Los Angeles, ville nauséabonde, vide de sens et pour laquelle, je ne voue absolument aucuns bons sentiments. À peine suis-je sortie de l’avion que j’ai sentis cette odeur infecte qui est imprégnée jusque dans le bitume de la ville. J’ai peur qu’en foulant le sol, l’odeur ne me colle définitivement à la peau.

Le trajet en taxi depuis l’aéroport m’a semblé infiniment long. De temps en temps, en baissant  mes verres fumés que le bout de mon nez, j’ai regardé ce qui sera mon décor pour un certain temps. Des palmiers, des corps bronzés, candidats parfait au cancer de la peau, des buildings, pâle réplique de ce qu’est New York dans toute sa splendeur.  Ici, il n’y a que du faux. Du paraître, sans profondeur.

Voilà pourquoi Daniele Ricci en est le Roi.

Le cafouillage dans la réservation de ma chambre n’arrange en rien ce que je pense de Los Angeles.

Il semblerait qu’ils aient mal compris les dates et que ma suite soit temporairement indisponible. Il me faut parler fort, très très fort, taper du pied et menacer afin qu’on arrive à un compromis on ne peut plus équitable. L’hôtel va reloger le Sénateur Républicain Hayakawa dans une autre suite et moi, j’aurai la mienne, voilà qui est parfait !

Il faut quand même un temps fou pour mettre la suite à ma disposition et pour que je puisse enfin m’y installer.  Je prends possession de l’endroit en déballant toute mes affaires, suspendant mes fringues dans les placards, mon maquillage  sur le comptoir de la salle de bain et tout ce qui faut pour me sentir un tout petit peu chez moi. Une belle affiche de  Central Park enfin installé au dessus de mon lit, je  me fais servir un verre avant de passer un coup de fil  au deuxième homme le plus sexy de l’endroit, comme j’avais promis de le faire dès mon arriver.

Nous devons se rencontrer de nouveau, finaliser les menus détails et planifier la suite.

Timmy Evans va arriver bientôt, et je compte bien l’accueillir comme il se doit.

Je demande qu’on apporte en même temps qu’il arrivera, une bouteille de champagne ainsi qu’une sélection des meilleures pâtisseries que la carte propose.  La ponctualité est très importante pour moi.  On ne me fait pas attendre, mais on peut m’attendre.

Mon nouveau manager ne me déçoit pas en toquant pile à l’heure à ma porte. D’un pas lent et suave, je me dirige pour aller lui ouvrir, sourire aux lèvres.

- Enfin ! Une première vision agréable que m’offre Los Angeles. C’est un plaisir de te revoir, Timmy.  Je t’ai manquée ?

Bien sûr qu’il me sortira une phrase politiquement correct plutôt que de répondre quelque chose que je pourrais retourner selon le sens que je voudrai bien lui donner.

- Alors, où en sommes nous ? Quel est le plan de match ?

Mon planning à venir est vide ce qui représente ni plus ni moins qu’un cauchemar auquel il faut mettre rapidement fin. Je suis trop jeune, belle et talentueuse pour rester inactive. J’ai besoin de passer au travers de journée de 48h, de courir contre la montre. Et c’est ce que j’ai hâte d’entendre de la bouche délicieusement mignonne de Timmy Evans.

@ Billy Lighter

Peyton Davis avait atterri à Los Angeles. J’avais été mis au courant de son arrivée quelques jours avant. Entre notre première entrevue à Las Vegas et aujourd’hui, j’avais été en contact avec ses avocats pour le contrat que j’avais rédigé en bonne et due forme. Celui-ci avait été approuvé par eux. Il s’agissait, ni plus, ni moins, d’un contrat tout à fait équitable pour les deux parties. Peyton devait avoir été mise au courant des formalités et du contenu du contrat qui la liera à MTI.

Il nous restait à discuter de certains détails mais, surtout, de ce que nous allons faire ensuite. Nous devrons mettre en route les projets que désir faire Davis. Ceci me semblait être une priorité. Je voulais aussi savoir ce qu’elle comptait faire concernant Ricci afin de l’épauler voire de l’aiguiller.

