J’en suis maintenant à la fin de mon premier trimestre. C’est quand même incroyable, quand on y pense. Il y a des femmes qui ne savent pas être enceinte avant d’en être à peut près à ce stade mais moi, mon ventre rondis déjà. Selon moi, c’est une preuve que le bébé tiendra de son père plus que de moi. S’Il prend déjà autant de place, c’est qu’il (ou elle) aura une forte stature ! Par hasard, je suis tombé sur un magazine parlant de la grossesse et j’ai réalisé que petite crevette Cort se développe plutôt bien. Selon ce que j’ai lu, il a déjà deux petites mains, deux petits pieds, et même des ongles. Ça m’a laissé complètement… effrayée !

Je l’imagine déjà avec une tignasse qui flotte dans le liquide amniotique. Dis comme ça, l’image est moins belle que celle que j’ai eue en tête.

L’avortement est définitivement exclu de la liste des possibilités, à forte raison que je ne me ferais jamais avorter dans un pays étranger. Comme nous ne sommes pas près de rentrer, au moment de mettre les pieds à la maison, j’aurai dépassé les limites. Je le sentirai certainement bouger et tout et… ce ne sera plus un fœtus mais un bébé.

J’avoue aussi que je pense de moins en moins à l’adoption. Les choses vont bien avec Eddy avec qui nous vivons sans nous cacher ce qui ressemble de plus en plus à une histoire d’amour bien que les mots n’ont pas été encore officiellement dit. Je me retiens, je mets les freins à ce niveau de peur d’avoir mal, je crois.

L’important c’est que nous soyons bien en ce moment, enfin, moi, je le suis !

De ville en ville, pour ne pas dire de pays en pays, nous apprenons à mieux nous connaître. Je me plaît à suivre Roadtramp sur les routes, à vivre pleinement l’aventure avec eux et ils sont à ce point sympa qu’il m’est impossible de ne pas me sentir ‘’ on the board’’.

Nous voilà en Belgique, pays qui a son charme quand on y regarde de près.  Il fait froid, il pleut, il faut donc regarder de très près. Mais c’est une raison de plus pour me blottir dans les bras d’Eddy, alors c’est probablement là qu’est le charme !

Olivia Cortez vient de monter sur scène et, en coulisse, c’est l’effervescence.

Il y a quelque chose de différent ce soir qu’il n’y avait pas les autres soirs.

Peut-être parce que le concert prend la forme d’un festival, que le Dynamite tour s’est produit ici la veille, que ses groupes sont peut-être ici pour voir Olivia et Roadtramp, en saine compétition si on peut l’interpréter de cette façon ?  Hier, moi, j’ai vu Bleeding Heart et The Burning Fire et j’ai adoré de pouvoir les revoir.

Depuis les coulisses, je regarde Olivia qui prend pleine possession de l’espace comme si elle était une reine devant ses sujets. Elle a grandi, depuis la Death Valley. Elle a cassé l’image de fillette et assume pleinement celle de jeune femme. Son petit ami est là, ce soir, et il ne la quitte pas des yeux.

Un regard amoureux.

Je souris tout en me demandant si j’ai cet air moi aussi quand je regarde Eddy sur scène.

J’en ai des papillons dans le ventre quand j’y pense, alors oui. Je dois ressembler au petit ami d’Olivia !

Un sourire sur les lèvres, je me détourne pour rejoindre Eddy plus loin qui discute avec Clepto. En glissant ma main dans la sienne, je prends appuie contre lui.

- Il y a de l’excitation dans l’air. Ce sera une bonne soirée, je le sens !

@ Billy Lighter

On avait pris un car de BSC pour aller de l’hôtel à Bruxelles (qui ressemblait à rien vu de l’extérieur mais qui donnait l’impression de passer dans une autre dimension à l’intérieur) pour nous rendre à Werchter… Et Werchter c’était…

Ben juste trois maisons… Et des champs.

Et c’était justement dans un très grand champ que la scène avait été montée à l’occasion du festival. Et depuis la fin d’après-midi qu’on était là, sur place, pour faire les settings et tout… Et ben…

-Tu trépignes ou quoi que tu danses d’un pied sur l’autre comme ça ?!

