Les bras croisés contre ma poitrine, je regarde Howard dormir tout en hésitant entre le réveiller avec un coup d’oreiller en pleine tête ou  juste me lever et aller bouder en joggant. Plus j’y vais tôt, mieux c’est puisque le soleil ne brille pas encore de tous ses rayons. Je ne dors plus depuis que j’ai entendu Kenzie rentrer cette nuit, elle a fait autant de bouquant qu’une demi-douzaine d’éléphants dans un magasin de porcelaine.  Si je parle, elle va encore se plaindre à Howard que je ne l’aime pas et il va, encore, se sentir prit entre sa sœur et moi. Je suis à deux doigts  de péter un câble !

Quand est-ce qu’elle va vraiment commencer notre vie de couple ?

Je crois qu’il est légitime de me poser la question parce que, le soir de notre nuit de noces, Howard n’a pas su livrer la marchandise. Il était à se point torché par la drogue et l’alcool qu’il n’a fait que se frotter à moi et m’a foutu la trouille quand j’ai cru, tant il toussait, qu’il allait me gerber dessus, pour finir par s’endormir sur moi, comme si j’avais simplement mis l’interrupteur à off. Et quand il s’est réveillé, le lendemain soir, il semblait avoir un tout autre souvenir de notre nuit de noces, cependant, il a vite déchanté quand je lui ai dit que s’il avait prit son pied la veille, ce n’était clairement pas avec moi.

D’un côté, je sais que je lui avais dit que de profiter de la fête de notre mariage pour s’éclater à fond était une bonne idée avec ce qui l’attendait pour la suite mais, je ne pensais pas, cependant, qu’il passerait à deux doigts de me faire un coma éthylique.  Je suis en colère parce que quelque part je crois qu’il n’avait peut-être pas envie de se marier avec moi, ou alors pas pour les bonnes raisons.

Je finis par tirer sur mon oreiller que j’ai coincé entre mon dos et la tête du lit puis la ramène  vivement vers l’avant mais j’arrête mon geste juste avant qu’elle ne frappe la tête de mon mari et me ravise, réfléchie puis…

- Howard !?!?

Je rabats l’oreiller sur sa tête, décidé à ravoir encore cette conversation, encore.

- Est-ce que tu m’aime pour vrai ? Autant que moi je t’aime, hein ?

Pas de Bonjour mon amour, pardon de te frapper avec mon oreiller mais j’aimerais bien qu’on discute d’un truc important…, pas le temps pour ce genre de préambule, et puis si je brode trop, ça va lui donner le temps de réfléchir.

- J’ai toujours envie d’être avec toi, moi ! Je me marche sur le cœur chaque fois que je te laisse aller, j’ai beaucoup de difficulté à comprendre comment on peut préférer s’enfermer dans notre chambre et se défoncer la tronche avec des copains plutôt que de passer du temps avec sa femme. Pas tous les soirs, mais le soir de son mariage, au moins ?

Je suis presque certaine que même Bailey North a eu une nuit de noce digne de ce nom, que Hank ne s’est pas endormie sur sa femme.  Et ils n’ont pas non plus à partager leur intimité avec deux zigotos pas toujours très facile à vivre… Au travers tout ça, je cherche surtout  notre stabilité, nos compatibilités si nous désirons  les mêmes  choses.  Ce genre de truc qu’on aurait dû se demander avant de se marier.

- Est-ce que tu crois que je suis trop exigeante ?

@ Billy Lighter

-Howard ?!?

Mais… Aïe… Ça fait mal ! C’est mou mais ça fait mal quand même… Je gémis un p’tit peu me retournant. J’dormais bien… Pourquoi est-ce que ce truc s’est abattu sur ma tête ? J’ai rien fait.

Je me retournai deux fois avant de me tourner complètement vers celle qui m’avait envoyé l’objet non identifié en pleine tronché. C’était Peyton. Bah ouais, ça pouvait être personne d’autre. Je fis une moue triste. Je dormais super bien et je venais d’être réveillé violemment. Qu’est-ce que j’avais fait pour mériter ça.

-Quoi… ?

Ma voix était rauque parce que j’étais encore à moitié endormi. Elle voulait quoi de si important pour me réveiller ? Elle avait fait un cauchemar ? Y’avait le téléphone qui sonne ? Non, si c’était ça, je l’aurais entendu… Alors c’était pour quoi ? J’la regardai et elle me posa une question qu’elle m’avait déjà posé des tonnes des fois. J’soupirai un tout p’tit peu. Combien de fois faudra que j’la rassure ? Je me serais jamais marié à une fille que j’aimais pas… C’était complètement con. Même moi, j’trouvais ça con.

-Bien sûr que j’t’aime autant que tu m’aimes, chérie. Tu le sais ça, non ?

J’mentais souvent, parait… Mais j’mentais pas là-dessus. J’aimais réellement énormément Peyton.

Elle me réveillait que pour ça ? Nan… Elle reparla aussi de notre mariage à Vegas et de notre nuit de noce. J’peux foutre ma tête dans mon coussin et me rendormir ? S’vous plait… Ok, elle m’en voulait toujours que j’avais pas assuré pour la nuit de noce. Même si moi, j’avais l’impression que j’avais assuré… Il parait que non. Et j’crois que Peyton mentait pas parce que, finalement, j’me rappelais pas de grand-chose de ce qu’il s’était passé après le lancer du bouquet… Mais Peyton m’avait dit avant la fête que j’pouvais me défoncer autant que j’voulais… Alors j’voyais pas pourquoi elle ressassait ça depuis… J’parlai d’une voix toujours rauque et endormir. J’baillai même entre presque toutes les phrase.

