J’arrivais pas à sortir du divan… J’étais couché dedans depuis… Oh, j’sais plus… 11h du mat’ ? Quand j’m’étais levé ? David était où ? J’sais pas… Il m’évite comme la peste. Il est peut-être dans le studio en bas. Ou ailleurs. J’sais pas.

J’avais chaud, j’toussais comme un con et j’avais mal à la tête. J’croyais que ce foutu rhume allait partir mais c’était de pire en pire.

Je jetai un regard vers l’horloge. Il était 15h… J’ferais bien de me lever d’ici avant que les bureaux de chez BSC ne ferment. Il fallait que j’aille voir Jack Perry pour lui dire que, finalement, bah mon groupe sera pas si éphémère que ça. Bon, j’lui avais promis qu’il ne devrait pas me manager en tant que tel mais j’aurais pas pu prévoir que Reed me ferait une proposition pareille. Ok, j’avais pas tenu ma promesse… Mais ça serait pas la première fois, alors…

Mais je savais que Jack Perry allait pas forcément être content. Alors c’était pas spécialement motivant. Mais il faudra quand même que je le fasse.

15h10…

Ça ferma à quelle heure ? 16h ? 17h ? Bah, sont bien loti tous ces fonctionnaires.

15h20…

Encore cinq p’tites minutes.

Je me rendormis un p’tit peu malgré moi et me réveillait un peu après… Enfin, un peu après, c’était beaucoup dire… Il était 16h05.

-Oh meeerde…

J’soupirai et je réussi à me lever du divan. L’était tout mouillé le divan tellement j’avais transpiré. Bon… Pas le temps de prendre une douche. J’passai tout de même devant le miroir du hall. J’avais pas une belle tête… Mes yeux étaient rouges et j’étais blanc… On aurait dit que je venais de me shooter à n’importe quoi. Je pris quand même quelques secondes pour refaire à peu près ma coiffure avant de filer à toutes vitesses chez BSC…

J’pensais y être vite… Mais y’avait des embouteillages. Du coup, j’suis arrivé à 16h50…

P’tain, j’espère que Perry est encore là… Sinon, je devrais revenir demain.

J’faisais déjà une moue triste et entrai dans la tour BSC qui était située juste en face de celle de MTI. Bah, au moins, ça, c’était pratique. Si je dois aller voir Timmy et Jack le même jour, j’aurais pas à aller très loin.

Je me dirigeai vers la réception. La réceptionniste m’offrit un grand sourire.

-Bonjour… J’viens voir Jack Perry…

La réceptionniste souriait toujours.

-Vous avez rendez-vous ?

J’hochai la tête négativement.

-Non… Je suis son nouvel artiste alors j’croyais que j’avais pas besoin de rendez-vous.

Quand j’voulais voir Timmy, je ne prenais pas rendez-vous. Y’avait que Timmy qui en prenait quand il voulait me voir.

La réceptionniste parue déstabilisée. Pourquoi elle font toute ça ? Déjà celle de l’hôtel, elle avait fait la même tête…

-Vous en faites pas… Dites-moi juste où est son bureau et j’me débrouillerais avec lui. Il me connait t’façon.

J’lui fis un p’tit sourire charmeur pour qu’elle me donne ce que je voulais. Elle sourit et regarda l’heure.

-Heu… Bien, d’accord. Il est encore là normalement… Je ne l’ai pas encore vu redescendre.

Et elle me donna l’étage et la localisation du bureau de Jack. Je montai par l’ascenseur m’appuyant contre la paroi. J’avais encore chaud… Je fermai les yeux et ne les rouvris que quand la porte de l’ascenseur s’ouvrit elle aussi.

Je me dirigeai vers le bureau de Jack. La porte était entre-ouverte alors je pris pas la peine de toquer et j’entrai simplement dans son bureau.

-Salut, Jack…

Je mis mes mains dans mes poches toussant un peu en fixant Jack.

-J’dois te parler d’un truc… C’est important…

J’me mordis la lèvre. L’avait me tuer… Mais j’en pouvais rien, moi. Y’avait de l’argent en jeu. Je regardais autour de moi.

-Mais avant, t’aurais pas un peu de vodka ? J’ai soif…

J’avais surtout super mal à la gorge.

@ Billy Lighter

Je m’étais attendu au succès du single de Fireworks… Mais pas à ce points-là. Les critiques étaient pratiquement unanimes et les fans du The Burning Fire original semblaient avoir trouvé en Fireworks tout ce qu’ils avaient perdu avec la mort de Kayden James.

Ils en voulaient encore. Tout le monde en voulait encore… J’en voulais encore, il fallait bien l’avouer. Surtout après avoir entendu McAvoy travailler et sortir une mélodie de nulle part pendant un enregistrement laborieux. Je voulais encore du Fireworks, certes. Mais est-ce que je voulais être le manager de Fireworks ? Je n’étais pas fou à ce point.

J’avais déjà à charge deux enfants artistes… Je n’en voulais pas 4 ! D’autant qu’à côté de Stone et McAvoy, Jesse et Livia étaient faciles à gérer.

Pourtant… Bon sang… C’était quand même bon. Leur musique était bonne. Et jamais je n’aurais cru Stone capable de chanter aussi bien.

Je me sentais comme un escargot sur le fil du rasoir, tiraillé entre mon amour de la musique… et l’impression que jamais je ne saurais gérer tout ça.

