Who Am I? Age: 41 Date de naissance: 11/04/45 Localisation: Eastside Birth place: Buchenwald - Allemagne Je suis: angoissé Song: Humanity - Scorpions
Sujet: Radio K.A.O.S. [PV Daniele][TERMINE] Mer 23 Sep - 22:09
Radio K.A.O.S
ft. Daniele Ricci
Civic Center Music Hall, 201 North Walker Ave. Oklahoma City.
Je plaçai mon casque audio sur ma tête et parlai dans le micro placé sur la table devant moi.
-C'est bon pour toi, Charly ?
L'ingénieur du son, assis à sa table de mixage, me répondit en parlant dans son propre micro qui était relié au casque qu'il avait lui aussi sur la tête.
-N-n-n-ni-nickel.
J'avais choisi moi-même l'équipe avec laquelle je voulais suivre une partie de la tournée de The Lightening et Roadtramp. Reprendre l'émission de feu Vintage Joe n'était pas chose facile et je voulais avec moi uniquement ceux que je considérais comme les meilleurs, exploitant les qualités de chacun. Et quand j'avais donné la liste à mes patrons, ils avaient tiré une drôle de tête et j'avais dû défendre chacun de mes gars.
Ouais, Charly était bègue... Et alors ? Mettez-le derrière une table de mixage et il fait des putains de miracles ! Puis il travaillait pour L.A.Rocks, non ? Bon, pas comme animateur comme il l'aurait rêvé et même moi, je ne l'aurais pas mis derrière un micro pendant qu'on était à l'antenne, mais au moins ça lui permettrait de participer à la tournée, d'autant qu'il était bon à ce qu'il faisait.
Le deuxième, c'était le preneur de son. C'était lui qui s'occupait de tous ce qui était microphones et de l'orientation de ceux-ci. C'était tout un art surtout quand on bosse pour la radio... Et il était aveugle, Jimmy... Ce qui faisait que son ouïe hyper développée lui permettait de capter le moindre problème de son ou le moindre micro qui ne fonctionnait pas.
J'avais expliqué que je voulais ces gars justement parce que personne d'autre n'en voudrait si ce n'était pour rester dans les murs de la radio. J'avais haussé le ton et j'avais été à deux doigts de m'énerver. Alors seulement, ils avaient accepté.
Pas parce que j'avais les bons arguments... Juste pour ne pas que je m'énerve et que je refuse de faire cette tournée, ce dont je les avait menacé.
Et c'était comme ça qu'à trois, on était partit direction Oklahoma City. Ça nous en avait fait, des heures de route, mais on avait pas mal fait connaissance, du coup, en chemin. Ils m'avaient confié leurs peurs et racontés des anecdotes qui m'avaient fait serré mon volant trop fort. J'avais aussi échangé les miennes avec eux. Des peurs héréditaires plus que réellement vécues, mais ça ne changeait rien à leur présence.
Et j'avais fini par leur dire que malgré tout ce qu'ils pouvaient penser et ce que les autres pouvaient penser d'eux, il ne valait pas moins qu'un autre. Que c'était même plutôt le contraire. Que leur défaillances d'un côté en faisait de vrais génies dans d'autres domaines. Alors que les autres, ben... Ils sont juste moyens, quoi...
Le concert de The Lightening venait de se terminer et c'était à moi de jouer. Le Civic Center Music Hall était sacrément bien équipé et disposai d'une sorte d'aquarium qui était en fait un studio radiophonique. On allait pouvoir émettre en direct et échanger avec les auditeurs qui venaient d'écouter le concert sur L.A. Rocks puisqu'on l'avait diffusé, lui aussi, en direct.
Je souris à mes deux compères puis appuyai sur un bouton pour nous mettre sur antenne et Charly appuya sur un autre pour envoyer le jingle de l'émission qu'on avait gardé après la mort de Vintage Joe. Et je me penchai vers mon micro.
-Vous êtes sur L.A. Rocks, la seule radio rock de L.A. ! Ici Jake Snyder qui vous parle depuis le Civic Center Music Hall d'Oklahoma City où vient de se dérouler un concert incroyable de The Lightening ! Après le premier concert à Vegas, on ne pensait vraiment pas que ces petits gars seraient capables de nous créer une ambiance pareille.
Je parlais avec un accent typique de L.A., personne n'aurait cru que j'étais né en Allemagne et que ma mère était allemande. Je ne parlais pas un seul mot d'allemand. Ma mère n'avait jamais voulu m'apprendre. Elle en était venue à Haïr jusqu'à sa langue maternelle et avait très vite appris l'anglais avec mon père adoptif qui était originaire de Los Angeles.
-Personnellement, alors que je suis le groupe depuis ses débuts en 1978, alors qu'ils ne faisaient encore que des concerts au Crazy Ginger, je n'avais jamais vu une telle cohésion entre le guitariste Cash Izbel et le chanteur Billy Lighter.
Je regardai Charly qui me fit signe que c'était « N-n-n-ni-nickel » et continuai sur ma lancée alors que Jimmy rajustait l'orientation des différents micros.
-Je vous rappelle, les gars, que ce soir, si vous avez écouté ce concert exceptionnel sur notre antenne ou si, mieux encore, vous étiez présent dans la foule des fans, ici, à Oklahoma City, nous prendrons vos appels pour échanger nos impressions !
Je fis signe à Charly d'envoyer les pub et enlevai brièvement mon casque. Seul Jimmy était dans le studio avec moi, Charly me parlait uniquement via le casque audio, de derrière la vitre juste en face de moi. Je fis tourner ma chaise vers l'aveugle.
-Le son est bon ?
Jimmy souris.
-Ouais, et t'es en forme...
Alors c'était repartit. Charly me signala d'être « A-t-t-t-t-ten-tif ». Le temps qu'il le dise, j'avais déjà compris l'idée, mais bon, j'allais pas le couper, ça le vexait...
-Jake Snyder pour L.A. Rocks ! Vous avez compris l'idée, contactez-nous au 222 567-5566, numéro grat...
Je me retournai, brusquement interrompu par la porte qui s'ouvrit derrière moi.
-Putain!
Y avait une putain de lampe rouge à l'extérieur qui signalait qu'on était sur antenne, non ? Ce mec avait intérêt à être daltonien !
Dernière édition par Jacob Snyder le Mer 4 Nov - 21:28, édité 1 fois
Daniele Ricci
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Sujet: Re: Radio K.A.O.S. [PV Daniele][TERMINE] Jeu 24 Sep - 17:53
Radio K.A.O.S.
ft. Jacob Snyder
Putain, Roadtramp avait été sensationnel. Même si Eddy s’était fait « plaqué » il y a pas longtemps, il avait tout donné pour ce concert. Grâce à qui ? A moi, bien sûr, après tout je l’avais réconforté juste avant le concert. Même si ça m’avait coûté un malaise ça avait valu le coup. The Lightening avait, eux aussi, été très bons et ça faisait plaisir à voir même si je n’étais pas contre qu’ils se plantent de temps en temps. Roadtramp devait sortir vainqueur de cette tournée et chaque erreur de The Lightening contribuait à ça.
J’avais regardé les deux concerts de ma place habituelle, au bord de la scène. J’avais carburé au coca pour être sûr de ne pas tomber là comme ce qui avait failli m’arrivé dans la loge de Cort. Du coup, j’étais surexcité et après le concert de Lighter et consort, je sautais presque partout dans les coulisses, remerciant roadies, musiciens et autres groupies. Je parlais à tout le monde et pour tout le monde. Je me faisais remarquer et engrangeais les compliments. Un nouveau roadie me demanda un autographe et je le signais. Une groupie me lança un « je t’aime Ricci » et je lui fis un clin d’œil. Putain, j’adorais les fins de concert quand j’avais cette impression plus qu’agréable que le monde tournait autour de moi – ce qui était en partie de le cas. Après tout qu’est-ce qu’ils feraient sans moi tous ses gens ? Bah rien vu que c’était en grosse partie grâce à moi si cette tournée avait eu lieu. Je brassais les millions et les distribuaient à tout le monde tout en m’éclatant.
Je fis une pause de ma loge pour remettre mes cheveux en place et prendre deux chewing-gums. J’avais toujours besoin d’un chewing-gum quand j’étais surexcité ça permettait d’utiliser mon énergie quand je ne parlais pas. Bon, j’étais à nouveau prêt pour un bain de foule. Les gars, me voilà !
Mais une fois en dehors de ma loge, c’est sur Maria que je tombais. Elle avait en main un agenda. Oh… Non… Pas maintenant, Maria… Pas l’emploi du temps de la semaine. Je levais les yeux au ciel.
-J’ai mis à jour l’emploi du temps. Pendant le concert j’ai reçu de nombreux appels pour fixer des interviews. Notamment de la part de diverses radios spécialisée. On doit aussi parler d’autres choses importantes qui concernent l’emploi du temps de la semaine prochaine, Mr. Ricci.
Je me mis à marcher un sourire aux lèvres et Maria me suivait un peu derrière.
-Euh… Je suis occupé Maria. On verra ça demain, non ?
Elle faisait la moue. Quoi ? J’ai pas vraiment envie de causé emploi du temps maintenant. Qui aurait envie ?
-Mais, Monsieur Ricci, vous avez déjà reporté la mise à jour du calendrier de hier à aujourd’hui. Maintenant, nous sommes aujourd’hui… J’aimerai pouvoir rappeler pour confirmer les rendez-vous, dit-elle visiblement plus concernée que moi en ce qui concerne mon emploi du temps à moi.
-Et ben, dites non à tout ainsi ce sera réglé. Dites que Daniele Ricci est un gars super occupé. Vous trouverez bien, vous êtes la meilleure. Après moi vous êtes la meilleure. Oh !! Mais c’est quoi ça ?, dis-je sur un tout autre ton que le reste.
Je m’étais subitement arrêter devant une pièce vitrée où se trouvaient trois types. Putain, c'était une émission de radio en direct ! Génial ! La lumière rouge indiquait qu’ils étaient sur antenne. J’eu un subite envie de prendre part à cette émission. Je débordais d’énergie et je voulais en faire quelque chose. Et quoi de mieux que d’illuminer une émission de radio par ma présence ? Après tout, plein d’animateurs radio crèveraient pour une visite surprise de Ricci sur leur plateau. Combien j’allais y gagner à faire ce que j’avais en tête ? Beaucoup ! Enormément, même !
Maria continuait à me causer de l’emploi du temps et à quel point c’était important de le faire. Je lui montrais du doigt l’aquarium où flottaient trois poissons qui ne s’attendaient pas à ce que je fasse mon entrée dans quelques secondes.
-Maria, Maria ! Faut que j’y aille. Faut que je m’incruste. J’y vais.
Elle s’affola.
-Non, non, non ! Ils sont en direct, Mr Ricci ! Puis, c’est Jake Snyder ! Vous ne l’aimer pas !
Un rictus apparut sur mon visage. Jake Snyder ? L’animateur radio de L.A.Rocks qui a remplacé Vintage Joe ? Jake Snyder, ce type qui interprétait toutes les chansons à sa manière. Une manière que je détestais parce qu’il voyait le mal partout. Ce type, je savais pas d’où il venait, mais ce n’était pas du même monde que moi. Ses idées arrêtées m’avaient toujours fait marrer parce qu’elles étaient tellement manichéennes que ça en était hilarant.
-Ce sera d’autant plus drôle, Maria, dis-je sur un ton enjouée.
Et je rentrais, faisant fi des derniers essais de dissuasions de ma secrétaire. Le mec qui s’occupait du son me fis signe de faire demi-tour. Il était visiblement mal à l’aise que je rentre en plein milieu de l’émission. Je souriais de toutes mes dents en entendant le « putain » éloquent de Jake. Et ouais, mec, je suis là ! Tu t’y attendais pas, hein ?
-Putain ça se dit ça à l’antenne ? Oh, Jake, salut ! Je viens participer à votre émission, ça vous dit ?
Virer Daniele Ricci ? S’il faisait ça, Jake allait être viré c’était sûr. Il n’avait pas le choix. Je m’installai alors que les deux autres hommes se regardaient avant de regarder Jake.
-Il me faudrait un micro, non ?
Alors, comment tu gères le direct, Snyder ? Montre-moi ! Maria était de l’autre côté de la vitre et vu son regard elle était exaspérée au plus haut point.
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Jacob Snyder
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Sujet: Re: Radio K.A.O.S. [PV Daniele][TERMINE] Jeu 24 Sep - 19:33
Radio K.A.O.S
ft. Daniele Ricci
Quand je me retournai, je réalisai à quel point la situation venait de se compliquer d'un seul coup. Pas question que je foute ce mec-là dehors à coup de pieds au cul après lui avoir éclaté la figure contre la foutue lampe rouge qui était à l'entrée du studio. Non, je n'allais rien pouvoir faire de tout ça et c'est probablement ça qui fit que je sentis la colère et la frustration monter d'un coup, sans pouvoir l'expulser. Je détestais quand ça arrivait. Parce que c'était extrêmement fatigant et surtout, parce que je n'arrivais pas à faire en sorte que ça ne se voit pas.
Je m'étais donc retrouvé assis, face à Daniele Ricci qui venait d'entrer, une expression mis surprise, mis en colère sur le visage, sans savoir à laquelle je devais donner de l'importance. Et les auditeurs devaient non seulement m'avoir entendu dire putain (ce qui n'était pas grave en soit, par contre, les boss de L.A. Rocks, c'était une autre histoire. Ils se disaient rocker et j'avais même pas le droit de dire « putain » à l'antenne, c'était incroyable, ça!)... Soit, c'était devenu le moindre de mes problèmes, maintenant... J'étais dans un PUTAIN de traquenard.
Charly ne bougeait plus derrière sa vitre, comme s'il s'attendait à ce que tout explose... Ce que j'aurais fait si j'en avais été capable, probablement. Jimmy, lui, essayait de comprendre ce qui se passait comme il pouvait. Mais quand Ricci ouvrit la bouche, il n'y eu plus besoin de lui faire un dessin. C'est là que je m'étais rendu compte que les secondes passaient et qu'on était toujours en direct. Fallait que je dise quelque chose. Mais quoi ? Parce que là, à par « DEHORS ! ». Je voyais pas trop...
Fallait que je me reprenne. Et le plus difficile allait être de contrôler le ton de ma voix sans y laisser transparaître ma colère d'avoir :
1. Été interrompu 2. Par Daniele Ricci, le « meilleur » manager de L.A. autoproclamé.
Je ne supportais pas ce gars-là, pour une raison assez complexe. Parce qu'il arrivait à avoir tout ce qu'il voulait, peut-être... Ou tout simplement, parce qu'il était bel et bien le meilleur ou plutôt, parce que tout le monde y croyait. J'en savais rien en fait. Je le supportais juste pas et j'avais pas besoin de me justifier !
Comme mon micro était branché et que Daniele avait l'air particulièrement en forme, les auditeurs avaient dû l'entendre, ce qui me laissait d'autant le moins le choix. Si je le virais maintenant, de toute façon, je serais viré plus ou moins dix minutes plus tard.
Je me rapprochai de mon micro, en profitant pour tourner le dos au manager de Roadtramp. Je me forçai à sourire pour que l'expression de mon visage joue sur ma voix.
-Tiens ! Regardez qui voilà ! Alors ça, c'est un belle surprise!
Une surprise dont je me serais bien passé, ouais. A moins d'une interview planifiée avec lui, et encore, je préférais éviter Ricci...
-Les gars ! Nous avons la chance d'accueillir sur le plateau non moins que le grand Daniele Ricci.
Daniele annonça que ce serait mieux s'il avait un micro et Jimmy s'activa. Il avait passé la journée dans le petit studio et avait pris tout ses repères. Il se déplaçait donc sans problème et ses lunettes de soleil dissimulaient ses yeux qui regardaient dans le vide, sauf que Ricci était nouveau dans l'équation. Il bouscula donc légèrement le manager et s'excusa, allant prendre en vitesse un micro qu'il installa. Invitant ensuite Daniele à s'asseoir pendant que je continuais, me redressant sur mon fauteuil.
-Installez-vous, installez-vous... Voilà, nickel. Ça va, le micro ?
Je fixai Daniele dans les yeux et souris. Mais j'oubliai de gérer ma voix et mon ton trahis une certaine ironie.
-Je suis un grand fan... De The Army... Dommage que ça se soit terminé si brusquement... On peut espérer que la même chose n'arrive pas aux jeunes gars de Roadtramp...
Puisque c'était à Daniele d'enchaîner, j'en profitai pour prendre mon paquet de cigarettes qui traînait sur la table et m'allumai une clope. Fallait que je fasse passer ma colère d'une manière ou d'une autre, j'étais beaucoup trop nerveux et je ne supportais pas être envahis.
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Sujet: Re: Radio K.A.O.S. [PV Daniele][TERMINE] Ven 25 Sep - 22:37
Radio K.A.O.S.
ft. Jacob Snyder
L’expression de Jake était mémorable. Ce mélange de surprise et de colère faisait plaisir à voir pour la seule et unique raison que j’aimais pas ce type. Je ne l’avais jamais rencontré en personne mais il me cassait les oreilles quand ses émissions passaient à la radio. Apparemment, vu son expression, il n’avait pas vraiment aimé ma petite visite surprise. Alors, Jake, on n’aime pas les imprévus ? A moins que ça ne soit plus personnel.
