Il fallait qu’on avance. Il fallait qu’on fasse le clip qui trainait depuis trop longtemps dans un coin de nos esprits torturés et à moitié en ruines. Il le fallait sans quoi ce n’était pas la fille de Be Mine ! que River Moriarty allait dévorer d’un simple coup d’œil, mais nous-même.

Pris par cette peur viscérale, j’étais prêt à lâcher du lest sur les choix de Billy : Watson et Maclagan.

Maclagan m’avait braqué dès notre première rencontre alors qu’elle pensait que nous avions besoin d’elle pour penser et donner son avis. Alors que The Lightening, c’était Billy et moi.

Watson… Je n’avais pas encore vu Watson. Je ne connaissais pas Watson… Mais j’étais resté accroché à mon transistor, dans ma chambre de Hollywood, écoutant son interview… Pas tant le fond de ce qu’elle racontait, mais le ton de sa voix et celle de Snyder pendant l’interview. Je n’avais pas besoin de comprendre les mots, fermant les yeux, une légère dose d’héroïne courant dans mes veines, le shaman que j’étais s’était employé à ressentir Watson à travers Snyder qui l’avait en face de lui et en direct.

Snyder était un excellent intermédiaire… Snyder était comme une balise hyper sensible, un système d’alarme, né pour sentir le danger à plusieurs miles à la ronde.

S’il ne la sentait pas, s’il réagissait négativement, alors Watson était bel et bien une Harpie…

Allongé sur mon lit, le transistor contre l’oreille, je fermais les yeux… Et, afin d’apprendre à connaître Maria, me projetai dans le corps de Jake Snyder. Mes muscles souffrirent de l’expérience, se contractant douloureusement… Puis je pus voir Maria Watson et sentir ce que Snyder sentait… En écoutant leurs voix à la radio.

Maria était belle comme un piège… Et même Jake Snyder ne savait comment la prendre, restant à une distance respectable tant elle le mettait en insécurité. Les émotions du journaliste étaient instables, un instant attendri, méfiant la seconde d’après, dégoûté ensuite et sous le charme au final… Avant de repartir pour un tour.

Dans ma semi-transe, je soupirai puis inspirai un grand coup, mon corps réclamant ce qu’il lui fallait d’oxygène pour survivre à ce voyage si différent de ceux que j’expérimentais d’habitude.

Jake Snyder me donnait l’impression de n’être sûr que d’une chose ne dehors du fait qu’il était extrêmement nerveux, me donnant l’impression de devoir me battre contre des fantômes pour stabiliser mes visions et me concentrer sur Maria Watson : elle l’irritait… Justement parce qu’il n’arrivait pas à se faire son idée.

J’entendais tout, surfant sur leur voix… Jake irrité… Maria slalomant et endormant la vigilance de l’auditeur en l’enterrant sous une déferlantes de mots prononcés d’une voix extrêmement douce.

Belle comme un piège.

Quand je rouvris les yeux, je sus que je n’avais pas le choix. Je pouvais affronter Maria Watson… Mais je ne ferais pas le poids contre River… Et Billy encore moins.

Le lendemain de la rencontre entre Snyder et Watson, je troquai Hollywood pour Beverly Hills.

Une cigarette pendant de mes lèvres métisses, je découvris que la villa Ricci fourmillait de toutes parts… Des gens entraient et sortaient, portant caisses, rubans blancs, nappes… Je suivis un homme qui portait une caisse d’alcool, me joignant à ce ballet de fourmis trop occupées pour faire attention à moi… Quoi de plus normal qu’une rockstar à la villa Ricci, finalement ?

Une fois dans la villa, j’eus du mal à reconnaître l’un de mes points de départ préférés pour partir vers le Désert… Il faisait jour, ce qui changeait déjà beaucoup les choses. Mais tout était blanc, propre, les meubles se couvraient petit à petit de tulle blanche et vaporeuse…  Sur une table était posée une carte pleine de fioritures sur laquelle on pouvait lire : « Sonne & Axel »…

Des noces se préparaient.

