Who Am I? Age: 40 Date de naissance: 25/05/46 Localisation: Malibu Birth place: Los Angeles Je suis: épicurien Song: The Man Who Sold The World - David Bowie
Sujet: Eastside's Future [SOLO] [TERMINE] Ven 17 Aoû - 20:48
Eastside’s Future ft. Alonso
La tournée Américaine était passée, rien à signaler de spéciale concernant celle-ci si ce n’était que si les choses prenaient lentement une tournure différente entre Maritza et moi depuis notre rencontre avec Olivia, l’état de Daniele, lui, ne s’améliorait pas.
Pour l’instant, je me contentais d’observer, mais bientôt, il me faudrait intervenir. Daniele s’aimait beaucoup trop lui-même pour mettre fin à son existence. Mais ce que je craignais, c’était qu’il meurt sans le faire exprès.
Mon problème, c’était que je n’avais aucune idée de comment j’allais le faire.
Entre la tournée américaine, qui venait donc de prendre fin, et la première date de Sanitarium à Rome, nous avions quelques jours à passer à Los Angeles. Olivia reprit sa vie là où elle l’avait laissée, vivant chez Jack Perry, Maritza et moi passions de plus en plus de temps dans la maison BSC, ensemble… Et Alonso m’avait contacté.
C’était pour ça que je parquai ma Cadillac dans une rue sale, à deux blocs seulement de là où Maritza et moi avions, à une époque, vécu une idylle et où désormais, les Pequeñas Manos grandissaient pour devenir des Los Diablos.
Alonso vivait dans une petite maison mitoyenne et modeste, mais bien entretenue par sa jeune épouse, une latina nommée Carlota et à qui il faisait des gosses à tour de bras. Elle avait des traits semblables à ceux de Ritza, mais moins fins, moins raffinés, probablement plus dus aux grossesses à répétition et au travail ménager qu’à autre chose.
Les gens dans l’Eastside, de mon point de vue, vieillissaient plus vite que les autres.
Je frappai à la porte et ce fut une petite fille qui m’ouvrit en me faisant un beau et grand sourire.
-Bonjour, Juliana.
La petite, souriant toujours, m’ouvrit plus grand la porte en me lançant un enjoué :
-Bonjour Patron !
J’entrai à sa suite…
-Quel beau sourire tu as là…
Je savais pourquoi elle me souriait autant : parce qu’Alonso lui avait dit de le faire. Tout simplement pour me montrer que l’argent que je lui avais fourni pour emmener ses enfants chez le meilleur dentiste de la ville avait bien été utilisé à cette fin. Et cet argent, il l’avait mérité lorsqu’il avait fait tabasser Howard Stone à l’arrière du Dizzy Warhol.
Je pénétrai dans le couloir, avançant doucement… D’abord, je ne suivais que Juliana, puis d’autres enfants rigolards, de tous âges, s’étaient joints au cortège, sortant de partout et de nulle part, jusqu’à ce que tous les enfants d’Alonso déboulent avec moi dans le petit salon meublé où m’attendait leur père qui se leva tandis que leur mère arrivait de la cuisine en braillant à toutes cette marmaille en espagnol.
Je rigolai, m’assis sur le fauteuil à l’invitation d’Alonso et Juliana, qui était la plus âgée et donc la moins intimidée par ma présence vint naturellement s’installer sur mes genoux avec un de ses jouets, comme elle avait l’habitude de le faire depuis son plus jeune âge.
Mais c’était Alonso qui avait toute mon attention tandis que Carlota faisait sortir tout le reste de ce beau monde en couche culotte.
Je pris une cigarette avant de lancer le paquet à Alonso qui le rattrapa au vol en me remerciant.
-Merci d’être venu jusqu’ici, Patron… Je vous sais très occupé en ce moment…
Je fis un signe de la main comme quoi ce n’était pas grave avant de souffler une première bouffée de nicotine en essayant de ne pas l’envoyer directement vers la petite sur mes genoux, qui ne faisait pas attention à moi, et braquai mon regard sur Alonso.
