard dans celui du jeune chanteur.

-Très bien.

Je n’avais pas de doute concernant le fait qu’il pourrait se faire appeler Jerry The Kid par toute la populace qui compose les fans de The Burning Fire. Personne n’allait aller chercher l’origine du surnom même pas la presse car cette dernière adore les surnoms. Elle les utilise souvent à outrance.

Le plus important pour l’avenir du groupe résidait dans le premier concert de reprise. C’était un moment délicat qu’il ne fallait pas manquer au risque de tout perdre. S’il était mal gérer la presse allait réduire en bouillie l’avenir du groupe. Cela serait dommage et un véritable gâchis. C’est pour cela que je voulais m’assurer que le jeune homme était prêt à cette première représentation.

J’eu le droit, encore une fois, à un accès d’enthousiasme du jeune Nathan. Le Rainbow était son bar préféré. J’étais très content pour lui, si mes petits plans pouvaient en plus faire plaisir à mes petits protégés et bien c’était une double satisfaction.

J’étais prêt à répondre à toutes les questions de Nathan mais la seule qu’il me posa concernait les glaces qu’il pourrait manger avant le concert. Pris de court, je pris un air étonné.

-Et bien oui, je ne vois aucune objection à cette demande.

Une glace ne pouvait pas faire de mal. Ce n’était ni de la drogue, ni même de l’alcool. Je m’étonnais aussi devant le fait que Nathan ne ressentait pas le moindre stress et je m’effrayais devant le fait qu’il voit sa vie comme un film comique.

-La mienne est un film sérieux et je contrôle le scénario. Je ne veux pas qu’elle devienne un film burlesque si tu vois ce que je veux dire.

Mon regard se faire plus dur. C’était un avertissement qui disait que s’il commençait à faire des frasques cela n’allait pas se passer bien entre nous. Je n’étais pas certain qu’il comprenne la subtilité de tout cela.

-Je vous tiendrais au courant concernant ce concert. As-tu d’autres questions sur d’autres thèmes ?

Une jeune artiste doit certainement se poser plein de questions. J’étais à son écoute.

Why so serious? ft. Timmy Evans

Un nouveau surnom et maintenant un concert au Rainbow. Tant qu’il y avait des glaces j’étais partant. C’était ma seule contrainte. J’aimais les glaces à la fraise. C’était trop bon. Puis les filles aimaient bien aussi. Je sais pas pourquoi mais les filles aimaient bien les trucs à la fraise. C’était sûrement une histoire d’hormones. Ma mère disait souvent que c’était les hormones des filles qui faisait ça ou je ne sais pas trop quoi.

Timmy était d’accord pour les glaces.

-Yeah !!!! Trop cool !!!

Pour ce qui était du concert. J’étais chaud et prêt à y aller. S’il avait eu lieu ce soir j’y aurais été sans hésiter. Que toutes ses filles voient ma tête me faisait vraiment tripper ! Je n’avais peur de rien parce qu’aucune critique ne me touchais. Si quelqu’un ne m’aimait pas il le pouvait, je m’en fichais complètement.

Ma vie c’était un film comique. Je blaguais tout le temps, sur tous les sujets. La vie était faite pour ça sinon ça ne servait à rien de vivre. Mon pauvre manager, d’ailleurs, disait que lui il vivait bien dans un film très sérieux. Wow… Il est fou lui…

-Les films burlesques c’est cool. Tout le monde survit à la fin en général. Par contre les films sérieux…

C’était mathématique ce que je disais. Dans les films sérieux il y avait souvent un mort, voire plus. J’espérais que je n’allais pas être le mort dans celui de Timmy. C’était pas marrant les morts sauf si on en rigolait.

Je souriais malgré le regard sérieux de Timmy. Puis venais le grosse questions : est-ce que j’avais d’autres questions. Euh…

-Non. Euh, si ! C’est quoi le numéro de la secrétaire androïde du chez-de-chaussé ?

Qui ne tente rien n’a rien.

Why so serious? ft. Nathan J. Williams

Avoir une glace avant son concert était le petit bonheur que je pouvais procurer à mon étrange nouveau petit protégé. Je ne savais pas s’il y avait une arnaque derrière tout cela. Je me contenterais de rester prudent.

