J’étais tombé sur le répondeur de Collins quand je lui avais téléphoné pour un rancard… Elle devait être au studio ou alors chez Howard Stone pour s’occuper de David… Je lui avais donc laissé ce message sur sa boîte vocale.

-Salut Collins ! Je me demandais si ça te dirait de souper au Great Nachos… Si tu es libre… J’espère que tu vas bien et David aussi… Je serai au Great Nachos à 19 :00 dans tous les cas. J’espère que tu pourras venir. A tantôt peut-être.

J’espérais sincèrement qu’elle pourrait venir… Nous srtions ensemble mais n’en étions pas encore à l’étape où nous pouvions nous dire « Je t’aime » en étant sûrs de nos sentiments. Mais on se voyait régulièrement, dans des endroits publics, toujours. Je n’avais encore jamais été chez elle et elle n’était encore jamais venue chez moi.

Peut-être avions-nous tous les deux peur d’être déçus… Ou alors c’était le jeu de la séduction que nous aimions. Je n’en savais rien. Mais en tout cas, tout allait pour le mieux et il me tardait de sentir à nouveau ses lèvres sur les miennes.

J’avais choisi le Great Nachos parce que c’était le meilleur restaurant tex-mex de la ville… Malheureusement, il était situé dans l’Eastside et j’avais bravé les mises en garde de Delfino qui disait que la guerre des gangs faisait rage là-bas.

Mais je partais en me disant que ce genre de connerie n’arrivait qu’aux autres.

Et puis si Collins savait se libérer, je serais accompagné d’une garde du corps, non ?

Je me préparai en mettant mes plus beaux habits… Pas un costume évidemment, je n’en avais pas… mais un beau jeans bleu marine, des chaussures noires, un t-shirt blanc et un veston noir… Par-dessus le tout, je mis ma veste en cuir parce que le soir, le fond de l’air était quand même fais. On était jamais qu’en janvier après tout.

Je pris mon Impala direction le Great Nachos en espérant que Collins n’ai pas de problème pour arriver jusque-là… Je doutais qu’elle prenne David avec elle, le restaurant serait trop bruyant, trop plein de stimuli et de voix des autres clients qui risquaient de faire flipper le malheureux claviériste schizophrène.

Mais je savais qu’elle ne viendrait pas avant d’être sûre que David serait chez lui, confortablement installé et son traitement pris. Alors peut-être qu’elle serait un peu en retard.

En attendant, je demandai un verre d’eau tout en observant les autres clients qui se trouvaient là… Certains étaient peut-être des Los Diablos, je ne savais pas les reconnaître mais en tout cas, pour l’instant, tout était calme.  

@ Billy Lighter

Je revenais de chez David avec qui j’avais passé la journée. Il allait plus ou moins bien, je le sentais fragile et je tenais à m’assurer qu’il puisse trouver les ressources nécessaires s’il en avait besoin. J’avais vérifié qu’il avait assez de sa médicamentation, pas plus pas moins que ce qu’il devait s’y trouver dans ses flacons. Il semblait avoir la situation sous contrôle quand je le quittais.

Je rentrais donc chez moi en me disant que je passerais peut-être bien un petit coup de fil à Abel pour voir s’il avait envie de sortir. Il y avait un moment que l’on ne s’était pas vu et je fais qu’il me manque m’en disait long sur les sentiments encore indéfini que je ressentais pour lui. Quelle ne fut pas ma surprise d’entendre sa voix sur mon répondeur, qui plus est qu’il m’invitait justement à le rejoindre au Great Nachos et je levais les yeux vers mon horloge mural pour me rendre compte qu’il ne me restait pas beaucoup de temps pour me changer et me rendre au restaurant.

Rapidement, je passais un coup de brosse dans mes cheveux et changeais de vêtements pour avoir l’air un petit peu moins ‘’[i]de tous les jours[i]’’ et je me précipitais à l’extérieur de mon appartement pour sauter dans le premier taxi qui passait par là. J’étais impatiente de revoir Abel ! Le chauffeur de taxi maugréa dans sa barbe quand je lui donnais l’emplacement où je désirais me rendre. Ce n’était pas le coin de la ville où il faisait bon trainer, par les temps qui couraient mais dans un endroit public, nous ne risquions vraiment pas grand-chose, pas vrai ?

Quoi qu’il en soit, le chauffeur me déposa devant le restaurant et après avoir pris mon argent, décolla à peine avais-je refermé la portière ce qui me fit le regarder avec étonnement. Nous n’étions tout de même pas au Viêt-Nam pendant la guerre ! Il fallait pas exagérer non plus, quand même !

J’entrais dans le restaurant et aperçu Abel déjà attablé. Je n’avais que quinze minutes de retard mais comme je n’étais pas chez moi au moment où il m’avait laissé son invitation, j’estimais que quinze minutes n’étaient pas offensantes. Abel n’avait pas encore commandé, il avait un verre d’eau devant lui quand je m’installais sur la banquette devant lui.

- Salut Abel ! Ça va ?

J’osais me pencher par-dessus la table pour l’embrasser. Après notre dernière sortie, je ne me sentais pas gênée de le faire même si nous n’avions pas encore vraiment exprimé nos sentiments. C’était bon de prendre son temps et de faire durer le plaisir.

- Merci pour m’invitation ! Ça tombe à point.

Ça n’allait pas faire de tord que de passer une petite soirée en compagnie d’un mec aussi agréable que l’était Abel. Et je crevais de faim ! Après réflexion, je pensais même avoir oublié de diner plus tôt dans la journée. C’était bien mon genre, d’oublier un truc qu’on n’est pas supposé oublier.

- Ça va ? Tu as fait quoi de bon ces derniers jours ?

Je mourrais de faim mais pas assez encore pour ne pas m’intéressée en premier à Abel et aux choses qui avaient occupées son temps dernièrement.

@ Billy Lighter

Je n’eus à attendre qu’une quinzaine de minute avant de voir entrer une jolie blonde dans le Great Nachos tout récemment rénové après une fusillade qui y avait eu lieu et… ouais, à bien y réfléchir, j’aurais pu choisir un endroit un peu plus glamour pour ce rancard… Mais merde ! ça restait le meilleur resto tex-mex de la ville et il fallait bien faire vivre les pauvres restaurateurs qui avaient déjà payé plus que le prix des guerres de gangs.

Alors je fis un petit signe à Collins quand elle se tourna vers moi et elle vint me rejoindre, se penchant par-dessus la table pour m’embrasser sur les lèvres. Et j’en frissonnai de partout.

-Salut Collins ! Bien sûr que ça va, puisque tu es ici ! Je suis vraiment content de te voir.

Parce que si elle était là, c’était qu’elle n’était pas indifférente à mon égard non plus. Et peut-être que nos sentiments encore mal définis étaient déjà réciproque.

-Je suis super content que tu aies accepté mon invitation… Tu es ravissante en plus… Et puis, tu me manquais.

Je fis signe à la serveuse que cette fois, nous étions prêts à réellement commander au moins l’apéritif. Puis en revint à Collins qui me demandait ce que j’avais fait les derniers jours.

-Oh rien de bien grandiose… On prépare la tournée de Lola donc il faut vérifier tout le matériel, le mettre dans les camions… C’est du gros boulot, ça occupe bien les journées… Sinon, je t’aurais invitée plus tôt.

Je rougis et souris.

-Surtout si j’avais su d’entrée de jeu que tu m’aurais embrassé pour me dire « bonjour »… Je t’avoue qu’à ta place, j’aurais fait la même chose.

Je me penchai par au-dessus de la table et l’embrassai à mon tour, d’une façon un peu plus appuyée…

-Sinon, j’ai été au mariage des Ricci et c’était magnifique ! Tu aurais vu le gâteau ! Mais le meilleur, c’était le feu d’artifices qu’on a tiré avec un ami roadie, Delfino Alvarez.

Je soupirai.

-Oh j’aurais tellement voulu que tu sois là… mais comme c’était pour le travail, on était pas autorisé à être accompagné.

La serveuse arriva et je commandai un mojito après que Collins ait choisi, honneur aux dames, ce qu’elle voulait boire.

-Et toi, comment ça va ? David McAvoy va bien ? The Burning Fire et Fireworks ne font pas beaucoup de concerts ces temps-ci…

@ Billy Lighter

Abel m’attendait depuis un petit quart d’heure ce qui n’était pas la fin du monde mais pour moi qui aimais bien la ponctualité, je trouvais ça déjà trop long. Cependant, son visage souriant chassa mes craintes qu’il puisse avoir été irrité par cette attente. Je me risquais donc à l’embrasser, après m’être installé de l’autre côté de la table en me penchant par-dessus. C’était vraiment bon de le revoir…

- Je suis également très contente de te revoir.

