Sonne, son mari et ses enfants étaient bien installés – maintenant – chez nous. J’avais repris le travail mais sans Sonne… J’empruntais juste de temps à autre la secrétaire de Daryll Rogers qui se plaignait que je surutilisait sa pauvre secrétaire. Croyez-moi que cette dernière est – pourtant – chaque fois très enthousiaste quand je l’appelais pour un service car, apparemment, Daryll n’était vraiment pas facile à vivre.

Je l’avais – d’ailleurs – au téléphone, le Daryll et il se plaignait encore alors que je savourais une verre de whisky les pieds croisés sur mon bureau. Qu’est-ce que j’aimais l’entendre s’invectiver de la sorte. Un vrai régal !

-Pourquoi est-ce que tu ne prends pas la secrétaire de Dustin, à la place ?, dit-il visiblement agacé. J’ai besoin de la mienne. Je travaille autant que toi, Ricci !

C’était drôle ! Vraiment très drôle ! Parce que si je continuais qui d’autre que Daryll allait se plaindre ? Personne ! Et le seul à qui il pouvait réellement se plaindre c’était Jim – qui sera dans mon camp.

-Ah oui ? Tu travailles, toi ? Je n’avais pas vu… Tu dois torcher le cul de Ben Masters si souvent ?, dis-je sur un ton moqueur.

Ça avait été assez – comme réplique – pour que Daryll se mette à m’insulter de sale rital ce qui m’avait fait rire.

-C’est cela, oui, je suis un sale rital. Maintenant, tu m’excusera mais ta secrétaire m’a booké un rendez-vous avec Perry dans une minutes alors je dois te laisser, dis-je avant de raccrocher.

C’était bien sa secrétaire qui avait booké se rendez-vous que j’avais demandé. Je n’avais pas entendu Perry me parlé de la chanson que Livia avait fait avec Stone donc, m’était d’avis que Stone ne lui en avait pas parler. C’était ma chance de sortir ce single sous mes conditions !

J’avais entendu toqué à la porte et j’avais dit à Perry qu’il pouvait entrer. Le manager de Fireworks ne savait pas encore pourquoi je l’avais fait demandé – j’aimais laisser le suspens dans ce genre de rendez-vous.

-Salut, Perry, dis-je enthousiaste. Installe-toi. Tu veux du whisky ou quelque chose comme ça ?

Je lui avais laissé le temps de répondre avant de me diriger vers mon radiocassette où la cassette de Livia et Stone était déjà à l’intérieur.

-Si je t’ai fais demandé c’est pour ça, dis-je en appuyant sur play avant de revenir m’asseoir à ma place, mes pieds croisés sur mon bureau.

@ Billy Lighter

Aujourd’hui, j’avais été prévenu par la secrétaire de Daryll Rogers que j’avais un rendez-vous avec Daniele Ricci en cette fin de matinée. J’avais levé un sourcil et l’avait remerciée. Je n’en revenais pas ! Je savais que la secrétaire de Daniele, Sonne Moriarty, était en congé suite au drame qui s’était déroulé, l’incendie qui avait ravagé sa maison.

Mais je ne m’attendais pas à ce que Daniele en profite pour piquer la secrétaire de Rogers… il ne pouvait donc pas se débrouiller tout seul une semaine ?

Je venais justement d’envoyer un courrier à L.A. People pour témoigner de mon soutien à la famille Moriarty. Et quand on en avait parlé à Jesse la veille, alors qu’il ne comprenait pas de quoi Brooke et moi parlions, nous lui avions expliqué la situation de Sonne et de sa famille.

Très touché par cette histoire qui touchait de tous petits enfants, Jesse était monté dans sa chambre, pour en descendre avec une caisse pleine de jouets avec lesquels il ne jouait plus. Et de nous dire fièrement que c’était pour les enfants de Sonne… Tout ça alors qu’il ne les avait encore jamais vus. C’était dire comme Jesse avait un grand cœur !

