Sujet: Apocalyptic Love (Pv Cash)[TERMINE] Dim 26 Nov 2017, 22:44
Apocalyptic Love ft. Cash Izbel
« I got real bad feeling There’ll be nothing to save Whole worlds going crazy »
Il est difficile de se défaire de ses habitudes. Elle s'encre en nous, insidieuse, comme la noirceur d'un tatouage sous la peau, devenues inséparables une fois passé sous l'aiguille. Parfois, ces habitudes sont bonnes. Comme un penchant légèrement excessif pour l'ordre et la propreté, comme le besoin pour certaines personnes d'arriver cinq minutes à l'avance pour un rendez-vous ou une course à pied de bon matin avant d'aller travailler. D'autres fois, elles sont plus nocives. Comme les dépendances. Au sucre, à l'alimentation grasse des fast-food, au sexe, à la drogue, à l'alcool, aux sorties aux heures les plus fraîches de la nuit, aux relations dangereuses. Un vice en entraînant un autre. Ils apportent toujours leur lot de complications et d'emmerdes. Parce que les problèmes, c'est comme le papier toilette, tu en tires un, il t'en vient dix. Et comme qui dirait, c'est plus fort que moi.
L'adage dit : chassez le naturel, il revient au galop. Mon penchant pour la débauche ne datait pas d'hier et malgré les embrouilles qui m'avaient assagies un temps, je replongeais dans les méandres de la dépravation avec un plaisir malsain, n'hésitant pas à y entrainer les gens que je côtoyais aussi. À moins que ce soit eux qui m'y ramenaient inlassablement. Qui de Cash ou de moi avait souvent le plus envie de plâner, de s'enfuir de la réalité et se prélasser dans les dunes de notre désert imaginaire ? Peut-être était-ce un peu des deux. Ni lui, ni moi, mais nous.
La soirée avait été longue, l'alcool avait coulé à flot au Crazy Ginger où un nouveau groupe avait fait son premier concert. Et franchement, ils avaient un petit quelque chose de vraiment bon dans leur musique. Je vous avoue que ceci à part, je ne me souvenais pas de grand chose. J'avais ingéré une pilule d'un dealeur que je connaissais que vaguement mais qui m'inspirait confiance sur le coup. J'avais déambulé dans le bar tel un zombie, l'esprit embrumé mais le sourire toujours aux lèvres. Tout semblait se déformer sous mes yeux et me rendait euphorique. Ce machin était véritablement magique, genre, juste trop bien quoi.
Quand j'arrivais chez Cash aux premières lueurs du jour, les molécules chimiques du produit inconnu devait encore couler dans mes veines et prendre possession de mon corps tel un virus. Clope au bec, je sonnais à la porte. Un simple sourire à la mère de Cash dont les yeux clignaient encore de sommeil lui suffit et elle ouvrit la porte pour me laisser entrer.
« Il dort encore, mais entre. » dit-elle en retenant un bâillement de fatigue.
Je rejoignais le rockeur dans sa chambre d'un pas mal assuré et lourd dans les escaliers. Je titubais sur une marche, seul ma main fermement accrochée sur la rambarde m'empêcha de valdinguer en bas. J'étouffais un rire à cette sensation qui faisait palpiter mon coeur et je continuais mon ascencion.
L'air dans la pièce où j'entrais était chaude. Les effluves caractéristiques de la chambre de Cash chatouillèrent agréablement les narines. De suite, j'étais apaisée, je me sentais enveloppée dans un cocon de bien-être où rien ni personne ne pouvait me faire de mal.
Je retirais mes chaussures au pied du lit et montais sur le lit à quatre pattes pour rejoindre Cash profondément endormi. Io, l'un de ses serpents, se prélassait mollement sur lui. D'une main un peu maladroite, je la délogeais pour la redéposer plus loin.
« Laisse-moi un peu de place, tu veux bien ? » demandais-je au reptile sans attendre de réponse.
En temps normal, je ne l'aurais sans doute pas prise ainsi, avec autant de naturel. J'aurai été prise d'une hésitation et j'y serais allée en prenant des gants. Mais je n'étais pas au clair dans ma tête ce matin. Aussi l'avais-je fait sans réfléchir plus loin.
Maintenant que la place était libre, j'avançais tel un félin vers lui, me positionnant au-dessus de son corps. Je l'admirais, un instant, avec bienveillance avant de m'allonger sur lui.
« Grrrr... » faisais-je doucement à son oreille, imitant ensuite le ronronnement d'un chat.