Je rougissais tout en replaçant une mèche de cheveux derrière mon oreille alors qu’il me complimentait avant d’avouer que je lui avais manqué. Avant de venir, je m’étais changé en vitesse sans vraiment prendre le temps de choisir mes vêtements, ce n’était pas ma tasse de thé, la mode et tout mais si Abel me trouvait jolie, c’était tout ce qui comptait.

- Ah oui, elle part en tournée ?Tu vas suivre sur les routes ?

Ça me fit un pincement au cœur de penser qu’il pourrait être partit longtemps mais d’un autre côté, ça voulait dire qu’il ne manquerait pas de boulot et que ça allait bien à ce niveau pour lui. Il confessa que s’il avait été moins occupé, il m’aurait invité avant, cela dit, j’aurais pu faire l’appel moi aussi. Possiblement que la peur de se montrer trop entreprenant nous faisait être patient et prendre notre temps. Ce n’était pas plus mal, ça faisait le plaisir s’étirer et ça rendait encore plus exceptionnelles nos rencontres.

Je rigolais doucement, un peu timide parce qu’Abel ajouta qu’il m’aurait embrassé lui aussi pour me saluer et, c’est ce qu’il fit en se penchant à son tour au-dessus de la table mais appuya un peu plus son baiser ce qui me fit poser ma main délicatement sur sa joue, en une douce caresse.  Je devais avoir des étoiles dans les yeux quand le baiser se rompit et dû me resituer dans la conversation.

- Ah oui ! Le mariage du siècle comme ils l’ont baptisé dans les journaux ! Il parait que c’était vraiment spectaculaire du début à la fin.

Il aurait aimé que je sois là avec lui mais comme il le disait, puisque c’était pour le travail, il ne pouvait pas être accompagné et de toute façon, je n’aurais pas été très à l’aise au travers de cette marée humaine. Je n’en aurais connu probablement que deux ou trois alors que les autres auraient tous été des gens vues à la télé ou dans les journaux.

- J’ai eu ma dose d’évènement mondain avec les American Music Awards, rigolais-je, mais j’avoue que pour regarder un feux d’artifices en ta compagnie, j’aurais été prête à troquer mes jeans et converses pour une robe et des talons.

C’était presque qu’une déclaration officielle !

Nous fûmes brièvement interrompus par la serveuse venu prendre notre commande d’apéritif. Je demandais une sangria blanche et Abel, un mojito. La serveuse nous avait laissé la carte des repas et j’avais les yeux baissés dessus en regardant les plats annoncés en me délectant d’avance. Tout avait l’air délicieux !

- Oh, moi ça va ! David a ses hauts et ses bas mais il s’en tire toujours assez bien, il est bien entouré.

C’était quand même plus simple pour moi qu’il ne vive pas seul. J’avais des ressources en cas de besoin et des gens prêts à intervenir le temps que j’arrive si nécessaire.

- Ils stagnent, c’est vrai. The Burning Fire ont du mal à s’entendre avec leur guitariste alors ils n’avancent pas et Fireworks n’a pas vraiment travaillé sur rien de nouveau depuis un moment. Je ne sais pas si c’est parce que Savannah Prescott utilise le studio de la villa d’Howard.

C’était un peu secret mais je savais qu’Abel n’irait pas le crier sur tous les toits. En étant roadies, il savait que la confidentialité primait et que toutes informations n’étaient pas bonnes à divulguer… sauf entre nous. C’était un peu comme une confidence sur l’oreille, sans oreiller.

- Et au garage ? Tu as réparé de belles voitures dernièrement ?

@ Billy Lighter

J’étais tout content que Collins se dise contente de me revoir aussi. Après tout, si ça n’avait pas été le cas, elle ne serait pas venue, mais bon, c’était toujours agréable à entendre.  

On parla directement un peu boulot parce que c’était ce qui nous avait empêchés de nous voir plus tôt. Et du coup, Collins se demanda si j’allais accompagner Lola sur les routes. Je hochai la tête.

-Ouais ! Ça faisait longtemps, une petite tournée… Mais heureusement qu’il y a le téléphone… je crois que je ne saurais pas être séparé ne serait-ce que de ta voix trop longtemps.

Puis j’en revins au baiser qu’elle m’avait donné tout naturellement avant de me lancer moi aussi. Elle caressa ma joue et ça me fit frissonner de plaisir. Quand le baiser se brisa, je la regardai dans les yeux et ils pétillaient sûrement autant que les miens. Je soufflai doucement, histoire de calmer les battements de mon cœur.

Et on en revint, comme si de rien n’était, au mariage des Ricci.

-C’était à leur image… Ils n’ont pas lésiné sur les moyens. Mais ils s’aiment, ça ça ne fait aucun doute…

Le couple Ricci était beau… Et j’espérais un jour vivre un bonheur comme celui que j’avais vu sur le visage de Daniele Ricci… Et qui sait, peut-être que l’heureuse élue sera Collins… Mais on voulait prendre notre temps.

C’était comme un accord tacite.

Je regrettais que Collins n’ait pu m’accompagner à ce mariage mais apparemment, elle avait eu assez des AMA comme évènements mondains… Mais ce qui ramena un sourire sur mon visage, ce fut que pour moi et un feu d’artifices, elle aurait été prête à troquer Jeans et Converses pour quelque chose de plus sophistiqué…

J’entrelaçai nos doigts sur la table.

-Tu es magnifique en jeans et Converse, Collins… Et il y a des feux d’artifices sur la plage tous les samedis… ça nous fera une autre idée de sortie !

On vint pour prendre notre commande et nous choisîmes nos boissons… Un bon cocktail pour commencer la soirée, rien de tel !

Puis je demandai à Collins comment ça allait de son côté parce que je savais que son travail n’était pas simple dû à la condition de David McAvoy. Mais c’est avec le sourire qu’elle me répondit. Elle disait que le claviériste était bien entouré.

-Ouais… C’est vrai qu’il y a une belle alchimie entre lui et Howard… Lui et Lola ont été très gentil de l’accueillir chez eux. Ainsi, il y a quelqu’un en tout temps en cas de crise.

Je lui souris.

-Et je suis sûr que tu lui es très précieuse.

Elle me donna des nouvelles des deux groupes d’Howard Stone… The Burning Fire avait des problèmes d’entente.

-Oh merde, ça c’est con… Mais ce Zack n’a pas très bonne réputation… Peut-être devraient-ils faire des auditions pour engager un autre guitariste. Après tout, ce n’est pas le talent qui manque à Los Angeles.

Quant à Fireworks, Savannah Prescott semblait monopoliser le studio privé de Stone. Pour me dire ça, Collins avait légèrement baissé le ton de sa voix et je fis signe que je garderais bouche cousue.

-Elle travaille sur un projet solo ? Ça en dit long sur The Burning Fire… les pauvres.

Puis Collins me demanda comment ça se passait au garage.

-Ça se passe bien au garage, mais on doit faire gaffe. On est en plein Eastside et il arrive que certains clients ne payent pas les réparations ou les entretiens. Sonny Robson, le fils du patron a eu une commotion il n’y a pas longtemps parce qu’un client était mécontent et lui a mis son poing dans la figure… Pourtant, Sonny, c’est pas un petit gabarit.

@ Billy Lighter

-Je vais finir pas changer de numéro… J’ai dis non à Alonso… C’est « non » pour toi aussi Carlos… Quinn ne veut pas que je revienne de toute façon. Il m’a sonné l’autre jour pour me dire d’ignorer la dernière demande d’Alonso. Alors je l’ignore. Je ne veux pas me faire butter par Quinn. Au revoir, Carlos.

Après avoir dis ça, j’avais raccroché le téléphone. Carlos m’avait demandé si je voulais revenir dans le gang chose que j’avais refusé. De toute façon, si Alonso poussait pour que je revienne, Finan Quinn m’avait dit qu’il ne souhaitait pas que je sois à nouveau impliqué et, pour une fois dans ma vie, j’étais complètement d’accord avec Finan Quinn.

Je ne comptais pas être à nouveau impliqué surtout en pleine guerre de gang. Tout ça, c’était du passé et je préférais me concentrer sur la tournée de Lola. Quand je partirais sur celle-ci, je serais tranquille. Les Los Diablos ne pourront pas venir me harceler en dehors de Los Angeles. J’avais vraiment hâte que cette tournée commence. En tout cas, on faisait en sorte qu’elle soit grandiose. A la hauteur de Lola qui était, depuis un moment déjà, une amie plus qu’autre chose pour moi.

Après ce coup de fils, j’avais vraiment besoin de sortir d’ici… Je n’avais pas encore mangé mais je n’avais pas très envie de me faire à manger. Donc, j’avais décidé d’aller manger au Great Nachos car ce n’était pas très loin de cher moi et moins de temps je passais dans la rue, moins de chance j’avais de rencontrer un Los Diablos désireux de me revoir dans leurs rangs.