J’avais cette caisse dans mon bureau et quand vint l’heure de me présenter chez mon collègue, je la pris avec. Comme ça, il n’aurait qu’à la ramener aux Moriarty qui avaient trouvé refuge chez lui.

Comme quoi, Daniele était loin d’être sans cœur comme il voulait parfois le faire croire. Comme s’il voulait être aussi dur que Jimmy Reed… Alors même que c’était tout l’inverse.

Mais en affaires, il était dur… Et je supposais que c’était pour affaires que Daniele m’avait convoqué dans son bureau. Je savais qu’il planifiait une tournée pour ma chère petite Livia, mais je ne savais pas si c’était pour ça qu’il m’avait fait appeler.

Ma foi, je ne le saurais qu’en y allant.

Je frappai et fus invité à entrer dans son bureau.

-Bonjour Daniele…

Je soulevai un peu plus la caisse que je tenais à deux mains.

-Tiens, regarde… un cadeau de Jesse pour les Moriarty. Tu sauras leur faire parvenir ?

Je posai la caisse sur le bureau et m’installai sur le siège que me présenta Daniele.

-Je prendrai bien un whisky… mais pas de trop, s’il te plait.

Et il affirma, en allant vers un radiocassette, que s’il m’avait fait venir, c’était pour la musique qui joua… J’ouvris grand les yeux mais écoutai la chanson jusqu’au bout.

-Mais c’est… C’est Livia ! Et Stone ! La voix de Stone se fait carrément bouffer par celle de Livia… mais ça reste très beau !

Je souris en coin et regardai Daniele dans les yeux.

-C’est pour ça que tu m’as fait venir… Tu as besoin de mon autorisation pour en faire un single ou pour l’utiliser pour le prochain album de Livia…  

@ Billy Lighter

Jack Perry était entré dans mon bureau avec – avec lui – une caisse. C’était un caisse remplie de jouets qui étaient destinés aux enfants de Sonne de la part du petit Starky. C’est L.A.People qui avait répondu la nouvelle et qui avait appelé à aider les Moriarty. Apparemment, le couple avait des amis chez L.A.People – ce qui n’était pas tellement étonnant.

-Je leur ferais parvenir, dis-je avec un petit sourire. Ça fera très plaisir aux enfants. Tu pourras remercier ton fils.

Les petits Moriarty était déjà très gâtés par Samantha, Erik et moi... On avait déjà acheté pas mal de vêtements pour les deux filles et Alan. Les jouets de Jesse devraient leur donner de quoi penser à autre chose.

Si le cadeau de Jesse était touchant, j’étais ici pour parler affaire – et Jack le savait très bien. J’avais – tout de même – commencé par lui proposé un whisky ce qu’il avait accepté.

J’avais repris la bouteille pour lui servir un petit verre – ce qui consistait à remplir le verre à moitié, c’était ça ma notion de petit. J’avais rempli le mien aussi avant de lui montrer ce pourquoi je l’avais fait demandé.

La chanson de Livia et de Stone s’était fait entendre dans la pièce alors que j’avais repris place face à Perry. Rien qu’aux expressions de Perry, je pouvais conclure qui n’était en rien au courant de ça.

A la fin de la chanson, il avait reconnu les deux – même si, de son avis, Stone se faisait bouffer par Livia. Moui, je devais avouer qu’il s’était complètement fait bouffé.

Seulement, Perry n’était pas stupide et il supposait que je l’avais fait demandé pour obtenir son autorisation pour utilisé cette chanson sur un album de Livia.

-Je veux surtout que Livia ait tout les bénéfices de cette chanson, dis-je honnêtement. Elle sortira sur un single où Stone ne sera qu’en featuring. Comprends-moi, Perry, ce n’est pas la première fois que Stone fait des duos improvisés avec l’un de mes poulains et, à chaque fois, je suis mis sur le fait accompli. Peut-être que si Stone n’obtient aucun bénéfice, il arrêtera de faire des enfants dans le dos des gens.