Je posais ma tête sur son épaule et fermai les yeux, heureuse.
@ Billy Lighter
Cash Izbel
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Sujet: Re: Apocalyptic Love (Pv Cash)[TERMINE] Mer 29 Nov 2017, 18:11
Apocalyptic Love ft. Gaïana Dugopoliac
J’étais le Serpent. J’étais là où je devais être. J’étais calme. Je sentais les écailles sur mon ventre… ou mon ventre fait d’écailles.
Pas de son, pas d’image, juste le Roi Serpent endormi profondément au soleil.
Un moment, je frissonnai, sentant mes écailles disparaître pour ne laisser que la peau humaine que Los Angeles m’avait donnée…
Mais le malaise ne dura pas longtemps et à la peau froide du serpent succéda un contact chaud, presque brûlant, mais extrêmement agréable.
Je gémis de plaisir, à cheval entre deux mondes : le Désert et Los Angeles.
Je reconnus l’odeur familière de ma Princesse féline et soviétique. La Reine des Rues de L.A. Une odeur de tabac, de patchouli, d’alcool et d’hormones auxquelles les miennes répondirent par un réflex on ne pouvait plus naturel.
Je souris, sans ouvrir les yeux, quand je sentis son poids sur mon corps, me réchauffant agréablement.
Elle vint ronronner à mon oreille, attirante, obsédante…
Je sifflai en retour à son oreille, laissant la pointe de ma langue traîner sensuellement sur son lobe.
Mes mains parcoururent la longue vallée vallonnée de son dos et quand mes mains arrivèrent à la courbe ronde de ses fesses, par-dessous ses vêtements, je tournai la tête pour, les yeux toujours fermés, venir embrasser ses lèvres doucement, à moitié endormi.
Mais mon envie d’elle ne dormait jamais.
Mais il ne fallait pas que j’ouvre les yeux.
Je ne savais pas pourquoi.
Mais je sentais que je ne devais pas le faire.
Je sentais son cœur battre contre moi. Et une autre odeur... Très subtile...
Et je sentais que quelque chose clochait.
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Sujet: Re: Apocalyptic Love (Pv Cash)[TERMINE] Jeu 21 Déc 2017, 11:38
Apocalyptic Love ft. Cash Izbel
« Now the end is on the way But we've got one hot minute To do anything you like »
Je sentis le corps de Cash réagir au mien, embrasant le peu de lucidité qu'il me restait. Sa langue traîna sur mon oreille avec un sifflement, je me mordais les lèvres en sentant le frisson qu'il me procura et tournais ma tête pour que nos lèvres se retrouvent en un baiser langoureux.
Les mains du guitariste glissèrent le long de mes flancs encore habillés jusqu'à ce qu'elles s'insinuent sous mon jean. J'ajustai automatiquement ma position à la sienne jusqu'à percevoir le renflement sous les draps frotter contre mon entrejambe dont mon vêtement, malheureusement, ne faisait qu'amoindrir les sensations. Frustrée de ne pouvoir le sentir plus librement et parce que la chaleur dans la pièce venait d'augmenter considérablement, je décidais de retirer toutes ces couches pour mettre mon corps à nu. Je voulais sentir son souffle sur toutes les pores de ma peau, que mon pelage de chat effleure ses écailles de serpent et que nos corps s'imbriquent l'un dans l'autre dans une étreinte charnelle.
J'enlevais ma veste en cuir qui se perdit dans la chambre, puis mon pull et mon tee-shirt disparurent dans un même geste. Assise à califourchon au-dessus de Cash, je l'observais, il avait cette lenteur caractéristique d'un esprit encore embrumé aux premières lueurs du jour. Ses doigts se fermaient sur ma chair ravivant mon envie primaire.
« This is the last time Don't care how we do it Just as long as we can love under the same sky All we got is tonight »
Je me penchais sur lui pour parcourir son torse de ma langue, taquine, tandis que je me débarrassais de mon jean. Affranchie de mes habits, je me faufilais sous la couverture. Ma peau retrouva le contact apaisant de celle du guitariste et nos corps s'emboitaient très bien l'un contre l'autre, comme s'ils étaient faits d'un même moule. Comme si, l'un sans l'autre nous n'étions qu'une moitié d'un tout. Nous ne retrouvions notre unité qu'en étant ensemble, quand nos corps se touchent.
