Le soleil avait, enfin, percé alors qu’on marchait, depuis quelques minutes, sur la plage de ce coin reculé de Malibu. Ça faisait un moment qu’on marchait étant donné que j’avais garé la voiture dans un parking à deux kilomètres d’ici. C’était le prix à payer pour arriver à l’endroit précis où je voulais emmener Sky pour notre petite séance de tir…

J’aurais pu l’emmener dans un stand… Mais ça aurait été beaucoup moins drôle. Dans un stand, il y a des gens ce qui ne nous permettra pas de parler librement. Et puis, rien ne valait que le tir en extérieur. C’était bien mieux que dans un stand… Surtout que la plage de Malibu était magnifique surtout quand il n’y avait personne. Et je savais précisément à quel endroit emmené Sky. C’était un endroit où j’étais déjà venu pour m’entrainer parce qu’il y avait des petits rochers assez plat et à bonne hauteur pour y disposer des canettes pour servir de cible.

On avait embarqué de quoi passer la journée… On avait du coca, de la bière, de l’eau, du gin, des Cap’N Crunch, des cannettes et, bien sûr, des flingues et des munitions. J’avais pris un 9MM et un 22MM sachant très bien que dans cet endroit aussi reculé, personne n’entendra les coups de feu. Sky allait devoir apprendre à viser avec ça mais pas seulement. J’allais, aussi, lui apprendre à désarmer quelqu’un… Elle avait bien réussi à porter des coups… Elle devrait, normalement, arriver à tirer comme il faut après quelques cours. Elle me l’avait prouvé avec Mark même si, elle, elle n’en avait aucun souvenir parce que son cerveau avait fait en sorte de l’effacer…

Ça allait lui servir de savoir tirer… Parce que si je faisais en sorte que personne ne sache que j’avais un petite-amie (enceinte qui plus était), on n’était jamais à l’abri des fuites. Il faudra que Sky arrive à se protéger si jamais elle est mal prise et que je ne suis pas là. Je crois qu’elle avait bien compris ça.

On arriva à l’endroit où je voulais. Une sorte d’énorme cul de sac où les hauts rochers rejoignaient la mer. D’ailleurs, en dehors de la plage, de la mer et de là où on venait, il n’y avait que des hauts rochers. Et des petits et à quelques endroits sur la plage.

Je posai le sac au sol.

-C’est ici. Alors, tu aimes l’endroit ?

C’était calme… Il n’y avait que le bruit de la mer. Au moins, personne ne viendra nous emmerder ici.

-C’est ici que je viens m’entrainer quand j’ai le temps… Même si, je dois avouer que ça fait un moment que je n’y ai plus mis les pieds.

J’ouvris le sac pour en sortir les canettes et les disposai sur les petits rochers. J’en mis trois avant de revenir vers le sac pour sortir le 9MM…

- On va commencer par apprendre à tirer… Et on va faire ça, comme ça.

Je me tournai vers les trois cannettes face à la mer et non aux rochers pour éviter les ricochets. Et je tirai. Trois fois. Une fois pour chaque cannette.

Je n’en ratai pas une seule.

J’esquissai un petit sourire avant de regarder Sky et de lui tendre le flingue.

-Tu vois ? Essaye…

Pour moi, c’était simple.

@ Billy Lighter

Le Monopoly n’était visiblement pas une option pour Ward quand venait le temps de se changer les idées et de faire une activité de couple. Au lieu de ça, il m’expliqua qu’il avait l’intention de m’apprendre à tirer. Je ne parle pas de se lancer la balle, gentiment sur la plage, non. Je parle de viser, d’appuyer sur la gâchette et tirer.  

Avec le bébé en route, j’avais conscience que je devais savoir me protéger mieux que jamais mais ça me rendais nerveuse de tenir une arme dans mes mains. La dernière fois, quand ces deux hommes sont entrés chez nous en pleine nuit. J’ai agis sous l’impulsion du moment, j’étais complètement shooté à l’adrénaline mais je n’ai pas tiré. Ward s’est chargé d’eux. C’était son rôle à titre de chef de son gang mais aussi, de chef de notre famille.
Je voulais bien, cependant me prêter au jeu.  

Et puis je n’étais pas contre apprendre de nouvelles choses et, comme toujours, je voulais que mon mari soit fier de moi, qu’il ne me croit pas faible et sans ressource.

Nous avions donc mis le cap sur une destination inconnue, du moins pour moi elle l’était, avec un sac rempli de totu ce que nous aurions besoin. Et puis nous avions marché.

Longtemps.

- Et si tu me portais sur ton dos ?  D’accord… d’accord… Je vais marcher !

Je m’esclaffais mais j’en avais tout de même bien marre de marcher. La grossesse, bien qu’encore au tout début, me rendais paresseuse !  J’avais toujours envie de dormir ou de manger !

- Ça serait romantique, quand même, que tu me portes sur ton dos… Ok ! Je n’ai rien dit…

Je pouvais marcher, ça ne me ferais pas de mal, non plus, de me dégourdir un peu les jambes. Depuis cette fameuse nuit où j’ai eu cet horrible cauchemar, je m’empâtais, littéralement, une grosse pâte molle qui adorait passer  tout son temps libre au lit.  Ça me faisait toujours ça, après ce genre de cauchemar. Je n’en avais plus eu depuis un bon moment, ils étaient plus fréquent quand j’étais enfants.

- Oh ! C’est vraiment beau, ici, bébé !

Ward nous avait guidés vers un endroit visiblement très peu fréquenté. Ça ressemblait presque à un décor de film, un truc un peu historique, féérique, je ne sais pas comment l’expliquer mais, c’est absolument parfait !