-T’avais dit que j’pouvais faire ce que j’voulais à la fête… C’est rare quand tous mes amis sont réunis… Alors j’en ai profité comme tu m’as dit de le faire. Puis, t’es pas non plus venue me voir dans ma chambre que j’sache.

J’fis une p’tite moue avant de me redresser un p’tit peu parce que j’doutais que la conversation allait s’arrêter là. J’appuyai mon dos contre la tête de lit regardant Peyton.

-J’aime passer du temps avec toi, Peyton. On en passe tous les jours du temps ensemble et j’adore ça. Et j’suis désolé pour le mariage et la nuit de noce. On se remariera une fois si tu veux. Parait qu’on peut le faire plusieurs fois. Et y’aura que nous deux. T’auras une nuit de noce digne de ce nom.

On pouvait aller à Bali, si elle veut… Ou même aux Caraïbes. Moi, c’était pareil. J’aimais bien prendre des vacances. Et ça sera encore mieux rien que nous deux.

J’me frottai les yeux alors que Peyton se demanda si elle était trop exigeante. J’soupirai à nouveau.

-J’crois surtout que tu te poses trop de questions.

L’est complètement différente de moi à ce niveau. Elle, elle se posait trop de questions et moi, pas assez.

-J’aime faute pas que t’en doutes… A quoi ça me servirait de vivre avec toi si je t’aimais pas. Ça serait con, non ?

J’souris un peu.

-A part la nuit de noces, j’vois pas ce qui te fait douter, d’ailleurs. Y’a quelque chose qui va pas dans notre vie de couple ?

Ouais, j’suis présent souvent. On passe toutes nos soirées ensemble et presque toutes nos journées. J’voyais pas trop ce qui la faisait douter.

@ Billy Lighter

Howard est à ce point surprit par mon coup d’oreiller qu’il aurait tombé en bas du lit haut d’un immeuble qu’il n’aurait pas aussi mal réagit. C’était qu’un petit coup de rien du tout, juste pour le surprendre, pas pour lui défoncer le crâne.  Je ne lui laisse pas le temps de réagir que je lui envoie direct ma question qi le fait soupirer. Oui je sais encore cette question mais je vais la lui soumettre autant de fois que j’en sentirai le besoin.

- Oui je le sais mais…  tu ne me l’avais pas encore dit aujourd’hui !

Parce qu’il dormait encore, bien évidement mais moi j’étais réveiller et je voulais vraiment l’entendre me le dire. Howard est parfaitement imparfait. Il est tout ce que je voulais, sans savoir que je le voulais.  Ça ne fait aucun sens à mes yeux qu’il puisse m’aimer aussi fort que moi je puisse l’aimer, à côté de lui je suis inintéressante. Lui c’est un feu d’artifice, moi, si j’étais une couleur, je serais beige.

Y’a aussi le fait que, je ne l’ai presque pas vu à la fête de notre mariage. C’est vrai cependant qu’il a un tas d’ami qui voulaient tous un peu de temps avec lui alors que moi, j’avais que Timmy et Delfino.

J’ai passé un super moment avec ce dernier à manger un burger à se rouler par terre et à descendre des verres de bières. Mais j’avais eu raison quand je lui ai dit que personne remarquerais mon absence. Personne n’a semblé m’avoir cherché à mon retour, sauf peut-être Bailey North qui est venu me parler un peu. J’ai apprécié son initiative et j’ai beaucoup aimé son invitation à la visiter, avec Howard pour un barbecue chez elle.  Ça m’a fait me sentir un petit peu moins comme l’intruse à mon propre mariage.

- Oui, c’est ce que je voulais que tu fasses mais je ne pensais pas que ça se ferait chacun de notre côté et je savais pas que tu avais passé tout ce temps dans notre chambre avant de t’y trouvé à moitié mort avec David.

Je trouve ça un petit peu facile l’excuse du tu m’avais dit que…. Je voulais qu’il en profite, bien évidement, mais il me semble que ça aurait été une belle occasion de m’aider à m’intégrer à son clan. Il n’y a eu que la femme de North qui est venu vers moi et au risque de me répéter, Timmy et Delfino, les seuls qui étaient présent pour moi, pour ne pas dire que pour moi.

Je le regardais une seconde confuse puis me retenue de rire quand il ajouta qu’au pire, on se mariera une seconde fois pour rattraper le coup de la nuit de noce ratée.

- Non, je me dis qu’on aura un anniversaire de mariage, dans un an,  et qu’on en rira ce soir là.

Oui, un jour, on fini toujours par en rire mais pas maintenant, pas tout de suite.  En attendant, je me pose beaucoup de questions sur ma relation alors que je sais que je ne devrais pas, qu’Howard m’aime, qu’il est heureux de son choix sauf que c’est plus fort que moi. Certaines petites choses mises ensembles forment un gros point d’interrogation dans ma tête comme si je faisais un puzzle mais qu’il me manquait toujours le cadre.

- Si je doute autant c’est parce que je vois à quel point je détonne dans ton paysage.

Seule l’opinion d’Howard devrait compter mais ce n’est pas si facile que ça.  Puis, quand il demande si, sauf pour la nuit de noces, il y a quelque chose qui ne va pas dans notre vie de couple…  j’avoue que je cherche comme amener ça sur le tapis, ou plutôt dans le lit mais, faudra le faire un jour ou l’autre.

- Pas dans notre couple en tant que tel mais… est-ce que ça serait trop demander à ta sœur qu’elle me montre un minimum de respect ?  J’ai fais des efforts, Howard ! Je l’ai invité à venir au ciné, au spa, faire du shopping, elle rit chaque fois et s’en va sans répondre et, encore cette nuit tu ne l’as pas entendu ? Elle est rentrée en faisant beaucoup de bruit et elle sait très bien que moi ensuite je ne me rendors pas !