Je n’avais point encore officialisé à la presse que Peyton Davis faisait, désormais, partie de MTI mais ceci ne saurait tarder. Après cette entrevue, je préviendrais Guitar&Pen afin que ceci soit officiel. En attendant, j’aimais avoir une relative tranquillité pendant que nous finalisions les détails. Une officialisation entrainera des interviews à n’en plus finir, c’est pour cela que je freinais un peu cela.

J’avais rendez-vous avec Peyton dès aujourd’hui. Bien que notre entrevue se passe à sa chambre d’hôtel où elle allait prendre résidence le temps de trouver une maison à sa goût à Los Angeles, je m’étais habillé avec classe et professionnalisme. Nous nous rencontrons pour parler de sa carrière, entre autre chose, et je considérais cela de la même façon qu’une entrevue qui se passerait dans mon bureau chez MTI.

J’étais arrivé à l’heure devant la porte de la suite de Davis et elle n’avait point trainé à m’ouvrir. Au moins, elle était à l’heure quand c’est elle qui fixait l’horaire. Elle m’avait très chaleureusement accueilli.

-Le plaisir est partagé, Mademoiselle Davis. J’ai hâte que nous puissions commencer notre travail ensemble.

Je n’avais point vraiment répondu à sa question de savoir si je lui avais manqué. Davis aimait bien jouer avec la frontière invisible qui nous séparait de par nos fonctions respectives. Il me fallait sans cesse lui rappeler que notre relation serait exclusivement professionnelle.

Elle avait hâte de savoir ce que nous allions faire. La première chose était de savoir où nous en étions.

-Vos avocats ont validé le contrat. Je suppose qu’il en a été de même pour vous ? Ceci étant fait et clair pour nous tous, je pense que nous pouvons discuter de vos projets futurs pour pouvoir mettre en place les choses rapidement.

Je parlais autant de projets artistiques que ceux plus officieux. J’étais le manager de Peyton afin de lui permettre d’atteindre tous ses buts sans aucune exception tant qu’ils assouvissaient mes propres ambitions.

Nous fûmes momentanément interrompus par l’arrivée du service d’étage qui nous avait amené du champagne ainsi que des pâtisseries. Peyton avait le sens de l’hospitalité, c’est une chose que j’appréciais beaucoup. Davis pouvait voir, pour la toute première fois, mon sourire s’élargir sur mon visage.

-Vous savez recevoir vos invités, Davis. J’apprécie.

Nous nous étions installés dans la grande suite de Peyton autour du champagne et des pâtisseries. Davis apprendra avec le temps que j’étais un fan de thé mais, pour le moment, le champagne me convenait très bien.

-Commençons par savoir comment vous voyez la prochaine étape. Par quoi voudriez-vous commencer sur le plan artistique ?

Je considérais que mes artistes étaient les maitres de leur projets artistique et que j’étais celui qui leur permettait de leur faire prendre vie. C’est ainsi que je devais d’abord écouter Davis pour mettre les choses en place de manière concrète.

@ Billy Lighter

La ponctualité des gens avec qui je collaborent prime par-dessus bien des choses. C’est donc délectable de constater que dès notre première rencontre dans la cité des anges, Timmy Evans est pile à l’heure.  Bien fringué mais quand même un petit peu plus décontracter que lors de notre entretiens à Vegas, on voit qu’il est professionnel jusqu’au bout des ongles.
J’adore ça !

Je me détourne et m’installe au salon, le laissant me suivre tout en me servant une petite phrase parfaitement construite qui lui évite le piège de ma question. C’est intriguant ! A-t-il lui aussi flirté avec l’une de ses vedettes au point de se retrouver dans une situation tout aussi nébuleuse que celle que je pourrais faire vivre à Ricci ?

C’est assis l’un en face de l’autre que je le regarde alors qu’il prend le contrôle de la conversation qui tournera vraisemblablement autour des discussions engagés entre nos avocats respectifs dans le but de régler les détails de ce contrat qui nous liera.

- Si les avocats ont validés, c’est que je leur ai donné le feu vert après lecture de l’entente et qu’elle me convenait tel quel.

Je roule des yeux légèrement irrité qu’il puisse avoir  cru que j’avais pu laissé des grands pensant cravaté outrageusement payé trop cher décidé pour moi de ce qui peut ou ne pas me convenir.  Je suis la seule qui peut savoir ce que je veux et ce n’est certainement pas un homme qui va me le dire !

