Il était 22heures. Cela faisait deux heures que la salle de sport était fermée, sa devanture plongée dans le noir, sans aucun signe de vie. Et pourtant, on était déjà une bonne vingtaine de personnes à l'intérieur, bien planqués dans la cave, au sous-sol. Parce que ce qu'on faisait n'était pas des plus légal. Il faisait sombres, les murs étaient fait de béton nus. Au sol, si on regardait bien, on pouvait apercevoir les fantômes de flaques de sang ou de vomis nettoyées à la va-vite. Seules quelques ampoules nues diffusaient une faible lueur. Le ring, au milieu de la salle, lui, était éclairé par deux spots plus gros. Mais pas des spots comme on en voit autour des scènes sur lesquelles montent les groupes de rock. Plutôt des spots qui éclairent les chantiers.

D'abord, il y avait le sport qu'on pratiquait. On appelait ça de la "boxe" à défaut d'autre chose, mais c'était plus de la bagarre de rue où tous les coups étaient permis qu'on faisait. Et puis à côté de ça, il y avait les paris. Et dans tout ceux qui étaient déjà là, c'était les combattants qui étaient en nombre le plus conséquent. Normal, échauffement oblige. J'étais d'ailleurs moi même en train de m'échauffer à la corde à sauter en regardant les parieurs arriver. Il y avait un peu de tout: russes, italiens, tous faisant probablement partie d'une mafia ou d'une autres. Leurs combattants respectifs venaient les saluer, gros pontes serrés dans des costumes haut de gamme mais légèrement trop petit parce que leurs tailleurs ne suivaient pas le rythme de leurs panses.

Et je savais que bientôt, au fur et à mesure que le monde arriverait par une porte dérobée, derrière l'immeuble, la tendance s'inverserait et les combattants se retrouverait être le plus petit nombre représenté. Les parieurs ensuite... et puis le plus grand nombre, le public venu pour se défouler dont certains étaient de véritables psychopathes.

Déjà trempé de sueur par l'échauffement, il était temps que je m'arrête, ce que je fis. Il fallait que mes muscles soient chauds, mais pas fatigués. Je n'étais pas le plus baraqué ici, loin de là... Beaucoup dépassaient la centaine de kilos. Mais en contrepartie, ils avaient beaucoup moins de neurones, ce qui me donnait un avantage. Je n'étais pas le plus fort. Mais j'étais dans les plus méchants. Je savais me battre, mais je me battais pour gagner, pas pour la beauté du sport. Parce que quand tu te bats dans la vraie vie, la seule règle est bouffer ou être bouffé.

Je m'assis sur un tabouret, et attendis Timmy. Je ne parlais à personne et personne ne me parlait. Tout le monde était un potentiel ennemi ce soir. Sauf Timmy, et peut-être Eileen, s'il avait accepté qu'elle vienne. Je me demandais d'ailleurs comment ça c'était passé quand elle lui avait parlé de moi... Parce que le jour où je l'étais invité chez Timmy, finalement, j'avais fini par me lasser de l'attendre. Et surtout, je m'étais dit que ce serait beaucoup plus amusant pour moi que ce soit Eileen qui parle de mon "effraction" à Timmy.

Je pris dans mon sac de sport un rouleau de bande de protection. Ca avait toujours été Timmy qui m'avait bandé les poings avant un combat depuis que j'avais découvert cette façon de me défouler. Toute la haine, la frustration et la tristesse que j'accumulais, je l'évacuais en me battant ici. J'imginais que mes adversaires avaient la tête de mes ennemis, ils étaient Felberbaum, North, la maîtresse de Freiya en maternelle, ce type derrière l'école, cette fille qui était jamais venue au tribunal. Et tous les autres.

Mais Timmy n'étais pas encore là. Et je sentais les regard se diriger vers moi, probablement parce que j'étais en tenue de combat (short et débardeur) et que j'étais tout seul. Et je sentais la tension monter à mesure que les autres comabttants se rapprochaient. J'avais ma réputation ici aussi. Et si, à plusieurs, on pouvait mettre Amon Sørensen à mort avant que les combats qui comptaient vraiment ne commencent, ce serait tout benef', non?

Je restais assis, essayant de rester tranquille. Espérant que Timmy allait arriver bien vite, parce que lui était respecté ici en tant que parieur. Et espérant aussi que ces gars n'écoutaient pas The Lightening et ne savaient pas lire.

Mais bon. J'avais joué avec le feu. J'assumerais.

Eileen avait rencontré Amon. Amon avait rencontré Eileen. C’est la petite anglaise qui m’avait mis au courant. Ils se sont rencontrés par hasard alors qu’Amon était entré dans mon appartement grâce à un double des clés dont je ne connaissais pas l’existence. Je ne lui en tenais pas rigueur, j’aurais juste préférer les présenter quand j’étais là, manière que je puisse contrôler un minimum la situation.

Eileen m’avait tout raconté de cette journée. Les conversations qu’ils avaient eues, la musique qu’ils avaient écoutée. La jeune photographe ne me cachait rien. Amon lui avait raconté tous les petits mauvais côtés dont celui de parier sur des matchs de boxe illégaux que mon meilleur ami faisait dans la salle de sport de Los Angeles. Il est vrai que j’aimais beaucoup parier, ça mettait ma capacité d’analyse à rude épreuve. Les paris étaient aussi intéressants que le poker.

Nous étions dans mon appartement, Eileen et moi, elle était occupée à se préparée dans la salle de bain. Elle m’avait convaincu que je l’emmène à l’un de ses tournois de boxe illégaux. J’avais mis du temps avant d’accepter considérant d’abord que ce n’était pas un endroit pour une jeune femme comme elle. Là-bas, il y avait des boxeurs pas toujours nets, des mafieux et d’autres parieurs qui ne valaient pas la peine. Il y avait beaucoup de violence dans ce genre de matchs et je ne voulais pas qu’elle se sente mal à l’aise. Mais elle avait insistée à j’avais fini par céder non sans la prévenir. Je tenais beaucoup à elle et je ne voulais pas la mettre inutilement en danger.

Alors qu’elle se préparait j’avais enfilé un jeans, une chemise et une veste de costard. L’identité vestimentaire était très importante dans ce genre d’endroit. Grâce aux vêtements un simple regard suffisait pour qu’on sache si tu es un boxeur, un mafieux ou un simple parieur.

Eileen sortit de la salle de bain et je lui offris mon plus beau sourire.

-Es-tu prête ? N’oublie pas de bien rester toujours à mes côtés.

J’attendis son approbation avant que nous sortions de mon appartement pour rejoindre ma voiture. Je nous conduisis jusqu’à la salle de sport et nous nous présentâmes devant la porte dérobées à l’arrière du bâtiment. Là, il y avait un gros gorille qui gardait la porte. Il était là pour repérer les potentiels indic’. Je lui dis mon nom et présenta Eileen comme étant ma femme. Une manière de dire qu’il ne valait mieux pas y toucher. C’était une précaution à prendre. Comme j’étais un habitué, il nous laissa entrer.

A l’intérieur, il ne nous fallut pas longtemps avant de trouver Amon. Il était déjà remplis de sueur.

Eileen était dans l'appartement de Timmy. Elle lui avait raconté l'histoire de sa rencontre avec son meilleur ami Amon, qui s'était introduit dans chez lui. Il avait voulu tout savoir et elle lui avait donc tout dit, presque dans les moindres détails. La jeune femme n'avait pas épargné leurs mauvais côtés qu'avait évoqué Amon. Elle l'avait rassuré là-dessus d'ailleurs. Et d'ailleurs, elle lui avait demandé d'aller voir le danois boxer. Timmy fut réticent lui énumérant tous les dangers possibles mais la petite anglaise avait finalement eu gain de cause et ils allaient tous les deux assister à un match de "boxe" d'Amon. D'un côté, elle avait confiance en Timmy pour la protéger au besoin, voire même son meilleur ami, on ne sait jamais. Et puis, c'était pour faire plaisir Amon, enfin elle était persuadée que ça lui ferait plaisir, cela reste à voir.

Du coup, la petite anglaise préparer afin d'être suffisamment présentable mais sans être trop chic apparemment. Enfin bref, elle avait tout prévu, un jean, un petit chemisier blanc, une veste et des escarpins noirs. Simple et très présentable. Une petite touche de maquillage léger, après tout elle n'accompagnait qu'un "parieur". Eileen avait écouté les conseils avisés de son compagnon pour le coup. Un petit collier simple, des cheveux détachés, elle était enfin prête pour cette petite sortie, si on peut appeler cela une sortie. Elle sortit de la salle de bain toute souriante. La petite anglaise n'avait pas fait exprès mais elle était presque assortie à Timmy, ce qui la fit rire intérieurement.

- Et bien oui je suis enfin prête ! … C'est promis, je ne m'écarterai pas un instant de toi.

Ils purent ensuite sortir de l'appartement pour se rendre à la salle de sport. Une fois la voiture devant celle-ci, ils descendirent et se rendirent devant des vigiles à l'arrière de la salle. Eileen le laissa faire et parler, il maîtrisait mieux le sujet qu'elle. Officiellement, pour toutes les personnes présentes ici, elle serait la femme de miser Evans, ça sonne plutôt bien au fond. Ils entrèrent ensuite rapidement et Timmy trouva aussitôt Amon, en même temps un grand blond ça se repère de loin … La petite anglaise restait tout près du manager comme il le lui avait demandé. Après tout, ce n'est pas comme si c'était une corvée. Ils arrivèrent en face d'Amon. La petite anglaise lui adressa un sourire.

- Salut Amon ! Comment vas-tu ?

C'était la moindre des politesses. Timmy salua à son tour son ami. La jeune femme en profita pour regarder rapidement autour d'elle. Il y avait de tout, des personnes venant de milieux sociaux différents mais avec plus ou moins le même but ce soir. C'était intéressant. Quelque part au fond, la petite Eileen se sentait un peu comme dans un film, vous savez ceux avec les gangsters et les mafieux, ça lui plaisait plutôt pour le moment.

Un gros balèze se leva, entraînant deux autres gars dans son mouvement. Ca, ça allait être pour ma tronche et ça allait pas rater. Ce ne serait pas jouer selon le peu de règles qu'on avait déjà, mais les paris ne s'en feraient pas moins à la va-vite si une bagarre éclatait. Sauf que... A trois contre un, ça n'allait pas rapporter grand chose de parier sur une telle bagarre. Parce que j'allais perdre à coup sûr.

Heureusement, je vis Timmy entrer à ce moment-là et mon regard pivota directement sur les trois gars qui s'assirent à nouveau. Timmy avait beau n'êtres qu'un parieur, sa classe naturelle et son charisme en faisait ici quelqu'un d'important. D'autant qu'il misait rarement de petite somme. Et ici, si entre combattant, c'était la force qui amenait le respect, entre mafieux et parieurs, seul l'argent comptait. C'était comme s'il en sentaient l'odeur. Et plus on en avait, plus on était important. Et Timmy était aussi connu pour être un manager connu de L.A. Il faisait donc partie du monde du business.

Et Timmy le montrait bien, sans arrogance, mais il était toujours sobre et classe dans ses tenues. Et je souris en remarquant que la jeune Eileen avait suivi son exemple, restant à ses côtés et très bien habillée tout en restant simple. Chacun à sa place. Le sport qu'on pratiquait n'avait qu'une seule règle: frapper aussi fort et aussi souvent que possible sans tomber sous les coups de l'adversaire. Mais par contre, les gens qui gravitaient autour de nous étaient nombreux et complexe pour des personnes non avisées.

Je me levai de mon banc et accueillis mon ami en lui serrant la main. A l'européenne quoi... Une poignée de main, simple, sans grande exhibition de notre lien qui était fort. Mais seule Elieen ouvrit la bouche pour me saluer. Timmy et moi, c'était par regard qu'on communiquait. Et je voyais dans le sien qu'Eileen lui avait tout raconter et qu'il ne m'en voulait pas. Mais que j'avais joué un joli coup. Je souris avant de me tourner vers Eileen.

-Pour l'instant ça va. Je vais essayer de pas trop me faire amocher... Et toi?

J'essayais toujours de ne jamais être trop touché au visage. Histoire de ne pas avoir trop de marques. Parce que, à L.A. People, les marques risquaient d'attirer d'innombrables questions et je ne pouvais pas me planter dans les escaliers toutes les deux semaines. Et puis il y avait Ginger qui ne manquerait pas de s'engouffrer dans la moindre faille. D'autant plus maintenant que Lighter voulait ma mort.

