Dans ma tête, je n’avais que la nuit que j’avais passée avec Olivia. C’était tout. Ça et quelques équations pour achever mon nouveau modèle de moteur que je voulais installer sur l’un de mes voitures. Alors, en classe, je rêvassais. Ma tête tournée soit vers la fenêtre, soit vers Livia.

Et ce fut le cas au dernier cours de la journée. Le cours de math. Un de mes cours préféré. Mais, aujourd’hui, toute la matière n’avait plus aucun sens. Surtout que je la connaissais déjà par cœur. Je venais au cours uniquement parce que j’aimais bien et parce que j’étais obligé. Sinon, la matière je la connaissais depuis que j’avais 8 ans.

-Monsieur Hughes, pouvez-vous venir au tableau résoudre l’équation?

Je n’avais pas entendu l’appel du prof alors que je regardais par la fenêtre. J’y voyais le reflet de Livia qui était assise aux côtés de Jess.

-Monsieur Hughes ?

Il haussa un peu le ton mais je n’entendis toujours pas. Je me repassais, dans ma tête, les moments qu’on avait passé ensemble Livia et moi à l’abri des regards.

-Monsieur Hughes !! Arrêtez un peu de rêvasser et venez répondre à cette équation !

Je sursautai alors que le prof avait crié plus fort. Je regardai le prof complètement perdu. Avant de comprendre, finalement, la demande de ce dernier. Je repris mes petits airs de Reed une fois sur terre.

Je regardai le tableau, analysai le calcul en quelques secondes et finit par ouvrir la bouche.

-Je n’ai pas besoin de venir au tableau. La réponse est -9.

C’était une équation d’école maternelle.

Ma réponse, aussi juste qu’elle soit-elle, ne plut pas au prof qui s’indigna.

-Je vous ai demandé de venir au tableau, Monsieur Hughes et d’y noter le développement !

Je fis la moue croisant les bras et regardant le prof de haut. A quoi ça sert ? J’ai la bonne réponse. C’est ce qu’il m’a demandé non ?

-Ça ne sert à rien… J’ai la bonne réponse. C’est -9. Le développement est inutile.

Le professeur tapa violemment sur son bureau mais je ne sursautai pas. Il ne m’impressionnait pas. Je ne voyais vraiment pas l’utilité de me déplacer jusqu’au tableau. Il devrait me félicité d’avoir trouvé la réponse si vite.

-Monsieur Hughes, le développement est important ! Mais, apparemment, vous n’avez pas la tête à travailler aujourd’hui alors je vous prie de sortir tout de suite de cette classe.

Je levai les yeux au ciel et pris un air hautement supérieur.

-Comme vous voudrez. De toute façon, le cours est trop facile pour moi.

Je rangeai mes affaires entendant le prof me dire que j’aurais une retenue la semaine prochaine. J’haussai les épaules. J’étais chez mon père la semaine prochaine. Je m’en foutais. Avant de sortir, je jetai un dernier regard à Olivia. Je n’étais pas désolé. C’est le prof qui était allé trop loin pas moi.

En dehors de la classe, je longeai les casiers. J’avais rendez-vous avec Madame Watson, la prof d’histoire, après les cours. Elle devait m’expliquer la matière que j’avais ratée pendant ma semaine d’exclusion et de maladie. Je n’étais pas très enthousiaste d’y aller… Je n’avais rien contre Madame Watson. Elle était gentille et semblait vraiment aimer le cours qu’elle enseignait. Mais je n’aimais pas l’histoire. Et j’étais sûr de pouvoir me remettre à niveau tout seul. Il suffisait d’ouvrir des livres pour connaitre l’histoire.

