Hunt and fly (steal) at night, as an owl. ft. Ziggy Coma

Assis au comptoir du Dizzy Warhol, j'en étais tranquillement à ma troisième bière et au moins à mon 150ième sujet de conversation différent avec la jolie serveuse. En fait, tout avait commencé quand je l'avais abordée, d'abord pour commander une bière, classique, et ensuite, pour lui demander si Delfino devait travailler cette nuit.

Ça faisait un bail que je n'avais pas vu le petit latino. Celui avec lequel j'avais couru dans les rues de l'Eastside pour finir dans un cinéma à reprendre notre souffle devant un film porno assez trash. Et finalement, la dernière fois que je l'avais vu, c'était à l’hôpital quand Cash avait été hospitalisé pour sa crise cardiaque. Crise qu'il avait justement fait chez Delfino.

Et, si le guitariste était maintenant tiré d'affaire, jusqu'à sa prochaine overdose au moins, je doutais que quiconque dans The Lightening ou de chez MTI s'était soucié de mettre Delfino au courant de l'était d'Izbel. Si ce n'était peut-être Cash lui-même. Parce que je doutais que la gentille maman du guitariste ait connaissance de l'existence du latino dans la vie de son fils... Je n'étais pas naïf, ça faisait deux ans que je travaillais avec The Lightening. Et comment un petit gars qui vivait à Hollywood pouvait-il bien se lier d'amitié avec un petit latino de l'Eastside si ce n'était pour le commerce.

Et puis, la première fois que j'avais rencontré Delfino, on avait bien couru pour quelque chose, non ? Et ben cette raison, c'était qu'il avait justement mis délibérément en faillite sa petit entreprise.

Mais Delfino n'était pas là, ce soir. Pas encore, avait dit la serveuse. Bien. J'avais donc répliqué que ça me faisait une bonne raison d'attendre au comptoir et de lui tenir compagnie, alors. Et qui sait, faire peut-être un peu plus connaissance.

Elle n'avait pas l'air contraire à l'idée et donc, on s'était mis à parler de tout et de rien : la pluie, le beau temps, les voitures, les punks, les bagarres qui se produisaient parfois dans le bar, The Burning Fire et leur nouveau chanteur que personne n'avait encore entendu, les dernières sorties cinéma... J'avais réussi à éviter le sujet « The Lightening »... Être un de leur roadie peut vous faire croire que c'est un bon moyen de draguer. Et ben détrompez-vous... Ça sert juste à ce que la conversation ne tourne QUE autour de Cash, Billy, Ziggy et Steve... Et ça faisait chier.

J'étais donc à deux doigt d'inviter la serveuse au cinéma alors que son patron, le barman, nous regardait du coin de l’œil d'un air désapprobateur. Deux minutes, je n'ai plus besoin que de deux minutes, mon pote, et ce rencard sera dans la poche !

Ouais, c'était sans compter sur l'arrivée de Ziggy que le barman salua... Et la serveuse de s'écrier, à mon intention...

-Oh regarde ! Ziggy Coma!

Et bien sûr, elle s'empressa de m'abandonner pour aller s'approcher de son patron et du bassiste.

Je soupirai et portai ma bouteille de bière à ma bouche.

-Chier... Tout le temps la même chose...

Fallait être rockstar et pas mécano, Abel... Ça aurait mieux marché... Mais bon, j'allais pas abandonner si facilement, non plus ! Je me laissai glisser de mon tabouret et me faufilai parmi la foule jusqu'à arriver jusqu'à Ziggy.

Le bassiste était sorti en grande pompe... Maquillage, laque dans les cheveux, vêtements qu'on ne trouvait nulle part ailleurs que sur lui. A côté de lui, avec mon jeans troué, mon t-shirt gris et ma vieille veste en cuir marron, j'étais effectivement bien moins blinquant. Mois que la plupart des gens ici, d'ailleurs. Mais, de mon propre avis, je ressemblais aussi beaucoup moins à une fille que lui... Et c'était pas plus mal... Ses vêtements à lui ne devaient pas être des plus confortables.

Je tapai sur l'épaule du bassiste une fois à sa hauteur, lui tendis la main tout en prenant place sur le tabouret à côté de lui.