Je donnai le rouleau de bandes à Timmy avant de me rassoir, invitant dans le même geste Eileen à prendre place à côté de moi pendant que Timmy s'asseyait sur un tabouret devant moi. Je lui tendis ma main. On ne portait pas de gants pour boxer, uniquement les bandages pour protéger les jointures des mains.

-Tim...

Je lui désignai un combattant de plus ou moins ma taille, un peu plus sec, aux muscles bien dessinés. Il s'échauffait contre un sac et était impressionnant, tant au niveau de la puissance de ses coups que de sa vitesse et son endurance.

-C'est contre lui que je me bats en premier. Les mises seront certainement en sa faveur. Parie sur moi tu gagnes le pactole.

Je marquai une pause et un sourire mauvais se dessina sur mon visage. Je parlais bas pour que les gens nous environnant ne nous entendent pas. Mais assez fort pour qu'Eileen, elle, entende.

-Je me battrai à la loyale. Mais si je me sens faiblir... Je l'ai vu arriver, il a une drôle de façon de marcher... Pas de doute qu'il a un problème à une jambe.

Je savait laquelle, mais je ne savais pas la préciser à Timmy... Pas tout de suite. Je fronçai les soucils et réfléchis quelques secondes en regardant la main que Timmy me bandait.

-C'est quelle main que tu fais?

J’avais prévenu Eileen et j’espérais sincèrement que tout ce passe bien ce soir. Nous étions maintenant face à Amon et la petite anglaise le salua avec toute sa spontanéité naturelle. Moi j’avais simplement serré la main d’Amon. Nous nous comprenions en de simples regards. Nous nous connaissions depuis plusieurs années maintenant ce qui faisait que nous nous connaissions par cœur. Si mon Eileen était ici ce soir c’était à cause de lui. Je disais à cause car il avait attisé la curiosité de la petite anglaise avec ses belles paroles. Je ne pensais pas lui en vouloir réellement car notre relation était basée sur celui qui allait le mieux avoir l’autre. Dans un total respect de l’un pour l’autre. Et là, il m’avait eu et je devais l’assumer.

Il s’avérait qu’à ce moment même mon ami allait bien. Il souhaitait juste ne pas trop être amoché. Revenir plein de bleu à son boulot, ça n’allait vraiment pas le faire. Sur ce, il me donna les rouleaux de bande qui servait à protéger les mains des boxeurs. Je m’installai sur le tabouret en face de lui et je commençai à lui mettre la bande. Je relevai le regard quand Amon m’interpella afin de me désigner son premier adversaire. Mon ami m’incita à parier sur lui car tous les paris étaient en la faveur de l’autre homme. Il y avait beaucoup d’habitué ici et cet homme je l’avait déjà vu se battre. Il avait des faiblesses et, l’avantage pour Amon, c’était que son adversaire était fan de rap.

-D’accord. Je parierai sur toi. Il souvent sa garde trop basse. N’oublie pas ça.

Je détournai mon regard de la bande pour envoyer des regards et des sourires à Eileen. J’espérai que cette soirée n’allait pas lui faire changer la vision qu’elle avait de moi.

Amon voulait se battre à la loyal tout en me prévenant que s’il se sentait faiblir il allait profiter de handicap de son adversaire qui semblait être blessé à la jambe.

-Encore un avantage de plus pour toi.

J’étais sur le point de terminer de bander sa main quand il me demanda de laquelle il s’agissait.

-C’est ta main droite. Tu l’utilises pour frapper. Ton adversaire est aussi droitier, il n’aura pas l’avantage de l’effet miroir.

Je bandais ensuite l’autre regardant plus souvent ma petite amie.

-Tu sais Eileen, c’est matchs ne vont pas être très beaux à voir. J’espère que la violence ne te fait pas peur car c’est le mot d’ordre ici. Et Amon va sûrement prendre des coups… Beaucoup de coups.

Je voulais en être totalement certain que tout cela n’allait pas l’effrayer.

La petite anglaise avait tout naturellement salué Amon à voix haute. Peut-être avait-elle eu tort … En soi, ce qu'elle voulait c'était plus détendre Amon et aussi Timmy par la même occasion. Ils avaient tous l'air tendus, il est vrai que lorsque Eileen avait regardé un peu autour d'elle, certains n'avaient pas l'air réellement amicaux … Le danois la rassura en lui disant que pour le moment il allait bien, ce qui la fit sourire.

- Et bien pour le moment ça va aussi !

Elle gardait une expression plutôt innocente et amicale sur son visage. La jeune femme était une novice ici, jamais elle n'y avait mis les pieds. Il semblerait qu'elle ne soit même jamais allée du côté légal de la salle de sport. Ce n'est pas une grande sportive, hormis un peu de natation, elle n'a pas exercé beaucoup de sports. Soit, Amon l'invita à s'asseoir à ses côtés, ce qu'elle fit, pendant que Timmy, lui, se chargeait de bander les mains de son ami.

Ils se mirent ensuite à parler de leur stratégie. La jeune femme les écoutait attentivement. C'était très intéressant. Elle regarda aussi très brièvement l'homme qu'allait affronter le grand blond. Il était assez effrayant, mais il semblerait qu'Amon ait ses chances. Et bien, elle verra cela toute à l'heure. Néanmoins, elle espère réellement et fortement que le grand danois s'en sorte sans trop d'égratignure. Il a déjà un visage assez marqué, non pas par des combats forcément, mais on sent qu'il y a du vécu, qu'il a traversé plusieurs choses difficiles.

Elle avait jeté brièvement d'autres regards dans la salle. Celle-ci se remplissait petit à petit, il y avait des personnes très bien habillées et d'autres beaucoup moins. Eileen ne put s'empêcher de remarquer une magnifique robe dos nu bleu foncé que portait une femme très élégante, surement la femme ou compagne d'un mafieux. Elle quitta rapidement son rêve de jeune femme et de robe pour revenir au duo d'amis. En effet, c'est quand elle entendit son prénom qu'elle se retourna vers eux. Il s'inquiétait, comme c'était mignon.

- Ne t'en fais pas, je suis bien consciente … Je n'ai rien oublié de tout ce que tu m'as dit ! Je ne m'en prendrai qu'à moi-même si je ne le supporte pas, c'est tout de même moi qui aie insisté pour venir !

Elle lui adressa un sourire rassurant. La petite brunette décida ensuite d'éponger un peu le danois avec une serviette qui était non loin. Le pauvre il suait à grosses gouttes. Et puis, on ne sait jamais, il pourrait tomber malade et ce serait tout de même dommage vu le beau temps qui se profilait ces derniers jours. Elle reposa de nouveau son regard sur Timmy.

- Tu sais que t'es trop adorable quand tu t'inquiètes comme ça ?

Eileen le regardait tendrement avec son petit sourire. Il était réellement extraordinaire son Timmy, il voulait toujours ce qu'il y avait de mieux pour elle, et ça, ça la touchait énormément et ça ne faisait que la rendre encore plus folle de lui. Enfin, elle reposa la serviette après avoir bien épongé le champion du soir. Avec ce que Timmy le lui avait raconté, elle savait et ne savait pas à la fois, à quoi s'attendre réellement cette nuit.

Eileen allait bien et Timmy semblait aller très bien aussi. Son langage non verbal me prouvait que toute l'attention du manager était consacrée à la protection de sa petite amie. Je lui souris, un peu moqueur. Hey... On était deux pour lka protéger, fallait pas l'oublier. Et quand tout ce beau monde qui nous entourait aurait compris que c'était Timmy que la jeune femme accompagnait, je doutais fort que quelqu'un essaye ne serait-ce que de lui adresser la parole. Hormis peut-être la compagne de l'un ou l'autre gars important. Mais pas d'hommes, ça, c'était clair. Les règles étaient trop bien établies, même tacitement. Non seulement Timmy était important, et misait gros et ça ne valait vraiment pas la peine de le perdre pour des histoires de cul, mais en plus, tout le monde savait que derrière Timmy, il y avait moi. Comme dans le temps, à l'école, tout le monde savait que derrière Freiya, il y avait moi.

Pourtant, cela n'avait pas l'air d'empêcher Timmy de s'inquiéter. Il me bandait cependant calmement les mains en échangeant de la stratégie avec moi et des regards et des sourires avec Eileen. Cela faisait un bail que je ne l'avais pas vu comme ça. Et Eileen avait intéret à faire gaffe deux fois plus à ne pas jouer avec les sentiments de mon ami.

Je hochais la tête aux conseils de Timmy qui complètait les remarques que j'avais déjà faites sur mon adversaire. Il précisa aussi que c'était la jambe droite du type qui était blessé. La droite. Je savais que dans deux minutes j'aurais déjà oublié à quel côté ça correspondait. Sans tester de quelle main je frappait, dans le vide, j'étais incapable, en restant immobile, de reconnaître ma main forte.

-Ok... Droite ou gauche, je sais laquelle c'est de toute façon. Et tu le verras aussi quand il montera sur le ring. C'est léger come boitillement, mais je crois qu'il force pour avoir l'air de marcher normalement. Et si besoin, je vais pas le rater.

J'eus un sourire mauvais, mais qui se changea en rire moqueur quand Timmy, tout en continuant sa besogne, précisa à Eileen que ça allait être violent. Et peut-être très violent. J'avais l'habitude de protéger mon visage avec mes bras et mes épaules... En général, j'en sortais avec des bleus légers et parfois la lèvre ou la joue àl'intérieur de la bouche pétée, mais rien que se voyait trop fort. Par contre, le reste de mon corps n'avait pas encore totalement cicatrisé du dernier match. Mais ces bleus là étaient aussi dissimulés par mon débardeur. Mais ce qui me faisait rire, c'était de voir Timmy au petit soins avec Eileen qui pris une serviette dans mon sac juste à côté d'elle.

-Elle est majeure et vaccinée, Timmy... Et puis elle a bien du croiser l'une ou l'autre bagarre en se promenant dans L.A. ... C'est plus une gamine. Enfin si... Encore un peu, mais presque plus... Même si t'as quoi? 8 ans de plus qu'elle?

Mais j'arrêtai de rire quand Eileen se mis à éponger mon visage, puis ma nuque et mes épaules. C'était un geste auquel je ne m'attendais pas... Pas venant d'elle. Un geste qui me rappelait Freiya. Un geste qui me perturbait alors que je devais rester concentré. Mais je la laissai faire et mes muscles se détendirent. Quelque chose dans mon esprit aussi sembla se détendre. Comme si des noeuds dans mon cerveau se démêlaient. Je soupirai aussi discretement que possible pour ne pas trop montrer que j'appréciais ce qu'elle faisait.

Une fois que Timmy en eu fini avec les bandages, je rattachai convenablement les lacets de mes baskets. Mon adversaire était déjà sur le ring alors que le speaker du jour criait son nom... Je fis un clin d'oeil au couple.

-C'est partit.

Je regardai une nouvelle fois Eileen.

-Si je gagne, Timmy aura de quoi te payer la même robe que celle que tu matais tantôt!

J'avais un grand et beau sourire. Il n'y avait qu'ici que j'en faisais des comme ça. Parce qu'il n'y avait qu'ici que je me sentais réellement vivant. Il n'y avait que quand je me battais... Ou quand je me retrouvais au lit avec une fille. Le reste du temps, j'avais juste l'impression de dériver... Et de m'éloigner de chez moi de plus en plus.

Je montai sur le ring, sans autre protection que mes bandages. Et je souriais à mon adversaire. Ca avait l'art de les mettre sur les nerfs, parce qu'ils me pensaient sûr de moi. Alors que non. J'étais juste heureux, parce que j'étais sur le point de faire ce que je faisais le mieux.

La cloche sonna le début du combat. Il était temps, maintenant, pour Timmy d'aller parier. Je choisis de commencer par encaisser ou esquiver les coups, faisant courir mon adversaire tout autour. Je me protégeais uniquement le visage, le reste de mon corps prenait. Et mes bleus plus vieux me faisaient mal, mais c'était pas grave. Je me faisais huer parce que je ne frappais pas. Mais je voulais le fatiguer d'abord. Qui a dit qu'il fallait combattre avec honneur et pas intelligemment?

C’est vrai que le principal c’était qu’Amon sache avec quelle main frappé et pour cela il n’avait pas besoin de savoir le nom que cette main portait. Se dire gauche ou droite lors d’un combat c’était superflu. Il testa son poing en frappant dans le vide. Il était en confiance et me signala que je verrai bien le boitillement de son adversaire quand il montera sur le ring.

-Bien.