Surtout que j’avais mieux à faire que ça après les cours. Je voulais profiter du trajet jusqu’au bus avec Livia avant de rentrer chez ma mère. Mais c’était raté pour aujourd’hui. Je soupirai passant devant la classe de Madame Watson. La porte était entre-ouverte et Madame Watson était penchée sur des copies. Elle n’avait, apparemment, pas cours à cette heure-ci. La sonnerie ne retentira pas avant vingt minutes… Si Madame Watson voulait bien discuter avec moi maintenant au lieu de la fin des cours, je devais saisir ma chance. Comme ça j’en aurais peut-être terminé avant la sonnerie et je pourrais accompagner Livia à l’arrêt de bus.  

Je toquai à la porte entrouverte et l’ouvrit un peu plus.

-Madame Watson… Excusez-moi… Je peux entrer ?

Je regardai ma prof d’histoire. Elle savait que j’avais cours à cette heure-ci… Elle m’avait donné rendez-vous après les cours justement parce que j’étais pris toute la journée.  

@ Billy Lighter

Les corrections de travaux ne font pas parties des bons côtés de l’enseignement, Je trouve tellement injuste de devoir annoté une feuille de papier sachant très bien que la majorité du temps, les étudiants auront soient trouvés des passages à recopié directement d’une encyclopédie en laissant quelques erreurs pour rendre le tout plus crédible, ou alors, rendu le travaux d’un frère ou d’une sœur plus âgé ayant fait le cours avant.

Je préfère la discussion. Parler avec mes étudiants, questionner et pouvoir sentir l’ampleur de leur connaissances au travers un échange franc.  Cela dit, je dois tout de même me plier à l’obligation d’entrer quelques travaux dans les tableaux de notes. Si mademoiselle Hunt me laisse manœuvrer à ma guise, je me dois quand même de me conformer sur certains points.

Je suis ben concentrée sur le texte de Melody Summers quand Julian Hughes toqua à ma porte. Je sursautais, bien malgré moi, levant un regard inquiet vers l’horloge.

- Oh ! Julian ! Entre… je n’ai pas vu l’heure passer…ah bah non… c’est toi qui est en avance... comment cela se fait-il ?

Je n’ai pas de mémoire l’horaire précis de chacun de mes étudiants. J’ai bien assez de savoir quand je les ai dans ma classe sans avoir  besoin en plus de mémoriser les emplois du temps de tous et chacun.

Cependant, je sais que Julian devrait être en cours à cette heure-ci et le fait qu’il soit dans mon bureau plus tôt que prévu me laisse supposé que le jeune homme a probablement fait une bêtise… ou alors il a décidé que le cours était fini, pour lui.

Plusieurs enseignants ont notés dans son dossier son comportement impétueux et l’insolence avec laquelle il semble aimer répondre aux adultes en positions d’autorité, tel que nous, les enseignants mais aussi les membres de la direction ou des employés de l’école.

- Si tu as été sorti de cours, tu devais normalement te trouver au bureau de Monsieur Maguire… Je te signerai un papier de rencontre, ça justifiera au moins que tu n’y sois pas allé…

Je souris à Julian en lui désignant la chaise à côté de moi et, lorsqu’il est assit, je range mon dossier de correction pour sortir les notes  du planning qu’il a manqué.

- Voyons voir… Julian… où tu en es…

Je cherche au travers mes notes un moment avant de sortir une feuille sur laquelle j’avais inscrite le nom du jeune homme afin de me souvenir qu’il  avait manqué cette partie de la matière et, la plaçant devant lui, je le regarde en fronçant un peu des sourcils d’un air moqueur.

- La guerre d’Indépendance.  Pas un super sujet j’en conviens mais c’est tout de même un tournant de notre histoire.  J’ai demandé aux autres de lire les pages 45 à 65 du manuel et de choisir un passage dans tout cet immense charabia et de m’en parler dans un texte. Je ne demande pas un texte inutilement long.  Je veux simplement voir ce que tu as retenu et ce que tu comprends ce cette période.  

Nul besoin qu’il m’écrive un texte de 4 pages dans lequel il se perdra en détails et informations inutile.  L’essentiel de ses acquis me conviendra.