- Ça pourrait devenir notre petit repère, ce serait n endroit pour profiter de la nature, toi et moi…

Avec tous les sous entendus qu’il avait envie de capter.

Mais pas tout de suite.

Non.

Nous étions ici pour apprendre à tirer et Ward avait des instructions claires, puis, il se plaça et tira sur les trois cannettes sans en rater une seule. Il avait l’habitude, ça se voyait. Il faisait ça tous les…enfin… il faisait ça souvent, pas moi ! Il me tendit le flingue et je le pris en prenant une grande inspiration puis je me plaçais là où il se tenait juste avant.

- Pour mon premier essais, ne devrais-tu pas te tenir derrière moi, tout contre moi, tes mains sur les miennes pour me guider…tu vois… un corps à corps instructif ?

Peut-être qu’il ne me trouvait pas drôle et moi c’était tout l’inverse.  Je repris mon sérieux puis me replaçais et, quand les canettes furent replacées,  je tirais.  Sur les trois, je crois en avoir effleuré une !

- Alors ? C’était plutôt bon, non ?

Non, c’était très mauvais, il y avait beaucoup de travail à faire.

@ Billy Lighter

Pendant qu’on marchait, Sky m’avait demandé pour que je la prenne sur mon dos. Elle n’était pas si lourde ma Sky mais elle répondait chaque fois avant même que je ne puisse lui dire « oui ». Et comme elle répondait chaque fois en disant qu’elle n’avait rien dit, je ne faisais que la regarder avec sourcil lever comme pour lui faire croire que deux kilomètres, ce n’était pas si long. En vérité, elle me l’aurait demandé sans répondre à ma place, je l’aurais pris sur mon dos rien que pour sentir son contact tout contre moi.

J’étais accro à elle autant que j’étais accro au meurtre et à la violence. Elle me faisait le même effet que quand je tuais quelqu’un mais en mieux. Ce n’était pas vraiment explicable.

Bref, elle ne faisait sourire. D’ailleurs, je crois même que j’ai souris à la dernière fois où elle m’a demandé à ce que je la porte sur mon dos avant que, finalement, on n’arrive à l’endroit où je suis déjà venu mainte fois m’entrainer au tir. J’aimais cet endroit… Ce qui était assez contradictoire vu ce que les rochers de Malibu représentaient pour moi. Mon frère est mort, quand il avait 5 ans, à pas moins d’environ 10 kilomètres d’ici. Pourtant, je trouvais mon petit endroit paisible… Surtout que j’avais l’art de regarder vers la mer et l’horizon plutôt que de lever la tête vers le haut des rochers…

Et Sky aimait l’endroit. Elle le trouvait beau.

-Je savais que tu aimerais.

Elle voyait même cet endroit devenir notre petit repère. J’entendais tous les sous-entendus. Et je devais avouer que de l’idée de venir plusieurs fois ici rien que nous deux me plaisait. Un endroit qui n’appartiendrait qu’à nous deux.

-Ok, ça sera notre repère. Et on ne viendra pas ici que pour s’entrainer à tirer.

J’esquissai un petit sourire avant de reprendre mon sérieux pour commencer l’entrainement. Parce qu’aujourd’hui, c’était bien pour ça qu’on était venu même si on avait largement pris de quoi piqueniquer en plus de tout. Et je lui fis une petite démonstration en tirant parfaitement sur les trois cannettes que j’avais disposées. J’avais commencé à apprendre à tirer à 13 ans et j’étais devenu très doué, avec le temps. Il ne me restait qu’à apprendre tout ça à Sky. Mais avant, je devais voir ce dont elle était capable sans entrainement. C’est pour ça que je lui tendis le flingue. Pour qu’elle essaye.

Et directement, elle ne perdit par le nord en demandant à avoir un « corps à corps instructif ». Je tentai de garder mon sérieux.

-C’est très tentant. Mais je veux d’abord voir ce que tu peux faire toute seule.

Et je plaçai les cannettes la laissant se mettre en place. Et elle tira… Trois fois… Sans toucher une cible bien qu’elle réussit tout de même à en frôler une.

Pas mal… Non, en fait, ce n’était pas glorieux. Le « pas mal », c’était pour le fait qu’elle avait tiré sans aucune hésitation. Ok, c’était sur des cannettes… Mais je savais, aussi, qu’elle était capable de tiré en situation réelle. Elle l’avait fait avec Mark…

Pour viser, par contre, il y avait du boulot.

Je penchai légèrement la tête sur le côté quand elle demande si c’était plutôt beau.

-Tu en a à peine frôlé une, bébé…

Autre façon de lui dire « pas si bon que ça, on a du boulot ». Mais un boulot agréable… Preuve étant, je me plaçai derrière elle me collant à elle dirigeant ses mains (et l’arme, du coup) avec les miennes.

-En situation réelle, tu devras tirer vite… Mais ici, tu as tout le temps, bébé… Et pour avoir plus de chance de toucher dans le mille quand tu devras tirer vite, il faut d’abord savoir bien tirer en prenant son temps. Tu gagneras des automatismes comme ça.

Mais il n’y avait pas que ça.

-Et le tout dans le fait de tirer, c’est de rester calme. Le calme est ton meilleur ami. Plus tu auras du sang-froid, plus tu arriveras à toucher ta cible.

Du sang-froid. J’en avais… Je me laissais rarement dépasser par mes émotions… Parce que peu d’entre elle me touchait vraiment. Il n’y avait que la colère qui, chez moi, pouvait parfois me pousser au meurtre sans que ça soit prémédité.