En fait, je n’avais aucun espoir… Mais désormais, si Stone voulait des bénéfices en faisant des duos avec mes poulains, il n’avait qu’à venir me le demander ou passer par Perry ou faire en sorte que mon poulain vienne me le dire avant que tout soit enregistré sur un démo et prête à être sortie…

-De plus, comme tu le dis, Stone se fait complètement bouffer sur cette chanson donc il ne mérite qu’un featuring. Après tout, je mérites bien ça ! Ce n’est pas comme si Stone avait emprunté Sniper à mon insu pour enregistrer toutes les lignes de guitare sur l’album de Fireworks, dis-je pour rappeler à Perry que mes poulains avaient déjà assez donné. Alors, je crois que c’est la moindre des choses, non ?

@ Billy Lighter

Daniele semblait content du don de Jesse. Mais j’aurais tout donné pour que Jesse voit par lui-même ce que sa générosité allait créer dans le chef des petits Moriarty.

-Je ne manquerai pas de le remercier pour eux… Peut-être que Jesse pourrait venir jouer avec le petit Alan… ou Alan venir chez nous… Histoire d’alléger un peu les parents pour qu’ils puissent mettre leurs affaires en ordre.

Et en parlant affaires, c’était justement pour ça que Daniele m’avait convoqué. Mais avant tout, il m’avait proposé un whisky que j’avais accepté… Il remplit mon verre d’une bonne moitié et rempli le sien presque à ras bord.

Puis, il envoya la sauce ! Et c’était du sérieux. Ma petite Livia avait vachement évolué au point qu’elle éclipsait Stone avec une facilité déconcertante. La chanson était magnifique, tant les paroles que l’interprétation et la musique. En fait, c’était une chanson qui aurait presque pu se passer d’instrument et être juste chantée a capella par les deux artistes.

Je bus un coup de whisky, en appréciant le goût comme j’appréciais la chanson.

Et quand celle-ci toucha à sa fin, je pris une ou deux secondes pour laisser la magie opérer avant de reprendre notre conversation sur les affaires… Je pensais deviner que Daniele voulait mon autorisation pour que cette chanson soit sur l’album de Livia.  

Mais Daniele voulait bien plus que ça… Il voulait que Stone ne soit qu’un featuring et que tout ce que cette chanson amènerait comme bénéfice aille à Livia.

-A Livia et à toi.

Je pris une plus grosse gorgée de whisky. Tandis que le manager italien se plaignait que Stone travaillait clandestinement avec ses poulains.  

-Mais tu as toujours eu ta part… Sauf pour les lignes de guitares de Fireworks. Mais personne ne savait que c’était Sniper qui avait fait ça. C’était donc le choix de ton artiste !

Il voulait faire ça pour que Stone arrête de lui faire des enfants dans le dos.

-J’en parlerai à Stone… Pour qu’il passe par moi avant de faire tout et n’importe quoi avec n’importe qui sans que personne ne soit au courant.

Je fis la moue.

-En plus, il n’y a pas que Stone… Livia non plus ne t’as pas parlé de cette collaboration. Donc, ce n’est pas que la faute de Stone.

Daniele ajouta que comme Stone se faisait littéralement bouffer par Livia, il méritait d’autant moins de gagner quoi que ce soit sur cette chanson.

Je fis la moue.

-Je ne suis pas d’accord… Pas pour un single. Si tu mets cette chanson sur le prochain album de Livia, tu en vendras d’autant plus, rien que pour cette chanson. Rien que parce qu’il serait inscrit « featuring Howard Stone ».

Je marquai une pause, le regardant dans les yeux en prenant une gorgée de whisky… L’alcool était fort et me montait vite à la tête. Mais je ne perdais pas le nord pour autant.

-Je veux 30%... 20 pour moi et 10 pour Stone.