Je faisais confiance à Amon et j’espérai qu’il n’allait pas me faire regretter de miser de l’argent sur lui. Il m’était d’ailleurs déjà arrivé de parier contre lui quand j’étais sûr et certain qu’il ne gagnera pas. Il ne m’en avait jamais voulu. C’était le jeu et j’avais du prestige ici parce que je gagnais souvent. Même si, ce soir, ma principale préoccupation était le bien-être d’Eileen. Et je ne pouvais m’empêcher de lui dire à nouveau à quel point ce qui allait suivre n’allait pas être joli. Et elle me rassura en ce sens bien conscient que c’était elle qui avait insisté pour venir. J’approuvai de la tête alors qu’Amon me disait qu’elle était assez grande et qu’elle avait sûrement du voir d’autres bagarres dans sa vie.

-10 ans de plus. Et oui, elle en a déjà vu mais ce n’était en rien pareil.

Notre rencontre avait été faite grâce à un bagarre et, vu les insinuations de mon ami il devait être au courant. Amon riait alors que je gardais mon sérieux. Ici, je me voyais mal rire aux éclats. J’avais une certaine retenue à avoir. Et c’est à cause de cette retenue obligatoire que je ne pouvais répondre comme je le voulais aux sourires tendres et aux douces paroles d’Eileen. Elle s’affairait autour d’Amon, essuyant les gouttes de transpirations qui dégoulinaient du visage de mon ami danois. Cette jeune femme était un ange. La réputation de mon ami n’était pourtant plus à faire et elle, elle l’acceptait tel qu’il était. Elle me trouvait adorable. Je souriais rougissant légèrement.

-Adorable ? Ce n’est pas ce qu’ils disent à MTI.

Mon sourire s’élargit mais ne perdura pas. Amon me sortis de ma momentanée rêverie pour me signaler que son combat allait commencer. C’était l’heure des paris et, Amon avait raison sur un point.

-Il a raison. Si je gagne, je t’offrirai une robe semblable.

Eileen aimait beaucoup les robes et j’aimais lui faire plaisir. A quoi bon avoir de l’argent si ce n’était pour faire plaisir à la femme qu’on aimait ?

Nous nous dirigeâmes vers la table des paris où étaient déjà rassemblé pas mal de parieurs, essentiellement des habitués. Comme l’avait prévu mon ami, ils parièrent tous sur son adversaire alors que je misais bien plus qu’eux sur Amon. Ils ne revenaient pas et je restais stoïque devant leur étonnement m’éloignant de la table accompagné d’Eileen pour mieux apprécier le combat. Mais je me pris à regarder bien plus la petite anglaise qu’Amon.

-Je mise toujours beaucoup. Si Amon est bien persuadé que son adversaire est boiteux alors le combat tournera inévitablement à l’avantage d’Amon. Il est rapide, plus que son adversaire.

Je lui disais tout cela pour qu’elle comprenne chacune de mes actions. Je passais un bras autour des épaules de la jeune anglaise. Le combat était lancé !

La jeune femme regardait les deux amis préparer le combat aussi bien stratégiquement, que physiquement. Ce match de boxe allait surement être violent comme le lui avait répété maintes fois Timmy, mais elle l'avait rassuré sur le propos en précisant qu'elle avait insisté et décidé cela de son propre chef. Pendant que les deux amis débattaient sur la vaccination ou non de la petite anglaise à propos des bagarres, cette dernière avait pris une serviette pour éponger et détendre le grand danois avant son dur match de boxe. Elle l'avait fait sans arrière pensées, juste par envie d'aider et de participer à sa manière. Leur bref échange la fit sourire, amusée.

Une fois qu'elle eut fini de s'occuper d'Amon, elle regarda Timmy, a qui elle venait de complimenter ses petites inquiétudes et attentions. Celui-ci ajouta, tout en rougissant, qu'ils n'étaient pas tous du même avis, encore moins à MTI. Enfin, c'est une maison de disque assez spéciale … Elle poussa donc un léger soupir après lui avoir sourit.

- Ne te préoccupes pas de ce qu'ils disent. Je crois qu'ils n'apprécient pas plus que ça le anglais là-bas.

Ou alors était-ce simplement parce qu'elle était en couple avec lui ? Depuis un petit moment, les relations avec les employés MTI se dégradaient. Bon surtout avec les commères de l'accueil et les autres femmes avec un rôle secondaire. Mais, en y repensant, elles pourraient être comme ça avec d'autres, seulement, Ruby par exemple, ne subit pas du tout les mêmes réactions. C'est pour cela qu'elle en a conclu que cela devait venir de ses origines ou bien de celui qui partage sa vie.

Amon s'en allait désormais combattre son adversaire du jour. Enfin, il ajouta avec une grande subtilité, qu'avec l'argent gagné ce soir, elle aurait le droit à une aussi belle robe que celle que la jeune femme avait admiré un peu plus tôt. Eileen affichai d'abord un sourire un petit peu gêné avant de rougir lorsque Timmy lui affirma qu'il le ferait. Et dire qu'elle avait pensé qu'ils étaient trop concentrés pour la regarder. De plus, elle allait passé pour quoi ? Une pauvre fille attirée par l'appât du gain ? Elle ne profiterai jamais de l'argent des autres.

- Oh mais non. Garde ton argent pour quelque chose de plus important, ou pour te faire plaisir tiens. Tu ne penses que trop peu à toi mon … Timmy.

Sur cette brève hésitation, elle se leva, tout comme les deux hommes. La jeune femme se devait de rester un minimum discrète, de ne pas trop montrer de sentiments etc … Et en cela, c'était un réel défi pour la petite brunette qui, est plutôt habituée à montrer ses sentiments quand elle se sent bien.

La sonnerie retentit, le match allait commencer. Le jeune couple se rendit alors en direction des tables de parieurs. Encore une fois, Eileen laissa le manager gérer tout cela. Les autres avaient l'air surpris de voir Timmy parier pour et non contre, Amon, ce qui la fit sourire intérieurement. Elle suivit ensuite de très, très près son anglais vers un endroit mieux adapté pour regarder Amon se battre. Il lui expliquait entre temps ce qu'il venait de faire, enfin les raisons de ce pari et de cette somme misée sur Amon. En y repensant, il est vrai qu'Amont n'est pas un mou du genou. Il pourrait se mettre à danser comme la dernière fois pour esquiver des coups, ça pourrait être une bonne astuce qui pourrait le déstabiliser. Elle revint vite sur terre et arrêta ses hypothèses immédiatement. La petite anglaise regardait Timmy en souriant pendant que ce dernier passait son bras autour des épaules de la jeune femme.

- Hm je vois. Au vu de ce qu'il nous a dit il y a quelques instants, je pense qu'il peut gagner. En tout cas j'y crois, et comme tu dis, il est plutôt rapide et en plus il n'est pas raide comme un balais, c'est plutôt à son avantage.

Après avoir esquisser quelques sourires à son adversaire, Amon commençait à se battre, enfin pas réellement. On dirait qu'il cherchait plutôt à fatiguer l'autre homme, qui était de plus, boiteux. Il serait fatigué plus facilement et le grand danois pourrait en profiter plus vite et donc s'épuiser encore moins. Amon esquivait les coups de justesse et la petite anglaise avait des petites grimaces qui se dessinaient sur son visage à chaque fois. Néanmoins, elle était aussitôt rassurée quand elle voyait qu'il n'avait rien eu. Elle remarqua aussi que pour le moment, il n'y avait pas trop de violence. Eileen ne faisait pas trop d'illusion non plus, cela arrivera surement quand Amon l'aura décidé. Ce qui risquait d'arriver très bientôt. Pour le moment, elle se contentait de regarder silencieusement et calmement le match, le tout, en restant collée à son Timmy à qui elle adressait des sourires quand elle le regardait.

J'esquivais en rigolant, par pure provocation. Et je n'avais encore donné aucun coup moi-même, ce qui avait le don d'exciter mon adversaire qui grimaçait de frustration. Son boitillement léger le rendait un peu plus lent et c'était d'autant plus facile pour moi. Je ne fis qu'une erreur à un moment donné: esquiver par routine. Toujours du même côté puis de l'autre. Jusqu'à ce que mon adversaire e prenne à contre pieds et par surprise, m'envoyant un crochet puissant qui me fit valser et me raccrocher aux élastiques au bord du ring, une expression de surprise sur le visage. Expression qui se changea vite en colère. Plus contre moi-même que contre l'autre pour m'être fait avoir si facilement. Pendant que je me tenait, je croisai vaguement les regards d'Eileen et Timmy. Pas de chance pour mon adversaire: Eileen était là. Par pure fierté, je ne pouvais pas perdre aujourd'hui.

Mon adversaire m'attrappa par derrière mon débardeur et me tira en arrière et j'entendis le craquement du tissu qui se déchire. Ce faisant, il m'aida, sans le vouloir, à me redresser sans que je n'ai à faire le moindre effort. Mes yeux verts étincellaient d'une lueur qui n'augurait rien de bon. Et j'avais le goût du sang dans la bouche parce que je m'étais un peu ouverts l'intérieur de la joue avec mes dents quand le coup avait été donné.

Et au moment où, en me faisant pivoter, je me retrouvai de nouveau face à l'adversaire, j'arrêtai d'esquiver mais balayai d'un pied son pieds blessé, l'envoyant à terre. Il cria de douleur et la clameur du public qui sentait l'odeur du sang se fit plus forte. Puis, je fondis sur lui et enchaînai les coups de poings puissants, mécaniques. Mais ce con m'avait mis en colère en me touchant au visage. Et comme tous les coups étaient permis, le tabassage complet aussi. Il n'avait qu'à se démerder pour se dégager maintenant que j'étais sur lui.

Je lui mis une dizaine de coups de poings avant qu'il ne décide de ne plus se protéger le visage pour pouvoir utiliser ses mains et ses bras pour se dégager. Il pris ainsi trois de mes coups de plein fouet, me laissant lui ouvrir l'arcade et la lèvre. Puis il réussit à m'éjecter de là au bout d'un effort surhumain.

Toujours en colère, je me relevai prenant le temps d'enlever mon débardeur complètement déchiré qui ne valait plus rien, découvrant les cicatrices et écchymoses de mes combats précédents. Et on se refit face. Mais je n'évitais plus les coups. Je maintenais une bonne garde pour mon visage. Mais je visais ses tempes à lui.

L'arbitre, qui était là uniquement pour éviter les réels excès, vint ml'interrompre par trois fois. Au bout de la troisième fois, j'évitai de viser aux tempes... Pendant une dizaine de minutes. L'autres était aveuglé par son propre sang qui lui coulait de l'arcade dans un de ses yeux. Et quand j'eus une ouverture, je la saisi. Et atteint cette foutue tempe. L'autre tomba, raide, dans les vappes, instantanément. Le service médical monta sur le ring alors que moi, j'hurlais un cri de victoire. Parce que je n'étais plus sur un ring de boxe. J'avais dix ans, j'étais dans la cour de l'école, et pour la première fois, j'avais mis un de ces enculé de caïd au sol. Chaque victoire me faisait cet effet-là, me donnait cette satisfaction.

Jusqu'à ce que les agents de sécurité me fassent dégager du ring... Sans le faire exprès, dans l'oeuphorie dans laquelle j'étais j'avais balancé mon poing dans la tronche de l'un d'eux. Et du coup, je vis Timmy se lever et approcher. J'allai vers lui, à la grande satisfaction des gorilles qui m'escortaient. J'avais ma petite réputation d'excité dangereux ici aussi...

Eileen était vraiment une fille adorable. Les choses n’étaient pas faciles pour nous à MTI depuis que nous étions ensemble. Et ça l’étais d’autant plus pour elle vu qu’elle devait inévitablement se coltiner la jalousie des autres femmes. Et aujourd’hui, elle me prouvait qu’elle savait faire abstraction des railleries dont on pouvait être victime sur notre lieu de travail. Elle disait que c’était parce qu’ils n’aimaient pas les anglais. Cette réflexion m’arracha un sourire. Peut-être n’avait-elle pas tort au fond. Et le mieux était de tous les ignorer.

Mais ce n’était point le moment de nous en faire pour de telles choses. L’ambiance était tendue en vue du combat qui approchait. Mais ce combat était aussi l’annonce de gains. Les paris annonçaient toujours les gains et je pensais bien acheter la robe que convoitait Eileen afin de lui faire plaisir. Mais ma belle n’était pas matérialiste pour un sous. Il est vrai qu’elle aimait les belles robes mais elle paraissait gênée que je veuille lui en acheter une avec les gains que nous allions gagner aujourd’hui. Elle préférait que je les gardes pour moi et que je les dépense pour mon propre bonheur.

-Bien. Je le dépenserai pour un tout nouveau lit, un qui nous conviendrait pour nous deux.