-« La situation est grave. » Ce sont tes mots. Ce ne sont pas des mots que tu emploies à la légère, Alonso. Ils sont suffisamment forts pour que je daigne me déplacer jusqu’ici même si j’étais à l’autre bout du monde.
Alors Alonso alla droit au but, sachant aussi qu’il était inutile de tourner autour du pot. Les platitudes, les codes complexes, les diversions n’avaient pas de raison d’être dans l’Eastside.
-Hernan a été tué par balle, de même que le jeune Paco des Pequeñas Manos… un gosse de 14 ans à peine.
Je passai une main dans les cheveux de sa fille.
-Je suis peiné de l’apprendre. Les Pequeñas Manos me rendent de fiers services pour le moment en surveillant la villa Ricci. Et je sais qu’ils font de l’excellent travail. Qui nous en veut, cette fois ?
Encore une fois, Alonso ne fit pas de détour.
-Los Soldados. La plupart sont des South Panthers et des Los Diablos que la fusion n’a pas arrangé… Ils dealent la dope importée par la Casa Nuova. Ils n’ont pas une meilleure rémunération, mais ils veulent montrer par là leur désaccord avec la fusion des deux gangs.
Je souris en coin.
-Donc… Des anciens Los Diablos… s’allient à d’anciens South Panthers… Parce qu’ils veulent être rivaux à nouveaux… Parce qu’il ne peuvent pas se piffer.
Alonso haussa les épaules…
-J’ai jamais dit qu’ils étaient intelligents… ils n’en font pas moins des dégâts dans leur revendications…
Je tirai sur ma cigarette…
-Combien sont-ils ?
Alonso réfléchit une seconde.
-Beaucoup moins que nous. Mais mieux armés.
Je penchai la tête et souris.
-Rien qui ne puisse être effacé ?
La bouche d’Alonso se tordit.
-Si votre idée est de nous armer pour pouvoir faire face… n’oubliez pas que nos enfants courent ces rues. Je vous ai appelé car l’un d’eux est mort. Si des balles se mettent à voler dans tous les sens…
Je le coupai d’un geste.
-Je n’armerai pas les Los Diablos et les South Panthers plus qu’ils ne le sont déjà. Mais Los Soldados ont l’arsenal pour faire beaucoup de bruit… Trop de bruit. Et pas assez de neurones pour s’en rendre compte.
Je souris.
-Fais-les faire du bruit Alonso. Assez de bruit pour que la police ne puisse pas ignorer leur existence. Et quand elle les aura dans son collimateur… Sort Paco et Hernan du trou où tu les a fait disparaître.
Alonso hocha la tête… Il était perdu avant mon arrivée, il avait besoin d’un petit aiguillage. Je fis gentiment descendre sa fille de mes genoux et elle s’en alla rejoindre ses frères et sœurs qui braillaient à la cuisine. Mais alors que j’allais prendre congé en me levant, Alonso, qui avait semblé hésiter une seconde, m’interrompit.
-Patron… Vous avez écouté la K7 ?
Je me rassis et croisai mes doigts entre mes genoux.
-Bien sûr. Jesse Stark.
Alonso hocha la tête.
-Jesse Stark est un Pequeñas Manos. Si je sais ce que je viens de vous dire, c’est grâce à lui.
Il hésita encore avant d’ajouter :
-Je voudrais prendre une avance sur ma prochaine mission… Sur la récompense que je pourrais en tirer…
Je soufflai la fumée de ma cigarette longuement, mes yeux dans ceux d’Alonso, avant de répondre.
-Accordé. Qu’est-ce que tu veux, Alonso ?
Alonso appuya son regard sur moi, à son tour, sans crainte, sûr de son coup.
-Je n’arriverai pas à faire de Jesse Stark un Los Diablos alors… Faites-en une star.