Puuuuuuuutain!!!!!!! C'était pas The Burning Fire qui débarquait!! C'était le Président en personne! Ou alors la Reine d'Angleterre! Ou je savais pas quoi?! Mais c'était pas The Burning Fire!

Je regardais par la fenêtre de ma chambre d'hôtel qui donnait sur l'entrée de celui-ci et le cortège qui débarquait était énorme! Raodies, roadies, encore roadies, managers, groupies qui avaient réussi à avoir des places VIP, des gens, pleins de gens!

Et moi, j'étais arrivé un avion plus tôt qu'eux et j'étais prêt à m'amuser et à me venger pour tout ce temps que j'avais passé comme un gros con à attendre dans mon fauteuil à L.A. que cette tournée finisse! Et sincèrement, je m'étais pas senti capable de revivre la tournée asiatique à chaque jour me demander ce que j'allais faire en attendant que Daniele revienne.

Ouais...sauf qu'au final, ben c'était pas Daniele que j'avais choisi de rejoindre...Mais bien ce bon vieux Stone avec qui j'avais passé la soirée de mariage la plus fun de toute ma vie! Et fallait dire que ça avait été la soirée la plus fun de toute la vie du marié, Sergio… Heureusement pour lui parce que si un jour il apprenait ce que Amanda et Howard avaient fait pendant que lui et moi, on se fendait la poire, pas sûr qu'il rigolerait toujours.

Bref, je trépignais d'impatience en fumant et en regardant par la fenêtre. Mais je voulais rester planqué jusqu'à ce qu'ils soient tous installés! Je voulais faire la surprise à Howard que j'étais là!

Puis y avait un intérêt, aussi, à avoir rejoint Howard plutôt que Dany: avec un peu de chance, je pourrais jouer avec lui sur scène notre chanson, puis peut-être celle de Fireworks aussi!

Bref, j'avais eu l'idée du siècle!

Bon, j’avoue aussi que… j’étais un peu là dans l’espoir de voir Sydney Grey… Elle avait jamais répondu à mes messages et je savais qu’elle serait là parce que je lisais L.A.People et L.A.People disait qu’elle sortait avec le claviériste du groupe…

Bon, ça, c’était pour le côté obscure de la force… bien que j’avais pas de mauvaise intension… juste envie de la voir et… un brin d’espoir quand même.

Alors quand le brouhaha se calma un peu dans les couloirs, que les gens commencèrent à un peu moins aller et venir, je descendis en catimini à l'accueil et demandai laquelle chambre c'était celle de Stone. La jolie hôtesse me donna l'info et risquait aussi fort de me réconcilier avec l'Australie si elle continuait à me sourire comme ça.

Je la remerciai et remontai, toujours en essayant de pas trop être vu et reconnu pour pas que ma présence soit grillée avant que j'arrive à destination...

Puis je frappai doucement à la porte... Et pris une voix de fausset.

-Service d'étage...

J'apporte la fiesta et la débauche...

@ Billy Lighter

Ça m’avait semblé être une excellente idée que d’accompagner Howard pour la suite et fin de sa tournée mais le voyage en avion fut plus pénible que ce à quoi je m’attendais. Être assise trop longtemps  me donne des raideurs dans la nuque alors, question de filer quelques raideurs à Howard, je fini sur ses cuisses et je me laisse bercer et caresser, subtilement par mon petit ami sous l’œil mauvais de son ex petit-copine.

Ça m’amuse trop !

Je n’irai jamais la trouver directement parce que je sais la merde pas possible que ça pourrait créer au sein du groupe et que The Burning Fire a connue plus que son lot de péripéties néfastes que pour en ajouter en créant de la bisbille inutile. Juste une inoffensive provocation suffit à m’amuser… pour le moment.

C’est un truc de fille, je marque mon territoire. Je lui fais comprendre par de petits gestes envers Howard qu’il est miens, maintenant. C’est ce qui se passe quand on largue quelqu’un, il passe à autre chose. Pourtant, mon petit doigt me laisse croire qu’elle regrette et qu’elle aurait encore espoir de recoller les morceaux.

Je n’ai aucune idée de si Timmy à parler aux membres de ses intentions en liens avec la chanson que nous avons coréalisé Howard et moi mais je suis prête à parier que ça ne fera pas l’affaire de tout le monde.  Pas seulement pour mademoiselle Mclagan mais David et moi  n’avons définitivement pas d’anicroches.

Cela dit, je m’en fou, je ne suis pas là pour me faire des amis, quoi que j’essais quand même de vivre différemment que ce que j’avais l’habitude de faire avant. Je suis là principalement pour m’envoyer en l’air avec Howard dans un tout autre pays, n’est-ce pas ce qu’il y a de bien à faire, quand on voyage ?

Quand nous arrivons à l’hôtel, je l’avoue, j’ai jubilée quand j’ai découvert qui était notre voisine de chambre. Si j’en crois ce que m’a confié la sœur d’Howard, Kenzie, la manœuvre avait été orchestré par la guitariste elle-même, qui ne savait pas, à ce moment là, que le batteur ne serait pas seul dans sa chambre.

C’est peut-être cette hilarante constatation ou peut-être le simple fait de me trouver à des milliers de kilomètres de River Moriarty mais à peine avons-nous refermés la porte de notre chambre derrière nous que je bondis sur mes pieds pour me hisser à Howard, nouant mes jambes derrière et l’embrassant à pleine bouche jusqu’à nous faire nous échouer sur le grand canapé de notre suite.

- Un truc que je fais toujours en entrant dans une chambre d’hôtel c’est d’aller au lit, même si je ne suis pas fatiguée. Je suis toujours impatiente de voir si je vais bien dormir.

Il peut aussi prendre ça comme une proposition subtile mais ça demeure tout de même la vérité.
- J’aurais dû prendre le temps de te regarder dans les yeux bien avant. J’aurais su que tu étais l’homme de ma vie.

Je développe un côté romantique hyper sucré depuis quelques semaines. C’est quelque chose de tout à fait nouveau que je ne maîtrise pas forcément très bien encore mais j’imagine que c’est comme n’importe quoi d’autres dans la vie, ça se travail !

Et parlant de travail, j’ai bien envie de voir s’il a envie d’être productif au lit. C’est le moment de secouer l’Australie.  Je quitte ses cuisses et me lève pour  l’inviter à me suivre quand on frappe à notre porte.

- Tu as demandé quelque chose à la réception ?

Être freiné par le service d’étage n’était pas prévu dans mon plan.

@ Billy Lighter

Les voyages en avions étaient plus courts quand j’avais Peyton avec moi. Pour elle, il était pénible mais j’essayais qu’il le soit un p’tit peu moins en la caressant doucement pendant une bonne partie du trajet alors qu’elle s’était installée sur mes cuisses. J’voyais pas vraiment les regards d’Apolline. J’regardais soit par le hublot, soit Peyton, soit ma bouteille de vodka… Parce que faire tout un trajet en avion sans bouteille de vodka, c’était trop horrible.

Arrivé à Melbourne, c’est un parterre énorme de fans qui nous accueillirent. J’tenais Peyton par la main alors que les gens nous applaudissaient. J’souriais surtout quand j’vis les panneaux anti-Ben Masters. Si Timmy avait pu croire qu’il pourrait me remplacer, j’avais la preuve aujourd’hui que ça sera pas si facile pour lui. Les fans, c’était moi qu’ils voulaient dans le groupe. Pas Masters.

On arriva à l’hôtel un peu plus tard. Un super bel hôtel. Pour une fois, MTI avait mis les p’tits plats dans les grands. Le lobby était beau et immense. J’voyais déjà toutes les possibilités qu’on avait pour y faire la fête. Parce que j’comptais bien en profiter aujourd’hui. J’savais que mon énergie allait diminuer au fur et à mesure de la tournée alors tant que j’avais de l’énergie autant l’utiliser à des choses utiles. Et j’voulais faire la fête avec Peyton et tous les gens qui voudront participer.

Notre chambre était une grande suite. J’savais que celle d’Apolline était juste à côté… D’habitude, elle m’évitait mais là, on dirait qu’elle m’évitait plus… J’savais pas si c’était positif ou négatif… En fait, j’savais pas ce que ça voulait dire du tout. On s’parlais toujours très rarement mais ça me dérangeait plus autant que ça depuis que j’avais Peyton. J’crois que les choses vont finir par se tasser…

J’crois…

A peine on était rentré dans la chambre que Peyton me sauta dessus. On s’embrassa langoureusement jusqu’à-ce que le baiser me fasse m’assoir dans le fauteuil de la suite. Y’avait rien de mieux que ça pour redémarrer une tournée. Surtout que Peyton voulait déjà aller au lit pour des fins de test. J’rigolai un p’tit peu.

-Quand tu arrives dans un hôtel, tu vas dormir ? Moi j’préfère sauter sur le lit pour voir s’il cède ou pas… Il faut voir s’il résiste à toutes les épreuves.

Ouais, c’était un genre d’invitation… J’savais que si on allait tous les deux au lit, ça sera pas pour dormir.

Elle ajouta un compliment après ça et j’souris. Depuis qu’on était ensemble, les insultes qu’on avait l’habitude de s’envoyer s’étaient transformer en compliments. Et Peyton en disait souvent. J’posai un p’tit baiser sur ses lèvres avant de lui dire :

-Moi aussi j’aurais dû… On a été con pendant toutes ces années.

C’était pas la première fois que j’étais con… Tout le monde dit que j’suis souvent con. En fait, j’le suis pas vraiment. J’me laisse juste vivre, c’est tout.

Peyton se leva quittant mes cuisses et j’étais prêt à la suivre pour aller tester la qualité du lit quand on toqua à la porte. C’était le service d’étage… Boh… L’a une drôle de voix la femme du service d’étage… On dirait même pas une femme…

J’levai un sourcil alors que Peyton semblait aussi perturbé que moi.

-Non… J’ai rien demandé du tout…

J’fis une p’tite moue me dirigeant vers la porte de la suite que j’ouvris… Sur Sniper… Ma première réaction fut d’afficher un air surpris avant de sourire.

-Oh Sniper ! Qu’est-ce que tu fous là, vieux ?

Me disais bien que c’était pas une femme… Non, c’était Sniper en personne. J’étais content de le voir ici même si j’savais vraiment pas ce qu’il foutait ici. Ricci, l’est pas à Sydney par hasard ?

-Tu t’es trompé d’avion, mec ?

J’disais ça en rigolant mais c’était quand même une vraie question. J’ouvris plus grand la porte de ma suite pour qu’il puisse entrer. Fallait que j’lui présente Peyton. J’savais pas s’ils se connaissaient déjà ou non.

-Sniper j’te présente Peyton. C’est ma p’tite-amie.

J’souriais toujours avant de regarder Peyton.

-Sniper m’a aidé pour l’album de Fireworks. Il a fait les parties de guitares. Et on est allé à un mariage ensemble. Il est cool.

Mon bar était plein de vodka… J’pense qu’on va bien s’amuser !

@ Billy Lighter

J’eus pas à poireauter longtemps devant la porte avant qu’elle ne s’ouvre, faisant s’afficher un grand sourire sur mon visage quand je vis Howard et ses cheveux en bataille me sourire à son tour. Ce fut limite si je me jetai pas sur lui en me marrant comme un con… A la place, mes mains dans mes poches, je haussai les épaules.

-Bah je suis la tournée, comme une groupie… en plus sexy.

Il m’ouvrit plus grand la porte et je m’avançai pour entrer dans sa super suite de luxe ! Même moi j’en avais pas réservé une aussi grande ! J’avais pas encore renfloué assez mes caisses comme ça que pour me payer une grande suite. Mais ça allait venir, si je continuais sur ma lancée !

-Nan… Enfin si… J’ai pris un une heure trop tôt mais c’était pas grave !

Et quand je fus à l’intérieur, je vis une fille que je connaissais pas. Petite, un visage particulier mais vraiment pas moche. Très jeune. Pas vraiment mon style de fille mais on pouvait vraiment pas dire qu’elle était laide. Moi mon style de fille avait un peu plus de… heu… formes… Si on comptait Nat et Sydney… Babs faisait un peu exception à la règle. Même vachement exception… Elle était toute fine, Babs… Mais je l’avais aimées comme un dingue et ce encore bien longtemps après notre séparation. En fait, je crois que je l’avais aimée jusqu’à ce que Natacha prenne le relais.

Natacha, par contre, je l’aimais plus. C’était pas cool ce qu’elle m’avait fait.

La jeune femme en question s’appelait Peyton et je sortis ma main de ma poche pour la saluer d’un signe.

-Hey, Salut !