Ma moiteur flirtait allègrement contre sa virilité. Je gémissais d'impatience, reposant mes lèvres sur la bouche de Cash. Je m'offrais à lui, toute entière. Jamais je ne m'étais sentie aussi entière, aussi pleine, aussi "moi-même" qu'en présence de Cash. Il avait su, à lui seul, révéler la personne que j'étais. Il avait fait ressortir mes démons les plus noirs, les plus sales et les aimait. Toute cette décadence qui coulait de moi, s'évadait de mon âme, il l'aimait. Il les connaissait, nous étions tous deux prisonniers de ces mêmes péchés.
« Cash... » soufflais-je alors que je frottais les parties de mon anatomie les plus stratégiques contre lui, frémissante.
Mon corps entier était en ébullition. Brûlante de cette fièvre, je ne voulais qu'une chose : lui. Avec le plaisir de toutes ces sensations renforcées par cette pilule magique.
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Cash Izbel
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Sujet: Re: Apocalyptic Love (Pv Cash)[TERMINE] Sam 30 Déc 2017, 17:12
Apocalyptic Love ft. Gaïana Dugopoliac
Mes mains voyageaient lentement sur le corps magnifique de ma Déesse encore couvert de voiles inutiles qu’imposait cette vie dans la « réalité de Billy ». Dans mon Désert où je l’emmenais parfois avec moi, il n’était pas question de vêtements ou de faux-semblants. Nous étions nous-mêmes dans nos formes les plus primaires, pures et bestiales.
Elle féline, moi tortueux.
Petit à petit, nos corps se retrouvaient alors que je l’enlaçais aussi sûrement que le boa enserre sa proie hypnotisée dans ses anneaux. Une étreinte douce et ferme qui ne pouvait mener qu’à une mort certaine.
Et pourtant… Son corps appelait irrésistiblement le mien. Nous étions dans ma chambre, mais la porte vers le Désert était restée grande ouverte, laissant la chaleur d’un monde envahir l’autre. Je ne pouvais pas m’arrêter. Je n’arrivais pas à récupérer assez de lucidité pour m’arrêter. Pourtant, le cœur aux battements erratiques de Gaïana appelait désespérément à l’aide. Je le sentais contre mon torse mais gémissais de plaisir de sentir son sexe chercher le mien à travers les draps et ses vêtements.
Mais tous ces pans de tissus qui dissimulaient honteusement sa beauté primale finirent par tomber lorsque notre magie opéra. Je sifflai de plaisir quand elle vint lécher mon torse avec des ronronnements de chatte joueuse, mes muscles s’éveillant sur son passage et mon sexe durcissant dans l’expectative de notre union imminente.
Mes mains allèrent prendre en coupe et caresser doucement ses seins aux tétons desquels je vins savourer son amour quand, une fois débarrassée de ses derniers vêtements, elle les mit à portée de mes lèvres en me rejoignant sous les couvertures.
Je pus la sentir alors, humide et brûlante, lubrifiant allègrement mon sexe tendu de son désir. Ma respiration se fit tellement profonde qu’elle arrachait de longs gémissements au plus profond de mon être. Ensemble, à deux doigts de ne faire plus qu’un, tous nos démons étaient en accord avec eux-mêmes et que ceux que la débauche dégoûtent retournent bouffer de maïs dans l’Indiana !
Ce fut après un baiser intense qui, à lui seul, rendit mes écailles luisantes de sueur que Gaïana susurra délicieusement mon prénom. Dans un mouvement fluide, je nous fis rouler sur le matelas trop étroit, échangeant nos places juste au bord du gouffre.
Et alors que ses douces jambes repliées autour de moi caressaient sensuellement mes fesses, je dansai lentement de mes hanches sur elle jusqu’à la prendre le plus naturellement du monde…
-Ma Déesse…
L’enlaçant, l’embrassant, les yeux fermés, j’allais et venait en elle, sans plus distinguer dans les battements de cœurs fatigués par les péchés, lesquels étaient les siens et lesquels étaient les miens.
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Sujet: Re: Apocalyptic Love (Pv Cash)[TERMINE] Sam 20 Jan 2018, 23:21
Apocalyptic Love ft. Cash Izbel
« I wanna feel you falling right at my side Apocalyptic love I wanna revel till we die Until the last light's fading I just wanna see you smile I just wanna see you smile As we burn the pyre »
Cash nous fit rouler, nos corps au bord du précipice, prêts à tomber à bas du lit. Nous flirtions avec le danger, comme nous le faisions si bien. Nous risquions nos vies, toujours, chaque fois, frôlant les catastrophes, frôlant les maladies, frôlant la perdition de nos âmes, et frôlant la Mort.
