1977 - 22 ans
   "DOM MAGNUS HOLDER! Descend immédiatement dans la salle de réunion!"

   Troisième fois que mon père m'appelle ce matin. Il est 7h23, et nous avons "réunion" dans le salon. En gros, nous allons tous discuter de ce qui va, et surtout de ce qui ne va pas. Et quand je dis tous, c'est mon père, juge principal, ma mère, juge en second, mon grand-frère, Jon, et ma petite soeur, Arya. Et ce qui ne va pas, c'est moi.

   Mon père est luthier, il fabrique des violons de renoms, prisés par les plus grand violonistes du monde, et qui coûtent la peau des fesses. Ma mère est professeur de musique dans une école de... musique, où elle donne cours aux étoiles du futur. Je vous laisse deviner de quel manière mes parents se sont rencontrés. Ouais, dans le magasin de mon père, un jour où ma mère cherchait un nouveau violon pour un de ses élèves.

   Plusieurs notes de musiques plus tard, un mariage et un gosse. Mon frère, Jon Howard Holder. On se ressemble, mais que de l'extérieur. Il est pas drôle, pas gentil du tout, et n'aime que son instrument. Oui, il joue de la musique (sans blague? Du violon?) Non, du piano, tous les pianos, à queue, droit, noir, blanc. Il est doué, très doué, tout le monde l'adore, tout le monde le veut dans son orchestre. Il a déjà participé a des bandes originales de films, à des théâtres, des opéras. La classe quoi, mais il reste quand même chiant.

   Plusieurs instruments de musique plus tard, moi, Dom Magnus Holder. Beau gosse, sympa, drôle. Le raté de la famille, car j'adore le rock. Le rock qui bouge, qui vibre, qui démonte la tête. Tout le contraire du classique. Imaginez le malheur de mes parents, je crois qu'ils se sentent responsables, qu'il ont loupé une étape dans la fabrication. Ils m'aiment, j'en suis sûr, et je les aime aussi. Mais je serais l'éternel dernier dans la liste "vos fiertés" de mes parents. Ça m'est égal, j'ai tout ce dont j'ai besoin, pas nécessaire d'avoir deux vieux sur le dos 24h/24h.

   Plusieurs livres de musique plus tard, la plus belle de toutes, ma petite soeur, Arya Livia Holder. C'est moi qui ai choisis son prénom, en tirant à la courte-paille avec ma mère peut de temps avant son accouchement. Chaque jour, je me dis que je lui ai sauvé la vie, car elle aurait pu s'appeler Ortensia. Ma petite soeur, c'est l'amour de ma vie. Sûrement la seule qui m'aime vraiment dans cette famille, me donnant de l'affection pour 4. On est très proche, et ce depuis que j'ai du m'occuper seul d'elle quand mes parents restaient au chevet de mon frère qui s'était cassé la jambe. On avait fait toutes les bêtises possibles et imaginables, mangé n'importe quoi, faisant plusieurs nuits blanches pour savoir si oui ou non les fantômes existait. Quand elle va bien, elle vient me voir, quand elle va mal, elle vient me voir, et quand elle veut être seule, elle vient pas me voir. Elle n'imagine même pas le pouvoir qu'elle à sur moi. C'est elle qui à héritée du gène "violoniste de talent". Elle joue comme une déesse, un rayon de soleil, toute mignonne avec son violon sur mesure. Elle à aujourd'hui 14 ans et deviens de plus en plus exigeante. Normal, c'est un star.

   Un jour avec un pote, on est allé dans un magasin de musique. Pas classique, mais bien rock! Un mec testait une des batteries, jouant comme un dieu, dansant littéralement avec ses baguettes, faisant chanter les caisses, les toms et les cymbales. Il m'a prit sur ses genoux, il a prit mes mains dans les siennes, et il a continué à jouer, transférant sa passion de la batterie dans mes veines, dans mon coeur. Depuis, chaque jour, je vais apprendre et m'entraîner chez lui.

   Et aujourd'hui, me voila, en "salle de réunion" où je me fais sermonné car je veux partir à Los Angeles pour jouer dans un vrai groupe de rock, avec les anges. Je ne les écoutes même plus, m'imaginant sur scène, au côté d'une étoile aux cheveux en pétard, mettant le feu sur scène et sur les culottes des gonzesses. Le plus dur avec ce départ, c'est que je laisse Arya seule ici. Mais je lui ai promis que je viendrais la voir souvent.

   

   1979 - 24 ans
   BONJOUR L.A., BONJOUR LES ANGES!
  J'étais dans la ville des anges depuis peu, mais je m'amusais déjà comme un fou. J'avais dis au revoir à la famille, dont une grande partie avait fini par voir le positif dans mon départ. Je crois que mes parents espèrent me voir me casser les dents sur le rock, et que je revienne vite fait dans le classique. Peuvent toujours rêver! J'avais trouvé un kot pas cher et je parcourais la ville à la recherche de groupes de musique. Il y avait des fêtes estudiantines un peu partout, et j'en profitais pour me faire des potes et rencontrer d'autres musiciens. Justement, je rencontrais Zachary Wolf lors d'une de ses fêtes, il avait son petit groupe et on devint vite de très bons amis. J'étais son batteur, lui mon étoile de feu. Le groupe survécu à moult péripéties, avant de devenir Winter Wolves après la signature du contrat avec BSC. Ça y est les gars, j'ai mon groupe de rock!! Ho pardon, on a notre groupe de rock.



   1982 - 27 ans
   LAISSEZ-MOI DORMIR!!!!
Depuis le temps, Zack n'a pas encore comprit que quand je dors, je dors! S'il veut qu'on répète, qu'on joue, qu'on créer de l'art avec tout le talent dont on est capable, il va devoir attendre que je me lève. Sinon, je vais faire n'importe quoi. Bon, trop tard maintenant, vais devoir me lever. Mais il va me le payer, rira bien qui rira le dernier.

   

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