Le mien était un peu trop petit et savoir que nous allions bien mieux dormir dans un plus grand lit ferait mon bonheur. Je souriais à mon Eileen alors que ce compromis me paraissait brillant.

L’heure était maintenant au pari et j’avais fait forte impression en pariant sur mon ami, Amon. Personne ne le voyait vainqueur. Et c’est satisfait que tout le monde vote contre qu’Eileen et moi choisirent notre place pour regarder le combat. J’avais passé mon bras autour des épaules de la jeune anglaise avant de lui expliquer en quoi Amon avait l’avantage. Chose qu’elle confirma. Nous étions donc d’accord et, alors que le combat commença, nous nous lancions de temps à autre des sourires.

Le début était comme beaucoup de début de match de boxe, une série d’esquives afin de fatiguer l’adversaire. Amon était très fort à ce petit jeu. Il provoquait et cela avait le don d’énerver son adversaire. Je regardai attentivement voyant que la provocation et les gestes par habitude du danois pouvait être son petit point faible. Le danois nous lançait des regards quand il se faisait avoir. Peut-être trouvait-il en nous la motivation pour se remettre de chacun des coups que son adversaire lui donnait.

Et, alors qu’on aurait pu dire qu’Amon allait se faire avoir. Le danois retourna la situation et commença à s’acharner sur son adversaire. La jambe blessée de gros dur lui avait été fatal. Et je sentais bien que mon ami commençait à prendre l’avantage. Et ses coups montraient bien à quel point tout cela n’était point légal. Les coups volaient et allaient n’importe où.

L’homme se releva après avoir utilisé sa force pour se dégager. Je regard ais toujours, le regard concentré. Il ne se déconcentrait que pour sourire de temps en temps à mon Eileen. Amon devint plus méchant, visant les temps de son adversaire. Des coups qui rendaient l’arbitre totalement pertinent. L’homme n’en avait plus pour longtemps avant de perdre et c’est un coup bien placé qui l’envoya au sol. Mon ami avait gagné et laissait sa joie éclatée, si bien qu’il frappa un agent de sécurité par inadvertance et se fit saisir par les autres.

-Eileen, suis-moi.

Nous nous levâmes. Il fallait que je calme le jeu. Je m’approchai des agents de sécurité et leur dit calmement que je m’occupais d’Amon. Ils hésitèrent avant de me laisser avec mon ami.

-Bravo, on peut dire que tu as fait du bon boulot. J’ai bien fait de parier sur toi.

Je lançai un bref regard aux autres parieurs. Ils vociféraient qu’il y avait eu de la triche mais ils savaient bien que cela ne servait à rien. Je regardais Eileen.

-Comment as-tu trouvé ce combat, mon Eileen ?

Je voulais savoir si elle voulait continuer ou non. C’était la moindre des choses. En attendant, j’essuyais les traces de sang qui maculaient le visage d’Amon.

La petite anglaise avait bavé, pas assez discrètement sur une jolie robe d'une autre femme présente à ce match. Amon avait suggéré que Timmy lui en achète dans le même style et l'anglais ne le nia pas. Ce qui rendit pour le coup, la petite Eileen un peu gênée. Elle aurait aimée avoir cette robe, mais là ça aurait donné l'impression qu'elle ne pensait qu'à l'argent et qu'elle réclamait. Elle en aurait une le moment venu, que ce soit elle qui l'achète ou non. Et puis après tout, si c'est une surprise par exemple c'est encore mieux. Elle suggéra de le dépenser autrement. Il eut une excellente qui fit sourire la jeune femme.

- Oh mais c'est une brillante idée ça ! J'approuve totalement.

Non pas que le lit de son compagnon soit inconfortable loin de là, encore moins quand elle est en sa compagnie, mais il est un peu petit pour tous les deux. Elle lui rendit alors son joli sourire.

Soit, l'heure était venue de passer aux choses sérieuses : les paris. A la surprise générale, Timmy avait parier pour Amon. Choix qui était justifié et astucieux lorsque l'on connaissait les coulisses de l'affaire. Eileen avait donc écouté et approuvé les explications de son manager anglais. Ils regardaient tous deux le match d'Amon. C'était une première pour la jeune femme. Elle tentait donc de voir et de comprendre la stratégie d'Amon. Le déstabiliser par le sourire c'était très malin ! Il essayait ensuite le fatiguer probablement, via des esquives. De temps à autres, ils avaient le droit à des petits regards du danois en leur direction, ce qui faisait sourire la jeune femme à chaque fois, c'était une façon de l'encourager aussi. Amon était de plus en plus mal parti, et la petite anglaise avait peur et mal pour lui, alors qu'il avait l'habitue et n'avait pas l'air d'avoir réellement mal, mais c'était plus fort qu'elle. Il réussit à retourner la situation à son avantage et elle se sentais alors moins soucieuse. Le danois, était de plus en plus sérieux et concentré, hormis les quelques sourires qu'il adressait en leur direction. Le match tendait sur la fin. Peu de temps après, Amon éclata de joie lorsque l'arbitre le déclara vainqueur, tellement qu'il frappa un des agents. Ceci fit rire la jeune femme.

Elle se ressaisit quand Timmy lui demanda de la suivre. Elle lui prit la main et s'avança à ses côtés tout en restant très près de lui, elle aimait être collée à lui et en plus, ici, c'était vraiment plus sécurisant. Ils se dirigèrent vers Amon et l'agent pour que la situation se calme. D'abord réticents, ils acceptèrent rapidement la proposition de Timmy pour s'occuper d'Amon. Il félicita aussi ce dernier pour son combat et son idée de parier pour lui. Eileen acquiesçait les dires de l'anglais. Les autres parieurs étaient loin d'être ravis en l'occurrence, et bien ils n'avaient qu'à être un peu plus observateur, un homme boiteux ça gagne rarement tout de même, pas besoin d'être Einstein. Le manager demanda alors ce qu'en avait pensé la petite anglaise. Celle-ci lui sourit un peu amoureusement, sans savoir pourquoi, et sincèrement.

- Et bien c'était très intéressant, violent, mais je m'attendais à pire … Après c'était peu-être un match "peu violent" ici. … Mais, dis-moi Amon, tu n'as vraiment pas mal ou tu feins de ne rien ressentir ? Ca m'a tracassé tout le combat durant.

Pendant ce temps, Timmy était aux petits soins avec Amon, épongeant et essuyant le sang qui coulait sur son visage. C'était violent, mais la jeune femme avait déjà vu pas mal de bagarres réellement très violente dans la petite ville de Bristol. L'anglais peut-être un vrai gentleman comme un vrai bagarreur !

Mon coeur battait à tout rompre. Pas parce que j'étais essoufflé ou fatigué. Non, le simple fait de me battre me donnait des giclées d'adrénaline qui se répendaient dans tout mon sang. Et je me sentais étrangement vivant, bien plus vivant que je ne l'étais à L.A. People. Parce que les coups que je donnais via le magasine aux stars n'avaient pas la même saveurs que des vrais coups de poings dans des vraies tronches! Et puis... Toutes ces stars n'étaient pas mes ennemies. Pour la plupart, je ne leur avait même jamais parlé. Tandis que les types qui montaient avec moi sur le ring, eux, pouvaient me tuer, s'ils le décidaient. C'était pas cette lopette d'arbitre qui allait en décider autrement.

Je fus saisi par trois des agents de sécurité après avoir envoyé mon poing dans la figure de leur collègue. C'était à la fois parce que j'étais content d'avoir gagné et que mes gestes étaient un peu amples, mais aussi parce qu'il m'en fallait encore! Je voulait encore me battre! Ce combat contre un type à moitié estropié n'avait été qu'un apréritif. Il m'en fallait plus. Je n'avais pas eu ma dose. Je me débattis, mais sans trop de conviction: inutile de me faire détruire par trois gorilles si je voulais encore être fit pour le prochain combat. Et je vis Timmy arriver en face de moi. Je souris d'un air narquois aux gardiens de sécurité quand ils me lâchèrent. La jeune Eileen était pendue au bras de l'anglais.

Seul Timmy savait comment me contrôler dans ces moments-là, ces moments intenses où je ne pensais qu'à passer au suivant. Mais d'autres combats devaient avoir lieu entre temps. Il me félicita et je le suivi docilement. Timmy était bien le seul à e féliciter pour quoi que ce soit. Et ça comblait ce vide qu'avait créer le manque de reconnaissance accumulé en moi depuis des années. En même temps, il venait de gagner le pactole...

Je m'assis sur mon banc et Timmy épongea le sang sur ma figure. Moitié mon sang, qui venait en plus grande partie de l'intérieur de ma bouche vuq ue ma joue était coupée de l'intérieur et moitié le sang de mon adversaire que son équipe était entrain de ramasser à la petite cuiller sur le ring. Je crachai un bon coup le sang qui emplissait ma bouche, sachant que ça n'allait pas saigner longtemps. Je ne faisais même pas attention au accusation de triche qui nous entouraient. T'es blessé, t'as qu'à pas combattre.

Je regardai Timmy dans les yeux avec un air qui voulais dire "Timmy... Sérieusement..." quand il l'appela "Mon Eileen"... Est-ce que la gentlemanerie avait des limites chez l'anglais? J'en venais à en douter. Puis, j'écoutai Eileen tout en checkant intérieurement dans quel état était mon corps. J'allais avoir des bleus en plus de ceux que j'avais déjà, ma joue gonflerait peut-être un peu, mais rien de grave. Eileen avait trouvé que le combat n'avait pas été si violent. Ce n'est qu'à ce moment-là que j'ouvris la bouche pour parler.

-Ca ne servait à rien d'y aller trop fort. Il est monté sur le ring à moitié fit, blessé. Même s'il avait gagné contre moi, il n'aurait pas gagné le combat suivant. Alors que moi, j'ai encore un combat à faire avant d'en avoir fini. Fallait que je me sauvegarde.

Les combattants suivant montèrent sur le ring à leur tour. Je les désignai à Eileen.

-Eux non plus ne vont pas y aller trop fort. Parce que chacun d'eux sait que c'est le deuxième combat qui compte.

Je lui promettais pas là un combat bien plus violent à l'avenir. Parce qu'aussi, sa remarque avait, quelque part, touché mon orgueil. Elle me demanda aussi si j'avais mal.

-Ca dépent...

Je souris à Timmy et désignai Eileen du doigt.

-Tu permets?

Lui demandant par là si je pouvais toucher la jeune femme. Quand j'eus l'autorisation dont je n'avais pas vraiment besoin, j'enfonçai mon doigt dan sla joue d'Eileen.

-Ca fait mal, un peu, ça, hein... Protège ta joue avec ton bras maintenant.

Quand elle l'eu fait, j'appuyai avec mon doigt avec la même intensité que dans sa joue. Son bras lui faisait une protection.

-Ca fait beaucoup moins mal si tu te protèges. Et puis, même... A force de prendre des coups, certains nerfs meurent... Et tu gagnes une certaines insensibilité.

Et comme ça faisait des années que je ramassais... Timmy en eu bientôt fini avec ma tronche, me laissnat respirer un peu. J'attrapai une bouteille d'eau dans mon sac en en bu un grand coup, mais en recrachai la moitié. J'étais pas vraiment Timmy le gentleman, moi...

-T'as gagné assez pour offrir cette robe à TON Eileen, Tim?

J’étais content que l’idée d’acheter un nouveau lit lui plaise. Et cette réflexion sur ce que je comptais faire de l’argent des paris me poussait à penser que je ne pensais plus dépenser mon argent uniquement pour moi ou uniquement pour Eileen, mais pour le couple que nous formons. C’est, diront certains, un pas de plus dans l’histoire d’une relation amoureuse.

Nous nous échangions des sourires avant d’aller parier et d’apprécier le combat d’Amon. Mon ami en sortis vainqueur contre toute attente. Et inutile de préciser que la joie d’Amon était grandement perceptible pas ses gestes et par le coup qu’il envoya à l’un des agents de sécurité. Eileen riait et je l’aurais fait aussi si je n’avais pas été sûr que mon ami risquait des ennuis à cause de ce geste. Il fallait que j’intervienne. Et j’avançai jusqu’à Amon ma main enlacée dans celle d’Eileen. Toutes ces petites marques d’affections me détendaient. Et la paix que j’avais dans l’esprit me prouvait que ce n’était peut-être pas une si mauvaise idée de l’avoir emmenée avec moi.