J’étais dans mon bureau, en train de cogiter à tout ça, même si ma décision était prise… Avec quelques regrets tout de même. Ce que j’espérais, en fait, c’était que ce single ouvre les yeux à The Burning Fire et qu’ils laissent peut-être plus de latitudes artistique à Stone…

Et quand on parle du loup, on en voit la queue… Car ce fut justement Howard qui déboula dans mon bureau, sans frapper, bien évidemment. Je soupirai, sortant de mes pensées et appuyai mon coude sur mon bureau, posant ma tête dans ma main en faisant la moue.

-Salut, Howard. Tu sais que les gens polis frappent aux portes avant d’entrer…

Howard toussa, ses mains enfouies dans ses poches.

-Et mets ta main devant ta bouche quand tu tousses… C’est ce que j’essaye d’apprendre à Jesse, mais Jesse à 7 ans, Stone.

Stone avait apparemment quelque chose d’important à me dire. Je le regardai, intrigué et un peu stressé tout d’un coup. Avec Howard, on ne sait jamais ce qui peut arriver. Je lui fis signe de s’installer sur le siège en face de mon bureau.

-Tu devrais aller voir un médecin. Tu n’as vraiment pas l’air bien. Et j’espère que tu restes loin de David. Scott m’a dit que ses médicaments diminuent son système immunitaire. Un petit rhume pour toi pourrait avoir de grandes conséquences pour lui.

Le batteur réclama de la vodka. Je soupirai en me levant pour me tourner vers le petit frigo en retrait derrière moi.

-Non, je n’ai pas d’alcool dans ce bureau…

Je pris une bouteille de coca en verre et la décapsulai avant de la poser devant lui.

-Bois ça, ça te fera déjà du bien… Et quand tu sors d’ici, je veux que tu ailles consulter. Tu guériras plus vite avec des antibiotiques.

Je m’assis à nouveau et regardai Howard dans les yeux.

-Qu’est-ce que tu voulais me dire ?

@ Billy Lighter

Ok… La première chose que Jack me dit c’était de frapper avant d’entrer ; Ça commençait bien. J’haussai nonchalamment les épaules.

-Bah, c’était ouvert…

J’voyais pas l’intérêt de frapper sur une porte ouverte… Si quelqu’un laisse sa porte ouverte, c’est que ça le dérange pas qu’on le dérange. Enfin, c’est comme ça que j’pensais. Moi quand j’veux pas être déranger, je ferme la porte…

Bref, j’toussai et à cause de ça j’pris encore une remarque de Jack dans la gueule. Il disait de mettre ma main devant ma bouche et qu’il apprenait ça au p’tit Jesse en me laissant bien entendre que moi j’étais plus un gosse et que j’devrais savoir tout ça. J’fis la moue et soupirai parce que tout ça commençait bien surtout qu’il m’appelait déjà « Stone ». Mais je ne fis pas de remarque là-dessus.

-Ah t’as adopté le p’tit Jesse ? C’est cool…

Bah, apparemment il l’éduquait alors j’supposais qu’il l’avait adopté vu qu’il m’avait dit qu’il était orphelin le p’tit. Même si je le plaignais un peu le pauvre gamin de se faire éduquer par Perry. Il devait en voir de toutes les couleurs.

Mais je me laissai pas démonter… Fallait que je lui dise de toute façon, je pouvais pas y couper. Et quand j’lui disais que j’avais quelque chose d’important à me dire, il m’invita à m’asseoir. Je m’installai sur le siège en face de son bureau. J’avais l’impression que les bureaux des managers étaient tous agencé de la même manière… Celui de Jack ressemblait un peu à celui de Timmy sauf qu’il manquait le service à thé, quoi…

Il me déclara que j’devrais aller voir un médecin. Ouais, j’allais le faire… Je devais juste trouver le courage d’y aller. Mais ce qu’il dit ensuite me fit lever un sourcil. Je savais pas que David avait des problèmes immunitaires à cause de ses médocs.

-Ah… C’est pour ça qu’il me fuit comme la peste… Je comprends mieux maintenant.

J’essayerais qu’il chope rien, alors. J’avais pas envie qu’il meurt à cause de moi. N’empêche que Scott ne m’avait rien dit à moi…

-Je savais pas…

J’fis la moue avant de demander de la vodka. Ça arracha un soupire à Jack. Il allait devoir s’habituer à ce genre de truc s’il devenait mon manager. Il faut dire que Jack avait pas l’habitude de manager des adultes. Olivia ne devait pas boire tant que ça et Jesse pas du tout. Enfin, j’crois… Il vient de l’Eastside…

Jack déclara qu’il avait pas de l’alcool dans son bureau et planta une bouteille de coca devant moi. Je regardais la bouteille comme si c’était un truc que j’avais jamais vu de ma vie. J’fis une moue triste.

-Dommage…

Ce fut à mon tour de soupirer. Je pris la bouteille, la tournant dans tous les sens avant d’en boire un coup. J’fis la grimace. Pas à cause du goût mais parce que ça piquait. Je reposai la bouteille sur le bureau de Jack alors qu’il me disait, encore, d’aller chez le médecin.

-Ok, j’irais… J’croyais que ça allait partir tout seul mais ça part pas.