- Olivia  s’est proposé pour aller te porter les notes, j’imagine que c’est fait ? Tu as de la chance d’avoir une amie dévouée.

@ Billy Lighter

J’avais vu une opportunité et je l’avais prise. C’est ce qu’aurais fait Jimmy Reed sans aucun doute. Madame Watson était dans sa classe à corriger des copies, c’était l’occasion d’avancer notre entrevue de vingt bonnes minutes. Mettons à profit un évènement négatif pour rendre les choses plus positives.

C’est pour ça que je me permis de toquer à sa porte et d’entrer provoquant la surprise de ma prof d’histoire. Elle s’étonne que je sois là si tôt. J’aimais bien Madame Watson et je n’avais aucune honte à lui dire que je m’étais fait virer du cours. J’avais, encore une fois, été viré parce que j’avais pointé une disfonctionnement dans la façon de donner cours. Or, ici, j’avais résolu une équation un peu trop vite pour le professeur qui n’avait pas aimé ça. C’est tout.

-Le prof de math m’a renvoyé du cours parce que j’ai résolu une équation sans avoir recours au développement.

Tout en parlant j’entrai dans la classe. Il n’y avait rien de plus reposant qu’une classe vidée de tous les élèves habituellement très bruyants.

Madame Watson disait que j’aurais dû aller dans le bureau de Monsieur Maguire. Je fis une petite grimace en entendant le nom de ce tortionnaire. Si j’avais été dans son bureau, il m’aurait à nouveau fait la morale… Et il aurait appelé ma mère. Ce qui n’était pas envisageable. Depuis ma nuit dehors, j’évitais un maximum de faire des faux-pas.

Heureusement, Madame Watson déclara qu’elle me fera un mot pour justifier mon absence. Je laissai échapper un soupir de soulagement malgré moi.

-Merci Madame.

Je m’installai sur la chaise désignée par ma prof. Elle sortit quelques notes pendant que je posais mon coude sur la table pour pouvoir appuyé ma tête sur ma main. Je savais qu’on allait faire que parler d’histoire et ça m’ennuyait déjà. Madame Watson enseignait bien. Mais rien, dans l’histoire, n’arrivait à m’intéresser. Ce n’était que des choses passées dans lesquelles je ne trouvais aucun intérêt. Elle m’aurait parlé de l’histoire de l’aviation ou bien de l’évolution de l’automobile, ça, ça m’aurait intéressé. Mais ce n’était pas les priorités du programme qui préférait les présidents, les guerres et les grands changements de la société américaine.

Aujourd’hui, c’était la guerre d’indépendance. J’avais déjà étudié un peu avec ce que Livia m’avait amené comme notes. Ça m’avait ennuyé après la lecture de deux pages de notes et j’avais préféré revoir math.

Madame Watson m’expliqua le travail que j’aurais à faire. J’approuvais de la tête. Ce travail allait être ennuyant. La guerre d’indépendance n’avait rien d’intéressant. Ok, c’est elle qui avait permis de faire ce que les Etats-Unis étaient aujourd’hui… Je soupirai montrant sur mon visage l’ennui que représentais ce travail pour moi.

-D’accord… J’essayerais de trouver un passage intéressant dans tout ça… Je crois. Ce n’est pas un travail trop compliqué de toute façon.

Je ne bâclais jamais vraiment un travail. Mais je m’investissais dans certains plus que d’en d’autres… J’avais toujours des bonnes notes. Mais si je faisais facilement des A+ en sciences, j’arrivais seulement à avoir des B en histoire parce que je n’y travaillais pas beaucoup.

Madame Watson me parla de Livia et je me redressai un rien sur ma chaise malgré moi comme pris de cours.

-Heu… Oui, oui… C’est fait. Elle est venue me les apporter vendredi. Oui, vous avez raison, j’ai de la chance. Je préfère compter sur Livia que sur Tyler pour les notes.