J’intervins auprès des agents pour qu’ils laissent Amon tranquille. Evidemment, se sentant désormais protégé, Amon en profita pour narguer du regard les agents de sécurité. Il n’en ratait jamais une ! Je laissais passer préférant féliciter Amon pour son combat. Je m’affairai à éponger le sang sur son visage. Il fallait qu’il soit prêt pour son combat suivant. Amon était fier et crachait le sang qu’il avait dans la bouche. Ce n’était que dans ces moments-là qu’il avait vraiment l’air heureux. Il aimait l’adrénaline que lui procuraient ces combats. Mais moi, ce qui m’intéressait pour l’instant c’était ce qu’en pensait ma petite anglaise. Et j’ignorai totalement le regard d’Amon lorsque j’appelais ma petite amie dans des termes affectueux. Car non seulement je n’aimais pas me justifier mais, surtout, je n’aimais pas me justifier à Amon. La petite anglaise avait trouvé cela intéressant et moins violent qu’elle ne l’aurait imaginé.

-C’est vrai que ce n’étais pas encore trop violent. Il y a bien pire. Mais le principal est que ça ne t’as pas choqué.

J’étais rassuré sur ce fait-là. Elle était bien plus inquiète de l’état physique d’Amon plutôt que de la violence des combats ou du sens profondément non-éthique de tout ça. Quant à moi, je continuais à éponger sang et transpiration sur la figure d’Amon. Et mon ami expliqua sa tactique. Que son adversaire aurait de toute façon perdu, si pas ce combat-ci, le combat suivant étant donné son état physique. Alors qu’Amon devait se sauvegarder en cas de victoire. J’approuvais sa logique d’un signe de tête. Il illustra ce qu’il disait en montrant les combattants suivant. Le premier combat n’est qu’un échauffement pour la plupart. Il est important de ne pas montrer ses faiblesses, ni toutes ses techniques au premier tour.

Et a savoir s’il avait mal, Amon disait que ça dépendait avant de me demander, je le supposais, s’il pouvait toucher ma petite anglaise.

-Après toi…

J’avais dit ça avec un petit sourire. Parce que rien que le fait qu’il me demandait mon autorisation me plaisait. Il l’a toucha pour lui montrer une technique de protection connue de tous boxeurs. Sans oublier de dire que plus on frappait à un endroit plus on devenait insensible.

-C’est pareil pour le cerveau… Plus tu te prends des coups sur la tête, plus les neurones meurent…

C’était une très mauvaise blague mais je l’assumais. Et c’est d’ailleurs pour ça que je préférais être parieur que boxeur. J’avais arrêté d’éponger sa figure qui était maintenant bien plus propre et mon ami me demanda si j’avais assez d’argent pour la robe. Accentuant son intonation sur le « ton ». Serait-il jaloux ou le faisait-il exprès ?

-Pour une robe, oui largement. Mais je ne veux pas acheter une robe à MON Eileen en fin de compte. Nous nous sommes mis d’accord et nous allons acheter un lit pour NOUS deux. Et pour le lit en question je n’ai pas encore assez d’argent. Surtout si je veux un matelas de qualité. Donc il va falloir que tu mouilles ta chemise encore un peu.

Un petit sourire sarcastique s’afficha sur mon visage alors que les combats près de nous s’enchainaient. Je me retournais vers Eileen.

-Veux-tu à boire ou à manger ? Nous pouvons nous le permettre étant donné qu’on a encore toutes nos dents nous deux.

Je lui fis un clin d’œil avant de reconsidérer mon ami.

-Quel est ton prochaine adversaire ?

C’était une informations importantes pour mon prochaine paris.

Spoiler:

Timmy s'était inquiété, et la jeune femme l'avait tout de suite rassuré sur son ressenti du match. Elle avait remarqué un peu de taquinerie venant d'Amon, complètement ignorée par l'anglais. Qui aime bien châtie bien comme on dit. Eileen vit bien que son cher Timmy était rassuré et elle lui adressa un sourire en guise de réponse mais aussi pour bien lui assurer que tout était ok pour elle. Enfin, pour ce qui était d'Amon, elle était moins sûre, c'est pourquoi elle le lui avait demandé. C'est à la suite de ça, qu'il lui a expliqué plus en détails sa stratégie, pourquoi commencer plus doucement, sur les efforts inutiles que cela aurait été. Il avait montré les participants aux futurs combats en passant. La jeune femme avait écouté attentivement et tout enregistré dans sa tête. Il avait en gros promis que le prochain serait plus violent, aurait-elle touché son petit orgueil ?

- Je comprend mieux ! En tous les cas, j'ai beaucoup apprécié ta petite technique du sourire au début du match ! Ca a bien marché sur lui.

Pendant ce temps, Timmy continuait d'éponger le visage rempli de sang du grand danois. Il y en a qui était tout de même dans un état pire que le sien, c'est que cela ne doit pas être si facile de se "sauvegarder". Enfin bon, elle ne savait toujours pas comment il allait, ni s'il avait mal … Cela n'allait pas tarder car il demandait la permission à Timmy pour toucher la belle anglaise. Que de politesse ici. Elle avait regardé alternativement les deux hommes, que préparait Amon ? surement une petite démonstration. Une fois qu'il eut son accord, elle, elle allait avoir sa réponse. Il avait enfoncé son doigt dans la joue de la jeune femme. A sa remarque elle fit une petite moue, la petite brune positionna ensuite son bras en guise de protection comme venait de lui demander le grand blond. Ile refit la même mais le bras atténua la douleur. Elle le baissa et l'écouta parler. Il ajouta qu'au bout d'un moment, on devenait insensible à force de prendre des coups, remarque à laquelle Timmy avait réagit assez rapidement avec une mauvaise blague … Eileen ne put s'empêcher de rire, néanmoins, elle l'écourta assez rapidement … Avec les grosses brutes et autres qu'il y a autour d'eux on en sait jamais … Il ne faut pas chercher la petite bête inutilement.

Une fois que Timmy avait fini d'éponger Amon, ce dernier but un peu d'eau pour la recracher ensuite. C'était assez dégoûtant à voir mais il avait besoin de nettoyer tout cela quand même, ah les combats, c'est sûr que c'est loin d'être très glamour. Après cette scène loin d'être merveilleuse, il taquina de nouveau le manager anglais. Décidément … Bien entendu celui-ci répondit au pic de la robe en justifiant et en insistant bien à son tour sur quelques adjectifs possessifs et autre pronoms personnels. Eileen était là plus en spectatrice qu'autre chose, que voulez-vous qu'elle ajoute ? Elle les regardait alternativement qui se chamaillaient comme de vrais gamins et cela la fit sourire, amusée, qui était différent de celui qu'affichait Timmy … Celui-ci se retourna ensuite vers la jeune femme, cette dernière garda alors son regard dirigé sur lui et lui adressa un large sourire. Si elle avait soif ou faim ? En y repensant, ils n'avaient pas mangé avant de partir et il faut avouer qu'elle commençait à sentir son ventre affamé gronder. Elle rit à sa dernière remarque avant de lui répondre.

- Et bien, pourquoi pas oui vu que nous avons encore cette chance, profitons-en pour manger un morceau !

Elle répondit à son clin d'oeil par un autre. Il demanda ensuite quel serait son prochain adversaire. Il lui fallait le plus d'infos possibles pour mieux parier ensuite. Ils avaient un lit génialissime en vue et non une robe comme le suggère avec insistance Amon depuis que la petite anglaise a remarqué celle de l'autre femme. Et puis bon, si elle a une robe comme cela, il faut trouver l'occasion pour la ressortir. Oui une robe ne se met pas à plusieurs soirées de suite … Enfin bref, elle écoutait les deux hommes qui parlaient stratégie attentivement.

Spoiler:

Le premier match gagné, l'ambiance s'était vachement détendue. Du moins, entre le manager anglais et moi. Eileen, elle, rigolait carrément et j'étais content de la voir s'amuser malgré l'endroit sordide où on l'avaient emmenée. Et comme Timmy était content d'avoir gagné le jackpot qui, changement de programme, allait être dépensé dans un lit plus grand, il était lui aussi plus souriant. Sans compter qu'il semblait rassuré à l'idée qu'Eileen ne soit pas choquée.

-Min Gud! Timmy! Tu vas pas me faire croire qu'elle a grandit dans un couvent... Hein? T'as pas grandit dans un couvent Eileen?

Et de toute façon, comme on était plus relax qu'au début de la soirée, les piques entre l'anglais et moi fusaient. Et j'avais donné un léger coup de poing sur la tête de mon ami quand il avait parlé des neurones que je perdais... Soit disant...

-En voilà quelques uns en moins pour toi.

Quoi qu'il devait bien y avoir un part de vérité là dedans... Mais bon... Mes neurones n'avaient quand même jamais été hyper performants, alors que mes poings...

De l'extérieur, n'importe qui aurait pu croire que la tension montait alors que c'était tout le contraire. Eileen, elle, semblait bien l'avoir compris car tout ça la faisait sourire. D'autant que d'un simple regard pour demander à Timmy l'autorisation de toucher Eileen, je lui avait bien prouver par A+B que je le respectais.

Après ma petite démonstration, l'aveu qu'ils allaient acheté un lit plutôt qu'une robe, le tout saupoudré de démonstration d'affection qu'ils avaient l'un pour l'autre, ce fut au tour de mes dents d'en prendre pour leur grade quand Timmy proposa de manger ou boire quelque chose.

-Numéro un, j'ai encore toutes mes dents pour le moment. Numéro deux, je perds peut-être des neurones, mais je n'ai pas l'air niais quand je souris à une fille, moi.

J'eus un sourire narquois et les suivis jusqu'au comptoir où il y avait moyen de manger et boire quelque chose. Et du bon en plus! Les gros pontes de la mafia bouffaient pas de la merde. Eileen allait sûrement aimer si elle aimait ce qui était raffiné... Et si elle et Timmy sortaient ensemble, j'avais bien l'impression que ce serait le cas. Qui se ressemble s'assemble, ne dit-on pas? Et alors que Timmy et Eileen s'installaient à une table, moi restant debout, Timmy me demanda qui était mon prochain adversaire.

Je lui désignai alors un gars, petit, sec, rapide, nerveux, en sueur, qui faisait de la corde à sauter sans discontinuer depuis un bon quart d'heure. Sans montrer un seul signe de faiblesse.

-Je pris je ne sais quel dieu pour qu'il me montre un seul petit signe de faiblesse.

Je regardai à nouveau Timmy, l'air dépité. Puis, passai à Eileen.

-Tu voulais de la violence, tu en auras. Je te le garantis.

J'allais tout donné, j'avais pas le choix. Un serveur, habillé en pingouin comme si on était dans un cinq étoile et pas à un tournois de boxe illégal dans un trou sordide, se pointa pour prendre la commande des amoureux. Il me lançais des regards méprisants... Que je lui rendais bien.

Je voulais me rassurer en demandant à Eileen si elle n’avait pas été choquée par ce qui s’était passé sous ses yeux. Et j’ai été rassuré par ses sourires, recueillant, au même moment, les remarques d’Amon. Il est vrai que je m’inquiétais peut-être un peu trop pour la petite anglaise mais, en tant que l’homme qu’elle aime, je me devais de le lui demander.

Nous avions parlé stratégie et mon cher ami voulait faire une petite démonstration sur mon Eileen. Je lui avais donné l’autorisation restant attentif à chacun des gestes d’Amon. Il lui apprit à se protéger de la douleur sans oublier d’ajouter qu’à la longue les nerfs mourraient et donc cela provoquait de l’insensibilité. Cela me permit de lancer une petite remarque à Amon. Il répliqua en me donna un petit coup de poing sur la tête en disant que je venais à mon tour de perdre des neurones.

-Merci beaucoup… Mais il vaut mieux que tu ne me donnes plus de coup car sinon il n’y aura vraiment plus personne pour réfléchir à ta place.

Et ce ne fut qu’une petite remarque contre d’autres qui suivirent. Eileen semblait nous regarder sans répliquer alors qu’Amon et moi, nous nous chamaillions comme des enfants. Et je fini par proposer à la petite anglaise de se restaurer un peu ce qu’elle accepta. J’avais agrémenté ma demande d’une ultime pique à mon très cher Amon. Quoi que, pas si ultime que cela vu qu’Amon ne tarda pas à y répliquer. Je pris la main d’Eileen fixant mon ami.

-Ce n’est pas un sourire niais. C’est de l’amour. Je doute que tu connaisses cela.

Je souris sarcastiquement alors que nous nous dirigions jusqu’au comptoir. Les mets qu’ils proposaient ici étaient très raffinés. Cela dénotait complètement avec l’ambiance de la salle. Eileen et moi prîmes une table. Mon ami resta debout alors que je lui demandai qui était son prochain adversaire. Il me le montra du doigt. Et vu le physique c’était sûrement un petit teigneux. Un rapide. Bien plus rapide qu’Amon. Et d’après Amon, ses faiblesses ne sautaient pas aux yeux. Il promit à mon Eileen de la violence et le combat allait sûrement lui donner raison.