Clepto me regardait, hilare…

Je portai ma canette de bière à ma bouche avant de répondre.

-Non ! Je crève de froid, vieux ! Y a du vent ! J’ai même senti une goutte tantôt !

Et j’avais scruté le ciel toute la journée en priant Dieu et tous ses saints pour qu’il ne se mette pas à nous pleuvoir des cordes sur la gueule.

C’était que j’avais pas vraiment prévu un voyage au Pôle Nord, moi ! Alors j’avais pris avec moi que des débardeurs, nom de Dieu !

C’était un putain de parka qu’il me fallait ! Rembourré avec le one-piece rose de Carolyn ! Elle, j’étais sûr qu’elle avait pas eu froid, la nuit dernière… Enfin pour ce qui restait de la nuit.

-Je peux boire autant de foutue bière que je veux, ça me réchauffe pas ! Rien me réchauffe… Enfin presque rien mais là maintenant ça va pas être possible.

Ok, maintenant, Clepto était mort de rire.

-Et c’est pas drôle, mec ! Je vais choper un putain de rhume pour finir… Et je veux pas qui m’arrive la même chose qu’à Sniper !

Clepto arrêta de rire pour me regarder avec de grands yeux.

-Mec ! J’avais presque oublié !

Il trifouilla dans sa poche et me tendis une K7 et ce fut à mon tour d’ouvrir de grands yeux. C’était une K7 toute neuve, encore dans son emballage plastique… Le nouvel album de Sniper !

Je déposai ma canette à terre.

Attends…

Un nouvel album de Sniper ?!

Un premier album de Sniper ?!

-Je vais m’évanouir comme une groupie en chaleur !

Clepto hocha la tête. On parlait tous les deux fort parce qu’Olivia venait de commencer son concert…

-C’est Lele qui me l’a donné, bon prince qu’il est.

Mes yeux quittèrent le dos de la K7 qui énumérait les chansons que Sniper venait de sortir pour se porter sur Clepto.

-Et comment il va ?

Le batteur haussa les épaules.

-Il respire encore. Je crois qu’on devrait une fois le forcer juste à passer la soirée avec nous… Je crois qu’il passe souvent ses soirées tout seul avec sa coke…

Je fis la moue…

-Ouais… On fera ça… Si on arrive à ce qu’il nous fuie pas en nous voyant puis ça lui évitera de se bagarrer… Hey, Lynn !

Carolyn avait glissé sa main dans la mienne, qui ne tenait pas la K7, et s’appuya contre moi… je me tournai face à elle et l’enlaçai en forçant un peu mes tremblements et en claquant des dents.

-Tu tombes bien, je pèle de froid. Tu me prêterais pas ton one-piece rose pour monter sur scène ? Puis quand je serai chaud, je te le rendrai…

Ma main qui était dans le bas de son dos caressa sa hanche jusqu’à arriver sur son ventre incroyablement rond déjà… Moi je regardais tous les jours ! Je demandais à Carolyn de se coucher sur le dos sur le lit, puis je me mettais comme pour que son ventre soit ma ligne d’horizon. Et c’était comme si tous les jours, cette ligne d’horizon qui était là vers où on se dirigeait courbait un peu plus fort.

Je souris à Carolyn…

-Vous êtes prêt pour un petit headbang tous les deux ? Parce qu’on va se déchaîner pour avoir chaud.

@ Billy Lighter

Je rejoins Eddy et glisse ma main dans la sienne en me collant a lui comme si je voulais capter un peu de sa chaleur mais vu le froid dans lequel nous sommes plongés, me coller toute nue à un bloque de glace m’aurait fait le même effet !

Eddy en claque même des dents, faut dire aussi qu’il n’est pas habillé pour une telle température. Si j’ai froid moi, sous ma veste doublé, je n’ose pas imaginer comme il peut se sentir en ce moment.

- Écoute, je suis prête à tout pour que ce show soit épique alors, si ça tient à mon pyjama, je te le prête volontiers !

C’est en rigolant que je me soulève sur la pointe de mes pieds pour l’embrasser. Même avec toute la bonne volonté possible, Eddy n’entrerait même pas une cuisse dans mon one-piece rose ! Ou s’il parvient à y entrer, dès la première inspiration, il fera exploser toutes les coutures alors pour se tenir au chaud, c’est un peu  raté !