Le champagne et les pâtisseries nous sont apportés alors que nous allions aborder le sujet de mes projets à venir.

- Il serait bien mal poli que de recevoir sans proposer à boire ou à grignoter. On m’a bien élevée, vous savez !

Bien entendu, je dis ça sur un ton qui veut bien dire ce qu’il pourra croire. Je n’accorde aucun mérite à l’éducation de mes parents ayant été élevé à même les plateaux de tournage et les scènes sur lesquelles je me suis produite. Merci aux metteurs en scène, producteur et chorégraphe de ce monde, oui !

- C’est très simple ! Mon prochain album est prêt à sortir et deux singles tournent déjà très fort sur les ondes radiophoniques. Je veux  offrir à mon public deux vidéoclips pour ces singles et, bien entendu, je veux avoir River Moriarty avec moi. Lui, et personne d’autre !

Je ne me suis pas tapé tout ce chemin pour me voir refuser mon seul et unique choix. Qui plus est, est l’homme le plus sexy et attractif qu’il m’est été donné de rencontrer. Je ne m’amuse plus avec des hommes jouets, et même si je déshabille Timmy Evans des yeux, imaginant mes lèvres lui chanter les plus douces mélodies sur son corps que je devine musclé malgré  ses vêtements,  c’est de River Moriarty que je me languie.

- Vous devez probablement avoir déjà entendu l’album ? Il ne reste que de menu détails comme la pochette et la date de sortie officielle.  Mais quoi de mieux que d’offrir une petite gâterie aux fans avant ?

Je me penche vers l’avant pour me prendre un petit gâteau aux fraises et je mords dedans lentement, ne délaissant pas Timmy des yeux.  Pas de décolleté plongeant pour qu’il se rince l’œil, ni de jupe trop courte. Je ne mise que sur la gestuelle. Et rien de plus plaisant que de longuement appâter une proie avant de la mettre dans son lit.

- C’est ce que j’ai en tête, mais c’est à vous d’établir un échéancier, un ordre de priorité enfin, je ne vous dirai pas comment faire votre travail, ce serait ennuyant pour moi et insultant pour vous !

Ma pâtisserie engloutie, je me lève, contourne la table et m’assois aux côtés de Timmy sur son divan, prends une coupe de champagne dans lequel je verse le précieux breuvage et la lui tends.

- Que serait la vie, sans les bulles ?

@ Billy Lighter

Davis m’avait semblé passablement vexé que l’idée qu’elle puisse laisser son avenir uniquement entre les mains de ses avocats sans avoir lu le contrat avait pu être effleuré par ma personne. Davis était un mixte entre la femme fière et la petite fille capricieuse. C’est ce caractère bien trempé qui l’avait mené aux sommets.

-Bien, tout ceci est en ordre alors.

Nous pouvions entrer dans le vif du sujet en s’abreuvant de champagne et en dégustant ces pâtisseries commandées par les soins de Peyton. Elle avait son caractère mais elle savait recevoir comme il se devait ses invités. Ceci était une part de son éducation. Peyton Davis était sans cesse suivie par ses parents, cela était bien connu. Cependant, je doutais que leur relation soit au beau fixe. La jeune Davis devait étouffer sous le poids de leur surprotection.

-Je vois que vous avez pas mal de bonnes manières.

Il me restait à savoir ce que Peyton avait en tête. Nous devrons lancer au plus vite ses prochains projets. Elle était déterminée à vouloir faire deux clips mettant en scène ses deux singles. Ceci était un très bon point de départ surtout qu’un album allait sortir dans le même temps. Sa seule exigence était d’avoir River Moriarty comme acteur pour jouer dans ses clips. Loin de moi l’idée de lui faire changer d’avis.

-Je prendrais contact avec l’agent de Moriarty dès la fin de notre entrevue. Je le convaincrais lui ainsi que son protégé d’être disponible pour vos clips. Nous pourrons, ainsi, démarrer le tournage prochainement si l’agenda de l’acteur le permet.

J’avais porté le champagne à mes lèvres pour en boire une gorgée. De l’album, il ne restait que de menus détails à finaliser. Ceci nous permettra d’avoir une sortie rapide juste après les deux clips. Nous pouvions constater que Davis avait la fibre commerciale. Ceci n’était point étonnant, elle nageait dans ce monde depuis des années.