-Peut-être bien. Observe-le, Amon. Il a sûrement une faiblesse. Tout le monde a une faiblesse.

Un serveur vint à nous et je regardai ma chère Eileen avec un sourire aux lèvres. Je la regardai quelques longues secondes ainsi avant de fixer le serveur.

-Je prendrai une salade aux fruits de mer et une bouteille de rosé.

Je laissai Eileen commander son plat et le serveur s’en alla.

-N’effraye pas Eileen, Amon. Elle n’a pas été choquée par le premier combat, elle ne le sera pas par les autres. Et puis, comme tu l’as si bien dit, elle n’est pas née dans un couvant.

Je souriais à Eileen autant lui demander son avis sur le prochain adversaire d’Amon.

-D’ailleurs, Eileen, a ton avis, quels sont les points faibles de cet homme ?

Je lui montrait du doigt le prochain adversaire d’Amon.

Après qu'Amon lui est montré comment se protéger, la jeune femme s'était remise à les regarder se chamailler sur tout et n'importe quoi, ce qui la fit sourire, voire même rire. Ils étaient encore de vrais gamins dans le fond. Etant rassuré que sa petite Eileen ne soit pas choquée, Amon avait ajouté une couche en direction du manager anglais, puis de la jeune femme. Cette remarque la fit sourire. Elle n'avait pas été entourée de bonnes soeurs non, même si l'éducation de sa tante avait été parfois un peu trop protectrice. Elle changeait d'air quand elle était avec ses quelques amis à faire la tournée des pubs anglais.

- Oh non rassure-toi ! J'étais loin de la religion et des bonnes soeurs.

S'en suivirent d'autres taquineries. Amon adressa à Timmy un petit coup de poing sur sa tête pour lui faire "perdre" quelques neurones. Ceci faisait suite à la remarque de l'anglais sur la (faible ?) quantité de neurones que possédait le grand blond. Le manager avait répondu à son tour, il fallait bien garder un cerveau sur les deux. Il est vrai que la jeune femme était un peu spectatrice de la situation mais c'était plutôt drôle. Cela faisait un peu comme un match de ping pong ou de tennis, la balle d'un côté va de l'autre et ainsi de suite jusqu'à ce que l'un deux gagne le point. Elle fut brièvement sauvée de cette situation par son compagnon qui l'avait invité à aller manger, avec toujours la petite touche pour faire réagir Amon. Bien évidemment, elle avait accepté, surtout que cela avait l'air d'être très bon, enfin le menu lui avait donné envie quand elle était passée brièvement devant. La partie n'était pas encore finie, Amon enchérit sur la remarque des dents manquantes avec le sourire "niais" de Timmy. Ca ne s'arrêtera jamais. Ceci la fit sourire une nouvelle fois. Il lui prit la main tout en regardant son ami danois pour surenchérir. Amon et l'amour ? C'est vrai que ces deux éléments paraissent ne pas aller ensemble.

- Mais si je suis sûre qu'il connaît, pas le même, mais tu sais ce que c'est que d'aimer quelqu'un n'est-ce pas Amon ?

Oui Amon avait surement un nombre incalculable de défauts, mais comme tout êtres vivants sur cette terre, il avait des qualités. Personne n'est soit tout noir, soit tout blanc, tout le monde est plus ou moins gris à vrai dire.
Le petit couple s'asseyait donc à une table, Amon lui, restait debout. Il lui avait d'ailleurs promis plus de violence, on en voit tellement partout, la violence occupe une place de plus en plus importantes, que ce soit à la télévision, au cinéma, dans la musique mais aussi dans la vie réelle. On ne peut y échapper. Ils avaient tenté d'analyser le futur adversaire d'Amon, ce n'était pas évident, un petit teigneux … L'Histoire nous a d'ailleurs appris à se méfier des petits teigneux, ils sont redoutables !

Le serveur qui venait d'arriver la fit revenir sur terre. Qu'allait-elle manger ? Quelque chose de bon et raffiné mais aussi léger, elle n'avait pas envie de viande, néanmoins, Eileen n'était pas une grande fan de fruits de mer. Même dans le poisson il y avait tellement de choix. Timmy venait de choisir son plat, la jeune femme se tourna vers le serveur en souriant.

- Pour moi ce sera votre brochet au beurre blanc truffé avec tagliatelles. Sinon pour le rosé j'ai remarqué que vous aviez du vin français, je pense que le Morgon sera parfait. Qu'en penses-tu Timmy ?

Certes l'éducation qu'elle avait reçue pouvait avoir plein de défauts, mais il faut avouer qu'elle avait acquis une connaissance dans la cuisine et la boisson qui n'était pas négligeable, surtout dans ce genre de situation. Et franchement, il n'y a pas meilleur vin que celui venant de France, ils ont quelques points forts, même s'ils sont toujours rivaux quelques parts, il faut savoir être bon joueur. Le serveur venait de partir ayant bien pris notes des commandes et/ou modifications apportées. Elle reposa son regard sur Timmy en souriant.

La petite anglaise le posa ensuite sur Amon qui lui promit de nouveau de la violence. Elle se mit à sourire au danois, prête à intervenir, mais Timmy lui coupa l'herbe sous le pied comme on dit. Il reprit les paroles du blond en affirmant que la jeune femme n'était pas née dans un couvent. Le manager lui adressa un sourire qu'elle lui rendit tout en le regardant. C'est contre toute attente qu'il lui demanda ce qu'elle pensait du futur adversaire d'Amon, si elle y voyait des points faibles. Elle se mit à regarder l'homme en question, l'observant rapidement. Physiquement il avait l'air d'être en forme et rapide. Elle se retourna vers les deux amis.

- Bien physiquement on dirait que rien ne cloche, il est rapide. Par contre, il est complètement sûr de lui, il se prend pour la star, ça se voit dans son attitude et dans les regards qu'il lance aux femmes. C'est peut-être un point à étudier, il faut avoir confiance en soi certes mais trop, ce n'est pas bon non plus. On devient aveugle.

La jeune femme fit une brève pause et reprit.

- Je pense que par moment il se tournera vers la foule pour faire le show, c'est tout à fait le genre d'homme. Il y a moyen de le prendre par surprise pendant qu'il fait le beau … Après ce n'est que mon avis, je n'y connais rien en combat, mais en ce qui concerne les hommes j'ai mon instinct féminin.

La brunette leur sourit et jeta vite fait un oeil en direction des cuisines. Ils étaient tous à fond et le serveur se tenait prêt. Eileen reposa son regard sur Timmy. Peu après, le serveur revint avec les plats et le vin ne tarda pas. Elle adressa un large sourire en direction du manager anglais.

- Bon appétit !

Elle continuait de sourire, l'attendant avant de commencer à manger. Elle se tourna alors vers Amon.

- Tu ne veux rien manger Amon ? Ou bien boire ?

Elle lui sourit. peut-être voulait-il rester "léger" pour son prochain combat. Néanmoins, il serait mieux qu'il prenne un peu de force.

Les plats et le vin servi, le couple avait commencé à manger. Ils ne s'étaient pas gênés pour commander les meilleurs plats et ils me semblaient tous les deux sortir d'une autre époque. De cette époque où l'Angleterre était une des plus grandes puissances mondiales, où le femmes comme Eileen s'habillaient de robes en soie et où les hommes comme Timmy cultivaient la puissance dans les champs de thé des colonies indiennes. Et moi, là dedans? J'étais quoi? Un mercenaire descendant d'une grande famille viking? Pourquoi pas? C'était toujours mieux qu'être le fils déchu de l'homme le plus puissant du Danemark.

Suivant le conseil de Timmy, et alors que le match s'achevait sur le ring, je fixai mon futur adversaire, croisai son regard, répondit à son sourire mauvais par un froncement de sourcils. Merde. D'habitude, c'était moi qui souriait comme ça. Mais là, j'en avais aucune envie. Et tout en le regardant, j'écoutai également l'analyse de la jeune Eileen. Analyse très juste. Mais le problème, c'était que ça pouvait très bien s'appliquer à moi aussi. Donc, cela nous mettaient, moi et mon adversaire, au même niveau. A ceci près qu'il était plus que probablement physiquement en meilleure forme que moi.

-Belle analyse, Eileen. J'esseyerai de moins faire le show que lui.

Le match achevé sur le ring, deux hommes nettoyaient maintenant le sang sur le sol à la serpillère. Je posai mes yeux sur la jeune femme qui me demandait si je ne voulais pas manger quelque chose.

-Pas envie de tout dégueuler sur le ring.

Je serrai et désserrai les poings. Les bandes tenaient encore bien. Mais le stress et l'adrénaline, mélange au combien agréable pour moi, me faisaient de nouveau suer. Je ne demandais qu'une chose, remonter sur le ring, mettre fin au suspens, avoir le coeur net que je pouvait être meilleur que ce petit monstre. Prière entendue. Mon nom fut appelé par le speaker. Je fit un salut à Timmy.

-Morituri Te Salutant.

Puis je souris avant de remonter sur le ring. Mon adversaire était déjà là. Et mlon sourire revint avec à nouveau cette impression d'être plus vivant que je ne l'avais jamais été. Tous ici, sauf peut-être Eileen, on savait qu'un ou plusieurs mauvais coups pouvaient tuer puisque tous les coups étaient permis. Même si les arbitres essayaient de limiter les dégâts, on avait déjà eu plusieurs fois le coup. Et c'était là qu'on se rendait compte de l'utilité de la présence des mafiosi. Parfois, les types qui entraient ici n'en sortaient jamais. Et, dès le lendemain, on ne trouvait plus trace de leur existence.

J'imitai mon adversaire en sautillant. Ca permettait d'avoir une meilleure mobilité, de meilleures esquives. Et, comme à mon habitude, je choisi de commencer par lesdites esquives. Mais il devait m'avoir bien observer lui aussi. Parce qu'il feinta et m'envoya son autre poing en pleine poire. je reculai de trois pas, tenant mon nez à deux mains. Un seul coup. Et je pissais le sang, bordel.

Et le sang rendait le public fou. J'entendait leur cris de joies dont certains ressembaleint carrément à des orgasmes. D'autres applaudissaient, certains vociféraient. Et Timmy, lui, n'avait pas intéret à parier sur moi.

L'autre n'attendit clairement pas que je me remette. Il fonça presque directement sur moi pour m'envoyer d'autres coups et mon premier rflexes fut de me protéger comme je pouvais avec mes bras. Et ça tombait, ça tombait, ça tombait. Je ne pouvais qu'atendre la brèche pour pouvoir envoyer un coup pour le faire reculer. Ce que je fis à la première occasion, un crochet du gauche dans la mâchoire. Vu que mon débardeur avait été déchiré lors du premier combat, j'était torse nu et on pouvait voir les marques rouges où les coups venaient de tomber et qui promettaient de belles écchymose. Tant pis pour la discrétion à L.A. People. Je pouvais oublier, parce que j'en prenais pour mon grade, ce soir.

Je fonçai à mon tur, rendant coup pour coup. Parce que merde! S'il croyait pouvoir me tabasser sans rammasser, il rêvait! Je voulais bien perdre, mais pas me laisser battre. Mais j'avais beau avoir toute la bonne volonté du monde, impossible de prendre le dessus sur ce petit gnome rapide, sec et précis. J'avais l'impression d'être un gros balourd maladroit à côté de lui. Et je fini par me retrouver à terre, lui sur moi, à prendre coup de poing sur coup de poing. J'avais maintenant, en plus de mon nez, l'arcade et la lèvre pétées à pleusieurs endroits. Mes cheveux étaient poisseux de sueur et de sang. Mon adversaire, lui, avait la mâchoire un peu gonflée et la lèvre éclatée. C'était tout ce que j'avais réussi à faire. Le match avait été très vite. Et j'étais sur le point de ne plus pouvoir faire autre chose que d'attendre le décompte de l'arbitre.

Quand l'autre ouvrit la bouche.

-Je vais t'achever. Puis je baiserai ta soeur.

Eileen avait raison. Il était sûr de lui. C'était une provocation en l'air, non seulement parce que je doutais que ce mec puisse savoir que j'avais une soeur, mais en plus parce que celle-ci était assez loin pour qu'il ne puisse rien en faire. Mais mon sang, lui, ne fit qu'un tour. J'eus la brusque impression que mes pupille s'étrécirent au maximum quand mon regard croisa le sien. Et, en hurlant, j'échangeai brusquement nos places.

Il avait appuyé là où ça faisait mal... Et ça rendait méchant.

