Who Am I? Age: 40 Date de naissance: 25/05/46 Localisation: Malibu Birth place: Los Angeles Je suis: épicurien Song: The Man Who Sold The World - David Bowie
Sujet: Hope Never Dies [SOLO][TERMINE] Mer 27 Mar - 20:21
Hope Never Dies ft. Daryll Rogers
Cela faisait seulement 24 heures que Maritza était partie... Je regardai ma montre, puis l'horloge. Non... Même pas... Mais la villa me semblait soudainement bien vide alors même qu'elle ne l'était pas plus qu'avant l'emménagement de mon amante ici... Et pourtant, c'était comme si Ritza avait déjà marqué ce lieu, tellement aseptisé avant, de sa présence.
Cela ne tenait à pas grand-chose... Un bibelot par ci, un autre par là... Une photo de nous, prise par un quelconque paparazzi de L.A.People, découpée dans le magazine et glissée dans le coin du miroir de notre chambre...
Un lit déjà chaud quand je venais la rejoindre après avoir passé la soirée à lire dans le salon...
Un regard, un sourire...même s'ils étaient plus rares que lorsque nous vivions incognito dans l'Eastside.
Je lui avais donné tout ce à quoi elle avait un jour espéré, je lui avais ouvert la porte de mon monde, un monde dont j'avais voulu la préserver pendant longtemps... Justement pour qu'elle garde sa faculté à sourire... Pour que Maritza reste Maritza, celle qui avait attiré mon attention alors qu'elle n'était personne, juste une beauté pure, une perle rare... Pour qu'elle n'ait jamais à mentir, jouer et calculer...
Pour qu'elle ne devienne pas comme moi.
Et tout ce que j'avais toujours voulu éviter semblait se produire maintenant. Par ma faute. Mais aussi un peu la sienne... Elle avait voulu que nous hurlions notre amour au monde, elle voulait être reconnue comme ma compagne.
Elle avait voulu s'exposer alors que j'avais toujours cherché à la protéger.
Et voilà où nous en étions...
Je l'aimais sincèrement et il aurait été odieux de ma part de penser qu'il n'en allait pas de même pour elle alors qu'elle avait quitté toute sa vie pour revenir auprès de moi sur un simple claquement de doigt. J'avais même poussé le vice jusqu'à repousser complètement notre fille, ruiner tous ses espoirs que nous puissions un jour être réunis...
Et elle avait juste acquiescé...
Si ce n'était pas de l'amour, je ne savais pas ce que c'était.
Mais j’espérais que ce n’était pas de la peur .
La vraie question était: Est-ce que c'était de cette forme d'amour que j'avais besoin?
Mes réflexions, alors que mon regard se perdait dans le vide, assis à mon bureau que j'étais, à ne strictement rien faire, furent interrompues par la sonnette de la villa. Tant mieux! Tu peux réfléchir et disserter dans ta tête sur l'amour pendant dix ans, Jimmy Reed, tu n'arriveras jamais à rien. Parce qu'en réalité, tu n'as aucune putain d'idée de ce que c'est.
Non... Pas tout à fait. Tu t'es forcé à oublier ce que c'était.
Pourquoi?
Pas pour protéger Maritza. Pour te protéger toi. En espérant ne jamais rien ressentir si jamais un jour il lui arrivait quel...
La sonnette retentit encore...
Je grommelai...
-John!
Que faisait donc le majordome?!
Je me levai et allai voir moi-même, non sans essayer d'écraser cet infime espoir que ce soit Maritza qui avait décidé de me revenir plus tôt que prévu.
Pas de chance... Mon visage se décomposa quand, en ouvrant la porte, je me retrouvai devant Daryll Rogers...une apparition qui me fit lever un sourcil.
-Il n'est rien arrivé à Victoria, j'espère...?
Non... Daryll avait plus l'air furieux qu'inquiet ou attristé...
-Non... Victoria va parfaitement bien, merci pour elle, Monsieur Reed! C'est à propos de ces deux gamins de Stone et Kurtz que je viens vous voir...
Je levai un sourcil et un sourire apparut au coin de mes lèvres.
-Ah oui? Voilà qui est intéressant... Entre.
Le manager entra en me remerciant au passage et je le guidai jusqu'au salon où John venait de faire irruption. Ce dernier se confondit en excuses...
-Madame Reed avait besoin de moi... Je n'ai pas pu me libérer pour venir accueillir Monsieur Rogers...je...
Je fis un signe d'apaisement de la main.
-C'est bon, John... Je sais comment se comporte la comtesse douairière dans ses grands jours. Vous feriez d’ailleurs bien d'y retourner.
Pendant qu'elle le harcelait lui, elle me foutait la paix à moi. Mais il fallait dire aussi que John était en train de payer cher un lapsus qu'il avait fait il y avait peu de temps de ça lorsqu'il avait par inadvertance appelé Maritza « Madame Reed »... Ma mère lui avait alors bien fait comprendre, ainsi qu’à moi-même par la même occasion, que tant que je n'aurais pas fait les choses dans les règles de l'art, elle resterait la seule et unique Madame Reed.