Je me retournai en entendant prononcer mon nom et l’une de mes baskets percuta quelque chose que je ramassai, une petite voiture… Puis, je regardai Maria Watson qui était apparue devant moi, restant bien caché derrière mes cheveux et mes lunettes de soleil…

-C’est une toute petite Ferrari…

@ Billy Lighter

Plus les jours avançaient, plus la villa devenait méconnaissable et Maria ne savait pas vraiment comment se comporter. Si ces changements provisoires étaient une bonne chose ou non. Elle n'avait pas envie de voir Axel Moriarty chez elle, pourtant, Danièle l'avait invité sans même lui en parler et elle lui en voulait encore pas mal de cela. Elle refusait que le quotidien de Tony soit chamboulé pour un mariage et pourtant, elle allait devoir l'abandonner chez Natacha, la petite amie d'Evan dans quelques jours.

Elle supervisait un peu les choses, demandant à mettre une table à droite plutôt qu'à gauche. Et essayait tant bien que mal de cacher le petit garçon et toutes traces de son existence comme le voulait son petit ami. Adieu les jouets sous la table de la salle à manger, les sorties dans l'herbe du jardin ou les doudous sur le canapé. Tout était soigneusement enlever afin que personne ne se doutent qu'un enfant habitait ici.

Elle était toute seule à la villa aujourd'hui, l'italien travaillait à la tour BSC et Maria avait annoncé aux personnes qui préparaient le mariage qu'ils pourraient quitté plus tôt. Elle avait envie d'un peu de répit, elle se sentait atrocement fatiguée en ce moment mais elle mettait ça sur le compte des préparatifs du mariage et sur le fait de cacher Tony. Cela fatiguait pas mal de cacher un petit! Elle l'avait mit au lit en cette après-midi et s'était posée sur le fauteuil qui se trouvait dans sa chambre, à côté du lit. Elle regardait le petit garçon s'endormir peu à peu et  ça l'a calmait, l'apaisait. Elle ne pensait à rien dans ses moments là, préférant même somnoler alors qu'on pouvait encore entendre les dernières personnes encore présentes dans les murs, préparer les tables pour le mariage.

Elle ne somnola que quelques minutes avant de se levé, Anthony déjà entrain de dormir, elle allait travailler un peu, il le fallait, sans quoi le groupe qu'elle venait de prendre sous son aile va croire qu'elle s'en fichait d'eux. Elle descendit les escaliers doucement alors qu'elle vit un homme devant elle, de dos. A son allure, elle pensa directement à Cash. Elle ne l'avait jamais rencontré, pourtant, ils allaient travailler ensemble à présent. Curieuse de savoir sa venue ici, elle était tout de même bien heureuse de le voir. Elle s'approcha de lui en souriant alors qu'il avait réussit à trouver une petite voiture de Tony. "Daniele aime particulièrement les modèle réduit." avait-elle dit doucement. C'était son petit-ami le coupable, tant pis pour lui!

Elle se mit face à Cash en lui tendant la main, un large sourire aux lèvres. A vrai dire, elle ne savait pas si elle devait lui tendre la main ou non et avait décidé de jouer carte sur table avec lui. "A vrai dire ,je ne sais pas comment te/vous saluer. Ni si je peux te tutoyer ou non. En tous cas, je suis contente de faire enfin la connaissance de Cash Izbel. J'aime beaucoup ton travai."

@ Billy Lighter

Les fourmis qui grouillaient dans la villa du manager italien finirent par disparaître, laissant les lieux décorés comme pour la fin d’un conte de fées. Mais je ne les suivis pas dans leur course vers la sortie, me contentant de déambuler dans la grande salle pleine de tables, de tulles, de ballons…

Le temps semblait ralenti dans la demeure vide et silencieuse. Je levais les yeux, essayant de tourner la tête vivement de temps en temps quand, du coin de l’œil, il me semblait voir les pétillements lumineux d’une des fées qui devait être à l’origine de la transformation totale de l’un de mes lieux de débauches favori.

Jusqu’à ce que mon pied entre en contact avec une toute petite Ferrari que j’avais ramassée.

