Pas de whisky… Pas de vodka… Essaye de te retenir Howard… J’pensais très fort à ça en regardant les bouteilles qui me faisaient de l’œil. Je savais que si j’arrivais bourré à la salle de sport, Amon voudra jamais m’entrainer. Il me l’avait dit…

Mais l’appel de l’alcool était trop fort. Je n’avais plus de signe du manque de drogue mais je n’étais pas sevré de l’alcool. Me fallait ma dose quotidienne. Alors j’me servis un petit verre. Juste un petit… Amon verra pas la différence. Je le bus mais je sentis bien que ce n’était pas assez.

Fallait que je pense à autre chose jusqu’à l’heure de mon départ vers la salle de sport.

C’est ce que je fis en allant préparer mon sac. Je mis dedans mes vieilles affaires de boxe qui se résumait à un short, un débardeur et des gants de boxe. Le même matériel que j’utilisais depuis plus de 10 ans. J’avais l’habitude, avant, de me rendre à la salle de sport pour taper le rythme sur les punching-balls avant de faire quelques paris sur les matchs illégaux. Du coup, j’avais du matos.

Mais j’avais pas tué assez de temps en faisant mon sac. Apolline n’étant pas là cet après-midi, j’avais du mal à tuer le temps. Avec elle, ça aurait été plus simple. On aurait discuté ou on aurait été faire de la musique ensemble. Mais elle était en vadrouille. Du coup, je n’avais pas pu m’empêcher de boire encore un p’tit verre avant de partir vers la salle de sport. Amon y verre que du feu…

Je roulai vite jusqu’à South L.A. J’étais pas en retard, au contraire mais c’était un réflexe de rouler vite. Sur le chemin, j’avais tenté de cacher l’odeur d’alcool avec des pastilles à la menthe et des cigarettes que je fumais les uns après les autres.

Je finis par arriver quelques minutes plus tard, cigarette u bec et mon sac sur l’épaule. J’entrai dans la salle de sport. Y’avait pas beaucoup de monde hormis une fille qui tapait sur un punching-ball, Amon qui s’entrainai déjà et quelques autres boxeurs. Je regardai vers la fille et lui fit un clin d’œil. Elle sourit avant que je ne détourne mon regard d’elle. J’aimais Apolline et je ne la tromperais jamais mais ça ne m’empêchait pas de faire ce genre de trucs.

Je m’avançai vers Amon avec toute la nonchalance qui me caractérisait. Je fumais, une main dans ma poche.

-Salut Amon. T’as vu ! J’suis à l’heure.

Je souris prêt à en découdre avec mon pote journaliste.

@ Billy Lighter

Axel… était revenu… Où qu’il ait été pendant un laps de temps assez long, parce que j’étais sûr et certain que ce n’était pas chez son père, il était revenu. Du coup, je voyais moins Sonne, uniquement parce que les opportunités étaient moins nombreuses et moins faciles.

J’avais donc repris l’entraînement, que mon statut d’amant m’avait fait un peu négliger étant donné que j’avais dédié la moindre parcelle de mon temps libre à Sonne, ces derniers temps.

Quant aux fêtes de noël, j’avais eu la chance, cette année, de les passer avec Freiya qui avait pointé son nez à Los Angeles pour l’occasion. Et heureusement, parce que sinon, j’aurais passé Noël seul… Comme presque chaque fois, quand Timmy n’était pas disponible. Et je me voyais mal tenir la chandelle entre lui et Eileen J. Kramer qui pouvait de toute façon à moitié pas me piffer.

Soit, tout ça pour dire que les fêtes s’étaient très bien passées, même si, du coup, j’avais dû endurer je ne sais combien d’heures de shopping puisque ma petite sœur adorée avait voulu se la jouer grande star et qu’en plus, elle avait la carte de crédit qu’il fallait pour ça.

Et évidemment, je lui avais confié ma relation adultère avec Sonne… Enfin, la relation adultère de Sonne. Et Freiya avait trouvé ça tout particulièrement excitant… Au point d’aller s’imaginer qu’elle aussi, une fois mariée, elle prendrait bien un amant, à l’instar de Sonne…

Attends… Quoi ?!

Bon, ok… J’abandonne l’idée de comprendre les femmes.

L’heure était donc venue de travailler sur les excès de ces dernières semaines et c’était en compagnie de Howard Stone que j’allais reprendre mes bonnes habitudes.

J’étais arrivé bien à l’avance, histoire de déjà m’échauffer et m’entraîner un peu sérieusement parce que je savais qu’une fois qu’Howard serait là, j’allais transpirer beaucoup moins… Je courus un peu autour de la salle puis frappai dans un sac. Quand Howard se pointa, j’étais déjà couvert de sueur, signe que j’avais pas mal avancé dans mon entraînement…

Et vu la mollesse avec laquelle le batteur arrivait, j’avais bien fait…

Clope au bec, il fit un clin d’œil à une jeune femme avant de venir me trouver et je soupirai déjà en souriant…

N’empêche que, comme il me le fit remarquer, il était à l’heure et n’avait pas un œil qui disait merde à l’autre… C’était plutôt bon signe.

-Faut un début à tout… Comment tu vas ?

Je chopai sa clope entre mes doigts. Je n’avais pas mis mes gants, juste les bandages histoire de ne pas m’ouvrir les poings. J’écrasai la cigarette d’Howard de ma basket sur le revêtement en béton du sol…

-Et y a une fin à tout, aussi.