De sa main avec laquelle il caressait mon dos puis ma hanche, il vient caresser mon ventre, un sourire se dessinant sur ses lèvres.

- Nous sommes toujours près pour ça !

Déjà, j’imagine le petit faisant  de ses deux mains  des ‘’ rock n roll !!’’ tout en se secouant la tête. Pour le moment, je ne le sens pas encore et sauf pour être serré dans mon jeans et soutien-gorge, ça ne se voit pas tant que ça. En fait, faut le savoir  ou faire comme Eddy : analyser ma courbe ventrale matin après matin ou dès qu’il a l’occasion de me faire allonger sur le dos.

Ça en est tellement attendrissant que je ne peux que me prêter au jeu.

Bref, même si j’ai très, très hâte de voir Eddy sur scène, d’admirer ses petites fesses trop sexy dans son jeans moulant, je rêve de me retrouver dans une baignoire chaude avec beaucoup de mousse, les bras musclés de mon très grand petit-ami autour de moi et de relaxer.

- J’ai tellement froid que mes côtes se prennent pour des castagnettes !

Jamais plus je ne me plaindrai de la chaleur étouffante d’un mois de juillet en plein centre-ville de Los Angeles.

Je pointe à Eddy les nuages dans le ciel avec une moue septique.

- Si on se fit à la trajectoire du vent, les nuages iraient a l’opposés de la scène mais… ils semblent se multiplier à vu d’œil.  C’est la mort que tu vas chopper si le ciel te tombe sur la tête

En me retournant vers la scène, je regarde Olivia qui ne semble pas être embêté plus que ça pas les aléas de Dame Nature. Peut-être que sur scène, c’est un peu moins pire pour différentes raisons.  
Je le souhaite.

- Tu feras encore ce petit mouvement trop sexy que tu as fais la dernière fois et qui t’a valu les cris hystériques des filles dans la foule ? Tu sais, quand tu t’es penché pour prendre ta bière tu t’es relevé et tu t’es comme…

Je me distance que pour tenté de reprendre le mouvement que je sais bien, fut involontaire mais ça nous a fait marrer Olivia et moi parce que, déjà, moi j’ai trouvé ça absolument  trop mouil… sexy, voilà, mais que vu les cris de femmes en pamoisons venant de la foule, je ne suis pas la seule à l’avoir remarqué.

- Tu vois de quoi je parle… ou pas ? Si tu le refais, j’crois que je cours te rejoindre sur scène que pour te claquer une fesse !  

@ Billy Lighter

J’éclatai de rire quand, dans mes bras, Carolyn, sans se démonter, affirma que c’était quand je voulais pour enfiler son pyjama et monter sur scène. Je me voyais déjà. Si un jour je trouvais un de ces trucs à ma taille, je l’achèterais et c’était garanti que je démarrerais un concert avec !

Carolyn se hissa sur la pointe de ses pieds et je répondis à son baiser tendrement. Je devais avoir le goût de Jupiler à crever. Il faudrait que je trouve de ces bières aux USA parce que je pouvais plus m’en passer maintenant. Ce pays était le Paradis des bières ! Quand je serai riche, il me faudra une deuxième résidence ici, à condition que le chauffage fonctionne à fond H24.

Je la serrai un peu plus contre moi, d’ailleurs, histoire de profiter de sa chaleur tout en caressant son ventre. Je rigolai quand elle affirma qu’ils étaient toujours prêts pour un headbang et plus encore quand elle dit que ses côtes faisaient des castagnettes tellement elle pelait de froid.

-Je crois que tout le monde se gèle les couilles, en fait…

Je caressai les cheveux de Carolyn d’une main, Clepto s’étant éclipser pour aller discuter avec les autres, et suivi son regard levé vers le ciel chargé. Carolyn joua alors les miss météo…

-Putain, j’espère que non qui va pas pleuvoir ! Avec les feux d’artifice, on va s’enfumer et les gens verront plus rien de la scène…

Je fis la grimace à l’attention du ciel.

-Y a pas d’été dans ce pays en fait, je crois. Heureusement qu’ils ont de la bière pour se consoler.