C’était pire, en fait. Je toussai encore frottant mon front chaud avec le revers de ma main alors que Jack m’incita à entrer dans le vif du sujet. Bon… Comment je vais faire passer la pilule ? Par quoi je vais commencer ?

J’fis la moue regardant mes mains le temps de trouver mes mots avant de relever le regard sur Jack.

-Ben… J’ai eu une entrevue avec Jimmy Reed… Et… Il aimerait bien que Fireworks devienne plus qu’un groupe éphémère.

Bon, je crois que rien qu’avec ça, il avait déjà compris. Mais je ne lui laissai pas le temps d’en placer une.

-Il m’a proposé beaucoup d’argent pour ça et… J’ai accepté. Je pouvais pas cracher sur autant d’argent. J’en ai besoin. Puis… J’avoue que…

Je marquai une pause plongeant mon regard dans celui de Jack.

-Que j’adore ce groupe. J’aime pouvoir écrire les paroles, les chanter et ne pas avoir à discuter avec d’autres avant d’enregistrer. Le travail va plus vite à deux qu’à six…

Mes lèvres se pincèrent.

-Je sais que je t’avais promis que tu n’aurais pas à t’occuper de nous mais… J’pensais pas que Reed me ferait une proposition pareille.

Bon, j’avais un peu menti sur la forme. C’était moi qui avait été chez Reed et qui avait cherché à lui tirer de l’argent. Et il m’avait pris à mon propre jeu. Mais autant tout remettre sur Reed, non ?

@ Billy Lighter

Bah c’était ouvert… Je m’écroule sur mon bureau tout de suite ou j’attends encore ? Ce n’était pas moi qu’il fallait à Stone. C’était Brooke qu’il fallait à Stone ! Parce qu’il fallait tout recommencer depuis le début ! En commençant probablement par : « Enlève les doigts de ton nez ! ».

Mais je ne fis pas de commentaire, les ravalant gentiment en attendant de voir ce que le batteur me voulait. J’étais déjà plutôt étonné qu’il se soit déplacer jusqu’ici alors à moins qu’il ne se soit perdu ou se soit trompé de tour, je ne voyais que quelque chose de relativement important pour qu’il vienne directement me trouver.

Je souris quand même quand il me demanda si j’avais adopté le petit Jesse avec lequel je venais de le comparer et secouai la tête.

-Non, nous n’avons pas adopté le petit Jesse.

Pas encore.

Mais Brooke avait un excellent feeling avec l’enfant. Moi aussi, d’ailleurs, même s’il m’arrivait d’être maladroit… Et plus les jours passaient, moins on réfléchissait à un plan B… A ce qu’on ferait de Jesse une fois la tournée terminée… Peut-être parce qu’au fond, on le savait déjà sans en avoir encore parlé.

Je laissai Stone s’installer. Puisqu’il ne m’avait pas encore avoué s’être trompé de tour, j’imaginais qu’il était bien ici volontairement. Je constatai que le musicien était malade et si ça n’avait pas l’air bien plus grave qu’un gros rhume, je m’empressai de lui expliquer ce que le roadie de McAvoy m’avait lui-même expliqué aux studios.

Et Stone n’était pas au courant… Bien évidemment… je m’en doutais un peu, c’était pour ça que je lui avais dit. Juste au cas où. Parce que Stone n’est JAMAIS au courant de RIEN.

Je n’avais pas de vodka… Le batteur se contenterait donc de coca, point-barre.

Même si j’étais impatient, et un peu inquiet, de savoir pourquoi il était là, je lui conseillai tout de même avant toute chose d’aller consulter un médecin… Stone avait encore une bonne partie de la tournée à assurer, même si c’était avec un groupe de chez MTI, je n’étais pas homme d’affaire jusqu’à la moelle que pour souhaiter que la seconde partie de leur tournée mondiale tombe à l’eau.

Stone affirma qu’il se rendrait chez le médecin. Super ! Il n’avait pas promis, donc je supposais qu’il irait.

Puis, il se passa quelques secondes… Howard toussa. Howard se frotta le front…

Bon, tu me le tue, ce suspense, Stone ?

Il le tua… Il le massacra, le désintégra et me laissa bouche bée, les yeux écarquillés. Un peu comme le jour où Dan Edwards et Walter Stevens s’étaient présentés à moi.

Merci qui ?

Merci, Jimmy Reed.

-Putain…

Je frottai mes yeux d’une main, faisant signe de mon autre main à Stone de se taire et de me laisser encaisser. N’importe quel autre manager à ma place aurait probablement imaginer de beaux billets verts tomber en pluie sur leur bureau, en ayant Howard Stone leur disant que son groupe éphémère n’en était plus un…

Mais pour rêver de ça, il fallait être un manager qui n’en avait rien à foutre des artistes avec lesquels il travaillait. Et je me connaissais assez bien maintenant pour savoir que je n’étais pas ce genre de manager.

-Howard… est-ce que tu as une seule idée de ce que ça implique ?

Oui, parce que je doutais que Reed s’en soucie.

Moi, je connaissais Howard Stone pour l’avoir eu comme beau-frère pendant un an. Il était alcoolique, shooté à ses heures perdues même si à ce niveau-là, il semblait un peu calmé… Et c’était un mythomane notoire ! Mais au-delà de ça, ce serait un troisième enfant à gérer ! Dans mes artistes, Livia serait finalement la seule adulte !