-Salut, Ziggy!

Je râlais, mais j'étais pas rancunier pour autant. C'était pas comme si Ziggy l'avait fait exprès... La fille, elle, nous regardait les yeux écarquillés. Elle ne s'attendait certainement pas à ce que je connaisse personnellement le bassiste de The Lightening. Tout ce que j'espérais, c'était qu'il n'était pas encore assez shooté pour ne pas me reconnaître.

-T'as pas amené Billy avec toi ?

J'avais beau regarder autour, pas de trace du rouquin, ni de Liam. Le chanteur restait cloîtré à sa villa depuis la crise cardiaque de Cash...

Hunt and fly (steal) at night, as an owl. ft. Ziggy Coma

Ouf, je suis soulagé quand Ziggy me reconnaît. Il lui aura fallu quelques secondes, mais il fini par même avoir mon prénom. En même temps, je suis peut-être le roadie le plus proche des membres de The Lightening avec Liam, le garde du corps du chanteur. J'ai déjà eu de courtes conversations avec Ziggy et Cash, et j'ai du gérer ce bon vieux Steve à l'hosto, la dernière fois, ce qui n'était pas super évident. Mais c'était surtout avec Billy que j'avais des liens forts. Depuis le jour où je l'avais forcé à descendre de la bagnole pour qu'il aille chercher seul ses clopes, pour lui prouver qu'il en était capable et qu'il n'allait pas se faire bouffer en chemin... Ce qui n'était, en réalité, pas une certitude.

Je souris au bassiste.

-Ouais, c'est ça ! Abel, celui qui se fait buter...

Je bus une gorgée de bière et la reposai sur le comptoir, la faisant tourner dans ma main.

-T'as fait une entrée plutôt remarquée.

Je lui désignai discrètement la serveuse... Juste pour lui signaler qu'il m'avait fait passer un rencard sous le nez. Mais tant pis, mon sourire lui prouvait bien que je ne lui en voulais pas. Ça aurait été bien déplacé de ma part, d'ailleurs, parce qu'au final, Zig n'avait fait que se mettre au comptoir...

Je demandai après Billy. Mais Ziggy m'appris à sa façon qu'il n'était pas accompagné par le chanteur. C'était vrai que je n'avais jamais vraiment vu Billy faire la fête en dehors d'un endroit safe comme sa villa ou les coulisses quand il était sûr que personne ne viendrait les déranger. Mais même là, ça tournait vite court quand il se rendait compte que les autres finissaient par être shootés à mort.

-Ah... Dommage... J'aurais bien voulu voir Liam, aussi... Mais si Billy n'est pas là, je risque pas de le voir.

Liam ne sortait que quand Billy sortait. J'avais plus de chance de le croiser chez MTI que partout ailleurs. Tant pis, ce serait pour la prochaine fois. Ziggy me demanda si je travaillais avec eux pour la tournée à venir. En réalité, j'étais déjà plus prêt qu'eux, d'après ce que j'en savais. Billy n'était pas encore psychologiquement prêt à partir et l'album n'était pas encore dans les bacs.

-Ouais ! Je m'occupe de monter et démonter la scène. Je sais pas si vous avez vu les plans de MTI, mais putain ! Elle est monumentale !

Celle de l'année d'avant était vraiment pas mal, mais celle-ci était encore plus grande, avec des dénivelés digne d'un skate-park, ce pour permettre aux rockstars de courir et sauter pendant tout le concert.

-J'ai pris un congé longue durée au garage pour pouvoir vous suivre... mon boss attend que je revienne pour lui raconter toutes nos conneries...

Et y en aurait tellement à raconter, en rentrant, que j'allais pas savoir par où commencer.

Le bassiste commanda un Jack, histoire, probablement, que ma petite serveuse arrête de le fixer. J'en profitai pour pousser aussi ma bouteille de bière vide vers elle.

-La même chose, s'il te plaît...

Avec, en prime, un petit sourire. Fallait bien que je tente de récupérer ce qu'il y avait à récupérée. Et pendant que la serveuse s'affairait, je me retournai vers Ziggy.