-J’ai déjà pu l’entendre, en effet. Il m’a été envoyé par des intermédiaires. Je l’ai trouvé bien mieux que vos précédents albums. Nous pouvons voir votre maturité dans celui-ci. Nous définirons une date de sortie quand j’aurais rencontré Moriarty et son agent.

Davis n’avait aucune envie de marcher sur mes plates-bandes. Elle était au fait de ma partie du travail. Nous étions sur la même longueur d’onde pour ceci. Pour le moment notre collaboration se passait au mieux. J’en venais à croire que les médias avaient exagérés bien que je ne devais pas tirer des conclusions sur le comportement de Davis trop hâtivement.

-Bien. Je vous transférerais un planning complet avec les échéances et mettrais à votre disposition les meilleurs employés afin de finaliser l’album.

Ceci étant dit je gardais mon regard bleu sur la jeune femme. Elle ne cessait de me regarder elle aussi. Davis était une femme attirante et qui savait quelles ficelles il fallait tirer pour attirer les hommes. Cependant, il me suffisait de rester dans mon rôle de manager pour ne pas être impressionné par ses regards.

La jeune femme était venue s’assoir à côté de moi pour nous servir du champagne. Je n’avais point refusé ce verre. Je l’avais même entrechoqué à celui de Davis.

-Je présume que la réponse est que la vie serait ennuyante.

Davis était une artiste qui avait besoin de bouger, de s’amuser et de pouvoir exprimer son art. J’étais plus cartésien et pragmatique et c’est ainsi que j’étais revenu à notre sujet.

-Et pour ce qui est de votre autre projet ? Que comptez-vous faire contre Ricci ? Avez-vous déjà une idée ou bien dois-je vous faire part de la mienne ? J’avais pensé que passer par la presse pouvait être une bonne idée. Il ne faut, en tout cas, pas rester muet sur la chose. Ricci ne peut s’en tirer ainsi, cela serait trop facile.

Je savais que Peyton avait reçu une somme d’argent de la part de Ricci. Ceci était une preuve tangible de ce qu’avançait Davis.

@ Billy Lighter

Je vais droit au but, de toute façon je n’ai pas l’habitude de tourner autour du pot pour  dire ce que j’ai en tête. Et puis à question intelligente, réponse intelligente. Je veux voir mon album se retrouver dans les bacs le plus rapidement possibles sans pour autant sauter d’étapes.  Le projet que je caresse de travailler avec River Moriarty est d’autant plus stimulant qu’il viendra unir nos deux personnalités volcaniques à l’écran.  

Le reste n’est que des détails qui ne me reviennent pas à gérer et fort heureusement pour moi, Timmy Evans est un manager qui n’a pas besoin d’être prit par la main. Il sait quoi quand et comment le faire, un soulagement puisque les derniers temps avec Leonard, j’avais l’impression de le materner plus que autre chose. J’ai dû prendre en main moi-même les négociations avec le Bellagio tant il n’était plus l’homme de la situation.

Je me lève pour m’installer aux côtés de mon séduisant nouveau manager et remplir son verre de champagne. Y a-t-il un seul breuvage aussi raffiné et divin que le champagne ?  Ne me parlez pas de whisky ou de vodka, c’est pour le monde qui n’ont pas su affiner leurs papilles. La finesse du champagne se ressent par la légèreté des bulles, la façon dont elles éclatent sur votre langue et enivre votre palais.  Si j’étais un alcool, sans aucun doute je serais du champagne.

C’est en plantant mon regard dans le sien que je lui tends son verre alors qu’il répond judicieusement à ma question. La vie serait en effet bien ennuyante, voir d’une tristesse sans nom sans le champagne.

- Vous êtes anglais si je ne m’abuse ? Ne préférez vous pas le thé à n’importe quel autre breuvage ?  Vous y mettez quoi dedans pour  l’améliorer ?

Le thé est fade et restera fade qu’importe ce qui y sera ajouté. Le café est déjà légèrement mieux surtout avec une petite touche personnelle.  Mais je ne vois pas ce qu’il y a de grisant à s’assoir en prenant une tasse de thé, même en l’accompagnant de scones.  Peut-être qu’à force de côtoyer l’homme, je finirai par y trouver de l’intérêt maos j’en doute fort.