@ Billy Lighter

Jack avait proposé que Jesse vienne jouer avec le jeune Alan Moriarty ou qu’Alan vienne jouer chez Jesse. Personnellement, c’était surtout Sammy, Erik, la mère de Sammy et Sonne qui s’occupaient des enfants ces derniers temps.

-Moui, pourquoi pas, dis-je en souriant. Je ferais passer le message à Sonne. Pourquoi pas faire les deux. Que Jesse vienne une fois et qu’Alan vienne chez vous une autre fois. Sonne sera plus à même de te répondre.

Moi, je n’allais faire que le messager et si jamais il y avait trop d’enfant, je pouvais toujours m’exiler d’un autre côté de la villa – c’était ça l’avantage !

C’est après avoir conclu ça qu’on était passé au sujet qui m’intéressait : le duo Stone/Livia. J’avais fait écouter à Jack ce que ça donnait. Loin de moi l’idée de ne rien sortir du tout – cette chanson allait rapporter pas mal et accroitre la notoriété de Livia. Seulement, je voulais aussi faire une leçon à Stone qui avait la fâcheuse tendance à faire des duos avec tout ceux que j’avais sous mon ailes ! J’en avais un peu assez qu’il fasse ça dans mon dos – et celui de ses propres managers !

J’avais, donc, dit à Jack que je voulais que la totalité revienne à Livia. Seulement, il avait corrigé en disant que ça allait me revenir aussi.

-Ça va de soi, dis-je en haussant les épaules.

Si ça ne nous rapportait pas aussi – à nous manager – on ne ferait pas ce putain de métier, non ? Puis, c’était de notoriété publique que j’aimais avoir un maximum de profit. Ce n’était pas comme si je m’en cachais !

Je m’étais plaint du comportement de Stone. Seulement, Jack était là pour me rappeler que j’avais toujours eu ma part – excepté pour Sniper !

-J’ai déjà engueulé Sniper à ce sujet, dis-je en fixant Jack. Quant à ma part, elle aurait pu être plus grande si Stone m’avait laissé, à chaque fois, le temps de négocier ! Or, ça n’a jamais été le cas ! Il me coupe toujours l’herbe sur le pied et je dois toujours faire les choses à la hâte !, dis-je un peu agacé.

Jack avait dit qu’il en parlerait à Stone – à la bonne heure !

-En espérant qu’il t’écoute… Connaissant Stone, il va falloir que tu lui répètes deux cents fois avant que ça rentre dans son cerveau de la taille du pois chiche, dis-je en faisant la moue.

J’avais bu une grosse gorgée de whisky alors que Jack avait dit que Livia était aussi en fait. Ça j’en étais conscient mais j’avais déjà fait ma part du travaille à ce niveau !

-J’ai déjà parlé à Livia, dis-je en fixant Jack. Je lui ais déjà fait la leçon à se sujet. Seulement, je sais à quel point Stone peut pousser les gens à collaborer avec lui. Il a l’art de « se tromper de studio », si tu vois ce que je veux dire, rajoutais-je en faisant le signe des guillemets.

Tout ça pour dire que je voulais la totalité des pourcentages – je ne voulais rien pour Stone. Seulement, Jack n’était pas d’accord parce qu’il était certain que rien que le nom de Stone allait faire grossir les ventes – et que, donc, il méritait un pourcentage. Perry voulait pas moins de 30% dont seulement 10% pour Stone.

-Mais c’est que tu veux négocier on dirait, dis-je avec un sourire en coin avant de reprendre un air sérieux. Trente pourcent, c’est beaucoup trop… Surtout que tu oublies que Sniper a contribué à contribué au succès de l’album de Fireworks. Tout le monde, maintenant, sait que c’est lui le guitariste sur l’album ce qui a, aussi, augmenter les ventes, je me trompe ?, dis-je en le prenant à son propre jeu. Donc, j’estime que les pourcentage que je vais avoir pour ce single payera ce que Sniper a donné à l’album de Fireworks. Si Sniper et Stone ne m’ont pas laissé l’occasion de négocier, je la prends maintenant, Perry… N’es-tu pas d’accord avec ça ? Combien t’as rapporté la nouvelle que c’était bien Sniper qui avait fait la ligne de guitare, hein ?