J’étais sorti pour me diriger, à pieds, réfléchissant à la conversation que je venais d’avoir avec Carlos. Il m’avait confié que Quinn cherchait un second et que si je revenais, je pourrais pousser pour que Carlos soit ce second. Or, je n’avais aucune envie d’entrer dans ce genre de combine. Je ne voulais plus avoir quelque chose à voir avec les Los Diablos et encore moins avec Carlos !

-S’il te plait, Delf…

J’avais sursauté en entendant une voix d’enfant me supplier. C’était la jeune Ernesto. Un Pequeñas Manos. Carlos ne devait pas être loin. Il avait dû m’appeler d’une cabine téléphonique pendant qu’il dealait et il avait dû dire à Ernesto de voir si je comptais sortir de chez moi et, si c’était le cas, me supplier de revenir.

-Non. Tu peux aller le dire à Carlos.

Il avait fait la moue et avait filé. J’avais continué mon chemin jusqu’à arriver au Great Nachos où, une fois entré, j’avais poussé un soupire de soulagement. Il ne m’avait pas fallu longtemps pour repérer mon ami Abel en compagnie de celle qui se nommait Collins Ohr. Je savais qu’Abel m’avait dit sortir avec elle et ça semblait être toujours d’actualité vu leur complicité. Je n’avais encore jamais parlé avec Collins. Je l’avais simplement croisé à plusieurs reprises dans les couloirs des studios de MTI.

J’hésitais à aller les voir mais je ne pouvais tout simplement par ignorer leur présence, ça ne se faisait pas. D’un autre côté, je n’avais pas envie de m’imposer dans un rendez-vous galant. Ce n’était pas mon genre non plus.

Alors, j’avais décidé de leur dire bonjour. Je m’étais avancé jusqu’à leur table et je leur avais fait signe.

-Salut Abel, comment tu vas ?

Je lui avais souris et m’étais tourné vers Collins.

-Tu es Collins, c’est bien ça ? Abel m’a parlé de toi. Je suis Delfino. Je travaille aussi chez MTI. Je crois qu’on s’est déjà croisé plusieurs fois.

J’espérais que je ne les dérangeais pas dans une conversation intime.

@ Billy Lighter

Ça me fit tout drôle qu’Abel confirme qu’il allait accompagner Lola sur les routes pendant sa tournée. C’était signe que bien que toute naissante, notre relation prenait en importance et que petit à petit, je m’attachais à lui. Je baissais un peu les yeux avec un sourire timide quand il ajouta qu’heureusement, il y avait le téléphone. Ça voulait dire qu’il comptait bien me donner des nouvelles pendant qu’il serait au loin et moi, je serais toujours très heureuse d’entendre sa voix.

- Je trouverais aussi le temps long et je serai très heureuse de te parler, ne serait-ce que pour un tout petit appel de cinq minutes.

Ce serait un cinq minutes de pur bonheur !

Nous échangeâmes notre second baiser de la soirée, en l’appuyant un peu plus et je caressais au passage la joue d’Abel. S’il n’y avait pas eu la table entre nous, je l’aurais enlacé et le baiser aurait duré beaucoup plus longtemps. Et quand il se rompit, j’eu l’agréable impression que je flottais tellement je me sentais légère.

J’aurais bien aimé l’accompagner au mariage des Ricci uniquement pour avoir le plaisir d’admirer les feux d’artifices en sa compagnie et pour la cause, j’aurais accepté de chausser des talons et de porter une belle robe. Abel, lui, me trouvait très belle en jeans et en converses.

- Serait-ce une invitation pour sortir samedi prochain ? Si c’est le cas, c’est oui !

Je souriais en rigolant doucement, heureuse de ce moment que nous partagions en toute allégresse et simplicité.

Nous parlions ensuite du travail, de moi qui prenais soin de David qui avait effectivement beaucoup de chance d’être logé chez Howard et Peyton Stone.

- En effet, il a beaucoup de chance ! En plus il a son grand espace pour lui seul sans être tout à fait seul. Pour moi, c’est rassurant.

Je pouvais le quitter l’esprit tranquille en sachant qu’il y avait toujours quelqu’un pour veiller sur lui. David était autonome mais on ne savait jamais quel effet une crise pourrait avoir sur lui et jusqu’à quel point cela l’affecterait.

- Je sens qu’il m’apprécie bien et c’est réciproque. Il n’est pas compliqué, on rigole bien, le temps passe vite en sa compagnie. Je t’avoue que j’ai eu peur au tout début, que ce soit lourd comme situation, on m’avait mise en garde, ça faisait presque peur alors qu’en fait, j’ai toujours l’impression de visiter un ami et de passer du temps avec lui.

Au moins, David n’avait pas le moral dans ses petites chaussures avec comment les choses allaient chez The Burning Fire. Le groupe avait tellement de talent ! C’était dommage de voir ça freiner par un manque de chimie entre les membres. Ou plutôt était les membres contre Zack.

- Tu sais jouer de la guitare, toi ? Tu pourrais essayer de postuler s’ils font des auditions ouvertes !

Je disais ça en rigolant mais en même temps, en étant la garde du corps de David McAvoy, ça m’amènerait à voyager avec le groupe, donc, avec Abel… C’était très intéressé comme proposition et je pris un air angélique en disant cela.

- Oui, elle travail là-dessus dans le studio privé d’Howard. J’ai entendu un peu ce qu’elle fait et franchement, ça promet ! Peut-être que si son projet à su succès, elle va quitter le bateau.

Je m’intéressais au travail d’Abel au garage. En fait et bien entre nous, je trouvais ça extrêmement sexy un homme penché au-dessus d’un moteur avec les mains dans l’huile et la sueur plein le front. Un de ces quatre, ça me plairait bien d’aller le regarder travail, juste pour le plaisir de le voir faire et d’apprendre. Je pourrais le surprendre avec les quelques connaissances que j’avais. Mon père avait toujours aimé nous enseigner les choses qu’il jugeait utile de savoir, comme de faire son changement d’huile ou changer une crevaison.

J’allais lui proposer une sortie au ciné-parc, probablement que le sujet des voitures m’avait inspiré mais nous fûmes interrompus par Delfino je en savais pas son nom de famille mais je le connaissais car il était lui aussi chez MTI.

- Oui c’est bien ça ! Je sais, on s’est quelque fois croisé dans les couloirs des studios.

Il était debout et nous, nous avions une banquette avec encore de la place, je ne me sentais pas l’envie de le chasser d’autant plus qu’Abel et moi pouvions tout de même partager un très bon moment avec un ami en plus.

- Nous venons de nous commander à boire, tu veux te joindre à nous ?

@ Billy Lighter

Je souris bien grand quand Collins partagea mon enthousiasme à l’idée de se téléphoner pendant la tournée de Lola qui n’allait sans doute pas tarder à débuter. Elle disait que ce serait bien même si ce n’était que pour cinq minutes… Et je me rendais compte, en la regardant, en lui souriant, que mes sentiments pour elle étaient vrais.

On s’embrassa encore, avec plus d’avidité, plus de sensualité et ce fut bon… Tellement bon que j’en voulais encore, mais il ne fallait pas abuser des bonnes choses.

Puis on parla un peu du mariage des Ricci et du feu d’artifices que j’avais eu la chance de pouvoir lancer avec Delfino. Et après un compliment sur son style, l’invitai l’air de rien à aller voir le feu d’artifices qui était tiré chaque samedi sur la plage de Santa Monica.

Et l’invitation n’était pas tombée dans l’oreille d’une sourde.

J’éclatai de rire.

-Alors c’est oui ! Tu ne peux pas savoir comme ça me fait plaisir.

Puis je lui demandai comment ça allait avec David… Ce n’était pas un travail facile, imaginai-je… Mais elle avait l’esprit relativement tranquille car si David avait son espace à lui seul, il ne l’était pas vraiment, seul, puisqu’il vivait dans la villa Stone.

-Tant mieux. Ça ne doit pas être facile tous les jours, autant pour lui que pour toi.

Apparemment, ils s’appréciaient, s’en occuper n’était pas lourd ni effrayant. Elle allait même jusqu’à dire qu’elle avait l’impression non pas d’aller travailler, mais d’aller visiter un ami quand elle était avec lui.

-Oh et bien tant mieux ! Mais je suis sûr que tu y es pour beaucoup dans la bonne humeur du claviériste.

Cependant, ses deux groupes stagnaient. Pour plusieurs raison… The Burning Fire parce qu’ils ne s’entendaient pas avec le guitariste. Et Fireworks parce que Savannah Prescott monopolisait le studio privé d’Howard.

-Mais Fireworks peut travailler dans les studios BSC, non ? Ou alors c’est pour ne pas dépayser David qu’ils préfèrent travailler chez Howard.