Je soupirai…

Parce que dans le fond… Cela ne voulait-il pas dire que je serais peut-être le manager qu’il faudrait à Fireworks ?

Je regardai Howard.

-Est-ce que tu te sens vraiment prêt à mener deux groupes de front ? Je ne te parle pas d’organisation, ça, admettons que ce sera mon domaine. Je parle du double du travail, du double des tournées…

En citant, je levai mes doigts d’une main un à un…

Puis finalement, levai les deux mains et tous mes doigts.

-Du double de McAvoy !

Je laissai retomber mes mains sur mon bureau.

-Parce qu’imaginons que tu sois encore assez jeune et en forme pour gérer ça, Howard… Qu’est-ce que David en pense, lui ?

@ Billy Lighter

Ils avaient pas adopté le p’tit Jesse. Ah… Ok… Il vivait où alors ? Avec eux ? Il vivait avec eux et ils l’avaient pas adopté ? Boh, c’était pas important, finalement.

Bref, j’appris que David pouvait pas encaisser les microbes et c’était la raison du pourquoi il me fuyait comme la peste. C’est parce que, pour lui, j’étais réellement la peste. N’empêche que s’il mourrait à cause d’un rhume, je pouvais dire adieu à Fireworks. Parce que trouver un remplaçant aussi bon que David, ça allait pas trop être possible. Il n’y avait pas meilleur pianiste que lui et, en plus, il joue très bien de la guitare aussi. Puis, l’était facile à vivre… Pas de problème de leadership ou d’ego avec lui.

Je subis encore une grosse déception quand Jack affirma qu’il avait pas de vodka et il me donna du coca à la place. Mais après une gorgée, j’remarquai que j’avais trop mal à la gorge pour boire ce truc. Alors j’abandonnai la bouteille sur le bureau sans avoir l’intention de boire encore dedans.

De toute façon, j’avais quelque chose d’important à dire à Jack. Et j’pris le temps de trouver mes mots avant de me lancer. Je mis bien en avant le fait que c’était l’idée de Reed et non la mienne mais que je ne pouvais pas cracher sur l’argent qu’il allait me donner pour ça, ni sur le fait que j’adorais composer pour Fireworks. Fallait bien se dire que, The Burning Fire, c’était mon bébé par adoption. Le groupe existait déjà bien avant que je les rejoigne en 1975. L’a fallu le temps que je compose avec les autres et, après le coma de Kayden, j’ai fini par être le dernier représentant de l’ancien The Burning Fire. Donc, c’était mon bébé par adoption, mais j’étais son dernier parent… Même si, d’autres, sont venu l’adopter après. Et que David est revenu aussi.

Fireworks… C’est moi qui l’ai fait… C’est mon bébé à moi. Et l’idée que ça puisse devenir un groupe à part entière me plaisait beaucoup.

J’regardai Jack qui sembla bouche bée. Il lâcha un juron et j’allais réagir mais il me fit signe de la fermer. Je refermai ma bouche me disant qu’il aimait pas du tout cette perspective… Et qu’il allait trouver un moyen de nous refiler à un autre manager. Comme… Ricci… J’avais pas très envie de devoir composer avec Ricci. J’préférais Jack le Coincé. Parce que je détestais Ricci.

Jack finit par ouvrir la bouche pour me demander si j’savais ce que ça impliquait.

-Ouais, j’sais…

J’crois que j’le savais p’tètre même mieux que lui… Je savais que j’allais devoir gérer deux groupes. Je savais que ça allait pas être facile et que ça allait demander du travail. Et je le savais mieux que lui parce que lui ne savais pas l’énergie que ça impliquait d’enregistrer une chanson, de faire des concerts presque tous les soirs en tournée, de devoir faire des compromis avec les autres membres du groupe, de devoir s’entrainer sur chaque chanson pour ne jamais faire aucune erreur. Il savait pas… Moi si… Alors ouais, j’savais ce que ça impliquait.

Mais je me sentais capable de le faire.

Mais comme ce que j’venais de penser, je l’avais pas dit tout haut et ben Jack me fit un petit exposé en disant que ça sera double du travail, double de tournée, etc.… Je sais que 1+1 ça fait 2, Jack… J’ai quand même été à l’école même si j’passais plus de temps dans les rues.

J’laissai Jack aller au bout de son exposé en me disant que ça fera aussi double de McAvoy… Bah quoi ? Moi, j’avais aucun problème à travailler avec David, au contraire. Mais c’était pas pour ça qu’il s’inquiétait… Il se demander ce que David en pensait. Je fixai Jack mais pas avec nonchalance mais avec une certaine contrariété dans le regard, les sourcils légèrement froncé.

-David vit pour le clavier. Je vis pour la batterie, Jack… Pour nous, c’est pas un travail, c’est notre vie.

Je marquai une pause le temps de tousser et quand je me repris ce fut pour tout déballer d’un coup.

-J’sais parfaitement ce que ça implique. J’savais que ça va demander un maximum de travail mais j’ai pas peur. De la batterie, j’peux en faire jour et nuit sans que ça me dérange. Les tournées, j’adore ça… J’sais que c’est fatiguant mais ça ne me fait pas peur. Y’a des gens bien plus vieux que moi qui en font sans sourciller alors j’crois être capable de faire le double de ce qu’ils font. J’sais que tu crois que j’suis qu’un p’tit con qui se fout de tout mais s’il y a bien un truc que je m’en fous pas c’est de la musique.