J’ai fait des efforts que je juge significatif avec ma jeune belle-sœur mais elle ne digère toujours pas le bouquet alors que, contradictoirement, elle clame qu’elle n’en avait rien à faire, qu’elle n’a pas besoin de ça pour montrer au monde que son couple avec Nathan va bien.  Une vraie Stone, tout simplement.

- Je ne veux pas en venir là parce que c’est ta sœur mais, elle va habituer ici encore longtemps ?

David, ça passe encore. Il passe pour de la tapisserie la plus grande majorité du temps. Mackenzie, cependant, redouble d’effort pour se faire remarquer.

- Puis… il y a aussi…

Je ne sais pas trop comment lui amener ça sans qu’il croie que je cherche à le déraciner, ce qui est un tout petit peu le cas mais… c’est pour son bien !

- J’aimerais qu’on achète un appartement à New York. Il y a le meilleur spécialiste des poumons là-bas nous pourrions nous y rendre et avoir un second diagnostique. Ça pourrait valoir la peine, non ? Et je te ferais visiter ma ville, tu vas adorer New York !

@ Billy Lighter

J’lui avais pas encore dit aujourd’hui ? Je jetai un œil vers le réveil. Mais… On était aujourd’hui depuis pas très longtemps. J’aurais pas su encore lui dire aujourd’hui.

-Mais… J’dormais…

Mais y’avait pas que ça. Y’avait aussi que Peyton m’en voulait toujours de pas avoir passé assez de temps avec elle à notre mariage. Mais c’était pas facile d’être là pour tout le monde surtout qu’elle m’avait dit que j’pouvais m’amuser vu que c’était la dernière fête où j’pourrais m’amuser à fond comme ça. Mais Peyton, elle pensait que j’ferais tout ça avec elle. Pas chacun de notre côté. J’fis une p’tite moue. Les filles, c’est vraiment compliquées. Et c’était pas propre à Peyton. Non, elles étaient toutes comme ça. Tu faisais un truc, elles ne te disent rien sur le coup puis elles t’en veulent après coup. C’est pas toujours facile à décrypter tout ça.

-Si j’avais su, j’t’aurais emmené partout où j’allais.

Bah, j’aurais pas été contre ça… Même si j’suis pas sûr qu’elle aurait voulu me voir me défoncer, Peyton. Elle aurait p’t-être râlé sur le coup alors ça aurait pas été beaucoup mieux. Puis, j’étais pas à moitié mort. J’étais juste défoncé, c’est tout.

-Et j’étais pas à moitié mort, juste shooté un p’tit peu.

N’empêche qu’elle avait pas non plus trop cherché après moi vu que j’avais eu le temps de me défoncer avec David. Bref, j’lui promis qu’on en refera un de mariage mais juste nous deux cette fois. J’voulais me faire pardonner comme ça pour qu’on en parle plus. Mais elle préférait plutôt qu’on s’marre de ça à notre premier anniversaire de mariage. J’souris un p’tit peu.

-Ouais, on rigolera. Et j’te promets que ça sera un super anniversaire de mariage.

On se fera une fête à deux et tout.

Mais ça empêchait pas Peyton de douter sur tout un tas de choses concernant notre couple. Elle s’posait beaucoup trop de questions, c’est ça que j’pensais. Elle disait qu’elle doutait parce qu’elle détonnait dans mon paysage. J’la regardai passant mes doigts sur sa joue.

-Faut pas dire ça. Tu peux pas détonner. T’es le centre de mon paysage.

Mais pour qu’elle se pose autant de question, y’avait sûrement un truc qui n’allait pas. Et y’avait bien un truc. Ça concernait Kenzie, bien sûr. J’fis une p’tite moue. Les deux filles s’entendaient vraiment pas. Et Kenzie faisait rien pour aider, en plus. J’crois que ma sœur avait simplement décidé de pas aimer Peyton parce que depuis que Peyton était là, elle savait qu’elle devra partir un jour. Du coup, Peyton avait beau faire tout ce qu’elle pouvait, elle ferait pas changer d’avis Kenzie sur elle.

L’était comme ça Kenzie. C’était Kenzie, quoi.

Mais Peyton commençait à en avoir sérieusement marre.

-Non, j’ai rien entendu cette nuit.

J’dormais bien, moi, la nuit. Rien pouvait me réveiller, en général. Sauf les coussins…

-Mais t’en fais pas, Peyton. Kenzie cherche un endroit où vivre avec Nathan. C’est ce que j’ai compris. Parait même qu’elle veut prendre David avec elle. Alors, bientôt, y’aura plus que nous ici.

J’souris caressant encore sa joue.

-Mais j’lui parlerais. Pour qu’elle t’ennuie plus d’ici là.

Mais c’était pas tout. Y’avait encore autre chose. J’regardai Peyton attendant qu’elle me dise ce qu’il y avait d’autre. Et elle me parla de New York. Elle voulait qu’on s’achète un appart’ là-bas. Elle voulait que j’aille voir un spécialiste là-bas. L’était pas bien mon médecin d’ici ? Mais j’étais pas si con que ça. J’savais que Peyton voulait surtout retourner à New York. L’aimait pas spécialement L.A. Peyton. Sauf que moi, j’adorais L.A.. J’avais tout ici. Mes amis et tout. J’connaissais personne en dehors de L.A..

-Ben, j’veux bien qu’on achète un appart’ là-bas pour y aller de temps en temps.

Mais j’voulais pas vivre là-bas.