Timmy me ramène rapidement à des choses plus pragmatiques et je roule des yeux en visant mon verre. Daniele Ricci ou tout ce qui se rapproche à cet odieux personnage me rend irritable et je n’avais pas prévu voir ma journée gâcher si rapidement.

- Soyons patient, prudent. Déjà, quand il verra que je me suis établie ici et signé un contrat avec vous, ne disiez-vous pas être rivaux ?, le fera réagir. Il a un ego trop démesuré pour passer ça sous silence et, si il le faisait c’est presque encore plus drôle ça voudra dire qu’il a peur. Et c’est exactement ce que je veux ressentir.

S’il y a une chose que j’ai apprise à mes dépends après ma courte expérience avec Ricci c’est qu’il ne faut rien précipiter. Tout vient à point qui sait attendre. Et plus il sentira la soupe chaude monter sous son nez plus l’erreur sera susceptible de venir de sa par.

- Mais n’ayez crainte,  je n’ai pas l’intention d’attendre cent ans. Daniele Ricci aura ce qu’il mérite et sa chute n’en sera que plus satisfaisante. En attendant, montrons-lui qu’il a manqué de flair, pour votre plus grande chance, en ne sachant pas travailler avec moi. Qu’en dites-vous ?

@ Billy Lighter-

Peyton était une jeune femme raffinée. Elle me montrait une autre facette de sa personnalité aujourd’hui qui se rapprochait plus d’une femme professionnelle avec les manières qui vont avec. J’appréciais beaucoup ceci ainsi que notre conversation sur ses projets artistiques qui nous avait menée à un plan précis pour la suite.

Le champagne nous avait été servi par la jeune femme. Elle y avait trouvé un moyen de nous rapprocher physiquement. Nous avions fait une pause dans notre conversation pour discuter de la philosophie de vie de Peyton Davis qui collait parfaitement avec les facettes de sa personnalité qu’elle me montrait.

Elle me semblait être une fervente amatrice de champagne et avait deviné que j’étais, comme bien des Anglais, amateur de thé.

-C’est exacte, je suis Anglais et amateur de thé. Le thé à la menthe plus particulièrement. Je n’y ajoute, en général, que du sucre. Il m’arrive de rajouter une touche de lait de temps en temps mais ce n’est pas systématique.

Cependant, ce n’était point du thé que nous dégustions en ce jour mais bien une délicieux champagne qui, à la première gorgée, montrait déjà toutes ses qualités au même titre que Peyton qui me montrait les siennes. De fait, quand nous avions abordé le sujet Ricci, elle m’avait fait entrevoir une jeune Davis patiente et réfléchie. Je ne pouvais que consentir à sa tactique finaude qui consisterait, en premier lieu, à faire réagir Ricci à travers le contrat qui nous liera elle et moi. C’était judicieux et la chute de Ricci n’en sera que plus savoureuse avec ce que nous lui réservions.

-Il est vrai que son ego risque d’en prendre un coup quand il aura vent du contrat qui nous lie. Cela ne m’étonnerait point qu’un journaliste lui pose la question… Je suis curieux de savoir ce qu’il y répondra en sachant ce que nous savons.

Je commençais à voir Peyton comme autre chose qu’une petite fille capricieuse. Je voyais désormais une artiste qui savait ce qu’elle voulait et qui ne manquait pas d’idées pour détruire ceux qu’elle voulait détruire. Ce n’était point étonnant qu’elle soit arrivé si jeune où elle en était aujourd’hui.

-Nous attendrons patiemment. Je vous laisse mener la suite de votre plan. Mettez-moi au courant quand il vous faudra une interview ou autre chose et j’arrangerais ça au mieux.

Nous savions déjà beaucoup de choses sur la suite des évènements. Cependant, je devais encore lui parler des studios.

-Maintenant que vous avez signé avec MTI et moi, vous enregistrerez principalement dans les studios de la maison de disques situés à Hollywood. Le vôtre sera l’un des plus spacieux et sera situé à côté de celui de The Burning Fire. J’espère que ceci vous conviendra. Vous aurez, certainement, l’occasion de croiser mes deux groupes. Je sais que vous connaissez déjà certains de mes autres protégés, n’est-ce pas ?