J’serais pas aussi bon si je m’en foutais.

-David, l’est bien entouré. L’a Scotty et il a un traitement. Y’aura pas de problèmes avec lui.

Je lui avais pas encore dit ce que Jimmy m’avait dit parce qu’il me fuyait tellement que je le voyais plus.

-De toute façon, Jack… Fireworks continuera avec ou sans toi…

Mais j’préférais que ça soit avec lui… Les autres c’était Ricci ou des gens que je connaissais pas.

-Parce que j’peux pas abandonner ce projet… Ni cracher sur les thunes qui vont avec.

Ouais parce qu’il y avait un peu de ça aussi.

@ Billy Lighter

Après avoir encaissé la nouvelle dernière merveilleuse idée de Monsieur Jimmy… Nouvelle que j’apprenais via Howard Stone… Bienvenue dans mon cauchemar… Je revins sur Terre, me ressaisis et posai une première question cruciale à Howard.

Est-ce qu’il se rendait compte que ça voudrais dire, pour lui, qu’il aurait deux groupes à gérer ? Et pas que lui ! Lui et McAvoy ! Je ne doutais pas qu’Howard pourrait suivre le rythme, au moins un temps. Même s’il était alcoolique jusqu’à la moelle. Pour McAvoy, j’étais moins sûr.

Stone répliqua du tac au tac qu’il savait.

Je me contentai de le jauger du regard sans rien dire. C’était maigre comme réponse. Et comme j’étais pas sûr que Howard prenait pleinement conscience des choses, je lui fis un petit résumé vite fait. En terminant par lui demander si David, le claviériste, était au courant de tout ça, s’il approuvait ça… Même s’il était probablement capable de dire « oui » sans se rendre compte de ce qu’il acceptait.

Fireworks était un groupe d’inconscients !

Ou pas.

Parce que quand Howard reprit la parole, ce ne fut pas avec nonchalance, mais avec une conviction que je ne lui avais jamais vue. Je l’écoutai sans l’interrompre, aimant assez ce que j’entendais. Il s’agissait de nouvelles promesses, mais qui pour une fois, ne semblaient pas jetées en l’air pour qui voudrait bien y croire.

Stone disait se foutre de beaucoup de chose, mais pas de la musique. Et rien que son ton suffit à me convaincre.

Ce dont j’étais moins sûr, c’était des capacités de David à suivre… Même bien entouré comme Howard le soulignait… J’avais quand même vu la table de mixage transformée en véritable pharmacie et l’attente qu’il avait fallu avant que McAvoy se mette à jouer… une chanson sortie de nulle part, pas celle qu’on lui demandait…

Mais quand Stone affirma que ce groupe continuerait, avec ou sans moi, ma réaction fut immédiate… moi qui avais tant tendance à réfléchir avant de prendre une décision, les mots avaient précédé toute réflexion.

-Alors ce sera avec moi. Mieux vaut que ce soit avec moi.

Et ce qui m’intéressait, ce n’était ni l’argent, ni la renommée. C’était que je voyais bien que Fireworks, artistiquement, avait quelque chose de grandiose à apporter à la musique. Mais ils étaient aussi fragile, et pas seulement McAvoy, Howard aussi, à sa façon.

-Je n’ai pas envie de laisser tomber Fireworks. Ni de le livrer à n’importe qui.

Ils avaient besoin d’être épaulé par un manager qui ne chercherait pas à les presser comme des citrons pour les jeter quand ils n’auraient plus rien à donner.

J’ouvris le tiroir de mon bureau, en sortant une cassette que je glissai dans le petit lecteur qui était posé sur mon bureau.

-Maintenant, Howard, j’ai besoin de savoir si tu as déjà entendu ça.

J’appuyai sur « play ».

♫

@ Billy Lighter

J’voyais bien que Jack doutait. Il doutait qu’on puisse arriver à tenir le coup David et moi. Il me trouvait sûrement pas assez conscient du travail que ça représentait alors que j’le savais bien mieux que lui. Ce qu’il savait pas, c’était que j’vivais pour la batterie et que, si j’avais un tel niveau, c’est parce que j’me suis entrainé depuis tout p’tit.

J’aurais pas été aussi loin si je m’en foutais…

Et c’est ce que j’lui expliquais avec toute la conviction du monde dans le ton et dans le regard. J’savais que je tiendrais la distance même si c’est difficile et j’savais que David était assez entouré pour tenir aussi surtout qu’il vivait autant que moi pour la musique.

De toute façon, Fireworks vivra… Et ça sera avec ou sans Jack même si l’idée de finir entre les mains de Ricci me plaisait pas du tout. Fallait que j’fasse un choix et c’était celui de continuer coûte que coûte. Si Jack se sentait pas à la hauteur de la tâche, j’comprendrais… Mais il doit me l’dire maintenant parce que j’voulais avancer.

J’regardais le manager droit dans les yeux et après ma dernière phrase il enchaina tout de suite en disant que ça sera avec lui. J’souris d’un sourire soulagé. Il disait qu’il valait mieux que ça soit avec lui… Ouais, j’en doutais pas que pour un manager c’était toujours mieux pour lui d’avoir un bon groupe. Il voulait pas nous livrer à n’importe qui. Jack voulait pas laisser filer une occasion de devenir plus connu et d’avoir plus de thunes ce que j’pouvais comprendre.