-Tu as des nouvelles de Cash ? J'ai peur que la tournée soit retardée à cause de son état...

Et alors que je posai cette question, je regardai Coma dans les yeux. Ses pupille complètement dilatées et le blanc de ses yeux injectés de sang ne laissaient aucun doute.

-Fait gaffe quand même, toi aussi, à pas nous faire le même coup... J'étais pas bien, en emmenant Billy à l'hosto...

Zig était absent, ce soir-là... Il n'avait pas assister à la crise d'angoisse de Billy, ni à ce qui s'était passé ensuite : la brève osmose mystique entre le chanteur et le guitariste...  

Hunt and fly (steal) at night, as an owl. ft. Ziggy Coma

Le truc avec Ziggy Coma, c'est qu'on ne sait jamais vraiment ce qu'il va dire, ou comment il va réagir. Souvent, ça dépend de ce qu'il a pris et en quelle quantité. Il avait l'air plus ou moins calme, ce soir, cela dit... Lors de la première tournée, je l'avais déjà vu dans un état d’excitation pas possible en train de détruire une chambre d'hôtel avec Cash. Et le pire, c'était qu'ils s'étaient particulièrement appliqués, allant même jusqu'à réfléchir comment, tactiquement, ils allaient détruire ceci ou cela pour que ce soit le plus impressionnant possible.

Le bassiste partageait une flopée de points communs avec le guitaristes. Mais pourtant, c'étaient des petits détails qui les rendaient fondamentalement différents : il manquait à Ziggy la subtilité, la discrétion et le respect qu'avait Cash pour certaines choses. De même que les capacités de Cash pour se faire passer pour un shaman... A moins qu'il ne le soit vraiment. Personne n'en était sûr.

Heureusement pour moi, ça rendait Ziggy beaucoup moins dangereux que le guitariste. Même si, pour Billy Lighter, ça ne changeait pas grande chose : les deux le rendaient dingue, chacun à leur façon.

Je regardai Ziggy d'un air perplexe quand il fit un commentaire sur la jalousie. Qu'est-ce qu'il voulait dire? Que c'était pas grave de tuer son frangin par jalousie ? J'étais fils unique, mais ça ne m'empêchait pas de savoir que c'était pas super bien vu de faire ça... Zig, lui, ça ne semblait pas le déranger.

-Ben j'espère que je te rendrai jamais jaloux alors.

Je souris puis rigolai carrément quand il annonça que, de toute façon, les filles étaient toutes folles de son corps de rêve. Pour un gars comme moi, c'était une réflexion marrante. Mais, par contre, il n'avait pas tort. Je n'arrivais pas à me l'expliquer, mais les femmes l'adoraient. Peut-être à cause de son charisme... Ou peut-être encore parce qu'elles voyaient en lui un des seuls gars au monde avec qui elles auraient pu parler maquillage. J'en savais trop rien... Mais y avait un truc que je savais :

-Et pas que les filles d'après ce que j'en sais...

Je fis un clin d’œil à Zig. J'étais roadie pour The Lightening, je travaillais pour MTI et L.A. regorgeait tellement de presse rock qu'elle allait un jour tout dégueuler. Et les fans, masculins, qui étaient demandés par Ziggy après les concerts rendaient aussi Billy Lighter dingue. Déjà qu'avec les filles, il avait parfois du mal...

J'avais rien contre les préférences de Ziggy, il faisait ce qu'il voulait, tant qu'il essayait pas de me draguer moi. Pas que je le frapperais s'il essayais, j'étais pas comme ça. Juste que je voudrais pas lui faire du mal en étant obligé de le repousser. Heureusement, je ne semblait pas être son style.

J'avais expliqué à Ziggy qu'il m'avait un peu coupé dans mon élan pour ce qui était de mon rencart. Et directement, en parfaite rockstar qu'il était, il me demanda si j'avais envie de la baiser, accompagnant sa question d'un geste encore plus obscène que s'il avait tout simplement prononcé le mot. Je ne pus m'empêcher de rougir, d'autant que la serveuse en question se ramena avec nos boisson. Super ! Je plongeai mes yeux dans ma bière comme ça, je n'avais plus à regarder personne. Mais je répondis quand même au bassiste en souriant timidement.