Je savais que c’était le cas pour Stone. Il me fallait savoir si une cohabitation était possible pour ne point mettre Davis devant le fait accompli et constater trop tard qu’un studio à côté de celui de The Burning Fire n’était point judicieux.

@ Billy Lighter

Comme tout Anglais qui se respecte, mon nouveau manager est un fervent admirateur de thé, cette boisson fade et dépourvue d’intérêt qui, selon moi, n’est bonne que pour ces vieilles mamies gâteuses coiffées d’un affreux chapeau disproportionné. L’avantage, c’est que ce n’est pas en se noyant dans le thé que Timmy Evans manquera de lucidité et me fera rater des occasions professionnel, comme un Ricci de ce monde, se gargarisant de whisky dès le petit déjeuner.

Et parlant de Ricci, nous passons sur ce petit projet « on the side » visant à faire tomber de ses grands chevaux, celui qui m’a éconduite de la façon la plus abjecte qui soit.  Je suis légèrement surprise de constater avec quel empressement, Timmy veut enclencher les manœuvre et je me plais à le ralentir, lui expliquant que tout vient à point qui sait attendre.

Rien ne sert de s’empresser. Nous risquerions de cafouiller nous même et de se retrouver sur le cul, l’herbe nous ayant été coupées par Ricci lui-même. Je préfère, et de loin, laisser la tension s’emparer de lui graduellement. Déjà, quand il apprendra que j’ai signé avec la plus grande maison concurrente  à la sienne et qu’il s’avère que mon manager est son rival, ce sera une victoire en soit. Ensuite, en lui passant sous le nez les succès que je remporterai, parce que je sais que ce sera le cas et, enfin, quand il sera acculé au pied du mur, nous pourrons lui trancher la tête.

Enfin, pas littéralement. Mais l’image m’amuse. Elle a quelque chose de jouissif.

Timmy est de mon avis, ce qui ne manque pas de me faire sourire. Nous avons beaucoup a accomplir avant de se bomber le torse et se prétendre assez intouchable pour s’attaquer à The Best.  Mon projets de double vidéo en collaboration avec l’une des étoiles montantes de la télévision ne passera pas sous silence et attirera beaucoup de notoriété et je n’ai aucun doute que ce sera saluer comme un coup de maître. Et, bien entendu, je suis prête à laisser tout le crédit de l’idée à MTI si ça peut faire grincer des dents Ricci. Ce n’est pas lui qui aurait eu le flair pour ce genre de projet.

Je viens prendre la cravate de Timmy entre mes doigts, jouant avec sans pour autant tirer dessus pour le faire s’approcher de moi. Ce n’est pourtant pas l’envie qui manque. Le sexe est toujours explosif après l’élaboration d’un projet aussi excitant.  Mais là aussi, je saurai me montrer patiente.  Je la laisse tomber alors qu’il m’annonce que mon studio sera voisin de celui de The Burning Fire. Ai-je le choix ?

- J’imagine que c’est tout ce que vous pouvez m’offrir et je saurai m’en contenter tant que Stone promet de rester dans ses quartiers et ne s’amuse pas à venir m’importuner, comme il l’a fait tant de fois quand l’occasion se présentait pour lui. Alors là, et seulement là, je ne répondrai pas de mes actes.

Je suis bonne joueuse, je laisse le temps à Stone de me provoquer avant de réagir et je sers même un avertissement à Timmy en signe de ma bonne foi.  Je ne ferai donc pas d’esclandre la première c’est ce qu’il doit retenir. Et quand je donne ma parole, je me fais un point d’honneur de la respecter.

- Je crois que nous avons fait le tour pour les dossiers les plus préoccupants.

Reprenant sa cravate entre mes doigts, je lui souris, m’approchant de lui et, lorsque nos visages sont tout près, je relâche le tout en reprenant ma place pour terminer on verre.

- Je ne mords pas, vous savez. Je ne suis qu’une femme qui n’a pas souvent la chance d’être réconfortée. N’y voyez pas de mal. Je resterai professionnelle.