Je faisais pas le lien entre Peyton et Lola… Quand elle avait commencé, moi, j’étais au fin fond d’un gouffre dans l’Eastside et j’avais pas encore bien fini ma mise à jour… Bien que je pensais bien avoir vu un article dans L.A.People à propos de la nouvelle copine de mon pote…

-Content de te rencontrer.

Puis mon franc tomba et je me tournai vers Howard.

-Ah quand tu parles d’avion, tu demandes pourquoi je suis pas à Sydney ?

Je suis à Sydney… Non heu… je suis venu voir Sydney, c’est pas pareil. Je passai une main sur mon visage.

-Je me suis pas gouré de Sydney. Je me comprends, vieux.

Puis Howard donne un peu plus de détails sur ce qui nous liait, Howard et moi. Ouais, y avait l’album de Fireworks mais je barrais mes lèvres de l’index à l’attention de sa petite-amie.

-Ouais, mais ça, c’est classifié. Je serai pas crédité. C’était juste pour filer un coup de main.

Puis ouais y avait le mariage.

Et moi d’ajouter.

-Et on a la même ex et puis on a volé une bagnole ensemble aussi.

Je regardai l’un, puis l’autre.

-Les roadies ont amené plein de haut-parleur ! Si on allait leur en piquer quelques-uns et qu’on transformait cette aile de l’hôtel en dancing ? Vous en dites quoi ?

Je pris une clope et l’allumai.

-Parce que c’est que je suis venu pour faire la fête…

@ Billy Lighter

Notre chambre dispose de tout ce dont nous pourrons avoir besoin pendant notre petit séjour afin de le rendre aussi pimenté que possible. Je ne l’ai pas encore visité en profondeur mais les portes toutes ouvertes me laissent voir une baignoire immense, une douche vitrée, un balcon surplombant la ville et un lit… nous pourrions y dormir  à  six ou huit sans se toucher !

Le genre de lit que j’aime parce que je peux dormir dans tous les sens, y faire l’horloge, littéralement et bien plus encore. Howard me fait bien rire quand il dit s’interroge sur ma passion pour les lits.

- Je n’y dors pas forcément, je trouve toujours quelqu’un pour l’essayer avec moi mais, ouais, je vais au lit.

Tout ce que je peux faire au lit entre direct sur la liste de mes passions. Il y a une de ces choses en particulier que je voudrais faire, là, tout de suite, avec Howard et ça rejoins un petit peut ce qu’il a lui l’habitude de faire : sauter dessus.

- Je me demande si la chambre à coucher de la suite voisine partage le même mur…

Le regard que je lui sers est sans équivoque, Il vise droit son ex petite-copine dont j’éprouve une haine sans limite. Pourquoi ? Je ne la connais pas. Si ça se trouve Howard aura été un vrai salopard avec elle.  En fait, je sais pourquoi je la hais à ce point. Elle a été dans la vie de MON petit ami et les souvenirs qu’ils partagent sont déjà trop pour que je puisse un jour apprécier cette femme. Elle n’a pas su le combler, il est partit et il est avec moi. C’est tout ce qui compte, ça et qu’elle le sache aussi souvent que possible.

Howard, je l’aime ! Je l’aime à en avoir mal en dedans, au point où je sais que plus jamais je ne saurai passer une seule journée sans lui. C’est ce que je lui dis en le regardant droit dans les yeux, lui caressant délicatement le visage puis les cheveux. Et ce qu’il me répond me fais sourire et j’étais sur le point de retirer mon haut et lui défaire l’attache de son pantalon quand je fus stoppé par des coups à la porte de notre suite.

C’est plus fort que moi ! Bien que je le sache interner et à des milliers de kilomètres, la voix qui voyage depuis l’autre côté de la porte ne me rassure en rien. C’est peut-être un piège… Je me retrouve assise et seule sur le fauteuil et Howard, se dirigeant nonchalamment vers la porte en me disant qu’il n’a rien demandé au room service.  Mon cœur bat très vite, trop vite et la tête commence à me tourner. Je retiens mon souffle quand il ouvre la porte et…

…et je respire de soulagement parce que celui qui vient de nous couper en pleins élans prometteurs est nul autre que le légendaire Evan ‘’ Sniper’’ Kurtz et, accessoirement, un bon ami d’Howard.

- Salut ! Le plaisir est partagé !

Je ne pourrais être plus sincère, moi qui, il y a une seconde à peine, je stressais à l’idée de nous voir agressé de nouveau par Moriarty !  Les deux hommes se salut, échangent un peu pendant que je me lève et replace un peu mes fringues puis mes cheveux et que je ne m’avance pour  me presser contre Howard.  Je sais, faudrait que j’apprenne à le laisser un peu souffler mais pas tout de suite, pas encore. Je ne suis pas prête.

- Oh ! Wow ! Pour vrai ?  C’est super ça, une collaboration  amicale. J’ai entendu un peu mais pas en totalité. Ça donne encore plus hâte de l’écouter !

Cet album là s’il ne fini pas au sommet du Billboard, je ne m’appelle pas Peyton Davis !  Il sera génial et je prédis sans difficulté qu’il entrera dans les albums les plus récompensés de l’histoire de la musique moderne.

Ouais, mon opinion est très impartiale !

Je rassure Evan de mon silence en posant moi aussi mon index sur mes lèvres alors que je reçois le reste de l’histoire de leur amitié. Un vol de voiture, un mariage, le mariage de qui, d’ailleurs ?, la même ex. Apolline ? Ça serait un coup à la faire flipper grave si elle savait que je suis avec ses exs, en même temps ! Mais, pas de plan à trois, non.

Maintenant, je ne suis la femme que d’un seul homme.

- Tu veux dire, faire du tapage toute la nuit, chanter, danser et boire jusqu’à plus soif, jusqu’à ce que les autres résidents de l’hôtel se plaignent du bruit ? Faire la une du journal de Sydneu comme quoi The Burning Fire est dissipé ?

J’ai pris une moue sévère tout en fixant Evan en lui résumant ce qui me semble être son idée avant d’éclairer mon visage d’un large sourire et de déclarer :

- Ben qu’est-ce qu’on attend pour lancer la fête ?

Il y a longtemps que je n’ai pas fait la fiesta et, même si je souffre encore de beaucoup de maux persistant, j’ai envie de lâcher mon fou, de déconner un max avec Howard, de lui montrer que moi aussi je sais m’amuser dans la vie et pas qu’au lit. Je veux qu’il sache qu’il s’embarque avec une fille qui en a dedans et qu’il ne va pas vivre pépère le restant de ses jours.

@ Billy Lighter

Peyton dormait pas vraiment quand elle essayait le lit et ça me fit rire un peu. Du coup, j’savais ce qu’on allait faire là, maintenant, tout de suite… Fallait qu’on essaye le lit pour voir s’il était résistant à toutes les épreuves. Peyton, quant à elle, se demandait si la chambre partageait le même mur que la chambre voisine. Le regard qu’elle lança laissait peu de doute… Elle espérait que ça soit le cas vu qu’Apolline est juste à côté.

-Han… T’es vilaine…

J’disais ça en souriant et en me marrant un p’tit peu. J’voulais pas faire de mal à Apolline, la rendre triste ou quoi que ce soit de ce genre. Mais j’pouvais pas empêcher Peyton de penser comme ça. C’était des trucs de filles… Et valait mieux pas que je m’interpose dans un truc de fille sinon, c’est moi qui allait mourir et tout. Les filles entre-elles, c’est des vraies garces quand elles le veulent. Alors que nous, les mecs, bah on est pote entre nous en général et si on ne l’es pas, soit on s’parle pas, soit un bon poing dans la figure réglait tout… Mais on passait pas son temps à détruire la vie de l’autre dans les moindres détails…

Mais j’en rajoutais pas parce que, quelque part, voir Peyton aussi acharné me faisait rire et on était prêt à aller au lit quand le service d’étage vint nous ennuyer.

Mais c’était pas le service d’étage mais Sniper. Du coup, mon visage s’illumina parce que j’étais content de le voir. J’me demandais ce qu’il foutait là et il disait qu’il faisait comme les groupies sauf qu’il était plus sexy. J’rigolai alors qu’il disait s’être trompé d’avion, oui, parce qu’il en avait pris un plus tôt. Naaan, c’est pas ça que j’voulais dire… J’pensais qu’il serait plutôt à Sydney avec Ricci.

-Heu… Oui, c’est pas trop grave un plus tôt.

J’lui présentai Peyton et il fut bien plus enthousiaste qu’Hank ce qui me fit sourire. Puis, il comprit enfin ce que j’voulais dire pour les avions. J’hochai la tête mais ce qu’il me fit après me fit lever un sourcil. Hein ? Y’a plusieurs Sydney ? Melbourne c’est Sydney aussi ? Han… J’capte rien à ce qu’il dit.

-Heu… Ouais si tu le dis, vieux…

Peyton se colla à moi et je passai ma main dans son dos alors que j’parlais de notre collaboration. Peyton avait hâte d’écouter ce qui m’faisait sourire. Moi aussi j’avais hâte de voir ce que l’ensemble donnait. Il restait encore un peu de travail dont la part de David mais j’étais sûr que ça allait bientôt sortie. Un p’tit peu après la tournée normalement.

Mais pour la partie faite par Sniper, fallait que ça reste secret. J’souris alors que Peyton fit un signe pour montrer qu’elle gardera ça secret.

-Tu peux compter sur elle.

Puis on parla de ce qui nous liait Sniper et moi. Il déclara qu’on avait la même ex et qu’on avait volé une voiture ensemble. J’hochai la tête pour confirmer tout.

-Ouais et en plus on s’est fait plaqué tous les deux par ladite ex… C’est pas comme si c’était nous qui l’avions plaqué. Et la voiture, c’était celle de Daryll Roger, le manager de BSC. C’était cool.

Mais Sniper était pas ici pour se lamenter sur Natacha. Il voulait faire la fête ce qui illumina mon visage. Moi aussi j’voulais faire la fête. C’était justement prévu à mon programme ! J’allais dire que « oui » quand Peyton lâcha des trucs qui me fit faire une moue triste. Han… Mais c’est pas grave tout ça, chérie ? Si ? Han…

Mais je me rendis bien vite compte qu’elle blaguait qu’elle elle demanda ce qu’on attendait pour lancer la fête.

-Ouais ! Lançons la fête ! On vole les haut-plarleurs, on met la musique à fond et on boit comme des dingue. Moi, j’crois que c’est un bon programme.

J’souris et m’éloignai un peu de Peyton pour rejoindre mon deuxième amour : le minibar. J’l’ouvris pour montrer fièrement ce qu’il y avait à l’intérieur : une bonne vingtaine de bouteille de vodka.

-J’ai une bonne réserve en plus.

Les stars avaient souvent des demandes faites aux hôtels. Moi c’était ça. Un minibar rempli de vodka. Ici le minbar était pas si mini que ça alors y’avait une tonne de bouteille. J’boirais jamais tout ça en un séjour mais j’pouvais partager.

-Et j’crois que les haut-parleurs sont dans la chambre de… Han… J’sais plus leur nom. Mais ils s’occupent d’Aria quand j’suis pas là… Ils sont un p’tit peu con alors ça devrait pas être trop difficile. Leur chambre est juste en dessous.

J’me tournais vers Peyton et l’embrassai brièvement sur la bouche.

-Faut juste que t’arrive à les sortir de leur chambre, Sniper et Peyton et moi on ira leur choper… Ou Peyton les attire en dehors de leur chambre et nous on s’occupe de leur piquer le matos.

J’savais que Peyton pourrait s’occuper d’eux très facilement. Elle était Peyton Davis, après tout.

@ Billy Lighter

Howard était dans sa chambre, mais pas tout seul…. Bah, plus ou est de fous, plus on rit, je supposais. Puis elle semblait contente de me voir aussi, la jeune femme qui était avec Howard. Ça me faisait pas tilt qui elle était, bien que j’avais l’impression de l’avoir déjà vue quelque part… Sur une pub pour des parfums, je crois… ou un truc du genre. Je sais plus trop.

Mais c’était la petite-amie d’Howard, donc. Peyton.

J’avais aussi dit à Howard que j’étais bien là où je voulais être et que je m’étais pas trompé de Sydney, ni de tournée, d’ailleurs. Avec Daniele, ça aurait été fun aussi, c’est sûr…

Mais j’aurais eu moins de chance de me retrouver sur scène qu’avec Howard, pas vrai ?