Je penchai la tête du même côté.

-Heu… Howard… ? Tu es au courant que tu portes exactement les mêmes fringues d’entraînement qu’en 1975 ?

@ Billy Lighter

La première chose que j’avais faite en arrivant à la salle de sport avait été d’me changer. J’avais enfilé mon vieux débardeur noir que j’trouvais cool et mon short de boxe rouge. Je me rappelle que ce genre d’accoutrement avait fait craquer plus d’une fille en 1975. Pourtant, c’était avant que j’sois connu ce qui faisait que ça voulait sûrement dire que c’était parce que les fringues de sport m’allaient bien.

Quand j’fus prêt, j’avais pris mon sac avec mes gants de boxe après m’être allumé une cigarette. Y’avait rien de mieux pour oublier l’alcool que de fumer un bon coup. Puis, ça masquait un p’tit peu l’odeur de vodka

J’finis par rejoindre Amon dans la salle de sport, en toute décontraction. L’était déjà couvert de sueur, le Danois… Bah, j’espère qu’il ne sera pas trop fatigué pour notre entrainement. Je ne voulais pas d’un professeur tout ramollo. Sur sa tête, alors qu’il me regardait enfin, j’vis cette expression d’exaspération et d’amusement mélangé. Une expression qu’il avait souvent quand il me regardait.

Je le saluai en souriant et en soulignant que j’étais à l’heure. C’était suffisamment rare pour que je le souligne. Je fumais sans même avoir besoin de mes mains alors qu’il me demandant comment j’allais. J’souris.

-Bien. Je pète la forme.

Sinon, j’serais pas venu. Enfin, j’aurais trouvé une excuse à la con pour annuler comme d’habitude.

Amon pris alors ma cigarette qu’il tira de ma bouche sous mon regard surpris.

-Bah…

Il l’écrasa au sol et je baissai le regard sur ce gâchis. L’aurait au moins pu me laisser la terminer. J’fis la moue en remontant mon regard sur Amon.

-C’est pas cool, ça, Amon…

Mais lui tout ce qu’il déclara c’est qu’il y avait une fin à tout. Ok, une fin à la drogue, j’avais accepté. Mais fallait pas enlever tout le fun de la vie non plus… J’fis la moue en soupirant.

-Rabat-joie…

Je mis mes deux mains dans les poches après avoir déposé mon sac avec mes gants à terre. Amon déclara alors que j’avais les mêmes fringues qu’en 75. Ouais, j’étais au courant de ça. J’haussai les épaules.

-Bah ouais et alors ? J’ai pas grandi depuis 1975 et puis ça attirait les filles à l’époque. Apparemment, ça n’a pas changé entre temps.

J’disais ça en faisant un subtil mouvement de la tête pour montrer à Amon la fille qui était en train de nous regarder avec des grands yeux et un sourire. Même en couple, j’adorais toujours ce genre de regard qu’on portait sur moi.

-C’est la preuve que ces fringues sont encore valables.

J’souris à Amon avant de sortir les gants de mon sac. Ils étaient rouges et, donc, assorti au short.

-Les gants aussi c’est les mêmes qu’à l’époque. Mais ils valent encore le coup aussi.

Je ne les avais pas encore mis, toutefois. Je préférais regarder Amon.

-Alors, on commence par quoi, M’sieur le professeur ?

Je rigolai avant de commencer à enfiler mes gants.

@ Billy Lighter

Howard disait péter la forme. Enfin, autant dire que, concernant Howard Stone, son électrocardiogramme plat était passé à un battement/minute, en gros. Il était là, mains dans les poches et clope au bec à lorgner de temps à autre sur la jeune femme qui s’entraînait en arrière-plan et qui ne se gênait pas pour lorgner sur lui en retour.

Mouais… Je me chargeai donc de lui rappeler qu’il n’était pas ici pour trouver des plans dragues, puisque, de toute façon, j’avais écrit un article qui signifiait qu’il n’avait plus droit à des plans dragues maintenant qu’il était casé avec la guitariste de son groupe, ni pour se la jouer touriste entre le ring et les sac d’entraînement.

Et pour ça, j’avais commencé par écraser sa foutue clope. Je ne fumais pas moi-même, parce que ça réduisait le souffle et les performances.

J’eus droit à une magnifique réaction de la part de Stone ! Waah ! On était au moins passé à deux battements/minute… Et peut-être même qu’un électroencéphalogramme aurait montré une vague activité cérébrale. C’était un putain de miracle.

Je lui fis aussi la réflexion qu’il portait exactement les mêmes fringues qu’en 75 et elles n’avaient même pas l’air usées. C’était dire combien elles avaient servi durant les presque 8 dernières années !

Et, de nouveau, le batteur échangea un regard avec la jeune fille qui s’entraînait de moins en moins pour le regarder de plus en plus. Je soupirai, renversant ma tête en arrière de dépit.

-Sans blague… Elles n’ont rien, tes fringues…

Il se pencha en avant pour prendre dans son sac, ses gants de boxe qu’il m’indiqua être de la même époque que le reste et en disant qu’ils valaient encore le coup. De fait, ils n’avaient strictement rien…

-Ils sont comme neufs, ces gants… Faut pas demander combien de temps tu t’es entraîné avec.