Je baissai à nouveau les yeux vers Carolyn et rigolai quand elle me demanda de refaire un mouvement particulier, s’écartant de moi pour me montrer plus ou moins lequel. Je la regardai à la fois perplexe et rigolard.

-Heu… Non, je me rappelle plus. Mais si je sens une claque sur mon cul, je comprendrai que je l’ai refait !

J’avais toujours la K7 de Sniper dans une main et la tendis à Carolyn.

-Tiens ! Au fait ! L’ancien locataire de ton appart’ a sorti un nouvel album, t’as vu ?

Mon sourire s’élargit encore. J’avais envie de monter sur scène et de m’éclater, mais je me réjouissais aussi d’écouter ça après le concert !

-Je croyais plus pouvoir l’entendre un jour ! Je comprends mieux pourquoi Daniele est aux abonnés absents pour l’instant…

Je fis la moue à nouveau… Et regardai Lynn qui passait plus inaperçue que nous dans l’hôtel.

-Tu l’a vu aujourd’hui, Daniele ? Paraît qu’il a une sale tronche parce qu’il s’est battu avec Jake Snyder, le type de la radio…

@ Billy Lighter

Je ne croyais vraiment pas qu’il était possible d’avoir aussi froid avant de me retrouver en coulisse, avant le show, et de me prendre un coup de vent en plein visage, faisant voler mes cheveux et mes yeux se plisser.

Même en me collant contre Eddy, je continue de claquer tout ce qui peut l’être.  Le ciel n’augure rien de très bon mais en regardant vers où pousse le vent, j’ai espoir que les nuages éclatent plus loin.

- Je ne connaissais rien de ce pays, sauf en fait pour les Schtroumpfs… je commence à comprendre pourquoi ils sont bleus !

Ils sont gelés, les pauvres !

Je regrette de ne pas avoir enfilé mon one-piece rose qui semble tant faire l’envie d’Eddy en ce moment. Pourtant ! Vous auriez dû lui voir la tronche la première fois qu’il m’a vu dedans !  Comme Eddy et moi faisons les choses dans le désordre, en commençant pas un bébé avant d’être un couple, je me suis dit que je pouvais être le plus naturel devant lui, sans artifice de fringues sexy et de toujours avoir un maquillage parfait. On peut dire que ça fonctionne plutôt bien puisque nous ne cessons de nous rapprocher.

- Moi la bière, c’est sur tes lèvres que je peux y goûter sinon c’est en rêve !

Ça me réchaufferait certainement !

Et parlant de réchauffer… Au dernier concert, Eddy a chauffé les demoiselles, bien involontairement, en faisant un espèce de petit mouvement de bassin.  Je serais la première excitée s’il répétait le mouvement que je lui montre et pour lequel, il ne semble pas du tout se souvenir.

- Deal !

Quoi que je ne sais pas si j’aurais le courage de courir sur scène que pour lui claquer une fesse.
Eddy me tends une K7.

- Non… sans dec !

J’y crois pas ! C’est le nouvel album tant attendu de Sniper et je l’ai entre les mains ! Je la retourne pour en lire les titres puis la retourne de nouveau pour admirer le dessus.

- Notre programme après le show ! Passage obligé !

Si je tiens jusque là ! Il y a surement un magnétophone quelque part quoi que je ne ferai pas le coup à Eddy que de découvrir sans lui les nouvelles chansons de Sniper.  Je saurai attendre… mais pas trop longtemps.

Eddy vois en cet album, la raison pour laquelle son manager n’est que peu présent depuis un bout de temps. J’avais remarqué le comportement de Daniele Ricci et ses absences répétées ou quand il ne passait qu’en coup de vent.  Si le manager de Roadtramp ne se souvient pas de moi, moi, par contre, je me souviens très bien de lui.

Malaise.

J’ai effectivement vu passer l’Italien en compagnie d’une femme qui  le suit de très près. Ils sont passés en coulisses puis son entrer dans la loge du manager. On peut dire qu’il a fait acte de présence, j’imagine que ça lui suffit. En comparaison avec le manager d’Olivia qui regarde chacune de ses prestations sur scène sans pratiquement cligner des yeux.