De toute façon, tout le personnel prenait quand même cher pour le moment parce qu'en effet, Maritza était fort appréciée parmi eux...et ma mère de vivre cette douce rivalité auprès de nos employés comme un passe-temps...
John se retira donc et j'invitai Daryll à s'installer dans l'un des fauteuils tandis que je lui servais un verre de whisky. Je le lui donnai et m'installai dans mon propre fauteuil en allumant une cigarette...
-Qu'ont donc pu commettre Kurtz et Stone comme crime pour que cela me vaille une visite, ici, de ta part? Cela ne pouvait pas se voir avec Frances? Ou attendre que je daigne me montrer à la tour?
Malgré tout, j'étais quand même curieux d'entendre ce qu'il avait à dire.
-Ces deux gamins m'ont volé ma voiture!
Je levai un sourcil.
-Mais encore? Est-ce que j'ai une tête à prendre ta déposition, Daryll?
Daryll en tremblait presque de colère. Je pinçai les lèvres tant j'avais envie de rire. Il ne fallait pas oublier qu'à une époque, Daryll avait été le second de BSC, juste après mon père, chose qui avait radicalement changé depuis mon accession au trône et l'avènement de Daniele avec The Army.
Le manager grommela.
-Non seulement ils me l'ont volée sur le parking du studio, mais en plus, ils l'ont mal stationnée au Polo Lounge! Résultat, je dois payer les frais de fourrière plus les réparations aux fils du démarreur! Ce sont des délinquants! Des vandales! Des...
Je soupirai tout en l'interrompant, souriant tellement cette histoire était hilarante.
-Des rockstars, Daryll...dans notre métier, nous appelons ça des rockstars.
Daryll fulminait, il avait déjà bien compris qu'il était en train de pisser dans un violon. Moi, pendant ce temps-là, je tournais et retournais mentalement chaque mot qu'il avait prononcé dans ma tête... Pour finir par froncer les sourcils.
-Stone était donc en studio..? Je croyais qu'il était convalescent.
Il haussa les épaules.
-Lui et Sniper sont les deux mêmes. Si on ne les arrête pas, ils vont finir comme cul et chemise! Sniper a même joué de la guitare sur le ti...
Je souris...
-Continue. Ne t'arrête surtout pas, Daryll, c'est trop bon.
Le manager continua...
-Sniper a joué de la guitare sur le titre de Fireworks que Stone était en train d'enregistrer...
Je soufflai la fumée de ma cigarette par mes narines en jubilant intérieurement. Si ce titre ne faisait pas un malheur, je ne savais pas ce qu'il fallait aux gens. Et cela me faisait ricaner, aussi.je n'allais rien dire à Daniele. Je voulais voir sa tête lorsqu'il écouterait le titre.
-Et qu'ont-ils fait au Polo Lounge, à part faire embarquer ta voiture? Tu en as une idée? Considère les réparations comme payées par moi-même pour l'information sur le titre. Je payerai les frais de fourrière si tu as une idée de ce qui s'est passé là-bas.
Daryll reprit pendant une seconde un ton de reproche oubliant momentanément qu'il n'était plus le second de mon père.
-Tu gères une entreprise, Jimmy. Pas un gang.
Je souris.
-J'y penserai... Polo Lounge. Dis-moi.
Il prit une grande inspiration avant de se lancer.
-Le mariage de ma fille se déroulait au Polo Lounge. Je ne sais pas si Sniper le savait, mais ce que je sais, c'est qu'il n'y était pas plus invité que moi. J'ai reçu un appel de ma fille, Amanda... Après plus de dix ans sans un mot, sans un signe, je reçois enfin un appel d'elle me remerciant infiniment pour le cadeau de mariage...
Je souris, sentant la suite venir de loin. Je étais au courant et était à l'origine même, avec Daniele, de la dispute entre Daryll et sa fille... Mais il semblerait que ça se soit arrangé sur un énorme malentendu...
-Elle pense que c'est moi qui lui ai envoyé Sniper et Stone sans vouloir « signer » le présent...Comme si je lui avais tendu la main. Helen et moi sommes invités à souper chez eux le week-end prochain.
Je pris une gorgée de whisky, installé dans mon fauteuil comme dans un trône.
-Es-tu heureux de cela?
Daryll hocha presque timidement la tête. Je me levai et passai près de lui, tapotant sur son épaule au passage, avant de me diriger vers la fenêtre, clope et verre en main. Daryll, après plus de dix ans durant lesquels lui et sa fille s'étaient ignorés, était sur le point de renouer avec celle-ci...
Comme quoi, tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir.
Et ce fut sans me retourner vers lui que je déclarai.
-La prochaine fois que tu vois Sniper et Stone. Dis-leur tout simplement: « Merci. »