Je parlais toujours à l’oreille de Sky, doucement.

-Respire profondément. Concentre-toi sur ta respiration. Vise la cannette. Et ne tire que quand tu es sûre qu’elle est dans ta ligne de mire.

Je ne tenais plus ses mains avec les miennes. Mes mains étaient, maintenant sur ses hanches alors que je le laissai viser à son aise pour pouvoir tirer quand elle serait prête.

@ Billy Lighter

Je n’avais pas plus envie que ça de marcher mais Ward avait son idée précise sur l’endroit où il voulait m’entraîner au tir et, logiquement, ce ne devait pas être dans la ruelle derrière chez nous, disons !  Il fallait un coin reculé, où personne ne risquerait d’être interpellé par les bruits de détonation.  J’avais l’impression qu’il se moquait de moi, chaque fois que je lui demandais de me porter pour  répondre à sa place parce que je me disais qu’il penserait que je suis lâche et geignarde. Il esquissait un sourire en coin chaque fois !

Arrivés à destination, j’en eu le souffle coupé tant l’endroit était magnifique, digne d’une scène de film. Ça deviendrait notre petit repère, s’il voulait. Moi, je voudrais bien revenir ici, pique-niquer ou plus si affinité ! C’était romantique, intime, parfait nous nous deux.

- Nous reviendrons ici pour un tas d’autres raisons, bébé !

Mais pas aujourd’hui.

Nous étions ici pour ma leçon de dire et je soupirais le temps qu’il installa les cannettes puis je l’observais me faire la démonstration de son talent.

- Pauvres petites cannettes innocentes ! Paix à leur âme !

C’était facile pour lui, il avait eu l’occasion de se pratiquer plus souvent que moi, ce n’était même pas discutable. Il avait tiré comme si le flingue était une extension de sa main, il n’avait même pas semblé avoir besoin de viser pour toucher les cannettes. Il savait exactement où et comment se placer pour que son tire réussisse.

- Tes ennemis n’ont aucune chance, bébé !

Ce fut à mon tour.

Il me tendit le flingue que je pris dans mes mains en même temps que j’inspirais profondément. C’était le temps de passer aux choses sérieuses mais il me semblait que s’il se plaçait derrière moi et qu’il me montrait comment me placer, comment viser je comprendrais mieux comment faire. Mais il voulait d’abord voir comment je m’en tirais, seule.

- Bon… allons-y donc !

Je me plaçais, visais puis… tirais.

Une fois.

Deux fois.

Et la troisième fois, j’effleurais la cannette mais à peine pour dire qu’elle se déplaça. En fait, c’est peut-être l’air produit par le mouvement de la balle qui a produit cet effet. J’étais fière quand même ! J’aurais très bien pu viser à 3 mètres de là, ce n’était pas mal, non ?

- Ben… au moins… je n’ai pas tué un oiseau au vol !

Ça aurait été mon genre de maladresse involontaire et j’aurais pleuré pendant des semaines d’avoir assassiné un pauvre petit oiseau sans défense.

Ward se plaça derrière moi, comme je l’avais souhaité un peu plus tôt, et j’écoutais attentivement ses directives.  Ici, c’était la situation idéale, je pouvais prendre tout mon temps pour viser mais si je me retrouve devant quelqu’un qui me veut du mal, je n’aurai pas le loisir de réfléchir, de viser puis de tirer. Je devrai le faire sans penser, plus rapidement que je ne cligne des yeux.

- J’ai pleuré quand j’ai écrasé l’araignée l’autre matin, tu t’en souviens ?

Et il me parle de rester calme, les idées claires, si je dois tirer sur quelqu’un.  J’imagine qu’en pareille situation, l’adrénaline embarque et prend le relais sur notre état décisionnel.

- Je vais y arriver, bébé !

Je veux vraiment réussir à tirer, faire tomber au moins une des trois cannettes.  

Je me plaçais, visais et respirais.  Je regardais la cannette au travers de ma ligne de mire et je visualisais la cannette volée sous l’impact. Je pouvais le faire ! Et quand je fus prête je tirais.

Une fois.

Deux fois.

Puis la troisième fois, je sautais de joie après avoir tiré.

J’avais fait tomber deux cannettes sur les trois ! La première et la troisième, pas mal pour une débutante !

- Alors bébé ? Tu en pense quoi ? Tu es fier de moi ?

Il fallait qu’il le soit !

Je l’enlaçais avant de me hisser pour qu’il me soulève. Je voulais un baiser comme dans les films pour souligner ma petite victoire. J’allais devoir le refaire et réussir par moi-même mais  c’était tout de même la seconde fois de ma vie que je me servais d’un flingue !

@ Billy Lighter

Sky voulait faire de cet endroit notre repère pour faire « un tas d’autres choses que de tirer sur des cannettes » et j’avais accédé à sa demande. J’aimais bien cet endroit. On faire notre lieu à nous rendait encore l’endroit meilleur, je trouvais.

Mais aujourd’hui, on était ici pour apprendre à Sky à tirer… Je ne dis pas qu’on ne fera pas autre chose mais la principale raison de notre venue, c’était ça. L’endroit était parfait pour tirer vu qu’il n’y avait aucune maison à des kilomètres à la ronde.

J’avais commencé par lui faire une démonstration et elle rendit hommage aux cannettes ce qui me fit sourire.

-Les cannettes n’ont pas d’âme, bébé…

Moi non plus, d’ailleurs. Mais inutile d’ajouter ça. Je préférais rire des commentaires de Sky avant de pencher légèrement la tête sur le côté pour reprendre un peu mon sérieux quand elle déclara que mes ennemis n’avaient aucune chance.