-Ben... Je suis pas une rockstar, moi... Elles me tombent pas dans les bras comme ça. Je dois y aller étape par étape.

Et surtout, mon père m'avais inculqué un certain respect pour la gente féminine. Alors dire que j'avais « envie de la baiser »... C'était pas faux, mais j'estimais que je devais faire en sorte de le mériter, si ça arrivait.

J'aurais d'ailleurs répondu totalement autrement si j'avais eu Billy Lighter pour interlocuteur et non Ziggy Coma. Parce que Billy était loin de voir les femmes comme des proies. Billy tombait amoureux. Et il aimait encore toutes les petites amies qu'il avait eues, j'en était sûr, de sa première, en passant par Savannah et jusqu'à Ruby...

Ziggy, lui... Ziggy avait trois grands amours dans sa vie, d'après ce que j'en savais : sexe, drogues et rock'n'roll. Et il avait tendance à se traiter lui-même de con.

Je relevai les yeux vers la serveuse qui s'était remise au travail tout en m'adressant au bassiste.

-Si elle acceptait un ciné, je serais déjà heureux, tu vois...

Et quand je demandai après Billy et Liam, Ziggy remis à nouveau le sexe sur le tapis. A mon avis, la dope ne lui avait laissé intact que son cerveau reptilien. Je haussai les épaules.

-Pas grave, avec la tournée qui s'annonce, les deux vont revenir hanter un peu plus souvent les couloirs de MTI...

Je portai ma bière à ma bouche et bu une longue gorgée. Zig me demanda si le garage allait me manquer.

-D'une certaine façon ouais... Mais quand on te demande de choisir entre voyager avec ton groupe préféré et bosser ici à L.A., t'hésites pas non plus, si tu vois ce que je veux dire. Quant à mon boss, il aurait du mal de venir. Un garage, ça tourne pas tout seul.

Quand à Cash, il était sorti de son isolement, apparemment. Avant même de théoriquement pouvoir le faire.

-Putain, j'espère que ça va aller pour la tournée.

Quant à la drogue... Je me tournai carrément vers le bassiste pour lui faire face.

-Ouais ouais... Cash aussi pensait que c'était pas grave et son cœur a lâché! Vous êtes pas tous seuls, les gars. Je crois que vous vous rendez même pas compte combien Billy s'inquiète en permanence pour vous.

J'étais pas son père, d'accord, mais j'étais l'ami de Billy. Ça comptait aussi.

Ça me rappela quelque chose que Cash avait dit à l'hosto et je n'avais pas eu l'occasion de revoir Billy depuis pour lui poser la question.

-Cash a parlé d'un serpent, un truc sous forme de quête alors qu'il était à moitié dans les vapes à l’hôpital... Vous avez trouvé ce qu'il voulait dire ?

Comme ils avaient vu Cash au studio, peut-être qu'ils en savaient un peu plus.

Hunt and fly (steal) at night, as an owl. ft. Ziggy Coma

Ziggy parut surpris quand je fis allusion à ses préférences sexuelles. Je le regardai et écartai les bras l'air de dire : « Tu crois quoi, petit gars ? ». Ben ouais, je hantais les couloirs de MTI dans les périodes creuses et les backstages en tournée. Et puis ma proximité avec Billy me permettait, sans le vouloir, d'apprendre certaines choses.

Et puis, fallait avouer que Ziggy n'était pas du genre discret. Combien de fois je ne l'avais pas surpris en train de mater, hein ?

Et Ziggy de m'expliquer tout en finesse, bien sûr, comment il voyait les choses. Je le regardai, ma bière en main, mi-amusé, mi-dégoûté.

-Ooooh Zig... C'est dégueulasse.

Je pris une grande gorgée de bière comme pour faire passer le goût des paroles du bassiste. Et en plus, il était prêt à me montrer, comme si j'avais besoin d'une leçon pour pouvoir faire comme lui. Ce que la rockstar ne comprenait pas, c'était que je n'avais aucune envie de faire comme lui, ni de voir les choses comme lui les voyaient. J'étais peut-être un grand gaillard un peu trop romantique, mais à choisir, je préférais être tel que j'étais. Je ne prétendais pas être meilleur que Ziggy, juste différent et ça me convenait. Personne n'avait raison ou tort là-dedans.