Les genoux enfoncés dans son abdomen, j'enchaîani les coups, des coups qui étaient rapides et en aucun cas retenus. Je voulais faire mal, je voulais le tuer. Et je savais comment faire. Je l'avais déjà fait une fois. Je voulais transformer son visage en bouillie et sentir son crâne éclater sous mes coups. Le sang commençait à imbiber les bandages à mes poings, mélange du sang de ma victime et du mien car la peau de mes jointures s'ouvrait petit à petit sous la violence des coups.

Je n'entendais pas l'autre qui me suppliait d'arrêter, que c'était bon, qu'il se rendait. Je n'entendais pas l'arbitre qui me disait d'arrêter. J'eus vaguement conscience d'envoyer de temps en temps des coups de coudes à ceux qui essayaient de me dégager de mon adversaire. Tout ce que j'entendais, c'était l'orgasme général du public. Tout ce que je voyais, c'était le visage de Freiya que je protégeais de cet enculé. Je l'avais déjà tué une fois. Et il était revenu.

J’étais bien plus à l’aise installé à table avec ma charmante Eileen. Ce petit « restaurant » était un havre planté au milieu d’une jungle remplis de sauvage. Et même si la conversation était branchée sur le prochain adversaire d’Amon, elle s’arrêta brièvement au moment de commander notre plat. J’avais décidé de manger des fruits de mer alors que ma petite anglaise s’était arrêtée sur le brochet. Un excellent choix. Je n’étais pas bien difficile en termes de nourriture tant qu’elle était un minimum recherché. Je mangeais très rarement des hamburgers et compagnie. Pour ce qui était du vin, j’avais choisis la couleur alors qu’Eileen en choisis la nationalité et me proposa le Morgon.

-Excellente idée, Eileen.

La nourriture commandée, nous étions repartir à parler du petit teigneux qui allait en découdre avec Amon. Et ce dernier ne cessait de répéter que tout cela allait être bien plus violent. Je défendais Eileen que j’avais bien vu résistante à la vue des bagarres proposées ici et j’accueillis le sourire de la jeune anglaise par un autre sourire.

Par contre, je bloquais quant à savoir ses faiblesses de l’adversaire d’Amon. Il ne laissait pas paraitre grande chose. Je décidai alors de demander son avis à Eileen. Elle regarda l’homme et je restais silencieux attendant son analyse. Reposant son regard sur nous, elle nous expliqua ce qu’elle avait bien pu déceler chez lui. Rapide, en forme, mais peut-être trop sûr de lui. Et, pour elle, là était son point faible. Elle alla même plus loin décrivant un fait de match où Amon pourrait prendre le dessus. Je souriais radieusement, surpris de la très belle analyse que venait de nous faire Eileen.

-Magnifique analyse, Eileen.

Je n’avais rien d’autre à dire, elle avait tout dit. Assez pour qu’Amon puisse conclure lui-même de ce qu’il y avait à faire. Nos plats arrivèrent à cet instant même ainsi que le vin.

-Bon appétit.

Amon avait lui aussi complimenté l’analyse d’Eileen. Il allait faire moins le show que son adversaire. J’eu un petit sourire sarcastique.

-Je l’espère. N’oublie pas que je parie sur toi.

Je servis du vin à Eileen alors qu’elle demandait à Amon s’il voulait quelque chose à boire. Mais ce dernier refusa. Il avait raison, c’était une très mauvaise idée avant de combattre. Surtout que le combat qui précédait celui d’Amon venait, à l’instant, de se terminer. Amon semblait fin prêt. Il était sûrement tendu, mais néanmoins concentré. Je le connaissais par cœur. Je savais quand il était prêt et quand il ne l’étais pas.

Il fut alors appelé par le speaker et me salua de sa phrase fétiche reprise de l’Antiquité romaine. Je lui fis un signe de tête, l’air tout aussi concentré que mon ami. Il monta sur le ring. Je détachai mon regard de lui afin de sourire à Eileen.

-Il va s’en sortir. Il a vécu pire adversaire.

Il me fallait parier et je m’excusai auprès de ma petite anglaise le temps que je parie sur l’adversaire d’Amon. Il fallait être réaliste… Il était non seulement plus jeune, mais bien plus rapide. Même la faiblesse bien vue de la part d’Eileen ne suffirait pas. Quand cela fut faire, je revins m’asseoir en face de la jeune anglaise. Le combat avait déjà commencés. Amon utilisa la même technique qu’à l’autre combat mais cela n’eut pas l’efficacité voulue. En un coup, le sang coulait déjà du visage de mon ami. Je fronçais les sourcils.

-Amon doit changer de technique !

Je disais mes pensées tout haut. J’en faisais part à Eileen comme pour le rassurer mangeant de temps en temps une bouchée de fruits de mer. Le public criait de plus en plus à mesure où le sang coulait. Et les coups pleuvaient de plus en plus de part et d’autre. Difficile, maintenant de savoir qui allait l’emporter.

-C’est serré… J’espère qu’il s’en sortira.

Je préférais perdre un pari plutôt que de perdre un ami.  Et, en quelques secondes, Amon se retrouva au sol. Je me levai de ma chaise d’un bond. Amon allait perdre. Je regardais l’arbitre avec un regard noir comme si je voulais l’inciter à décompter pour qu’Amon cesse de souffrir. Et c’est là que son adversaire parla de « baiser sa sœur ». Juste le mot qu’il ne fallait pas dire à Amon. Quel imbécile. Juste ce qu’il ne fallait pas dire alors qu’il avait largement le dessus.

-Je crois qu’il vient de signer son arrêt de mort…

Et je m’assis à nouveau, mangeant calmement mes fruits de mer. Comme un orage qu’on oublie. Bien vite, Amon repris le dessus frappant son adversaire sans relâche. Le sang giclait et je m’étais subitement arrêté de manger, croisant le regard d’Eileen avec un regard inquiet. L’arbitre criait qu’il fallait qu’Amon arrête, son adversaire le suppliait. Mais Amon n’arrêtait pas.

Sans trop réfléchir, je courus vers le ring et criai :

-Amon !! Arrête !!! Tu vas le tuer !!!

C’était précisément ce qu’il voulait, à mon avis. L’arbitre essayait de les séparer, la sécurité allait intervenir mais risquait de blesser Amon. Je montai donc sur le ring moi-même, tirant Amon vers l’arrière.

-Arrête, je te dis !!

Je tirais de toutes mes forces.

La jeune anglaise et son manager de compagnon s'étaient installés tranquillement à une table, commandant leur plats, fruits de mer pour l'un et brochet pour l'autre, deux produits de la mer. Ils se mirent ensuite d'accord sur la couleur et l'origine du vin, c'est très important de bien choisir son vin en fonction de son plat. Eileen en profita au passage pour adresser un large sourire amoureux à son Timmy.

A la suite de cela, la conversation repartit sur le prochain adversaire d'Amon, une sorte de petit fou furieux très rapide qui plus est. Ca parlait violence, dont le danois ne cessait d'affirmer qu'il y en aurait davantage. La jeune femme fut défendue par l'anglais au sujet de sa résistance à la violence, elle en a vu des vertes et des pas mûres à ce sujet ! Fin soit, elle lui avait sourit pour le remercier et il le lui rendit. C'était tellement mignon, la jeune femme était sur un vrai petit nuage depuis qu'ils étaient ensemble. Il avait tout ce qu'elle attendait d'un homme. Enfin bon, elle était revenu sur terre quand on lui avait demander d'analyser l'adversaire d'Amon, ce qu'elle vit avec son point du vu extérieur et de femme qui plus est. Cette analyse avait l'air de faire l'unanimité, elle reçut des compliments des deux hommes, à qui elle adressa un sourire, un "magnifique analyse" d'une part et un "belle analyse" de l'autre, je vous laisse deviner qui a dit quoi, ce n'est pas compliqué.

- Et bien merci beaucoup … Je crois que tu n'as pas trop le choix Amon, en effet.

Le serveur arriva ensuite avec plats, puis vin. C'était du service rapide ici ! Elle avait ensuite souhaité un bon appétit à Timmy, qu'il lui rendit aussitôt. L'anglais reprécisa par la suite qu'il parierait une nouvelle fois en faveur de son ami danois. Il fallait vraiment qu'il gagne, même si les deux adversaires se valaient plus ou moins, Amon n'avait pas l'air d'être le favoris à ce qu'il se disait aux alentours. Tendis qu'Eileen demandait à Amon s'il n'avait pas envie d'un petit truc à manger ou à boire, son cher compagnon lu servit du vin, quel gentleman ! Il eut une réponse négative, mais il n'allait pas tarder à faire un malaise si ça continuait ainsi. Bon certes le combat venait de se terminer, en tout honnêteté, elle n'avait pas prêté attention au match … C'est une fois faite, qu'elle remarqua l'idiotie de sa question et de son erreur.

Amon venait d'être appelé à combattre. Il lança une phrase en latin à Timmy. Eileen ne savait pas du tout ce que cela pouvait dire exactement, enfin elle devina le sens. Elle du choisir entre latin ou grec, et bien entendu elle avait opté pour la deuxième langue morte, qu'elle préférait de part la mythologie, les romains ayant juste copier leurs voisins. La jeune femme commençait à s'inquiéter pour le danois, mais son compagnon la rassura par un sourire et une petit phrase. Il a peut-être eu pire mais tout de même.

- J'espère bien …

Il s'excusa ensuite pour aller parier. Cela allait être un pari et un match très tendu ! En attendant que le manager fasse ses petites affaires, la jeune femme commença à manger, car son plat était bel et bien chaud et que froid, il serait nettement moins bon. Il n'avait pas non plus traîner et l'assiette de poisson était très loin d'être vide. Eileen regardait alors alternativement Timmy et Amon, qui combattait le fou furieux. Il gardait apparemment la même technique mais cela n'avait pas l'air de réellement fonctionner face cet adversaire, ce qui était vraiment très embêtant. Timmy avait remarqué cela puisqu'il avait pensé tout haut, cela fit sourire la jeune anglaise, il était tellement à fond dedans, c'était trop mignon et drôle et à la fois. Enfin bon, qui dit mauvaise technique dit sang, et ce dernier coulait à flot mais provenait malheureusement, principalement du corps d'Amon. Tout en entendant la foule qui criait de plus en plus, à mesure que le sang augmentait, la petite Eileen arrivait malgré tout à manger de son brochet au beurre blanc. Le petit furieux prenait l'avantage sur le danois et ce n'était pas bon du tout, surtout pour sa santé physique et pour le pari de Timmy … Ce dernier commençait à s'inquiéter grandement. La jeune femme le regarda et posa sa main sur son bras pour la rassurer.

- Ne t'en fais pas, Amon est fort, il va réussir à éclater ce petit frimeur !

Elle enleva sa main en même temps que le manager se levait brutalement. Amon était à présent au sol, et la jeune femme s'inquiétait pour le coup à deux cents pour cent. Timmy était tendu, complètement stressé. La pauvre Eileen ne savait pas vraiment quoi faire, elle ne pouvait le rassurer étant donné qu'elle était dans le même état … Le furieux lança un " je baiserai ta soeur. " … Ce n'était pas le bon choix, pas avec Amon, malgré tout, à sa soeur il y tient comme à la prunelle de ses yeux !

- Exactement … Il veut faire le show, voilà où ça le mène !  

Comme rassurée, la jeune femme se remit à manger et Timmy fit de même, s'étant assit auparavant. Quel combat stressant ! Elle n'avait pas autant stresser depuis la dernière final de Wimbledon ! Oui ce n'est pas vraiment comparable … Et alors ? Elle regardait donc toujours le match d'Amon qui reprenait le dessus. Le sang ne coulait plus de son visage mais de celui de son adversaire. Il fera beaucoup moins le coq pour le coup. Cela devenait de plus en plus effrayant et inquiétant, elle croisa le regard de son compagnon, qui affichait exactement le même que celui de l'anglaise. Elle gardait ses yeux posés sur Timmy et entendait l'arbitre et le petit homme qui suppliaient Amon d'arrêter, ce qui n'avait pas l'air d'être au gout de ce dernier … Timmy se leva de nouveau brusquement pour se diriger vers Amon. La brunette en fit tomber sa fourchette et affichait un visage complètement "out", il fallait qu'Amon s'arrête avant que cela ne soit sujet à des représailles … Il était monté sur le ring afin de tirer Amon pour qu'il cesse de se battre. Ce n'était pas évident, Amon avait une sacré force mais elle restait tout de même impressionnée par celle dont faisait preuve son cher gentleman. Il mit du temps à le calmer, beaucoup de temps ! Une fois ceci fait, ils revinrent tous les deux en sa direction avec de sales têtes, plutôt du style dépitée pour Timmy, dans le genre énervée et "je vais tuer cette ordure" en ce qui concernait Amon. Face à cela, elle avait préféré se taire, attendant que l'un d'eux engage la conversation. Du coup, elle mangeait et dégustait un peu de son très bon vin français pour faire patienter jusqu'à ce que la tension et la colère retombent.