Je rougis malgré moi. Comme si, soudainement, je n’arrivais plus à contrôler ce que je ressentais. Madame Watson ne lisait pas dans les pensées, elle ne pouvait pas savoir pour Livia et moi.

-Elle vient souvent chez moi parce qu’on répète pour la pièce. Elle en a profité pour apporter les notes.

Je m’enfonçais plus que je ne me sauvais en disant ça. Alors, pour finir, je préférais me taire en me pinçant les lèvres.

@ Billy Lighter

J’accueil le jeune Hughes dans ma classe avec surprise puisque je sais qu’il devrait encore être en classe mais il semble, après explication de sa part, qu’il a été sortit par son professeur de mathématique pour quelque chose qui me semble à la fois justifié mai exagéré de la part de l’enseignant.

- Il n’y a pas de mal à donner la réponse mais si ton professeur te demandait le développement, c’est probablement parce que certains de tes camarades ont de la difficulté avec ce processus et que ta démarche les aurait  aidé, tu ne crois pas ?

Je lui souris, compatissante. Nul besoin d’enfoncer un étudiant qui vient de se faire humilié devant ses camarades par un enseignant qui a, visiblement, la mèche trop courte pour toléré qu’on puisse diverger de la méthode demandée.  Mais ma position m’empêche de discrédité un collègue devant l’un de mes étudiants.

Je lui ferai donc un billet de justification d’absence qui expliquera qu’il était attendu dans ma classe. Ça lui épargnera des ennuis supplémentaires avec mon collègue Maguire. Ce dernier semble avoir une dent contre les étudiants un tant soit peu célèbre et vu le pedigree de chacun, ils ont tous, ou presque des affiliations célèbre. Aussi bien dire qu’il les déteste tous, ou presque.

Je sors donc mes notes de cours, celles de mon début ici à Fairfax qui malheureusement, coïncide avec ce fameux jour où 4 de mes élèves furent suspendus et je commence un petit résumé de ce que nous avons vu pendant l’absence de Julian.

Pas besoin d’avoir des dons divinatoire pour comprendre que je suis aussi intéressante pour lui en ce moment qu’un tas de légumes dans une assiette. Je fais donc au plus bref et lui  propose de me faire un résumé, je ne demande même pas un minimum requis, d’un sujet dans toute cette période qui, selon lui, est plus intéressant que tout le reste.

- Que ce soit la guerre à proprement parlé ou les engins de guerre utilisés, l’évolution des mœurs ou, si je regarde ce qu’Olivia elle, a remis, elle a parlé de la mode ce qui est loin du sujet mais c’est ce que elle a voulu mettre de l’avant, ça me va.

Je sais qu’en cherchant des informations sur des éléments qu’ils semblent être plus dans leur champ d’intérêt, ils retiendront tout pleins d’autres informations sans même s’en rendre compte.

Je ne perds pas mon sourire,  au contraire. Je suis convaincu que Julian trouvera quelque chose  à dire et qu’il s’amusera, au bout du compte…enfin, comme on peut s’amuser en faisant un travail demandé !

Ce qui m’amène à lui parler d’Olivia, qui me semble être beaucoup plus qu’une simple amie, pour lui. Mais ça non plus, ce n’est pas à moi d’aller chercher la confidence de mon élève.  Il m’en parlera, ce que je doute, s’il semble bien de le faire.  

Julian me confirme cependant qu’effectivement, ils passent beaucoup de temps ensembles et je trouve ça super.  Au point ou j’en hoche de la tête en souriant. Et cela me donne une idée.

- Tu sais, Julian, ce travail est le dernier qu’à remis Olivia  et je me demandais si tu n’aurais pas une petite idée de ce qui se passe. Je ne te demande pas de me parler pour elle, mais peut-être que toi, de ton côté, tu pourrais voir ce qu’il en est et… aider une amie qui se dirige vers les ennuis?