Je retins le bassiste par le bras alors qu'il était prêt à se jeter sur la première personne qui lui plairait bien.

-Non, ça va, c'est bon!

Je rigolai, mais j'étais quand même pas hyper rassuré. J'avais déjà vu comment il procédait en tournée. Le groupe, dans certains États, s'était tout bonnement fait jeté de certains bars. Justement parce que Ziggy allait trop loin et harcelait les gens, parce que Billy se mettait en pétard et provoquait des bagarre ou parce que Cash détruisait des trucs.

-Laisse les gens tranquilles, Zig...

Alors je lui expliquai qu'un ciné, ça me conviendrait parfaitement pour une première fois. Et encore une fois, Ziggy reformula la chose à sa sauce. Je secouai la tête en souriant. On aurait pas dit, comme ça, au style du bassiste, mais c'était un vrai putain de barbare. Et encore, j'étais prêt à parier que même les barbares d'il y a des milliers d'années avaient plus de respect pour leurs partenaires sexuels, quels qu'ils soient (si on exclus tout ce qui est pillages, hein).

-Non, à la base, ce n'est justement pas ce que je veux. Enfin... C'est plutôt pas seulement ce que je veux.

C'était pas évident d'expliquer ça à Ziggy, non seulement, c'était une rockstar, mais en plus, c'était une rockstar bouchée. Je tentai quand même le coup.

-T'as jamais rêvé d'avoir une femme, heu, ou autre hein, qui n'aimerais que toi ? Une femme qui partagerait ta vie ? Même en tant que rockstar. Limite, encore plus en tant que rockstar !

J'étais loin de la vision idyllique de la vie de rockstar, et pour cause, j'en étais un observateur quotidien et je bénéficiais d'un certain recul, plus des témoignage de Billy sur comment il se sentait intérieurement face à tout ce qui pouvait leur arriver. Les tentations étaient nombreuses et leur mental faible. C'était justement ce dernier qui en faisait des artistes. Ils étaient à fleur de peau tout le temps. Même ce bon vieux Ziggy, d'une certaine façon, sous ses airs de « rien à foutre ».
Et justement, en parlant de tentations, il y en avait un qui avait tellement mis les pieds dedans qu'il avait failli y passer. Du coup, j'en profitai pour mettre Ziggy en garde. Lui se disait facilement remplaçable. Je secouai négativement la tête tout en buvant une gorgée de bière. Puis reposai ma bouteille pour lui parler, étouffant un renvois. Je me rendais compte que je buvais un peu vite.

-Si tu penses ça, Ziggy, c'est que t'as rien compris...

J'étais assez proche de Billy pour savoir que le bassiste n'avait pas besoin d'être un drogué notoire pour se faire virer du groupe. Il avait d'ailleurs toutes les caractéristiques pour se faire virer. Et bizarrement, c'était les mêmes caractéristiques qui en faisait un pur membre de The Lightening.

-A toi tout seul, tu représentes une des facette du groupe!

Peut-être pas la meilleure, mais bon.

-Celle qui envoie le monde se faire mettre. Celle qui fait ce qu'elle veut quand elle veut.

Je détournai mon regard du bassiste pour regarder droit devant moi. Une façon de laisser à Zig une certaine intimité pour réagir à ce qui allait suivre.

-Et je suis sûr qu'en dessous de tout ça, tu caches quelque chose de plus profond.

J'allais être cash dans mes paroles, mais tant pis.

-Tu ne peux pas être que le petit con que tu veux montrer.

Je n'en demandais pas plus, je ne voulais pas de confession de sa part. Je ne faisais que partager mon ressenti sur sa personnalité. Et lui prouver qu'il était partie intégrante de The Lightening, quoi qu'il en pense.

Quant à la quête de Cash... Ziggy en restait au premier degré...

-Non, je ne pense pas que ce soit de ces serpents-là qu'il parlait. Pas grave... Je parie que vous trouverez encore au moment où vous vous y attendrez le moins.

Le principal, c'était qu'ils trouvent. Parce que ça avait l'air important.