On allait vite le savoir de toute façon. J’étais déjà bien content d’avoir surpris Jake et ses deux pions. C’était comme la cerise sur le gâteau après une soirée bien remplie. Je regardais Jake qui se rendit enfin compte qu’il venait d’abandonner son direct. Il reprit ses esprits pour annoncer ma venue à tous ses auditeurs – qui d’après ce que je savais étaient nombreux. Plus il y en avait plus ça me faisait de la pub – même si j’en avais plus vraiment besoin. Sauf que la dernière chose que les gens ont lue sur moi est le fait que ma villa a été dévastée alors il fallait bien une update un peu plus joyeuse.
Je sais, Jake, ma venue est une magnifique surprise. Tu n’imagines même pas à quel point les audiences vont augmenter d’un seul coup rien qu’à cause de moi. Je souriais de toutes mes dents, un sourire qui serait parfaitement bien passé si on était en direct à la télé. Je ne pouvais illuminer cette émission que de ma voix et, pour ça, il me fallait un micro. Je le réclamai. Le technicien s’affaira pour m’en brancher un, me bousculant au passage. Putain, ça, ça ne m’arrivait jamais par contre. Pas étonnant qu’il m’avait bousculé, ce gars portait des lunettes de soleil à l’intérieur et il devait voir que dalle. Quelle idée aussi… Il s’était directement excusé et je lui fis signe que ce n’était rien même si j’avais pincé les lèvres pendant une demi-seconde. Je me retins de lui dire qu’il valait mieux enlever ses lunettes s’ils voulaient voir où il allait.
Jake m’invita à m’assoir d’une manière tellement ironique que je compris bien vite que, non décidément, je n’étais pas désiré ici. Bah, j’aimais me taper l’incruste surtout quand ça tapait sur les nerfs de tout le monde. Puis les fans, eux, n’attendaient sûrement que moi. Je levais le pouce pour signifier à Jake que c’était ok.
Puis il enchaina directement déclarant qu’il était un grand fan. De quoi ? De Roadtramp ? Non… De The Army… Mon cœur fit un raté sans trop que je sache pourquoi et je portais ma main sur ma poitrine laissant apparaitre une petite grimace. Ah non, hein, pas un foutu malaise, je me suis shooté au coca, ça peut pas arriver… Mais non, fausse alerte. Un grand sourire apparut sur mon visage, un sourire qui trahissait un petit soulagement. The Army était mon tout premier groupe et ils avaient eu pas mal de succès. La preuve, ils avaient encore des fans – de grands nostalgiques comme Snyder. Mais moi, je nostalgie j’en ai rien à faire. Pourquoi parlait-il de The Army ? Je ne sais pas… Peut-être que Jake avaient passés ses jours et ses nuits à décortiquer les lyrics de ce vieux groupe et y voir un message caché comme il aimait tellement le faire… Tu cherches quoi, Jake ?
Le journaliste sortis une cigarette et l’alluma. Il allait s’en griller un, le con, je ferais bien pareil uniquement pour combler le sevrage et aussi pour avoir quelque chose en main. Mais je n’allais pas supplier Jake de m’en donner une. J’attendrais qu’il m’en propose une.
-Ah, elle est loin l’époque de The Army. Mon tout premier groupe. Comme je vois, il y a encore des fans, c’est beau à voir. Je souhaite à Roadtramp autant de succès et une très longue carrière. Je veillerai à ce qu’ils puissent devenir des icônes comme les Rolling Stones. Mais version métal, dis-je en faisant des gestes – même si on était à la radio et que ça servait à rien, c’était plus fort que moi, je ne tenais pas en place.
Pourquoi cette comparaison aux Stones ? Pour la longévité qu'allais avoir Roadtramp. The Army… The Army… J’avais plus écouté leurs disques depuis 1971… Ancien groupe, ancienne vie, j’en étais plus là sincèrement. Et je ne voulais pas vraiment en entendre parler…
-Ils en ont le potentiel. Vous avez tous entendus ça ce soir. Ils en veulent.
Je ne quittais pas Jake du regard essayant de déchiffrer le journaliste. Il avait été fort pour une prise de contact… C’était rude quand même… Noircir le tableau en évoquant le malheur d’un ancien groupe, c’était vachement dur et pas joyeux.
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Dernière édition par Daniele Ricci le Dim 27 Sep - 20:05, édité 1 fois
Jacob Snyder
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Sujet: Re: Radio K.A.O.S. [PV Daniele][TERMINE] Dim 27 Sep - 14:21
Radio K.A.O.S
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Alors que je n'étais encore qu'à l'école de journalisme et que The Army passait en boucle sur ma platine dans ma chambre et que le sol était tapissé de magazines, je suivais déjà les aventures de Daniele Ricci. Je n'avais pas vraiment le choix vu que celui-ci était le manager du groupe de Sniper & co. Il prenait énormément de place et faisait pratiquement autant d'interview que les membres du groupe. Il n'avait que 3 ans de plus que moi et était déjà célèbre. J'en étais probablement un peu jaloux parce que moi aussi, je voulais qu'on écoute ce que j'avais à dire. C'était ça et la passion transmise par ma mère pour le journalisme qui m'avait poussé à entreprendre ces études.
Dès que j'entendais le jeune manager à la radio, déjà à l'époque et pour une raison qui me dépassait, son accent italien très prononcé avait le don de m'énerver. Ça, et sa manie de se mettre sans cesse en avant. Bordel, c'est de The Army que je voulais entendre parler, j'en avais rien à battre de Ricci The Best. Ce n'était qu'un manager issus d'une grosse fortune européenne, rien de plus. Il n'avait aucun talent particulier si ce n'était celui d'avoir de l'argent depuis sans naissance, sans avoir rien dû faire pour.
The Army, eux, avait du talent, de l'idée et ils avaient raison. Il disaient que la guerre n'était pas la solution, ils mettaient l'accent sur les pertes, sur les traumatismes... Or, j'étais un traumatisme à moi tout seul. Ils savaient de quoi ils parlaient et pour cause, leurs pères avaient vécu la même guerre que celle de laquelle j'étais issu. D'ailleurs, deux des membres du groupe étaient orphelins de père.
Cette guerre était théoriquement finie, et The Army était un hommage aux combattants, aux morts, mais aussi un avertissement. Attention à ne pas recommencer. Et c'était la seule chose avec laquelle je n'étais pas vraiment d'accord. La guerre ne s'était jamais terminée. Elle couvait toujours, elle avait juste changé de forme et était présente au quotidien. Suffisait d'ouvrir les yeux. Les menaces étaient partout, tout le temps.
Au moment où j'étais en train de penser à tout ça, combien de gosses, quelque part, étaient en train de se faire tabasser par tout un groupe d'autres gosses, simplement parce qu'il n'avait pas besoin d'eux, simplement parce qu'il se suffisait à lui-même... Et que ça faisait peur aux autres ?
À l'époque où j'étais encore moi-même aux études, un professeur d'anglais qui nous laissait pas mal de liberté d'expression dans nos rédactions était venu me trouver, un jour, après le cours. Et les paroles qu'il avait prononcées étaient toujours restée gravées dans mon esprit : « Ne t'arrêtes jamais d'écrire. Jamais. Non seulement, tu écris bien. Mais si tu t'arrêtes, tu risques d'exploser. Et pour te parler franchement, ce jour-là, tu deviendras dangereux. » Et j'avais juste hoché la tête, prenant conscience du combien il avait raison. J'utilisais l'écriture comme exutoire. Je tuais, faisais du mal, me vengeais par écrit... Et ça me permettait de me soulager.
Je continuais ce processus, en parlant. Et une fois Ricci installé, j'avais parlé de The Army et de combien j'aimais ce qu'ils faisaient. Avec cette simple phrase, je mettais l'accent sur le groupe et non sur l'efficacité du manager. Parce que de toute façon, en plus, The Army avait disparu de la circulation, non ?
Bon, ok, c'était des otites chroniques qui avaient eu raison du groupe, la faute à pas de chance, quoi... Mais n'empêche... Daniele tira une drôle de tronche, ce qui me fit sourire alors que je crachais lentement la fumée de ma cigarette. Mes muscles étaient cependant toujours tendus et je ne pouvais rien y faire. Un jour, mes dents que je serrais pratiquement tous le temps allaient finir par se fissurer tant je mettais des kilos de pression dessus.
Mais le manager italien, qui, remarquai-je, avait presque perdu l'accent qui le caractérisait si bien 10 ans plus tôt, rattrapa bien le coup, passant brièvement sur The Army sans plus de commentaire, pour enchaîner sur Roadtramp... Moi qui avait prévu de parler surtout de The Lightening, il semblait que ce soit mal barré et c'était pas fait pour me plaire. Mon studio, mes règles ? Un concept que je pouvais oublier, du moins, temporairement. Tout ça allait être, semblait-il, un combat pour le contrôle de cette foutue émission en direct. Et je comptais bien gagner.
Derrière la vitre, Charly était déjà en train de répondre aux appels qui commençaient à arriver de la part des auditeurs. Je le voyais décrocher le téléphone et prendre des notes. Quant à Jimmy, une fois Ricci installé correctement au niveau du son, il s'était retiré dans un coin, histoire de ne plus percuter personne, probablement ou alors, essayant de s'éloigner le plus possible de ce que je dégageais.
Moi, je ne quittais pas l'Italien de mes yeux bleus.
-Roadtramp à en effet du talent, tellement de talent qu'ils pourraient à mon avis s'en sortir même avec Lenny Knowles comme manager ! Ils ont rendu le metal accessible à un plus grand public et c'est probablement leur plus grande force.
Ma pique qui pouvait sembler viser le manager de The Lightening était pourtant destinée à Ricci. Roadtramp n'avait pas besoin du soi-disant meilleur manager de L.A.
-Nous n'avons pas eu la chance de voir Zoey Dandeth sur scène ce soir. L.A. People annonce une bisbrouille entre le chanteur et la guitariste qui aurait voulu une place dans le groupe. On peut avoir la vraie version ?
J'étais nerveux, en colère et du coup, tout le monde en prenait pour son grade : Lenny Knowles, Daniele Ricci, L.A. People. Seuls les groupes étaient épargnés. Non. Ils étaient mis à un niveau supérieur à tout le reste.
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Sujet: Re: Radio K.A.O.S. [PV Daniele][TERMINE] Dim 27 Sep - 20:06
Radio K.A.O.S.
ft. Jacob Snyder
Mon moment de faiblesse avait faire sourire Snyder. Pendant quelques centièmes de secondes j’avais bien cru que mon cœur allait lâcher pour une raison qui m’échappait. Peut-être fallait-il que je recommence à boire de l’alcool, depuis que j’en buvais plus, plus rien n’allait physiquement parlant. Pourtant je n’avais que 39 ans – et je ne compte pas compter les 13 ans de consommation excessive de cocaïne et les 25 ans de consommation d’alcool, bien sûr – et je pétais la forme habituellement. Finalement, j’échappai au même malaise que tout à l’heure et pu répondre à la sous-entendue question – à la provocation ? – de Jake. Ma réponse se résumait comme suis : The Army, c’est fini, Roadtramp c’est maintenant. Je ne voulais me concentrer que sur le moment présent. Le passé, c’est le passé, si on commençait à avoir des ressentiments et des regrets on n’arrivait à rien. C’est une des putain de choses que mon père m’avait appris.
Je m’en étais plutôt bien sorti ce qui me faisait afficher un sourire sans fin. Mon but aujourd’hui était d’être la star de l’émission de Snyder, de m’accaparer toute l’attention et de faire enrager le journaliste. Un très beau programme auquel je voulais me tenir. Je ne regardais plus que Jake, personne d’autre. Une bataille psychologique était entamée et j’avais déjà le sentiment que le journaliste était sur les nerfs. Je sentais la tension qu’il dégageait d’ici. Moi pas, j’étais calme et confiant parce que j’étais toujours calme et confiant. C’était ma marque de fabrique. J’allais peut-être le regretter un jour d’être si confiant… Ou pas. Pour l’instant c’était pas le cas.
Jake fini par accepter la puissance de Roadtramp mais la suite n’était pas là pour me plaire. Ses insinuations très peu subtiles faisaient dire que Roadtramp n’avait pas forcément besoin de moi pour décupler tout leur talent et que même un gars comme Knowles pourrait faire l’affaire. Je ne savais pas ce que j’avais fait à Jake mais en tout cas, il ne me portait pas dans son cœur, c’était certain. Tout comme je ne le portais pas dans le mien. Ce qui rendait cette interview très intéressante. Seul truc où on était vraisemblablement d’accord ? On trouvait tous les deux Lenny Knowles incompétent. A croire que c’était vrai vu que tous mes ennemis et tous mes amis qui pensaient de même. Comment MTI pouvait-il encore permettre à son groupe phare de continuer avec un type comme Knowles ? C’était un véritable mystère. Je suis sûr que si je le voulais, je pourrais facilement arracher The Lightening de Knowles et MTI, ce qui me permettrait d’être encore plus réputé que je ne l’étais déjà. Mais non… J’avais déjà Roadtramp et, prochainement, j’aurais Tiny Suicide, c’était assez pour le moment. J’affichais un sourire jaune aux insinuations du journaliste. Ouais, cause toujours Jake… Cause toujours.
Tout ça pour enchainer sur Zoey Dandeth. Putain, L.A.People trainait pas pour voir le mal partout. L.A.People c’était un peu comme Jake, en fait, toujours à croire que la terre tourne dans un sens et pas dans l’autre. Et ça me faisait plus rire que pleurer sur le coup.
-Vous savez, Roadtramp n’a pas besoin de moi pour faire ce qu’ils font. C’est vrai. Ils se débrouillent bien eux même pour ça. Mais je suis sûr qu’Eddy a besoin de moi pour lui trouver des bières ou lui rappeler les heures de concert. Je suis pas sûr que Knowles soit capable de ça.
C’était dure, ok. Mais c’était drôle aussi et le public attendait d’entendre des trucs drôles. Et si j’ai le public, j’ai le monde c’est bien connu.
-Pour ce qui est des rumeurs concernant Zoey et Eddy, je tiens à rassurer les fans des deux musiciens. Zoey a reçu l’opportunité de rejoindre un groupe de Seattle et elle a accepté. C’est pour cela qu’elle a quitté la tournée et non pour un dispute avec Cort. Pour moi, elle a beaucoup de talent et elle peut réussir là-bas. Voilà, vous l’avez votre vraie version. En même temps, pour avoir de vraies versions, faut pas vraiment lire L.A.People. Mais c’est une de vos sources alors je respecte, dis-je un petit sourire sarcastique aux lèvres.
Les journalistes détestaient tous une chose : qu’on remette en cause leur esprit critique et leur sens du professionnalisme. Même si je savais très bien, de la manière dont il avait tourné la chose, qu’il n’était pas fan de ce magazine people, certaines personnes ne vont pas forcément comprendre les choses comme Jake essayait de faire passer la chose mais comme moi j’essayais de la faire passer. Uniquement parce que j’étais Daniele Ricci et que lui était Jake Snyder et que j’avais bien plus de fans que lui.
Le grand problème du direct était qu'on ne pouvait pas dire ce qu'on voulait quand on voulait et couper après ce qu'on ne comptait pas garder au montage. Si on avait été dans une émission enregistrée, tout aurait été différent et je crois que j'aurais bien été capable d'aller jusqu'à couper purement et simplement Daniele Ricci au montage.
Nous ne nous étions jamais rencontrés avant, alors comment expliquer cette tension qui semblait si naturelle entre nous. Il semblait que c'était un simple sentiment partagé. Il ne supportait pas ce qu'il savait de moi et vice-versa. Tout simplement. Certaines personnes ne sont pas faites pour s'entendre et c'était notre cas.
Le manager de Roadtramp n'avait rien à faire dans ce studio. Et j'étais pourtant obligé par un tas de choses qui me dépassaient de l'accepter et de faire avec. C'était loin d'être un exercice facile pour moi et je ressentais l'intrusion de Daniele comme une agression sans trop savoir pourquoi. C'était juste comme ça, j'étais comme ça et j'en avais l'habitude. Je ne me laissais pas facilement approcher, je n'accordais vraiment pas facilement ma confiance. Sauf à quelques personnes qui, me semblait-il, partageaient les mêmes craintes que moi.
Et le manager de chez BSC avait brisé toutes ces barrières sans aucun scrupules.
Il était passé brièvement sur The Army et je fumais comme un dragon, laissant la fumée de ma clope s'enfuir par mes narines. Avec mes yeux bleus fixés sur lui avec un regard dans lequel j'avais du mal à dissimuler ce que je pensais de la présence de l'Italien ici, ça me donnait vraiment l'air de fumer de partout comme si ma tête était prête à exploser. Ce qui, tout bien réfléchi, n'était pas tout à fait faux.
Daniele avait choisi l'humour pour répondre à ma seconde attaque, celle où je l'avais rabaissé au niveau du manager de The Lightening. Et je choisis de rire à sa « blague » où il s'amusait à feinter une modestie qui ne transparaissait aucunement dans son ton de voix. Tout comme mes yeux ne laissaient aucun doute sur ce que j'en pensais, malgré mon rire pas trop mal joué.
