Nouveau bus, nouvelle route, nouveau long serpent à parcourir pour fuir ce monstre de St-Louis, tout en restant pourtant dans la caverne obscure du Midwest. Tous, autour de nous, voulaient avancer, laisser le chaos qu'on avait créé derrière nous alors que le champs de bataille de cette guerre était encore frais du sang des trois victimes de St-Louis.
Pourtant, pour Billy et moi, le temps s'était arrêté. Car nous savions que contrairement à ce que se tuait à dire la radio, nous étions responsables. Nous avions provoqué le Midwest et il nous avait prouvé que même The Lightening ne pouvait rien contre lui. J'aurais dû écouter Billy, j'aurais dû écouter le seul d'entre nous qui connaissait réellement notre adversaire.
Mais j'avais eu la prétention de vouloir essayer et de croire qu'on avait nos chances. Et j'avais réussi à le faire croire à Billy afin qu'il monte sur scène. J'avais fait tout ça alors que moi-même, j'étais aveugle, comme privé de mon troisième œil, la communication avec mon monde et le Serpent Adriana ne se faisant plus que par intermittence. Sans le Serpent comme guide, sans mon monde pour me replier, j'étais désormais perdu dans cet univers froid auquel je n'appartenais pas.
Allongé sur ma couchette alors que le bus, tout neuf, filait vers notre prochaine destination, je tournai la tête vers Billy. Il était roulé en boule, et je n'aurais su dire s'il dormait ou s'il était mort à son tour. Je n'osais même pas tendre le bras pour vérifier, trop effrayé par ce que je pourrais découvrir.
Son regard, ces temps-ci, était beaucoup trop vide... Et quand il ne l'était pas...
Je secouai la tête et la tournai vers la fenêtre. Du maïs, du maïs et encore du foutu maïs... Comme si le Midwest voulait maintenant nous noyer dedans pour nous achever.
Soudain, une bicoque sortit de ce paysage monotone, puis deux, puis un petit bloc de maisons. Le bus ralentit, signe qu'on s'approchait d'une station service.
Je ne pouvais plus rester comme ça, je ne supportais plus cette solitude, cette sensation d'être perdu et aveugle. Il fallait que j'ouvre à nouveau les yeux.
Je plongeai mon bras sous mon matelas et dans une petite cache, attrapai mon kit de secours que j'avais dû me refaire, sans l'intention de l'utiliser, à ce moment-là, après le crash du bus de la tournée il y avait une éternité maintenant. Heureusement, ce n'était pas les dealers qui manquaient, sur la tournée.
Une fois le bus immobilisé, un Lenny mal à l'aise se retourna vers nous, nous annonçant une heure de pause à la station-service. Je fus le seul à le regarder à travers mes cheveux et à hocher vaguement la tête. Puis, notre manager débarqua du bus. Le pauvre Lenny se sentais aussi responsable que nous, voire plus.
J'attendis qu'il se soit un peu éloigné et soupirai en regardant brièvement Billy... J'étais désolé, parce que je savais qu'il n'approuverait pas. Mais sans les pouvoirs du Serpent, The Lightening allait continuer à faire des erreurs. Je me rappelais encore de la mise en garde d'Adriana
Attenttttttttttttttttion
au début du concert... Mais celle-ci était venue de si loin, de façon si ténue !
Je descendis du bus et, les mains dans les poches de mon jeans moulant, mon perfecto de cuir par dessus mon torse nu, mes yeux cachés par les boucles de mes cheveux, je me dirigeai droit vers la station-service. D'un pas beaucoup trop décidé, beaucoup trop rapide... D'un pas qui n'était pas celui de Cash Izbel.
J'étais tellement impatient d'ouvrir à nouveau la porte vers mon monde que je ne fis pas attention que j'entrais dans les sanitaires réservés aux dames. Ni que j'oubliai de verrouiller le loquet de la porte des toilettes dans lesquelles j'étais entré. De la poche de mon perfecto, je sortis mon kit de survie, celui que je ne comptais utiliser qu'en dernier recours, que lorsque ce monde me dépasserait tellement que ce ne serait plus possible d'y vivre.
C'était désormais le cas. Si je ne retrouvais pas mon sanctuaire, j'allais dépérir et j'allais être incapable de soutenir Billy.