-Tant mieux… Parce que j’t’avoue que ça m’aurait pas vraiment plu de devoir travailler avec Ricci.

C’était, en quelque sorte, de notoriété public que Maria m’avait trompé avec Ricci. Suffisait de faire les liens entres les articles d’Amon pour s’en rendre compte. Et même si c’était de l’histoire ancienne, j’avais pas pardonné à l’Italien et j’voulais pas qu’il se fasse encore plus de thunes grâce à moi.

Et ouais… Pour moi, chez BSC, y’avait que deux managers. Enfin, y’avait bien Daryll Rogers que j’connaissais aussi mais l’était vieux et il comprenait sûrement rien au rock.

Jack se leva alors et j’sortis une cigarette que j’allumai tout de suite. J’avais pas eu ma dose d’alcool alors il fallait que je comble par autre chose. Et les cigarettes c’est souvent efficace pour ça.

Jack sortit une cassette et la mit dans un p’tit lecteur pendant que je tirais sur ma cigarette avant de tousser un bon coup après ma première bouffée. Après quelque secondes je réussi à me reprendre alors que Jack demanda si j’avais déjà entendu ça. J’levai un sourcil avant qu’il n’appuie sur « play » et que j’entende des notes que j’connaissais déjà. C’était la dernière composition de David. Scotty m’avait donné la cassette. Mais j’savais pas qu’il l’avait donné à Jack aussi… L’aurait dû me demander avant de le faire.

J’pris un air contrarié.

-Ouais… J’ai déjà entendu. J’ai la cassette aussi…

C’était une superbe chanson faite au piano… Mais j’voyais pas ma voix posée là-dessus. J’voyais une voix plus grave comme Nathan savait le faire. C’est pour ça que ça me contrariait que Jack soit au courant. Parce que ce truc avait un sacré potentiel et j’voyais que le manager le savait. Je le voyais venir…

J’tirais quelques fois sur ma cigarette toussant de temps en temps avant de dire le fond de ma pensée.

-C’est un beau morceau… Mais j’voulais le soumettre à Nathan et Apolline. Voir ce qu’ils en pense et si on pourrait pas l’intégrée au prochain album de The Burning Fire… Parce que, pour moi, ça peut faire une très bonne chanson de The Burning Fire.

J’savais qu’ils refuseraient pas… Enfin, j’crois.

-Ma voix, là-dessus, ça ferait qu’exploité qu’un p’tit quart du potentiel de ce truc. Nathan atteint des notes plus graves que moi. En gros, The Burning Fire peut en faire quelque chose d’extra.

Fireworks, c’était un autre son que ça.

-Désolé, vieux… Mais t’en fais pas… Fireworks fera des trucs à la hauteur de ça.

Ouais… Deux managers, ça voulait dire deux fois plus de problème de ce genre. P’tètre même deux fois plus de mensonges mais ça me faisait pas peur. Surtout qu’ici, j’avais joué franc-jeu avec Jack.

@ Billy Lighter

Je ne m’étais vraiment pas attendu à voir sur le visage d’Howard se dessiner un sourire aussi soulagé quand j’affirmai que si Fireworks existait pour de bon, ce serait avec moi. J’aimais ce qu’ils faisaient, mais c’était un groupe aussi fragile que déterminé et passionné. Un groupe à manipuler avec la plus grande prudence pour ne pas les brider et ne pas les pousser. Un groupe qui demanderait une grande patience.

J’étais prêt à tenter le coup. Parce que j’étais aussi passionné qu’eux et qu’Howard venait de me convaincre que c’était la chose à faire.

Même si ça revenait encore une fois à jouer le jeu de Reed à qui j’en voulait aujourd’hui bien plus qu’à Howard au sujet de Livia. Parce que Jimmy Reed avait fait bien plus de mal  la jeune femme que le batteur, au final.

Howard manifesta sa satisfaction, prétextant que ça ne lui aurait pas plu de devoir travailler avec Ricci. Je n’étais pas sûr que Daniele soit actuellement réellement en était de prendre un nouveau groupe sous son aile, de toute façon, mais surtout :

-Nous ne sommes pas les deux seuls managers de chez BSC, tu sais… Mais tout compte fait… au vu de la musique que fait Fireworks… je dois admettre qu’une part de moi est ravie et honorée que ton choix se porte sur moi…

Maintenant que nous étions d’accord, et que les problèmes ne faisaient donc que commencer, j’en avais pleinement conscience, j’avais quelque chose à faire écouter à Howard. J’espérais un peu qu’il n’ait pas entendu l’enregistrement de David. Mais malheureusement pour moi (et pour BSC), le batteur était déjà au courant.

Et d’entrée de jeu, il déclara qu’il allait soumettre ça à The Bruning Fire. Je souris, stoppant la K7.

-J’aurai essayé. Je ne serai pas celui qui insistera pour que tel ou tel morceau se retrouver chez Fireworks plutôt que chez The Burning Fire.

Je marquai une pause, croisant mes mains et regardant Stone dans les yeux. Il avait bien dit que pour lui, l’intérêt de Fireworks était de pouvoir être maître de la musique qu’il ferait, je n’allais certainement pas lui retirer ça.