-Mais on va pas y vivre, hein ? Ma maison de disques, mes managers et mes potes sont ici alors pour bosser, ça serait pas pratique. Mais on pourrait y aller une fois par mois, non ? Des week-ends ou quoi ? J’verrais ton spécialiste comme ça. Même si… S’il donne un diagnostic pire, ça va pas me remonter trop le moral.

J’fis une p’tite moue. J’essayai de faire au mieux pour pas que Peyton soit malheureuse… Mais j’voulais pas tout plaquer pour vivre à New York. Parce que, là, ça sera moi qui serait malheureux.

-Ça te va, ça ? On coupe la poire en deux comme ça.

Moi, j’pense que c’est pas une mauvaise idée.

@ Billy Lighter

D’accord il dormait et donc, il ne pouvait pas encore m’avoir dit ce que je voulais tant entendre mais moi je ne dormais plus depuis un long moment,  merci à ma belle-sœur, et je n’en pouvais plus d’attendre.  Depuis que mes sentiments pour Howard sont clairs dans ma tête, j’ai toujours envie de lui dire que je l’aime, de l’embrasser, de me coller contre lui, comme si j’avais peur de manquer d’affection ou de ne pas lui en donner assez. Je n’ai jamais été amoureuse de quelqu’un comme j’aime Howard et peut-être que je dose mal mes effusions, n’empêche que par moment je trouve qu’il est vite passé au stade où je suis encore, à celui du mec qui aime sa femme mais qui ne ressent plus forcément le besoin de toujours le lui dire.

- Je voulais juste que tu me le dises… pardon de t’avoir réveillé.

Ce que je ressens découle malheureusement de notre nuit de noces. Je sais que j’avais bien dit à Howard que je voulais qu’il en profite, qu’il se lâche à fond dans tout ce qu’il ne pourrait plus faire mais je ne pensais pas qu’il disparaîtrait la plus part du temps pour s’enfermer dans notre suite avec je ne sais plus combien d’amis. Il a fait acte de présence dans l a salle où tout le monde célébrait notre union, nous avons eu notre danse et les jeux traditionnels auxquels je tenais et il m’a offert une superbe chanson mais voilà il n’était pas vraiment là et j’ai été seule la plus grande majorité du temps au travers tous ses amis(es). Delfino était là pour moi et heureusement parce que j’aurais probablement disparu sous le carrelage du Casino.

- Non, chéri, tu étais complètement défoncé. Tu as failli me vomir dessus en te frottant à moi avant de t’endormir et, quand je dis que tu t’es endormis… j’ai cru que tu venais de claquer du cœur parce que tu ne bougeais plus et que je n’avais pas non plus l’impression que tu respirais avant que je ne réussisse à me dégager de sous toi et que tu t’es retourné en ronflant comme une locomotive.  Tu étais torché à mort.

Il ne l’admettra jamais parce qu’il est trop entêté mon amoureux mais ça reste que c’est comme ça qu’on a vécu notre nuit de noces.  Heureusement que ce n’est plus comme à l’époque ou justement, la première nuit des époux servait à officialiser l’union, ça aurait été triste de me réveiller vierge le lendemain.

Bien que cette déception soit encore bien présente, je sais que peux importe combien de fois je le lui reprocherai, cette nuit là ne reviendra jamais et que je n’ai pas d’autre choix que de passer par-dessus. Vaut mieux en rire que d’en pleurer quoi que si j’en suis rendue à cet état d’esprit là c’est peut-être justement parce que je l’ai trop pleuré.  Enfin, façon de parler.

- Un super anniversaire de mariage où il n’y aura que toi et moi, ça, j’y tiens et dans un an, tu seras en meilleure forme, sobre et tout…

C’est le deal, non ? Il se défonçait bien comme il faut une dernière fois le soir de notre mariage et ensuite, nous commençons le programme de remise en forme.  Et si je fais tout ça c’est pour lui montrer à quel point je l’aime et qu’il m’est difficile  de trouver ma place dans sa vie. Alors j’y vais avec les moyens que je connais et, malheureusement, je me rends compte que mes efforts passent loin à côté de la cible. Je lui confis donc que je me sens comme le truc qui cloche dans son paysage et ce qu’il me répond ensuite ne pouvait pas me rendre plus heureuse.

- Si tu pouvais me dire ce genre de phrases plus souvent, je te promets que je te lancerai moins de coussins.

Nos paramètres de couples revisités, le point suivant est sans aucun doute le plus gros des irritants et le plus délicat. La mésentente entre Mackenzie est moi et de notoriété publique c’est même étonnant que ça ne soit pas encore  dans L.A.People, j’exagère à peine. Le fait est que je n’ai plus envie de faire d’effort envers la demi-sœur de mon marie puisque celle-ci m’a délibérément déclarée la guerre. Encore cette nuit, elle est rentrée en faisant autant de bruit que possible.  Je vois clair dans le jeu de la jeune femme…

- C’est exactement ce qu’elle veut. Elle veut que tu croies que c’est moi qui la force à partir comme ça, elle passe pour la victime et moi pour la méchante belle-sœur qui la chasse du nid. J’ai vraiment essayé de nouer des liens avec elle mais j’ai mes limites.

Ça me rassure quand même de savoir qu’elle a l’intention de partir et d’amener David avec elle. Vivre avec ce dernier ne m’embête pas, loin de là, je veux dire, on se rend à peu près pas compte qu’il est à la maison sauf quand il pète les plombs pour je ne sais pas trop quelle raison mais en général, il n’y a qu’à le laisser faire ou Howard s’en charge. Ça serait mentir, cela dit, que de prétendre que je n’ai pas envie de me retrouver seule avec Howard. J’ai plus que très hâte de pouvoir vivre librement avec lui et ne plus être obligé de s’enfermer dans notre chambre pour avoir un peu d’intimité.  