Spoiler:

J'avais oublié Timme et sa photographe de petite amie,n j'avais oublié les mafieux et même les cris du public surexcité ou choqué diminuait dans ma tête. Il n'y avait plus que moi et la tête de mon adversaire que j'essayais de transformer en bouillie. Et jusque là, le resultat était plutôt conculant. Le temps était comme ralentit, et le son se limitait aux supplications de l'homme que je frappais. Loin de m'arrêter, celles-ci me rendaient encore plus féroce. Il ne me supplierait jamais assez pour que j'arrête. Il était une menace pour Freiya, il devait être éliminé.

Quand soudain, je me sentis tiré en arrière. J'étais assez fort pour y résister, mais c'est la voix très proche de Timmy qui remis les choses en place. Le temps repris son cours normal et les cris des gens tout autour me vrillèrent les oreilles. Ce brusque retour à la réalité me perturba assez longtemps pour que le manager anglais arrive à vraiment me tirer en arrière.

"Arrête! Tu vas le tuer!"

C'étaient les mots que prononçait Timmy, que hurlait Timmy. Je me remis debout et me rendis compte qu'il était pratiquement seul devant moi, il avait fait reculer les agents de sécurité et renvoyé l'arbitre. Je regardai Timmy, interloqué d'abord puis la colère pris le dessus. J'étais irascible, je partais au quart de tour.

-Je sais! Je sais Timmy! Ce petit con a menacé, Freiya!

J'étais vraiment furax et le fait d'avoir été interrompu ne m'avait pas plu non plus. Et j'avais aussi complètement zappé que ce mec ne pourrait jamais s'attaquer à ma soeur qu'il ne connaissait même pas. Et pour moi, tout ça était suffisant pour le tuer. Timmy parla avec moi, répétant souvent le même chose, que je devais me calmer, et il tenait ses distances. Et moi, je lui répétais encore et encore que si cet enfoiré crevait, ce serait de sa faute! Et avec tout ça, je ne remarquai même pas qu'en catimini, pendant que Timmy attirait mon attention, mon adversaire (ou ma victime, au point où on en était) se faisait embarquer sur une civière, direction l'hopital.

Moi-même j'étais bien arranger. Et je pouvait oublier l'idée que personne ne remarque que je m'étais battu à L.A. People... Ou du moins, il y aurait au moins une rouquine qui n'allait pas manquer de mettre les pieds dans le plat à la première occasion.

Combien de temps dura cette pseudo-conversation avec Timmy, je n'aurais su le dire. Mais je finis par redescendre, lentement mais sûrement. Et Timmy faisait tout pour que je ne me retourne pas pour voir que mon adversaire n'était plus là, qu'on l'avait enlever de mes griffes. Ca aurait eu le don de me mettre en colère encore plus, si c'était possible.

Mais ce qui eu raison de cette colère, ce ne fut pas les mots de Timmy, mais la douleur qui, au fur et à mesure que mon corps refroidissait, se faisait de plus en plus sentir. Je sentais mes poings aux jointures déchirées, mon arcade et mes lèvres éclatées sans compter les nombreuses écchymoses rouges sur mon visage et sur mon torse qui ne manqueraient pas de prendre une belle teinte bleue dès le lendemain.

Et c'est quand je manquai de défaillir, que, sans laisser Timmy m'aider, je le suivis pour descendre du ring. Et le suivit ensuite jusqu'à la table qu'il occupait avec Eileen. Aucun doute qu'on ne me laisserait pas combattre pour mon dernier match. Pas après que j'ai défiguré et presque tuer mon adversaire. Cependant, on allait pas nous mettre dehors non plus. Trop de risque que je m'énerve à l'extérieur et attire l'attention des flics sur la salle de sport. Et là, ce serait Jackpot pour eux... Non. On allait me laisser me calmer en compagnie de mes amis, à l'intérieur.

Une fois arrivé à la table, je pris une chaise à une autre table sans demander si celle-ci était occupée et m'installai à côté d'Eileen. Je dégoulinait de sueur et de sang, devait aussi en dégager l'odeur à des kilomètres. Et le serveur m'apporta directement une bouteille de whisky et m'en servi un verre. Verre que je vidai d'un trait comme si c'était un bon anti-douleur. Ce qui, chez moi, n'était pas vraiment faux, l'alcool ayant tendance à m'anesthésier. Eileen, elle, me semblait imperturbable. Elle avait continuer à boire plus ou moins tranquillement son verre de vin pendant que son Timmy était sur le ring.

-Je t'avais promis de la violence, t'en as eu. Mais pas encore assez!

Je restais sur mon idée fixe que ce mec méritait de crever. Je serrais et déserrais les poings. Mais ma fureur redescendit encore d'un cran quand, voulant frotter la sueur qui dégoulinait sur mon front, j'appuyai brusquement sur mon arcade qui ne cessait de saigner.

Les soigneurs, eux, restaient à distance, attendant un signe de Timmy pour pouvoir approcher et s'occuper de tout ça. Mais je n'étais pas prêt de laisser un inconnu m'approcher...

Le combat n’était pas à l’avantage d’Amon tout au début. Le danois ne me semblait pas détenir la bonne technique pour battre le petit nerveux. Mais Eileen était là pour me rassurer avec des contacts et des petites phrases rassurantes. A chacune d’elles je souriais. Plus les minutes avançaient et plus je me disais que j’avais bien fait d’accepter d’avoir la jeune anglaise à mes côtés aujourd’hui.

Mais Amon était de plus en plus mal et je m’étais levé d’un bond. J’étais impuissant face à la situation mais tout cela ne dura pas. L’adversaire d’Amon exagéra se qui le conduit à dire une phrase très peu appropriée. Dire des choses pareilles sur la sœur d’Amon était passible de la peine capitale. Je connaissais assez mon ami pour le savoir. Mon Eileen était du même avis et nous étions tous deux rassuré quand Amon repris le dessus sur son adversaire. Nous nous reconcentrions sur notre repas et je me sentais plus détendu. Jusqu’à ce que les coups d’Amon deviennent plus violents encore, et les protestations de l’arbitre ne me rassurèrent guère. J’avais croisé le regard d’Eileen, et nos regards montraient la même crainte. Amon allait beaucoup trop loin. Je m’étais levé et avait accouru vers Amon essayant de le tirer en arrière afin qu’il arrête de frapper son adversaire. Ce n’était guère facile étant donné la force de mon ami.

Je lui hurlais aux oreilles d’arrêter et je réussis enfin à le tirer en arrière. Amon était désormais debout face à moi. J’étais essoufflé par l’effort que je venais de faire. Amon était en colère et était conscient de ce qu’il faisait il y a quelques minutes.

-Je sais ! Mais tu vas avoir de gros ennuis si tu le tues. Et là, il n’y aura plus personne pour Freiya.

C’était une évidence. Cette phrase allait, je l’espérais, ramener Amon à des choses plus raisonnable. Il doit rester en vie pour sa sœur et il le savait. Mais Amon vociférait toujours alors que j’essayais de le calmer. Je préférais rester à distance de cet Amon en colère. Quand il était dans cet état il ne valait mieux pas se tenir trop près.

Je lui avais parlé assez longtemps pour que les personnes responsables déplacent l’adversaire amoché d’Amon. Mon ami avait lui aussi de nombreuses séquelles dues au combat. Je lui fis signe de me suivre. Le combat était terminé et je voulais maintenant rejoindre la petite anglaise. Il commença à avancer et je voulu l’aider quand je le sentis comme défaillir. Mais il ne me laissa même pas l’occasion de le toucher. La fierté faisait bien trop partie de son vocabulaire pour cela. Je continuai donc à marcher vers mon Eileen vérifiant de temps en temps si Amon tenait bien sur ses pieds.

Une fois devant le jeune anglaise et m’installai en face d’elle. J’avais un plat à terminer même si je savais que notre temps ici était compté. Amon pris lui aussi une chaise afin de se joindre à nous. Une bouteille de whisky lui fut amenée. Je regardais mon Eileen qui ne semblait pas effrayé par ce qu’il venait de se passer. Elle avait juste attendu que l’orage passe. Et la phrase d’Amon n’était pas pour me plaire.

-Cela suffit, Amon. Assez de violence pour aujourd’hui…

Le visage d’Amon était dans un sale état. Mais j’attendais encore un peu qu’il se calme avant de faire signe au soigneur de venir s’occuper de lui. Ils arrivèrent et commencèrent, doucement, à désinfecter et couvrir les blessures de mon ami. Moi je me concentrais sur ma petite amie qui mangeait et buvait toujours de ce bon vin.

-Désolé Eileen. Je ne pensais pas que cela tournerait ainsi. Nous n’allons pas rester plus longtemps ici.

Les gens ne cessaient de nous regarder et cela ne me donnais pas envie de faire long feu ici.

-J’espère que le plat t’as tout de même plu.

Elle n’avait pas vraiment l’air touchée. Peut-être que j’avais été encore plus choqué qu’elle. J’avais eu peur qu’Amon finisse au poste de police ce qui aurait été un possibilité.

Il avait fallut du temps à Timmy pour calmer le très nerveux Amon. Ceci "fait", une fois que le blond était un peu plus docile, ils se dirigèrent vers la jeune femme. Leur discussion ressemblait plutôt à une discussion de sourds qu'à autre chose de plus abouti. La colère d'Amon était telle qu'il avait l'air de refuser d'entendre raison. Ce n'est que l'avis d'une personne extérieure et située assez loin des deux hommes.

Ils arrivèrent enfin en face de la jeune femme, avec un peu de mal tout de même, pour le Danois. La petite Eileen dégustait encore son plat, ne sachant quoi dire de plus et préférant attendre un moment plus propice à la parole. Elle les regardait tout en mangeant, Amon venait de commander une bouteille de whisky tout en se joignant au couple. L'anglaise restait toujours aussi calme, cela ne servirait rien à rien d'épicer la situation, Timmy serait plus à même de s'occuper du cas Amon Sørensen … Elle jetait de temps en temps des petits regards remplis d'affection en direction de son âme soeur. Pour le moment cela ne se passait pas trop mal, l'ambiance tendait à redevenir calme et enjouée, jusqu'à ce qu'Amon en rajoute une couche avec sa violence qui ne plaisait pas du tout au manager anglais, celui-ci, qui s'empressa de lui répondre.

- Il n'a pas tout à fait tort Amon … Tu vas finir par te tuer si tu continues … Il faut savoir s'arrêter au bon moment.

La jeune femme esquissa un bref sourire pour tenter de radoucir l'atmosphère qui régnait à leur table. Le blond était réellement bien amoché, cela ne passerait pas inaperçu aux bureaux le lendemain … Les soigneurs ne tardèrent pas trop et commencèrent à s'occuper du Danois. Cela avait l'air de piquer un peu, mais s'il ne voulait pas que ça s'infecte et que ça ne devienne on ne sait quelle horrible chose, il fallait souffrir un peu. Pendant ce temps, Eileen mangeait et buvait toujours. De ce fait, elle en avait presque terminé avec ce délicieux repas. Ne sachant que faire ni quoi dire d'autre, elle se contentait de cela. Timmy lui adressa alors la parole, s'excusant comme à son habitude, ce qui la fit sourire.

- Ne t'en fais pas … Tu ne pouvais pas le savoir, personne ne le pouvait d'ailleurs.

Ayant Amon avec eux, il fallait avouer que le reste de la salle avait les yeux braqués sur eux. La jeune femme remarqué que ça ne mettait pas à l'aise le manager, ce qui pouvait se comprendre. Elle se contenta de terminer une bonne fois pour toute son plat et le vin. Timmy lui adressa de nouveau la parole, il n'avait décidément pas l'air d'avoir envie de rester ici.

- Oui c'était très bon, mais je préfère quand même lorsque nous cuisinons.

Une petite note de douceur pour faire retomber tout ceci. C'est assez probable que cette dose de tendresse risquerait de faire réagir Amon, comme précédemment, mais bon, il n'a qu'à être plus indulgent envers le bonheur des autres après tout.

Une fois que Timmy avait, lui aussi, terminé son plat. Ils se levèrent, suivi d'Amon avec toujours un peu l'air grognon, mais qui avait l'air un plus calme malgré tout. Une fois les commandes réglées auprès du petit "restaurant", il se dirigèrent vers la sortie.