Je gémis en sentant son sexe me pénétrer, unissant nos corps, nos âmes, nos forces, nos faiblesses, nos convictions, nos doutes. Nous étions entiers qu'en étant ensemble, qu'en s'unifiant. Au final, tellement semblables, nous n'étions que le pure reflet l'un de l'autre dans un miroir. Nous projetions les mêmes démons, nous partagions nos rêves et nos fantasmes. Nos idéaux étaient les mêmes, s'enfuir loin d'ici, à deux, continuer notre vie dans ce monde idyllique du désert imaginaire que Cash avait construit. Et les mêmes péchés tortueux nous asservaient. Mais fières nous revendiquions notre liberté, notre débauche, nous leur crachions à la gueule à ces coincés du cul qui ne savaient profiter de ce que leur offrait la vie. Nous, nous la vivions à deux cents à l'heure.
« Dis-moi que tu m'aimes, Cash. » dis-je entre deux baisers, les yeux clos.
Jamais, nous n'avions mis de mots sur notre relation. Elle était tout ce qu'il y avait de plus spirituel, mais j'avais envie, j'avais besoin. Je voulais qu'il le dise, même si nous nous comprenions sans avoir besoin de paroles. Cet irrépressible désir d'entendre ce que je savais déjà. Je voulais une affirmation, je voulais que tout soit dit, je voulais qu'aucun doute ne soit plus possible.
Notre histoire, elle était profonde. Elle était née dans les bas-fonds d'une cellule de dégrisement. Lui, moi, la drogue, le manque. Le cocktail explosif qui nous avait pété à la figure. On s'est retrouvé piégé, on ne pouvait plus s'échapper. Nos corps se sont trouvés et se sont plu. Tout naturellement. On a plu eu notre mot à dire, c'était comme ça, on n'y pouvait plus rien. Quand deux grands esprits se rencontrent, ils n'ont plus le choix. Ils s'attachent tellement que l'un devient un peu de l'autre, indéniablement. J'étais devenue un peu de Cash et il était devenu un peu de moi. Et pour ça, pour déclarer notre affection, nous n'avions jamais eu besoin de mots. Seul l'action, seuls les gestes, seul l'amour, seul la drogue. C'était à ça qu'avait ressemblé notre quotidien, entre deux passages éclairs. La baise et l'héroïne.
« We'll dance under the burning sky Watch it die No sorrow, no sorrow Together as the fire's rage And erase tomorrow Tomorrow »
Nos corps imbriqués l'un dans l'autre se mouvaient en osmose. L'harmonie de nos gestes ne faisait qu'accroître nos sensations, plus puissantes à chaque allée et venue. Mes jambes encerclaient et serraient sa taille au plus près de moi. Ma peau brûlait, toujours avide de ses caresses. Notre rythme s'accéléra, en écho avec nos plaintes. Nos plaisirs s'emmêlèrent dans une extase jouissive, un feu impétueux vint nouer mon ventre et décupler ma sensibilité au profond de mon être, là entre mes entrailles. Ces contractions m'amenèrent à exprimer par de faibles cris mon exaltation. Je mordis sa lèvre inférieur et traçais des sillons rouges sur la peau de son dos avec mes ongles.
Mon coeur cognait fort dans ma poitrine, trop fort peut-être. Mon ivresse et mon esprit embrumé m'empêchèrent de m'en rendre compte. Ça ne comptait pas. Je m'en foutais. Mon corps ondulait avec celui du guitariste. Mais je sentis une douleur plus fugace, comme si une pointe d'acier s'enfonçait dans mon organe. Je hoquetai de surprise puis balayais rapidement le trouble qui en résulta, mon plaisir arrivant à son comble. Mon orgasme fut transcendant et précéda de peu celui de Cash.
Le souffle court, je l'embrassais dans une dernière étreinte avant qu'il ne s'écroule à côté de moi. Je souris, de nous savoir tout deux si peu endurants avec l'état actuel de nos esprits drogués. Demandeuse, je me blottis tout contre son torse, dans le creux de ses bras. Il caressait alors mon épaule avec tendresse et me répondit. Mais je ne fis pas attention à sa réponse. Pour je ne sais pour quelle raison. Je divaguais, sûrement. Dans mon thorax, mon coeur avait toujours du mal à se calmer.
Boum-boum. Boum-boum. Boum-boum. Boum...
Boum-boum. Boum-boum.
Mes yeux se fermèrent, fatiguée, lasse. Comme si toute énergie m'avait soudainement abandonnée. Je résistais.