@ Billy Lighter

Nous étions venus à bout de l’élaboration de nos divers projets. Notre collaboration allait être fructueuse et nous sera bénéfique à tous deux. Je devais m’armer de patience pour que le plan contre Ricci soit bien mis en place mais nous ne pouvions point ne précipiter au risque de trébucher. Nous ne pouvions pas laisser filer une telle occasion en ne réfléchissant pas assez. Ceci Peyton Davis l’avait très bien compris.

Il était certain désormais que Davis était plus complexe que ce que les médias rapportaient d’elle. Nous pouvions nous accorder sur le fait qu’elle était réfléchie et stratège et que ce n’était point qu’une diva. Cependant, elle n’en avait pas moins des pulsions comme nous pouvions le voir quand elle s’était emparée de ma cravate. Je ne l’avais point repoussé mais je restais impassible à ses tentatives aguicheuses. Peyton Davis était une très belle femme mais n’en était pas moins ma protégée et en tant que telle, il n’était point question de dépasser les limites tracées.

Je préférais en revenir à des choses plus triviales et pratico-pratique plutôt que de m’engouffrer sur le mauvais chemin. C’est ainsi que j’avais signalé que Davis devrait enregistrer au studio tout à côté de celui de mon autre groupe, The Burning Fire. Je n’ignorais point que Davis et Stone se connaissaient bien que la nature de leur relation m’était, à ce jour, inconnue. C’est pour cela que je voulais jouer franc jeu avec ma nouvelle protégée et la mettre au courant que Stone sera proche d’elle lors des divers enregistrements qu’ils seront amenés à faire. Cela ne perturbait point Davis tant que Stone se tenait bien.

-Je passerais le message à Stone. Il ne vous importunera pas.

Cependant, Stone n’était point si facilement gérable. Peut-être vais-je devoir passer par Amon qui a un très bon contact avec le batteur. J’avais la possibilité, aussi, de passer par Apolline qui est en couple avec Stone. Il y avait une multitude de moyens afin qu’il n’y ait pas d’accro entre Stone et Davis.

D’après Davis, nous avions fait le tour des dossiers les plus chauds ce qui me semblait être le cas. Nous avions parlé du contrat, de l’avenir professionnel de Davis, de Ricci et de sa cohabitation avec The Burning Fire.

-Oui, nous en avons terminé avec tout ça.

Davis avait ainsi repris ma cravate entre ses petits doigts et nous avait largement rapprochés. Cela faisait un peu plus d’un mois qu’Eileen s’en était retournée en Angleterre et la proximité d’une femme me manquait. Je m’en rendais compte à ce moment à cause de Davis. Elle était une charmante provocatrice bien que son discours discorde avec ses gestes aguicheurs. Cependant, elle avait lâché prise à temps pour reprendre son verre. Je ne l’avais point quitté des yeux. J’essayais de ravaler ce que je venais de ressentir à cause de notre trop grande proximité.

-Votre public vous réconfortera, j’en suis certain. Mais nous, nous devons rester professionnels. Vous êtes intelligente, Peyton Davis. Vous savez que nous perdre en chemin risquerait de devenir notre faiblesse face à notre ennemi commun.

J’avais achevé mon champagne.

-Maintenant que tout est ordre, je vais pouvoir transmettre l’information aux médias. Nous devons officialiser tout ceci. Si vous n’avez point d’autres questions bien entendu.

Mon regard ne pouvais plus se détourner du sien tant la proximité entre nous était grande. Cependant, j’étais très loin de craquer aux avances gestuelles de Davis.

@ Billy Lighter

La conversation va bon train et malgré le petit accro sur le studio mis à ma disposition qui s’avère être voisin de celui d’Howard Stone et de son groupe, je suis plutôt satisfaite de  ce qui ressort en général. Je crois que mon association avec Timmy Evans et MTI sera plus que bénéfique pour ma carrière et insufflera à ma carrière, un vent de nouveauté. En tous les cas, le manager a l’esprit ouvert sur mes projets et ne démontre aucune opposition comme l’aurait fait mon ancien manager. Quel est son nom déjà ? Je ne m’en souviens déjà plus, signe qu’il n’était qu’un caillou dans ma chaussure.