Parce que j’étais pas tout à fait désintéressé, dans ma démarche… Déjà, j’avais envie de croiser Syd pas tant que ça par hasard… Et puis comme j’avais collaboré sur le disque de Fireworks et que Howard m’avait fait la batterie sur une de mes chansons, bah peut-être qui aurait moyen de faire une petite surprise sympa au public.

Peyton, elle, était prête à garder notre secret à Howard et moi… Pour l’album de Fireworks en tout cas. Parce que même si j’arrivais à m’incruster sur scène avec The Burning Fire, j’imaginais bien qu’on jouerait pas du Fireworks, donc, la surprise resterait entière, pour ceux qui avaient l’oreille musicale et qui connaissaient bien The Army.

Et question de se taire sur l’album, Howard se porta garant pour sa petite-amie. Je souris largement à la jeune femme qui se pressait contre Howard comme si elle voulait réellement fusionner avec lui…

-Parfait, ça !

Parce que si Daniele l’apprend, je vais me faire massacrer.

Là-dessus, on remit les choses en contexte, nous concernant, en ajoutant qu’on avait la même ex, puis qu’on avait piqué la bagnole à Daryll et je rigolai, les mains dans mes poches, ma clope entre les dents, rien qu’à repenser à ça.

Bon, je proposai, là-dessus, de lancer la fiesta. Bon, ok, il était quelque chose comme 11 heures du mat, mais qui a dit qui avait une heure pour ça ? Je soufflai une bonne bouffée de fumée, alors qu’Howard était tout illuminé du visage comme un putain de sapin de noël rien qu’à l’idée…

Bon… Faudrait que sa petite-amie le laisse un peu marcher à moins qu’elle ne reste collée à lui en grimpant sur son dos mais je supposais que le batteur allait finir par lui faire comprendre que ça allait pas être évident de se déplacer et de faire la fête si elle restait agrippée à lui comme un poulpe.

Mais en fait… Nos visages s’éteignirent un peu, à Howard et moi, quand la Peyton commença à décrire plus ou moins ce qu’on avait envie de faire avec un air beaucoup trop sérieux à mon goût… Haaan c’était pas vrai, ça ! Elle allait pas jouer les rabat-joie, maintenant, sa copine… J’avais fait 17 heures d’avion pour venir m’amuser avec Howard, moi…

Mais heureusement, elle blaguait… Et je me détendis d’un coup en soupirant et en passant une main dans mes cheveux.

-Putain, tu m’as fait peur… !

Et à Howard aussi apparemment. En même temps, les filles, tu sais jamais quand c’est qu’elles blaguent ou pas. Ce sont des créatures tellement bizarres…

Howard et Peyton étaient donc partants pour la fête et le batteur de résumer le tout en deux ou trois mots. Bon, je me fatiguai pas à souligner encore que je pouvais pas boire, j’aurai qu’à pas boire et puis c’est tout, ça regardait que moi. J’avais pas besoin de ça pour réussir à m’amuser.

Je crois.

J’espère…

J’en avais pas eu besoin à la dernière fête chez Dany, ni à son anniversaire dernièrement non plus, d’ailleurs. Rigoler avec les uns et les autres que je croisais m’avait suffi.

-Ok ! On fait comme ça !

Et Howard d’esquisser une stratégie. Je tirai sur ma clope avant de secouer la tête.

-Nan nan ! J’ai mieux ! Peyton va faire diversion et toi et moi, on va aller piquer les amplis. Ce sera trop lourd à porter pour Peyton. Faut quand même les amener jusqu’ici… On les mettra dans le couloir devant la chambre et on fera péter le son.

Ouais… Je préférais le plan comme ça. J’avais pas envie de les laisser aller eux deux puis de me retrouver comme un con parce qu’ils auront décidé de faire une pause baise quelque part… Hein…

@ Billy Lighter

Les présentations officielles sont faites, un peu de chair autour de l’os pour étoffer l’histoire et hop ! Evan nous propose un plan qui mérite vraiment considération. Je ne pouvais cependant pas donner mon avale à un tel projet sans leur foutre une petite frousse, parce qu’autrement, je ne ferais pas honneur à l’opinion de merde qu’à de moi monsieur Hank North !

Et pour leur voir le visage s’étirer vers le bas, ça valait la peine !

Je me marre alors qu’Howard  s’éloigne, soulagé et montre qu’on a de quoi uniquement dans notre chambre pour étancher la soif de tout l’étage puis, après être revenu près de moi pour m’embrasser brièvement, élabore un plan pour récupérer des caisses de son.

- Ouais, non  je pense comme Evan. Ça serait plus simple pour moi de les faire sortir de leur chambre et que vous deux vous entriez ensuite pour emprunter à long terme le matos dont nous aurons besoin.

Il n’y a aucune raison que ça ne fonctionne pas et puis même, peut-être qu’en leur expliquant notre plan et parce que c’est nous, justement, ils n’oseront pas nous refuser ça et voudront faire la fête avec nous. Mon petit doigt me dit que le plaisir ne serait pas le même si de base, Howard et Evan ne voleraient pas les amplis… Juste pour le fun, quoi !

Alors nous nous mettons en marche tous les trois vers l’étage inférieur et une fois là, je demande aux beaux penseurs quelle est la bonne chambre. Parce que, je n’ai pas non plus envie de frapper à toutes les portes jusqu’à trouver ce que nous cherchons.

Et quand je sais où aller frapper, je leur fait signe de se tasser un peu sur le côté pour que, quand je sortirai avec les roadies, nous puissions aller en direction opposé et qu’ils puissent eux entrer dans la chambre ensuite.

Je frappe donc à la porte et j’entends un espèce de brouhaha, comme un bruit de bagarre puis la porte s’ouvre sur les deux jeunes hommes  qui semblent s’être chamaillés pour savoir qui allait ouvrir. On s’amuse comme on peut, j’imagine !

- Hey, je me demandais si vous seriez d’accord pour venir avec moi dehors. Je n’ai pas l’habitude de me promener sans garde du corps et on m’a dit qu’il n’y avait pas mieux que vous deux pour ce genre de mission.

Le temps de les attirer jusqu’au  hall, Howard et Evan auront certainement pu prendre tout ce qu’ils auront besoin et puis je prétexterai avoir oublié mes verres fumés dans ma chambre ou simplement avoir changé d’avis, ce qui ne surprendra personne que mon humeur puisse changer en un claquement de doigts.

Avec mon plus beau sourire, je recule puis fait quelques pas en direction opposée de celle par laquelle je suis arrivée, me retournant à la fois pour être certaine que les deux roadies me suivent puis aussi pour  m’assurer que soit mon petit ami ou son pote puisse entrer dans la chambre avant que la porte de cette dernière ne se referme et se voit verrouillée. Nous ne serions pas plus avancer.

L’ascenseur se trouvant quand même assez loin de la porte, ça me permet de les entrainer plutôt loin et d’attendre la boîte métallique sans craindre qu’ils se retournent et aperçoivent quelque chose d’inhabituel. Je l’ai à cœur, cette mission, moi !

Enfin, nous prenons place et, une fois à l’intérieur, j’actionne malencontreusement tous les boutons des différents niveaux ce qui nous fait arrêter à chaque étage jusqu’au rez-de-chaussée.  

- Je voulais voir si tous les étages se ressemblaient…

Je gagne du temps comme je le peux ! Parce que maintenant que nous sommes à la réception de l’hôtel, je doute avoir laissé suffisamment de temps aux deux autres et que je sois forcée de remonter trop tôt.

- C’est bête ! J’ai oublié mon sac dans ma chambre et je meurs de soif. Vous n’auriez pas un dollar que je puisse aller m’acheter une bouteille d’eau ?

- Ouais ! Ouais, moi ! Moi j’ai de l’argent en poche je vous achète une bouteille tout de suite Lola !

- Tu es trop mignon ! Merci !

Et, une fois ma bouteille d’eau en main,  je sors le grand jeu ! Le semblant de malaise, la bouffée de chaleur, le mal de tête tout le tralala. Ça aurait été hyper crédible si je n’avais pas argumenté pour remonter à nos chambres en utilisant l’escalier. Leurs têtes quand ils ont comprit qu’ils devraient monter  pas loin de sept étages à pieds…

- Vous aurez fait votre cardio pour la semaine ! Allez, hop ! Un petit effort !

Je les abandonne à leur étage, fraîche comme une rose alors qu’eux sont à bout de souffle et je grimpe les escaliers restant pour me rendre jusqu’à ma chambre.  La fête semble prendre de plus en plus forme, c’est excitant tout ça !

- Je ne savais pas comment les occuper au max, vous avez eu assez de temps, au moins ? demandais-je à Howard et Evan, quand je les retrouves dans l’entrée de ma chambre.

@ Billy Lighter

Peyton nous avais bien foutu les jetons. Mais finalement, elle faisait que blaguer et était d’accord pour la fête. Restait plus qu’à voler ce qu’on avait à voler chez les deux p’tits cons qui s’occupaient d’Aria. J’savais qu’ils avaient des amplis. Donc j’pensais bien que c’était eux qu’il fallait voler.

J’avais un plan… Enfin un début de plan… Enfin, plutôt un plan mais plusieurs façon de le faire. Evan disait que c’était mieux si c’était Peyton qui faisait diversion parce que les amplis risquaient d’être trop lourds pour elle. Ouais ça se tenait. Surtout que Peyton trouvait son idée bonne. J’souris.

-Ok ! On fait comme ça !

Et on se mit en marche vers l’étage inférieur où étaient les deux abrutis. Ouais… J’les aime pas trop… Ils sont pas gentils avec Aria, j’trouve… J’espérais que Peyton allait les faire un p’tit peu souffrir quand même en faisait diversion. J’savais qu’elle en était capable. Elle était Peyton Davis, après tout.

J’indiquai la bonne chambre à Peyton et Sniper et moi on se cacha le temps qu’elle toque pour mettre en place son plan de diversion. J’adorais faire ce genre de truc parce que j’adorais voler des trucs. On se tut, Sniper et moi le temps que Peyton arrive à extirper les deux gars de leur chambre.

Ils sortirent et se dirigèrent à l’opposé de moi et Sniper alors que la porte de la chambre était en train de se refermer doucement. Je m’avançai à pas de loup vers la porte et la retins avant qu’elle ne se ferme faisant un clin d’œil à Peyton qui s’était retournée à ce moment là avant de disparaitre dans la cage d’escalier.

Elle avait gérer ma Peyton. Fallait qu’elle les occupe le temps qu’on prenne les amplis.

Sniper et moi on entra dans la chambre. J’souriais tombant très vite sur le matos.

-Elle a gérer. Maintenant faut qu’on gère aussi.

Y’avait des amplis de différentes taille mais aussi une bouteille de whisky ouverte sur un table de nuit.

-Oh du whisky !

J’souris et m’approchai de la bouteille pour en boire une grosse gorgée. Après ça, j’me retournai vers les amplis.

-Me fallait un coup avant de porter les trucs…

Ouais histoire de me donner un p’tit peu d’énergie.

-On prend les gros ? Un chacun ça devrait le faire, non ?

J’souris et m’approchai d’un des gros amplis. Plus c’était gros plus ça faisait du bruit. Je tenais de le porter mais après un incommensurable effort, je n’arrivais pas à le porter plus loin qu’un mètre.

-Han… Trop lourd…

Et Sniper essaya de le porter avec moi mais on compris bien vite qu’on arriverait pas en haut à temps… J’fis la moue déjà fatigué rien qu’avec ça.

-Bon… Ben on a plus qu’à prendre un p’tit chacun…

C’était moins bien mais on arrivera jamais à faire monter un gros. Un gros c’est pareil que deux p’tits, non ?

Du coup on se rabattit sur les p’tits. On bloqua bien les câbles pour pas devoir faire deux allées et retours et on commença à les porter jusqu’à l’ascenseur qu’on appela. Le temps qu’il arrive je m’étais assis sur le p’tit ampli déjà un p’tit peu essoufflé.

-P’tain, j’ferais jamais roadie, mec…

Ouais, c’est trop physique…

On grimpa dans l’ascenseur quand il arriva et en deux temps trois mouvements à l’étage supérieur. On porta les amplis jusqu’à devant notre chambre et, essoufflé alors que j’avais pas trop fait grand-chose, je m’appuyé contre le mur respirant très vite et très fort.

-P’tain… C’est plus simple de voler une bagnole…

J’étais déshydraté en plus… Mais j’avais plus la force de rentrer dans la chambre pour choper ma vodka…

Et Peyton finit par revenir à notre étage demandant si on avait eu le temps. J’lui souris.

-Ouais… On a eu le temps… T’as géré, chérie.

Et moi, j’en peu plus.