Il commença à enfiler ses gants en me demandant par quoi on allait commencer et je les lui pris au vol.

-Tu crois quoi ? Tu vas commencer par t’échauffer en faisant cinq tour de salle…

Je souris sadiquement à Howard avant de regarder la fille puis de nouveau le batteur.

-T’as qu’à penser à la façon dont elle va te mater pendant que tu fais ça.

Je mis ses gants sur le côté…

-Allez, go, je commencerai pas tant que t’auras pas couru tes cinq tours.

Et encore, j’étais gentil… Avec le décrassage qu’il lui fallait, je devrais lui en faire faire trente.

-Tu veux que je coure avec toi ? On verra lequel de nous deux les termine le premier…

La fille, elle, rigola.

@ Billy Lighter

Amon, l’était pas cool. Il avait commencé par me retirer ma cigarette de ma bouche. Je savais que le Danois pouvait parfois être très rabat-joie. L’était pas le meilleur ami de Timmy pour rien. Quand j’faisais des conneries, y’avait toujours Timmy et Amon pour dire que c’était con… N’empêche que, sans moi, Amon serait moins heureux dans le travail. Alors, il devrait être un peu moins ingrat.

Après m’avoir retiré ma cigarette, il avait signalé que j’avais les mêmes fringues de boxe depuis 1975. Comme elles avaient rien et qu’elles faisaient toujours craquer les filles, j’voyais pas pourquoi j’en changerais. Amon confirma avec un air de dépit que mes fringues n’avaient rien. Je savais qu’il était dépité parce que ça signifiait que je ne m’étais pas beaucoup entrainé en 8 ans. En même temps, j’avais bien d’autres choses à faire que ça. J’haussai les épaules.

Je pris alors mes gants qui n’avaient rien non plus. Ils étaient tout aussi neuf que le reste. Encore un truc qui n’échappa pas à Amon. J’me redressai pour le regarder.

-J’suis batteur par boxeur. Tu sais bien que chaque fois que je venais ici c’était pour parier ou pour draguer. La tenue c’est pour le fun.

C’était pas comme si c’était un scoop…

J’commençai à les enfiler mais Amon me les prit. Je fis la moue. Comment il veut que je boxe sans gants, lui ? Le problème, c’est qu’Amon ne voulait pas boxer tout de suite. Il voulait, d’abord, que je me tape cinq tours de salle. Son sourire sadique accentua ma moue.

-Cinq…

Je regardais autour de nous. La salle était quand même grande. Ça allait demander une grosse débauche d’énergie.

-C’est beaucoup, cinq…

Amon essaya de m’encourager en me disant de penser à la façon dont la seule fille présente dans la salle allait me mater. Mouais… C’était maigre comme encouragement. J’avais pas vraiment envie que cette fille me vois sur les rotules après deux tours.

-Elle va voir que ma tenue c’est que de l’arnaque si tu me fais courir.

En résumé, elle verra que je suis le plus mauvais des sportifs et que ma tenue ce n’est que du vent.

Mais Amon tenait à ce que je cours et je soupirais en arrêtant d’essayer de lui montrer toute ma démotivation face à ce premier exercice. Le Danois me proposa de courir avec moi pour voir lequel de nous deux finit le premier. J’aimais la compétition même si j’étais le dernier des nuls. Un peu comme quand je pariais. J’avais une très mauvaise intuition mais ça m’empêchait pas de recommencer tout le temps. Je souris.

-D’accord !

La fille rigola et je lui fis un clin d’œil avant de commencer à courir, Amon, dans un tout premier temps, sur mes talons.

Mais il me rattrapa bien vite avant de carrément me dépasser. Je fis la moue et continuai à courir pour essayer de le rattraper mais en vain…

Après le deuxième tour, j’étais déjà crever. Je tentais de respirer comme il faut mais ce n’était vraiment pas facile. J’avais mal aux jambes dont spécialement au côté où je m’étais blessé.

J’étais encore plus essoufflé après le troisième tour… Amon, lui, entamait déjà son cinquième à ce moment-là, j’crois… Bref, il était bien devant moi et j’allais de moins en moins vite. La fille avait mal pour moi vu sa tête mais j’arrivais presque plus à tourner mon regard vers elle. J’avais les yeux braqué devant moi.

Je marchais quasiment à la fin du quatrième tour et le cinquième fut un vrai calvaire. Quand, enfin, j’arrivai au bout, je m’arrêtai de courir, les mains sur les genoux. Je reprenais mon souffle mais j’avais du mal. Je toussai même un bon coup sans arriver à me redresser.

-P’tain… Cinq, c’était trop.

On aurait dû commencer par un tour… J’étais pas prêt à ça…

@ Billy Lighter

J’avais eu vite fait de constater que si Howard voulait maintenant s’entraîner et s’il était équipé pour depuis 1975, ce n’était pas pour autant qu’il l’avait déjà fait sérieusement. Bon, ok, ce n’était pas comme si j’avais pu croire une seule seconde que le batteur ait pu faire autre chose toutes les fois où je l’avais vu ici que se pavaner ou perdre de l’argent en pariant mal.

C’était plus… Howard Stone dans son ensemble et dans toute sa splendeur qui me désolait. Il était un tout et un tout pas vraiment des plus réactifs.