Il devait avoir gagné beaucoup – ça allait sans dire !

@ Billy Lighter

Je souris à Daniele qui avait eu un assez grand cœur que pour accepter que les Moriarty se réfugient chez lui après l’incendie de leur maison.

-Bien alors je m’arrangerai avec Sonne… J’ai ton numéro de toute façon.

Mais son grand cœur s’arrêtait quand il s’agissait de parler affaires ! En effet, Daniele ne perdait pas le nord… Il venait de me faire écouter un petit bijou enregistré par Livia et Stone… Mon ancienne protégée avait vraiment trouvé son identité vocale et ce n’était plus la voix d’une adolescente qu’on entendait sur la bande, mais bien celle d’une femme.

Une femme qui bouffait complètement Stone, affaibli par sa maladie, probablement, même si ça allait mieux depuis que Timmy Evans lui avait collé un médecin aux basques.

Forcément, cette chanson allait rapporter… Et je serais Daniele, je n’en ferais pas un single mais mettrait la chanson sur le prochain album de Livia pour que le nom « Stone » attire plus d’acheteurs !

Je fis la moue…

-C’est à moi que Stone fait chaque fois des enfants dans le dos, Daniele… Sur toutes ses collaborations, ni moi, ni lui n’avons gagné beaucoup d’argent…

Sauf pour l’album de Fireworks où j’avais gagné l’intégralité des gains et encore plus quand il était arrivé aux oreilles du grand public que Sniper faisait la ligne de guitare sur cet album.

Daniele disait qu’il avait déjà engueulé Sniper à ce sujet. Et il se plaignait qu’à cause de Stone, il devait toujours faire les négociations à la hâte.

Je bus une gorgée de whisky.

-Mais tu as pris les devants cette fois-ci, on dirait.

Je lui promis de parler à Stone de ses improvisations, mais Daniele ne pensait pas que ce serait aussi simple de faire entrer cette idée comme quoi il fallait prévenir son manager AVANT de sortir une petite perle...

Je fis une moue de réflexion…

-Mais est-ce que ce ne serait pas brider leur créativité que d’empêcher Stone de se « tromper de studio » ?

Mais tant que j’étais là, je n’allais pas me laisser marcher dessus par le manager italien qui voulait garder tous les gains pour lui.

Et ça le fit sourire de me voir négocier… Apparemment, il ne s’y attendait pas. Il refusa mon offre et me ressorti que grâce à Sniper, j’avais gagné bien plus que ce que je n’aurais gagné si le guitariste de Fireworks avait été David ou un guitariste de session.

-Oui, ça m’a en effet bien rapporté. Mais je n’en savais rien au début. Sniper ne s’est pas fait créditer et c’est pour une bonne raison, je suppose… Pour aider Fireworks à se lancer, probablement. Ou simplement par amitié avec Stone. Ne devrais-tu pas respecter le vœux de ton poulain ?

Je souris.

-Si ton problème, c’est Stone… alors je veux bien 20% pour moi et rien pour Stone. Ça lui fera une leçon, comme tu dis.

Je fis tourner le whisky dans mon verre.

-Mais pour Livia, tu feras quelque chose pour moi : mettre la chanson sur son prochain album et ne pas en faire un single. Le nom de Stone boostera ainsi les ventes de son album… Même si je sais qu’elle a déjà ses fans fidèles.

@ Billy Lighter

Perry avait dit que c’était à lui que Stone faisait – aussi – des enfants dans le dos. Moui – il en payait aussi les conséquences, c’est vrai.

-Raison de plus pour le modérer, dis-je sérieusement.