-C’est toi qui vois. Mais si The Burning Fire rejette ce morceau, je tiens à ce que cela devienne une chanson de Fireworks. Pas pour l’argent que ça pourrait rapporter, mais bien parce qu’il faut absolument que ce morceau existe.

D’autant qu’en plus, Howard prétendait déjà que Firewoks ferait des chansons tout aussi bonnes.

-J’espère bien. Il est peut-être encore un peu tôt pour parler concert, mais imagine le concept ! Un groupe, formé uniquement de deux membres, avec, donc, un minimum d’instruments sur scène. Si ce n’est pas innovant, je ne sais pas ce que c’est !

Plus je parlais avec Howard, plus mon enthousiasme était grand.

-Je ne vais poser ici que quelques conditions, Howard.

Mon ton se fit beaucoup plus sérieux.

-Tu as toute liberté artistique et je me fous de ta vie privée comme de ma première couche. Mais essaye de ne pas finir à l’hôpital, en prison ou au cimetière. Ok ?

Je mordis ma lèvre…

-Et pour David… Je n’ai aucune idée de comment gérer David. Il vit chez toi. Tu gères ? Où est-ce qu’il est, en ce moment ?

@ Billy Lighter

J’cachai pas à Jack que j’le préférais largement à Ricci. J’avais pas besoin de lui expliquer pourquoi. J’suis sûr qu’il le savait. Mais il disait que lui et Ricci n’étaient pas les deux seuls managers de BSC. Pour moi si… Vu que je ne connaissais vraiment qu’eux deux. Mais je m’attendis pas à ce que Jack dise carrément qu’il était honoré que mon choix se soit porté sur lui. J’levai un sourcil, surpris.

-Merci…

C’était un « merci » sincère. Parce que c’était cool d’entendre ça d’un type qui me haïssait depuis 1977. A croire que, parfois, les choses pouvaient s’arranger. Enfin, certaines choses… Y’avait des gens qui me pifferont jamais de leur vie comme ma mère, par exemple. M’en fiche… J’trace mon chemin sans eux.

Jack sortis alors une cassette au moment où j’sortis une cigarette. Fumer faisait mal mais j’en avais besoin. Mais quand j’me rendis compte que ce qu’il me faisait écouter était la chanson faite par David et que Scotty m’avait donné, j’pris un air vraiment contrarié parce que j’voulais soumettre ça à The Burning Fire. J’aurais préféré que Jack le sache pas mais, maintenant qu’il le savait, j’lui déclarai sans hésiter que ça sera plutôt une chanson pour The Burning Fire.

Et il n’insista pas ce qui m’étonna un peu dans le bon sens du terme. Je pensais qu’il allait insister ou, au moins, essayer. Mais non. Je cherchais l’arnaque. Avec les managers, y’avait toujours une arnaque. C’est ce que j’avais appris en 8 ans de métier. Mais je la trouvais pas l’arnaque alors j’abandonnai tout aussi vite mes recherche. J’souris.

-Cool, vieux.

Il ajouta quand même que si The Burning Fire rejetais la chanson, il voulait que ça en devienne une de Fireworks. Je tirai sur ma cigarette, toussai un coup en approuvant de la tête avant d’ajouter des mots :

-D’accord. Mais j’crois pas que The Burning Fire la rejettera. Ils entendront vite que c’est une bonne chanson et Nathan, il en a pas l’air comme ça, mais c’est le roi des lyrics…

Nathan, il payait pas de mine… Mais il chantait aussi bien qu’il écrivait.

De toute façon, même si cette chanson fini dans un album de The Burning Fire, j’savais que les chansons de Fireworks allaient être tout aussi bien. Et Jack voyait déjà des concerts avec que deux musiciens. C’était largement faisable. David pouvait faire plein de trucs avec un synthé et moi j’pouvais largement gérer le chant et la batterie. Quand j’suis tout seul, je le fais de temps en temps dans mon studio. J’souris.

-Ouais, ça va être super !

Il était enthousiaste, Jack. J’crois que c’est la première fois que je lui parle sans qu’il me reproche quoi que ce soit. Ça changeait.

Après une énième quinte de toux, je finis par écraser ma cigarette dans un cendrier qu’il y avait sur le bureau de Jack. J’avais loin d’avoir fini ma clope mais j’en pouvais plu.

Mais, alors que j’pensais que l’affaire était dans le sac et que j’avais plus qu’à rentrer chez moi, Jack laissa échapper le mot « condition ».

Oh… J’aimais pas ce mot…

J’le regardai non sans cacher une p’tite moue. L’allait me demander quoi ? D’arrêter la drogue ? Ah, ça c’est déjà fait… L’alcool ? Impossible. Ma moue était plus prononcée à chaque idée qui apparaissait dans ma tête.

Il commença par dire que j’aurais toute liberté artistique. Bah, j’y comptais bien, moi… Même un type comme Timmy ne fourre pas son nez dans nos trucs d’artiste alors j’aurais mal pris le fait que Jack le fasse.

En fait, tout ce qu’il voulait, Perry, c’était que je ne finisse ni à l’hosto, ni en taule, ni à la morgue. Ma moue se transforma en un sourire légèrement désinvolte.

-Waw, c’est les conditions les plus faciles à remplir que j’ai jamais vu.