- Difficile de ne pas le remarquer. D’abord de le voir est déjà remarquable en soit, mais son visage tuméfié… Il ne l’a pas manqué, l’autre !

En tous les cas, on jase de cette altercation en coulisse et c’est à qui aura la petite information de plus pour alimenter à nouveau la discussion.

- Tu crois qu’il a de gros problèmes, ton manager ?

A agir comme ça, il risque gros. Il est chanceux de s’être relevé de sa bagarre mais rien ne garantis que la prochaine fois ce sera le cas. Il me semble que c’est de pire en pire de jour en jour. Mais, tout compte fait,  tout ceci ne me regarde aucunement, non plus Eddy.

Vaut mieux laisser Ricci s’occuper de Ricci et  moi ben…

- J’ai un truc à te dire Eddy mais je ne sais pas… comment te le dire…

Avec des mots oui, mais c’est qu’ils ne sont pas facile à lâcher les mots que j’ai envie de lui dire.

- Ça va bien, nous deux, enfin, moi je trouve… et heu…  mes sentiments sont bien là et quand je te vois mon cœur il est… arghh…

J’enfouis mon visage dans mes mains en éclatant nerveusement de rire.

- Je suis amoureuse de toi, Eddy et… voilà… j’avais envie e te le dire. Je t’aime !

J’en ai le souffle court ! C’est incroyable comment il peut être difficile de lâcher ces trois petits mots là pour la première fois !

@ Billy Lighter

J’éclatai de rire à la réflexion de Carolyn sur les Schtroumpfs ! Oh putain comme ça devait être vrai ! Moi j’étais à deux doigts de devenir bleu aussi et j’avais un peu hâte de me déjeter sur scène rien que pour me réchauffer. Rien que la lumières des projecteurs aidera déjà un peu. Mais pour l’instant, c’était Livia qui profitait de la chaleur de la scène et du public…

Parce qu’à défaut d’avoir un climat chaud, le public belge, par contre, avait l’air vraiment sympa. J’avais pu constater ça la veille lors des prestations de BleedingHeart et The Burning Fire.

Et heureusement, ils avaient de la bière ! Et de la bonne en plus ! Malheureusement, ma pauvre Carolyn ne pouvait pas en profiter, si ce n’était sur mes lèvres. Je le regardai, les yeux rieurs.

-Ouais… Ben c’est moi qui en profite alors, dans l’histoire !

Et comme pour montrer que j’allais pas me priver, je penchai la tête pour l’embrasser, caressant la chute de ses reins de mes deux mains. Que je passais finalement sous son haut pour me les réchauffer…

Puis si je faisais un truc sexy, elle aurait qu’à venir me claquer les fesses sur scène…

Ce qui faudrait pas lui dire deux fois…

Puis je lui avais montré la K7 de Sniper et elle fut aussi excitée que moi à l’idée de l’écouter.

-Alors moi, je nous vois bien l’écouter une fois qu’on sera tous les deux au lit !

Un doux fantasme, parce qu’à vrai dire, j’étais sûr qu’à peine notre concert terminé, cette K7 allait tourner plein tube dans les coulisses. C’était pas comme si c’était un événement qui tenait du miracle, mais c’était tout comme !

Ce qui voudrait pas dire qu’on pourrait pas la réécouter encore, après, en privé.

Puis de fil en aiguille, et en toute logique, Daniele était venu sur le tapis. Et Carolyn l’avait vu avec la tronche défoncée apparemment. Je passai une main dans mes cheveux que je secouai un peu.

-Bah… De gros problèmes, je sais pas. Il est déprimé je crois, depuis que Maria est partie… Mais là pour la bagarre, c’est surtout Jake Snyder de la radio qui a merdé… Il aurait carrément pété les plombs pour un rien sur le pauvre Lele… Il s’est même fait embarqué par les flics…

Puis ce fut là que Carolyn commença comme… a s’étrangler avec ses mots en disant qu’elle avait un truc à me dire mais qu’elle savait pas comment…

Mon cœur s’emballa direct… Quoi ?! Y avait un problème avec le bébé ? Elle voulait partir aussi ? Elle avait finalement décidé d’avorter ?! QUOI ?!

Tout ça pour me dire « Je t’aime » au final… Je la regardai pendant une seconde, sans rien dire, les yeux écarquillés.