Je ne suis pas du genre à marchander mais, peut-être que, de luis avoir éviter le bureau de mon collègue et toutes les conséquences qui viennent avec, il voudra empêcher la jeune fille de subir de nouveau une rencontre avec son professeur titulaire…

@ Billy Lighter

J’expliquai, avec une pointe d’amertume, les raisons de mon renvoi du cours de math. J’étais frustré d’avoir été ainsi viré parce que j’avais la bonne réponse et que, du coup, je n’avais pas trouvé utile de donné le développement. Madame Watson m’expliqua, alors, que le développement était sûrement utile pour les autres élèves à défauts de l’être pour moi. J’haussai les épaules. Alors pourquoi le professeur me le demandait à moi si c’est les autres qui avaient besoin de réviser ? Il aurait dû me laisser dans mes rêves et envoyer Tyler au tableau…

-Peut-être…

Je ne voulais pas débattre avec Madame Watson sur l’utilité d’un développement… Je voulais sortir rapidement pour pouvoir être avec Livia pour partir de l’école.

Je m’installai face à elle pour entendre ce qu’elle avait à dire sur le cours d’histoire que je détestais tant après l’avoir remercié pour le mot qu’elle fera pour Maguire. Je détestais Maguire… Il faisait son malin devant les élèves. Il les rabaissait sans cesse… Mais, une fois devant ma mère, il se faisait tout petit. Comme tout le monde… Comme moi… Je fis une moue en pensant à ça alors que Madame Watson entama ma remise à niveau en me parlant du travail qu’il y avait à faire sur le thème de la guerre d’indépendance. Je montrai bien vite mon ennui. Je ne voyais vraiment pas ce qu’il y avait d’intéressant à raconter dans la guerre d’indépendance. Mais Madame Watson, voyant sûrement que ça m’emballait pas du tout, disait que je pouvais parler de n’importe quoi qui entrait dans cette période. Les engins de guerres, les mœurs et j’en passe. Elle expliqua, par exemple, que Livia avait parlé de la mode. J’eus un léger sourire en pensant à Livia avant qu’il ne disparaisse quand je me disais que les engins de guerre, c’était bien, mais pas autant que les avions et les voitures. Or, il n’y avait pas d’avions, ni de voitures en 1775… Enfin si, il y avait bien des prototypes de voitures. Mais rien qui pouvait vraiment attirer mon intérêt. Je soupirai un peu.

-Je parlerais des armes… C’est encore ce que je trouve le moins ennuyeux… J’espère que le prochain thème sera la seconde guerre mondiale que je puisse parler de l’aviation… Ça c’est un sujet intéressant !

Après ça et sans vraiment de transition, Madame Watson me parla de Livia ce qui me déstabilisa un peu. La prof d’histoire savait que Livia m’avait apporté mes cours et je confirmai que c’était bien fait. Je lui confiai que je passais du temps avec Livia pour la pièce. Comme si j’anticipais des questions imaginaires.

Madame Watson repris alors la parole et me parla des travaux que Livia n’avait plus rendu depuis le dernier travail d’histoire. Et elle demanda à moi si je savais ce qu’il se passait. Livia et moi on parlait de moins en moins de l’école et de travaux. On parlait souvent de la pièce et tout… Mais elle ne m’a rien dit sur ses devoirs, ni sur un problème qu’elle aurait. Madame Watson voulait que j’aide Livia. J’haussai les épaules.

-Je ne savais pas pour ses devoirs…

Je ne voulais pas que Livia ait des ennuis… Mais je en voulais pas jouer la taupe des profs non plus. Chercher les problèmes de Livia c’était intrusif… C’est comme si Livia cherchait à déterrer les miens. A cette pensée un frisson me traversa le corps.

-Je pense que c’est sa carrière qui lui prend du temps… Elle a des interviews et des enregistrements vous savez. Je suis bien placé pour savoir qu’une carrière prend du temps, mon père dirige MTI. Je ne pense pas qu’elle ait de problème.