Je m'assis sur le sol sale, accoudé sur la cuvette.
Dans mon kit, une boulette de poudre blanche tirant légèrement sur le brun. Dans le jargon, on appelait ça du « Brown Sugar », nom qu'avait également choisi la maison de disque de Roadtramp. S'y trouvait également une cuillère au manche cassé et au métal brûlé par l'usure. Enfin, une seringue dont je ne savais plus si je l'avais déjà utilisée ou pas. Mais ça n'avait pas d'importance.
Tout ce matériel étalé sur la cuvette fermée, le rituel commença. Je préparai ça avec des gestes lents, mais sûrs, déjà dans un état second, déjà beaucoup plus calme.
Ma préparation terminée, je retrouvai instinctivement ma veine préférée, au creux de mon coude... Je repris le chemin de chez moi, laissant tomber la seringue au sol et laissant ma tête tomber sur mon bras, appuyé sur la chiotte...
La porte de mon monde s'ouvrit... En même temps que celle des toilettes.
La jeune femme avait voulu un concert mémorable, elle l'avait eu. Enfin, ce n'était pas exactement comme elle l'avait imaginé … Ce moment restera gravé à vie en elle. Eileen avait tellement eu peur ! Si Howard n'avait pas été là, dans quel état serait la petite anglaise ? Sûrement bien mauvais !
De ce fait, tout le monde reprenait la route, chamboulés. Chacun gérait ça à sa façon. La petite photographe se contentait de faire ce qu'elle faisait de mieux … Faire des clichés du monde qui l'entoure à chaque arrêts mais quelque chose l'inquiétait tout de même. Les grandes rockstars de la tournée étaient à peine visibles.
Ses réflexions prirent fin quand le bus des roadies s'arrêta. Ah il devaient sûrement faire le plein d'essence. La jeune femme en profitera pour se détendre un peu, prendre des photos et se dégourdir les jambes. Après avoir pris quelques clichés, la petite anglaise entra dans la station service et acheta quelques encas en plus d'une tasse de thé. Cette dernière bu en entière, elle se rendit aux toilettes pour femmes pour se rafraîchir un peu les idées, en plus le climat est assez pesant ici …
Alors qu'elle était en train de rincer le visage, elle entendit des bruits, enfin comme des mots mais à peine articuler, mâchés, coupés. Surprise, elle sursauta et se retourna vers la source du bruit. Quand elle se rendit compte de qui était ici, elle lâcha un faible "oh mon dieu". Le guitariste Cash Izbel était étalé sur le sol, une seringue non loin de lui et semblait inconscient. La jeune femme prit avec prudence la seringue et l'écarta du rockeur pour qu'il ne l'atteigne pas, on ne sit jamais s'il voulait une deuxième dose. Eileen ne savait pas ce qu'il avait prit mais c'était certain qu'il s'agissait de drogue. Elle tenta de prendre son pouls qui était là et c'était rassurant. Elle retourna près du lavabo, mouilla un bout de tissu et revint vers Cash, s'agenouillant sur le sol, un peu dégoûtant, des toilettes. La jeune photographe posa le bout de tissu humide sur son visage pour le réveiller un peu. Vu de l'extérieur c'était très flippant.
- Cash … Cash ?! Cash réponds bordel !
La jeune femme tapotait le tissus et essayait de le remuer un peu. Il faisait de nouveau du bruit, ce qui était sûrement bon signe et rassurait la petite anglaise. Elle le vit bouger quelques doigts.
- Cash est-ce qu'il faut appeler quelqu'un ? Billy, ton manager, les secours ?
Le guitariste prononçait toujours des mots mais de façon totalement inaudible pour la jeune femme. Il avait beau être américain et elle anglaise, ce n'était nullement une question d'accent pour le coup.
Spoiler:
Je suis désolée pour le retard Cash …
Cash Izbel
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J'étais de retour dans le désert... Mais je n'étais pas encore assez loin, je n'avais plus assez d'exercice, pour reprendre ma forme de reptile. Je marchais donc dans le sable sous forme humaine, plus lente, moins adaptée, avec mes boucles de cheveux qui atténuaient les rayons du soleil dans mes yeux. Il faisait chaud et c'était agréable après avoir traîné dans le climat tempéré de l'Indiana. J'avais beau avoir forme humaine, ma peau était aussi résistante au soleil que celle du serpent, car j'étais le résultat d'un mélange improbable, voire interdit, à l'époque où j'étais né.