J’en profite donc pour amener New York sur le sujet. Je n’ai jamais caché ne pas aimer Los Angeles bien que ma nouvelle maison de disque y soit et que j’y ai rencontré mon ange gardien et mon époux. Je ne m’habitue pas au climat d’ici, à la mode Californienne et à leur style de vie. New York surclasse n’importe quel coin du monde dans mon cœur et je veux qu’Howard s’en rende compte et qu’il y fasse ses marques pour que petit à petit il se rende compte qu’il s’y sent chez lui, mieux qu’ici à Los Angeles.  Il me voit venir de loin en  me demandant tout de suite si c’est pour y vivre que je veux y acheter un appartement.

- Pour avoir notre chez nous quand on ira et sait on jamais combien de temps nous y resterons.

La carte du spécialiste demeure ma meilleure option puisque je demeure convaincu que les médecins là-bas sont beaucoup plus compétant qu’ici.  Si j’avais été hospitalisée à New York, je serais déjà comme avant. Je ne me traînerais plus de migraines infernales, mes épisodes d’étourdissement ne seraient qu’histoire ancienne et je serais capable de remonter sur scène pour une tournée mondiale sans penser à mettre des périodes atrocement longue de congé entre deux dates parce que j’ai trop mal à la tête.

Ironiquement, c’est quand même Howard qui est responsable de ça… alors quelque part, je juge qu’il me doit au moins de me suivre là dedans.

- On peut couper la poire en deux mon amour, mais je suis certaine que tu te rendras vite compte que New York c’est le paradis sur terre.

Au moins qu’il essai, ensuite… nous verrons.

Au fil de la conversation, je m’étais blotti contre lui, ma tête contre son torse et j’écoutais son cœur battre et sa voix résonner dans mon oreille. Si je pouvais passer ma vie dans ses bras, je le ferais, sans hésitation.  J’avais relevé la tête pour  le regarder, voir comment il gérait le dossier New York et, pensant changer de stratégie, je m’installais sur ses cuisses pour le regarder dans les yeux avant de l’embrasser longuement.

- On parle bébé maintenant ?

@ Billy Lighter

-C’est pas grave…

J’lui pardonnais… T’façon, j’sais me rendormir super vite si j’veux. Alors, c’était pas trop la mort même si s’faire réveiller par un coup de coussin sur la tête, c’était pas forcément agréable.

Mais j’allais pas me rendormir tout de suite… Parce que y’avait plein de trucs qui se bousculait dans la tête de Peyton. Déjà la nuit de noces qui avait été naze selon elle parce que j’étais bourré et un p’tit peu shooté aussi. Mais j’minimisais quand même mon état qui, pour moi, était pas si grave que ça. Et elle en parla en détails disant qu’elle avait cru que j’étais mort tellement j’étais torché. J’fis la moue.

-Han… Si tu l’dis… Mais j’continue à dire que j’étais quand même pas aussi torché que ça.

Ben, j’en avais profité, quoi. Puis, ça pourra jamais être pire, mon état, que quand Amon m’a retrouvé réellement à moitié mort à Melbourne dans ma loge.

Bref, j’promis un anniversaire de mariage grandiose à Peyton. Dans l’sens où sa sera super romantique et rien que nous deux. Ça semblait lui plaire et c’était tant mieux. Parce que c’était pas toujours simple de satisfaire une fille. Fallait déjà comprendre ce qu’elle voulait vraiment. Et comme elles parlent la langue de bois en général, ben, c’est pas simple…

Mais elle la voudra bien sa fête, sobre et tout. Sobre et tout… J’fis une moue triste malgré moi. J’avais légèrement diminué ma consommation d’alcool depuis le mariage. Légèrement… J’commençais d’abord par la cigarette, en fait. J’diminuais un peu plus chaque jour. Et ce n’était vraiment pas facile.

-Ouais… J’serais sobre et tout.

J’souris un p’tit peu. Dans un an, j’serais sobre ? Ben, c’était le plan. Mais ça me semblait tellement impossible que moi, j’planais sur 10 ans.

Mais tout ce que j’disais, c’était pas encore assez pour rassurer Peyton. Alors, j’finis par essayer de clore le débat en disant qu’elle était le centre de mon univers et que, de ce fait, elle ne pouvait pas détoner. Vu son sourire et ce qu’elle me répondit ça sembla la rassurer totalement. J’souris à mon tour.

-Bah, j’te le dirais plus souvent alors. Parce que j’aime pas me prendre des coussins.

Mais c’était pas fini parce le sujet « Kenzie » arriva sur le tapis. Et j’savais à quel point c’était un sujet épineux. Pas l’genre de sujet à discuter à j’sais pas quelle heure du matin. C’était trop tôt pour ça. J’suis fatigué… Mais j’essayais quand même, encore, de rassurer Peyton en disant que Kenzie allait s’installer avec Nathan et que, bientôt, ils seront plus là. J’leur laissais le temps qu’il fallait pour trouver un endroit pour eux parce que j’avais pas envie de mettre ma p’tite sœur dehors sans rien. J’saurais pas faire ça.

Mais Peyton disait que ce que voulait Kenzie c’était que je croie que c’était elle qui foutait Kenzie dehors. J’la regardai posant un p’tit baiser sur ses lèvres avant de sourire un peu.

-J’sais que tu as fait tous les efforts que tu pouvais. J’sais que t’y peux rien. Je sais que c’est pas toi qui la force à partie.

Non… C’était la faute de personne cette p’tite guerre entre filles. C’était juste parce que c’était deux filles sur le même territoire. C’était comme ça entre filles. J’crois que c’est biologique alors Peyton en peut rien et Kenzie non plus. C’est la vie qui est comme ça.

-Bientôt, on sera plus que toi et moi ici.