-Ricci The Best n'est donc que le majordome de Roadtramp. C'est un scoop, ça...
Les auditeurs penseraient que je ne faisais que jouer le jeu de Ricci, mais c'était dans nos regards que tout se jouait, alors que la fumée dissimulait le mien par moment et que celui de Ricci, lui, restait amusé.
Mon regard disait que je pensais exactement l'inverse de ce que je disais. Je connaissais le pouvoir que les managers avaient sur des musiciens aussi jeunes que Roadtramp. Je n'étais pas né d'hier et ça faisait un moment que je rôdais autour du monde du rock de Los Angeles.
Mais il fallait bien avouer que le dommage collatéral, dans ce qui se passait maintenant, était ce pauvre Lenny Knowles qui n'avait rien demandé à personne et dont le groupe avait, malgré tout, donné un superbe concert ce soir. Mais ni l'Italien, ni moi, ne semblions nous en soucier.
Je lançai ensuite une nouvelle question, une nouvelle attaque qui, cette fois, éclaboussa L.A. People. De toute façon, ni Knowles, ni L.A. People ne faisaient partie de ce qui m'intéressait réellement. Je fonçais sans trop regarder à ce que j'écrasais sur mon chemin.
Et la réponse de Daniele Ricci fut longue... Si bien que je lui montrai bien mon ennui en appuyant ma tête dans une main et en écrasant ma clope de l'autre dans le cendrier à ma disposition. Ce mec avait un ego démesuré. Quoi de mieux que de montrer que ses paroles ne me fascinaient aucunement. N'empêche que je fus quand même attentif à ce qu'il racontait, en réalité. Parce que tant le sort de Roadtramp que de Zoey Dandeth, par contre, m'intéressaient.
Il n'y avait pas d'eau dans le gaz dans le groupe, uniquement des opportunités. Et c'était bien pour ce jeune groupe.
-Opportunité due au talent de la jeune femme et non à votre aide, apparemment. Vous vous en seriez vanté d'entrée, sinon, fidèle à vous même, non ?
J'y allais fort et je n'arrêtais pas. Mais Charly derrière sa vitre me fit signe avec ses mains qu'il était temps pour un temps-mort, sans que je sache si c'était simplement parce que les appels affluaient ou parce qu'il avait peur qu'on finisse par se battre réellement.
Je m'adressai donc de nouveau à mes auditeurs, en profitant pour faire signe de la main au manager de la boucler avant même qu'il n'ait pu répondre à ma question. Il aurait qu'à attendre un peu et ça me faisait bien plaisir, ça.
-Avant de commencer à prendre vos appels, c'est le moment de passer un peu de musique !
Je pressai un bouton sur la commande devant moi, envoyant le jingle de l'émission et nous retirant de l'antenne, laissant place à la musique. Puis, la musique commença, j'avais pris ma propre playlist avec moi et Charly savait qu'il devait adapter l'ordre des tracks à ce qui se disait dans le studio, tant que faire se pouvais. Et vu qu'on venait de parler de The Army...
Alors que la musique était également diffusée dans le studio afin que Jimmy et moi... Et Daniele l'envahisseur... On en profite, j'enlevai mon casque audio que j'avais sur les oreilles, soulagé. Je n'en pouvais déjà plus de faire semblant. J'étais impulsif, je ne savais pas jouer longtemps. J'étais trop vite en colère pour pouvoir réellement me contrôler. Mais surtout, fallait juste que ça sorte.
Je me retournai et croisai le regard d'une jeune femme qui me regarda d'un air désolé. Sûrement la nounou de Ricci. Ou sa petite amie, ou encore sa secrétaire, ce qui devait revenir fort au même, d'après ce que j'en savais... Je la fusillai du regard, lui en voulant de ne pas avoir réussi à contenir le manager avant de me retourner vers Daniele Ricci et de désigner la porte par laquelle il avait pénétré dans MON territoire.
-Rouge, ça veut dire « sur antenne », je vous signale!
Je ne criais pas vraiment, je sifflait plutôt entre mes dents, les mâchoires serrée au point que j'aie presque mal.
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Sujet: Re: Radio K.A.O.S. [PV Daniele][TERMINE] Mar 29 Sep - 19:46
Radio K.A.O.S.
ft. Jacob Snyder
J’aimais être ici parce que j’avais l’irrésistible envie de faire passer un sale moment à Jake. Ce que Daniele Ricci voulait, Daniele Ricci prenait. Je ne me rappelle pas d’une fois où ça a été autrement. Si je voulais un groupe, je le prenais. Si je voulais une fille, je la draguais – et elle mordait à l’hameçon. Si je voulais ennuyer Jake, je le faisais et sans vergogne qui plus est. J’avais toujours fonctionné comme ça.
Mais il fallait dire que Jake – même s’il n’était pas content que je sois là – prenait un malin plaisir à m’envoyer des piques qui, à défaut d’être subtiles, étaient quand même blessantes. Comme s’il essayait de me faire regretter d’être là. Il voulait que je m’en morde les doigts et plutôt deux fois qu’une. Mais c’était bien moi qui allait gagner, parce que Daniele Ricci ne perdait jamais.
Alors aussitôt que Snyder attaquait, je contre-attaquais. S’il me dévalorisait, je le dévalorisais. Et ça au détriment de ce pauvre Lenny Knowles, entre autre. Jake était persuadé que Roadtramp pouvait très bien se débrouillé sans personne – parce que, pour moi, être Lenny se résumait à n’être personne. Faux et je m’expliquais par des raisons stupides et que, si, ils avaient besoin de moi. La réflexion de Jake qui suivit ne m’arracha qu’un sourire amusé de plus. Il n’imaginait pas à quel point un majordome, c’était important. Non, il ne pouvait pas l’imaginer, il n’en avait sûrement pas. Erik était tout pour moi et le métier de majordome n’était pas quelque chose de dévalorisant de mon point de vue. Hé ouais, j’ai un cœur et des valeurs saines parfois. De toute façon, vu son regard, je savais que Jake n’était pas sincère et qu’il savait très bien en quoi consistait mon influence sur Roadtramp. D’ailleurs, je ne m’en cachais pas vraiment.
La fumée envahissait l’endroit et je pouvais en profiter sans fumer moi-même. C’était un avantage et Jake ne savait pas à quel point il me rendait service. Une autre question arriva mais cette fois, pas d’attaque sur moi. Ah ben tiens, ça me faisait une petite pause. Je mis donc les choses au clair concernant Zoey et Eddy. Je prenais mon temps, content de pouvoir causer à l’antenne et cet enfoiré de Jake me montrait bien à quel point ma tirade l’ennuyait. Mon regard, après que j’eus fini de parler exprimait un « va te faire foutre » à peine caché. Une seule conclusion : ce type était jaloux de mon éloquence voilà tout. Je le comprends, je serais en face de moi-même moi aussi je serais jaloux.
Evidemment, il rappliqua avec ses piques comme si c’était un putain de réflexe. D’après lui si Zoey avait réussi c’était uniquement grâce à son talent à elle et en rien grâce à moi. Naïf le Jake, très naïf. Bien sûr, j’avais une réponse toute faite à ça et elle était simple : ouais, Zoey ne devait son talent qu’à elle-même mais elle n’aurait jamais été repérée par un groupe de Seattle si je ne l’avais pas crédité sur le single et emmener en tournée pour faire la guest. Confiant, je souriais et j’allais répondre à Snyder qui m’en empêcha d’un signe de main, préférant envoyer un interlude musical. Putain, il venait de me retirer une opportunité de causer et de me mettre en avant et ça je n’appréciais pas vraiment. Je souris jaune avant de complètement déchanter en entendant les premiers accords de guitare de la chanson que je reconnu comme étant une de The Army.
Putain, il aurait pu passer Roadtramp. Un truc d’actualité, quoi. Mais non, il avait envoyé The Army. La voix de Sniper – ce prénom qui me revenait à l’esprit comme un putain de revenant - et le son des instruments de son armée me foutait la nausée. En fait, je crois que je détestais cette chanson sans réellement savoir pourquoi – enfin si un peu… Mon cœur s’emballait et je portais encore une fois ma main sur ma poitrine. Putain, après cette émission, faudra que je me repose avant de réellement crever. J’essayais de garder contenance et de ne pas montrer cette putain de faiblesse et pour ça, je restais le regard braqué sur Snyder. Mais je bougeais beaucoup moins, j’avais peur de faire une putain de crise cardiaque. Je respirais profondément alors que ce connard de Jake regardait ma secrétaire. Le regard qu’il lui lança me déplaisait. C’était pas la faute de Maria si il passait un sale quart d’heure. Je fronçais les sourcils. Il se retourna vers moi et me démontra toute sa mauvaise humeur. Le voir comme ça me faisait marrer et j’esquissai un sourire pour le lui montrer.
-Ouais, je sais. Si ça n’avait pas été rouge, ça n’aurait eu aucun intérêt, dis-je en élargissant mon sourire. Si vous n’aviez pas été sur antenne, j’aurais dû prendre rendez-vous et ma secrétaire, qui se trouve là – je montrais du doigt Maria – aurait eu du travail en plus.
La musique de The Army continuait de tourner et mon cœur battait toujours aussi vite et aussi irrégulièrement. Je fis une grimace, encore une fois avant de me reprendre, de souffler un peu et d’afficher à nouveau un sourire sûr de moi.
-Et puis, je ne vois pas pourquoi tu t’emballes. J’ai fait ça pour le bien de ton émission, Snyder. Tu me remercieras quand tu verras les scores d’audiences demain et que tu auras enfin atteint le même que faisait Vintage Joe a chacune de ses émissions.
Dans les dents. Je ne savais pas si j’avais lancé cet obus pour mon bon plaisir ou simplement pour pallier le moment de faiblesse physique qui était en train de me ronger de l’intérieur.
You're never gonna die, you're gonna make it if you try, they gonna love you - Pink Floyd
Dernière édition par Daniele Ricci le Jeu 1 Oct - 21:29, édité 1 fois
Jacob Snyder
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Sujet: Re: Radio K.A.O.S. [PV Daniele][TERMINE] Mer 30 Sep - 11:23
Radio K.A.O.S
ft. Daniele Ricci
Je ne quittais pas Ricci des yeux. Je savais qu'on pouvais facilement lire en moi parce que je ne contrôlais pas les expression de mon visage ou les intonations de ma voix. Et j'avais tendance à vouloir faire pareil avec les autres. Seulement, la plupart étaient moins émotifs que moi. Ou plutôt, les émotions qu'ils ressentaient n'étaient pas aussi exagérées et disproportionnelles que les miennes. Et c'était donc bien plus difficile de décrypter, parfois.
Cependant, Daniele Ricci ne semblait quand même pas hyper en forme. Et je n'arrivais pas à savoir si c'était parce que je visais juste de temps en temps ou si c'était simplement la fatigue de la tournée qui le rendait malade. Le manager n'avais plus vingt ans, après tout. On ne pouvait pas dire qu'il était vieux non plus vu qu'il n'avait pas encore quarante ans, mais une vie parmi la jet set avec les excès qui allaient avec pouvait quand même provoquer un vieillissement précoce.
Il s'en sortait vachement pour se démerder avec les question ou les réflexions que je faisais, mais quand j'envoyai la musique et qu'il porta sa main à sa poitrine, je me demandai quand même s'il allait pas me claquer entre les doigts. Et c'était peut-être la première fois depuis l'apparition de Daniele Ricci dans le studio que mon expression fut neutre. Parce que la seconde que ça dura, alors que The Army envahissait la pièce, je ne sus pas si j'étais content que Ricci claque ou si je devais m'apprêter à réagir...
Cette chanson de The Army était l'une de mes préférées, celle que je chantais (pour ne pas dire « hurlais ») dans ma voiture pour me détendre. Évidemment, j'avais donné un sens bien à moi à cette chanson en sachant pertinemment que ce n'était pas tout à fait le bon. Pas grave, ça me détendait... Et la moindre chose capable de me détendre était rare et précieuse. J'étais né angoissé, j'étais persuadé que j'étais né en colère également, et ça n'avait jamais changé...
J'avais enlevé mon casque audio, mettant un peu le bordel dans mes cheveux courts. Je passai donc par réflexe ma main en arrière sur mon crâne pour les remettre en place tout en disant à Daniele ce que je pensais de son incursion. Il ne me sortit même pas l'excuse de ne pas l'avoir fait exprès, au contraire, tout ça était voulu et il en était fier.
C'était pas fait pour me calmer.
Je frappai du poing sur la table, faisant sans le vouloir sursauter Jimmy.
-C'est pas parce qu'on s'appelle Daniele Ricci que tout est permis, pas avec moi ! Un minimum de respect serait pas de refus.
Ne serait-ce que pour que Jimmy ait pu s'adapter correctement à cette éventualité et préparer le matériel nécessaire. Et puis l'interview, les questions que j'avais posée à Daniele, n'aurait peut-être pas été des attaques si tout ça avait été prévu.
Et le manager d'en rajouter une couche en disant que sa présence allait me permettre d'atteindre l'audience que faisait l'émission du vivant de Vintage Joe. Je sentais les battements de mon cœur jusque dans mes tempes et frottai mes yeux. Si le spot qu'il y avait juste au dessus de la tête du manager pouvait tomber dessus maintenant, ce serait vraiment une putain de délivrance.
Parce qu'il avait raison, en plus. Bien sûr, c'était bien normal que je ne fasse pas aussi bien que la légende qu'était Vintage Joe... Qu'il faudrait un peu de temps. Mais c'était quand même vachement prétentieux de penser qu'à lui tout seul, il allait faire autant augmenter l'audience. Un peu, ouais, je pouvais l'admettre, mais jamais à ce point-là. C'était un manager, pas une rockstar.
-Pour le bien de mon émission ? J'y croirais si c'était Eddy Cort ou Clepto qui était assis à votre place...
Je me penchai un peu plus vers lui tout en sortant une nouvelle clope de mon paquet.
-Vous êtes un putain de manager, pas une rockstar. Un des managers les plus riche de L.A., ok, mais l'héritage ne compte pas.
Je savais, parce que tout le monde le savait. Que le père de Daniele Ricci était un riche homme d'affaire italien spécialisé dans l'import-export... Et j'avais pratiquement aucun doute sur la période qui fut la plus rentable pour Antonio Ricci.
J'allumai ma clope...
-Un héritage couvert de sang, en plus...
Je crachai la fumée et plongeai mes yeux bleus dans les yeux bruns de Daniele. Je voulais qu'il sache, et je pensais bien que c'était clair, que je n'allais pas faire comme tous les autres et le caresser dans le sens du poil tout en léchant ses baskets.
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Sujet: Re: Radio K.A.O.S. [PV Daniele][TERMINE] Jeu 1 Oct - 21:31
Radio K.A.O.S.
ft. Jacob Snyder
Les attaques à répétition de Snyder ainsi que la musique de The Army qui passait maintenant autant sur antenne que dans le bocal où on était me rendait malade. Je ne savais pas si je payais les excès que j’avais faits dans le passé ou si c’était simplement le servrage qui était en train de me tuer. Une chose était sûre, quelque chose n’allait pas…
Mais c’était pas vraiment le moment de faillir. J’étais entré ici sans vergogne pour emmerder royalement Snyder et j’allais me tenir à continuer mon entreprise quitte à me sacrifier s’il le faut. C’était une histoire d’égo et elle commençait à prendre une ampleur que je n’avais pas pu prévoir. J’étais entré ici avec beaucoup de confiance, comme si j’avais déjà gagné la partie, mais les attaques si peu subtile de Snyder étaient autant inattendues que destructrice. Ça m’apprendra à attaquer avant de connaitre mon adversaire…
Hors antenne, tout était permis et Snyder pus enfin me dire à quel point il n’avait pas aimé ma petite intrusion. Ah mais c’était le but, mon petit Jake ! Il frappa violement sur la table quand je lui avouais avec beaucoup de fierté que tout ça était bien fait exprès. Je ne sursautai pas, mais mon cœur changea de rythme pour m’arracher encore une grimace. Je souriais presque sadiquement quand il me sortit la carte du respect. A moi d’enchainer en disant qu’il devrait me remercier plutôt que de se plaindre comme un gamin à qui on vient de voler un jouet – ce qui c’était un peu passé en fait, j’avais volé la vedette à Jake et il était fâché. Puis je jouais la carte des audiences. Feu Vintage Joe avait bien plus de succès que n’en avais Snyder et, si cet enfoiré avait un peu d’ambition, nul doute qu’il veille devenir aussi célèbre que son prédécesseur.
J’avais bien visé parce que Jake semblait encore plus agacé maintenant. Son verbal, son nom verbal, tout transpirait sa colère et sa frustration et c’était beau à voir surtout quand je savais que la source de tout ça, c’était moi. Du tac au tac, Jake se révolta me disant que je n’étais pas une rockstar. Que des gens comme Cort ou Clepto, eux, serait bon pour son émission.
-Peut-être… Sauf qu’il leur faut l’accord de leur manager pour qu’ils viennent ici, dis-je en croisant les bras et en affichant un sourire sadique.