Après une courte marche, je me mis à appeler Adriana, puis, sans aucune réponse d'elle, à hurler, à la fois angoissé qu'elle m'ait abandonné, en colère contre moi-même de m'être fermé, uniquement par peur de la mort, les portes de mon monde, et triste.
Je ne m'étais jamais sentis aussi seul.
Et puis j'entendis mon nom.
Sa voix vint d'abord de très loin et je ne pouvais la voir... Puis d'un seul coup, elle apparut devant moi, ayant adopté une forme humaine elle aussi. Mais elle devait m'en vouloir, parce que sinon, elle n'aurait pas choisi pour apparence celle de la photographe de MTI, Eileen J. Kramer. Je réussis à articuler, mon cœur ampli de gratitude de la voir là, peu importe sa forme.
-Adriana... Pardon...
Je tendis la main vers elle pour caresser sa joue, mes yeux sondant les siens comme jamais. J'avais eu tellement peur d'être seul pour l'éternité ! D'avoir été banni du désert !
Désert qui, d'ailleurs, avait tendance à laisser place par intermittence à un décor beaucoup plus miteux et froid, beaucoup plus sale aussi. Seul le visage d'emprunt d'Adriana restait net et fixe. Et le contact de ma main sur sa joue me semblait plus réel que tout le reste...
Elle parla encore, mais le seul mot que j'assimilai fut le seul à avoir vraiment de l'importance. « Billy ».
Je baissai les yeux de honte. Oui, si j'avais gardé les yeux ouverts, mes vrais yeux, ceux qui donnaient sur le désert, si j'avais écouté plus attentivement les mises en gardes lointaines d'Adriana... Si je n'avais pas arrêté l'héro...
-Ils sont morts à cause de moi... Parce que je n'ai pas écouté... Parce que je suis resté trop longtemps hors du désert...
C'était la première fois que je remarquais que Kramer avait les yeux bleus. Bien que parfois, ils prenaient cette teinte jaune, la couleur naturelle des yeux de reptiles d'Adriana.
Je sentis des larmes brûlantes couler le long de mes joues. Des larmes de honte. Parce que j'avais honte...
-Je ne voulais pas te laisser, j'ai eu peur de la mort...
Alors que je passais mon temps à me vanter de flirter avec celle-ci, notre dernière rencontre avait été tellement intense que mon cœur s'était arrêté... C'était les dangers que comportaient ma faculté à voyager entre les mondes, mais le mouvement de foule, les décès des fans, m'avaient fait réaliser que quitte à crever, je ne pouvais pas faire abstraction de ce que le désert pouvait m'apporter.
La jeune femme était donc face au célèbre guitariste de The Lightening Cash Izbel. Bien que les efforts pour une meilleure entente n'aillent que dans un sens, elle décidais de faire abstraction de tout cela au vu de l'état dans lequel il s'était mis. Quelque part, Eileen comprenait qu'il ait eu besoin d'évacuer tout ce qui s'est passé récemment et surtout le dernier concert en date … Néanmoins, ce n'est pas une raison pour frôler la mort de nouveau !
Elle se mit à l'appeler et ne comprenait pas réellement ce qu'il disait. La jeune n'avait compris que " Ar…na…don ", ce qui ne veut strictement rien dire ! Elle continua de le tapoter avec le tissu humide et de le remuer doucement pendant que lui posa sa main sur la joue fraîche de l'anglaise. Préférant ne pas le perturber en rejetant ce geste, elle se remit à parler pour essayer de capter l'attention du guitariste dans un état qui l'effrayait vraiment. Il bougeait un peu et parlait, mais toujours de façon inaudible.
Elle laissa un peu de temps filer car il semblait se ressaisir un peu. Elle s'approcha un peu plus de lui pour mieux comprendre ce qu'il disait. En effet, dans cette situation, l'articulation n'était pas le fort du guitariste américain. Les mots qu'il prononça alors surprirent la jeune femme. Plus étonnant encore, Cash se mit à pleurer … Alors là, la jeune Eileen ne savait plus vraiment où se mettre et décida de le laisser continuer un peu avant de prendre la parole. Elle comprit clairement qu'il parlait à une autre personne dans son délire car jamais Cash n'aurait dit ça envers elle.