Et Kenzie pourra vivre sa vie avec Nathan et David. Elle verra qu’elle sera encore plus heureuse comme ça, ma p’tite sœur. Vu qu’elle aime pas Peyton, ça sera sûrement un soulagement pour elle.

Puis, on parla de New York. Peyton voulait qu’on y achète un appartement. J’étais pas contre… Mais j’voulais pas y habiter tout le temps. Juste y aller de temps en temps pour que Peyton puisse s’y ressourcer. Mais pas y vivre. Ça sera pas pratique pour mes groupes. Puis, j’aime L.A….

Mais, pour l’instant, Peyton ne voulait qu’un « chez nous » là-bas et… Après on verra.

-D’accord. On ira là-bas chercher un bon appart’.

Elle était d’accord pour couper la poire en deux. Mais elle était sûr que j’allais trouver que New York, c’est le paradis. J’fis une petite moue dubitative. Moi, j’suis pas sûr du tout. Je suis déjà allé à New York pour les tournées. Il y faisait gris, il y faisait froid et c’était pas du tout la même ambiance que L.A….

-Mouais. Ça, j’sais pas. Y’a pas assez de soleil à New York.

Peyton aimait pas L.A. et j’étais pas sûr d’aimer New York. J’haussai les épaules.

-Mais on verra bien… P’t-être que j’serais surpris.

Non, j’crois pas. J’veux pas quitter L.A., en fait. Enfin, par pour toujours quoi. J’me vois mal habiter ailleurs. J’avais tout ici. A New York, il y aura Peyton mais on devra tout reconstruire autour de nous. Et j’savais à quel point c’était difficile de construire. J’avais tout construit ici à L.A. et j’aimais la vie que j’avais.

Elle se blotti alors contre moi et je fermai les yeux en caressant son bras descendant jusqu’à ses fesses. On allait pouvoir dormir, j’crois…

En fait, non…

Peyton grimpa sur mes cuisses. Et j’lui souris d’un sourire complice. Ok, j’voulais bien de ça avant de dormir. C’était toujours notre façon de conclure les choses, non ? J’caressai ses cuisses avant d’accueillir son baiser en le prolongeant.

Et quand elle se releva, elle lâcha une phrase qui me fit rater un p’tit battement de cœur.

Parler bébé ? Hein ? Que ? Quoi ?

-Hein ? Qu’est-ce que tu veux dire ? On veut pas de bébé, on a dit… Alors pourquoi tu veux qu’on parle de ça?

Han… C’était quoi ce bordel?

-Tu… Tu veux pas me dire que t’es enceinte, hein ? Nan… C’est pas possible… On fait tout pour que tu tombes pas enceinte. Hein, qu’on fait tout ?

Elle allait pas encore devoir avorter ? Han… Ça serait pénible pour elle.

@ Billy Lighter

Je ne peux rien promettre mais je vais quand même faire de grands efforts pour éviter de ramener sur le tapis, chaque fois que je nourrirai un doute inutile, notre nuit de noces avortée, la déception qui s’en est mêlé et qui s’est invité en permanence dans ma tête comme un trouble fête machiavélique.  J’ai beaucoup de travail à faire mais s’il me sort encore une histoire moi qui suis son paysage, ça promet d’être beaucoup plus facile.

Pour Kenzie, j’ai fais ce que je pouvais, pour une fois, j’ai vraiment fait des efforts mais ça n’a absolument rien donné sauf peut-être de créer l’effet inverse. Ça me rassure quand même de savoir qu’elle songe à partir, et plus encore quand Howard ajoute qu’il est bien conscient de la position délicate dans laquelle je crois me trouver.  Kenzie, en partant, passe pour la victime et moi pour la vilaine qui l’a poussé hors du nid.

Malgré tout, Kenzie demeure qu’un petit caillou insignifiant dans ma chaussure.  Mon gros cheval de bataille demeure notre lieu de résidence. Je sais qu’il est bien à Los Angeles mais il ne peut pas prétendre ne pas être bien ailleurs sans l’avoir essayé hors, moi, j’ai tenté l’expérience Californienne et on ne peut pas dire que c’est l’amour fou.

Je ne peux pas forcer mon mari (ça sonne bien vous ne trouvez pas?) à  déménager mais il accepte cependant qu’on achète un appartement qui nous servira de point de chute quand nous voudrons y aller. Il verra bien que c’est une affaire de rien que de prendre un avion le matin pour venir à Los Angeles pour qu’il travail a ses projets avec ses potes.  Ce n’est qu’un petit vol de rien du tout.

- Il y a tout ce que l’on veut, à New York, mon amour !

Je m’étais installée sur ses cuisses et l’avais embrassé avant de lancer le dernier sujet qui me torpille l’esprit depuis un moment. Avec Howard, nous étions d’accord que nous ne voulions pas de bébé.  Seulement, certaines choses m’ont apparus comme plus claires depuis notre mariage et il me semble évident que nous ne voulons peut-être pas vraiment la même chose…

- Calme-toi mon amour ! Je ne suis pas enceinte parce que oui, bien sûr que oui, nous faisons tout pour que ça n’arrive pas !

Il m’aurait trouvé entrain de pleurer ma vie, pliée en quatre, dans un coin sombre de la villa si j’avais dû être à nouveau enceinte. Un avortement dans une vie, c’est bien assez !  Hors de question que je repasse par cette case et même si je prends la pilule religieusement tous les jours et à heures fixes, je stop les ardeurs d’Howard pour qu’il enfile une assurance supplémentaire.

Je plongeais à nouveau mon regard dans le sien tout en lui passant la main sur la joue, un petit sourire à moitié compatissant, à moitié attendrit sur mes lèvres.