Comme le disait Howard, la tenue, c’est pour le fun.

Je souris.

-C’ÉTAIT pour le fun, Howard…

Maintenant, il allait courir, il allait souffrir et il allait suer parce que j’étais pas là pour le fun. Il m’avait demandé de l’entraîner, j’allais pas le faire à moitié.

Il fallait commencer par l’échauffer parce que je savais qu’il avait été blessé et que boxer à froid allait être la meilleure façon pour qu’il se fasse mal. Ce qui ne m’empêcha pas, après lui avoir énoncé le premier exercice, de lui proposer de voir lequel de nous deux finirait les cinq tours de salle le premier. Parce que je savais qu’Howard n’allait certainement pas forcer pour être le meilleur.

S’il était fatigué, il allait s’arrêter, point barre.

Howard accepta le défi après avoir essayé de protester un peu sans grande conviction. Evidemment, il ne manqua pas de jouer les playboys avant de se mettre à courir. Ouais… Qui veut parier que dans deux minutes, il fera beaucoup moins le malin ?

Je commençai à courir tranquillement, juste derrière lui… Tranquillement au point que j’avais l’impression de courir comme un touriste.

Je ne rattrapai pas Howard, ma cadence n’accéléra ni ne diminua d’un poil.

C’était lui qui courait de moins en moins vite. Alors je finis par le dépasser… Puis par lui prendre un tour d’avance, puis deux… Et je terminai alors qu’il n’entamait que le quatrième tour. Je m’arrêtai et le regardai faire, même pas essoufflé.

Je ne pouvais pas prétendre être un entraîneur qualifié, ni pouvoir lui donner des conseils très poussés… Juste l’aider à se maintenir un peu en forme et lui apprendre quelques prises ou coups qui lui permettraient de pouvoir se tirer d’un mauvais pas en rue, pour mieux fuir ensuite. Mais pour l’instant, ce que je regardais surtout, c’était s’il ne manifestait pas des signes de douleur trop prononcés.

Il avait une tournée à faire et si je mettais le batteur HS, Timmy n’allait pas être content.

Bon… en fait, Howard avait l’air de souffrir le martyr alors qu’il terminait ses tours en marchant. Mais pas tant à cause de son genou que parce qu’il était une grosse fainéasse.

Il finit quand même par arriver devant moi, les mains sur les genoux, essoufflé comme après un marathon de 42 kilomètres…

Et il avait fait cinq tours de salle.

Je passai une main sur mon visage.

-On a du boulot… Etire-toi…Détend tes bras et tes poignets… Puis on commencera à boxer…

On allait faire doucement… Parce que le but n’était pas non plus de dégoûter le batteur sinon, j’allais plus jamais le revoir ici. Alors il avait besoin d’un peu de fun et puisqu’il était venu pour boxer…

Je lui montrai deux ou trois petits trucs pour délier ses poignets et ses bras pour ne pas se blesser puis enfilai mes gants après lui avoir lancé les siens.

-On commence par des exercices d’esquives ? J’essaye de te frapper et tu esquives puis vice-versa.

Je lui laissai juste le temps de me donner son accord, d’achever de mettre ses gants et de lever sa garde. Puis je lançai mon poing vers l’avant et il réussit à l’esquiver. Je fis la moue.

-La chance du débutant ça… A toi. Frappe.

En plein dans l’estomac, bien que ça ne me fit aucun mal… Ok. Je frappai sans attendre et l’atteins en pleine poire, pour la peine.

Non mais hey !

@ Billy Lighter

Ma tenue, c’est pour le fun… Ça avait toujours été pour le fun. J’allais pas m’pointer ici en jeans, ça faisait moins triper les filles. C’était logique d’avoir un équipement même si on s’entrainait pas réellement…

Mais apparemment, avoir une tenue pour le fun, c’était terminé. Amon me le fit bien comprendre en insistant sur le « c’était ». J’fis une petite moue avant qu’Amon me fit part du premier exercice qui ne me plaisait qu’à moitié. Non, en fait, il ne me plaisait pas du tout. J’aimais pas tellement courir pourtant, c’est pas comme si j’avais jamais couru de ma vie… Quand j’étais enfant et adolescent, je courais souvent pour fuir les flics et les Los Diablos… Mais, entre-temps, j’étais devenu rockstar et j’avais plus couru depuis presque 10 ans.

Du coup, la reprise a été dure même si j’étais motivé par la présence de la fille et par le défi que me lançait Amon. J’avais, donc, pas rechigner longtemps avant de me mettre à courir.

Mais ça avait été un calvaire… Cinq tours c’était beaucoup. Trop pour moi qui n’avais plus couru depuis très longtemps. Du coup, j’finis les tours complètement essoufflé alors qu’Amon, lui, était toujours pimpant. A se demander s’il n’était pas dopé.

Je reprenais mon souffle alors qu’Amon disait qu’on avait du boulot. Ouais, j’sais, j’ai vu… Je commençai à m’étirer à sa demande. J’étais venu pour boxer moi et j’étais content qu’on passe enfin aux choses sérieuses.

J’imitai Amon pour les étirements. J’en avais jamais fait de ma vie, alors…

Après ces p’tits étirements, Amon lança l’exercice « d’évitement ». Je souris.

-Ok !