Tout ceci n’est rien de plus qu’une page appartenant au passé et il me tarde d’écrire de nouveaux chapitres en compagnie d’Evans. Je ne me gêne pas pour le lui laisser entendre, en reprenant sa cravate entre mes doigts et en rapprochant nos visages. Assez prêt pour que je puisse sentir  son souffle lécher ma peau et sentir mon corps vibrer au rythme de sa respiration avant de la relâcher et de lui exposer que malgré mes envies, je saurai demeurer à ma place ce à quoi il ajoute que je trouverai le réconfort nécessaire dans les bras de mon public mais qu’en ce qui nous concerne, valait mieux s’en tenir à une relation strictement professionnelle.

- Nous savons,  vous comme moi, qu’il y aura toujours une odeur de tentation.

Je soutiens son regarde, entendant presque son cerveau lui envoyer des signaux d’alarmes pour le garder bien sagement à sa place. Ça m’amuse, de jouer avec les points faibles des gens, même avec ceux de mes proches.

- Vous devriez apprendre à relâcher la tension, vous savez !

Comme me le fait remarquer Evans, tout est maintenant en ordre. Les accords étant signés et les projets placés dans la bonne priorité d’action, ne reste plus qu’à laisser  la rivière couler et à nous de ramer dans le bon sens du courant.  Comme je n’ai aucune autre question ou demande à lui formuler dans l’immédiat, je me lève, quittant ma place à ses côtés.

- Tout est parfait, Monsieur Evans ! Faites moi signe quand vous serez prêt à faire un point de presse. Je voudrais que ce soit au plus vite. Ce soir ou demain. Trouvez-moi la meilleure styliste à Los Angeles, question de rafraîchir mon image.

Me reviens alors en tête que le Bellagio doit être sur le point de contacter le fameux duo composer de North et Stone et cette pensée me fait glousser alors que je me retourne vers Timmy. Devrais-je le mettre au courant de ce léger accro qui vient s’additionner à la longue liste de son protéger ou je le laisse le découvrir de lui-même et jouer l’innocente s’il me revient avec ça ?

Poser la question revient à lui répondre.

- Je ne vous retiens pas plus longtemps. Merci d’être venu et d’avoir prit les choses aussi rapidement en main. Votre professionnalisme m’impression. Nul doute que nous aurons une très très belle association !

@ Billy Lighter

Je tenais bon face au rapprochement qu’avait fait entre nous Davis. Mon corps souhaitait que je cède mais j’avais un mental bien plus solide que cela. Nous devions rester professionnels au risque de nous tirer une balle dans le pied ce qui n’était point mon but en faisant signer la chanteuse. Nous devions faire fi de cette tentation. Pour moi, cela sera facile. J’avais un contrôle que je cultivais depuis de très nombreuses années.

-Une tentation à laquelle nous ne devons pas céder. Je sais que vous êtes tout à fait capable de vous retenir.

C’était Davis qui nous tentait tous les deux. Il nous suffisait de rester tout à fait professionnel et il ne serait pas question de tentation. Cependant, je voyais que tout ceci amusait Davis et qu’elle aimerait que je craque à ses avances qui n’étaient point dissimulées. Elle était une charmeuse avec un certain pouvoir d’attraction qu’elle se plaisait à utiliser. Ceci dit, il n’était point question que je relâche la tension comme elle me le proposait.

-Je le sais. C’est pour cela que je m’offre des vacances une semaine par année.

Elle devait voir en moi l’acharné du travail que j’étais. Il est possible que cela calme ses ardeurs. Ceci étant dit, Peyton avait quitté sa position pour revenir à des points plus professionnels. Nous devrons officialiser son nouveau contrat dans les heures à venir ce qui n’était que quelques formalités.

-Il sera fait demain matin. Je connais une très bonne styliste, je vous mettrais en contact dès que je serais sorti de l’hôtel. Dans les semaines qui vont suivre, vous aurez diverses interviews programmées avec divers magazines, radios et chaine de télévision. Ils désireront tous vous interviewer.

J’avais reçu les remerciements de Davis et m’était levé afin de partir pour mettre en place le point presse.

-Je vous remercie pour vos compliments et pour votre confiance. J’ai hâte que nous puissions mener à bien tous vos projets.

J’avais serré poliment la main de ma nouvelle protégée. Nous venions de signer une belle association et j’avais l’espoir que celle-ci mette fin, à moyen terme, à la carrière de Ricci.

@ Billy Lighter