-Me faut de la vodka après tant d’effort… T’envoie la musique, Sniper ?

Ouais, moi je vais rester là… Contre le mur… Et quand j’aurais repris mon souffle, je ferais la fête.

@ Billy Lighter

Howard s’était servi de la vodka comme si c’était de l’eau, moi je fumais ma clope et Peyton se shottait à l’amour. Très bien ! Chacun son addiction ! Avec tout ça, on était parés pour la fiesta ! Mais pour ça, il nous fallait un plan… Et comme je savais ce que c’était que d’être amoureux et que la concentration, dans ces cas-là, c’est juste en option, je cadrai le plan pour pas que ça foire.

Peyton était d’accord et je lui souris, cherchant un cendrier du regard, en trouvant un et écrasant la première d’une longue série d’autres clopes.

-Nickel ! Tu seras probablement beaucoup plus attirante que nous pour eux, de toute façon. Même si je suis la groupie la plus sexy de The Burning Fire.

Howard était ok aussi ! Plus qu’à s’y mettre. Parce que j’étais sourd et sans ampli, jamais j’allais entendre la musique de la fête. Non, je déconne, en vrai, c’était le plan en soit qui avait un attrait incroyable. Ça me rappelait les conneries qu’on faisait avec The Army.

-Alors en avant marche !

On désigna à Peyton la chambre des roadies qui avaient les amplis (je les avais espionnés avant pour savoir où se trouvait le matos) et quand Peyton nous fit signe, on se planqua et j’avais du mal à me retenir de rigoler. Haaan faudra que j’apprenne ce genre de truc à Tony quand il sera plus grand.

Howard se taisait, concentré. Mais moi, la concentration, c’était pas mon fort. Alors je murmurai au batteur.

-C’est un drôle de nom, hein ouais ? « Peyton »…

Peyton arriva à attirer les roadies hors de leur chambre. Ils la suivirent comme deux petits chiens. Howard dit alors qu’il fallait qu’on gère aussi.

-Ouas ouais ! T’inquiète. Comme dirait Dany, « je suis le meilleur ».

Je n’ai foutrement aucune idée de ce que ça veut dire.

On fonça jusque dans la chambre qui, avec tout le matos empilé, ressemblait à une putain de caverne d’Ali Baba ! Mais Howard, lui c’est le whisky qu’il capta direct et j’éclatai de rire en le voyant en prendre une bonne gorgée.

-Tu va pas marcher droit ! Oublie pas qui faut remonter !

Par l’ascenseur, mais quand même…  

Puis j’avisai les ampli en me grattant la tête.

-Ouais, un gros chacun, ça devrait le faire…

Heu… Ou pas… parce que quand on essaya, ce fut pas bien glorieux. J’arrivais à le soulever, à le bouger de 5 centimètres puis il fallait que je le repose parce que j’en pouvais plus. Mais à ce train-là, on serait toujours pas dans la chambre d’Howard demain matin…

Howard proposa alors d’ne prendre un petit chacun… Et une grosse goutte de sueur me dégoulinait déjà sur la joue.

-Ouais… ouais un petit chacun, ce sera bon… Le couloir au-dessus est pas si grand.

J’étais à bout de souffle déjà.

On prit deux petits amplis qu’on porta difficilement jusqu’à l’ascenseur. Howard disait qu’il ferait jamais roadie.

-Ouais non… moi non plus… Y a plus agréable comme sport que je porter des trucs…

En parlant de ça, je me demandais bien si Sy…

DING !

L’ascenseur était là ! On s’engouffra dedans pour remonter un étage plus haut et si Howard s’appuya contre le mur à l’arrivée, moi,  je me laissai complètement tomber assis à terre, dos au mur à côté de lui.

J’étais à bout de souffle et fouillai dans ma poche pour prendre une clope et l’allumer.

-Raaaah putain… On peut aller dormir maintenant ? Je crois que je suis trop vieux pour ces conneries finalement…

Peyton réapparut et je tapai sur l’ampli à côté de moi !

-Un peu qu’on a eu le temps ! On aurait pu en ramener encore quatre ou cinq, des comme ça !

Je suis mort… Mon cœur va lâcher… je fais une crise d’asthme…

Je tirai sur ma clope et me relevai avant même qu’Howard ait pu reprendre son souffle. Je branchai les câbles sur les deux amplis avant d’aller vers la chambre pour brancher tout à à un truc qui ferait de la musique. Heureusement, la chambre d’Howard était bien équipée…

Au passage, j’interpellai Peyton :

-Hey ! Peyton ! Si tu prends une vodka pour Howard, tu peux me servir un coca, s’il te plait ? Avant que je finisse déshydraté par l’effort…

Surhumain… Que je viens d faire…

-Quelqu’un a une idée de ce que c’est la musique préférée de Sydney Grey ?

@ Billy Lighter

Je suis quand même un peu surprise de la facilité avec laquelle j’embobine les deux roadies et les fait me suivre, comme deux toutous obéissants au doigt et à l’œil. L’important c’est que ça profite à Howard et Evan afin que notre petit projet de party clandestin fonctionne.

Leurs têtes quand j’appuie sur tous les boutons de l’ascenseur, le forçant à s’arrêter à chaque étage.

Leurs têtes quand je change d’avis une fois dans le hall et que je les forces à remonter en utilisant l’escalier !

Encore leurs têtes quand je les plante là, en rigolant pour m’enfuit jusqu’à mon étage pour rejoindre mon petit ami et son pote. De toute façon, ils comprendront assez vite ce qui se passe et seront eux aussi bien content de prendre part à cette petite fête dont ils auront été les principaux commanditaires, sans le savoir.

- Vous avez tout prit ? C’est pour ça que vous êtes à bout de souffle ?

Je viens quand même de grimper tous ces étages et je ne cherche même pas un tout petit peu mon souffle… ça doit être l’âge ! Tiens, au fait, ça me fait me demander… Il a quel âge mon futur mari ?

Peu importe l’heure est à la fête et, pendant qu’Evan installe tout le bazar en reliant différents fils à différentes consoles, moi, je ramène vodka et coca à ces gentils et adorables messieurs. Je me prends aussi un coca mais le mien, je le verse dans un verre et j’y ajoute du rhum. Aussi bien commencer en force !

- Trop cool !! Ça va être une super fête !

Un peu, ouais, que je suis excité !

- Qui ? Ah ! Ouais, la petite amie de David, c’est ça, hein, chéri ?

Parce que je l’ai quand même rencontré mais je ne connais pas encore les noms de la presse de Los Angeles. Parlez- moi de  Steve Birck, Keven Landon ou Emy Pullock et je vous répondrai New York Post,  N.Y.Radio et  5thAvenue Magazine.  Enfin bref, la petite amie du  claviériste doit être une bonne amie d’Evan, je suppose.

- Je ne la connais pas personnellement alors, je ne saurais pas te répondre mais ton album déchire tout en ce moment, alors moi je vote pour…ou sinon on va chercher David et on a droit à un concert de Firework, ça serait plutôt bien !

Je ne vise pas la collaboration secrète d’Evan, ici, mais bien les deux membres officiellement connu et dont l’un d’eux à sa chambre juste à côté de la notre. De l’autre côté… c’est une toute autre histoire.

- Elle et David sont dans la chambre voisine, celle-là, va les chercher, faut bien ramener du monde à cette fête, non ?

Et moi, pendant ce temps là, j’irai me changer, question d’être plus à l’aise et un peu sexy pour faire la fête. J’ai envie qu’Howard me regarde du coin de l’œil et me désir, tout en sirotant son verre, ou sa bouteille, plutôt et tout ça, sous les yeux de son ex petite amie, si pour autant elle sort de sa chambre, ce que je souhaite.

Je file dans la chambre de notre suite pour me changer et, quand je ressors, c’est avec la ferme intention de m’amuser !

@ Billy Lighter

Peyton c’est un drôle de prénom ? Han… J’sais pas… Ouais et non. J’connaissais qu’une Peyton mais c’était un prénom, quoi… Bon, j’crois pas qu’il y a autant de Peyton que d’Howard mais bon…

-Bah, c’est un prénom, vieux…

J’murmurai ça en retour avant que Peyton n’arrive à attirer les roadies ailleurs. Fallait qu’on gère mais Evan disait qu’il était le meilleur alors ça allait. Enfin, il avait juste retapé une phrase de son manager. Une phrase que Ricci devait dire un p’tit peu trop souvent à mon avis.

Bref, on entra dans la chambre où je trouvai une bouteille de whisky et j’en bus une gorgée même si Evan disait que j’allais pas marcher droit. J’haussai nonchalamment des épaules pour lui répondre, en quelque sorte, que j’allais gérer même avec du whisky dans le sang. J’avais l’habitude.

Et après avoir essayé de porter les gros amplis, on s’était rabattu sur les p’tits parce que sinon on aurait jamais su arriver en haut à temps. Ils étaient vachement lourds au point où j’disais que j’serais jamais roadie une fois devant l’ascenseur. Evan non plus, apparemment. L’était aussi essoufflé que moi ce qui me rassurait…

Ou pas…

L’a quel âge, Evan ?

-Ouais, y’a nettement plus agréable comme sport…

J’esquissai un p’tit sourire. Le sport que j’pratiquais le plus assidument était sûrement le meilleur ! Et c’est pas de la batterie que je parle.

On remonta en haut et une fois devant la chambre je m’appuyai contre le mur complètement à bout de souffle. Evan était pas dans un meilleur état et il s’alluma une clope avant de dire qu’il était trop vieux pour ces conneries.

-Ouais… J’crois que moi aussi…

Me donnait envie avec sa cigarette… Voir quelqu’un fumer devenait insupportable tellement j’en avais envie moi-même. J’savais qu’à cette fête-ci, j’allais pas arriver à résister…

J’reprenais toujours mon souffle alors que Peyton revint. Evan se vanter qu’on aurait pour en ramener plus si on l’avait voulu alors que Peyton, elle, manqua pas de voir qu’on était complètement à bout de souffle.

-Bah, on n’a pas tout pris… Mais t’sais, c’est pas grimper jusqu’ici avec les amplis le problème… C’est juste la vie qui est dur et qui nous essouffle.

Ouais, c’était un p’tit peu con comme excuse.

Bon… Là-dessus, j’avais bien envie d’une vodka et Evan d’un coca. Et pendant que le guitariste commençait tous les branchements et tout, ben, moi j’reprenais toujours mon souffle. L’allait bien revenir un jour.

J’crois…

J’me redressai que quand Peyton revint avec la vodka que j’commençai directement à boire alors que Peyton était enthousiaste par rapport à la fête ce qui me fit sourire. C’est clair qu’on allait bien s’amuser.

Puis, Evan demandant, comme ça, d’un coup, sans rapport, quelle était la musique préférée de Sydney Grey.

Heu…

J’fis une moue de réflexion alors que Peyton demanda si c’était bien la p’tite-amie de David qui était venue rechercher mon pote chez moi l’autre jour. J’hochai la tête.

-Oui, c’est ça.

Peyton tenta de répondre à la question. Elle savait pas les goûts de Sydney mais elle savait que l’album de Sniper avait déchiré. Ouais, c’est trop vrai ça… Puis, elle parla de David et de Fireworks.

-Han ouais, on devrait inviter David ! On fera un concert privé à deux comme ça.

Enfin, sans instrument… Même si ça sera pas difficile de trouver des micros pour chanter !

Enfin… Non, chanter c’est peut-être pas une bonne idée finalement…

Bref…

-Mais en attendant, ouais, tu peux mettre ton album, Snip’… J’ai quelques cassettes dans mon sac et j’pense qu’il y a la tienne.

Y’avait tous ceux de The Burning Fire en tout cas. Mais j’pense bien que j’ai pris celle d’Evan aussi.

Quant à Sydney et David, Peyton était plutôt emballée à l’idée de les inviter à la fête. J’souris après avoir bu un peu de vodka.

-Ouais ! Plus on sera et mieux ça sera ! J’vais rameuter des gens, chérie !

A commencer par nos voisins directs ! Avoir tout le groupe à la fête, ça serait cool. Et les roadies aussi ! Bref, tous ceux qui voulaient bien se détendre un peu avant d’entamer pour de bon la dernière ligne droite.

Je fis un clin d’œil à Peyton avant qu’elle ne parte se changer. Et pendant qu’Evan continuait avec la mise en place de la musique, moi, j’me charger d’aller inviter nos voisins…

Et j’commençai par la chambre d’Apolline. Parce que de là où j’étais c’était la plus proche. Celle de David et Sydney était quelques centimètres plus loin.