J’attrapai mes gants et les enfilai. J’étais motivé comme Rocky Balboa avant un match. Au point que je n’étais presque plus essoufflé par l’exercice précédent. Je levai ma garde comme je l’avais vu faire Rocky dans son film.

-Vas-y ! J’suis prêt !

Il lança son poing et je l’esquivais avec un sourire aux lèvres. Amon déclara que c’était la chance des débutants. J’fis la moue avant de rétorquer :

-Non, c’est le talent.

J’étais peut-être pas un grand sportif mais quand je venais ici c’était quand même pour faire un peu de punching-ball. Bon, ok, je faisais que taper le rythme mais je tapais quand même.

D’ailleurs, quand ce fut mon tour de frapper Amon, j’y mis toute mes forces et je réussi à l’atteindre à l’estomac. Je ricanai baissant un peu ma garde et Amon.

-Touché !

Mais Amon, sans crier gare, me frappa à son tour en pleine figure. Surpris, je perdis l’équilibre et tombai au sol.

-Hey ! Ça fait mal !

Ça faisait vraiment mal. Je me relevai difficilement et fronçai les sourcils en me tenant l’œil droit.

-P’tain…

Il allait me le payer, ça.

Je fis semblant d’avoir un peu plus mal que prévu en continuant à me tenir l’œil et à gémir un peu de douleur.

-J’crois que je vais avoir un œil au beurre noir par ta faute.

C’était assez pour qu’Amon baisse un rien sa garde et que je lui envoie un coup vicieux en plein figure. Je ricanai à nouveau en montrant toute ma fierté. Ok, ça se faisait pas mais il l’avait cherché.

-Faut pas baisser ta garde, Momon.

Il m’envoya son poing, comme par réflexe, et je l’évitai de justesse. Je me débrouillais bien pour un type qui avait jamais vraiment boxé.

-Bah… Je croyais que t’étais fort, moi. Pas étonnant que je perds autant de paris si tu es si nul…

J’avais l’habitude de parier sur Amon. Sauf quand je voyais qu’il était pas trop en forme.

@ Billy Lighter

Si courir semblait mettre Howard au bord de l’infarctus, une fois qu’on se mit à boxer, ce fut une toute autre histoire. Fallait croire que c’était un jour sans pour moi ou que j’étais réellement à côté de mes pompes. Pourtant, je me sentais bien. Un peu rouillé par les quelques dernières semaines de négligence au niveau de l’entraînement, mais sans plus… Pas plus que je n’avais l’impression d’être distrait par des pensées qui auraient pu dériver vers le travail, Sonne ou des inquiétudes quelconque.

Non, j’allais très bien. On pouvait même dire que j’étais relativement heureux, pour l’instant.

A croire que l’enthousiasme et la motivation dont Howard faisait preuve maintenant pouvait suffire à réduire à néant des années d’entraînements et de matches illégaux.

Bon, on ne pouvait pas dire que Howard était prêt à me mettre K.O., loin de là. Mais il semblait esquiver assez facilement et rapidement, de même qu’il arrivait à me toucher. Après qu’il m’ait touché la première fois, dans un sursaut d’orgueil, je lui avais envoyé mon poing dans la figure, pas assez pour faire mal, mais suffisant pour décontenancer.

Et Howard se retrouva le cul par terre, ce qui était quand même rassurant. Je rigolai en le voyant se tenir l’œil d’une de ses mains gantées…

Il se plaignit déjà des déboires esthétiques qu’il allait avoir et je rigolai, baissant ma garde pour aller vérifier si je n’avais pas frappé un peu trop fort quand même.

-T’es pire qu’une fille.

Mais j’avais à peine fait un pas vers lui pour m’inquiéter de son œil qu’il projeta son poing en plein dans ma tronche. Pas assez pour faire mal non plus parce qu’il manquait de force dans les bras, à mon avis, mais assez pour me surprendre complètement. Et en plus, il y allait de son petit commentaire ! Je serrai les dents et grommelai.

-C’est pas fair-play ça !

La fille sur laquelle Howard avait des « vues » depuis le début rigolait. Elle avait arrêté de s’entraîner pour profiter de ce spectacle lamentable en buvant sa bouteille d’eau. Howard, lui, se marrait et me sortit le plus beau surnom qu’il m’ait jamais trouvé…

Encore une fois, j’essayai de lancer un coup pour l’atteindre, mais sans succès. Et alors qu’il me provoquait en disant qu’il savait pourquoi il perdait ses paris, moi, je trouvai la faille dans ce combat amical : Howard était plus léger que moi et donc plus rapide mais surtout, il était affreusement petit.

-On va voir si je suis si nul.

Je descendis sur mes appuis en écartant un peu plus les jambes pour me faire plus « petit ». Mon problème était que je combattais très rarement contre des gabarits du type d’Howard vu que forcément, en matches illégalement officiels, on entrait pas dans la même catégorie.

Je frappai mes gants l’un contre l’autre, laissai à nouveau approcher Howard et, plutôt que de frapper dans le tas, utilisai mes appuis et la portée de mes bras, plus longue que la sienne, pour enchaîner trois coups : crochet au foie, uppercut, et une petite droite pour l’achever.