-Heu… Mais je le savais, ça… je veux dire… Je l’ai vu, je l’ai senti… Et je t’aime aussi, d’ailleurs. Je croyais que c’était plus qu’évident. J’espère que c’est plus qu’évident.

Mon petit stress passé, je me mis à rire en passant une main dans ses cheveux, la maintenant contre moi de l’autre.

-Faut pas t’étrangler avec les mots comme ça…

@ Billy Lighter

Si on s’en sort sans attraper un sale rhume, ça sera un miracle ! Heureusement, l’ambiance fait toute la différence.  Déjà hier, nous avons pu prendre le pouls du public qui, de par son enthousiasme, réchauffe l’atmosphère. C’est que ce sont de bons vivants, les Belges !

Tant mieux parce que sinon, paraît que la bière est bonne !

En tous les cas, c’est ce que dit Eddy, parce que moi, sauf pour la goûter à même ses lèvres, je n’ai pas eu le plaisir d’en savourer une seule gorgée ! Un jour, je me rattraperai !  Oh oui, je le ferai !
Et comme pour m’en donner un avant goût, un énième avant goût pour dire vrai, Eddy se penche pour m’embrasser non sans une douce caresse au passage qu’il change en espèce de torture qui me fait briser le baiser en me reculant alors que ses mains glacées passe sous mon haut !

- Awwww mais c’est froid !!

Je frissonne, je rigole mais je reviens quand même tout contre lui pour me réchauffer parce que je n’ai pas meilleur radiateur que lui.

La k7 de Sniper est une vraie belle surprise et l’idée qu’à Eddy de l’écouter avec moi, enlacé dans le lit me plait que trop ! Et il n’est pas trop tôt pour commence l’éducation musical de mini Cort qui bénéficie déjà une bonne base de par la moitié de ses gènes.

Je sais qu’il est trop tôt mais, parfois, j’ai l’impression de ressentir comme de frêles battements d’ailes de papillons. Alors je me dis que c’est soit le bébé qui  provoque ces sensations aussi étranges que magnifique, ou alors est-ce mes sentiments pour Eddy et notre histoire qui me prennent en revers quand je m’y attends le moins.

C’est d’ailleurs ce dont j’ai besoin de lui parler mais il me devance avec le sujet  légèrement tabou qu’est son manager.  Tabou pour qui ?  J’en sais rien, un peu tout le monde je dirais. En fait, la chute libre de Ricci me fait un peu penser à un homme en plein centre d’un lac, entrain de se noyer avec tous ses proches sur la rive qui le regarde en savourant leur bière ne sachant pas si c’est encore le bon moment d’aller l’aider.

Comme si personne ne se sentait vraiment concerner mais qu’en même temps, tout le monde avait son opinion sur le sujet.

Je me contente d’hausser des épaules à l’explication d’Eddy. L’homme est majeur et j’imagine que s’il voulait de l’aide, il en aurait demandé.

C’est maladroit mais je me jette à l’eau à ce moment là pour  balancer à Eddy ce que j’ai au fond du cœur.

Possible que ce soit à cause du froid mais j’ai l’impression que c’est mal reçu par Eddy qui, au passage me confirme qu’il ressent la même chose mais qui  me dit surtout que ça ne valait pas la peine de m’étrangler avec les mots.

Ok.

Bon je ne me suis pas étranglé avec mes mots j’ai simplement eu du mal à dire trois mots que je n’ai jamais vraiment dit à personne. En fait, je n’ai jamais dit Je t’aime a un homme avant lui non pas parce que je n’ai pas été amoureuse avant, mais parce que ce sont des mots symboliques pour moi et qui se doivent d’être dit quand c’est pour de vrai. Pas parce qu’on croit que c’est mignon de le dire.

Et je ne les aurais pas dit si je n’avais pas ressentit que ça puisse être réciproque de sa part.

Je me contente de resserrer mon étreinte autour de sa taille en enfouissant mon visage contre son torse pour réchauffer le bout de mon nez. Olivia entame sa dernière chanson alors qu’elle vient de teaser la foule en leur rappelant que Roadtramp prendrait sous peu sa place.

@ Billy Lighter