J’hésitai deux secondes le temps de me demander si c’était une bonne idée avant de finalement me jeter à l’eau… J’étais plus en couple avec Apolline mais ça voulait pas dire qu’on pouvait plus être amis.

Mais elle répondit pas… Peut-être qu’elle était pas là.

J’soupirai repassant devant ma propre chambre avant de lancer à Evan.

-Bon, Apo’ a pas l’air d’être là… J’vais essayer chez David et Sydney.

J’bus un coup de vodka avant puis j’me plantai devant leur porte et j’toquai criant à travers la porte.

-Dave, Syd… On fait la fête, Peyton, Evan et moi… Vous voulez venir ?

Bah… J’espérais qu’ils étaient là, eux, au moins.

@ Billy Lighter

Howard et moi, on était d’accord… Peyton, c’était qu’un prénom, mais un drôle de prénom quand même. Même si dans le fond, on s’en foutait un peu tant qu’on savait comment l’appeler, pas vrai ? Et puis il y avait plus amusant comme sport que de porter des amplis et pour conclure, on ne ferait jamais roadie…

…parce que sinon, on allait mourir.

C’était Churchill qui avait raison. Pour vivre vieux, pas de sport.

Sauf qu’on se sentait déjà vieux, là tout de suite alors qu’on était au bout de notre foutue vie après être monté un étage (par l’ascenseur) avec deux petits amplis.

C’était là que Peyton nous avait retrouvés et j’avais essayé de sauver vaguement la face. N’empêche que j’avais quand même réussi à me reprendre un peu plus vite qu’Howard pour faire les branchements qu’il fallait, entrant à nouveau dans la chambre des tourtereaux en laissant les amplis dans le couloir, histoire que la musique rameute du monde.

Peyton me ramena un coca que je pris en la remerciant et en demandant au passage à notre petite assemblée si quelqu’un avait une idée de la musique favorite de Sydney Grey… Qui devait être dans le coin… ou pas…

Sauf que Peyton était pas sûre de qui c’était, Sydney… Enfin, si elle l’était quand même presque. Ouais… C’est ça, la petite-amie de David. Y en a un qui en a, de la chance… Bon, après, moi, j’avais pas voulu un truc sérieux, que je lui avais dit. J’étais toujours pas sûr de vouloir quelque chose de sérieux maintenant d’ailleurs. Ni de vouloir quelque chose tout court… Si ce n’était la revoir et lui parler simplement parce qu’elle était de compagnie agréable et sympa… C’est tout.

Je crois.

Howard confirma ce que j’aurais pu lui confirmer moi-même vu que je savais, merci L.A.People, que la jeune femme sortait avec David McAvoy…

Ah… Et rappelez-moi de ne pas appeler ma future petite-amie (si jamais un jour je me relance dans ce genre de connerie) « chérie » en public… Je suis au courant, Peyton, que mon pote t’appartient, c’est pas comme si je lorgnais dessus. Bizarrement, quand c’était Howard qui appelait Peyton « chérie », ça choquait pas. Mais quand ça sortait de sa bouche à elle, c’était comme si chaque fois, elle marquait son territoire… Ou tenait vraiment à ce que le monde entier sache que Howard était maintenant son prisonnier.

Ou alors c’est juste moi.

Donc, c’est décidé. Ma prochaine petite-amie, je l’appellerai par son prénom, quel qu’il soit.

Bon, tout ça pour dire que personne savait répondre à ma question, au final.

Le plan, c’était de mettre mon album puis qu’on aille chercher David et Sydney pour participer à la fête.

-Oh ouais ! Ça me botte comme plan, ça !

Je pris la cassette à l’endroit indiqué par Howard et bobinai jusqu’à On The Telephone… Pas que j’avais laissé au moins mille message à Syd sur son répondeur et que j’avais jamais eu de réponse, mais c’était tout comme. Même si elle était avec quelqu’un, je veux dire… ça lui coûtait quoi de juste me téléphoner en retour pour dire bonjour ?… Puis pour me dire si on était toujours potes à défaut de pouvoir être amants occasionnels. Moi, ça me dérangeait pas…

Les femmes… Putain…

Et je fis une grimace perplexe au surnom qu’Howard me donna.

-Snip’ ? Ça veut rien dire, Snip’ ! How’ ! Je t’en foutrai moi du Snip’…

… avant de me marrer…

-Et je suis pour un concert privé de Fireworks ! J’adore ça, moi…

J’appuyai sur play et la chanson démarra… Et je restai là à écouter ma propre chanson, appuyé au meuble où il y avait le lecteur. Dieu que j’avais envie de jouer sur scène…

Howard annonça à sa « chérie » qu’il allait rameuter des gens et je passai une main sur mon visage. Putain, mais il m’arrive quoi ? Je suis jaloux ou quoi ? Fallait croire, un peu quand même…

J’entendis plus que ma musique pendant un moment… quelques minutes… Jusqu’à ce que Howard annonce qu’il allait essayer chez David et Sydney… ok… Mon cœur accéléra le rythme et mon cerveau se bombarda tout seul de questions : qu’est-ce qu’elle va penser ? Qu’est-ce qu’elle va dire ? Est-ce que venir était une bonne idée ? Est-ce que je ce que je fais est mal ?

Je voulais pas la mettre mal à l’aise, je voulais pas faire de la concurrence à son petit-ami non plus. Je voulais pas de mal…

Mais j’étais là quand même et en soi, ça suffisait à être mal, non ?

Ou peut-être que ça allait être super simple : Sydney aimait simplement McAvoy et notre flirt était terminé. On ne serait alors plus qu’amis… Ce serait déjà bien… Super bien… Non ? Snip’ ?... Ya quelqu’un ?

Autre question : il est devenu quoi, le type malade qu’elle m’avait dit aimer ? Je savais même plus si elle m’avait dit son nom ou pas…

Toutes les réponses, je ne les aurais qu’en me retrouvant devant Sydney Grey…

@ Billy Lighter

Dans ma tête, rien n’est désormais clair. Tout s’embrouille, se sauve, se mêle et s’entremêle. Plus aucune certitude ne me semble être assez ancrée pour que je m’y accroche. Quelque chose vient tout juste de se casser en moi, entre moi et David, par ma faute, parce que j’ai été moi-même, parce que j’ai répondu à son appel en oubliant sa voix. Parce que je n’ai pas su faire la part des choses et me diviser ou multiplier, pour répondre sur tous les fronts.

J’ai été faible.

J’ai été égoïste.

Coupable par amour, votre honneur !

David n’a même pas besoin de me le dire.

La façon dont il s’est refermé ensuite, dans la baignoire, qu’il s’est tu alors qu’il avait besoin de parler.  Je voulais l’écouter, je voulais tout savoir, tout entendre. C’est trop tard. Le moment est passé, je devais le prendre quand il passait et fermer la gueule.

Storm l’a dit.

C’est un ménage à trois. C’est un tiers moi et deux tiers cette chienne de schizophrénie.

La maladie de David est son état et non pas sa ‘’vie’’. Pas toute sa vie. Pourquoi aurait t-elle le loisir de l’accaparer tout en entier et ne me laisser que les restes.

‘’ Tiens Sydney, je te baise mais je t’ouvre le livre de ma vie en même temps, prend tout et fais gaffe, parce que je ne sais pas quand ça va repasser…’’

J’ai perdu.

Lentement, c’est ma raison qui va se faire la malle avec tout le reste.

J’aime David comme jamais je n’ai aimé personne. Je l’aime au point où l’idée de le perdre me vrille l’estomac, mon cœur se serre et me fait tellement mal que mon cerveau paralyse. Je l’aime même au-delà de ce que ce simple mot veut vraiment dire.

Mais je ne suis pas la bonne pour lui.

Je viens de le comprendre et ça me fait l’effet d’être entrée de plein fouet dans le mur.

Quand Howard toque à notre porte pour nous inviter à une fête spontanée, je crois bêtement que de changer d’air nous fera du bien. J’ai envie d’y croire. David, mollement, répondit simplement qu’il allait se vêtir avant d’avaler ses médicaments comme une poignée de dragées.

Ma mâchoire tremble, ça me rend triste.

Sommes-nous entrain de vivre nos derniers instants sans en avoir vraiment vécu encore ?

Je me retourne vers Howard, affichant comme je le peux un sourire aussi convaincant que possible.

- Heu…  nous viendrons… faire un petit tour et j’ai…je dois appeler à Los Angeles avant pour le travail.

Je ne refermais pas la porte en m’en distançant pour aller prendre ma valise et y trouver des vêtements parce que je ne peux décemment pas me baladée enroulée dans un drap de bain dans les corridors de l’hôtel.

David…

Je t’aime, pourquoi tu ne peux pas le comprendre ?!

Une fois habillée, je ferme la porte de notre chambre, celle de notre suite pour passer mon coup de fil en toute tranquillité. J’appel chez L.A.Rocks pour annoncer à mon patron que je ne pourrai malheureusement pas suivre le reste de la tournée pour des raisons personnelles et que je rentre à Los Angeles dès que nous quitterons Melbourne.

Je fais la plus grosse erreur de toute ma vie sentimentalement et professionnellement parlant.

Je ne peux cependant pas continuer de rendre David malheureux parce qu’un jour j’ai décidé que notre histoire valait la peine d’être vécu.

- Tu viens faire la fête ?

Je n’ai aucune idée des intentions de David quand je le rejoins après mon appel. Je n’ai pas non plus le courage de lui dire que c’est terminé entre nous. Peut-être parce que j’ai encore l’espoir que quelque chose me face signe qu’il n’est pas trop tard.

- J’y vais moi…

Dans le corridor, la musique résonne déjà, fort, très fort, plus que dans les coulisses tout près des caisses de son. Les fondations de l’hôtel doivent vibrer, c’est ce qui est chouette.

Pas tellement loin, Evan est là, un coca à la main, une cigarette entre ses lèvres.

@ Billy Lighter

♫

Howard.

La musique.

Sniper.

Syd…

Tout commençait à se…

A se mélanger un peu.

Par la porte ouverte.

Peyton…

J’avalai mes médicaments.

-Qu’est-ce que tu en penses, David ?

Bye bye pique-nique.

Conversation de couple.

Tête à tête…

Nouvel essais.

Tu n’as pas droit à un nouvel essai !

Tu as encore merdé, David !

Dès que tu as poussé ton premier cri.

Tu as merdé.

Pourquoi tu crois que tu as été adopté ?

Parce que tu as été abandonné.

Parce que tu ne mérites pas…

L’amour.

Tu n’es pas une bonne personne.

Juste un cinglé.

Juste un…

Heu…  nous viendrons… faire un petit tour et j’ai…je dois appeler à Los Angeles avant pour le travail.

Syd ferma la porte.

Je laissai tomber ma tête dans mes mains.

Syd ferma une autre porte.

Seul.

Non, jamais.

Petit con !

Attardé !

Stupide !

Imbécile.

Bon à rien !

Junkie.

Jamais vraiment seul.

Je fermai les yeux.

Priai silencieusement.

Pas Dieu.

Leponex.

-Fais effet. Fais effet. Fais effet.

Fait les taire.

Mon cœur battait trop vite.

Il se passait quelque chose.

Et je n’arrivais pas à…

A mettre des mots dessus.

Je me levai.

Pris des chaussettes…

Les enfilai.

Puis mes baskets.

David…

-Quoi ?...

Je grognai.

Me laissai glisser à terre.

Assis à terre.

Et laçai doucement mes baskets.

Enfilai un t-shirt…

Puis restai à terre.

Syd repassa.

J’avais le visage dans mes mains.

Tu viens faire la fête ?

Je soupirai…

-Je… je vais venir.

Deux secondes…

Deux minutes.

J’y vais moi…

Je hochai la tête.

-Je sais.

AND THE WINNER IS…

Pour la 15ième fois consécutive…

Après ses parents biologiques !

Ses parents adoptifs !

Et de nombreuses petites-amies !

A nouveau largué sur le bord de la route…

DAVID MCAVOY !!!

Faut te rendre à l’évidence, David.

Le problème…

C’est toi.

Il y eut des rires.

Mélangés…

A la voix de Sniper…

Qui chantait…

How I wish, how I wish you were here
We're just two lost souls
Swimming in a fish bowl
Year after year
Running over the same old ground
And how we found
The same old fears
Wish you were here

Alors je bouchai fort mes oreilles.

@ Billy Lighter

Finalement, la vie de roadie n’est pas comme je l’imaginais.