@ Billy Lighter

J’me trouvais plutôt doué pour un boxer débutant. J’arrivais à esquiver les coups d’Amon et à lui en foutre en retour. Lui, il disait que c’était la chance des débutants mais, moi, j’étais sûr d’être pourvu d’un talent caché pour la boxe et qu’il ne se déclarait que maintenant. Un p’tit peu comme les pouvoirs mutants dont il est question dans tous les comics que lit (un p’tit peu trop, j’pense) Nathan.

Il ne réussit qu’une seul fois à me touche, le Amon. Et c’était assez pour me foutre à terre. C’était pas cool… Je me tenais l’œil parce que j’avais un peu mal même si j’en rajoutais pour faire baisser la garde d’Amon. Il déclara que j’étais pire qu’une fille, j’fis la moue avant qu’il ne morde à l’hameçon et ne baisse sa garde. On va voir qui c’est la fille ! Vicieusement, je lui envoyai un poing en pleine figure. Et j’en étais fier. Suffisamment pour me vanter un p’tit peu.

Il déclara que c’était pas fair-play et j’haussai les épaules. Moi j’trouvais que c’était une bonne technique. Et ça plaisait à la fille qui rigolait.

Du coup, je continuai mes p’tites provocations après avoir, encore, éviter un coup d’Amon. J’aimais bien charrier et provoquer Amon. Surtout qu’il réagissait à tout ce que je lui disais en tirant la tronche et en répliquant. C’est drôle.

J’avais toujours ma garde mais je souriais aussi. Je regardais Amon se mettre plus à ma hauteur. J’fis la moue. Il fait quoi là ? Je montai encore un peu ma garde prêt à éviter les prochains coups d’Amon.

Mais je ne réussis pas à le faire…

Il m’envoya un coup de le foie qui me coupa littéralement le souffle. J’me rappelle qu’au match que j’avais fait contre Amon il y a quelques mois, il m’avait déjà envoyé un coup dans le foie et ça m’avait mis complètement K.O. Et ce coup me fit bien plus mal que les deux autres coups qui arrivèrent dans la foulée. Je me pliais en deux sans arriver à respirer pendant trois secondes avant de reprendre mon souffle. La fille avait arrêté de rire et avait mis sa main devant sa bouche.

Je reculai, malgré moi, mes deux bras enserrant mon abdomen. J’me laissai tomber à genou. Ma lèvres saignait mais c’était pas ça le pire. Le pire, c’était la douleur.

-P’tain… Ça fait trop mal…

Je repris mon souffle doucement en m’asseyant au sol. Je relevai le regard vers Amon. J’avais trop mal pour me relever.

-T’as dit un coup chacun… Tu m’en as foutu trois… C’est pas juste, Amon…

L’alcool que j’avais bu avant de venir essayait de remonter. Je ravalai ma salive pour éviter de vomir la vodka que j’avais bue…

-T’es un tricheur, Momon…

Bon, j’lui disais tout ça mais sans aucune motivation… En gros, j’lui criais pas dessus quoi.

J’tentais de me relever à un moment donné mais la douleur m’empêcha de continuer mon effort. J’fis la moue… Va me falloir quelques minutes là.

-P’tain, tu frappes presque aussi fort que ces foutues latinos… Comment tu voulais que j’évite ça ?

Bon, j’exagérais un p’tit peu.

@ Billy Lighter

J’y étais peut-être allé un peu fort, à partir du moment où j’avais réussi à analyser ce qui faisait que les apparences laissaient à penser qu’Howard était plus doué que moi. Ça avait été plus fort que moi, il avait fallu que je lui montre que sa chance n’était que ça et que ça n’allait pas supplanter comme ça des années d’entraînement, même si j’étais encore loin d’être un pro comme Tobby Cooper.

Ce fut en voyant Howrd le souffle coupé et se tenant l’abdomen que je me rappelai aussi que, justement, le batteur manquait cruellement d’entraînement. Qui plus était, il n’était pas non plus habitué à encaisser.

Du coup, mon sursaut d’orgueil se replia bien vite sur lui-même pour laisser place à une profonde inquiétude : je venais de dégommer le foie d’un alcoolique notoire… Et c’était loin d’être une bonne idée, ça, Amon. J’avais déjà tué un gars à coups de poings en frappant trop fort et je m’en voulais encore pour ça alors que je savais pertinemment avoir supprimé un monstre.

Mais là, c’était d’un ami qu’on parlait. Et Howard s’était assis au sol.

-Merde !... Howard ! Ça va ?

Mais ouais… Ça allait et je levais les yeux au ciel, mi-exaspéré par la frousse qu’il venait de me foutre et mi-soulagé, quand il affirma que ce que je venais de faire n’était pas juste. S’il avait encore la force de protester, c’était qu’il allait pas si mal qu’il voulait bien le faire croire.

Je vins m’asseoir à côté de lui et tendis le bras pour attraper ma bouteille d’eau pendant que le batteur me traitait de tricheur. J’en pris une gorgée avant d’essuyer ma bouche du revers du bras.

-Fallait que je brise ton excès de confiance. C’est le pire ennemi du boxeur.

Je souris et lui tendis ma bouteille d’eau quand il me demanda comment je voulais qu’il évite ça. Je ne pus m’empêcher d’avoir un sourire en coin.

-Mais je voulais pas que tu l’évites.

Je regardai vers la fille qui demanda silencieusement si Howard allait bien, d’un regard, d’un geste. Et je lui répondis avec un sourire, de mon pouce levé, en frottant le dos du batteur. Puis, je me tournai vers Howard.