Eileen respira un bon coup tandis que le guitariste semblait se calmer un peu. Elle prit une de ses mains et le regardait dans les yeux sans méchanceté.
- Cash c'est normal d'avoir peur de la mort quand on en a conscience. C'est une chose qui nous est propre, il n'y a aucune honte à avoir.
Elle marqua une petite pause et reprit.
- Vous étiez plusieurs à prendre cette décision connaissant l'endroit où vous vous rendiez. Tu t'es trompé une fois, ça arrive. Tu feras plus attention la prochaine fois.
Eileen parti brièvement humidifier de nouveau le bout de tissu. Comprenant que son absence rendait Cash agité, elle se dépêcha de revenir. Elle n'avait jamais traité ce genre de situation et ne faisait qu'improviser. Déjà il était conscient et donc inutile d'appeler les secours. Cependant il semblait évident qu'elle devait rester à ses côtés pour qu'il puisse s'exprimer et parler avec cette personne fictive. Il fallait donc qu'elle agisse comme le ferait ce personnage qui lui est totalement inconnu … Bienvenue dans le monde d'Izbel en gros.
- Cash, je ne t'en veux pas … Tu es un homme bon et je sais bien que tu ne voulais que le bien de ces personnes et que tu pensais pouvoir les protéger.
Pour une improvisation ce n'était pas si terrible … A voir comment le métisse chevelu allait réagir … Elle croisait fort les doigts intérieurement pour ne pas qu'il pète un câble ou tombe dans les pommes …
Cash Izbel
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Le désert continuait d'être erratique, comme une vieille télé qui déconnait, et laissait par moment place à une décor de béton dégueulasse. Mais Adriana/Eileen, elle, ne bougeait pas. Elle était plus réelle que tout le reste. Mieux encore, elle était palpable et j'avais pu sentir sa peau douce et chaude dans la paume de ma main.
Elle enchaînait des mots, des phrases rassurantes, ayant perdu son sifflement reptilien caractéristique. Le ton de sa voix, celle de Kramer, était doux, elle ne semblait pas m'en vouloir. Mais je comprenais maintenant qu'Adriana avait toujours été là sous la forme d'Eileen, nous surveillant de loin, avec bienveillance. Elle avait cependant essayé de me prévenir et je ne l'avais pas écoutée. J'avais préféré suivre le désir de vengeance de Billy Lighter.
Je buvais les paroles du serpent qui s'était incarné dans la jeune photographe... Mais pourquoi elle ? Pourquoi avait-elle choisi de prendre pour identité dans ce monde celle d'une personne que j'avais appris à détester parce que mes tripes m'avait dit de le faire. Et surtout, comment ne l'avais-je pas senti en elle dès le départ.
Je souris mollement.
-J'ai été prétentieux. J'ai sous estimé le Midwest et j'ai sous estimé la mort. Ils nous ont rattrapé tous les deux. Mais plutôt que de nous tuer nous, ils ont tué nos adorateurs en nous forçant à regarder.
Soudain, je perdis la connexion avec Adriana. Elle disparut de mon champ de vision. Je me mis à m'agiter, essayant de rétablir le contact, essayant de visualiser à nouveau le visage de la photographe. Je sentais des gouttes d'eau, que je pris pour des sueurs froides, couler le long de mes joues. Les larmes s'étaient taries, laissant place à le peur presque panique.
Mais Adriana finit par revenir, après ce qui m'avait semblé être une éternité.
Dès qu'elle fut à nouveau devant moi, je plongeai une main dans ses cheveux blonds, espérant qu'elle soit toujours tangible. Elle l'était. Je pouvais sentir la racine de ses cheveux qui plongeait dans son cuir chevelu, je pouvais sentir son parfum particulier et sa chaleur. Forçant pour activer mes muscles, je plaçai mon front contre le sien.
-Je ne savais pas que tu étais là, si prêt, tout ce temps-là. Je suis désolé pour mon mépris.
Je parlais dans un souffle, perturbé, angoissé et engourdi. Je savais que c'était le prix à payer pour passer la frontière entre le monde de Billy et mon monde.
-Je t'aime.