J’exposais fièrement mon pouvoir à Jake afin qu’il comprenne à quel point j’étais le mettre ici et sur toute la tournée d’ailleurs. Il enchaina, autant dans les mots que dans les clopes. L’endroit était devenu un véritable fumoir si bien que je ne pouvais presque plus voir Maria qui était toujours scotchée à la vitre. Jake disait que je n’étais pas une rockstar et je levai les yeux au ciel. En effet, j’étais manager, c’était mieux dans un sens. Si j’avais voulu devenir une rockstar, j’en serais devenue une. Puis vint l’héritage… Mais avant qu’il n’aille plus loin je lâchais un petit :
-LE plus riche de L.A., le corrigeais-je.
Pas suffisent pour l’arrêter dans son élan et étaler devant moi les origines douteuses de ce qu’il appelait mon héritage. Ouais, je devais une partie de ma fortune à mon père mais pas entièrement. Je m’étais construit tout seul, ici, à L.A. et je n’avais pas eu l’aide de mon père pour ça. Je regardais Jake et il me regardait – si on pouvait lancer des éclairs avec nos yeux, on serait tous les deux morts. Je ne souriais plus parce que Jake avait lancé une nouvelle attaque et parce que, décidément, cette chanson de The Army ne finissait pas.
-Couvert de sang ? Mon père n’a pas fait fortune pendant la guerre si c’est ça que tu insinue. Il était déjà riche à millier quand ça a commencé. Je suis né en 42 dans une immense villa, dis-je en appuyant sur les deux derniers mots.
Bon ok, mon père avait fait fortune en pleine période fasciste. Il avait aussi profité de la guerre pour s’expandre en Allemagne notamment. Mais il ne vendait pas des putains d’armes, merde – même si, en tant qu’entreprise import-export, ça lui arrivait de les faire transiter… Mais pas que pour les alliés de l’Italie… Des enfoirés de fascistes, j’en avais vu fouler le sol de l’endroit où j’étais né alors que je n’avais que deux ans, tout comme j’avais vu des hommes d’affaires anglais et américain. Le business rassemble tout le monde même en temps de guerre et mon père avait l’habitude de jouer double jeu. Son compte en banque peut d’ailleurs lui dire merci d’avoir pris autant de risques.
-Mon père a réussi à construire un empire et il ne le doit qu’à lui, pas à la politique ou aux circonstances dont il se fichait d’ailleurs. Tout comme je dois ma renommée qu’à moi, dis-je en fusillant du regard Jake.
Ça il ne pouvait pas me l’enlever. Si le nom Daniele Ricci était connu partout c’était bien grâce à moi et uniquement grâce à moi.
-Et ce n’est pas en étant jaloux qu’on arrive à se faire un nom, Jake.
Je ne savais pas d’où Jake venait, ni comment il avait été élevé. Une chose était sûr, il ne venait pas des classes sociales les plus hautes. Il était bien trop révolté pour ça. La révolte vient d’en bas, c’est bien connu.
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Sujet: Re: Radio K.A.O.S. [PV Daniele][TERMINE] Ven 2 Oct - 18:01
Radio K.A.O.S
ft. Daniele Ricci
Hors antenne, je pouvais dire ce que je pensais à ce petit enfoiré d'envahisseur. Ouais, j'étais furax et s'il ne le savait pas encore, il allait le sentir passer, même si pour l'instant, c'étaient mes deux compères qui étaient bien plus mal à l'aise que le manager de Roadtramp. Je n'avais qu'un seul avantage, dans la situation dans laquelle on se trouvait maintenant : je connaissais Daniele Ricci tout simplement parce qu'il étalait sa vie dans les médias. Alors que Daniele, lui, ne savait rien de moi. Pour la simple et bonne raison que je n'étais qu'un support pour mettre en avant d'autres personnes comme les rockstars, entre autres.
Je lui envoyai que les musiciens du groupe dont il était responsables auraient été bien plus intéressants que lui. C'était simplement une attaque envers son ego et c'était tout ce que je cherchais. Même si dans ce que je disais, il y avait une part de vérité. Les fans de Roadtramp ne voulaient pas entendre Daniele Ricci, mais la voix étonnamment juvénile d'Eddy Cort, par exemple. Ça aurait été génial de pouvoir poser leurs questions directement au chanteur ou à ses musiciens.
Et j'avais continué à attaqué son ego puis j'en étais venu là où ça faisait mal. Mais je ne savais pas exactement à qui ça faisait le plus mal. A moi, ou à Ricci ? J'eus très vite la réponse. C'était à moi que ça faisait mal que des gens comme le père Ricci s'en soit bien sortit alors que personnellement, j'avais bien failli être exterminé avant même de savoir respirer. Daniele, lui, expliqua que son père n'avait pas fait fortune pendant la guerre, qu'il était déjà riche avant. Et que son fils était né dans un luxe déjà hors norme. Ouais... Difficile d'avoir un autre putain de caractère pour Daniele, alors...
Il ajoutait qu'il ne devait sa renommée à L.A. qu'à lui-même. Et ce n'était pas faut. J'en savais assez sur la carrière de Ricci, en tant que fan de The Army notamment, pour avoir vu qu'il était parti de presque rien et que c'était presque admirable. Ouais, seulement presque... Parce qu'admirer un gars comme Ricci qui avait toujours tout eu était inconcevable pour moi.
Et moi, je l'écoutais, parce que je n'avais plus de munitions. J'avais tout mitraillé dès le début, sans compter, sans en garder quelques unes pour plus tard au cas où Ricci bougerait encore. Hors, il était plus que bien vivant et en plus, contrairement à moi qui fumait comme une locomotive, il ne s'énervait pas. Je me contenais et ça me prenait tellement d'énergie que j'avais du mal à réfléchir pour répliquer.
Daniele avait croisé les bras, mais avec un air déterminé et donc pas avec un non verbal signifiant qu'il essayait de se protéger. Ce que moi je faisais avec mon putain d'écran de fumée.
J'allais dire quelque chose. J'allais dire « DEHORS ! », je crois... Je ne savais même pas ce qui allait réellement sortir de ma bouche. Et c'est Charly qui me sauva la mise en frappant violemment sur la vitre qui nous séparait de lui. La chanson de The Army était terminée et on allait reprendre l'antenne. Mais comme j'avais enlevé mon casque audio, je n'avais pas pu l'entendre me prévenir. Fusillant Daniele du regard, je remis ce foutu casque et m'approchai du micro. Ça m'éviterait de devoir répliquer quelque chose au manager qui, il fallait bien le dire, m'avait mis dos à mon propre mur.
-C'était The Army avec « Goodbye ». Ce qu'on est pas près de dire à Daniele Ricci qui est avec nous en studio en visite surprise.
Fallait de nouveau que je stabilise les émotions qu'on pouvais lire dans ma voix, dont principalement du cynisme.
Charly me fit signe qu'il allait envoyer le première appel de la soirée. Et j'espérais que ces appels allaient me permettre de faire le plein de munitions parce que j'étais un peu à court...
-On va prendre le premier appel de la soirée. C'est Henri qui nous appelle de cette bonne vieille ville de L.A. ! Salut Henri, on t'écoute!
Et s'il te plaît, détruit-moi cet enfoiré de manager...
-Salut Jake ! C'est cool d'avoir passé le concert ! Merci à l'équipe...
J'étais déjà bien content qu'on mette l'équipe de L.A.Rocks en avant et pas Daniele... Je souris au manager. Si ce mec pouvait dire ce qu'il avait à dire en faisant comme si « The Best » n'était même pas là, ce serait cool...
-On est là pour ça, Henri, merci à toi d'écouter.
Le mec se mit à rire à l'autre bout du fil. Il avait plutôt l'air sympa jusque là. Un mot de travers et ça pouvait changer, mais jusque-là, ça allait. Pourvu que ça dure... Il continua.
-Ouais, heu... Alors je voulais juste dire que c'était probablement un des meilleurs concerts de The Lightening. J'avais pris des places pour Vegas, mais finalement, c'est à Oklahoma City que j'aurais dû aller ! Même sans les voir, on ressent bien qu'ils ont retrouvé le truc qu'ils avaient lors de la première tournée l'an dernier.
Toujours pas d'attention portée à Daniele Ricci et je souriais au manager en crachant la fumée de ma clope.
-En effet, la symbiose entre Lighter et Izbel était clairement palpable et c'est bien la preuve que quoi qu'on puisse raconter sur eux, ils savent en faire abstraction.
On arrivait tout doucement au bout du coup de fil.
-Ah et les petits nouveaux de Roadtramp sont vraiment une superbe découverte ! Merci Monsieur Ricci pour ça !
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Sujet: Re: Radio K.A.O.S. [PV Daniele][TERMINE] Lun 5 Oct - 16:25
Radio K.A.O.S.
ft. Jacob Snyder
Putain qu’est-ce que ça faisait du bien d’avoir réponse à tout sans devoir mentir. C’est ce que je faisais : je répondais méthodiquement à chacune des attaques frontales que m’envoyais cet acharné de Jake sans même devoir utiliser l’un ou l’autre stratagème. J’expliquais juste les choses telles qu’elles étaient. Mon père était riche, c’était comme ça, il le devait à lui-même et il ne s’en cachait pas. Tout comme j’expose au monde que j’avais réussi à prospérer de mon côté au States. Mon père avait l’Europe, j’avais l’Amérique et il fallait dire que j’en retirais une grande satisfaction que j’envoyais à la tronche de Snyder.
Aurais-je laissé Jake sans voix ? En tout cas, il ne releva rien de ce que je lui avais dit. Que pouvait-il bien dire de toute façon ? J’étais trop fort. Mon cœur avait repris son rythme normal et la chanson de The Army était terminée. Putain, c’était pas trop tôt. Ce vieux tube était vraiment trop démodé. Comment est-ce qu’ on pouvait encore passer ça à l’antenne ? On est dans les années 80 quoi, merde. Enfin, soit, je me sentais mieux et ça se voyais dans mon attitude. J’arrivais à mieux réfléchir et à me dire que, même si cet enfoiré de Snyder me détestais et me le faisais bien comprendre, ça ne servais à rien de l’attaquer – que ce soit subtilement ou non – parce que ses propres attaques lui revenaient en plein figure sans que je sois à 100% de mes capacités. Et c’était assez drôle, d’ailleurs.
Toc, toc, Snyder, c’est l’heure de passer à la suite. C’était ce que lui signifiait son technicien de l’autre côté de la vitre. Mon sourire ce faisait plus grand. J’avais déstabilisé Jake au point qu’il ne perdait le fil de son émission. Il remit son casque en me fusillant du regard. Je le soutenais son putain de regard alors qu’il présenta la chanson qui venait de passer. Wow, que de cynisme ! Si les auditeurs n’avaient pas remarqué que je n’étais pas le bienvenu ici, c’était qu’ils étaient sourds.
-Ça c’est certain. Tant que je m’amuse je reste, rajoutais-je d’un ton enjoué à la suite de Jake.
L’avantage de cette émission était que les fans pouvaient directement parlé à l’antenne pour donner leurs impressions sur les concerts et pour poser leurs questions. J’adorais ça parce que, en général, ils y allaient chaque fois avec leurs compliments. Et qu’est-ce que Daniele Ricci aimait le plus ? Les compliments. Je me redressais un peu sur ma chaise et croisait les bras sur la table devant moi alors que le premier auditeur allait bientôt passer à l’antenne. Un type qui s’appelait Henri. Vas-y, Henri, dit à quel point je suis le meilleur ainsi j’aurais tout gagné. Un compliment et la rage de Jake, que rêver de plus ?
Henri commença par remercier l’équipe. C’est clair que L.A.Rocks faisait du bon boulot en matière de retransmission. Grâce à qui ? Non, pas à moi cette fois mais bien aux techniciens qu’ils engageaient et qui étaient très bons – bien meilleurs que leurs animateurs. Évidemment, Jake me souris me faisant bien comprendre qu’il était content que le premier compliment. Rira bien qui rira le dernier, Snyder !
Henri donna ses impressions sur le concert de ce soir. Il avait senti la différence entre le concert de The Lightening de Vegas et celui d’aujourd’hui. Le groupe de Lenny montait en puissance – et pouvait très bien s’écrouler au prochain concert… Il y avait pas plus instable que The Lightening. Jake approuva Henri y allant de son petit commentaire. Ouais, The Lightening c’est cool. Brave The Lightening d’avoir fait un bon concert. Blablabla… Et enfin Henri en arriva au sujet principal : Roadtramp et MOI. Le meilleur pour la fin comme on dit. Le sourire que j’envoyai à Jake était autant satisfait que provocateur.
-De rien, Henri ! Roadtramp est une des meilleures découvertes de ma carrière, je dois te l’avouez. Je me suis étonné moi-même. Content de pouvoir partager tout ça avec des passionnés de musique. Vous verrez, au prochain concert, ils seront encore meilleur.
Voilà, et tout ça avec toute la modestie qui m’était possible d’avoir. C’est-à-dire aucune. Mon regard, toujours braqué sur Jake, demandait à avoir la question suivante. Allez-y mes petits auditeurs, continuez avec des appels similaires ainsi je pourrais m’amuser à répondre et à voir Jake se morfondre sur ce monde ô combien injuste.
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Sujet: Re: Radio K.A.O.S. [PV Daniele][TERMINE] Jeu 8 Oct - 18:42
Radio K.A.O.S
ft. Daniele Ricci
Il fallait que je me calme, que je réfléchisse un peu plus. Ou, encore mieux bien que vraiment impossible pour moi, que je me détende et que je laisse pisser. Que je fasse comme si Daniele Ricci n'était autre chose que le manager qu'il était, que j'oublie son entrée, son invasion et que je fasse abstraction de son ego qui emplissait la pièce sans laisser de place pour le mien.
Qu'avais-je contre Daniele Ricci avant de le rencontrer il y avait à peine un quart d'heure ? Rien. Il avait même été le manager d'un de mes groupes favoris, d'un groupe qui m'avait vraiment inspiré, qui m'avait permis de passer des soirées et des nuits entières, seul dans ma chambre à fumer en imaginant une guerre vengeresse contre ceux qui avaient fait tant de mal durant la seconde guerre mondiale, contre ceux qui avaient décimé ma famille, ne me laissant que ma mère forcée de fuir son pays. Mes tantes, mes grands-parents, mon père biologique dont ma mère parlait si peu. Tout le monde y était passé... Et pour quelle raison ? Parce qu'il fallait, à l'époque, un bouc émissaire, rien de plus.
Mais Daniele avait-il quelque chose à voir là-dedans ? Il n'était qu'un enfant quand tout ça s'était passé. Mais c'était viscéral. Il m'avait suffit d'une seconde pour le catégoriser, pour le classer dans la liste « ennemis » de mon cerveau qui n'en comptait jamais que deux. « Ami » ou « Ennemi », il n'y avait rien entre les deux. Mais deux choses avaient suffit à le classer dans cette catégorie : son entrée et le reste ténu d'accent italien quand il parlait qui me faisait presque dresser les poils sur la nuque sans que j'arrive à savoir pourquoi. Il y avait un tas de choses que je ressentais sans savoir pourquoi. Ma colère permanente et explosive était une de ces choses.
Caché derrière mon écran de fumée, j'avais remis mon casque quand Charly m'avait brusquement rappeler à l'ordre, ne me laissant pas le temps de répliquer quoi que ce soit au manager.
C'était avec cynisme que j'avais présenté la chanson de The Army. Charly avait extrêmement bien choisi dans ma playlist. Pourtant, on ne travaillait pas ensemble depuis longtemps, mais c'était un mec qui cernait vite les gens. Et apparemment, je n'étais pas le plus compliqué à comprendre, si ce n'était pour moi-même.
Daniele avait répondu à cette dernière attaque à pleine dissimulée par un trait d'ego exposé sans aucun complexe. Cela me donna l'impression de frapper contre un mur en béton armé. Je n'avais eu que quelques secondes de satisfaction, et c'était quand on avait parlé de The Army... Mais il s'en était bien vite sorti.
Et j'avais osé espérer être aidé par le premier auditeur que l'on avait fait passé à l'antenne. Raté. On ne pouvait pas faire confiance à grand monde dans ce foutu univers.
The Lightening avait fait un excellent concert, mais Roadtramp était loin d'être en reste et avait conquis pas mal de monde. C'était très bien pour eux et moi-même je n'étais pas indifférent à ce métal accessible qu'ils avaient créé. C'était une vértable passerelle qu'ils avait construit entre le rock et le metal qui permettait aux fans de l'un ou de l'autre d'agrandir leur univers musical.
Je fusillai le manager du regard. « Je me suis étonné moi-même. » Était-ce possible de s'aimer autant ? Roadtramp était un très bon groupe, mais c'était le manager qui en récoltait les fruits. C'était pour ça que j'aurais préféré avoir les membres du groupe eux-même en studio et pas l'Italien. Au moins, les compliments auraient été à ceux qui le méritaient vraiment.
Daniele était sûr de lui. Et j'étais peut-être un peu jaloux de cette confiance en soi qu'il dégageait. Ma mère m'avait surtout appris à me cacher, à ne pas me faire remarquer, à me méfier des autres, et cette méfiance s'était souvent changé en haine. Mais où en était mon niveau de confiance en moi ? Jusqu'à ce jour où j'avais explosé pour la première fois où ça m'avait fait un bien fou... Et où depuis, je ne me retenais même plus.