En tout cas, apparemment, ce que faisait Prescott valait le coup… Collins allait même jusqu’à dire que si son album avait du succès elle risquait peut-être de quitter The Bruning Fire.

-J’espère que non, contrairement à Apolline McLagan, elle ne s’impose pas au groupe et c’est une artiste de talent. Elle apporte beaucoup au groupe sans en avoir l’air.

Je marquai une pause et souris.

-Mais je ne doute pas qu’elle nous sorte un petit bijou.

On parlait du garage quand j’entendis quelqu’un m’interpeller derrière moi. Je me retournai sur ma banquette et fus ravi de voir Delfino !

-Delf ! Je vais bien et toi ? Quel heureux hasard !

Evidemment, il ne fallut pas lui faire un dessin pour qu’il déduise que la jeune femme face à moi était Collins. Je n’arrêtais pas de lui en parler !

Elle confirma qu’elle était bien Collins et qu’ils s’étaient en effet souvent croiser chez MTI.

-Delfino va devenir un artificier de renom ! Les groupes adorent sont travail ! Et les manager aussi.

Collins l’invita à se joindre à nous.

-Oh ouais ! Ne fait pas le gêné ! C’est un plaisir de t’avoir avec nous. Alors, ça roule ? T’es pas trop embêté par la guerre des gangs ?

Il vivait dans l’Eastside, ce n’était pas forcément parce que c’était un ex-Los Diablos que je lui demandais ça.

Je fis signe à la serveuse que nous avions un convive de plus pour qu’elle vienne ajouter la commande de Delfino à la nôtre.

-Et régalez-vous, hein ! C’est moi qui offre !

@ Billy Lighter

Quand j’étais entré au Great Nachos, je ne m’attendais pas à y retrouver mon ami Abel qui devait être accompagné de sa petite amie, Collins. Après une petite hésitation, j’avais décidé d’aller les saluer et c’est avec chaleur qu’Abel trouvait que tout ça était un heureux hasard. Je lui souris.

-Je vais bien aussi !

C’est vers Collins que j’avais porté mon attention. On ne se connaissait pas. On ne s’était croisé que quelques fois ce qu’elle confirma. Aux studios, on avait parfois le temps de discuter avec d’autres roadies lors de pauses mais Collins, elle, était une garde du corps et, de ce fait, elle bougeait souvent au gré de David McAvoy duquel elle s’occupait. L’état de McAvoy n’était pas un secret aux studios et on savait tous que Collins était autant là pour le protéger que pour l’accompagner au quotidien ce qui était un travail plus que louable qui devait donner sa dose de stress.

Abel déclara que j’allais devenir un artificier de renom, ce qui me fit rire. Je n’avais pas autant de prétention mais c’est vrai que je m’améliorais chaque jour.

-De renom, je ne sais pas. Mais c’est vrai que j’adore vraiment ce boulot. J’aurais jamais imaginé avoir ma place dans le monde de la musique. Comme quoi, la vie est pleine de surprises.

Collins m’avait proposé de me joindre à eux. Je ne voulais pas les déranger mais Abel insista aussi.

-D’accord.

Je m’étais installé espérant sincèrement qu’ils n’avaient pas proposé ça uniquement pour ne pas que je me sente rejeté. J’aurais largement compris qu’ils veuillent passer un moment en couple. Mais je savais que ça ne servait à rien, avec Abel, de refuser.

Quand il demanda comment ça allait par rapport à la guerre de gang, je ricanai un peu. Désabusé que j’étais par les tentatives de Carlos de vouloir me recruter. Mais avant d’en dire plus, Abel interpella la serveuse et je demandai un plat de nachos et une bière.

Je souris à Abel quand il dit qu’il offrait.

-Merci, Abel, c’est sympa.

Nos commandes prises, je repris la conversation là où on l’avait laissée.

-Si, je suis profondément embêté par cette guerre de gang… Je suis venu ici parce que j’en avais marre des appels de Carlos, un Los Diablos, pour me recruter… Une fois sorti, il m’a même envoyé un des gamins du gang me demander la même chose… J’ai beau dire que je ne veux pas en faire à nouveau partie, on dirait que je parle dans le vide. Pourtant, Finan Quinn ne veut pas de moi, donc, je ne vois pas pourquoi Carlos insiste.

Je n’avais pas honte d’en parler devant Collins car j’assumais, désormais, mon passé de Los Diablos duquel j’avais réussi à me sortir. Et pour ne pas qu’elle soit perdue dans cette conversation, je m’étais tourné vers elle.

-Autrefois, j’étais Los Diablos. J’ai quitté le gang pour changer de vie mais ma maison est dans l’Eastside et comme ils ont besoin de mains d’œuvre dans la guerre de gang, ils cherchent à recruter des gens…

Je n’avais pas pour autant parler trop fort. Je n’avais pas envie que des oreilles indiscrètes, autour de nous, ne puisse écouter les déboires des Los Diablos.

-Mais en dehors de ça, tout roule. J’ai hâte de partir en tournée avec Peyton.

J’avais souris à cette perspective.

@ Billy Lighter

De toute évidence, Abel était autant emballé que moi à l’idée de se passer des coups de fils pendant qu’il sillonnerait le monde dans le cadre de la tournée de Lola et, me connaissant, je ne serais jamais bien loin de mon téléphone lors des moments convenus pour ces appels. Je serais même impatiente d’entendre sonner mon appareil mais, trop orgueilleuse, je ne l’avouerai pas la première. En fait, j’aimais bien ce truc de se courtiser, l’air de rien.

Puis, nous en étions venus à planifier une autre sortie, samedi prochain, sur la plage de Santa Monica pour voir les feux d’artifices. J’avais déjà hâte d’y être. C’était bien de se planifier des trucs et de les attendre avec impatience.

- Et combien ça me fait plaisir à moi !

Notre conversation était légère et bifurqua sur ma relation avec David, sur les projets qu’il avait avec ses deux groupes. En fait, en termes de projet, tout était passablement sur la glace pour diverse raison et je haussais des épaules quand Abel me demanda si c’était pour ne pas dépayser David qu’ils n’allaient pas en studio chez BSC.

- David pourrait très bien y aller. Je pense en fait qu’en ce moment, ils sont un peu bloqués par les problèmes de santé d’Howard.

Ce dernier avait du mal à chanter sur de longue période mais je n’en savais pas beaucoup, juste ce que je captais à passer du temps dans sa villa et à entendre, malgré moi, les discussions entre lui et sa femme ou cette dernière qui se plaignait à je ne savais pas qui au téléphone. Bref, tout n’allait pas comme sur des roulettes mais ce n’était pas non plus une catastrophe. Il fallait simplement laisser le temps arranger certaine chose. Après tout, le verre n’est-il pas toujours à moitié plein ?

- Je n’en sais rien. Elle semble bien s’entendre avec tout le monde, et tu vois, moi je la voyais plus du style à s’imposer, à se faire entendre, mais elle n’a pas l’air de la fille qui veut créer des embrouilles. Peut-être que si elle a beaucoup de succès en solo, ça va fouetter The Burning Fire et les convaincre de s’y mettre sérieusement.

Tout ce que nous pouvions faire était d’attendre et de voir en espérant que tout ce passe pour le mieux.

Nous avions commandé à boire quand Delfino, un roadies de MTI arriva et je l’invitais, secondé par Abel, à se joindre à nous. Nous étions en tête-à-tête mais nous pouvions tout de même partager notre repas avec lui et ce serait tout autant agréable, d’autant plus que je le connaissais mais plus de vue et c’était bien dommage. Il semblait fort sympathique et comme, de toute évidence, il était un ami d’Abel, je voulais bien faire plus ample connaissance. Il accepta de se joindre à nous

- Oh alors, j’espère avoir la chance de voir tes feux briller dans le ciel un de ces quatre !

Delfino était modeste et avouait adorer son boulot. C’était super d’aimer son travail, je veux dire. Rien ne devait être plus triste que de se lever tous les matins pour aller faire un truc qui nous rendait malheureux.

- Effectivement, la vie est pleines de belles surprises, rectifiais-je en regardant Abel. Il était ma belle surprise à moi !

Abel, généreux, offrait de payer la facture. Delfino le remercia et moi également en lui souriant. C’était vraiment généreux de sa part. Je ne manquerais pas de lui rendre d’une façon ou d’une autre car j’avais moi aussi envie de le gâter.

Ensuite, j’écoutais plus attentivement la conversation en comprenant que Delfino faisait partie des Los Diablos du moins, avant. On tentait de le recruter mais il refusait, c’était une bonne chose car ça ne rigolait pas en ce moment, dans le monde des gangs de rue ! Chaque jour aux nouvelles, il y avait des infos sur des attaques, agressions et même des meurtres ! Tout ça pour un petit bout de territoire et une main mise sur la vente de la drogue.  C’était décourageant !