Ce n'était pas un simple aveu comme se le font deux amants. C'était beaucoup plus que cela. C'était le mélange de respect et d'adoration pour la Déesse. C'était l'équivalent de la dévotion que les croyants, les vrais, de n'importe quelle religion pouvait avoir pour leurs divinités respectives.
Puis, je m'écartai un peu, rompant le contact entre nos fronts, pour lui demander.
-Guide-moi. Je t'en prie. Quelle est la prochaine étape?
Le guitariste de The Lightening avait réussi à émettre quelques sons plus ou moins audibles depuis le début de cette conversation assez. Cash devenait de plus en plus compréhensible à mesure que le temps avançait. La jeune femme avait d'ailleurs pu commencer à entamer une discussion qui avait du sens. Néanmoins, elle n'était pas du préparée à ce genre de situation et improvisait un peu.
Eileen arrivait un peu mieux à cerner la situation et devait se faire passer et agir comme cette vision que cash avait et qui n'était certainement pas elle au vu de ses agissements. Elle l'écouta alors répondre s'en allant progressivement humidifier de nouveau le tissu pour faire redescendre la température du corps du guitariste. Quand il eut terminé, il semblerait qu'il se soit rendu compte de son absence et se mit à paniquer. Elle revint rapidement vers lui, lui reparlant pour montrer qu'elle était toujours bien présente malgré que l'exercice était véritablement difficile pour l'anglaise …
A peine arrivée de nouveau à côté de Cash, que ce dernier redevenait tactile mais détendu. Cela était vraiment très étrange pour la jeune femme. Elle cachait ceci pour ne pas perturber le guitariste et l'aider à revenir dans le monde communs à tous. Il faut dire que Cash n'a jamais été dans le même monde que tous les autres. Elle l'écoutait parler tout en sentant ses mains dans ses cheveux, Eileen avait tellement envie de mettre des distances mais cette personne qu'il s'inventait n'agissait sûrement pas ainsi alors, elle prenait sur elle et le laissait faire. C'est donc front contre front que continuait la conversation mystique. Lorsqu'elle entendit ce "Je t'aime" assez particulier mais en aucun représentant d'un amour mais plutôt d'une admiration, elle fut figée sur place. Une fois le contact rompu, il lui demanda quoi faire pour la suite.
La petite anglaise souffla légèrement et abordait alors un regard se voulant rassurant. Elle avait bien analysé tout les propos du guitariste et cette tournée plus au cauchemar qu'autre chose … Il est vrai que les derniers évènements avaient beaucoup compliqué la situation.
- Ecoute Cash, je te pardonne, tout …
Eileen continuait de le regarder en essayant de trouver les yeux en vain. Il semblait attendre qu'elle continue et c'est ce qu'elle fit.
- Le Midwest est un adversaire redoutable, que j'avais moi-même sous-estimé. Ce concert à été réellement marquant, pour nous tous.
La jeune femme prit alors le visage du guitariste encore un peu humide, dans ses mains tout en gardant un contact visuel plus ou moins évident. Ce qu'il fallait faire pour la suite, elle n'avait pas vraiment d'idées … Enfin celle qui lui semblait le mieux pour le moment n'était peut-être pas celle qu'il fallait prendre.
- Je ne trouve pas que tu aies été prétentieux. Tu es un guerrier Cash. Je … Vous … vous êtes un groupe de battant avec le potentiel. Je t'assure que vous le vaincrez un jour. Il vous faut encore un peu … d'entrainement et quelque chose pour tous vous unir. Il vous manque ce ciment qui vous rassemblera tous et vous mènera vers la victoire.
A la fin, Eileen s'était étonnée elle-même de ces mots. Elle n'avait prit aucune substance et était loin de ce monde parallèle … Ne préférant pas se poser de questions au risque de se perdre elle-même, elle inspira un bon coup et annonça sa décision.
- Tant que vous ne l'aurez pas trouvez, je te conseillerai de vous tenir éloigner du Midwest …
Oui, elle venait de demander la fin de la tournée … Il fallait être réaliste elle tournait au cauchemar pour tout le monde, sauf peut-être pour le manager italien. Néanmoins, s'ils arrivaient à trouver une solution d'ici là, peut-être qu'elle pourrait encore continuer et terminer sur une note positive.