Le dénommé Henri approuva les paroles du manager de BSC par un « Cool ! » et adressa encore ses remerciements à notre équipe pour la diffusion du concert sur les ondes. Je ne lâchais pas Daniele des yeux.
-De rien, encore une fois. Et merci pour l'appel !
Et merci de m'avoir beaucoup aidé... Je savais que je pouvais pas en vouloir à ce gars. Mais je lui en voulais quand même. C'était plus fort que moi.
Next.
-Vous êtes sur L.A.Rocks et nous parlons de The Lightening, mais aussi de Roadtramp, ce soir, suite à la diffusion du concert d'Oklahoma City sur nos ondes ! N'hésitez pas à appeler et à nous donner vos impressions.
Fallait que je meuble le temps que Charly gère les appels et les prépare à la diffusion sur antenne. Et c'était peut-être la seule chose utile que je voyais dans la présence du manager de BSC.
Et j'en profitai pour poser une question qui me brûlait les lèvres. Évidemment, je ne pouvais pas la formuler exactement comme je voulais. Il fallait que ce soit passable à la radio.
J'écrasai ma clope dans le cendrier dont je sentais qu'il déborderait avant la fin de l'émission. Cela me permit de couper brièvement le contact visuel avec l'italien pour regarder ce que je faisais. Mon casque audio avait quelque chose de rassurant, comme si ça pouvait contenir ce qu'il y avait dans ma tête.
-Votre confiance en vous est légendaire, Monsieur Ricci. Vous venez encore de nous en donner la preuve avec cette réponse à notre auditeur. D'où ça vous vient, ça ?
Tant qu'à faire, autant en savoir un peu plus sur le manager. Il aimait tant parler de lui ! J'allais lui en donner l'opportunité. Et j'aurais plus qu'à attendre une nouvelle fenêtre de tir.
Vas-y Jacob. Essaye de rester calme. De réfléchir. On est plus dans la cour de récré... Ici, c'est pire.
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Sujet: Re: Radio K.A.O.S. [PV Daniele][TERMINE] Sam 10 Oct - 17:51
Radio K.A.O.S.
ft. Jacob Snyder
J’avais saisi le compliment d’Henri, je me l’étais approprié, je l’avais grossis et souligné deux fois. Il me fallait bien ça pour me remettre des attaques que ne cessait de m’envoyer cet enfoiré de Jake. Qu’Henri souligne ma bonne découverte était comme une grosse bouffée d’air dans une marée d’accusations non dissimulées et de son revenus d’entre les morts. Je riais intérieurement du regard pas satisfait du tout de Jake. Non mais tu croyais quoi, Snyder, que les gens allaient m’oublier alors que j’étais en direct à l’antenne ? Il ne fallait pas rêver quand même !
Henri m’approuva ce qui me faisait sourire de plus belle alors que je regardais Jake droit dans les yeux, essayant de déchiffrer ses émotions à travers le mur de fumée qui nous séparait. J’étais persuadé d’avoir largement l’avantage sur Jake dans cette petite guerre psychologique qui nous voyait nous affronter. J’étais meilleur que lui, c’est tout.
Jake remercia Henri et j’étais déjà impatient d’entendre le coup de fil suivant. J’avais déjà complètement oublié ma faiblesse de tout à l’heure. Je me sentais maintenant tout puissant face à Jake qui rappela aux auditeurs qu’ils pouvaient appeler. Oui, parlez de Roadtramp ! N’hésitez pas ! Je suis là pour répondre à toutes vos questions !
Le technicien derrière la vitre gérait les appels et entre deux de ceux-ci, je savais que Jake pourrait à nouveau aisément m’attaquer. Je serrais un peu les dents, prêt à recevoir une nouvelle salve. J’avais pour habitude de ne rien caché sur moi et là était ma force. J’étais une vraie plaie pour des gens comme Sørensen justement parce que je ne dissimulais rien de ma vie que ce soit la privée ou la publique. Je devais faire de même avec Snyder pour espérer le voir se prendre le même mur que les autres.
Je regardais chaque fait et geste de cet enfoiré de Jake. Il écrasa sa clope alors que je changeais de position posant mon coude sur la table et soutenant ma tête avec ma main. Je regardais toujours Jake et je souriais toujours. Alors Jake, à court de question ? Non, il en posa une qui n’avait rien de dérangeant. A croire que Snyder avait vraiment tout envoyé au début de l’émission. Il n’avait plus de munitions, il était complètement à sec. D’une part c’était assez drôle de l’avoir si facilement vaincu mais d’autre part, c’était assez décevant. Là, non seulement la question était simple mais en plus il me donnait l’opportunité de parler de moi. Je souris plus largement.
-Bonne question ! Ça doit être héréditaire parce que j’ai toujours eu autant confiance en moi, aussi loin que je me rappelle. Mon père était pareil. Il le faut pour percer comme manager. Si tu n’as pas confiance en toi, tu ne vas nulle part… Dans rien. Mais ça tu le sais surement, dis-je avec un petit sourire en coin.
J’avais toujours eu confiance en ce que je faisais et ça m’a directement ouvert pas mal de porte. Je croyais en mes compétences et j’avais toujours considérés en avoir plus que les autres. Quand j’étais plus jeune, Erik m’a dit que j’étais une sorte de surdoué.
-Parfois on né et on a déjà tout un tas d’avantage. J’ai eu la chance d’être comme je suis, c’est pas beau ça ?
Je montrais au public la facilité de la chose même si je savais ô combien ça n’avait pas toujours été facile. J’ai toujours fait comme si ça l’était comme ça la pilule passe mieux. Et quand ça va pas, il suffit d’effacer et de faire comme si de rien n’était.
-Il en faut aussi de la confiance pour poser des questions comme tu le fais, non ?, dis-je sur le ton de l’humour – même si je n’en pensais pas moins.
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Sujet: Re: Radio K.A.O.S. [PV Daniele][TERMINE] Jeu 15 Oct - 12:25
Radio K.A.O.S
ft. Daniele Ricci
Rester calme n'était pas chose évidente. Déjà en temps normal, j'étais trop nerveux, je l'avais toujours été. J'avais toujours eu tendance à exploser alors qu'il n'y avait pas vraiment de raison de le faire. Mais alors quand il y avait des raisons, comme Daniele, je vous laisse imaginer l'énergie que ça pouvait bouffer, surtout quand je me retrouvais dans l'impossibilité de me laisser aller, de me décharger de cette tension.
Mes clopes se consumaient une à une et ma mâchoire se serrait au point qu'on pouvait voir mes muscles tendus sous mes oreilles. Pas étonnant qu'elle morflait à mort et qu'elle avait tendance à craquer quand j'ouvrais un peu trop fort la bouche. Le stress post-traumatique héréditaire dont je souffrais et n'étais pas conscient provoquait un tas de symptômes chiants et fatigants. Et assez jeune déjà, j'avais pris conscience que je ne pourrais pas continuer très longtemps comme ça parce que j'étais en train de me bouffer moi-même. Soit j'allais crevé d'une crise cardiaque ou, tout simplement, de fatigue (un cancer du poumon n'aurait pas le temps de m'atteindre), soit je décidais de me calmer et gagnait quelques années de vie... Mais pour quoi faire, au final ?
A défaut d'avoir encore des munitions, j'avais cherché à en savoir plus sur le manager de Roadtramp. Il aimait parler de lui, qu'il parle ! Moi, j'étais déjà crevé. Daniele était sûr de lui et je voulais savoir où il avait gagné cette faculté. Pourquoi ? Peut-être parce que je voulais essayer d'évoluer, de devenir plus fort et de me détendre un peu.
Parce que, détendu, Daniele l'était. Il était presque affalé sur la table, le menton dans la main, mais sans pour autant ressembler à une pauvre larve. Son non verbal ne faisait que confirmer les paroles qui sortaient de sa bouche. Et c'était énervant.
D'après lui, sa confiance en lui était héréditaire. Et bien, ça n'allait pas m'aider, vu mon propre héritage. Je faisais partie d'un peuple discret, qui préférait se cacher, qui était complètement paranoïaque et dont la plus grande force était de se protéger de toute menace extérieur... Et on payait cher pour ça. Et en ça, j'étais dans un véritable combat intérieur. Je considérais que toute différence par rapport à la norme était une force et non une faiblesse. Que nous étions la norme et les autres étaient la menace. Pas l'inverse. La seule chose qui faisait que le monde tournait comme ça, c'était que les autres étaient en majorité.
J'avais grandi à L.A. mais avait été élevé par des juifs non pratiquants (si ce n'était le stricte minimum, comme les chrétiens qui fêtent Noël). Mais j'avais, en grandissant, choisi un autre peuple comme étant le mien : j'appartenais au camp de tout ceux qui subissaient des maltraitances parce qu'ils n'étaient pas comme les autres. Comme Charly et Jimmy.
Pendant que je pensais à tout ça, le manager continuait de se vanter. Quand il eu terminé, je haussai les épaules, ricanant avec lui, comme si je prenais sa question pour de l'humour comme il voulait le faire passer... Mais j'étais pas con, je savais lire entre les lignes et je savais qu'il le savais.
-L'hérédité, c'est pas vraiment un mérite... Tout repose sur la chance, pour vous alors. Certains doivent se battre beaucoup plus pour arriver à quelque chose.
Et ça, c'était de la pure mauvaise foi version Jake Snyder. Parce que j'étais un fan de The Army et je savais que Daniele, qui avait commencé avec ce groupe, avait dû se battre pour arriver à ce qu'il était aujourd'hui. Je me rappelais de sa photo dans Guitar&Pen à l'époque. Un tout jeune gars, un Européen, qui parlait à peine l'anglais...
Mais après tout, c'était lui qui avait voulu faire croire aux auditeurs que c'était facile. Je n'avais fait que l'aider un peu à le faire. Il avait essayé de me tirer dessus en soulignant un éventuel manque de confiance en moi (ce à quoi je ne croyais pas, ayant toujours été le leader de mon petit groupe, comme je l'étais avec Charly et Jimmy) et j'avais renvoyé la balle d'une pichenette.
Charly me fit signe, plus calmement que la dernière fois, que le deuxième appel était lancé, je fis comme si j'ignorais maintenant totalement Daniele.
-Je vous rappelle que nous sommes là pour parler des concerts de ce soir à Oklahoma City. The Lightening et Roadtramp se sont déchaînés sur scène comme vous avez pu l'entendre sur notre antenne ! Et c'est....
Je regardai Charly d'un air interrogateur. Il bégayait et n'arrivait pas à me sortir le nom. Fallait être patient... Mais Daniele, qui avait lui aussi un casque audio, pouvait entendre les bafouillages du technicien tout comme moi.
-D-d-d-da-david...
J'enchaînai en vitesse.
-C'est donc David de Los Angeles qui nous appelle. On t'écoute, David.
-Jake ! Mon pote !
Un sourire apparu sur mon visage. Je me sentais un peu moins seul maintenant que j'avais reconnu la voix de mon tout premier protégé. Il avait une voix très particulière parce qu'il parlait un peu du nez et avait un léger défaut de prononciation qui, pour une oreille entraînée, trahissait son bec de lièvre.
-Dave ! Chers auditeurs, nous avons avec nous un grand ami à moi. T'as écouté le concert, vieux ?
Je jetai un regard à Daniele, un regard qui signifiait : j'ai toujours mon armée, moi. Toi, tu as perdu la tienne il y a longtemps. Et maintenant, tu es tout seul.
-Sincèrement, un des meilleurs concerts de The Lightening que j'aie entendu depuis le début de leur carrière. A se demander ce qu'il s'est passé entre Vegas et ici.
David avait pas tort... The Lightening était une bombe à émotions et c'était probablement pour ça que j'adorais leur musique. Mais, quoi qu'on pense de Lighter et Izbel, c'était un groupe très logique. Il y avait toujours une cause à effet dans ce qu'ils faisait.
-En effet, c'est une excellente question. On sait que The Lightening sur scène est le reflet de The Lightening en coulisse. On en a eu un bel exemple lorsque Billy Lighter a écrit la chanson I Don't Like You et l'a joué en exclusivité live à Los Angeles lors d'un concert improvisé suite à un article d'Amon Sørensen.
Et David de continuer. Cela ressemblait très fort aux conversations qu'on avait sur la musique à l'époque où nous étions à l'école ensemble.
-Ouais et à mon avis, le concert de cette fois-là au Crazy Ginger avait été monté en vitesse spécialement en réaction à l'article en question. Et encore une fois, ça avait été un putain de bon concert !... Merde... j'ai dis putain à l'antenne !
Je rigolai pour la premier fois sincèrement depuis le début de l'émission.
-Arf, t'en fais pas, on est plus là dessus, j'ai été le premier à déraper... J'espère qu'on ne se souviendra pas seulement de moi pour ça quand je serai mort...
David rigola à l'autre bout du fil. Exit Daniele, je ne le regardais même plus. Je voulais qu'il se sente seul. Et je voulais voir comment il réagissait à ça. Et puis David devais sûrement avoir compris rien qu'en écoutant l'émission que Daniele n'était pas le sujet à aborder.
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Sujet: Re: Radio K.A.O.S. [PV Daniele][TERMINE] Ven 16 Oct - 20:31
Radio K.A.O.S.
ft. Jacob Snyder
Ma confiance en moi était légendaire et j’étais content de pouvoir dire à cet enfoiré de Jake que c’était héréditaire. Simplement parce que cela voulait dire qu’il n’y avait pas de formule magique et que le seul moyen était d’être né Ricci. Etait-il jaloux ? J’en étais presque convaincu et, si ce n’était pas le cas, je voulais le pousser à l’être.
On ricanait, lui et moi, à ma petite provocation envers le journaliste. Mais au-delà de nos rires, une véritable bataille se passait à travers nos gestes et nos regards. Quelque chose qui, heureusement pour Jake plus que pour moi, échappait aux auditeurs. J’avais l’impression de n’avoir rien n’a perde. Je me sentais trop puissant ! J’étais trop puissant pour redouter quoi que ce soit !
Jake contre-attaqua en mettant en avant que je n’avais rien mérité si tout était héréditaire. Un petit sourire en coin apparu sur mon visage. Le mérite, j’avais dû le gagner, comme tout le monde. Un gosse de riche doit faire ses preuves. Etre un « fils de » était plus un fardeau qu’autre chose. Certains à 40 ans sont encore déterminé par ce que sont leur parents et non parce ce qu’ils sont eux. C’était ma hantise et je n’ai finalement été considéré comme le fils d’Antonio Ricci que jusqu’à mes 23 ans. Il m’arrive même parfois d’imaginer les gens appelé Antonio « le père de Daniele Ricci ».
-Tu n’as pas lu mon autobiographie comme je vois, dis-je en affichant mon sourire le plus insolent.
Je n’avais aucune autobiographie mais cette phrase en disait long autant sur les preuves que j’avais faites que sur l’ignorance – volontaire ? – de Jake Snyder. En tout cas, cette petite guéguerre psychologique était autant distrayante que pathétique. Moi, ce qui m’intéressait c’était les appels et les compliments des fans. Ce que Snyder essayer de me prouver ou de prouver aux autres, c’était beaucoup moins drôle. D’ailleurs, Snyder en lui-même n’était pas drôle. Il puait la haine et l’angoisse à dix kilomètres et semblait tout le temps sur le qui-vive.
Voilà qu’il m’ignorait maintenant. Il regardait son technicien. Les appels n’allaient pas tarder à reprendre et je souris – pour moi-même vu que Snyder me regardait à peine. Jake rappela aux auditeurs pourquoi on était là. S’ils ont entendu les concerts, Snyder, ils savent pourquoi ils sont là, pas besoin de leur rappeler sans cesse.
Jake s’arrêta d’un coup de parler. Il attendait le nom de l’auditeur suivant. Mais sont techniciens avaient du mal à le sortir ce putain de nom. Allez… Plus vite… Il bégayait ou alors il avait un problème. Je regardais vers la vitre où le technicien en question se trouvait. D-d-d-d-da… Allez… Accouche. Putain, tu vas pas me dire qu’ils ont engagé un bègue pour faire ce job ? Ce type doit communiquer sans cesse des informations à Snyder. S’il était bègue, c’était pas pratique. Pauvre gars… Je le regardais avec une once de pitié dans le regard et en même temps, ça me faisait rigoler. Je ne rigolais pas vraiment de ce gars, je rigolais du fait que Snyder était entouré de bras cassés. C’était triste, drôle et bizarre. Tout ça en même temps.
Revenons à David. Un vieux pote à Jake. Putain, ça devait sûrement être un sacré boulet alors… Evidemment, ça faisait sourire cet enfoiré de Snyder. Je restais dans la même position sauf que mon sourire avait disparu et que je semblais plus affalé et fatigué qu’autre chose. Voilà qu’il parlait comme deux vieux potes qui venaient de se retrouver… Je soupirais un peu en les écoutants. Le regard que Jake m’envoya souleva en moi l’envie de, soit lui foutre un jetons, soit dire un « putain » d’exaspération, soit les deux… En tout cas, cette petite affaire puait presque la conspiration.