Si seulement ça pouvait être vrai. J’étais doué. Je le savais. Mais parfois, je manquais de chance.

-Oui, je réduis leur chance en m’entrainant. Mais parfois, ils ont quand même des opportunités de me faire mal.

Les marques sur mon corps en étaient la preuve. Et des derniers événements avec Reed m’avaient prouvé qu’un petit détail pouvait faire la différence comme un flingue qui s’enraille, par exemple. Si mon flingue ne s’était pas enraillé, Reed serait probablement mort… La gamine aussi, d’ailleurs.

Mais au final, ça avait été moi qui avais fini avec trois balles dans les tripes.

C’était maintenant à Sky de me montrer ce qu’elle pouvait faire. Mais le premier essai n’était pas très concluant. En fait, le contraire m’aurait étonné. Et Sky disait qu’au moins, elle n’avait pas tué un oiseau au vol. J’esquissai un petit sourire.

-En effet. Tu l’aurais fait, ça m’aurait épaté.

Même si ça aurait été un coup de chance. Ça m’aurait quand même bien fait rire… Même si j’imagine que ça aurait beaucoup moins fait rire Sky qui aurait certainement pleuré d’avoir tué un oiseau inoffensif. Je commençais à très bien la connaitre.

Moi, les animaux, je n’en avais rien n’à faire. Ils m’horripilaient. Surtout les chiens.

Je finis par me placer juste derrière Sky autant pour la guider que pour lui donner quelques conseils pour l’aider à mieux viser. Même si… En situation réelle, ça reviendra réellement à tuer sur quelqu’un. Quelque chose que ne semblait pas capable de faire Sky vu comment elle avait pleuré, l’autre jour, après avoir tué une simple araignée…

Si elle savait… Si elle se souvenait ce qu’elle avait fait à Mark. Elle n’en serait pas aussi sûre. Je savais que, si jamais elle se retrouvait un jour au pied du mur, elle n’hésitera pas. Je le sentais.

-Oui, je m’en souviens.

Je m’en souvenais parce que ça m’avait surpris. Pleurer pour une araignée… C’était… Difficile à concevoir pour moi.

Mais elle déclara qu’elle allait y arriver.

-Je n’en doute pas, bébé.

C’est ce que je lui soufflai avant de lâcher ses bras restant, tout de même, tout contre elle, mes mains sur ses hanches.

Elle se plaça comme il faut, pris le temps qu’il fallait et réussi à toucher deux cannettes sur trois. Ça m’arracha un sourire fier. C’était impressionnant. Sky apprenait vite, à croire qu’elle avait ça dans le sang.

Et elle sauta de joie avant de se tourner vers moi me demandant si j’étais fier. J’esquissai un sourire.

-Très fier. C’était impressionnant, bébé.

Elle m’enlaça avant de se hisser sur moi. Je la soulevai du sol avant de l’embrasser langoureusement jusqu’à ne plus avoir de souffle.

Je la reposai, ensuite, au sol pour aller remettre des cannettes en place. J’en rajoutai deux à celle qu’elle n’avait pas réussi à toucher.

-On aurait dit que tu as fait ça toute ta vie. Avec un peu d’entrainement, tu arriveras à tirer plus ou moins bien même sans viser.

J’en étais sûr.

Je la laissai un peu s’entrainer remettant chaque fois les cannettes quand elles tombaient. Et quand j’estimai qu’elle s’était assez entrainer pour aujourd’hui. Je lui repris doucement le flingue sur lequel je remis la sécurité.

-Maintenant, je vais t’apprendre à désarmer quelqu’un. Tu ne vas pas forcément te promener tout le temps avec une arme. Et si un enfoiré te vise, tu pourras en surprendre en le désarmant. Tu es une fille… Tes ennemis ne penseront pas que tu as des bases d’auto-défense. Ça sera un avantage pour toi.

Je lui tendis le flingue.

-Vise-moi à bout portant. Je vais te montrer.

Je la laissai faire et fis un geste pour la désarmer et lui prendre le flingue en me retournant pour que mon dos se retrouve contre son torse avant que je ne tourne un peu ses doigts pour qu’elle lâche prise. Après ça, je fis le mouvement dans l’autre sens pour maintenant la viser elle.

-Voilà. C’est comme ça qu’on fait. A ton tour.

Je savais que Sky et la coordination, ce n’était pas toujours ça… J’étais certain qu’il allait falloir qu’elle s’entraine.

@ Billy Lighter

Ward n’avait aucune difficulté à toucher les cannettes, il aurait été capable de viser et tuer une cible en mouvement sans aucune difficulté.  Normal, c’est quelque chose qu’il fait souvent, je paris qu’il prendra une éternité à changer une couche alors que moi, je ferai ça en même temps qu’un tas d’autres choses. À chacun son métier !

Les cannettes ont donc aucune chance face à mon mari et, quand je salut le repos de leur âme, Ward me réplique qu’elles n’en avaient pas, de toute manière ce qui me fis froncer des sourcils parce que je ne savais jamais vraiment s’il surenchérissait sur ma propre blague où si c’était une façon de me faire sentir un peu stupide.  C’est son sourire qui me fit pencher pour la première des deux options, mais ce n’est jamais facile quand on traîne des fantômes comme les miens.

La clé du succès, c’est de s’entraîner. Dois-je comprendre que nous reviendrons souvent ici ? Oui, ça ne fait aucun doute ! Ça me va, c’est la première fois que j’ai un homme qui investit autant de son temps avec moi et ça vaut toutes les promesses au monde !