Parce que je commençais à en avoir sérieusement marre qu’il prenne part à tous les projets de mes poulains. C’est comme s’il voulait coller son nom à absolument tout et tout le monde. Comme s’il était en conquête de quelque chose – c’était épuisant !

De plus, il ne me laissait jamais le temps de prendre les devants – ce que j’avais réussi à faire de justesse cette fois-ci.

-Oui, j’ai pris les devants cette fois-ci. Parce que Livia a eu l’intelligence de venir m’en parler assez vite, dis-je en faisant la moue.

Et avant que Stone ne fasse un quelconque mouvement. Parce que s’il en avait parlé à Perry avant que Livia m’en parle, j’aurais sérieusement était pris de court.

Je voulais qu’il me promette que son poulain fera en sorte d’en parler avant mais – pour Jack – ça risquait de compromette leur créativité.

-Apparemment, ils suffit qu’ils se rencontrent pour être créatif alors on peut très bien entre là quand la rencontre a lieu, dis-je en haussant les épaules.

Parce que – visiblement – il ne leur en faut pas beaucoup pour être créatif alors autant qu’on soit là pour le voir !

Je voulais, donc, négocier. Ou plutôt, avancer mes termes. Seulement, Perry ne voulait pas se laisser faire mais c’était sans compter sur mes arguments. Sniper et Fireworks était – pour la cause – mon plus gros arguments pour faire plier ce novice de Perry.

Il avait confirmé que la participation de Sniper lui avait fait pas mal gagner. Seulement, il mettait en avant la volonté de Sniper d’aider Stone et que – de ce fait – je devais respecter ça.

-Ce que voulais Sniper c’était faire de la musique et Stone a réussi à le faire jouer sur ses chansons, tout simplement, dis-je en croisant les bras. Ce n’est pas la première fois que Stone arnaque Sniper. Il l’a déjà eu pour une affaire de roulage. Il profite de la naïveté de mon poulain. C’est tout ! Sniper n’est pas un grand homme d’affaire et il regrette son choix désormais, rajoutais-je en exagérant un peu.

Seulement, Perry n’était pas prêt de lâcher l’affaire et avait revu les pourcentages. Ça devenait un peu plus intéressant que 30%. Il avait aussi une requête pour Livia. J’avais bu une gorgée de whisky. On avait prévu tout autre-chose avec Livia.

-On en a parlé avec Livia et on a deux chansons avec duo, dis-je sans entrer trop dans les détails. Donc, on aura un single deux faces avec des duos et, ensuite, un album. Je ferais en sorte que l’album soit l’apéritif de cet album. Je préfère ça que de fondre les duos dans un unique album. Et puis, la voix de Livia est largement mise en avant pour que les gens aient envie d’acheter son album.

C’était aussi un choix artistique et une question de cohérence – on avait réfléchi à ça avec Livia.

-15% pour toi, rien pour Stone. C’est mon offre, dis-je pour conclure.

Parce qu’en affaire, il faut toujours laisser un petit peu aux autres pour qu’ils reviennent traiter avec toi.

@ Billy Lighter

Je me renfrognai un peu quand Daniele me fit la morale en disant que je devais modérer Stone.

-C’est une vraie anguille… Et puis, cette liberté est ce qu’il est venu chercher chez BSC…

Cela dit, j’étais d’accord avec le manager italien : Howard Stone exagérait. Mais le pire, c’était pas comme s’il sortait de la daube… Chaque fois, il arrivait avec des morceaux de très bonnes qualités que ni moi, ni Daniele ne pouvions tout simplement ignorer.

Daniele affirmait avoir pu prendre les devants cette fois car Livia avait eu l’intelligence de venir lui en parler. J’eus un sourire en coin et les yeux brillants de fierté.

-Elle a été à bonne école.

Je pensais qu’empêcher Stone de se « tromper de studio » pouvait freiner la créativité des artistes qui s’y rencontraient. Mais Daniele haussa les épaules, affirmant qu’on pouvait très bien être là au moment de la rencontre entre lesdits artistes.