Quand je me relevai, ce fut pour plonger dans les yeux verts de celle que Billy avait choisi pour prendre la place de Lenny Knowles. Belle comme la Déesse que m’avaient décrite le chanteur et son garde du corps, Liam. Belle comme le piège qu’elle me semblait représenter.

Je lui montrai la toute petite Ferrari… Elle affirma que Daniele aimait les modèles réduits.

Je la fixai derrière les verres fumés de mes lunettes de soleil et répondit du tac au tac.

-Daniele aime les voitures qu’il peut conduire…

Je le savais… Elle devait le savoir aussi… Elle avait été longtemps l’ombre de Daniele avant de réclamer sa part de lumière en n’hésitant pas à pomper ce qu’il restait d’Atticus Fetch, en voulant faire comme son amant et en voulant jouer les nécromanciens.

Maria Watson me tendit la main… J’y déposai doucement la petite voiture, écoutant les inflexions de sa voix douce et regardant l’aura noire et effrayante qui la nimbait…

Je ne voulais pas la toucher. Car mon amante à moi avait déjà décidé de la faire sienne. La Mort seule déciderait de l’avenir de son âme, désormais.

Maria Watson disait ne pas savoir comment me saluer, ni si elle devait me tutoyer ou non et je me remis à serpenter doucement entre les tables, comme pour m’éloigner de l’odeur de mort qu’elle dégageait…

Les cernes mauves sous ses yeux la trahissaient…

-Quel travail ?

Je laissai, pendant ma progression entre les tables, ma main courir sur les nappes immaculées.

Je ne travaillais pas… J’étais un créateur et cette création n’était possible que lorsque Billy et moi nous alignions sur la même longueur d’onde… Comme les astres.

Quand je me sentis suffisamment éloigné de Maria Watson et de ses radiations malsaines, je me retournai vers elle pour l’observer à nouveau, bien caché derrière le rempart de mes cheveux et de mes lunettes de soleil.

Je passai ma langue entre mes lèvres, comme un serpent, brièvement… Subtilement…

-Billy a les yeux fermés… Billy a été charmé… Je vais garder les yeux ouverts...

Comme l’animal farouche que j’étais, j’avais peur d’elle.

@ Billy Lighter

Il n'y avait pas de doute sur le fait que Cash connaissait Daniele, que la villa, décoré de cette façon pour le mariage de Sonne et Axel, ne ressemblait en rien à ce que l'homme connaissait. Maria avait reprit la petite voiture, insinuant qu'elle était à Daniele mais Cash n'était visiblement pas dupe, quelque chose voulait être caché dans la villa et Maria était décidément pas douée pour les cachettes. Elle hocha la tête à la réponse du guitariste

. "Aussi, en effet, c'est une nouvelle lubie qu'il a, malheureusement pour moi,  toute la maison en ai remplit." La nouveauté, voilà ce qui pouvait limité les doutes de l'existence de Tony aux yeux de Cash.

Maria avait lu beaucoup de choses sur Cash, c'était le seul des membres du groupe dont elle voulait l'entière acceptation. Encore un défi à relevé. Elle avait comprit qu'il était de ceux qui s'exprime par métaphores ou ayant un langage codé, bien sûre qu'il lui faudrait du temps pour pouvoir connaître ses avis mais elle souhaitait vraiment faire de lui un allié. Si elle se voulait plutôt amicale et franche avec lui, cela ne fit pas grand chose au musicien qui repartit faire un tour de la salle, loin d'elle. Elle lui avait indiqué ce qu'elle aimait en lui mais visiblement, le mot n'était pas bien employé.

Elle le regardait zigzaguait entre les tables tel un serpent sur une proie, Maria était la proie et ça lui faisait un peu peur de voir à quel point elle devait choisir ses mots avec lui. Elle haussa les épaules

"Le travail, c'est ta créativité et ce que tu arrives à faire de tes doigts sur ton instrument, tu arrives à montrer des choses avec tes notes que d'autre ne font pas."

Elle continuait de le regarder, droite comme un piquet, les yeux tourné vers lui et à observer ce qu'elle pouvait de lui. Il annonça alors qu'il garderait les yeux ouvert et que Billy avait été charmé. Elle fronça les sourcils.