Ma première tentative se résuma être un lamentable échec même si j’étais fière d’avoir presque touché l’une des cannettes. Au moins, j’avais visé dans la bonne direction et non pas n’importe où, en panique, et tiré sur un oiseau innocent.

- Je t’épate en faisant du grand n’importe quoi, c’est pas glorieux, quand même !

Non, moi, je voulais l’épater en lui montrant que je pouvais prendre au sérieux les leçons qu’il me donnait et que je savais me montrer à la hauteur. J’étais bonne, je pouvais le faire, avec lui comme professeur, il n’y avait aucune raison !

Il se plaça derrière moi et j’écoutais aussi attentivement que possible ses conseils. Il me faisait frissonner, j’avais envie de glisser une main par derrière moi et le caresser mais je n’en fis rien. Je restais concentrer et lorsqu’il plaça ses mains sur mes hanches pour me laisser enligner ma cible, je tirais et réussis à faire tomber deux des trois cannettes.  De ça, j’en étais très fière, tellement que je me retournais pour me hisser à Ward et l’embrasser passionnément.

Le compliment qui s’en suivit me donna l’impression de flotter ! Il a dit que ça laissait croire que j’avais fait ça toute ma vie ! Qu’avec un peu d’entraînement, je saurais tirer rapidement sans mettre une vie à me placer pour bien viser.

- C’est un peu étrange ce que je vais te dire mais ouais, ça me fait l’impression que j’ai déjà fait ça avant.

Il me laissa le refaire quelques fois, replaçant patiemment mes victimes d’aluminium jusqu’à ce qu’il décide que ça suffisait pour aujourd’hui.

- Mouais ! Tu as peur que l’élève dépasse le maître trop rapidement, avoue !

Ça pouvait arriver puisque chaque fois je touchais au moins une cannette et je prenais un peu moins de temps pour viser. Mais c’était facile, elles ne bougeaient pas, elles étaient immobiles alors que, en situation de danger, mon agresser se déplacera.

Il voulait m’entraîner au combat corps à corps, plus précisément, à désarmé un enfoiré, comme il le disait, qui voudrait me tuer. Je fis une moue boudeuse quand il ajouta que, comme je suis une fille, on ne se doutera pas que je puisse savoir comment faire.

- Comme là fois au gym où je t’ai envoyé au tapis, tu veux dire ?

Je paris qu’il ne l’a pas encore digéré celle-là !

Il me demanda de le viser après m’avoir redonné le flingue. Il avait, bien sûr remit la sécurité mais je voulu quand même tester en pointant vers le ciel et en appuyant sur la gâchette. Je n’aurais pas été à l’aise de le viser, autrement… Puis je le visais et il bougea et avant que je ne m’en rende compte, il était rendu devant moi, son dos contre ma poitrine et tenait encore ma main avec laquelle je tenais le flingue, je n’eu d’autre choix que de le lui laisser.

- Ok… c’est bien pensé, ça !

Je devais reproduire le même mouvement, et, au ralentit, c’était simple, j’y parvenu sans difficulté.

- Je ne pourrais pas, une fois que je suis mon dos contre le torse de mon agresseur, l’envoyer au sol comme j’ai fait avec toi ? Je pourrais lui prendre le flingue, ça ne serait pas plus simple s’il est étourdi et au sol ?

Je suis petite, c’est un élément de surprise ! Ward ne s’y était pas attendu, ça joue en ma faveur, non ?

Nous refîmes plusieurs fois l’exercice jusqu’à ce que j’aie la pleine maîtrise de cette défense mais ce n’était pas dit que mon adversaire opterait pour ce mouvement.  Si je n’avais pas beaucoup de coordination dans la vie de tous les jours, j’étais probablement la fille qui dansait le plus mal au monde entier, pour ce genre de technique, j’avais de la facilité.

- On dirait que ça aussi, j’ai fait ça toute ma vie !

Je ne vois pas quand, entre mon enfance chez les religieuses et m on début de vie de femme j’aurais pu apprendre à me battre, Peut-être que c’était tout simplement un talent que j’avais et qui ne demandait qu’à être développé. Parfois, il vaut mieux ne pas trop chercher à comprendre.

- Et s’il me surprend par l’arrière ?  Je vais quoi, bébé ?

@ Billy Lighter

Sky avait une certaine prédisposition à savoir bien tirer. La preuve étant, il ne lui avait fallu que quelques conseils pour réussi à toucher deux cannettes sur trois. Je devais avouer que j’étais impressionné. Moi qui aurais cru qu’elle aurait dû s’y reprendre à plusieurs fois, je m’étais trompé.

J’avais récompensé sa petite prouesse par un baiser passionné. Elle le méritait largement. Et puis, j’adorais l’embrasser alors c’était aussi une récompense pour moi.

Je déclarai qu’elle avait ça dans le sang. Je le pensais vraiment. Elle m’avait déjà prouvé, en situation réelle, qu’elle était capable d’appuyé sur la détente. Peut-être que ses parents savaient tirer… On n’en savait rien, en réalité, vu que Sky ne connaissait pas l’identité de ses parents. Si ça tombe, son père, par exemple, ne valait pas mieux que le mien. Ça expliquerait, peut-être, pourquoi on était fait pour être ensemble.

Le compliment lui plut. Mieux, elle déclara avoir l’impression de déjà avoir fait ça. Elle l’avait fait… Elle ne s’en rappelait juste plus parce que son cerveau essayait, désespérément, de lui épargner le souvenir des moments pénibles. Je ne fis que sourire à son ressenti. Je m’étais fait la promesse de ne rien lui dire sur ce qu’il s’était passé avec Mark alors je devais tenir cette promesse à moi-même.