Nous n’avons pas tant que ça de nous amuser avant, pendant et après les concerts parce qu’il y a deux millions de choses qu’il faut faire en même temps pour que tout fonctionne au quart de tour, pour visiter la ville, suffit d’ouvrir grand les yeux au travers les fenêtres du bus qui nous trimballes du point A au point B et, ok ouais la bouffe est excellente mais nous mangeons généralement froid, et ça c’est quand on a le temps.

Ouais ! Je râle !

Je suis dans ma mauvaise semaine, mon frère se la coule douce avec sa nouvelle petite copine, je n’ai même pas eu le temps de faire sa connaissance, même pas à la pause avant l’Australie parce que ma mère  s’est plaint que je lui ai trop manquée et elle a voulu que je reste avec elle pendant ce temps là.

Là, tout de suite, je suis allongée dans mon lit avec un oreiller par-dessus la tête en me disant que si je ne bouge pas, personne ne demandera après moi pour faire l’inventaires des putains de tubes de pyrotechnies ou des câbles électriques.

Parce que, je l’ai fait, déjà, en rentrant d’Asie pendant que tout le monde se remettait du décalage horaire. J’étais dans les derniers embauchés donc aux travaux forcés, à me pointer chez MTI pour vérifier l’équipement et en faire l’inventaire pour que tout ce qui doit être changé ou réparer avant le départ pour l’Australie le soit et, figurez vous qu’on m’a annoncé à peine mon cul  descendu du bus qu’il faudrait le refaire.

Parce que ça aurait pu être abîmé pendant le transport.

Vous savez ce qui a été abîmé aussi ?

Ma putain de patience !

Enfin bref, je me cache dans ma chambre que j’ai pour moi toute seule.

Je crois que Delfino en a eu marre de me traîner partout avec lui et que c’est pour ça qu’il est dans une autre chambre. Je l’aime bien, cependant. Il est sympa, il est toujours  de bonne humeur, il a un répertoire de blague incroyable et en plus, il a pleins de trucs du métier à me partager.

J’ose regarder l’horloge posé sur la table à côté du lit pour voir quelle heure il est. Ils doivent bien avoir fini maintenant, je pourrais risquer de sortir de mon lit, non ?

C’est surtout que j’entends de la musique, qui vient de je ne sais pas où, au travers des murs et que ça m’intrigue vachement bien.

Je chausse donc mes boots puis je sors de ma chambre. Depuis le corridor, le son est bien plus fort mais pas encore assez pour croire qu’il puisse provenir de mon étage.  J’ouvre la porte de la cage d’escalier et grimper les marches me séparant de l’étage supérieur, me guidant au son.

- Ola ! C’est ici la fête !

Ben tiens, l’étage des culs dorés ! J’aurais dû y penser. Et je peux déjà voir mon grand dadais de demi-frère au milieu du corridor, fier comme un paon.

- On ne m’invite pas à sa petite fiesta privée ? T’es  vraiment le pire des frères toi !

J’dis ça en rigolant ! Bien sûr qu’il sait très bien que je ne le pense pas.

- Elle est ouverte à tous ta fête ? Parce que j’aurais bien envie de boire un coup avec toi, tant que tu ne m’explose pas les avant bras !

@ Billy Lighter

Peyton avait disparu dans la chambre de la suite, Howard était dans le couloir à rameuter du monde et moi, mon coca en main, je m’occupais de la musique. C’est pas un peu narcissique de faire péter son propre album à fond dans les couloirs d’un hôtel ? Si ? Non... ? J’en savais rien, en fait. C’était plus le sens de la chanson On The Telephone qui m’avait intéressé que le fait qu’elle soit de moi…

Juste parce que Howard venait de me dire que Syd était vraiment pas loin. Y avait que quelques murs qui nous séparaient.

Nom de Dieu, je ne savais même pas si j’aimais cette fille ou pas ! Mais j’avais envie de la revoir, ça, c’était clair et net. Et mon cœur qui s’emballait rien qu’à l’idée qu’Howard la fasse débarquer, c’était un signe de quoi ? Pas forcément que je l’aimais… Plutôt du stress de passer pour un harceleur en fait, à la suivre jusqu’à l’autre bout du monde.

Alors que c’était pas à 100% vrai… Y avait un peu de vrai, mais pas 100%. J’avais aussi envie de voir Howard mais autant que j’aurais pu avoir envie de voir Dany et Tony. C’était clairement Sydney qui avait fait pencher mon cœur pour Melbourne plutôt que pour Sydney… Putain, ça devenait compliqué, cette histoire de Sydneys…

Tellement compliqué que je me rallumai une clope… Je laissai quelques chansons passer puis retournai dans le couloir où je retrouvai Howard devant la porte de la suite que je venais de quitter et une gamine blonde. Elle devait faire plus ou moins la taille de Jess et elle était en train d’engueuler Howard.

Ça me fit marrer.

-Je savais pas que t’avais une sœur, vieux !

Puis, je souris à la jeune fille, ma clope pendant entre mes lèvres.

-Salut, moi c’est Sniper. Sûr que cette fête est ouverte à tous ! Ce serait pas drôle, sinon.

Puis, je regardai tour à tour Howard et la fille un peu perplexe.

-Bah vous vous ressemblez pas du tout.

Y en avait un qui avait les cheveux noirs et les yeux bruns et l’autre les cheveux blonds et les yeux bleus.

-T’es sûre que t’es pas plutôt ma sœur à moi ?

Elle avait sûrement plutôt l’âge d’être ma fille, mais bon. C’était marrant quand même.

Quelques roadies s’étaient rapprochés aussi et d’autres avaient amené des boissons des étages inférieurs. Au final, il commençait tout doucement à y avoir du monde.

-Dis, Howard, est-ce que Sy…

J’avais voulu savoir ce que Syd avait répondu quand il était allé frapper à sa porte, mais ce fut à ce moment-là que je la vis un peu plus loin dans le couloir (les suites étant spacieuses, la distance entre deux portes était relativement longue)… Et si le filtre de ma clope était pas resté un peu miraculeusement collé à ma lèvre inférieure, je crois que j’aurais foutu le feu au tapis. J’avais les yeux grands ouverts braqués sur elle.

A vrai dire, je m’étais déjà fait une raison de la voir débarquer au bras de son petit-ami actuel mais ce n’était pas le cas.

Je tapai mollement sur l’épaule d’Howard, les yeux toujours braqués sur elle.

-Non… C’est bon… laisse tomber…

Je plantai là le frère et la sœur pour aller à la rencontre de Syd, chopant au passage une bouteille de je ne savais même pas quoi dans un des frigo-box des roadies qui commençaient à s’amonceler sur toute l’étendue du large couloir de l’étage.

J’arrivai face à Syd et lui tendit la bouteille.

-Hey, Syd… Je suis content que tu sois là… Heu… ça faisait un moment que je voulais te parler… Enfin j’espère que ça te dérange pas…

Je levai un sourcil un peu perplexe en voyant son visage… Pas celui de quelqu’un qui s’apprête à participer à la fiesta du siècle…

-Hey… T’es sûre que ça va ?

@ Billy Lighter

Bah si, Snip’ c’est un nom… How’ c’est pas un nom mais Snip’ si… Enfin bon, Evan était emballé à l’idée d’entendre un concert de Fireworks et j’voulais pas gâcher le truc en lui rétorquant que chanter, j’le sentais pas.

Mais j’pourrais toujours lui dire plus tard…

Avant, j’devais aller rameuter du monde. Et si Apolline avait pas répondu, j’espérais que Sydney et David, eux, allaient répondre. Heureusement, j’eus beaucoup plus de chance et Sydney m’ouvrit la porte. Elle était habillée que d’une essuie de bain qui me cachait tout ce qu’il y avait à cacher et que seul David pouvait voir j’suppose. J’crois que j’les ais déranger en plein milieu d’un truc… Han… Mais j’croyais que quand il prenait ses médocs, ça marchait pas… C’est David qui m’a dit ça.

Han, j’espère qu’il prend ses médocs quand même…

Bref, j’invitai Sydney et David à la p’tite fête et elle demanda qui était Evan.

-Snip’. T’sais, le chanteur de The Army.

J’souris. Ouais, elle devait pas s’attendre à ce qu’il soit ici. Personne savait qu’il était ici. Il était ici pour faire la fête avec moi et c’était cool. Parce que ça voulait dire qu’il préférait faire la fête avec moi qu’avec un vieux comme Ricci.

Sydney se tourna vers David et demanda son avis… Et David répondit qu’il allait mettre un t-shirt et des baskets. Ok… Ça veut dire qu’ils viennent ? Han, j’suppose.

Et Sydney finit par confirmer en disant qu’ils viendraient faire un tour mais qu’elle avait un coup de fil à passer avant.

-Ok ! A tout de suite, alors…

Elle ferma la porte et j’me retournai vers la fête. Y’avait déjà des roadies qui étaient montés parce qu’ils avaient été alerté par la musique. Ils avaient bien compris ce qu’on était en train de faire. J’buvais ma vodka sifflant sur la mélodie de la musique avant que j’entende la voix de Kenzie.

J’me retournai tombant nez à nez avec ma p’tite sœur. J’lui souris alors qu’elle se plaignait en rigolant que j’l’invitai pas à ma p’tite fête privée.

-Han mais Kenzie, j’allais venir te chercher.

Non, c’est pas vraiment vrai… En fait, j’avais pensé à Sydney et Apolline, mes voisins directs et puis j’avais pas eu le temps de penser à d’autres que Kenzie était déjà là.

-Et j’suis p’tètre le pire mais j’suis le seul que tu as.

Elle demanda si la fête était ouverte à tous et j’hochai la tête pour confirmer. Elle voulait boire un coup avec moi sans que j’lui explose les avant-bras.

-Non, t’en fais pas, on fera rien exploser. Enfin à part le champagne, quoi… J’ferais bien apporter du champagne, tiens…

Tout au frais de MTI, bien sûr !

Snip’ nous rejoignit alors que j’buvais ma vodka entre chaque phrase. Peyton s’changeait sûrement encore pour être sur son 31… Le chanteur disait qu’il savait pas que j’avais une sœur.

-Si, j’en ai une.

Il se présenta, confirma pour la fête et disait qu’on se ressemblait pas. J’souris.

-Ouais, elle ressemble à notre père… J’ressemble à ma mère… J’crois.

J’savais que j’ressemblais à ma mère. Ma grand-mère le disait tout le temps quand j’étais p’tit. Pas étonnant que Kenzie me ressemble pas du tout physiquement parlant.

Et Snip’ se demandait si elle était pas plutôt sa sœur à lui. Han… P’tètre… J’le regardais… Puis, j’regardais Kenzie… Han ouais elle ressemble plus à Snip’ qu’à moi. Mon père s’est peut-être fait roulé en fait c’est la fille du père de Snip’ ! Il vient de l’Eastside, après tout, c’était possible.

J’fis une drôle de tête en me disant ça avant que Snip’ me demanda un truc avant de me dire de laisser tomber.

-Heu… Ok…

Et il nous quitta pour aller rejoindre Sydney qui était sortie de sa suite. Elle était seule… David était pas encore sorti. J’fis une p’tite moue avant de me tourner vers Kenzie.

-Tu devrais peut-être aller chercher Jerry… Il va être tout content s’il voit que tu participes à la fête. Plus on est, mieux ça sera. Et on se boira un verre ensemble. On fera même un concours de shots avec Peyton si tu veux. J’vais gagner mais vous pourrez toujours essayer de me battre.

J’disais ça en montrant du doigt la porte de la suite de Jerry qui était un p’tit peu plus loin.

-Ou alors tu viens avec moi voir si David vient…

Ouais parce que j’voulais pas vraiment qu’il reste tout seul… S’il prenait plus ses médocs, y’avait des chances qu’il refasse le même truc flippant qu’à ma villa et j’avais pas trop envie de ça.

J’souris à Kenzie et me dirigeai vers la suite de David. J’dépassai Snip’ et Sydney alors que les roadies commençaient à envahir le couloir qui se remplissait à vue d’œil.

J’entrai dans la suite de David après avoir vaguement toqué de ma main libre. Je m’avançai à l’intérieur avant de trouver David assis à terre, ses mains sur ses oreilles.

Han… L’allait pas bien.

Mes lèvres se pincèrent et j’assis devant lui pour qu’il me voit.

-David ?

J’pris doucement ses mains pour les éloigner de ses oreilles.

-Tu viens pas faire la fête, vieux ? On fera des chansons de Fireworks, ensemble…

Y’avait de l’eau dans le gaz avec Sydney ? J’savais pas… Mais j’pouvais pas le laisser tout seul. Y’avait peut-être des armes ici.

-On va s’amuser, vieux… Tu vas voir…

Ouais, y’aura de la musique et de l’alcool. Alors on va bien s’amuser.