Je vidai mon verre de whisky…

-Ce sont des artistes, Daniele, pas des chevaux… Il ne suffit pas de les mettre dans le même enclos pour qu’ils fassent des petits.

Je ne voulais pas me laisser faire par l’Italien, je voulais défendre les droits d’Howard sur ce morceau et les miens également. Mais plus Daniele me parlait de Stone, plus il me paraissait comme étant un petit arnaqueur… Alors j’abandonnai le pourcentage de Stone pour ne prendre que le mien…

Parce que j’avais beaucoup gagné quand il était apparu au grand jour que Sniper avait joué sur l’album de Fireworks. Je tentai toujours une dernière tentative en disant que Sniper n’avait lui-même pas voulu être crédité parce qu’il avait fait ça pour Stone en tant qu’ami…

Mais Daniele me raconta que ce n’était pas la première fois que Stone roulait Sniper dans la farine.

Je fronçai les sourcils et lui fit signe de remplir mon verre une nouvelle fois. Je n’étais pas un grand buveur mais pour le coup, j’accompagnais mon interlocuteur.

-Pour une affaire de roulage ? Comment il a fait ? Je sais que Stone est un très mauvais conducteur.

Et pour en revenir à la chanson, je proposai, pour ne pas dire que j’imposai, à Daniele de mettre la chanson sur un album plutôt que sur un single, ce qui boosterait les ventes de l’album. Mais Daniele n’était pas d’accord. Ni là-dessus, ni sur mon pourcentage. Je voulais 20%, il m’en laissait 15.

Je soupirai… Puis bu mon whisky cul sec.

-Bon. D’accord. On fera comme tu dis et je prends les 15%. Je fais confiance à ton expérience. Et Stone va m’entendre !

L’affaire était donc conclue… Alors je passai à autre chose.

-Comment vont Sonne et ses enfants ? Tu leurs remettra toutes nos bonnes pensées en même temps que la caisse de jouets de Jesse ? Je t’en serai reconnaissant. Sonne est une bonne personne.

@ Billy Lighter

Moui – je me doutais bien que Stone était allé chez BSC pour avoir la liberté qu’il n’avait pas avec Evans. Seulement, ce n’était pas une raison pour lui faire se sentir tour permis !

J’avais expliqué que la différence, cette fois, était que j’avais – cette fois-ci – eu un poulain capable de me dire les choses avant qu’il ne soit trop tard. Jack semblait fier de sa petite Livia. Il disait qu’elle avait été à bonne école.

-Moui et bien si tu pouvais éduquer Stone de la même manière, ça me ferait plaisir, dis-je en faisant la moue.

Toutefois, je ne voulais pas empêcher nos poulains d’être créatif. Je voulais juste faire en sorte d’être là quand Stone « se trompe de studio ». Car c’était possible de planifier des moments où ils pourraient créer. Seulement, Jack avait dit que ce n’étaient pas de chevaux. J’avais roulé des yeux.

-Et bien, visiblement, ça fonctionne avec Stone ! A moins que ça ne soit bien plus prémédité qu’on ne le croit, rajoutais-je en fixant Perry.

Perry voulait tout de même négocier ! Il était moins soft que je ne l’aurais imaginé et peut-être que – finalement – il avait bel et bien sa place dans la court des grands. J’avais appuyé des arguments en ma faveur en parlant de la naïveté de Sniper face à cet arnaqueur de Stone. Apparemment, Perry était loin de se douter de toutes les petites magouilles de son poulain.

-Oui. Il y a plus d’un an Stone a embouté la voiture de Sniper à un feu rouge. Sniper est passé au vert mais Stone a dit que c’était vert pour lui aussi… Du coup, il a poussé Sniper à croire que c’était le feu qui déconnaient, dis-je en roulant des yeux. Mais connaissant Stone, c’était clair que ça devait être rouge ! Tout ça pour ne pas payer !