Je fis une moue. Je n’en savais rien en fait. Et l’idée de ne pas savoir si quelque chose n’allait pas chez Livia me faisait mal.

-Mais je l’aiderais… Je suis son ami, je l’aide toujours en cas de besoin. Mais je ne veux pas être trop intrusif. Je n’aime pas ça…

Je baissai un peu les yeux de temps en temps pour montrer à Madame Watson que déterrer les problèmes des autres, ce n’était pas mon genre. Et je ne voulais pas dire à Livia de bout en blanc : « Je sais que tu n’as pas rendu tes devoirs, quelque chose ne va pas ? ». Elle saura directement que je suis une taupe…

@ Billy Lighter

J’ai bien conscience que Julian préférerait être n’importe où ailleurs que assit devant moi à mon bureau à m’écouter lui faire un résumé des cours qu’il a manqué et, de surcroît lui parler d’un travail à remettre. Cependant, je m’attendais à un peu plus d’engouement vu la liberté que je laisse dans le choix du sujet.

Mais Julian reste Julian. Insondable.  

Me vient alors en tête la prestation de sa mère lors de la rencontre de parents.  Un truc qui me restera longtemps en tête pour marquer mes premiers jours à Fairfax. Julian n’est peut-être pas que de ce pommier mais il n’est pas tombé non plus très loin du verger…enfin… je me comprends !

- Les armes ? Oui c’est un excellent sujet tu peux très bien parler des armes dans ton compte rendu.

Peut-être Julian trouve t-il enfin un truc sur lequel il aimera écrire et qui sait, ça lui donnera peut-être envie de lire un peu plus sur le sujet. Mais le petit n’en démord pas et pense déjà  au prochain sujet que nous verrons en classe.

- Ce ne sera pas pour tout de suite mais déjà, l’évolution des armements et les machines de guerres apparaîtrons  petit à petit et tu pourras écrire sur l’aviation ou les voitures de guerres, ce genre de choses.

J’ai rapidement fait le tour de ce qui concerne l’académique, cependant, je profite qu’il soit là et parce que j’ai  l’idée qu’il puisse venir en aide à une amie tout comme cette dernière l’a aidé.

Julian semble surprit, tout comme l’a été Jack Perry, d’apprendre que l’adolescente ne se donne plus la peine de remettre ses devoirs. Il énumère les différentes possibilités menant à ce fait mais c’est quand il me dit qu’il veut bien l’aider sans être trop intrusif car il n’aime pas que je comprends que nous nous sommes probablement mal compris.

- Je ne te demande pas d’aller enquêter puis de venir me trouver ensuite pour me dire ce qu’il en est.  Ce n’est pas le cas….

Je cherche un peu mes mots, je n’ai pas envie de me mettre l’adolescent à dos.

- Corrige-moi si je me trompe mais Olivia et toi, vous semblez être vraiment très proche l’un de l’autre. Juste à vous voir sur scène,  je pourrais jurer voir deux amoureux tant la chimie est palpable…

Un rapide coup d’œil à l’horloge m’indique que la cloche retentira sous peu et je ferme mes quelques dossiers avant de reprendre.

- Tout ce que je voulais te dire, Julian, c’est que vous avez de la chance d’avoir une si belle amitié et que j’ai jugé bien de t’en parler puisqu’il y a de plus fortes chances qu’elle se confie a toi plutôt qu’à une prof telle que moi… Ce qu’elle te dira, ça restera entre vous mais si au moins elle pouvait se reprendre, grâce à toi, ce serait bien, tu ne crois pas ?

Je lui souris. Je n’ai pas envie qu’il croit que je veux me servir de lui pour enquêter, faire de lui ma taupe ou quoi que ce soit.  Ce n’est pas mon but et non seulement ça, mais ce serait hypocrite et un manque de respect envers mes étudiants.

La cloche sonne et je me lève en invitant Julian à faire de même.