- Je comprends… Ça doit être lassant et un peu terrifiant de se faire demander tout le temps de rejoindre un gang que tu as quitté.

Ça devait l’être quand même un peu puisqu’il admit avoir hâte de partir en tournée avec Peyton, au moins loin de Los Angeles, il ne risquerait pas de se faire courir après par des Los Diablos. Je trouvais tout de même étrange l’allusion à Finan Quinn. Je pensais qu’avec ce qui avait été dit dans les journaux, il ne faisait plus parti de ce gang et qu’il se tenait tranquille dans l’attente de son procès.

- Pardon, je ne veux pas être indiscrète et si tu ne peux pas me répondre, je comprendrai. Mais tu as parlé de Finan Quinn ? Ne devait-il pas se tenir loin de son gang à cause des accusations qui pèsent contre lui ? Ça voudrait dire qu’il est en bris de probation s’il est toujours là-dedans…

Je serais la dernière à aller le dénoncer, mais peut-être que Finan devrait se montrer plus discret s’il ne voulait pas passer la case GO! Et s’en aller directement en prison.

@ Billy Lighter

La perspective d’une nouvelle sortie fit briller les yeux de Collins. Et ça me fit sourire. Elle était magnifique. David avait bien de la chance de pouvoir passer autant de temps avec elle. Et en parlant de David, je demandai où en était The Burning Fire mais apparemment, ils stagnaient à cause de la maladie d’Howard.

-C’est ce qui arrive quand on brûle la chandelle par les deux bouts. Mais c’est dommage pour le groupe.

Tellement dommage que Savannah Prescott enregistrait un album solo dans le studio privé d’Howard. Je dis alors ce que je pensais de Savannah Prescott et Collins confirma ce que je pensais d’elle. Elle était d’un caractère facile, s’entendait avec tout le monde et ne voulait pas créer d’embrouilles. Collins espérait que ça donne un coup de fouet à The Burning Fire.

-Espérons-le.

Puis Delfino vint nous saluer.

Delfino affirma qu’il n’était pas un artificier de renom mais qu’il apprenait tous les jours. Je lui mis une tape dans le dos.

-Ne joue pas les modestes, tu es le meilleur.

On insista tous les deux, Collins et moi, pour qu’il partage notre repas. Il fallut le convaincre un peu, il avait peur de gêner, probablement, alors qu’il n’y avait pas de quoi ! Nous aurions d’autres repas en amoureux et si nous avions vraiment voulu être sûrs d’être seuls, on aurait mangé chez l’un ou chez l’autre.

J’ajoutai que c’était moi qui offrais et en homme très poli, Delfino me remercia. Il n’avait pas du tout les manières d’un membre d’un gang qu’il avait pourtant été.

-De rien, ça me fait plaisir.

Et en parlant de gangs, je lui demandai comment ça allait et de le voir soupirer me fit mal au cœur pour lui. En effet, ses anciens « amis » cherchaient après son aide… Un homme de plus dans une guerre, je supposais que c’était toujours une chance de plus de faire le poids. Mais jusque-là, Delfino tenait bon et refusait de se joindre à eux.

Delfino ne fit pas de secret à Collins et lui raconta de but en blanc qu’il était un ex-Los Diablos. Mais Collins ne le jugea pas… Elle semblait comprendre que ça devait être fatigant d’être tout le temps sollicité, peut-être même menacé, par ses anciens acolytes…

Mais Delfino avait parlé de Finan Quinn et comme Collins, je regardai Delfino, aussi curieux que Collins… En effet, s’il aidait toujours les Los Diablos, ça voulait dire qu’il ne respectait pas les conditions de sa libération temporaire.

-Ce serait tellement con qu’il se fasse prendre alors que… Tu as entendu sa musique ? C’est un chef d’œuvre, tout bonnement et simplement !

Les boissons et les nachos arrivèrent. Je remerciai la serveuse et pris une gorgée de mon mojito.

@ Billy Lighter

Alors qu’Abel m’avait complimenté, j’étais resté modeste ce qu’il ne tarda pas à souligner me faisant rigoler. C’est surtout que le métier d’artificier était un bon travail d’équipe et que, donc, tout ne reposait pas sur moi. C’est aussi ça que j’aimais dans ce métier. Certainement parce que, depuis toujours, j’avais travaillé en équipe. Dans les gangs, c’est un peu la même chose. Seul, on ne peut pas survivre.

Collins, elle disait qu’elle espérait avoir un jour la chance de voir mes feux d’artifice briller dans le ciel. Je souris.

-Qui sait ? Un jour j’en ferais peut-être en dehors des concerts. Enfin, j’en ai déjà fait un à la villa Ricci mais le tout avait été pensé par un autre artificier pro. Il nous a beaucoup appris.

Quoi qu’il en soit, j’adorais mon boulot avant que Collins ne confirme mes dire en disant que la vie était pleine de surprises. Son regard vers Abel me fit sourire. Ils formaient un très beau couple tous les deux. Ils n’avaient, en tout cas, rien n’à envier à certains couples de stars.

Abel avait proposé de tout payer et je l’avais remercié.  Tout comme je ne pouvais que les remercier tous les deux de m’avoir invité à leur table.

C’est ensuite qu’Abel me demanda si ça allait, dans l’Eastside, avec la guerre de gang qui faisait rage. Je n’allais pas mentir… Je ne vivais pas ça spécialement bien. J’aimerais avoir la paix. Mais, hélas, le manque d’effectif des Los Diablos faisait qu’ils allaient chercher de la main d’œuvre partout même dans les anciens membres.

Du coup, je fus cash et je ne cachai rien à Collins non plus… A quoi bon ? Je n’avais rien n’à caché de mon passé. Et elle disait comprendre que ça ne devait pas être très agréables d’être sans cesse harcelé par les membres de mon ancien  gang.

J’hochai de la tête.

-Ça l’est… Je sais qu’ils ne me feront rien. Mais c’est pesant.

Je savais qu’ils avaient ordre par Jimmy Reed de ne rien me faire mais peut-être que je devrais demander au magnat de BSC de leurs ordonné de me laisser tranquille surtout que Quinn n’avait aucune envie que je les rejoigne. Et, pour une fois, j’étais tout à fait d’accord avec lui.

Collins s’avança alors avec une question. Elle concernait Quinn qui était, désormais, connus de beaucoup de gens à Los Angeles pour être le leader de The Warriors. J’avais un peu parlé de lui à Abel au mariage des Ricci. Je lui avais expliqué que Quinn était un haut gradé des Los Diablos. Toute la ville savait, d’ailleurs, que Quinn avait un procès sur le dos et que, du coup, continuer ses activités était très loin d’être une bonne idée.

Abel était du même avec que sa petite amie. Je ne répondis pas tout de suite car la serveuse arriva avec notre nourriture. Je souris pour la remercier à mon tour et je bus un coup de la boisson que j’avais commandé.

-Je n’ai aucune idée de ce que fout Quinn. Il a encore son mot à dire, apparemment, vu qu’il m’a personnellement dit que je ne devais pas écouter les demandes des autres Los Diablos. Et… Je dois être honnête avec vous mais, le connaissant, il ne risque pas de le quitter aussi facilement. On parle quand même du second des Los Diablos et du type qui est le plus prompt à démolir les déserteur.

J’en avais parlé à Abel de ça aussi. A vrai dire, je ne voyais pas Quinn en dehors des Los Diablos. Ça me paraissait inconcevable.

-Mais oui, c’est dommage pour sa musique, pour sa femme et pour ses nouveaux amis que de tout foutre en l’air en continuant à avoir un rôle majeur dans le gang. S’il se fait choper en rue à dealer ou autre chose, il risque de finir en taule. C’est évident.

Je ne lui souhaitais pas même s’il avait été plus que violent avec moi il y a quelques années.

-Cela dit, je ne l’ai pas vu en rue à dealer. Il m’a simplement téléphoné. Mais il m’a donné un ordre ce qui signifie qu’il n’a pas quitté les Los Diablos.

J’avais commencé à manger les nachos. Ce n’est pas moi qui allait pouvoir aider Quinn. Il était assez entouré que pour pouvoir s’en sortir. Restait à lui de trouver la volonté de le faire.

-Mais parlons de choses plus joyeuses, non ?

Je me tournai vers Collins.

-La rumeur court que tu fais de la boxe et que tu es plutôt douée, non ?

@ Billy Lighter

Notre petit tête à tête venait de se transformer en souper entre copains et ce n’était pas plus mal, j’étais ravie de faire officiellement la connaissance de Delfino Alvarez que j’avais croisé plusieurs fois dans les corridors de MTI sans jamais avoir l’occasion de lui parler réellement. Qui plus est, je n’étais pas le genre de fille à faire la gueule quand les copains se pointaient, je préférais nettement les imprévues de la vie, surtout quand ils étaient aussi plaisants, tout en me disant qu’Abel et moi aurions bien l’occasion de se reprendre pour le tête à tête.