J’avais pris ça pour ne proposer que 15% uniquement pour Perry. Disons que c’était pour l’effort qu’il avait mis pour avoir osé négocier.

Cette dernière offre lui avait fait boire d’un coup son whisky – ce qui m’avait fait sourire. Il avait accepté les 15% et me promis de parler à Stone.

-Magnifique !, dis-je avec un petit sourire.

Le deal étant scellé, il était revenu à Sonne. Il semblait vraiment proche de ma secrétaire et était inquiet pour elle.

-Ils ont tous été très secoué. Ils ont tout perdu, c’est difficile à encaisser. Mais les enfants vont de mieux en mieux. Alan s’entend bien avec Tony et jouer dans la villa leur change les idées, dis-je en souriant. Je passerais le message à Sonne mais n’hésite pas à passer quand tu veux. Erik est toujours là, de toute façon. Sonne aussi étant donné qu’elle est en congé, pour le plus grand déplaisir de Daryll, dis-je avec un petit sourire.

J’avais achevé mon whisky aussi.

-Mais ils vont s’en remettre. Beaucoup de gens ont fait des don. Sonne est forte, dis-je en fixant Jack.

J’étais certain qu’elle allait finir par s’en remettre – même s’il faudra du temps pour ça.

@ Billy Lighter

Je ricanai quand Daniele me dit que je devrais éduquer Stone de la même manière que Livia.

-Je crains qu’il ne soit trop vieux pour changer.

Puis j’essayai d’expliquer à Daniele que pour avoir des duos qui fonctionnaient, il ne suffisait pas de mettre deux artistes ensemble dans la même pièce. Mais il s’exclama, disant que ça marchait apparemment.

-Parce que Stone rencontre les artistes au hasard ou quand il veut. Bref, je ne sais pas mais tu ne peux pas forcer une rencontre, ça ne donnera rien.

Et Daniele de m’expliquer comment Stone avait, notamment, fait pour arnaquer Sniper lors d’un accrochage en voiture. Et j’éclatai de rire.

-Noon ! Il n’a pas fait ça ! Sniper ne s’est quand même pas laissé avoir !

Mais apparemment si… Mais musicalement, ça avait donné quelques pépites, cet accrochage.

Bref, finalement, on tomba d’accord sur le fait que je gagnerais 15% des gains du single de Livia featuring Stone et que le principal intéressé n’en verrait pas un dollar… Sans compter que j’allais devoir lui faire la morale sur ses duos intempestifs…

Daniele trouvait ça magnifique… Moi, un peu moins. Parce que Stone avait quand même travaillé pour cette chanson et il se retrouvait sans rien.

Je tendis la main à Daniele qui la serra pour sceller le deal. Bien sûr, il y aurait des papiers à signer, mais ce serait pour plus tard. D’autant que Daniele n’avait plus sa secrétaire attitrée ! D’ailleurs, en parlant de ça, je demandai des nouvelles de Sonne. Je la connaissais bien pour la croiser souvent et je lui souhaitais de bientôt retrouver une vie normale.

Mais apparemment, ça allait de mieux en mieux pour elle ou tout du moins pour ses enfants. Alan s’était fait un ami en la personne d’Anthony Ricci et ils avaient tout un terrain de jeu pour rendre fou les adultes qui devaient courir après eux à longueur de journée. Quant à Sonne, elle était forte, comme à son habitude.

Et Daniele de me dire que je pouvais passer quand je voulais.

-Merci, c’est gentil ! Mais en attendant, fait leur passer les jouets de Jesse, avec toute la sympathie du petit. Il donne vraiment avec son cœur. Il a été très attristé d’apprendre qu’il y avait des enfants comme lui dans le besoin.

C’était surtout que Jesse savait ce que c’était, de ne pas avoir beaucoup de jouets…

Je me levai de mon siège.

-Bien, si c’est tout, je vais me remettre au travail. Et merci pour le whisky.

@ Billy Lighter