- Alors, tu es prêt pour la répétition de demain soir ?  Nous avons reçue les premiers costumes, ils sont sublimes ! Si vous voulez, Olivia et toi pourrez venir avant les cours demain matin au local de répétition je vous les montrerai. Il faudra aussi les essayer pour voir s’il y a des ajustements.

Je lui tends aussi une enveloppe contenant quelques billets à vendre parmi sa famille proche.  Nous en avons reçue quelques uns d’avance mais la vente  officielle ne débutera que dans une semaine.

- N’oubli pas ton billet de justification d’absence et si toutefois tu as un souci, viens me trouver je vais arranger ça, d’accord ?

@ Billy Lighter

Madame Watson me donna l’autorisation de parler des armes dans mon compte-rendu. De toute façon, je n’avais pas vraiment envie de parler d’autre chose. J’étais pressé d’arriver à des périodes plus intéressantes comme les guerres mondiales. Mais Madame Watson disait que ça ne serait pas pour tout de suite. Je soupirai un peu. Il y avait tellement à dire sur l’évolution de l’aviation que trainer à des siècles passés m’ennuyait fortement.

-Je prendrais mon mal en patience…

Mais, très vite, on changea de sujet de quoi changer mes expressions. Je n’étais plus ennuyé. J’étais plus alerte rougissant presque quand on évoqua Olivia. Je fus très surpris d’apprendre qu’elle ne rendait plus ses devoirs. Livia était toujours très sérieuse en ce qui concernait l’école. Madame Watson voulait que je l’aide. Mais je lui signalai que je ne voulais pas être trop intrusif mais, qu’en tant qu’ami, je ferais de mon mieux. Le professeur d’histoire précisa qu’elle ne voulait pas que je sois son informateur. J’approuvai de la tête avant de regarder Madame Watson droit dans les yeux quand elle déclara que je semblais proche de Livia et qu’elle l’avait vu. Je rougis et fis une moue assez ennuyée. Si ma prof l’avait vu… Qui d’autre l’avait vu ? Madame Watson semblait l’avoir remarquer sur scène. Mais elle ne considérait ça que comme une belle amitié. Je suppose que ça voulait dire que j’étais sauf et qu’elle ne voyait pas autre chose. Pour elle, cette amitié ferait que Livia se confiera plus facilement à moi qu’à elle.

-Oui… Je pense que vous avez raison. Livia est une bonne amie à moi. On s’entend très bien. Elle s’entend très bien avec Jess aussi. C’est sa meilleure amie. Je lui en parlerais, c’est promis.

Je souris pour montrer ma volonté d’aider Livia. Mais j’étais sûr que la raison qui faisait qu’elle ne rendait pas ses devoirs n’était pas si grave. Livia était juste très occupée.

La cloche sonna et je tenais un peu moins bien sur ma chaise. J’avais envie de rejoindre Livia. Mais Madame Watson me demanda si j’étais prêt à la répétition de demain. Les costumes étaient arrivés. Je souris.

-Oui, je suis prêt. J’ai revu le texte attentivement. Je le connais en intégralité.

Madame Watson proposa qu’on vienne plus tôt Livia et moi demain pour les essayages.

-D’accord. Je passerais le message à Olivia.

Je pris l’enveloppe qui contenait les billets. Ma mère allait en vendre à ses amies, c’était sûr. Mon père, lui, viendra aussi mais seul.

-Merci… Ma mère les attendait justement…

Elle me donna, ensuite, mon billet pour justifier mon absence. Je le remerciai à nouveau. Grâce à elle, j’allais éviter les problèmes. Eviter la raclée… Je souris.

-D’accord… Merci beaucoup Madame Watson.

Je me levai de ma chaise. Je repris mon sac et sorti de la classe de Madame Watson. Je marchai vite pour aller retrouver Livia maintenant que j’avais retrouvé le sourire.

@ Billy Lighter