- Je te vois sortir les photos de ta filleule. Tu les regardes, silencieux, pendant de longues minutes, un sourire fier sur tes lèvres, des étoiles pleins les yeux et, je me dis que peut-être je te force à passer à côté d’un truc que tu voudrais  vivre, mais que tu ne sais pas encore vouloir vivre…

J’ai réglé la question bébé depuis longtemps dans ma tête.  Dès que j’ai eu mes premières règles, j’ai compris que j’avais de grandes responsabilités qui venaient avec  cet état et j’ai su que jamais je ne pourrais être une mère.  Ma vie en entier était vouée à tourner autour d’une seule et même personne : moi.  Avec Howard, les choses ont quelques peu changées, j’ai intégré une personne dans mon univers, la seule que je peux aimer plus que je m’aime moi, mais pas encore assez, faut croire, pour considérer la possibilité de donner la vie.

- Hope est le plus près que je puisse accepter dans notre vie. L’enfant de tes meilleurs amis qu’on va voir de temps en temps chez eux et peut-être qu’on pourrait envisager de la prendre chez nous si c’est parents jugent que je ne risque pas de l’affamer ou de l’oublier quelque part… mais même si je t’aime plus que ma propre vie, je ne pourrai jamais te donner un enfant.

Lâcher le morceau fait vraiment beaucoup de bien même si j’ai peur, et oui encore, de le perdre. Je me callais bien contre lui, caressant son torse et ses bras, j’écoutais les battements de son cœur. Il me semblait aller à la fois très vite puis lentement, puis à nouveau très vite.

- Cela dit, pour mettre de la vie ici, je me disais qu’un chien ça serait bien. En fait, ça, j’aimerais vraiment beaucoup.

Et au moins, le chien en vieillissant, il ne peut pas te réclamer des séances chez le psy pendant lesquelles il va déclarer de toutes les façons possibles à quel point ses parents ont gâchés sa vie ! Un chien, c’est bien !

@ Billy Lighter

Accepter l’appartement à New York faisait très plaisir à Peyton. Moi, ça me dérangeait pas d’y aller de temps en temps pour prendre des vacances. Même si New York était loin d’être une destination de rêve pour les vacances. Enfin, pour Peyton, ça l’était vu qu’elle adorait New York. L’aimait pas le soleil, Peyton. Elle cramait au soleil. Fallait toujours qu’elle mette plein de crème pour pas devenir rouge comme une écrevisse.

Mais Peyton, l’était persuadée que j’allais adorer New York. Elle disait qu’il y avait tout ce qu’il fallait là-bas… Mouais, non… Y’avait pas le soleil, donc, y’avait pas tout. Moi, j’avais besoin du soleil. J’aimais pas quand il faisait tout gris. Puis, j’avais vite froid. J’avais déjà remarqué ça en tournée. Quand on allait dans le nord de l’Europe ou même au Canada, j’crevais vite de froid si bien qu’à chaque début de concert, j’mettais souvent un sweat au-dessus de ma tenue de scène habituelle. Et à New York, c’est pareil. Il fait super froid surtout l’hiver. Y’a même plein de neige, en hiver. C’est naze la neige.

-Si tu le dis…

J’fis une p’tite moue pas convaincu du tout. Mais on verra bien, p’t-être qu’elle avait raison, finalement.

Et si j’croyais que la suite allait être beaucoup mieux avec ce baiser et ben j’déchantai très vite quand elle parla de parler bébé. J’croyais sérieusement qu’elle en voulait pas et maintenant elle me disait quoi ? Qu’elle en voulait ? Qu’elle était enceinte ? J’lui posai la question un p’tit peu déstabilisé. Mais elle me disait de ma calmer parce qu’elle était pas enceinte, en fait. J’soupirai un p’tit peu de soulagement.

-Ouais, on fait absolument tout.

C’était d’ailleurs la première fois que j’faisais réellement attention à ça… Apparemment, j’aurais dû faire un p’tit peu plus attention dans le passé. Ou pas… L’était cool, Jesse, après tout.

Du coup, j’étais un p’tit peu rassuré et j’fermai brièvement les yeux pour profiter de la caresse de Peyton sur ma joue avant de les rouvris pour croiser son regard. Et elle m’expliqua qu’elle me voyait souvent sortir la photo d’Hope. C’est vrai. J’la regardais souvent. Mais avec mes deux groupes, j’avais pas souvent le temps d’aller la voir. C’est pour ça… Et Peyton croyait que j’avais envie d’un môme et elle s’en voulait un peu de me priver de ça parce qu’elle, elle le répéta encore, elle n’en voulait pas. Elle voulait bien qu’Hope vienne ici mais des enfants à nous, on en aura pas. Et dans un sens, j’étais soulagé que ça soit si clair. Parce que j’avais bien réfléchi (ouais, ça arrive) et j’en voulais pas non plus pour plein de raisons. Déjà parce que j’en avais p’t-être déjà un… Et aussi parce que j’me voyais mal faire tout ce qu’Hank faisait. J’étais pas sûr de vouloir la vie que mènent Hank et Bailey même si c’était une belle vie… C’était juste pas mon mode de vie à moi. Et pas celui de Peyton non plus.

Alors, j’souris un peu à Peyton.

-T’sais, j’adore Hope. Mais c’est pas comme tu crois. Hope, j’suis son parrain et c’est justement ça que j’aime bien. J’peux m’amuser avec elle sans devoir l’élever et tout ce bordel. J’saurais pas faire ça. J’aimerais pas faire ça. J’crois pas être fait pour ça. C’est trop de responsabilités. J’aime pas trop ça, moi, les responsabilités. J’ai jamais été vraiment doué pour les tenir.