@ Billy Lighter

Le pique-nique en amoureux est passé à la trappe. Il y a eu cet étrange déclic qui s’est fait dans ma tête et puis j’ai compris que peu importe ce que je fais, j n’aide pas David. Au contraire, je le tire vers le fond alors que tout ce temps, je pensais l’aider à aller mieux.

Ça a fait tellement mal de me prendre cette réalité en plein visage que j’ai agis sur un coup de tête en téléphonant à L.A.Rocks pour prévenir de mon retour hâtif. Je n’ai aucune idée de comment je vais annoncer cette nouvelle réalité à David que j’aime comment je n’ai jamais aimé personne.

J’ai compris.

Tant que je serai près de lui, il ne pourra jamais aller mieux puisqu’il mettra ses propres besoins de côtés pour prioriser ce qu’il croit être mon seul désir.  Nous voulons la même chose, mais sommes incapable de nous concerter pour que cela puisse fonctionner.

J’ai mal en dedans, c’est comme si mon cœur se déchirait en lambeau à chacune de mes respirations.

Il me faut de l’air.

Il me faut changer d’air.

J’annonce à David que je me rends à la fête, comme si je partais en expédition risqué à des milliers de kilomètre d’ici alors que je n’ai qu’à faire un pas en dehors de cette chambre pour m’y retrouver.

Au dehors de notre suite, je ne me sens pas mieux.

Loin de là.

Et pour cause.

Mon fantasme se tient là, un coca à la main, cigarette au bec.  

’’C’est pas vraiment le moment de me jouer ce tour là !’’

Sauf que j’accuse mon cerveau injustement puisque je savais avant de sortir qu’Evan était ici, Howard nous en ayant fait la mention. Je ne sais pas à quoi je pensais, en sortant de ma suite. Parce que je dois faire face à celui qui, sans même le savoir, à joué les troubles fêtes aux moments les moins opportuns.

Je déglutis avec difficulté quand je le vois se décoller du mur pour franchir la distance entre nous deux, attrapant une bouteille de rhum au passage.

- Je sais… je… J’ai été moche de ne pas retourner tes appels et je m’en excuse.

Ça se place où non dans la conversation que si je n’ai pas retourné ses appels c’est surtout parce que chaque fois que je pense à lui, je l’imaginer au dessus de moi, en sueur ? Et c’est pire en personne parce qu’au souvenir en image s’ajoute une impression tactile qui me fait frissonner par en dedans.

’’ Tu es une putain de grosse égoïste, j’espère que tu en es consciente, ma vieille !’’

-   Oh, heu ouais, ouais, ça va. Tu sais ce que c’est ? Le décalage, et tout.

Je force un rire en baissant la tête puis en replaçant mes cheveux derrière mes oreilles avant de le regarder de nouveau.

- Tu semble en forme en tout cas !  Tu t’es quand même pas tapé tout ce trajet pour faire la fête dans un corridor d’hôtel ?

Je patauge peut-être en pleine rupture, la journaliste en moi ne peut s’empêcher de demander au-delà, des fois qu’il y aurait un scoop intéressant dissimulé sous ses intentions.

@ Billy Lighter

Une fête !  

Ça c’est cool ! Et ça va faire changement de ce que nous faisons en temps normal pour passer le temps quand il nous reste de l’énergie après une journée de travail acharnée. Habituellement, avec Delfino, on se contente de faire le tour des chaines en jouant aux cartes ou alors, nous sommes tout simplement mort crevé que la seule chose amusante qui semble encore accessible c’est de dormir.

J’analyse la scène une seconde, jusqu’à ce que je trouve dans mon radar ce grand connard d’Howard et je me dirige droit sur lui comme un petit pitbull libéré de sa cage. Je lui reproche tout de suite de ne pas m’avoir invité, lui, le pire des frères de tout l’univers entier !

Ouais c’est un reproche mais je ne le pense qu’à moitié. Et puis il se défend en disant qu’il allait venir. Ouais en fait la logique est comme pour le Titanic ! On rameute la première classe, puis la seconde et enfin, la troisième s’ils ne sont pas tous mort noyés dans leur cabines.

- Ouais… ouais j’te crois, on va dire !

Je finis quand même par rigoler parce qu’il a raison, il est peut-être le pire frère au monde mais je n’en ai qu’un, par définition alors je n’ai pas le choix de faire avec ce qui fait également de lui le meilleur, par défaut.

Je me tourne vers l’autre type, une tête connu mais un blanc de mémoire dans m petite cervelle d’oiseau.

- Sniper… Sniper… Snip…OH BORDEL !! Oh ouais j’te connais toi !!!

J’ai été très Stonienne pour la cause en mettant un temps fou à allumer ! Le mec c’est The Army ! C’est un culte ! Une légende !

- Et tu traînes avec ’’ça’’ ?

Bon en même temps, moi aussi je traîne avec mon frère donc j’imagine que ça veut dire que je suis cool à la Sniper Style, quoi !  Et il me fait marrer et rougir en demandant si je ne serais pas sa sœur à lui en fait, parce qu’Howard et moi, on ne se ressemble pas du tout.

- J’ai eu le bon côté de la force, moi, M’sieur Kurtz !

Je n’ai d’yeux que pour lui !

J’arrive pas à y croire, j’ai une légende à côté de moi !

Une légende qui semble avoir vu une apparition, qui ne fini pas sa phrase et qui décolle de là où il se trouvait pour s’en aller plus loin. Il n’a même pas dit au revoir, c’est con un peu, non ? Enfin, sauf pour cette fête qui est génialissime, Howard a une super idée.

- Jerry !! Mais oui ! En plus c’est clean il n’y a pas de polymorphe sur l’étage, je n’en ai pas vu en tous les cas ! Je vais aller le chercher tout de suite !

Et je plaquais un bisou baveux sur la joue du meilleur frère au monde tout entier avant de gambader dans la direction qu’il m’a désigné pour toquer à la porte de mon amoureux.

- Ooooh Jerryyyyyyy !  Devine qui est là pour toi !

Je ne l’ai pas vu dans l’avion, je ne l’ai même pas vu avant d’y grimper parce que ma chiante de mère m’a accaparé tout mon temps pendant la pause, alors là, j’ai envie de lui rouler des pelles jusqu’à faire neiger sur l’Australie.

Il neige, en Australie, au fait ?

@ Billy Lighter

Les amplis installés, Sniper et Howard désaltérés, me reste plus qu’à me changer pour faire la fête parce que j’ai eu chaud dans l’avion et que je n’ai pas envie de me montrer dans les même fringues que j’ai porté pendant tout le vol.

Et comme je ne voyage pas léger, j’ai suffisamment de vêtement pour me changer quatre fois par jour si j’en ai envie. Je choisis donc une belle jupe en jeans dont les bords sont méthodiquement effilochés  et un haut style bandana qui me dégage complètement les épaules et laisse mon ventre légèrement  dénudé.  Un petit coup de blush sur les pommettes et un peu de gloss sur mes lèvres et je suis prête à aller faire la fête toute la soirée et toute la nuit.

Les gens commencent à affluer, dans le corridor, signe que le son est suffisamment fort pour rameuter tout le monde. J’ai même l’idée d’aller ouvrir la fenêtre qu’il y a tout au bout du corridor mais, malheureusement, elle ne s’ouvre pas. Ça aurait super de faire venir les Australiens à notre fête !

En me retournant, j’aperçois mes deux roadies floués par mon grand jeu de comédienne. Leur tête quand ils réalisent tout le stratagème !

- Faut pas m’en vouloir ! C’était pour la bonne cause ! , que je leur dis en me rapprochant d’eux et en leur offrant mes plus beaux yeux de biches.

Ça semble suffire à les mettre de bonne humeur et, de toute façon, Howard et moi prendrons le blâme si blâme il vient qu’à y avoir. Il n’y a rien de mal à faire la fête, après tout !

Sniper se dirige droit sur la copine de David avec un regard de merlan frit, Howard discute avec une fille au style de garçon manqué qu’il plante là pour se diriger dans la même direction que Sniper mais bifurque pour entrer dans la suite des tourtereaux alors que la jeune garçonne gambade drôlement jusqu’à une autre porte sur laquelle elle tambourine et toutes les autres portes qui étaient encore closent se sont ouvertes.

Toutes, sauf une.

Et ça me fait rigoler, intérieurement de voir que la porte de l’ex petite amie de mon futur époux est fermés. La pauvre. ! Elle doit broyer du noir et pondre des chansons merdiques portant sur ses états d’âme dont personne n’en a rien à foutre !

Si ça n’était pas vu comme de la provocation pure et simple, parce que ça en est, je serais allé toquer à sa porte juste pour l’emmerder bien comme il faut.  Lui étaler un petit peu plus mon bonheur sous le nez, tient et pourquoi je me gênerais ?

Elle a brisé le cœur d’Howard et maintenant qu’il se tient debout comme un homme et qui n’entre pas dans son jeu de mec au cœur mort, elle veut attirer l’attention en jouant la victime ?

Je me retiens.

J’ai mieux en tête pour ma petite vengeance personnelle, orchestrée de toute pièce par notre manager, si ce n’est pas magnifique, tout ça !

N attendant qu’Howard revienne, parce que je n’ai pas l’intention d’aller dans l’antre du démon, je vais me chercher un coca que je vide dans un verre et que je fini de remplir avec du rhum.

- Alors ? On leur montre un peu aux Australiens comment on sait faire la fête, nous ?

Au travers des nouveaux arrivants à notre fête, j’espère voir se pointer le bout du nez mon ange gardien. Il y a un moment que je ne l’ai pas vu et j’ai encore besoin de le remercier.

@ Billy Lighter

David ?

Howard ?

Je l’entendais.

Malgré la musique.

Malgré les voix.

Malgré mes mains.

Plaquées sur mes oreilles.

Je soupirai.

Laissai Howard les écarter.

Mais posai mon front.

Juste contre mes genoux.

Tu viens pas faire la fête, vieux ? On fera des chansons de Fireworks, ensemble…

Je hochai la tête.

Contre mes genoux.

-Ok…

Je ne veux pas…

Rester tout seul.

Je ne veux pas.

Que les voix aient raison.

Et en même temps…

Je veux pas voir des gens.

Mais je veux bien jouer Fireworks.

Je relevai un peu la tête.

Mon regard vers le sol.

Les lèvres pincées.

-Je veux juste… juste att…attendre un peu que… le Leponnnex fasse effet…

S’il te plait.

Je pris juste…

Juste le pan du jeans de Howard.

Entre mes doigts.

Pour qu’il s’en aille pas.

-Je-… Je p-parlerai mieux.

Je n’ai pas envie de parler.

Pas vraiment.

Pas à n’importe qui.

Je sais jamais de quoi parler.

On va s’amuser, vieux… Tu vas voir…

Je hochai la tête.

-Je sais…

Je pleurais pas.

J’étais triste.

Mais je pleurais pas.

J’étais juste mou.

Je passai une main.

Sur mon visage.

-Je… je crois que j’ai fait mal à Syd. Mais… j-j’arrive pas à… à savoir quoi…

Je crois qu’elle m’a fait mal aussi.

Je crois pas qu’elle a fait exprès.

Je suis juste…

Je suis le problème.

J’ai toujours été le problème.

Je soupirai.

Tentai un sourire.

-J’aimerais bien boire un truc…

Quelque chose de fort.

-De la vodka ou quelque chose…

Je tendis la main à Howard.

Pour qu’il m’aide à me lever.

Puis le suivit dehors.

Sans vraiment voir où j’allais.

Les yeux rivés vers le sol.

Je suivais les chaussures d’Howard.

La première personne que je vis.

C’était Peyton.

Un verre de vodka apparut dans ma main.

Je bus un coup.

Puis regardai vers Peyton.

Mais pas dans ses yeux.

Jamais dans ses yeux.

-Je peux rester avec vous ? Je ferai pas de bruit…

Même si je faisais du bruit.

Avec la musique qui allait à fond.

On m’entendrait pas…

@ Billy Lighter

La petite sœur d’Howard m’avait reconnu et ça m’avait allumé tout le visage comme un putain de sapin de Noël. Elle était drôle. Puis si elle ressemblait pas physiquement à Stone, elle avait à peu près la même réactivité. C’est-à-dire l’équivalent d’un électrocardiogramme plat.  Mais elle m’avait reconnu… Et ça, ça faisait plaisir.

Je ris encore plus quand elle fit la remarque que je traînais avec « ça ».

-Mooh c’est le mec le plus cool du monde. J’aurais tort de pas traîner avec.