Tout de suite, j’appris que Delfino était un artificier doué mais il se montrait modeste, je crois que l’on a tous tendance à faire ce genre de chose, quand on reçoit des compliments sur nos talents ou notre travail.

La conversation ensuite dévia sur un sujet dont je ne m’étais pas attendu, du moins, pas aussi librement. Je ne jugeais pas Delfino, on ne peut pas se permettre de juger la vie de quelqu’un tant qu’on n’a pas marcher son chemin dans ses chaussures, mais c’était tout de même triste que de l’entendre dire qu’il se faisait racoler par son ancien gang. Ça devait être pesant et stressant à la longue.

Delfino continua son histoire en parlant de Finan Quinn et ça, ça me fit sourciller. Lui non plus je ne voulais pas le juger mais, n’était-il pas sous le coup d’une certaine ordonnance qui lui imposait certaines restrictions, comme celle de ne plus fréquenter son gang ? Abel semblait penser comme moi en disant que ce serait con qu’il se fasse prendre puisque sa musique était absolument géniale.

Je me permis de piocher dans les nachos que Delfino avait commandé et qu’on venait de nous servir avec nos consommations alors qu’il répondait à ma question en toute franchise. C’était assez surprenant que d’apprendre que Quinn ne semblait pas se soucier plus que ça de ses restrictions et même d’apprendre qu’en plus, il est à ce point haut placé dans la hiérarchie du gang.

- Wow… d’accord alors ce n’est pas simple pour lui que de quitter le gang !

Je bus une gorgée de ma sangria, toujours attentive à Delfino qui affirmait cependant qu’il n’avait pas vu Quinn dealer ce qui était un bon point, bien qu’il lui avait donné un ordre.

- Mais pourquoi il te donnerait un ordre si tu n’es plus un [i]Los Diablos ?

J’étais curieuse mais Delfino n’était pas obligé de me répondre, le but n’était pas de s’écraser dans une conversation lourde mais de passer un bon moment entre amis. C’est même Delfino ensuite qui changea la conversation en me questionnant sur mes aptitudes à la boxes.

- Je sais boxée, Abel ? demandais-je en rigolant avant de répondre plus sérieusement à Delfino, Oui je boxe assez bien, même très bien. C’est ce qui arrive quand on grandit avec des frères.

Entre autres chose ! J’étais un vrai garçon manqué bien que j’assumais la fille en moi. Ça surprenait tout de même les gens quand je disais que je faisais de la boxe ou que je gagnais ma vie comme garde du corps.

- Les gros gabarits ne me font pas peur, et si tu entends dire que j’ai défais Ward Fleming sur un ring, c’est vrai mais je préfère ne pas m’en venter, parait qu’il est dangereux, ce mec.

@ Billy Lighter

Delfino faisait son timide… mais il ne manqua pas de nous dire qu’il avait tiré le feu d’artifice du mariage des Ricci. Moi, je le savais parce que j’étais sur place… Mais qui sait…

-Oh ouais ! Tu l’a peut-être vu de là où tu étais, Collins… Sans savoir que c’était Delfino et ses acolytes qui le tiraient.

Mais on parla bien vite de la guerre des gangs et je fus désolé d’apprendre que les anciens amis de Delfino l’appelaient à l’aide. Delf disait qu’ils ne lui feraient rien, mais qu’être sollicité tout le temps était pesant.

-J’imagine… Et j’imagine aussi que ça doit être difficile de dire non en voyant que tes amis ont besoin d’aide. Mais tu fais bien de résister… Ta mère serait fier de voir ce que tu es devenu aujourd’hui.

Je savais que c’était la mort de sa mère qui avait fait prendre conscience, qui l’avait fait changer de vie. Et j’étais sûr que de là où elle était, elle était fière de son fils.

Puis le nom de Finan Quinn vint sur la table en même temps que la boisson de Delfino et les nachos à partager. Je bus une gorgée de mon mojito en l’écoutant dire que Quinn ne voulait pas que Delfino revienne parmi eux et qu’il était le second des Los Diablos.

Ma mâchoire en tomba presque sur la table.

-Finan Quinn est le second des Los Diablos ?!

J’avais dit ça en chuchotant et en me penchant vers Delfino. J’étais étonné aussi d’apprendre qu’il était celui qui faisait passer un sale quart d’heure aux déserteurs.

-Moi qui croyais qu’il était un simple dealer… ça ne va pas être facile pour lui de changer de vie, en effet.

Delfino trouvait ça dommage et je pris un nachos dans le plat qui nous avait été apporté…

-Espérons qu’il mette juste ses affaires en ordre, puis qu’il se consacrera à sa famille et à sa musique.

Je levai mon verre.

-Amen à ça.

Collins, elle, se demandait pourquoi Finan continuait de donner des ordres à Delfino si ce dernier n’était plus un Los Diablos.

-Je suppose que Finan veut protéger Delfino de son ancienne vie… Il serait sacrément culotté de ramener un ancien Los Diablos alors que lui compte quitter le navire.

Mais assez parlé gang. Delfino s’intéressa à Collins et à la boxe. Et ça amena un sourire sur le visage de ma petite amie.

-Oh ouais tu sais boxer ! L’autre jour, nous sommes sortis sur la plage. Et un petit jeune s’est mis à lui faire du gringue juste devant moi. Mais tu sais, Delfino, que je ne suis pas d’un naturel violent. Mais il ne voulait rien entendre, ce gosse… Alors Collins l’a mis K.O.

@ Billy Lighter

J’avais reçu beaucoup de compliments de la part d’Abel et il était persuadé que Collins, de là où elle était, avait pu voir, peut-être, un peu du feu d’artifice qui avait été tiré chez les Ricci. C’était possible. On avait mit les petits plats dans les grands pour ce spectacle.

Ensuite, parce qu’Abel avait lancé la conversation là-dessus, j’avais parlé ouvertement de mes difficultés actuelles avec les Los Diablos qui tentaient de me rattraper dans leur filet. Loin de moi l’idée de céder. Ma vie de Los Diablos était derrière moi et je comptais qu’elle y reste. J’avais un boulot que j’aimais et une vie stable. Je ne comptais pas troquer ça pour une vie de Los Diablos.

Abel et Collins se rendaient compte de la difficultés des choses mais Abel se voulait encourageant en me rappelant pourquoi j’étais sortis de ce gang. J’avais souris alors qu’il avait dit que ma mère serait fière de moi.

-Oui, elle le serait. Quant à mes « amis », ils savaient, en signant avec le gang, que ça ne serait pas facile. J’essaye de ne pas culpabiliser vis-à-vis de ça.

De toute façon, j’avais précisé que le second des Los Diablos ne voulait pas de mon retour ce qui était une bonne chose. Seulement, le fait que ça soit Finan Quinn, avait surpris autant Collins qu’Abel.

-Oui, c’est le second.

C’est le troisième homme mais ça reste un haut gardé et ce n’était pas un enfant de chœur malgré l’image qu’il pouvait projeté dans sa nouvelle vie. Bien que je savais que Quinn avait un très bon fond mais il était endoctriné jusqu’à la moelle.

Sa place de second semblait suffisant pour Abel et Collins pour justifier les difficultés que Quinn avait de se défaire des Los Diablos.

-Non, ça n’est pas simple pour lui. Pas simplement à cause de sa place de second mais à cause du fait qu’il est probablement le Los Diablos le plus enclin à détester les déserteurs.

Abel, lui, espérait simplement que Finan puisse sortir de tout ça pour se centrer sur ce qui comptait. J’avais hoché de la tête pour confirmer que c’est ce que j’espérais aussi. J’avais beau ne pas aimer Finan Quinn, je lui souhaitais tout de même de reprendre le droit chemin.

Collins, elle, s’était demandée pourquoi Finan Quinn m’avait donné un ordre alors même que je n’étais plus un Los Diablos. Ce n’était pas vraiment un ordre mais une façon de me décourager. Abel avait sa propre théorie qui était éloignée de la vérité et ça s’était vu à mon rire un peu jaune.

-Finan ne veut me protéger de rien… Il n’est sûrement pas enclin à accepté à nouveau les anciens déserteurs parmi les Los Diablos. Il pense que je ne suis pas fiable. Il a dit ça pour me décourager à accepter en me rappelant qu’il existait toujours et que ses paroles avaient toujours beaucoup de poids. Entre lui et moi, ce n’est pas le grand amour. Mais qu’importe, de toute façon, je ne veux pas revenir. Là-dessus, nous sommes d’accord tous les deux. Quant à savoir s’il va quitter le navire, j’avoue que je n’en sais rien.

Après tout ça, j’avais changé de conversation pour me centrer sur Collins . Je savais qu’elle boxait alors j’avais parlé de ça. Elle avait demandé à Abel si elle savait boxé et il avait confirmé ça en nous parlant d’une anecdote qui m’avait fait faire un « o » avec ma bouche.