Il parlait de The Lightening, le David. Que The Lightening. S’en suivait une véritable conversation entre lui et Jake. The Lightening par ci, The Lightening par là. S’en était… Frustrant, exaspérant et presque insultant. Bon… Voilà… Je l’avais mauvaise ! Il m’ignorait et s’en était insupportable. Je détournais mon regard de Jake à mon tour pour regarder les techniciens, puis mes mains, puis le micro… Et ils continuaient avec The Lightening en passant par Vegas, le Crazy Ginger et Amon Sørensen. Dans un élan de camaraderie à en vomir, ils revinrent sur les « putain » qu’on pouvait pas dire à l’antenne. Ah ah… Trop drôle… T’en fais pas Jake, on ne se souviendra pas de toi pour tes putains de « putain » que tu as dit à l’antenne… Pour la simple et bonne raison qu’on ne se souviendra pas de toi.
Je faisais la moue et fini par tourner la tête vers là où était planté Maria. Elle se rongeait les ongles, l’air à la fois inquiète et vraiment fâchée. Je croisais son regard avec ma petite moue de gamin. Elle levait les yeux au ciel. Puis un fait me revint à l’esprit. Et comme je m’ennuyais et que j’avais que ça à foutre.
-Le technicien et bègue, dis-je à voix basse mais en articulant très bien pour essayer que Maria ma comprenne.
J’avais complètement oublié la présence de Jake, des deux techniciens et du type avec qui le journaliste causait à l’antenne. Ils avaient tout fait pour que ça arrive alors bon… Maria fronçait les sourcils en signe d’incompréhension. Elle n’avait strictement rien compris à ce que je venais de dire.
J’enlevais mon casque et mis ma main sur le micro pour être certain que les auditeurs ne m’entendent pas.
-Le technicien est bègue !, dis-je bien plus fort pour que Maria comprenne et en montrant la cage en verre où se trouvait le pauvre bègue.
Vengeance mal placée ? Non, non pur innocence. J’étais à moitié retourner sur ma chaise pour bien voir Maria. Un peu comme un gamin en classe qui veut parler à son voisin de derrière. Bah là, c’était pareil. Maria levait les yeux au ciel. Elle n’avait toujours rien compris… Pas étonnant, la pièce était certainement insonorisée.
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Dernière édition par Daniele Ricci le Lun 19 Oct - 14:27, édité 1 fois
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Sujet: Re: Radio K.A.O.S. [PV Daniele][TERMINE] Dim 18 Oct - 19:34
Radio K.A.O.S
ft. Daniele Ricci
Daniele Ricci était tellement concentré sur lui-même qu'il ne semblait même pas remarquer que je faisais exprès de jouer les ignorants. Pourtant, je lui avais dit d'entrée être un grand fan de The Army et je n'avais jamais vu, que ce soit à l'époque ou depuis lors, un groupe aussi attaché à leur manager dont, dans plusieurs interviews entre 1965 et 1971, Sniper, le chanteur et guitariste du groupe, parlait comme d'un ami.
Entre temps, la célébrité était bien montée à la tête de l'Italien et il avait d'ailleurs été le seul à se sortir de la mauvaise passe dans laquelle s'était embourbé The Army.
Son ego me semblait donc la corde à tirer afin de le pousser dans un état d'énervement semblable au mien. Parce qu'au fond, c'était un peu ça. Je voulais qu'il ressente ce que j'étais en train de ressentir. Je voulais qu'il se sente inférieur à moi parce que depuis son entrée en scène, il avait vachement pris le dessus. Je voulais ça et reprendre le contrôle de mon émission.
L'appel de mon ami, ou plutôt, de mon protégé, David, sonnai comme une main tendue alors que je me tenais au bord du précipice, prêt à lâcher. J'avais d'abord fait exprès d'ignorer le manager puis, petit à petit, nous nous étions mis à parler comme les vieux potes qu'on était et qui passaient leur temps à se serrer les coudes. Nous contre le monde.
Aucune mention à Ricci, ni même à Roadtramp, qui pourtant, le méritait. Et je ne pensais pas qu'il faudrait si peu de temps au manager pour réagir, pour rappeler sa présence. J'avais même arrêté de le regarder et du coup, je n'avais pas pu anticiper sa réaction.
Ce n'est que quand il enleva son casque audio qu'il attira mon attention. Il avait placé sa main à plat sur le micro devant lui et s’adressa à sa secrétaire qui se trouvait toujours derrière la vitre avec une mine à la fois blême, désolée et furax. Et mon sang me sembla se mettre à bouillonner dans mes veines. Je serrai les dents et Jimmy, qui avait clairement entendu ce que Daniele venait de dire, essaya de se frayer un chemin vers moi, mais se prenait les pieds dans les câbles, sans pour autant s'empêtrer au point de se planter.
Si ça n'avait tenu qu'à moi, Daniele serait au sol en train de prendre des coups, mais il fallait que je me contrôle. Ce n'était pas facile et j'étais en train de me gagner un bon pour quelques nuits d'insomnies alors que, paradoxalement, j'allais être crevé après cette foutue émission.
Je n'avais pas enlevé mon casque audio et c'est à David que je m'adressai en premier.
-Merci pour ton appel, David, nous allons continuer l'émission.
Mon ton de voix était tendu, plus qu'il ne l'avait été depuis le début de l'émission. David salua toute l'équipe et Charly mis fin à l'appel d'un index tremblant, derrière sa vitre. Jimmy, lui, arriva à se poster derrière moi, face lui aussi à Daniele Ricci qu'il ne pouvait pas voir.
-Nous avons donc Daniele Ricci avec nous, mais faisons donc un tour de table. Vous remerciez l'équipe, chers auditeurs, et on vous en est très reconnaissants. Mais savez-vous vraiment qui se trouve derrière le micro, derrière les platines et derrière tout l'aspect technique de cette émission radio ?
Je fixai Daniele avec un regard que j'aurais aimé être capable de le tuer. Voyons comment tu survis à ça, Ricci... Assume ce que tu dis, maintenant. Tu n'as pas voulu que les auditeurs t'entendent, tu as obstrué le micro pour protéger ton image... Moi, je ne me cache pas.
-L'équipe qui travaille pour vous ce soir est composée de Charly qui prend vos appels et de Jimmy qui s'occupe de l'aspect technique et plus précisément du son.
Il était temps d'envoyer, maintenant. Je me rapprochai du micro, mais je ne quittais pas Ricci des yeux.
-Et oui, Monsieur Ricci, Charly est bègue et je parie que vous n'avez même pas remarqué que Jimmy ici présent...
Je désignai l'aveugle derrière moi, dissimulé derrière ses lunettes de soleil qui eu un sourire en coin, voyant très bien où je voulais en venir et qui fit signe au manager... C'était un peu leur vengeance à eux aussi. Ils en entendaient assez chaque jour. Et aujourd'hui, le vent tournait, publiquement.
-...est complètement aveugle. Ça vous pose un problème aussi ?
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Sujet: Re: Radio K.A.O.S. [PV Daniele][TERMINE] Lun 19 Oct - 14:28
Radio K.A.O.S.
ft. Jacob Snyder
Le technicien est bègue. Ma main était toujours sur le micro et je fixais toujours Maria qui ne semblait pas du tout comprendre ce que j’étais en train de raconter. L’ennui et cette détestable sensation d’être ignoré m’avait poussé à me conduire comme un véritable enfoiré. Un technicien bègue, c’était tellement inédit que je ne pouvais pas garder ça pour moi. En agissant comme le pire des connards j’avais l’intention d’attirer à nouveau toute l’attention sur moi. Comme un gosse qui casse un vase pour attirer l’attention de ses parents. Et, en même temps, je faisais mine d’ignorer la petite conversation entre ce David et Snyder.
Ce n’est que quand il remercia David pour son appel que je me retournai vers le journaliste avec un air las à la limite de la désinvolture. Genre : « Ah ça y est c’est fini ? ». Jake avait les dents serrées et son ton de voix était tellement tendu qu’on aurait dit qu’il allait exploser. C’est assez marrant, au fond. Lui qui avait fait exprès de m’ignorer il y a quelque seconde, ne pouvait maintenant plus passé à côté de la remarque que je venais de faire sur son technicien – en toute innocence, bien sûr. J’enlevai ma main du micro et remis mon casque. Bon, maintenant, on pouvait parler de chose intéressante ? Genre, moi, quoi. Parce que je crois qu’on avait fait le tour de The Lightening, là.
L’un des deux techniciens se posta derrière Jake comme un garde du corps. Qu’est-ce qu’il lui prend ? On a pas vraiment besoin de lui pour l’instant… Bon, passons, l’important c’était que, maintenant, tout le monde me regardait. Autant Jake que son larbin derrière lui que le technicien bègue qui semblait maintenant vraiment mal à l’aise. On appelle ça un strike dans mon jargon. En une phrase j’avais réussi à capter tout l’attention.
Quand mon nom traversa les lèvres de cet enfoiré de Jake – à qui j’espérais faire passer une très mauvaise soirée – je ne pouvais rabrouer mon sourire le plus fier. Un sourire qui disparut tout aussi vite quand Snyder commença à parler de l’équipe technique. Oh non, encore un sujet inintérressant… C’était vraiment l’émission la plus nulle que j’avais jamais entendue. Un véritable désastre. Tout le monde s’en foutait des techniciens, Jake, soit pas si égocentrique.
Je soupirais un grand coup et croisait les bras m’enfonçant un peu plus dans mon siège. Le regard assassin de Jake ne me faisait pas vraiment peur et je le soutenais avec tout autant de désinvolture que tout à l’heure. Snyder présenta ses deux techniciens. Mais putain, où il voulait en venir ? Simple, il en venait au bègue… Ah ben merde… Et à l’aveugle aussi – quand je vous disais qu’il était entouré de bras cassés… Je me mordis les lèvres inférieures sans vraiment le faire exprès. Ce n’était pas tant qu’il dise à la radio que son équipe technique était composée d’un aveugle et d’un bègue qui me dérangeait mais la manière dont il l’avait fait. Tout ça me rendait automatiquement coupable d’avoir jugé ses deux larbins hors antenne.
L’aveugle souriait et Jake était assez content de son petit speech. Il essayait, par tous les moyens, d’égratignée mon image. Mon sourire jaune que j’affichais maintenant sera leur seul prix pour cette attaque bien placée. Parce que j’étais Ricci et que j’avais plus d’un as dans ma manche.
-Absolument pas. Je venais justement d’insinuer à ma secrétaire à quel point c’était impressionnant de voir des gens comme eux s’adapter à un endroit de travail comme celui-ci. Je n’y avais d’ailleurs vu que du feu. Pourtant, je suis doué pour remarquer des trucs. C’est cool de la part de L.A.Rocks d’avoir eu l’audace de les engager, dis-je avec tout le naturel qui m’était donné.
Un gros mensonge agrémenté d’un petit compliment pour moi et pour la radio – et non pour ce connard de Jake - suffirait pour me racheter. J’avais géré bien pire que ça dans ma carrière. Mon mensonge passait pour une vérité véritable et j’en étais assez fier.
-BSC devrait prend exemple, d’ailleurs, dis-je en rajoutant une petite couche.
J’étais un si bon menteur que BSC risquait de me prendre au mot. Tant qu’ils me les refilaient pas, ils pouvaient les engager s’ils voulaient. Mes paroles passaient peut-être pour la vérité mais mon regard disait tout le contraire et c’était fait exprès parce que je voulais que Jake voit qu’elle maitre du mensonge j’étais. Quitte à me faire démolir par après. C’était une question de fierté.
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Jacob Snyder
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Sujet: Re: Radio K.A.O.S. [PV Daniele][TERMINE] Sam 24 Oct - 12:50
Radio K.A.O.S
ft. Daniele Ricci
Moi qui était si bien arrivé à ignorer le manager de Roadtramp, voilà que je ne voyais plus que lui. Je ne pouvais pas accepter ce qu'il venait de faire, soit manquer totalement de respect à mon technicien. Je me battais contre ce genre de comportement depuis tout petit, ce qui avait fini par me valoir une véritable réputation de bagarreur.
Mais je ne faisais pas ça, je ne l'avais jamais fait, dans l'espoir de changer la mentalité des gens. Non. C'était une cause perdue depuis longtemps. Pour eux, il n'y avait plus aucun espoir.
Je me battais uniquement pour nous défendre et pour les repousser. Valait mieux être seul que mal accompagné, comme on dit.
Je mis donc en avant à l'antenne le comportement du manager italien. Mais c'était sans compter sur ses capacités à s'adapter, à retourner sa veste avec une facilité déconcertante et tout ça pour que le public l'aime, peu importait, finalement, pour lui, ce qu'il pensait réellement.
Et je serrai à nouveau la mâchoire tellement c'était frustrant. Qu'est-ce que je pouvais faire contre ça ? Qu'est-ce que je pouvais faire contre un menteur ? Parce que son regard qui était posé sur moi disait tout le contraire de ce qu'il annonçait aux auditeurs, mais ça, j'étais le seul à le voir, avec Charly et la secrétaire du manager.
Il encensait la radio elle-même, du coup, se protégeant de tout ce que je pourrais oser faire contre lui maintenant et qui me vaudrait d'être viré sur le champ ! Ce qui était encore pire parce que c'était moi et moi seul qui avait insisté pour que les patrons de L.A.Rocks acceptent que Charly et Jimmy viennent avec moi en tournée.
Une fois que Daniele en eu terminé, je fis signe à Charly d'envoyer la musique. Je ne voyais vraiment pas quoi dire pour enchaîner. Et encore une fois, le choix de mon technicien fut judicieux. Tant qu'à faire, autant laisser Billy Lighter dire les choses à ma place.
Les riffs d'Izbel envahirent la pièce et je pus enlever mon casque et me lever. Sentant mon mouvement, Jimmy posa sa main sur mon épaule et je me frottai les yeux, essayant de ne pas exploser. Et pendant quelques secondes qui s'étalèrent pour faire des minutes, je fus incapable de dire quoi que ce soit tellement j'étais concentré pour ne pas me mettre à frapper le manager.
Mais c'était beaucoup trop pour moi.
Quand la secrétaire de Daniele, voyant que le voyant extérieur était passé du rouge au vert, entra, j'en profitai pour me défaire du contact de Jimmy et m'approcher de Daniele pour le prendre par le col et le soulever pour le faire sortir. Qu'il essaye seulement de me frapper pendant la manœuvre et il allait en prendre pour son grade. Le tenir comme ça était très facile pour moi, Daniele n'étant pas très grand.
Je connaissait par cœur les chansons de The Lightening et a force de faire de la radio, je savais exactement combien de temps il me restait avant qu'on ne reprenne l'antenne.
Comme un foutu gosse qui avait faire une grosse connerie, je le tins par le col jusque dehors, le faisant presque bousculer sa secrétaire sur le visage de laquelle on pouvait lire qu'elle se disait qu'elle arrivait trop tard. Je claquais la porte du studio derrière nous, nous séparant du reste du staff et de la jeune secrétaire.
Je plaquai Daniele contre le mur, juste en dessous du voyant vert.
-Maintenant écoute-moi bien, petit con!
Je resserrai légèrement mon étreinte, mais j'étais tellement furax que j'avais tendance à ne pas sentir ma force.
-Tu serais même le président des États-Unis que j'agirais de la même façon. Alors tu vas te tenir maintenant. Tu n'es pas prévu, tu n'as rien à voir dans l'émission. Alors reste à ta place, parle quand on te sonne, pigé ?
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Sujet: Re: Radio K.A.O.S. [PV Daniele][TERMINE] Sam 24 Oct - 20:36
Radio K.A.O.S.
ft. Jacob Snyder
Le mensonge était facile et je me décevais moi-même d’avoir dû aller jusque-là. D’habitude, une demi-vérité suffisait mais là, j’avais été contraint et forcé de mentir comme un arracheur de dent. Le mensonge, c’était le truc d’Antonio, moi j’étais plus malin que ça. Seulement, l’impulsivité et l’imprévisibilité de Jake m’avait poussé à utiliser cette infâme technique.
Je regardais Snyder sans le quitter une seule seconde du regarde. Il dégageait une telle frustration qu’elle envahissait toute la pièce. Ça me faisait plaisir de le voir comme ça. Je continuais, rajoutant couche sur couche, envoyant des fleurs à la radio afin d’assurer mes arrières. Mon sourire s’étendait sur mon visage illuminé par une victoire facile face à un Jake complètement hors de lui. Il était dans une impasse où je l’avais poussé avec tellement de facilité que je m’en étonnais moi-même. Ricci, t’es le meilleur. Entre toi et Jake, il n’y a pas photo.
Mon attitude était plus désinvolte que jamais. Tellement qu’elle frôlait l’insolence. Jake ne savait pas quoi dire et se sauva grâce à l’interlude musical. Vu qu’il venait de parler – un peu trop à mon goût d’ailleurs – de The Lightening, c’est donc le groupe de Lighter et compagnie que le technicien bègue envoya. Oh, tiens, la chanson qui tacle complètement les mauvais journalistes. J’ai justement un bon exemple de mauvais journalisme, ici même. Très bon choix, Snyder, ça résume bien ma pensée.
Je savourais encore le silence de Jake. Depuis mon énorme mensonge, il n’avait rien dit. Comme si je venais de lui couper la langue. Je le regardais enlever son casque et j’eus un sourire en coin quand son technicien aveugle vint lui poser une main sur l’épaule. S’en était presque mignon. Ces trois-là se serraient les coudes mais il ne pouvait rien contre la tempête que j’étais.