Cash Izbel
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Who Am I? Age: 27 Date de naissance: 01/06/59 Localisation: Hollywood Birth place: Los Angeles Je suis: introverti Song: Nightrain - Guns'n Roses
Adriana me pardonnait tout, comprenait l'erreur... J'étais bien moins indulgent envers moi qu'elle. Je me sentais comme si je l'avais délaissée et comme si j'avais poussé Billy dans un gouffre sans fond parce que j'avais perdu temporairement ma capacité à lire les signes. Tout avait été un jour lié... Puis j'avais fait une crise cardiaque et j'avais fermé des portes que je n'aurais jamais dû fermer.
Adriana me pardonnait cette fois-ci, mais les Déesses ne pardonnent jamais deux fois.
Mais Adriana, dans la peau d'Eileen, avait vu tout ce qui s'était passé. Elle avait été marquée par l'émeute et les morts au même titre que nous. Elle nous avait pensé assez forts pour nous en sortir, que le Midwest ne serait pas un adversaire assez redoutable pour pouvoir nous arrêté.
Et on avait tous eu tort.
Je continuais d'écouter, de boire les mots de la Déesse parce que c'était la seule chose vraiment réelle pour moi. Eileen Kramer prenait une aura bien plus amicale que je ne l'avais jamais imaginé. Elle affirmait que nous n'étions pas prêts pour le Midwest, qu'il nous manquait le ciment...
Ouais... Le ciment qui est sensé faire partie intégrante de n'importe quel groupe de Rock.
The Lightening, ce n'était pas ça, ça ne l'avait jamais été. Nous étions un groupe fini avant même d'avoir commencé. Des électrons libres voyageant dans l'air et qui, par moment, se percutaient, provoquant autant de Big Bang donnant vie à des chansons extraordinaires d'émotions.
-The Lightening ne peut se figer dans le ciment.
Une seule chose nous unissait.
-C'est comme un éclair... Un éclair de colère.
Nous étions, chacun et tous ensemble, en colère contre le monde. Nous n'y étions aucun, malgré les essais de Billy, intégré.
Adriana me conseilla de rester éloigné du Midwest. De nous retirer.
Je baissai la tête, honteux, mes yeux roulant dans mes orbites par moment parce que je n'arrivais pas à les fixer.
-Je crois qu'on a pas le choix...
Puis, j'essayai de regarder à nouveau la Déesse qui portait en elle le Serpent.
-Il faut que je parle à Billy... On ne montera pas sur scène à Indianapolis.
Je pris le visage d'Adriana entre mes mains, doucement, reprenant petit à petit assez mes esprits pour que le désert laisse peu à peu plus de place au décor dégueulasses des chiottes de la station...
-Tu aurais pu me dire que tu incarnais Eileen...
Puis le désert finit par s'effacer complètement, de même que l'aura qui nimbait la jeune femme. Je savais qu'Adriana était toujours là, mais profondément enfouie dans l'esprit et le corps de la photographe. Les effet de l'héroïne étaient toujours là, mais la phase de voyage était passée. Cependant, la porte de mon monde restait ouverte. Porte d'un monde que je partageais avec Kramer sans même qu'elle en ait conscience.
Je lui souris comme j'aurais souris à Adriana. Mais c'est bien à Eileen que je m'adressai.
-Merci...
Puis, la bouche pâteuse.
-Si tu veux bien encore m'aider... A retrouver mon bus...
Puis, je regardai le cadavre de la seringue qui avait été repoussé plus loin sans que je sache comment avant de regarder Eileen et de placer mon index en travers de mes lèvres, lui demandant de me faire une promesse de silence.
Sujet: Re: Curses, Invocations... [PV Eileen][TERMINE] Mer 22 Juin - 17:07
Curses, Invocations … ft Cash Izbel
La jeune femme était toujours en pleine conversation philosophique avec le guitariste de The Lightening, Cash. Elle découvrait une nouvelle facette de ce dernier et en était agréablement surprise. Même si la photographe se doutait qu'il n'y avait pas que du mauvais, elle ne comprenait pas du tout le personnage. Et là, par la force des choses, elle devait en prendre soin, se forcer de le comprendre ou du moins essayer, et même de rentrer dans le monde parallèle de Cash Izbel. Peu importe comment cela se termine, elle en sera marquée à vie !