Et un môme, c’était trop de responsabilités. C’était pas fait pour moi.

-Ça serait cool qu’Hope puisse venir de temps en temps. Mais, j’suis comme toi… Moi aussi, j’en veux pas de gamins à nous.

C’était réglé pour moi. Hope c’était suffisant. Et si j’devais comme le mentor de Jesse alors ça sera plus que largement suffisant. J’aurais aucun regret comme ça.

Je caressai Peyton. Là tout était clair et c’était cool. J’avais t’façon déjà dit à presque tous mes amis que j’aurais pas de gosses et ils trouvaient aussi, pour la plupart, que c’était mieux comme ça. Comme quoi, même de l’extérieur, les gens voyaient que j’étais pas assez responsable pour le « job ».

Mais ça voulait pas dire que Peyton ne voulait rien du tout. Non, elle voulait un chien, en fait. Han… Un chien ! J’souris un peu.

-Ah ouais, ça pourrait être cool. J’aime bien les chiens. Quand j’étais p’tit voulais un chien mais ma mère voulait pas…

Elle disait que j’allais pas réussi à m’en occuper comme il faut et qu’au finale, ça sera elle qui devra s’en occuper et qu’elle voulait pas parce qu’elle avait déjà bien assez de travail avec moi. Puis, elle disait que ça coutait trop cher à entretenir et que j’coutais déjà assez cher moi-même. Voilà le genre de phrases que me servait ma mère en général. Bizarre parce que Roger, lui, semblait pas couter aussi cher… Elle le lui disait jamais en tout cas.

Et j’imaginais, du coup, déjà notre futur chien. Moi, j’voyais bien un Berger allemand. C’était beau les bergers allemands. Ou un Labrador ! Oui bien un grand chien noir qui ferait chien de garde en même temps. Bref, y’avait plein de chiens cool.

-On pourra aller en acheter un demain, si tu veux. J’crois pas que j’ai de rendez-vous chez le médecin, demain.

Ouais, j’crois pas… J’sais plus en fait. Parfois, j’en rate des rendez-vous parce que j’oubliais. Mais y’en avait de trop.

J’continuai de caresser Peyton.

-Tu ne veux rien d’autre ?

J’souris d’un p’tit sourire un tout p’tit peu moqueur.

@ Billy Lighter

New York demeure mon objectif premier mais chaque chose en son temps. Je suis prête à être patiente et laisser le temps qu’il faudra à Howard pour se rendre compte que tout compte fait, New York est une ville géniale qui répond à tous ses besoins.  L’avantage premier selon moi, c’est la météo. Nous avons droit aux 4 saisons à New York et on n’y crève pas de chaud toute l’année comme c’est le cas ici à Los Angeles ! Je suis presque certaine que la facture d’électricité de la villa à triplé uniquement parce que je tiens le climatiseur au maximum tout le temps. Ma belle-sœur ironise même en disant que le carrelage de céramique à la cuisine glisse autant que de la glace.

Puisqu’il est d’accord pour que nous coupions la poire en deux, commençant par y aller de temps de temps, je juge le moment opportun pour passer à un tout autre sujet, promis, le dernier… pour l’instant !

Je lui fou un peu la trouille en parlant de bébé comme si c’était une demande que je m’apprêtais à lui faire ou une annonce… Ouais plutôt comme s’il s’agissait d’une annonce du genre ’’ Surprise chéri ! Tu vas être papa !’’ sauf qu’à voir sa réaction, je le rassure assez rapidement, aucun risque que je tombe enceinte, volontairement ou non. Je ne laisse rien au hasard et nous doublons la protection pour être plus que certains que nous ne serons pas les prochaines victimes d’un bête accident passionnel.

Cela dit, je voulais quand même être certain que pour Howard, c’était bien aussi son choix. Parce que je le vois regarder la photo de la petite Hope et que son expression semble vouloir exprimée une envie refoulée. Un couple fort, c’est aussi un couple qui se parle, non ?  Je m’en voudrais qu’Howard passe à coté d’un truc qu’il voudrait au fond vivre sous prétexte que j’ai établie qu’en ce qui me concerne, je ne serai jamais maman.

- Ça se voit combien tu peux l’aimer, tu es le parrain le plus chouette au monde, ça ne fait aucun doute.  

Il lui décrocherait la lune e ses étoiles si elle le lui demandait.  

Je ne désire pas être la mère d’n humain qui me reprochera, une fois adulte, d’avoir gâché son enfance en lui donnant la mauvaise couleur de gobelet quand il était âgé de 4 ans et en pleine phase d’expression de soi. Je serais ne mère exécrable et tant qu’à payer une psychanalyse qui me rendra coupable de tous ses maux,  je me dis que je pourrais cependant,  prendre soin d’un chien sans trop de mal.

- Mes parents ne voulaient pas non plus. De toute manière, je n’aurais pas eu le temps de m’en occuper et il aurait fini par être adopté par une de mes assistantes pour ses gamins.

Je voudrais une petite boule de poils toute douce que je pourrais amener partout. Il y a des sacs parfait pour ça et  même des vêtements ! J’ai vu une fois à New York de petits bottillons pour chien c’était tout simplement adorable.

- Oh, oui ! Allons-y, après avoir dormis encore un peu. Tu n’as pas de rendez-vous, ni aujourd’hui, ni demain c’est jeudi que tu dois y aller.

Une chance qu’il m’a pour l’aider à se souvenir de tout ça !

Et maintenant que j’ai tout pleins de poids de moins de sur mes épaules et que je pourrais me rendormir paisiblement, Howard lui, à tout autre chose en tête.

- Mmmhh… Un avant goût de notre nuit d’anniversaire de mariage me ferait plaisir !

@ Billy Lighter