La seule chose qui me fit détourner mon regard du résultat de mon œuvre fut ma secrétaire qui entra sans vergogne dans le studio. Oh, oh… J’allais en prendre sur mon grade. Je pris un regard innocent, prêt à me défendre au cas où elle m’engueulerait… Mais ni, elle ni moi n’eut le temps de dire ou de faire quoi que ce soit. Jake s’était levé en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire – et l’écrire, dans ce cas-ci. Je me retournais vers lui l’interrogeant du regard avant qu’il ne me prenne par le col. Mais, putain, qu’est-ce qu’il lui prenait ? J’essayais de me débattre mais impossible de me libéré. Il avait bien trop de force et était bien trop grand pour que je fasse le poids. Je ne touchais plus le sol.
-Mais putain !!!
Il me fit sortir hors du studio, risquant au passage de bousculer Maria. Je vis rapidement son visage complètement dépassé par les évènements. Je ne savais absolument pas comment faire pour me libérer de son étreinte et, finalement, mon dos finit par entrer en collision avec le mur. La porte du studio était fermée mais les autres pouvaient toujours voir la scène à travers les murs en verre.
Mon regard était braqué sur celui – complètement fou – de Snyder. Mon cœur s’emballait et je grimaçais de douleur. Il me demanda de l’écouter. Putain, comme si je pouvais faire autrement !! Il resserra son étreinte et j’avais du mal à respirer. Je ne me rappelle pas avoir été dans pareille position une seule fois dans ma vie et j’avais aucune idée de comment m’en sortir.
Il parlait… M’ordonnait de me tenir à carreaux. De ne répondre que quand on m’aurait sonné. Il n’avait pas du tout aimé ce qui venait de se passé. Putain… J’avais dépassé la borne… J’avais mal jugé les capacités de mon adversaire et je m’en mordais les doigts. Ma respiration devenait tellement difficile que je ne me débattais plus. Je fermais de temps en temps violemment les yeux à cause de la douleur que me provoquait son étreinte. Ses derniers mots résonnaient dans ma tête. Putain, mais si… Je l’étais… J’étais Daniele Ricci et je l’avais prouvé des tonnes de fois que j’étais le meilleur. Mais rien ne sortais… Je n’étais pas en état de lui envoyer une énième phrase assassine. J’étais littéralement au pied du mur… Il venait de me battre sur le seul plan où je n’étais pas le plus doué : le face à face physique.
-Lâche-moi… Je sais plus respirer…,dis-je d’une voix à peine audible.
Pas question de lui dire que j’allais arrêter. Pas question de lui avouer qu’il avait raison et que je m’excusais. Ça c’était totalement exclus.
On pouvait entendre Maria lui crier d’arrêter juste derrière nous. Les deux techniciens étaient là aussi, je les voyais juste derrière l’épaule de Jake. Ils avaient dû sortir du studio. Ma vision se troublait un peu alors que mon cœur me faisait grimacer à chaque seconde qui passait.
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Sujet: Re: Radio K.A.O.S. [PV Daniele][TERMINE] Mar 27 Oct - 13:24
Radio K.A.O.S
ft. Daniele Ricci
Là, maintenant, j'avais le dessus. Maintenant, j'avais le contrôle. Maintenant, chacun était à sa place. Daniele, dos au mur, moi, le dominant d'une tête et serrant. Combien de fois j'en étais arrivé à ça en 36 ans ? Quelques fois, et je me rappelais de chacune d'elle et de l'impression de puissance qui allait avec.
A se demander pourquoi j'essayais encore de me battre avec les mots comme arrivait si bien à le faire un autre gars avec qui j'avais fait mes études. Il n'était pas dans ma bande, mais nous respectait, nous approchait parfois pour échanger quelques mots et était intervenu une fois où j'avais failli aller trop loin. Et ça s'arrêtait là. Il se contentait de graviter autour de nous... Mais ce que j'admirais surtout chez ce mec, c'était qu'il lui suffisait d'ouvrir la bouche pour se faire comprendre, pour remettre les gens à leur place et pour imposer le respect, envers lui et envers les autres...
Je me savais totalement incapable de ça. J'étais trop nerveux alors que lui était très calme, j'étais trop en colère alors que lui semblait heureux et bien dans sa peau. Et pourtant, je continuais d'essayer. Mais ce n'était pas moi.
Et ça aussi, c'était dans ma liste de mes nombreuses frustrations. Je me rendais même parfois compte que je créais des différences, une hiérarchie dans les gens, juste pour savoir où était ma place.
Daniele annonça dans un fin filet de souffle qu'il ne savait plus respirer, une partie de moi avait envie de le lâcher. C'était bon, il avait compris. Mais une autre partie me poussait à respecter la promesse que j'avais faite à l'humanité il y avait des années de ça, le jour où je m'étais révélé pour la première fois, le jour où j'étais sorti de la discrétion protectrice que m'avait enseigné ma mère pour sauver David (pour me sauver moi).
J'étais encore en train d'hésiter entre serrer et déserrer quand je vis Charly apparaître à côté de moi, dans ma vision périphérique. L'effet tunnel était un truc que je connaissais bien et j'étais en plein dedans, concentré sur Daniele. Il me fallu donc quelques secondes avant de me rendre compte de la présence du technicien. De l'autre côté, d'un pas plus hésitant, ce fut Jimmy qui se plaça et on faisait tout trois face à Daniele.
Je n'étais pas tout seul, je n'étais pas le seul. Daniele, oui.
J'étais donc un peu rassuré et Charly profita de cette brèche psychologique pour poser sa main sur ma nuque, doucement, sans serrer, mais pour attirer mon attention. Comme pour établir le contact. Pendant un moment, je crus que c'était ce type très calme de l'école qui venait de débarquer.
-Lâche... Jacob... Lâche-le... C'est bon.
On prononçait rarement mon nom au complet. Mon père et ma mère m'avaient donné le surnom « Jake » dès notre arrivée aux U.S.A. Pourquoi ? C'était très simple : encore une fois, pour me protéger. Maman savait comment on nous reconnaissait, comment on nous classifiait. Tout commençait toujours par l'identification.
Je ne révélais mon vrai prénom qu'à ceux à qui je faisais confiance. Qu'à ceux qui étaient comme moi, susceptibles d'être pris pour cibles.
Ce n'est qu'à ce moment-là que je ressentis le long de mes avant-bras les battements de cœur inquiétants du manager. Il battait trop fort, trop vite. Je le lâchai brusquement, non sans une expression de dégoût sur le visage. Je haïssais ce genre de type, ce genre de persécuteur. Et ça faisait longtemps que je me disais que la meilleure défense contre eux serait l'attaque. Quelque chose de préventif.
La secrétaire du manager que les deux techniciens avaient maintenus en sécurité derrière eux se précipita sur son patron. Je la regardai faire.
Il n'était peut-être pas si seul que ça, au final. Elle était bien sûr employée et payée par lui, mais elle ne pouvais pas feindre cette inquiétude sur son visage. Et cela m'étonna au point de me faire lever un sourcil.
Alors que sur le visage de mes techniciens, je ne pouvais lire qu'une peur mêlée de malaise.
Je pouvais entendre d'ici que la chanson à l'intérieur du studio s'achevait, la voix de Lighter crachant toujours autant de haine. Je me tournai vers Daniele.
-Reviens quand tu seras décidé à respecter les quelques règles.
Je posai ma main sur la poignée de la porte du studio et mon regard passa de mes techniciens à Daniele.
Arranges-toi avec eux.
Je laissais à mes techniciens ce qui leur revenait. Si excuse il devait y avoir, même si j'aurais vraiment bien aimé que le manager les fasse à l'antenne, c'était d'abord aux deux hommes qu'il les devait.
Parce que moi, je me croyais, fort, au dessus de ça. Je pouvais encaisser.
Ouais... C'est ça...
J'entrai à nouveau dans le studio, seul, remis mon casque dont le contact m'était si agréable et m'approchai du micro. Grâce à mes commande personnelles disposées sur la table, je pouvais me passer de Charly pendant quelques minutes, envoyer le jingle et faire passé le prochain appel que le technicien avait mis en attente.
-C'était The Lightening avec I Don't Like You. Vous êtes toujours sur L.A.Rocks en compagnie de Jake Snyder.
Aucune mention de Ricci. Et pour cause. Je ne savais pas s'il allait revenir. Mon ton était beaucoup plus calme. Pas parce que j'étais calme, mais simplement parce que j'étais épuisé. Mes réactions exagérées m'épuisaient toujours.
Je me frottai les yeux.
-L'appel suivant nous vient d'Oklahoma City.
Mais je ne savais pas le nom de l'appelant parce que Charly n'était pas encore revenu pour me le dire. Alors j'envoyai juste l'appel. Et là, j'entendis du brouhaha, comme si le mec était au milieu d'un bar.
-Salut ! Désolé, un problème technique ne me permet pas de savoir qui appelle...
Je fronçais les sourcils je devais me concentré parce que le bruit de fond n'aidait vraiment pas.
Et là, le type se présenta. Et je fus presque bouche bée quand je reconnu sa voix.
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Sujet: Re: Radio K.A.O.S. [PV Daniele][TERMINE] Mar 27 Oct - 18:29
Radio K.A.O.S.
ft. Jacob Snyder
Putain… Il va pas lâcher… Vu d’ici, ça semblait aussi logique qu’inévitable. Mon regard à moitié ouvert était braqué sur celui, rempli de haine, de Jake Snyder. Je n’arrivais plus ni à parler, ni à bouger. Si personne n’intervenait, je n’étais pas sûr que Jake me lâche de son plein gré et je détestais avoir ma vie entre les mains de quelqu’un d’autre que moi. Parce que je n’avais réellement confiance qu’en Erik. Mais Erik n’était pas là…
Putain, mourir comme ça, c’était bien nul… C’est d’ailleurs peut-être uniquement mon attachement extrême pour le style que je ne m’étais pas encore laissé aller. Ça et la douleur intenable qui me transperçait la poitrine et le bras gauche. Je m’accrochais aux bras de Snyder comme pour essayer de récupérer de l’air mais ma pression se faisait de moins en moins forte au fur à et mesure des secondes.
Pour la première fois depuis des années – pour ne pas dire des siècles – je ressentais une sensation qui m’était quasi totalement inconnue : je mourrais de trouille. Pas de crever, non… Je n’avais jamais eu peur de crever parce que je me croyais invincible et même dans cette position, je le croyais toujours. J’avais peur des titres demain, des rumeurs et des spéculations sur mon compte : « Ricci mit K.O. par Snyder », « Ricci est-il allé trop loin ? », « Mais qu’arrive-t-il à Daniele Ricci ? ». Vous voyez le genre ? Ce que j’avais peur c’est de perdre tout ce que j’avais construit en un claquement de doigt. Car je savais que c’était comme ça que la vie des stars finissait : brutalement. C’était ce que les gens attendaient. Moi, je voulais être un Dieu qui ne tombe jamais. Et c’était plutôt bien réussi jusqu’à aujourd’hui.
Ma vue était presque totalement floue, je ne voyais plus que des formes colorées s’approcher de Snyder et moi. J’entendais aussi la voix du technicien bègue demander calmement à Jacob Snyder – ouais, Jacob… Je l’apprends en même temps que vous - de me lâcher. Putain… C’était pas trop tôt…
Finalement, il me lâcha et je me laissais tomber assis par terre, le dos contre le mur parce que j’avais été incapable de me réceptionné sur mes jambes. Je repris violement ma respiration secoué, de temps en temps, par des quintes de toux. Ma main se plaqua directement sur ma poitrine alors que mon cœur continuait de battre à une vitesse non recommandée. Maria n’attendit pas une seconde supplémentaire pour foncer sur moi. Je ne la regardais pas, je regardais Snyder alors que ma vue revenait doucement. Il m’envoya une dernière recommandation avant de me dire de m’arranger avec « ses gars ». S’il me reprochait mes airs supérieurs, il devait réellement se détester.
Il rentra dans son studio cet enfoiré de Jacob me laissant avec Maria et ses deux techniciens qui ne savaient pas vraiment où se mettre. Ma secrétaire était affolée et passait sans cesse sa main dans mes cheveux en me demandant si j’allais bien. Après quelques secondes, où je ne faisais que regarder la porte du studio où s’était réfugier Snyder en reprenant mon souffle, je réussi, enfin, à parler à Maria qui commençait à sérieusement s’inquiéter.
-Ouais… Ne t’en fais pas, dis-je, essoufflé, en me relevant doucement en m’aidant avec le mur. J’ai rien…
Putain, heureusement qu’à peu près tout le monde était soit dans sa loge soit rentré à l’hôtel sinon il y aurait eu des témoins de ça. Je regardais ma secrétaire.
-Il ferait bien de s’excuser, dis-je sincèrement avant de regarder les deux techniciens et réitérer ma demande.
Ils avaient l’air un peu outré comme si je venais de dire un truc improbable. Quoi ? Je me suis quand même pas étranglé tout seul…
-Ça ne vaut pas la peine. Il vaut mieux qu’on rentre à l’hôtel, suggéra Maria qui m’aidait à tenir debout.
Je me détachai de son étreinte après que mon cœur ait un peu réduit sa cadence et que les lancements dans mon bras gauche se soient apaisés.
-Tu rigole Maria ! L’émission n’est même pas finie !, dis-je en souriant un peu alors que les deux techniciens, eux, se mordaient les lèvres.
-Quoi ?? Vous n’êtes pas sérieux ???, dit une Maria surprise.
Je m’avançais vers les deux techniciens. Mon égo ne me permettait pas d’abandonner même si je venais de prendre un sale coup. Si je rentrais maintenant, Snyder gagnait. Je ne pouvais pas lui laisser cet honneur.
-Si si ! On y va les gars ? Snyder va commencer à déchanter tout seul, sans vous, dis-je élargissant mon sourire.
Que pouvaient-ils faire ? Personne ne pouvait m’empêcher de faire ce que j’avais envie de faire. Maria essayait de me convaincre de ne pas y aller mais… Bah je m’en foutais. C’est donc sans attendre leur signale que j’entrai à nouveau dans le studio, me mis face à Snyder, lui envoyai un regard de défi et remis mon casque audio pour continuer cette putain d’émission. Je mis rapidement ma main sur mon micro me rendant compte que ma respiration s’entendait beaucoup trop parce que je n’avais pas encore repris totalement tout mon souffle, mon autre main étant toujours plaquée contre ma poitrine.
On était en plein milieu d’un appel et très vite je reconnu la voix de l’homme au bout du fil. Un ton de voix presque enfantin qui dénotait avec son physique et l’aura qu’il dégageait. Putain, ce que je voulais être une émission centrée sur moi se transformait en une tribune pour The Lightening. Je vivais un cauchemar mais il était trop tard pour reculer…
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Sujet: Re: Radio K.A.O.S. [PV Daniele][TERMINE] Lun 2 Nov - 15:30
Radio K.A.O.S
ft. Daniele Ricci
Une fois seul dans mon bunker transparent, je m'y étais remis, presque comme si de rien n'était. Enfin, ça, c'était si on me regardait de l'extérieur. De l'intérieur, je devais avoir l'air d'un volcan qui venait d'entrer en éruption et qui commençait seulement à se calmer... Mais pas assez pour entrer de nouveau dans un sommeil d'un siècle, non... Pour ça, je pouvais toujours rêver, et les autres aussi.
J'avais tout redémarrer, juste après la fin de la chanson de The Lightening, I Don't Like You. J'avais envoyé le jingle, tout seul, j'avais recommencé, tout seul et j'avais pris le nouvel appel, tout seul. Je me suffisais à moi-même la plupart du temps. Je n'avais jamais eu vraiment besoin d'amis. Ceux que j'avais n'étaient restés avec moi que pour être protégés. Et à moi, ils me permettaient d'avoir l'air plus fort. C'était un intérêt à double sens. Mais je ne savais pas si on pouvait qualifier ça d'amitié.
-Salut, Jaaake...
C'était ça qui m'avait tiré de mes réflexions, qui m'avait brutalement ramené à la réalité. Deux mots et une voix qu'on entendait que très rarement, mais reconnaissable entre mille.
-C'est Caaash...
J'étais tellement surpris que la nouvelle entrée de Daniele Ricci, si elle ne passa pas inaperçu parce que je croisai automatiquement son regard, ne dû pas avoir l'effet escompté par son protagoniste. D'ailleurs, la haine avait brièvement laissé place à la surprise dans le regard que je partageai avec le manager italien. Elle restait sous-jacente, certes, parce que je ne savais pas faire autrement, mais c'était un truc qui restait tout le temps et n'était pas propre à Monsieur Ricci... Chose qui aurait d'ailleurs certainement fait mal à son ego.
Je le suivis du regard quand il s'installa, me défiant du regard. Quoi ? Il n'avait donc pas encore compris ? Qu'est-ce qu'il lui fallait ? Que je le tue vraiment ? Ou alors, c'était simplement une cause désespérée et je devais laisser tomber, le laisser se détruire sans pouvoir avoir la certitude que ça arriverait... En tout cas, on ne pouvait pas dire que c'était un couillon, loin de là...