Puis je fis remarquer qu’elle ressemblait pas à Howard parce que c’était perturbant quand même… Mais Howard expliquait ce truc génétique du fait que lui ressemblait à sa mère et qu’elle ressemblait à son père.

-Bah ta mère doit être très moche alors…

Ouais parce qu’imaginer Stone avec des lolos et des bigoudis, ça donnait pas grand-chose de concluant.

Mais bon, je laissai bien vite les deux Stone parce que j’avais vu Sydney Grey au bout du couloir et que je fus attiré alors comme un véritable putain d’aimant. Alors, armé d’un coca, de ma clope et d’une bouteille de rhum que j’avais attrapée au vol pour l’occasion, je me retrouvai devant Sydney… Heu… Et je lui barrais un peu le passage, en fait… Parce que si elle avait voulu passer son chemin, elle aurait eu du mal.

Et j’espérais que c’était pas à cause de moi qu’elle tirait cette tête-là…

La première chose qu’elle fit, ce fut s’excuser pour les appels qu’elle avait pas retournés… Je pris la bouteille de rhum sous mon bras pour gratter ma tête, un peu gêné.

-Ouais… Non mais c’est pas grave… J’ai exagéré aussi un peu… Je t’ai appelée genre mille fois. Disons que ça m’inquiétait juste un peu de pas avoir de tes nouvelles.

Mais t’es sûrement pas moche… ooooh ça non…

Je pinçai les lèvres, éclaircis ma gorge et haussai les épaules.

-Puis j’ai lu L.A.People…

Alors c’était pas comme si je savais pas qu’elle était prise. Enfin bref…

Moi ce qui m’inquiéta là tout de suite, c’était qu’elle avait pas l’air en forme. Mais elle répondit que c’était le décalage horaire. Je rigolai :

-Ouais, je sais ce que c’est : de la merde.

Je lui tendis la bouteille de rhum.

-Mais on peut remédier à ça… De la musique, boire un coup… J’ai besoin de quelqu’un qui puisse boire pour moi, par procuration.

Je lui souris, ravi de pouvoir enfin croiser son regard bleu alors qu’elle disait que j’avais l’air en forme.

-J’avais surtout pas envie de rester tout seul à L.A. comme pendant la tournée asiatique… Puis Howard est un bon pote…

Et justement, en causant d’Howard, le voilà qui sortait de la suite que venait de quitter Syd, avec David McAvoy sur les talons. Oh merde…

Je crus que ma conversation avec Syd en tête à tête allait être écourtée… mais non en fait… le claviériste nous calcula même pas, les yeux rivés au sol, les mains dans les poches. Je clignai plusieurs fois des yeux en me mordant la lèvre et en ne pigeant rien à ce qui venait de se passer. Howard et David allèrent plus loin dans le couloir, retrouver Peyton qui mettait l’ambiance…

Mon regard se reposa alors sur Syd… Et comme j’étais pas bon pour cacher ce que je ressentais, ben ça devait se voir que j’étais légèrement perplexe sur ce qui venait de se passer… Ou de ne pas se passer.

Qu’est-ce qui vient de se passer, en fait ?

Rien. Foutrement rien et c’est ça qui est bizarre.

Finalement, je me penchai pour poser mon verre de coca vide à terre, écrasai ma clope sur la semelle d’une de mes baskets et puis balançai le mégot sur la moquette, une fois bien éteint, en me disant que des gens étaient payés pour nettoyer, de toute façon.

-Tu veux venir avec moi ? Dans la suite de Peyton et Howard… On va changer de cassette, tu n’auras qu’à choisir celle que tu veux dans la collection d’Howard.

Je haussai les épaules et lui tendis la main…

-Puis si t’as envie de parler… A quelqu’un… De ce que tu veux… Ben… Je veux bien être le type qui t’écouteras… Et si t’as pas envie de parler ben…

Je désignai la bouteille de rhum qu’elle avait en main…

-Ben j’ai pas encore tenté de me mettre une cuite au coca-cola… C’est peut-être l’occasion d’essayer… Ou de danser… T’aimes danser ?

@ Billy Lighter

Dans ma vie, il y a des trucs que je ne maîtrise pas du tout.  J’ai beaucoup de difficulté à siffler ce qui m’empêche également de faire de belles bulles avec mon chewing-gum.  Je place ma langue, je fais un cœur avec mes lèvres et je pousse doucement l’air mais sauf pour avoir l’air de la fille qui tente une imitation de chiwawa asthmatique, il ne se passe pas grand-chose.  J’ai aussi beaucoup de mal avec les horloges murales. Et si par malheur l’heure doit être inscrite en chiffre romain, je dois calculer à partir du  ‘’I’’ pour me rendre à la bonne heure. Ne me demandez pas de parader avec des talons hauts ! J’ai autant d’équilibre d’un hippopotame sur des échasses. Et pour finir, le timing ne joue jamais en ma faveur !

À peine je viens de prendre la décision de rompre avec mon petit ami que je me retrouve en tête à tête avec Evan ‘’Sniper’’ Kurtz. Le mec avec qui je me suis envoyé en l’air tout juste avant de retrouvé David perdu en plein cœur de Beverly Hills.  Celui à qui j’ai rêvé tant de nuit, et contre mon propre gré !

La confusion ne pourrait atteindre un sommet plus élevé.

Mais d’un autre côté, la chimie fut si forte entre nous deux qu’il pourrait représenter la meilleure personne pour me comprendre. Cela dit, je ne peux pas faire ça à David. Je ne peux pas parler de ma décision avec quelqu’un d’autre avant de lui en avoir fait par. Ça ne se fait tout simplement pas.

J’hoche de la tête, en sourcillant, un peu honteuse. J’aurais dû lui retourner au moins un appel, rien ne m’en empêchais, saut peut-être le conflit perpétuel dans ma tête entre mon cœur et ma raison. Je n’ai jamais été très bonne dans ce genre de chose, ajoutez ça à la liste.

Je peux quand même compter sur le très fiable décalage horaire pour expliquer pourquoi je ne semble pas exalter de joie de vivre par tous les pores de ma peau.  Je parle quand même à quelqu’un qui s’y connait et qui m’offre une solution assez chouette pour me remettre en marche.

- Je ne supporte par bien l’alcool mais ce soir, je peux faire une exception.

Une fois n’est pas coutume, comme ils disent !

Evan s’est quand même tapé un sacré long voyage pour faire la fête avec The Burning Fire, du coup, je me demande s’il ne subit pas lui aussi les contres coups du décalage horaire, ce qui me fit rigoler et, dieu que ça fait du bien !

- Asiatique ? Australienne tu veux dire ?

Parce qu’en Asie, Stone s’est fait ré expédié aux U.S.A. dès que son état lui a permis de faire le trajet.

Puis mon rire s’estompa quand David et Howard passèrent aux côtés de nous et que David ne lorgna même pas d’un cil en ma direction.  Je sais qu’il sait, du moins, qu’il s’en doute et ça me fait mal de le penser.

Je fais signe que lui de la tête à Evan quand il me demande si je veux l’accompagner pour changer de cassette mais je ne pris pas sa main quand il me la tendit, bien que ce fut un geste amical, plus que n’importe quoi d’autre. Je le suivis toutefois vers la suite du nouveau couple de l’heure, en jouant avec la bouteille de rhum que j’avais en main, d’ailleurs, je ne sais trop comment elle s’est retrouvée là.

- Ouais… une cuite au coca… C’est ton système digestif qui t’en remerciera ! Et pour la danse…

On reparle de la coordination de l’hippopotame ?

- J’imagine que ça s’apprend !

Dans la chambre nuptiale, c’est comme si une tornade y était passée. Il y a des fringues partout, des bouteilles, des cassettes, des souliers et pleins, pleins, pleins de valises  ouvertes ici et là. Je suis prête à parier que ce sont toutes les choses de Peyton… Une diva, ça ne voyage pas léger !

- Wow ! Il faut une carte pour s’y retrouver dans ce foutoir !

Je m’installe sur un fauteuil devant une table basse sur laquelle il y a plusieurs cassettes d’éparpillées. J’en prends une entre mes mains, la fais tourner avant de la coincer entre mes paumes et de regarder Evan.

- Evan… Est-ce qu’il t’est arrivé de repenser à cet après-midi que nous avons passé ensemble ?

@ Billy Lighter

Kenzie me croyait alors c’était cool. Puis, de toute façon, son visage s’illumina d’un coup à la vue de Snip’ ce qui me fit sourire. Ouais, Snip’ en personne ! C’est pas cool, ça, peut-être ? Ben, si c’était cool.

Et Kenzie demanda à Snip’ pourquoi il trainait avec « ça ». J’fis une moue triste même si j’savais que Kenzie blaguait. C’était juste pour la forme la moue triste. Ou un réflexe, j’sais pas trop. Bref, Snip’, lui, disait que j’étais le mec le plus cool du monde.

-Ouais, j’suis cool Kenz’.

Puis, Snip’ disait qu’on se ressemblait pas alors j’expliquais pourquoi. J’étais un peu d’accord quand Kenzie disait qu’elle avait eu le bon côté de la force… Psychologiquement parlant, j’veux dire… J’suis le plus beau des Stone, ça, tout le monde le sait. Mais mon père était quand même plus soft que ma mère. Ma mère, c’était… C’est difficile à expliquer mais elle est space…

Et Snip’ qui devait que ma mère devait être moche. J’haussai les épaules.

-Bah… Elle ressemble à une mère.

Elle me ressemblait dans le sens où on avait des cheveux noirs tous les deux et des yeux bruns. Sinon, bah, l’était vieille et plus très fraiche ma mère alors c’est clair que c’était pas un canon.

Après ça, Snip’ décampa pour aller rejoindre Sydney alors que j’proposai à Kenzie d’amener Nathan à la fête. Elle s’exclama et me parla de polymorphes. L’était vraiment dans le même délire que son p’tit-ami.

-Ok, j’suis content de savoir que le couloir est clean.

Ouais parce que parfois j’avais l’impression que leur délire m’atteignait.

Kenzie plaqua un bisou sur ma joue. Ah beurk… J’fis une grimace avant de sourire et, puis, presque après, de reprendre son sérieux pour me diriger dans la chambre de David parce que j’avais pas trop envie qu’il reste tout seul.

J’trouvai David à l’intérieur assis par terre et les mains sur ses oreilles. Alors, j’lui débouchai les oreilles pour lui proposer de venir à la fête. Il disait qu’il était « ok » mais semblait pas trop aller bien. Il voulait attendre que le Leponex fasse effet. C’était l’un de ses médocs.

-Ok, vieux.

Il me retenait pas le jeans mais j’bougeai pas d’un centimètre. Il disait qu’il parlera mieux. J’supposais qu’il voulait dire qu’il parlera mieux avec ses médocs.

-T’sais, si t’as pas envie de parler, t’es pas obligé.

Il peut juste que boire s’il veut. Boire et s’amuser. C’est ce qu’on allait faire, s’amuser. Il confirma mais il avait toujours l’air triste ce qui me fit faire une moue triste.

Il disait qu’il avait fait mal à Sydney mais qu’il savait pas quoi. Moi, j’sais pas non plus bien sûr mais j’sais une chose :

-T’sais, parfois, j’fais mal à mes p’tites-amies aussi et j’sais pas pourquoi non plus.

Si, en général, elles m’en voulaient parce que j’mentais. Mais j’mentais souvent pour leur bien alors… C’était pas vraiment leur faire du mal, si ?

J’savais pas si j’étais de bon conseil ou quoi. Mais que David sache qu’il était pas le seul à merder, ça devait lui faire du bien.

David voulait bien boire de la vodka ou quelque chose. J’souris.

-Ça tombe bien, j’ai plein de vodka !

Je l’aidai à se relever et on sortit de la chambre où j’repérai Peyton.

-Hey, chérie ! David veut de la vodka !

J’posai un baiser sur la joue de Peyton avant de m’éclipser trois secondes pour faire un verre de vodka pour David. Je le lui donnai gardant la bouteille pour moi. J’en bus une très longue gorgée alors que David demanda s’il pouvait rester avec nous. J’lui souris.

-Bien sûr vieux… Tu peux même faire tout le bruit que tu veux !

Ouais, y’avait pas de limites aujourd’hui ! J’souris à Peyton.

-Dis ça te dirais un concours de shot ? Histoire de bien commencer en force. Avec Kenzie et Jerry, ça peut être cool, non ? Ou bien juste nous deux ? Ou avec Dave ? Tu veux participer, David ?

J’buvais encore une gorgée. Han, si j’buvais trop avant, j’allais réduire mes chances de gagner…

@ Billy Lighter