-Pas étonnant que tu es garde du corps, alors.

Elle avait confirmé être très bonne en boxe et que ça venait du faire qu’elle avait grandit avec des frères. J’avais souris. La famille nous façonnait beaucoup. Seulement, mon sourire s’était évaporé quand Collins avait confirmé avoir battu Ward Fleming sur un ring.

Je m’étais arrêté d’un coup de mangé en regardant Collins avait de grands yeux choqués. Elle avait battu Ward Fleming ? J’avais déjà vu Ward Fleming se battre. Il était doué et violent. Collins semblait avoir eu comme échos que Fleming était dangereux.

J’avais réussi à retrouvé la parole une fois le choc digéré.

-« Dangereux »… C’est un euphémisme…

Je m’étais tourné vers Abel.

-Tu vois le type dont tu m’as parlé ? Celui qui à frapper Sonny Robson. Le mari de Sky, la fille que tu connais. C’est ce même Ward Fleming.

J’avais reposé mon regard sur Collins.

-Il a fait partie des Los Diablos. Il n’est pas que « dangereux ». C’est un psychopathe. Un vrai. Et c’est un très bon boxeur, ce qui veut dire que tu dois être redoutable. Mais j’espère sincèrement pour toi que tu ne croiseras plus jamais sa route. Parce que, si tu l’as battu, il doit l’avoir mauvaise. Il n’aime pas perdre mais alors perdre contre une femme, ça doit être encore pire…

J’étais inquiet pour Collins, tout d’un coup mais, apparemment, elle n’avait pas l’air trop angoissée bien qu’elle restait prudente.

-Tu n’as pas froid aux yeux en tout cas. David McAvoy est protégé avec toi si tu peux étaler à terre des gars aussi baraqué et entrainé que Fleming.

@ Billy Lighter

L’invitation de manger un morceau en tête à tête avec Abel c’est élargi à l’arrivée de Delfino, un homme fort sympathique que je connaissais malheureusement que de vue. J’étais donc ravie qu’il s’installe à notre table, ainsi, nous pouvions discuter et faire plus ample connaissance. De la bouche d’Abel, j’appris que Delfino était à la pyrotechnie et que c’était même lui qui avait lancé les feux lors du mariage du couple Ricci.

- Oh, non, je ne les ai pas vu, malheureusement.

Ce n’était que partie remise. Je n’avais pas de doute que j’aurais l’occasion de voir les œuvre de Delfino illuminer le ciel un de ces quatre.

Des feux d’artifices, la conversation bifurqua sur un autre pan de la vie de l’artificier, celle d’ancien membre de gang de rue. Il subissait de la pression de la part des Los Diablos pour qu’il réintègre les rangs mais il s’y refusait ce qui devait rendre sa mère fière. De la façon dont Abel et Delfino en parlaient, je compris que cette dernière devait être malheureusement décédée.

Ce qui retenu mon attention ensuite, ce fut quand Delfino mentionna que Finan Quinn était toujours très impliqué dans le gang et ce, malgré le procès qui lui pendait au bout du nez et qu’en attente de ce dernier, il devait assurément avoir des restrictions qu’il outrepassait en continuant de fréquenter le gang. Abel et moi étions du même avis qu’il serait vraiment dommage qu’il se fasse prendre parce que sa musique était franchement excellente. Qui plus est Delfino nous confirma que Quinn n’était pas qu’un simple membre mais carrément le second ce qui faisait de lui une pièce difficilement remplaçable.

Tant pis hein ! C’était sa vie !

- Il n’aura pas le choix de déserter soit la musique, soit son gang mais il ne pourra jamais concilier les deux. Avec ce qu’il a fait qui a paru dans les journaux, il va être méga surveillé. Disons qu’il deal à un mec dans la rue, avant d’être connu ça passait mais maintenant qu’il est connu, ça va se savoir rapidement.

Je ne comprenais pas le raisonnement mais je n’avais strictement aucun droit de juger ses choix puisqu’ils étaient les siens et qu’aucun d’eux n’allaient m’empêcher de dormir cette nuit. Je crois que Delfino avait besoin de changer de sujet et que d’apprendre à me connaître était une belle porte de sortie pour lui pour porter l’attention ailleurs que sur les Los Diablos.

Mes exploits à la boxe avaient été jusqu’à lui et je le lui confirmais en expliquant un peu le contexte m’ayant mené à devenir garde du corps et à pratiquer ce sport. Grandir avec des garçons, ça vous oblige à vous forger le caractère rapidement. Et Abel d’ajouter sur mon exploit en parlant du soir où le type sur la plage ne nous lâchait pas et que j’avais fini par lui en coller une !

- Il était givré ce type !

Ce fut ensuite ma victoire sur le ring contre Ward Fleming qui sembla impressionner Delfino puis qu’il le connaissait. Et assez bien, même !

- Ouais, il n’a pas du tout apprécié ma victoire, je crois qu’encore aujourd’hui il doit se demander ce qui s’est passé. Et tu n’es pas le premier à me mettre ne garde. Mon voisin, Amon  Sørensen m’a également mis en garde contre lui et j’avoue que je ne suis pas vraiment retournée à la salle de sport. Je profite du gym mis à la disposition de tous chez MTI bien qu’il ne soit pas très équipé.

Je me disais après tout ça que je n’avais pas fini d’éviter la salle de sport et c’était bien dommage. Monter sur un ring me manquait mais comme je n’avais pas envie de recroiser ce Ward Fleming qui, ne me donnerait aucune chance, et que je tenais à ma vie, c’était plus sage de rester en retrait.

- Je prends bien soin de David et il ne s’en plaint pas, heureusement ! J’ai un job de rêve, j’ai de la chance.

Puis, ça me fit penser que, comme Abel avait parlé de la tournée de Lola, peut-être que Delfino serait de l’aventure.

- Tu seras toi aussi sur la tournée de Lola ? Ça tomberait assez bien pour toi, ça t’éloignerait de ce qui se passe ici et ils te laisseraient tranquille. Mais peut-être que s’ils continuent de te harceler, tu devrais penser à changer d’adresse pour un temps.

S’il ne savait pas où aller, je pourrais lui offrir mon loft et moi, j’irais chez Abel… Pourquoi pas ?

@ Billy Lighter

Malheureusement, Collins n’avait pas vu le feu d’artifices des Ricci… Je lui souris, pensant au feu qu’on allait aller voir un de ces samedis… Puis je reportai mon attention sur Delfino qui avait maille à partir avec son ancien gang. Mais il tenait bon. J’étais sûr que sa mère serait fière de lui et il en était certain aussi.

Il disait que les gars qui avaient « signé » avec les Los Diablos savaient que ce serait difficile…. Je pinçai les lèvres…

-Ou c’était juste des jeunes un peu paumé ou qui doivent absolument subvenir aux besoins de leur famille… J’imagine qu’on ne tombe pas dans un gang pour s’amuser.

Finan faisait partie de ce gang, c’était de notoriété public depuis que c’était passé dans L.A. People. Et Delfino disait que c’était d’autant plus difficile pour le chanteur de quitter le gang parce qu’il était second et qu’en plus, il détestait les déserteurs.

Collins affirma qu’il n’aurait pas d’autre choix que de choisir entre le gang et la musique. Et on était inquiet parce que s’il était vu en train de faire une connerie, son procès serait vite classé mais pas sans suite.

-Moi, je trouve que ce n’est pas vraiment déserter… C’est plus comme démissionner, non ? C’est pas comme s’il disparaissait sans laisser de trace, ça c’est déserter.

Je regardai Delfino…

-Toi non plus, tu n’as pas vraiment déserté.

Je trouvais que non, parce qu’il avait toujours été possible pour les Los Diablos de le trouver. Preuve en étant qu’ils l’avaient harcelé longtemps… Jusqu’à ce qu’il s’engage chez MTI en fait.

Pour changer de conversation, on parla de ses talents à la boxe… Mais ça revenait au même parce que l’homme que Collins avait battu était un ex-Los Diablos… Et un véritable psychopathe… Dommage que Collins était en face de moi, sinon je l’aurais enlacée d’un bras protecteur. Et apparemment, elle n’avait pas intérêt à recroiser son chemin… Heureusement, Collins évitait déjà la salle de sport de South L.A.

Et Delfino me resitua Ward Fleming… C’était lui qui avait mis Sonny Robson K.O. d’un coup de poing.

-Ouais, je vois qui c’est maintenant… Avec moi, il a été plutôt calme mais avec Sonny, ça a dégénéré.

Puis, pour cette fois, vraiment changer de conversation, Collins demanda à Delfino s’il serait aussi sur la tournée de Lola… Je pris un nachos que je trempai dans le guacamole et mangeai avec appétit…

-Je ne sais pas si Lola est très pyrotechnie… Elle joue plus avec les lumières qui l’illuminent.