Boum-boum. Boum-boum. Boum... Boum...
... ...
En vain. Car ce fut la fin.
« And when it's all said and done We will have love Until the very end of time »
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Cash Izbel
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Sujet: Re: Apocalyptic Love (Pv Cash)[TERMINE] Dim 21 Jan 2018, 16:04
Apocalyptic Love ft. Gaïana Dugopoliac
Je faisais l’amour à Gaïana avait la force d’un désespoir dont je cherchais l’origine. Je me sentais à la fois planer et épié. Je lui faisais l’amour les yeux fermés, allant et venant en elle sans me rendre compte que je pleurais de plaisir… et de peur.
Je ne l’embrassais plus pour lui insuffler du plaisir ou de l’amour, je l’embrassais pour lui insuffler de l’énergie… Pour lui insuffler ma vie alors que je la sentais glisser entre mes doigts.
Je m’agrippais à son corps comme pour l’empêcher de partir, inévitablement.
Je l’entendis souffler faiblement dans mon oreille, de sa voix aussi féline que son corps qui ondulait sous moi.
Ma voix éraillée, inégale de servir trop peu souvent, siffla en retour.
-Je t’ai toujours aimée. Reste avec moi.
C’était un cri du cœur, empli de détresse… Et pourtant seulement un souffle au creux de son cou.
Il ne fallait pas que je lâche, il fallait que je continue. Nous devions faire l’amour à l’infini sans jamais nous arrêter.
Parce que je savais, au fond de moi, de façon viscérale et animale, que cet orgasme serait le dernier.
Boum-boum. Boum-boum. Boum-boum.
Nos cœur accéléraient le rythme, tout comme nos corps alors que j’essayais de freiner. Mais les impitoyables réflexes de nos ébats étaient plus forts que ma plus forte volonté. Les animaux ne réfléchissent pas quand vient le temps de s’accoupler, ne réagissant qu’à une ancestrale programmation.
Tout comme nous.
Boum-boum. Boum-boum. Boum-boum.
J’accélérais, gémissant de plaisir et de terreur mêlée tandis que Gaïana semblait ne pas avoir conscience que nous roulions à tombeau ouvert et que les freins avaient lâché.
Que quelque chose déconnait.
Au-delà de tous nos délires, j’avais l’intime perception que l’un de nous n’allait pas s’en sortir… Et que ma chambre, habituellement éclairée par le soleil venant de la porte mystique ouverte sur le Désert où j’étais roi, était de plus en plus sombre, comme si la porte se fermait doucement.
-Gaïana…
Et pourtant, je ne m’arrêtais pas. Parce que si je m’arrêtais, c’en serait fini aussi sûrement, mais sans orgasme.
J’étais piégé. La Mort, mon amante jalouse, nous avait piégés.
Boum-boum. Boum-boum. Boum-boum.
Ma Déesse soviétique succomba avant moi au plaisir, mais je la rejoignis presque aussitôt, les dents serrées, souffrant autant qu’exultant.
Fausse alerte… Alors que je me soulevais un peu pour regarder Gaïana dans les yeux, alors qu’elle m’étreignit et m’embrassa, je fus persuadé que mon angoisse n’était pas fondée. Que j’avais eu peur pour quelque obscure raison.
Je répondis à son baiser, soudain rassuré, avec un gémissement qui témoigna de la terreur que j’avais ressenti.
Je me laissai aller à côté d’elle, la serrant contre moi, la protégeant de mes bras contre tout ce qui pourrait arriver. Je reprenais mon souffle, entrecoupant mes respirations de doux baisers pour mon amante, la caressant doucement.
Mais on ne trompe pas la Mort impunément.
Boum-boum. Boum-boum. Boum-boum. Boum...
Boum-boum. Boum-boum.
Ma chambre s’assombrit encore, et encore, et encore, me donnant l’impression que je m’endormais, Gaïana se détendant dans mes bras.
Boum-boum. Boum-boum. Boum... Boum...
... ...
Je m’endormis peut-être… Peut-être pas…
Jusqu’à ce que la porte du Désert se referme avec un grand…
BLAMF !
Qui me réveilla en sursaut.
Mes yeux noirs croisant alors brutalement ceux, clairs, fixes et inexpressifs de Gaïana… Froide comme la toundra d’où elle venait.
Un cri s’étrangla dans ma gorge et je roulai sur moi-même jusqu’à tomber, complètement nu, de mon lit, le corps de Gaïana se retrouvant, la tête pendant dans le vide et me regardant toujours.