Je la laissai s’entrainer un peu avant de signer la fin de l’entrainement au tir pour pouvoir passer à autre chose. Même si Sky pensait que je l’arrêtai parce que j’avais peu que l’élève dépasse le maitre. Elle m’avait impressionné à chaque tirait qu’elle avait fait… Mais elle était encore très loin de mon niveau.

Je ricanai un peu.

-Non. On devrait revenir ici tous les jours pendant au moins quelques semaines avant que tu n’arrives à mon niveau. Mais tu es une élève modèle, je dois l’avouer.

Surtout que le tout, finalement, était d’être doué au moment où elle se fera attaque… Ce qui, je l’espérais, n’arrivera jamais.

On passa, ensuite, à l’entrainement suivant. Celui qui consistait à désarmer un ennemi. Un autre truc indispensable. Je lui expliquai qu’elle aura l’effet de surprise parce que c’était une femme. Il n’y avait rien n’à faire… Le fait qu’elle soit une femme allait, automatiquement, faire baisser la garde à un de ses ennemis si celui-ci était un homme. Mais ce que tous ceux-là ne sauront pas c’est que ma Sky aura été entrainé par le meilleur. Celui qu’ils craignent tous.

Mais quand Sky me rappela le jour, à la salle de sport, où elle m’avait mis à terre en me prenant par surpris, je penchai légèrement la tête sur le côté cachant habilement le fait que je n’avais pas encore digéré de m’être fait avoir de la sorte.

-Oui… Comme cette fois-là… Maintenant, je sais de quoi tu es capable. Mais ceux qui voudront t’attaquer, eux, ne s’y attendront pas. Prends ça comme un atout.

Je lui donnai, ensuite, le flingue après avoir remis la sécurité. Ce qui n’empêcha pas Sky de vérifier si elle était bien mise en essayant de tirer en l’air. J’aurais pu lui dire que je savais très bien digérer les balles… J’aurais pu. Mais il fallait que je me concentre pour bien lui montrer le geste.

Je le fis la désarmant assez facilement.

-Oui. A ton tour.

Elle réussit à refaire le mouvement au ralenti. C’était déjà une bonne chose. Et elle suggéra, ensuite, qu’elle pourra, une fois dos à son ennemi le mettre à terre comme elle l’avait fait avec moi à la salle de sport. Elle ne manquait pas de cran.

-Tu pourrais… Mais il faut vraiment que tu sois sûr de ton coup. Parce que si tu n’arrives pas à le retourner, il risque de reprendre facilement l’avantage. N’oublie pas qu’à la salle de sport, je n’y allais pas à fond pour ne pas te faire mal. Ceux qui voudront te faire du mal ne seront pas aussi gentils. Alors, le mieux, c’est de le désarmer et… De tirer ou de fuir en fonction de la situation. Si tu obtiens son flingue, tu augmentes tes chances d’en sortir en vie.

On s’entraina, alors, plusieurs fois. Sky maitrisant de plus en plus le geste. Elle était moins douée à ça aussi ce qu’elle ne manqua pas de me faire remarquer. J’esquissai un petit sourire.

-Oui. On dirait. Peut-être que tu étais une tueuse à gage dans ta vie antérieur.

Peut-être… C’était possible… On n’en saura jamais rien.

Elle posa, ensuite, une très bonne question. Je mis le flingue à l’arrière de mon jeans m’approchant d’elle pour poser mes mains sur ses hanches.

-Ça, ça ne doit pas arriver, bébé. Si jamais tu te promènes seule dans un endroit peu fréquenter, il faudra sans cesse que tu surveilles tes arrières. Que tu vérifies si personne ne te suis… Tu es mariée à un chef de gang, Sky… Il faudra constamment rester sur tes gardes. Mes ennemis sont souvent des latinos… Mais il faut se méfier de tout le monde. Si tu restes sur tes gardes, Sky, personne ne pourra t’attaquer par derrière.

C’était aussi simple que ça. Je me décalai un peu d’elle.

-Et il faudra que tu évites les ruelles sombres de l’Eastside, surtout… J’imagine que c’est pas là que tu traine quand tu vas promener les gamins que tu surveilles, hein ?

Je m’approchai du sac pour en sortir de quoi piqueniquer.

-On fait une pause, bébé ? J’ai faim… Je te laisserais, ensuite, choisir notre prochaine activité à faire ici aujourd’hui, ça te dis ?

Elle s’était bien entrainée. Je lui laissais le choix de ce qu’on allait faire après avoir mangé. Elle le méritait.

@ Billy Lighter

Ça avait été plus facile de tirer sur les cannettes après les conseils de Ward. Il lui avait suffit de se placer derrière moi, de me parler doucement puis de poser ses mains sur mes hanches pour me mettre en confiance puis la suite fut une véritable partie de plaisir. Avec beaucoup de pratique, je saurais viser rapidement et tirer sans hésiter. C’était le niveau que Ward voulait me voir atteindre, c’était aussi mon objectif puisque toujours je voulais plus que tout qu’il soit fier de moi.

Un jour, l’élève dépasserait le maître, enfin, si nous venions ici tous les jours pendant des semaines, voir des mois. Mais au moins, selon les dires de mon mari, j’étais une élève douée et ça, ça me faisais du bien à l’entendre.

- C’est facile, avec un professeur comme toi !