Fronçant les sourcils et une main plaquée sur mon casque pour essayer d'entendre au mieux la voir du guitariste à l'autre bout du fil malgré le boucan qu'il y avait en fond. Un bref regard à mes techniciens m'apprirent qu'ils étaient aussi surpris que moi. Pourtant, cet appel avait dû être filtré par Charly et il n'y avait pas 50 000 Cash dans le monde... Surtout avec cette intonation de voix.
Mon regard se reposa sur le manager en face de moi alors que je m'adressai à Cash.
-Salut Cash ! C'est sympa d'appeler... C'est même un honneur ! Comment s'est passé le concert ?
Daniele gardait la main sur son micro, et je me rendis compte seulement à ce moment-là que le manager n'avait pas encore réussi à reprendre son souffle. Mais pourtant, il était bien là, face à moi, prêt à continuer. Encore une preuve de son ego surdimensionné ? Sûrement, je voyais pas bien ce que ça pouvait être d'autre.
Le voix de Cash, à l'autre bout du fil...
-Cool, cool... Je peux parler à Billy ?
je pouvais distinctement entendre en arrière-plan une voix féminine qui rigolait et qui devait se trouver tout prêt de Cash parce que je l'entendais presque aussi clairement que lui. Elle l'appelait, et, peut-être que j'entendais mal, mais elle semblait affirmer qu'on s'en foutait un peu de Billy, qu'elle voulait aller je ne sais pas où... Soit...
-Heu...
J'échangeai un regard perplexe avec Daniele. Pas que je veuille partager quoi que ce soit avec ce type, mais il était directement en face de moi. Quant à Cash, j'étais pas sûr qu'il avait tout compris à l'émission. D'ailleurs, vu qu'à ce que j'entendais, il devait se trouver dans un bar, et donc, il ne devais certainement rien avoir entendu de l'émission. Mais j'avais donné l'heure de diffusion et le numéro d'appel à Lenny Knowles au cas où quelqu'un de leur staff aurait voulu intervenir. Sans grande conviction, j'avais toujours l'espoir quand même qu'un membre du groupe appellerait.
Et c'était le cas aujourd'hui...
-Billy n'est pas là...
Il devait savoir mieux que moi où devait se trouver le chanteur, non ? Et ben apparemment, non.
-Ah... Tu sais pas où il est, Jake ?
J'étais content, quelque part. Parce que vu la façon dont le guitariste s'adressait à moi, ça devait être un habitué de l'émission. Je l'entendis rigoler d'un coup puis en arrière-fond, j'entendis quelqu'un crier... Enfin, ça semblait que ça voulait être quelqu'un qui chantait en hurlant, mais je n'avais pas une assez bonne qualité de réception pour bien entendre.
-Non, je n'en ai aucune idée... Tant qu'on t'as en ligne, on peut avoir ton impression sur le concert que vous avez donné ?
Il fallut quelques secondes avant que l'attention du guitariste soit à nouveau tournée vers ce que je lui disait. La fille près de lui criait et applaudissait, semblait-il.
-Mon impression ? On emmerde Axel Moriarty. Tu sais pas où est Billy alors ?
Bon dieu, c'était une véritable obsession... Et il devait être complètement plein.
-Axel Moriarty ? Le journaliste de Guitar&Pen ? Non, je ne sais pas où est Billy... Enfin, si on parle bien de Billy Lighter et pas d'un autre Billy...
J'entendis le bruit caractéristique d'un briquet qu'on allume malgré le bruit de fond. Cash s'allumait une clope et je tendis la main vers mon paquet de clopes qui traînait sur la table pour faire de même. La fumée envahis à nouveau le studio et ça fit du bien à ma paix intérieur pratiquement inexistante.
-Ouais... Le journaliste... Et ouais... Billy Lighter... Tu connais un autre Billy, toi ?
Ouais, plein, des centaines... Mais bon... Ils emmerdaient Axel Moriarty ? Pourquoi ? J'en savais trop rien, je ne l'avais même pas croisé, j'étais même pas sûr qu'il était sur la tournée. En tout cas, ce que je savais, c'était que The Lightening ne portait pas les journalistes dans leur cœur, mais jusque-là, je n'avais jamais eu à subir leur courroux. Ça c'était toujours plutôt bien passé avec eux. Fallait dire que j'avais plus l'habitude des gens hors normes que des autres.
Je regardai Daniele et souris...
-Par contre, on a Daniele Ricci sur le plateau...
Là, Cash Izbel se mit à rire.
-Tu peux lui dire qu'Eddy est en train de faire un concert gratuit là maintenant. En slip, sur le bar... On est...
Je l'entendis poser la question à la fille, à savoir, où ils se trouvaient... Cash ne savait même pas où il était, alors comment aurait-il pu savoir où était Lighter ? Si ça se trouvait, ils étaient simplement à l'opposé l'un de l'autre, mais dans le même bar.
-On est au Red Light Nights...
C'était un club de Strip-tease d'Oklahoma City... Pas vraiment étonnant...
Who Am I? Age: 43 ans Date de naissance: 24 juillet 1942 Localisation: Villa Ricci Birth place: Rome en Italie Je suis: le meilleur Song: Back In Black - AC/DC
Sujet: Re: Radio K.A.O.S. [PV Daniele][TERMINE] Lun 2 Nov - 17:42
Radio K.A.O.S.
ft. Jacob Snyder
Bah ça c’était surprenant. Cash Izbel, le guitariste de The Lightening, était à l’autre bout du fil. Ma surprise se voyais sur mon visage autant qu’elle se voyait sur celui de Snyder même si, chez lui, on pouvait encore voir des trace de haine et, sur la mienne, des trace de fatigue. Putain, Izbel avait bien choisi son moment… Il aurait pu téléphoner à un autre moment, à une autre putain d’émission. Une où je n’étais pas là et où le guitariste ne risquait pas de me piquer la vedette.
Pour pallier à l’intrusion du guitariste dans ma putain d’émission, j’envoyais un regard de défi à Snyder du genre « hé ouais, je suis toujours vivant ! ». Et je comptais bien le rester encore loooooooooooongtemps. Ses sourcils froncés suffisaient à mon bonheur pour le moment. Il se concentrait sur le guitariste et moi, pendant ce temps-là, je m’efforçais de reprendre ma respiration la main couvrant toujours mon micro pour faire comme s’il ne s’était rien passé pendant l’interlude musicale. Putain, j’étais pas bien sûr de pouvoir le reprendre à temps mon souffle tellement j’avais du mal.
Snyder fixa ses techniciens avant de reposer mon regard sur moi. Il ne pouvait pas le poser sur grand-chose d’autre à vrai dire. Hé ouais, Snyder, tu peux pas m’éviter ! Je suis inévitable !
Il s’adressa ensuite à Cash soulignant l’honneur que c’était que de recevoir son appel – plus un honneur que moi apparemment… J’en levai les yeux au ciel alors que Snyder posa une question au guitariste. C’est pas plutôt le contraire ? Le type de l’autre côté du fil qui doit poser une question ou donner, de lui-même, ses impressions ? Bref… La réponse de Cash était de toute façon suffisamment épique pour éluder totalement la présence de Snyder et sa question qui était passé presque inaperçue. Parce qu’Izbel, lui, tout ce qu’il voulait, c’était causer à son pote Lighter. Je pouffai de rire retirant la main de ma poitrine pour couvrir mes rires – de toute façon, mon autre main était toujours posée sur le micro alors aucune chance qu’on m’entende. Notez qu’Izbel sonne à une radio pour causer à son pote Billy. C’est à enfant disparu qu’il faut sonner Cash, tu t’es trompé de numéro !
Je m’arrêtai de rire avant de m’étouffer et je repris à nouveau mon souffle. Cash semblait être en très bonne compagnie. Les rires cristallins d’une jeune fille derrière lui étaient là pour le prouver. C’était toujours plus sexy que d’être ici avec cet enfoiré de Snyder.
En tout cas, tout ça rendait Snyder bien perplexe. Je lui fis miroir, présentant la même expression. Sauf que moi, j’étais aussi perplexe que totalement écroulé de rire intérieurement. Jacob répliqua à Cash que Billy n’était pas là. Oh, ben ça, c’est pas de chance comme on dit. Non sans blague… Si ça tombe, Billy, il était à côté de Cash, mais ce dernier ne l’a peut-être même pas vu. C’était bien le genre.
Je ne savais pas où était Cash mais il y avait de l’animation. De là à presque me faire regretter de ne pas être là-bas plutôt qu’ici à me battre – dans tous les sens du terme – avec cet enfoiré de Snyder. Bon revenons à Billy que ni Cash, ni Snyder ne savait où il était. Et en « bon journaliste » qu’il était, Jake reposa sa question initiale. Très sincèrement, je crois que Cash s’en fiche… Il veut juste causer à Billy. D’ailleurs son impression était sans équivoque : il emmerdait Axel Moriarty. Mais le plus important était : MAIS OU DIABLE ETAIT BILLY ? Encore une fois je pouffais de rire. Putain, vas-y pour enchainer là-dessus. Pourtant, il y avait quelque chose de logique dans le discours de Cash. Son concert suivait directement l’interview que lui et Lighter avait fait avec Moriarty et l’énergie qu’ils avaient trouvées pour le concert devait venir de là. Putain, belle analyse Ricci, t’es trop fort.
Snyder était déstabilisé et mon sourire était accroché à mon visage alors qu’il essayait de savoir si lui et Cash parlaient bien du même Axel Moriarty et du même Billy Lighter. Non, sans blague… T’en connais beaucoup des Axel Moriarty ? Ce petit squatteur – ouais, il squattait ma villa souvent. C’était un peu ce que lui fis comprendre Cash qui apparemment ne connaissait qu’un seul Billy dans le monde entier. Putain, c’était un des noms les plus rependu des Etats-Unis, mais bon… Sur le temps qu’Izbel prenait un clope et répondait, Snyder s’en grilla, lui aussi, une. Je me mordis la lèvre inférieure. J’en veux une… Je regardais le paquet de Snyder avant de regarder à nouveau cet enfoiré. Il souriait ramenant toute l’attention sur moi. Mauvais signe ? Peut-être… Izbel rigola en me donnant quelques updates sur Eddy. Je pris un regard outré, presque dégouté. QUOI ??? Je gardais le même regard pendant les quelques secondes où Cash chercha le nom du bar qui était, en fait, le Red Light Nights, un bar de strip-tease. QUOI ??? Regard encore plus dégoûté.
-Tu veux dire qu’il est dans un bar de strip-tease à faire un concert gratuit ???, dis-je alors que mon outrage se sentait dans ma voix ainsi que les restes d’essoufflement qu’avait provoqué ma « bagarre » avec Snyder. Et il m’a même pas invité ????
Putain, si j’avais su… Je regrettais maintenant amèrement d’être ici à me battre contre Snyder au lieu de profiter de tout ce que ce putain de bar pouvait me donner.
Je me calmai un peu. Après tout, j’avais exagéré mon outrage pour le show. Encore une fois, mon regard se posa sur le paquet de clopes de Jake. Putain, non je peux plus y résister… Et j’en volai une sans vergogne avant de l’allumer directement avec un briquet qui trainait dans ma poche. -Cash, dit à Eddy de pas oublié de me ramener une strip-teaseuse, dis-je sérieusement.
Je croisais à nouveau le regard de Snyder et souris. Tout ce que je venais de faire n’était qu’une suite d’envies que j’avais satisfaites sur le champ. Presque rien n’avait été calculé. J’étais bien trop crevé pour calculer…
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Jacob Snyder
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Sujet: Re: Radio K.A.O.S. [PV Daniele][TERMINE] Lun 2 Nov - 19:49
Radio K.A.O.S
ft. Daniele Ricci
Daniele Ricci avait l'air aussi fatigué que moi. On ne sortirait probablement pas indemne, aucun des deux, de cette foutue émission de radio. Pourtant, bordel, ce n'était pourtant que ça ! Une émission de radio, et on avait transformé le studio en un véritable champ de bataille.
Cependant, avec l'appel de Cash Izbel, il semblait que les rôles avaient été redistribués. En effet, j'avais perçu une pointe de déplaisir quand Daniele s'était installé, avait mis son casque et avait entendu la voix d'Izbel. Ouais... Daniele avait l'ascendant sur moi, parce que c'était une personnalité connue et moi, un simple journaliste. Mais à côté de Cash Izbel, Daniele n'était qu'un manager, un homme d'affaire. Rien de plus.
Pour pallier à ça, Daniele me défiait du regard. Mais ça n'avait plus d'importance... Enfin si, ça en avait toujours, mais beaucoup moins. La fatigue que je ressentais et la concentration que demandait une bête conversation avec le guitariste de The Lightening faisait que je ne pouvais pas vraiment m'occuper de lui en plus du reste.
Cash n'avait pas appelé pour nous donner son impression, ni pour une intervention en quelconque rapport avec l'émission. Il ne l'écoutait même pas (bien sûr, il aurait eu du mal à écouter son propre concert en direct, mais les impression des fans, ça ouais...)...
Cash voulait savoir où était Billy.
Et c'était la seule chose qui importait. Sauf que je n'avais aucune idée d'où était Lighter. Il n'était pas ici. Pourtant, Cash semblait penser qu'il aurait pu se trouver sur le plateau de l'émission. Alors soit Cash était encore plus désorienté qu'il en donnait l'impression, soit il ne savait vraiment pas où était Billy, ce qui signifiait que malgré ce concert tout à fait exceptionnel qu'ils avaient donné, la communication entre les membres du groupe n'était toujours pas vraiment leur point fort.
J'avais quand même réussi à tirer ce qui ressemblait vaguement à une impression ou à quelque chose à propos du concert, de la part du guitariste. Ça avait à voir avec le journaliste de Guitar&Pen Axel Moriarty. Mais je n'en savais pas plus. J'apprenais d'ailleurs, si c'était bien ça que voulait dire Cash, qu'il s'était passé quelque chose entre The Lightening et le journaliste.
Ce n'était même pas la peine d'insister. J'avais rencontré plusieurs fois le guitariste et je savais comme il était compliqué d'en tirer quelque chose de concret. Au début, je croyais qu'il le faisait exprès, mais au fur et à mesure, et en voyant que Lighter était parfois aussi largué que moi, j'avais fini par comprendre qu'Izbel était tout simplement comme ça.
J'avais donc refilé la patate chaude au manager de Roadtramp. Je savais qu'eux deux aussi se connaissaient. Déjà, ils tournaient ensemble, mais il y avait aussi eu cet article de L.A. People sur le vandale qui avait visité la villa Ricci et qui avait été illustré par Sørensen par une photo d'Izbel et Ricci rigolant ensemble.
Il n'avait qu'à se démerder avec son pote qui cherchait après son pote.
Je ne pus quand même m'empêcher de rigoler quand Cash annonça au manager ce qu'était en train de faire son poulain, Eddy Cort. Sans méchanceté aucune envers Ricci cette fois-ci. Simplement parce que c'était marrant. Et ouais, je savais rigoler aussi, je tirais quand même pas la gueule toute le temps.
Évidemment, le manager ne pus se retenir de faire le show afin de récupérer la vedette et d'en remettre une couche concernant sa réputation de coureur de jupons. Je lançai alors un regard désolé vers la secrétaire du manager qui nous regardait à travers la vitre. La pauvre, elle qui était une femme devait en voir avec lui...
Mais elle ne me rendit en tout et pour tout qu'une sorte de regard effrayé... Ouais... Après tout, je venais d'essayer de tuer son patron... A quoi je m'attendais, sérieusement ?
Et alors que je me détournais de la jeune femme, je laissais la conversation se dérouler entre le guitariste et le manager.
-Ouais... Ok, meeec... Je lui dirai... Mais on croyait que t'était déjà parti avec trois quatre strip-teaseuse, meeec... Tu sais pas où est Billy toi non plus ?
Pause, et puis... Et puis le petit enfoiré d'italien tendis le bras, pour me voler mon paquet de clopes. Je tendis moi aussi la main pour essayer de l'attraper avant lui, par réflexe, comme si on était deux gosses, frappant sur la table dans le mouvement et ça avait dû s'entendre à l'antenne. Mais c'était trop tard. Je serrai les dents. Je ne récupérai mon paquet que quand le manager s'en eut allumé une et daigna me le renvoyer.
Il avait de la chance qu'on avait Cash en ligne et que c'était pas le moment.
-Fout la paix à Jake Snyder et vient ici, tu veux... Faut qu'on trouve Billy...
Oh ouais s'il te plaît, Daniele, va rejoindre tes potes et tes strip-teaseuses... Que j'achève vite fait cette émission et que j'aille dormir...
Je planquai mon paquet de clopes dans la poche de ma veste en cuir qui pendait sur la chaise que j'occupais. Et me concentrai sur Cash Izbel alors que je sentais que ma colère recommençait à monter.
J'aurais été plus inquiet si Cash avait vraiment eu l'air inquiet à propos du chanteur de The Lightening. Mais ça n'avait pas l'air d'être le cas. Il avait juste l'air de vouloir le voir et le voir maintenant. Et le guitariste avait l'air prêt à retourner la planète pour assouvir ce besoin.
Fumant ma clope, je croisais presque les doigts pour que Daniele ne résiste pas à l'appel des strip-teaseuses... Et surtout, j'en profitais pour me taire, et essayer de ne pas trop m'énerver. Avec un peu de chance, cette clope qu'il m'avait volé allait le tuer.