Je regardai Delfino…

-Mais si tu viens, ce serait super cool… Et ce qui est encore plus cool, c’est qu’à la prochaine tournée de The Burning Fire, on sera tous les trois engagés !

Je levai mon verre.

-Trinquons à nos futurs voyages !

@ Billy Lighter

J’essayais de ne pas trop penser aux Los Diablos impliqués dans cette guerre. Ils savaient ce que ça coutait, ce genre de guerre, ça c’était un fait. Mais, pour Abel, la plupart n’étaient que de jeunes paumés qui doivent subvenir à leur famille. Je savais ça. J’avais été ce genre de jeune paumé. J’avais de l’empathie pour eux. Mais je ne pouvais pas les sauver.

-Non. On ne tombe dans un gang pour s’amuser. Pas pour tous, en tout cas. Il y a des exceptions partout. Mais, hélas, je ne peux rien faire pour eux de mon niveau…

Jimmy Reed le pouvait mais ce n’était pas de mon ressort. C’était un business inarrêtable par en bas. Surtout que, si les jeunes y allaient pour subvenir a leur besoin et par manque d’opportunité ailleurs, ils comprennent très vite qu’on ne peut en sortir si facilement.

La preuve avec Quinn. Il avait tellement été endoctriné qu’il n’était pas facile pour lui d’en sortir. Pire, il était, maintenant, le Los Diablos le plus virulent en ce qui concernait les déserteur. Sa nouvelle vie avec une fille de politicienne ne semblait pas l’avoir fait changé de chemin étant donné qu’il avait encore son mot à dire au sein des Los Diablos. Pour Collins, Quinn n’aura d’autre choix que de faire un choix. Surtout avec ce qui lui pendait au nez. Il n’était pas à l’abri de se faire prendre en compagnie de Los Diablos ce qui pourrait le conduire tout droit en prison pour un bout de temps. Sa notoriété, dans ce cas, n’allait pas lui être profitable.

-Oui, il n’aura pas le choix. Mais c’est à lui de se sortir de là.

En ce qui concernait Finan, Abel ne pensait pas que c’était réellement déserté mais, ce qu’il ne savait pas, c’est qu’il n’y avait pas d’autre terme, au sein des Los Diablos, pour qualifier un départ. Ce n’est pas comme remettre une lettre de démission à un patron. De plus, venant de Finan, il devait avoir un sacré dilemme interne étant donné qu’il avait toujours pris le soin d’harceler les déserteur. Maintenant, il risquait de se retrouver dans la même position.

-Démissionner… Déserter… C’est pareil pour les Los Diablos. Moi, j’ai arrêté du jour au lendemain et même si je n’ai jamais collaboré avec les flics, je restais un déserteur à leurs yeux. Finan aura beau faire tout en bonne et due forme et même si les Los Diablos l’accepte, lui-même aura du mal à l’accepter. Je le connais…

Dans ce cas, le pire ennemi de Finan Quinn était Finan Quinn lui-même. Il est dans l’optique que si on est un Los Diablos un jour, on l’est pour toujours.

Seulement, j’en avais assez de parler des Los Diablos alors c’est vers les talents en boxe de Collins que j’avais dirigé la conversation sans savoir que ça allait me ramener au même point. Avant toute chose, Abel avait parlé des exploits de la jeune femme sur la plage face à un type apparemment assez givré bien que certainement pas aussi givré que Ward Fleming que Collins évoqua car elle l’avait battu sur un ring.

J’en étais bouche bée. Déjà par le résultat de Collins qui avait réussi à battre l’immense Ward Fleming mais aussi par la dangerosité de cet acte. J’avais ainsi parlé de Ward Fleming en le replaçant, déjà, pour Abel étant donné qu’il m’avait parlé de ce que Fleming avait fait à Sonny Robson. Il avait confirmé replacer les choses alors que Collins, elle, avait dit qu’elle évitait la salle de sport depuis qu’elle avait eu vent de la réputation de Fleming. Je n’étais, donc, par le premier à la mettre en garde.

-C’est mieux… C’est le genre à ne jamais oublié un affront.

Pas tant qu’il ne l’a pas fait payé. Moi, j’avais toujours évité de lui parler… Bien que, parfois, le destin pouvait me jouer de mauvaises surprises comme quand j’étais rentré dans la voiture de Sky Fleming.

Pour éviter, à nouveau, d’évoquer de près ou de loin des Los Diablos, j’avais parlé du métier de Collins qui était garde du corps de David McAvoy. Un métier de rêve, d’après elle.

-C’est un beau métier, en effet. Je suis content que tout se passe bien avec lui.

C’était, ensuite, à Collins de me demander si j’allais aller sur la tournée de Lola. Tout ça m’avait rendu le sourire car j’étais très proche de Lola. Et quitter la ville m’aidera à me faire oublié de Carlos et des autres Los Diablos.

-Je ne me vois pas quitter ma maison. C’était celle de ma mère. J’y ai beaucoup de souvenir. Puis, ça voudrait dire qu’ils ont eu l’ascendant sur moi et je ne veux pas leur concéder ça.

Abel, lui, n’était pas sûr que Lola utilise tant la pyrotechnie mais il espérait quand même que je serais sur la tournée.

-J’y serais. Lola a un peu de pyrotechnie quand même et je pourrais aider aux lumières. Elle me veut sur la tournée, de toute façon. Nous sommes amis au-delà de notre relation professionnelle. Elle est bien plus sympathique que ce que les médias en dise. C’est une femme très sensible, en fait.

En tout cas, nous étions sûr que nous seront tous ensemble à la prochaine tournée de The Burning Fire. J’avais souri car j’étais impatient de vivre, à nouveau, ce genre d’expérience.

J’avais ainsi, levé mon verre, à mon tour.

-A nos futurs voyages !

Loin de Los Angeles.

@ Billy Lighter

Mon exploit sur le ring face à Ward impressionna Delfino qui, lui aussi, me mit en garde contre cet homme qu’on disait vraiment dangereux. J’évitais la salle de sport depuis, aussi, je ne prenais pas de risque mais un jour, il passerait certainement à autre chose, il devait avoir mieux à penser qu’à moi, non ? Je l’espérais en tous les cas!

Cependant, ça paraissait impressionnant qu’une fille ait pu étamper au sol un type comme lui, j’étais donc dans mon élément avec mon métier de garde du corps. J’en parlais toujours avec des étoiles dans les yeux, et avec David McAvoy comme client mais surtout comme ami, je ne pouvais demander mieux !

- Tout ce passe merveilleusement bien, j’ai vraiment beaucoup de chance !

Le cercle des gang de rue était vicieux. Ceux qui y entraient le faisaient souvent avec des raisons nobles et loin de ce qui semble être, vue de l’extérieur. On ne se lève pas un matin en se disant que de vendre de la drogue et commettre différents délies serait amusant. Alors il ne fallait pas juger trop rapidement. De toute façon, ce n’était pas mon genre de le faire.

Delfino expliquait un peu son histoire, comment ça lui pesait de déserter son ancien gang et la pression qui était forte pour qu’il e réintègre. Comme le disait Abel, il ne l’avait pas réellement déserté, en tous les cas ça n’y ressemblait pas. C’était l’opinion que je partageais avec Abel alors je cru que sil allait loin de sa maison quelques temps, ça pourrait aider à se faire oublier mai sil ne voulait pas quitter la maison de sa mère, c’était parfaitement compréhensible.

- Au moins, quand tu seras sur la tournée de Lola, ça te fera comme des vacances de tout ça.

Abel n’était pas certain que Delfino serait de la tournée de Lola puisque cette dernière était plus effet lumière que pyrotechnie mais il confirma qu’il y serait. Elle le voulait sur sa tournée, ce qui n’était pas rien ! Pour entrer dans les bonnes grâces de la diva, fallait être très doué !

- Tu as de la chance si elle te veux toi !

Il disait qu’ils étaient amis, en dehors de la scène et qu’il la connaissait autrement que ce qu’en disaient les médias. Tant mieux, honnêtement, parce que si elle était vraiment comme on le disait, sa vie devait être triste. Cependant, quand j’allais voir David, je n’avais jamais été témoins de crise de sa part. Elle se contrôlait peut-être ou alors, elle était comme le disait Delfino. Je préférais croire la version de Delfino.

Abel ensuite, supposa que nous pourrions être sur la prochaine tournée de The Burning Fire et ça serait vraiment trop bien ! Je souriais en imaginant partager ma chambre avec Abel. Ça serait merveilleux que de vivre cette expérience avec lui.

Alors, je levais mon verre, moi aussi pour trinquer aux tournées futurs et aux projets que nous pouvions avoir !

- À nos futurs voyages !

@ Billy Lighter