Je pourrais tout apprendre pour autant que ce soit lui qui me l’enseigne. C’était un truc à faire tous les deux, une activité, bien différente que celles que font les couples normaux mais Ward et moi ne sommes pas un couple normal. Juste le fait que nous soyons déjà mariés, que je sois déjà enceinte mais aussi, ce qu’il fait pour ramener de l’eau à notre moulin, alors il ne fallait pas s’attendre que notre dada du dimanche soit de parcourir les marchés bios à la recherche d’une nouvelle variété de tomates !

J’aurais bien continué de tirer encore, je me trouvais plutôt douée mais Ward voulait que nous passions à l’entraînement de prise. Nous avions déjà fait ça une fois, apprendre à me défendre si nécessaire, le lendemain de l’attaque chez nous. Je n’étais pas contre apprendre à faire quelques prises au corps, j’adorais le toucher, tout le temps, uniquement parce que j’en avais envie.

Ward me montra de quoi avait l’air le mouvement puis je le fis à mon tour. C’était plutôt simple mais je me demandais si ça ne serait pas plus facile de le projeter au sol, comme je l’avais quand nous étions allés au gym pour s’entraîner.  J’avais un petit sourire moqueur à l’évocation de ce souvenir. Je me souvenais très bien de l’air qu’il avait quand il s’est retrouvé au sol, l’effet de surprise ne pouvait être plus total. Il l’a dit lui-même; mon adversaire ne se doutera pas que je sais faire une telle chose parce que je suis un tout petit format de fille.  

- Je comprends mais disons que je le projette au sol puis que je lui donne ensuite  des coups de pieds au ventre puis dans les couilles ? J’aurai l’avantage ! Je pourrai sois lui prendre son flingue ou m’enfuir. Ou les deux. Ouais, les deux seraient mieux !

Il y avait tout de même un tas de facteur à penser. Mon adversaire serait peut-être un gros lard que même une grue ne saurait soulever.  Ou il pourrait m’anticiper ou peu importe. Il valait mieux que je continu de m’entraîner pour savoir me défendre et me déprendre de n’importe quelle fâcheuse position.

Nous  refîmes donc l’exercice à plusieurs reprise et là encore, ça me semblait facile et je m’esclaffais en disant que ça aussi, ça semblait être comme un talent caché.

- Oh ouais ! Peut-être ! Je trouve que ça fait sexy, non ? Ça ne me rend pas plus sexy d’avoir une aura de tueuse à gage ?

Je m’imaginais avec les fringues moulantes noir, le flingues dissimulé dans l’une de mes deux bottes à talon, mes cheveux noués en une couette haute sur ma tête et… non là j’imaginais n’importe quoi ! Je n’avais pas l’air d’une tueuse à gage mais d’une mauvaise caricature d’une dominatrice !

C’était simple de déjouer mon adversaire mais qu’arriverait-il s’il me surprenait par derrière ? C’est quelque chose que je dois anticiper et même, je devrai changer mes habitudes de vie, modifier mes parcours, être vigilante au-delà de la vigilance même.

- Non, pas vraiment ! dis-je en rigolant, Si madame Moriarty apprenait que je trimbale sa tribu dans les ruelles sombres de l’Eastside, je serais bonne pour passer une nouvelle annonce !

Même avec Grant, je n’irais pas.

Ward jugea qu’il était temps pour une pause. Il fouilla dans le sac et quand il en sortit la boîte de céréales, moi, je trouvais la couverture que je plaçais au sol pour que nous puissions nous y installer. J’avais très faim moi aussi et j’avais besoin de m’assoir, un peu et, pendant que je remplirais mon estomac, je pourrais réfléchir à notre prochaine activité, quoi que c’était déjà tout réfléchi.

De temps en temps, je lui lançais une céréale juste parce que ça l’embêtais et parce que ça me faisais bien rigoler puis, quand j’en eu assez de manger, je m’élançais vers l’avant et l’embrassais à pleine bouche jusqu’à ce que, dans la passion du moment, il n’eu d’autre choix que de s’allonger sur le dos. Je l’embrassais et nous déshabillais, c’était une entreprise très complexe que de faire les deux sans lâcher prise ni sur un, ni sur l’autre.   Et même une fois les deux nus, allongés sur la couverture à s’embrasser et s’aimer, à gémir assez fort pour rivaliser avec le son des vagues se fracassant contre les rochers en contrebas,  je n’arrêtais pas de le toucher, de le serrer contre moi, de le caresser comme si ma vie dépendait de tout ça tout à la fois.

- Je t’aime, bébé !

Nous fûmes surpris par la pluie, d’abord douce, puis battante, mais je n’en avais rien à faire, ça n’allait pas nous arrêter, pas en si bon chemin. Et puis, de faire l’amour sous la pluie, avec le tonnerre qui grondait au loin, ça rendait l’acte en lui-même plus puissant.

@ Billy Lighter

Après le cours de tir, on passa à comment désarmer quelqu’un. C’était une autre technique indispensable pour vivre dans la jungle de L.A.. Enfin, tout du moins, quand on était la femme du chef des New Soldados.

Je lui montrai comment faire et Sky se montra attentive mais aussi pas mal douée pour des premiers essais. Et elle semblait prendre doucement confiance parce qu’elle me proposait de ne pas désarmer son ennemi mais de l’envoyer au sol comme elle l’avait fait avec moi à la salle de sport. Elle savait certainement que me rappeler ça toucherait mon ego. C’était réussi mais je ne lui fis pas le plaisir de le lui montrer.