Entre le pardonner pour ce combat perdu, le rassurer et lui indiquer ce qu'il devait faire à l'avenir, c'était loin d'être évident. Comment agir ? Que dire ? Elle n'avait d'autre choix que d'y aller au feeling. Elle commençait à songer à lui demander d'arrêter la tournée tant qu'ils n'étaient pas prêts à affronter ce Midwest si terrible. Ils ont juste besoin de trouver ce ciment, cet élément, une idée, un objet, une personne même qui les unirai pour le meilleur et pour le pire, comme deux époux qui se marient.
Il reprenait la parole et la jeune femme l'écoutait de nouveau attentivement, plongeant son regard dans celui de Cash. La colère était ce qui les unissait …
- Il n'y a aucun moyen de vous servir pour rassembler ? Ou bien de trouver cet élément, peu importe sa forme qui vous permettrait de ne plus être en colère et de vous trouver ?
C'est alors que vint le moment d'annoncer la fin de la tournée, ce fut une chose horrible à dire pour Eileen, d'autant plus quand elle vit Cash honteux. Elle reprit alors le visage du guitariste dans ses mains.
- Ne sois pas honteux Cash, c'est de ma faute aussi … Je te promets que la prochaine fois vous serez prêts !
Elle tentait de redonner un peu d'espoir en cet homme complètement perdu et honteux. Ce fut ensuite à Cash de prendre son visage et de continuer à parler. Il semblait reprendre ses esprits petit à petit. Sa remarque concernant l'incarnation en Eileen fit sourire intérieurement cette dernière.
- Je ne savais pas si tu avais vraiment l'envie de le savoir. Soit, ce sera notre petit secret maintenant.
Les yeux du guitariste semblaient plus lucides et la jeune femme souffla intérieurement. C'était assez éprouvant, surtout quand on ne prend aucune substance … Il finit par la remercier et elle lui adressa un sourire en retour. Maintenant, il voulait retrouver son bus, elle lui tendit la main pour qu'il se relève. Elle est loin d'être Miss Muscles ! Au signe de Cash concernant le silence à propos de la drogue elle fit le signe de zipper sa bouche. Après tout c'est pas comme s'il allait s'arrêter véritablement un jour. Une fois tous les deux debout, elle jeta la seringue rapidement dans une poubelle non loin. Et l'accompagna jusqu'à la sortie de la station service et indiqua du doigt le bus de Cash.
- Ils pouvaient pas partir sans nous de toute façon. Fais attention quand même …
Elle adressa un dernier sourire, mit ses lunettes de soleil et entamait son chemin vers le bus des roadies.
Cash Izbel
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Sujet: Re: Curses, Invocations... [PV Eileen][TERMINE] Mar 28 Juin - 17:09
Curses, Invocations...
ft. Eileen J. Kramer
Adriana voulait trouver autre chose que la colère pour nous unir. Je secouai négativement la tête. Ce n'était pas la peine.
-La colère est le berceau du Rock.
Je lui souris d'un air fatigué, mais avec un regard qui trahissait que je savais exactement ce que je disais et pourquoi je le disais. Ce que je venais d'affirmer, Billy ne le contredirait pas. Sans cette colère que nous ressentions chacun à notre façon, jamais on aurait sorti une seule note de musique convaincante.
-Tu l'apprendras si tu restes dans ce monde assez longtemps.
Si je m'en voulais de m'être trompé, d'avoir sous-estimé cet adversaire qu'était le Midwest, nous menant, Billy, nos fans et moi vers cette apocalypse, c'était également le cas d'Adriana. Et pourtant, n'était-ce pas moi qui l'avait ignoré en voulant absolument offrir sa vengeance à Billy ?
Mais ses mots étaient rassurants et je les acceptai avec reconnaissance. Maintenant, au moins, je savais vers qui aller, je savais qui appeler, lorsque j'aurais besoin d'un guide.
Elle m'avait offert son aide pour me lever et j'avais attrapé sa main. Une fois debout, on se dirigea vers la sortie, le soleil brûlait mes yeux mais pendant une seconde, je crus que la porte donnait sur notre désert, alors que ce n'était que celui qui bordait la route qui nous menait à Indianapolis.
Indianapolis où nous ne donnerons pas de concert. Le Midwest nous avait déjà trop pris, je ne voulais pas lui en donner plus.
J'embrassai le front d'Adriana et avant que nous ne nous séparions...