-Je crois que t’as eu ta dose pour aujourd’hui. On va pas y aller trop fort les premières fois parce que tu vas me claquer entre les doigts, sinon…

Je fronçai les sourcils et fis la moue.

-T’es peut-être toujours en désintox’ maison et tu tiens le coup, apparemment…

Je marquai une pause avant d’ajouter.

-Mais si tu compenses la drogue par l’alcool, tu vas crever tout pareil, Howard.

@ Billy Lighter

P’tain, j’crois que j’avais jamais eu aussi mal de ma vie qu’aujourd’hui ! Ah si… Il y a quelques mois quand les latinos m’avaient tabassé… Là j’avais eu encore plus mal.

Mais j’avais quand même très mal. Assez pour être obligé de m’assoir à terre pour reprendre mon souffle et essayer de pas vomir.

Amon s’inquiéta tout de suite de mon état. Mais je su pas lui répondre dans un premier temps parce que j’avais la tête qui tournait un peu et j’étais trop occupé à respirer et à reprendre mes esprits.

Quand je réussi à reprendre mon souffle, ce fut pour me plaindre. Amon avait dit un coup chacun… Pas trois. C’était pas du jeu. Moi, j’avais respecté les règles.

Amon s’installa près de moi et avoua qu’il avait fait ça pour briser mon excès de confiance. C’est comme ça qu’il justifiait ses trois coups douloureux. J’fis la moue.

-C’est pas cool… La confiance, c’est bien. Ça aide à avancer.

Mais trop, non, apparemment, d’après Amon. J’pris la bouteille qu’il me tendit et en bu un p’tit coup. Ça aidait à pas remettre l’alcool que j’avais bu avant de venir.

J’soupirai et continuai de râler en déclarant que j’aurais jamais su éviter les trois coups. C’était strictement impossible dans l’état actuel des choses. Mais Amon rétorqua en disant qu’il n’avait pas voulu que j’évite. J’fis une moue. Mais une moue triste cette fois.

-T’es cruel.

Je ne vis pas le signe d’Amon à la fille. J’me contentais de reprendre mes esprits surtout que mon estomac menaçait de remettre et j’étais concentré pour éviter que ça n’arrive. J’voulais pas que la fille me voit vomir. C’était trop pitoyable.

Amon frotta mon dos avant de dire que j’avais eu ma dose pour aujourd’hui. J’aurais voulu combattre un peu plus mais j’étais pas certain de pouvoir tenir. Déjà me relever me semblait être difficile. Je lâchai un soupire montrant un peu ma déception.

-Ouais… T’as raison. En même temps, j’aurais pu tenir plus longtemps si tu m’avais pas tapé aussi fort.

Je lui en voulais un peu. Mais j’étais aussi déçu de m’être fait ramasser aussi facilement. Un peu comme dans la ruelle dans l’Eastside. J’avais rien vu venir et j’avais fini à l’hosto en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire.

C’était un peu pour éviter ce genre de cas de figure que j’avais demandé à Amon de m’entrainer. Mais il semblerait que j’devrais prendre mon mal en patience avant d’avoir de vrais résultats.

Je soupirai à nouveau alors qu’Amon me parla de ma désintox’. Je regardais la bouteille qu’il m’avait donner pour me dérober à son regard alors qu’il disait que remplacer la drogue par l’alcool, ça allait me donner le même résultat. Apolline m’avait rien dit sur l’alcool. Parce qu’elle en buvait aussi…

-Je sais… J’suis au courant des conséquences des excès de l’alcool.

J’étais pas stupide. J’savais que mon régime était pas recommandé. Mais j’pouvais pas tenir ma désintox’ sans l’alcool, c’était juste pas possible.

-Seulement, si j’ai réussi à arrêter la drogue, c’est grâce à l’alcool. Chaque fois que j’ai eu envie de coke, j’ai bu une bouteille de vodka à la place. J’voyais pas comment m’en sortir autrement.

Et à force de boire de plus en plus, ben… C’était dur de revenir à une consommation « normale ». Je ne regardais toujours pas Amon.

-Mais j’survivrais, tu sais… J’ai jamais eu de problème à cause de l’alcool. Je gère.

De problème de santé, j’parlais…

C’est là que j’fus pris d’un haut-le-cœur. Je me tenais l’estomac mais j’réussi à ne pas vomir en ravalant ce qui avait essayé de sortir. Je transpirais reprenant, encore, mon souffle avant de réussir à parler à nouveau.

-P’tain… Faudra que tu m’apprennes à foutre des coups qui font mal comme ça…

Ouais parce que c’était efficace.

@ Billy Lighter

J’étais cruel, disait Howard. Peut-être, probablement. J’avais été cruel aussi avec Sélène quand elle m’avait demandé de l’entraîner. Fallait croire que, pour moi, l’apprentissage ne pouvait pas être ludique ou amusant mais devait au contraire se faire dans la douleur. C’était comme ça que Lars m’avait appris certaines choses à une époque où il avait encore de l’espoir que je suive ses traces pour devenir son digne successeur. Et très sincèrement, je me rappelais cette période avec beaucoup de nostalgie, parce que j’avais préféré souffrir et en prendre plein la tronche que de voir sur moi son regard désappointé puis méprisant quand il avait compris que je n’avais pas les moyens de devenir comme lui et qu’il s’était totalement désintéressé de moi.