"Cash, je ne veux que votre bien à toi et au groupe. Je ne suis pas là pour être un démon; j'apprend encore, certes, mais je suis sûre qu'on peut faire de grande choses tous ensembles. Tu aimais Lenny? Grand bien de fasse, mais le groupe n'avançait plus! Nous sauront avancer d'avantage et nous sauront mettre en musique toute cette créativité que vous avez!"

@ Billy Lighter

Je plissai le nez, après avoir rendu la petite Ferrari à celle que Billy voulait pour manager. Elle disait que les petites voitures étaient une nouvelle lubie de Daniele. Mon regard, caché derrière mes lunettes fumées, balaya encore la villa du regard. Il n’y avait pas que ça qui était nouveau… Tout était nouveau. Où étaient les bouteilles d’alcool, les cendriers pleins et l’odeur de cigare ?

Heureusement que j’avais mes lunette de soleil, sinon, j’aurais été éblouis par cet univers immaculé.

Je n’aimais pas la nouveauté et le changement et je ne dissimulais pas le dégoût que tout ça m’inspirait.

Tout comme l’aura qui nimbait la jeune femme m’effrayait. Quelque chose n’allait pas et je le sentais. Peut-être étaient-ce les cernes sous les yeux de la manager, peut-être qu’elle dégageait une odeur de fièvre…

Aussi sûrement que les animaux sentent la mort, je pouvais la sentir moi aussi…

Je la voyais tout autour de Maria qui portait comme un linceul noir duquel je me tenais éloigné le plus possible, zigzaguant entre les tables blanches.

La voix de Maria était douce et gentille, c’était probablement ce qui avait pris Billy au piège. Je sifflais silencieusement en l’écoutant reformuler ses phrases, remodeler pour que je puisse accepter ce qu’elle disait.

La flatterie… La Harpie voulait me séduire par la flatterie.

Wrong way. Maria venait de s’engouffrer dans une voie sans issue.

Je ne relevai même pas.

Je lui dis juste que j’allais rester éveillé, que je n’allais pas me faire avoir. Je ne voulais pas. Je me débattais parce que je ne voulais pas ! Et pourtant, extérieurement, je donnais cette impression d’être totalement calme. Avec des mouvements fluides, je me rapprochai à nouveau de Maria, l’écoutant dire qu’on pouvait faire de grandes choses ensemble.

Je m’arrêtai net, à distance, mais face à elle, quand elle s’exclama que le groupe n’avançait plus.

-Je connaissais Lenny. Ce n’était pas Lenny qui devait nous faire avancer

Lenny était juste… là. Il faisait sa part du travail, il faisait partie des meubles et j’étais habitué à sa présence. Il trouvait les lieux, les dates, il faisait tout ce que nous ne savions pas faire comme la promotion de ce que nous produisions. Mais Lenny ne touchait pas à la création. Lenny savait qu’il ne fallait pas pousser.

Si Maria devait être notre manager, même pour pas longtemps, elle devait savoir où se trouvait sa place. Or, le manager ne faisait pas partie du groupe. Lenny n’avait jamais fait partie du groupe.

-Billy et moi… The Lightening, c’est quand Billy et moi on s’aligne.

Je penchai la tête sur le côté en lui sifflant :

-« Nous » n’existe pas. Tout ce que tu devras créer, c’est du temps.

Je penchai ma tête de l’autre côté, la regardant toujours, dressé comme un cobra prêt à mordre.

-Mais encore faudrait-il qu’il t’en reste.

@ Billy Lighter

Cash était un homme mystérieux, mystique même, que Maria n'avait jamais vu en vrai jusqu'à ce jour. Elle l'avait détailler de haut en bas s'en bouger, son accoutrement était fidèle à lui-même, comme on pouvait le voir dans les magazines, et son air traduisait du dégoûts. Elle savait qu'il avait été l'un de ses nombreux invités des fêtes à Daniele lorsqu'il faisait de lieu un endroit débauché. Aujourd'hui, plus qu'un autre jour, le villa tournait la page pour un renouveau et cet environnement qui montrait la pureté d'un amour et le bonheur d'un mariage ne plaisait pas à Cash. Maria resta silencieuse à cet air qui ne lui plaisait pas. Chacun avait ses opinions et si elle n'était pas pour que cette villa ressemble à une énorme meringue blanche le temps d'un week end, elle devait faire avec.