Je lui expliquai qu’elle pouvait faire ça… Mais que ça restait une tentative dangereuse. Elle pouvait tomber sur quelqu’un quel sera incapable de retourner parce qu’il pèse plus de 90 kilos. Ou bien, simplement, quelqu’un qui l’aura vu venir. Désarmer restait le plus simple surtout qu’après ça, elle aura largement l’avantage. Mais Sky voyait les choses bien autrement. Elle voulait battre son adversaire à main nue en le fautant au sol avant de lui donner assez de coup pour avoir le temps de fuir ou de lui prendre son flingue. J’esquissai un petit sourire en coin avant de pencher la tête sur le côté.

-Et tu crois qu’il n’aura pas le temps de tirer, même par réflexe, entre temps ? Tant qu’il sera armé, il sera une menace mortelle. Et crois-moi, certains on la gâchette facile. Ils n’hésiteront pas à te tuer pour sauver leur peau.

Le mieux était qu’elle s’en tienne à le désarmer pour ensuite fuir ou tirer s’il reste agressif.

-Donc désarme-le d’abord. Ensuite, fuit ou tire… Mais ne pousse pas ta chance. C’est trop dangereux.

Ceci étant dit, on refit quelques fois le mouvement et Sky se montra très douée. De quoi me faire dire qu’elle a été tueuse à gage dans une vie antérieure. Elle trouvait ça sexy. Je devais avouer que, moi, je trouvais ça plus que sexy. J’esquissai un petit sourire.

-Je dois avouer que ça à son charme, c’est vrai.

Je lui fis un petit clin d’œil avant que Sky ne pose une question pertinente. Une question à laquelle je répondis qu’elle devrait rester sur ses gardes. Du moins, quand elle était seul dans des rues peu fréquentées. Ou même quand elle sera seule chez nous. Je lui dis, d’ailleurs, d’éviter les petites rues sombres de l’Eastside… Même si j’étais sûr que ce n’était pas le genre d’endroit où elle allait avec les gamins qu’elle surveillait. Et, en effet, il semblerait que la mère des triplés qu’elle gardait ne serait pas très contente que Sky trimballe ses mômes dans les rues de l’Eastside. Les Moriarty étaient des gens d’une classe aisée. Le père est un journaliste pour Guitar&Pen… Je savais que Sky était particulièrement attaché au garçon des triplés. Un certain James. C’est ce qu’elle m’avait dit.

-Tant mieux. Moins tu te promèneras dans l’Eastside, mieux ça sera.

Même si je savais, aussi, qu’un des mômes qu’elle gardait vivait dans l’Eastside… Grant, je crois qu’il s’appelait. Mais elle n’allait là que de temps en temps, les week-ends. La semaine, elle travaillait sur Beverly Hills.

En attendant, je marquai la fin de l’entrainement et le début de la pause. J’avais faim et je sortis la boîte de céréales pendant que Sky déposai la couverture sur le sol. Je me laissai tomber à côté d’elle et piochai dans la boîte de céréales lui laissant l’honneur de choisir notre prochaine activité. De temps en temps, elle me lançait des céréales ce qui me faisait, à chaque fois, faire une moue désapprobatrice. Mais ça ne faisait que la faire se marrer. Et j’aimais quand elle rigolait.

Quand on eut terminé, j’allais lui demander ce qu’elle avait choisi mais c’est par des gestes qu’elle me le fit comprendre. Elle m’embrassa langoureusement, me faisant m’allonger sur la couverture. Je lui rendis son baiser alors qu’elle tentait de nous déshabiller tout en continuant de m’embrasser. Moi, je me mis à caresser chaque partie de son corps qu’elle dénudait petit à petit jusqu’à ce qu’on soit nu. L’ambiance générale me faisait frissonner au point que mes caresses et mes baisers étaient très intenses. Mais je ne rivalisais pas avec Sky qui ne cessait de se presser contre moi et de me toucher comme si sa vie en dépendait.

Et j’aimais croire, quelque part, que sa vie en dépendait vraiment.

Nos sexes se frôlaient provoquant nos gémissements qui se firent de plus en plus fort. Mes plus fort que les vagues qui, pourtant, faisaient de plus en plus de bruit parce que le vent se lever et que le ciel s’assombrissait doucement.

Mais je n’en avais que faire. Je continuais de profiter de Sky, de nos baisers, de nos caresses.

-Je t’aime encore plus, bébé.

Je dis ça dans un souffle alors que je reprenais mon souffle après tant de baisers. C’est là que la pluie se mis à tomber. Mais, encore une fois, je n’en avais que faire. Ça ne faisait que rendre le moment encore meilleur surtout quand l’orage s’en mêla.

Je pris le dessus sur Sky rependant mes gestes plus impatients et un peu plus rudes. Mais ça ne faisait rien. Sky adorait ça. Je l’avais bien compris depuis le temps. On ne fit plus qu’un après un puissant coup de rein de ma part alors que la pluie coulait le long de nos corps. Je fis des va-et-vient de plus en plus profond à mesure que le plaisir grimpait. Je gémis son nom. Un nom auquel j’étais complètement accro. Je cherchais à l’embrasser en plus de me coups de reins mordillant sa lèvre au passage avant de finir par craquer et que je vins en elle dans un dernier mouvement profond.

Je l’embrassai, ensuite, longuement avant de me laisser tomber à côté d’elle pour qu’elle puisse se reposer tout contre moi.

Il pleuvait toujours et le contraste de la pluie et de la chaleur de nos corps me faisait frissonner encore plus.

-Il pleut… Mais j’ai pas envie de bouger, bébé…

Je ne dirais plus ça, dans quelques minutes, quand le froid prendra le dessus sur le reste.

@ Billy Lighter