Alors ouais, Howard allait souffrir en entraînement parce que je ne voyais pas d’autre moyen de lui inculquer quelque chose. D’autant plus qu’on ne pouvait pas vraiment dire que Howard ait l’esprit vif… Et physiquement, c’était encore pire.

Je savais quand m’arrêter, cependant. Et le moment où Howard s’était retrouvé le cul à terre sans pouvoir se relever m’avait semblé approprié pour ça. Je voyais bien qu’il était déçu quand je lui dis que c’était bon pour aujourd’hui et il répliqua que si je n’avais pas frappé si fort, il aurait pu tenir plus longtemps.

-Tu es venu me voir pour apprendre à te défendre contre tes éventuels agresseurs. Ils ne retiendront pas leurs coups.

Mais vu comment un petit coup au foie lui faisait mal, Howard n’avait pas besoin de grand-chose pour se retrouver HS. Et s’il était bourré en permanence, il était du même coup vulnérable en permanence aussi. Sans compter les conséquences que ça allait finir par entraîner, au rythme où il allait.

Et évidemment, sa cure de désintox pour la drogue était une excuse toute trouvée pour justifier les excès qu’il faisait avec l’alcool.

Je soupirai en reprenant la bouteille d’eau puis pinçai les lèvres quand Howard affirma qu’il gérait.

-Ouais mais… ça va revenir au même que si tu te shootais à mort au final.

Je haussai les épaules.

-T’es amoureux de ta guitariste, non ? T’as pas envie de la perdre, j’imagine, pas plus que t’as envie qu’elle te voit dépérir quand ton foie commencera à te dire merde. J’ai à peine appuyé sur ton foie et tu t’es plié en deux.

Je pris une gorgée d’eau.

-T’as jamais eu de problème avec l’alcool… Mais y a un début à tout, Howard.

Bon, j’avais dit ce que j’avais à dire, il en ferait ce qu’il voulait. Moi, j’avais fait mon job en tant qu’ami et s’il lui arrivait quelque chose, je pourrais me dire que j’avais fait tout ce qui était en mon pouvoir pour que ça ne se produise pas.

La balle était dans son camp, maintenant.

Je pouffai de rire quand il demanda à ce que je lui apprenne des coups qui faisaient mal.

-Ok. La prochaine fois, on la jouera moins physique et plus vicieux.

Je me levai et lui tendis la main pour l’aider à se relever.

-A la douche, vieille loque.

@ Billy Lighter

J’avais mal ! Et la douleur allait m’empêcher d’continuer l’entrainement qu’on venait de commencer… C’était nul. Surtout que, si Amon n’avait pas tapé aussi fort, j’aurais pu tenir bien plus longtemps.

Mais Amon, l’avait réponse à toutes mes critiques. Il déclara que mes agresseurs, eux, n’allaient pas retenir leurs coups. Je frottai mon abdomen repensant aux latinos qui m’avaient sauvagement agressé dans l’Eastside. Ouais… Ils avaient pas retenus leurs coups eux… Et j’avais rien pu faire.

J’soupirai.

-Ouais… J’sais…

Puis, il me parla d’alcool. Et ça entraina, tout de suite, mes justifications. Sans l’alcool, j’allais retomber dans la drogue. C’était clair. C’était soit l’un ou l’autre. Et j’avais choisi celui qui me permettait de garder Apolline à mes côtés. Elle voulait pas de drogue, j’avais arrêté la drogue. Mais me fallait l’alcool pour tenir.

Mais Amon, lui, voyait pas de différence entre se shooter à mort et boire à mort. Pour lui les deux revenait au même. J’soupirai. Il avait raison. Mais si j’arrêtai de boire (si c’était possible), qu’est-ce qu’il allait se passer ? J’allais m’ennuyer…

Amon me parla, alors, plus concrètement. Et pour ça, il utilisa l’argument Apolline. Je baissai les yeux quand il me fit comprendre que tout ça allait me tuer. Mais suffisamment lentement que pour que tout le monde le remarque. Il termina son p’tit discours par une « t’as pas encore de problème Howard, mais ça va venir… ». Et ça me fit réfléchir… Juste l’espace de quelques secondes. Avant que mon cerveau ne me dise que je gérais ma consommation excessive depuis plus de 8 ans déjà… Et que j’avais encore rien eu. Ça n’empêchait que le ton et les mots qu’employaient Amon faisaient peur…

-J’sais… J’ferais attention, c’est promis.

Ouais, j’avais déjà fait attention (plus ou moins) aujourd’hui… Alors p’tètre que j’pourrais faire attention demain aussi.

Puis, ce fut à mon tour d’avoir une demande. Celle qu’Amon m’apprenne à porter le genre de coup qu’il venait de me porter. Des coups qui faisaient mal. Et il rigola pour me dire qu’il allait faire ça la prochaine fois. Je souris.

-On s’amusera la prochaine, fois, alors…

Il se leva et tendit sa main pour m’aider à me relever. Je pris la sienne et l’utilisai pour me remettre sur mes deux pieds. Bon… J’allais pas vomir. J’crois… Tout semblait rester, définitivement, à l’intérieur.

C’était l’heure de la douche maintenant. Après cet entrainement bref… Mais intense.

@ Billy Lighter