J’comptais pas finir à l’hosto… J’avais plus de problèmes avec Reed alors y’aurais aucun soucis pour ça. J’allais pas aller en prison non plus... J’y suis pas allé pour toutes les conneries que j’avais fait jusqu’ici, alors, ce n’est pas maintenant que ça allait commencer. Quant à mourir… Bah, si j’remplissais pas cette condition, j’aurais pas vraiment l’occasion d’entendre Jack m’engueuler.

-C’est promis. J’irais à aucun de ces trois endroits… Enfin, pour le dernier, tout le monde ira un jour mais je compte pas y aller tout de suite si ça peut te rassurer.

J’souris d’un sourire nonchalant. Faut vraiment être naze pour ne pas arriver à remplir ces conditions.

Mais Jack avait encore des inquiétudes. Mais ça ne me concernait pas moi mais David. Il ne savait pas comment gérer David… Et il me demanda si moi, je gérais David et où il était en ce moment.

Heu…

Bon, tant pis… Un p’tit mensonge, ça fait pas de mal.

-Bah, il est chez moi. Il vit là et c’est rare quand il sort, tu sais.

En fait, j’savais pas où il était vu qu’il me fuyait comme la peste. La villa était grand alors j’pense qu’il arrive juste à me fuir assez bien pour que j’le vois pas… Où alors il créchait ailleurs…

Ouais, ok… J’ai aucune foutue idée d’où il est…

-Et pour le gérer, il y a Scotty. Il sait comment le gérer. On a jamais eu de problème en tournée avec David. D’ailleurs, on n’en avait pas non plus avant quand il y avait encore Kayden et les autres. Il a des médocs et ça va tout seul. T’as pas à t’en faire pour lui. Ni pour moi. J’gère. Ça fait 8 ans que je gère. J’suis toujours en vie. Et je gère David aussi quand Scotty est pas là et ça va tout seul. T’as vraiment rien n’a craindre de nous.

Ouais. Je gère. Il gère. On gère.

Tout-va-bien.

@ Billy Lighter

Stone était vraiment pas bien mais ça ne l’empêchait pas de fumer. Il ne changerait jamais. Raison de plus pour mettre tout ce pourquoi je lui en voulais de côté. Non seulement parce que Livia, ma protégée, n’était pas traumatisée par son expérience avec lui, elle en avait plutôt fait une bonne leçon pour grandir elle-même… Et parce que ma petite-sœur, Natacha, quant à elle, m’avait prouvé récemment qu’elle ne valait pas beaucoup mieux qu’une Howard Stone au féminin en quittant Sniper pour des raisons qui, selon moi, n’en étaient pas… C’était plutôt un prétexte pour repartir courir les routes du monde plus dangereuses les unes que les autres quand elle touchait du doigt une belle vie honorable…

Bref… on ne la changera donc plus, pas plus qu’on ne changera Howard Stone. Alors je n’allais pas gaspiller mon énergie…

Mieux valait prendre Stone tel qu’il était et l’aider à faire au mieux… Et Fireworks était loin d’être un projet à la con !

Quant à la mélodie enregistrer par McAvoy, Stone avait bien l’intention de la garder pour The Burning Fire. Qui ne tente rien n’a rien. Mais je ne manquai quand même pas de lui signaler qu’en cas de rejet, cette chanson pourrait tout aussi bien appartenir à Fireworks.

Pour les concerts, Stone semblait prêt à s’essayer à un concept à deux musiciens. Jusqu’ici, tout roulait, nous étions sur la même longueur d’onde.

C’était donc le moment rêvé pour établir mes conditions. Ça pouvait sembler simple, voire même débile d’établir de telles conditions. Mais je savais que pour Howard, ce ne serait peut-être pas aussi facile que ça en avait l’air. Malgré qu’il en semblait convaincu.

Je le regardai, fis la moue, mais ne pouvais pas avoir plus de garantie que cela. Même si sa petite remarque sur le fait qu’on allait tous mourir me fit sourire. Stone avait un tas de défauts… Mais ce n’était pas un idiot, même s’il pouvait parfois en avoir l’air.

J’avais donc la parole de Stone pour ce qui était de ne pas finir dans un dead end et d’y envoyer Fireworks avec lui. Mais restait une donnée encore plus instable dans l’équation Fireworks : David.

Selon Stone, tout était sous contrôle et j’avais pu voir moi-même que le roadie, le fameux Scotty, savait y faire avec le claviériste. Et je préférais, c’est vrai, savoir qu’un autre que Stone veillait sur lui. Ok. Là où Howard avait aussi raison, c’était qu’ils n’avaient eu aucun problème avec David depuis qu’il avait rejoint le Dynamite Tour…

Pas plus que lorsque c’était Kayden qui tenait les rênes de The Burning Fire. D’ailleurs, McAvoy avait été le moins médiatisé et le plus discret de tous les membres de The Burning Fire au point que personne ne s’était demandé où il était ces dernières années…

Pourquoi ça changerait ?

Je regardai Howard dans les yeux.

-Très bien. Si on s’en tient à tout cela, ça pourrait bien fonctionner. Je vais établir un contrat au nom de Fireworks en bonne et due forme… Et ne vous restera, à toi et à David, qu’à lire et signer.

Je me levai et scellai ces préliminaires verbaux d’une poignée de main avec le batteur.

@ Billy Lighter