Maria prenait des pincettes pour parler au guitariste, insondable, elle n'arrivait pas à le cerné. Elle ne voulait en aucun cas le vexer et aller dans son sens. Elle aimait le travail de son nouveau groupe. Vraiment. Sans cela, elle n'aurait pas pu travailler avec eux. Elle voulait lui faire comprendre cela. Cash s'était rapprocher d'elle, un instant, elle eut peur qu'il ne crache un venin comme le faisait un serpent. Les yeux planté dans ses lunettes noires, elle avait dit ce qu'elle pensait car c'était ainsi qu'elle devait travailler avec eux, en toute honnêteté. Cash indiqua que Lenny ne devait pas faire avancer le groupe. Elle fronça un sourcil. "C'est là que tout va changer, j'estime qu'un manager DOIT faire avancer son groupe."

Il continua de cracher son venin en indiqua qu'il n'y avait pas de "nous" mais Maria n'allait pas être déstabilisé par cela et, les yeux toujours planté dans ses lunettes qui masquait le regard du jeune homme, elle continua. "Et bien il y a des choses qui vont changé, si tu crois vraiment que le 'nous' n'englobe que toi et Billy..." C'était une mise en garde sans conséquences. Elle voulait juste le bousculer pour lui montrer qu'il y aurait des changement et qu'il fallait construire une famille et une confiance avec tout le monde pour pouvoir faire avancer le groupe. Puis, il annonça quelqu'un chose qui fit battre un peu plus fort le coeur de Maria. Le Temps.

"Je m'en occupe, ne t'en fais pas pour ça, je vais en créer, du Temps, quoi que cela me coûte." Maria ne savait pas si Cash avait prit connaissance de l'état de santé de la blonde, mais elle voulait aussi lui prouver qu'elle s'accrocherait à la vie. Du Temps. Elle en aurait.

@ Billy Lighter

Derrière les verres fumés de mes lunettes noires, je toisais Maria Watson qui soutenait mon regard dans un véritable duel alors qu’elle venait de se dresser devant moi, me confrontant.

Elle me dégoûtait, mais j’en avais de moins en moins peur. Peut-être même étais-je mis en confiance par ce voile noir et cette odeur de mort qu’elle dégageait. Si elle n’en avait plus pour longtemps, alors tout ce qu’elle pouvait dire n’était que du vent.

-Tu estimes… Tu n’es pas The Lightening.

Maria nous appelait « son groupe ». Je m’approchai d’un pas encore, jusqu’à la frôler, la colère prenant le pas sur la peur pour de bon.

-Nous ne t’appartenons pas.

Je ne m’écartai d’elle qu’alors, mais ne la lâchai pas des yeux. Enervé, contrarié, je respirais plus fort. Qui était cette femme pour prétendre contrôler le chaos ? Qui croyait-elle être pour estampiller son nom sur nous ?

Je sifflai plus fort entre mes dents :

-Il n’y aura pas de changement.

Je ne haussai jamais la voix. C’était plutôt l’inverse : ma voix n’était plus qu’un feulement sourd et furieux.

Je n’attendais qu’une seule chose d’un manager, peu importait son nom. Daniele, Lenny, Maria… Le nom importait peu, ils étaient tous pareils.

Tout ce dont The Lightening avait besoin, c’était du temps. Le job de Maria, c’était de nous donner du temps pour créer. Elle affirma qu’elle s’en occuperait, je hochai brièvement la tête.

-Du temps. Rien de plus. Pour le reste, tu ne fais pas partie de The Lightening.

J’avais mon idée de qui était Maria Watson, je quittai alors la villa Ricci comme j’y étais entré. Je savais qu’elle voulait nous passer une laisse autour du cou.

Hors de question que je me laisse apprivoiser.

J’étais un animal sauvage. Je comptais bien le rester.

Et j’étais prêt à mordre pour ça.

@ Billy Lighter