Tout aussi étonnant que sa requête d’avant concert, son attitude vis-à-vis du concert lui-même. Le jeune Nathan n’était pas stressé et n’avais aucune question. J’aurais été à sa place j’aurais un milliard de questions à poser à mon manager. Mais mon protéger n’en avait pas la moindre et cela m’inquiétais. Sa remarque sur sa vie qui était, pour lui, un film comique accentua cette inquiétude. Ma vie sérieuse et bien ordonné ne devait en aucun cas devenir un film burlesque sans ni queue ni tête. Même si, pour le jeune Nathan, ce genre de scénario nous permettrait de tous garder notre vie intacte à la fin.

-Notre vie, peut-être, mais pas notre honneur et encore moins notre réputation.

Car au fond, je tenais à ma réputation d’homme froid, cela me donnait une prestance auprès des gens qui ne me connaissaient pas. Je ne voulais pas que cette aura qui amenait le respect et la méfiance amène le rire parce qu’un petit rigolo à décider de faire des bêtises au concert de reprise de son groupe. Cela serait inacceptable.

Je restais sérieux, demandant au jeune et étrange Nathan s’il n’avait pas d’autres questions. J’espérais qu’il en avait cela me rassurerait. Il me répondit par la négative avant de se reprendre. C’était bon signe, peut-être se rendit-il maintenant compte que les concerts étaient plus stressant qu’ils en avaient l’air. Je fus rapidement déçu quand la question était aussi banale que peu constructive. Ce jeune Nathan était réellement obsédé par la gente féminine.

-Je pense qu’un androïde n’a pas de téléphone. C’est inutile pour ce genre de créature.

Il fallait que je commence tout de suite à m’adapter au mode de pensée de mon jeune protéger sinon nous allions vite nous retrouver tous dans un mur.

-Si tu n’as aucune question intéressante, je te libère. Je suppose que tu as d’autres filles à draguer.

Je lui montrais la porte d’un geste du bras avant de détourner mon regard du jeune Nathan et de me replonger dans des papiers concernant l’organisation du concert de reprise de The Burning Fire.

Why so serious? ft. Timmy Evans

Oula. Timmy était à cheval sur l’honneur et tenais à sa réputation. J’écarquillais les yeux comme un merlan frit. Des petites blagues par-ci par-là n’allaient pas écorcher la réputation de mon manager. Enfin, je crois.

-Oui… Enfin… Faut pas trop s’inquiéter. On essayera que ça ne meurt pas non plus.

Je parlais de l’honneur et de la réputation de Tim, bien sûr. S’il aimait bien que tout le monde le perçoive comme un homme froid, c’était son affaire. Il aimait faire peur alors j’allais faire des blagues qui accentue encore plus ça. Comme ça, ça réputation ne sera pas endommagé et se sera drôle quand même.

Après avoir commandé mes glaces et rassuré Tim, il ne me restait plus qu’une seule chose à demander : le numéro de spécimen de l’accueil. C’était toujours utile d’avoir une pote androïde. C’était l’avenir ! Et même si elles n’étaient pas destinées aux ébats amoureux, elle le sera peut-être pour ma protection personnelle. Jerry The Kid était une rockstar et n’était pas encore immortel…  

Mais non, Tim disait qu’elle n’avait pas de téléphone parce qu’elle n’en avait pas besoin.

-Oh, c’est vrai ? Même pas un téléphone intégré ? Oh…

Dommage. Elles étaient vraiment inutiles alors. MTI voulait juste des androïdes pour ne pas avoir à les payer. Il fallait que je commence dès aujourd’hui une liste du personnel androïde de MTI pour ne pas me faire piéger.

Timmy en avait fini avec moi, ou j’en avais fini avec lui, je ne savais pas trop bien. Il disait que j’avais sûrement des filles à draguer.  Je souris de toutes mes dents.

-Ouais ! Et comment !


Je me levai d’un seul bond, heureux que cet entretien se soit bien passé. Je me dirigeais vers la porte en faisant un signe à Tim.

-A plus !

Je sortis dehors en sautillant. Avoir Tim comme manager, c’était cool !