Howard a laissé un message chez moi hier pour me dire que j’avais reçu du courrier chez lui et que je pouvais passer le prendre quand je voulais.  Ça avait eu le don de piquer ma curiosité parce que, je ne reçois jamais rien comme courrier. MTI me donne presque en main propre mon chèque de paie en le déposant dans mon casier, je n’avais aucun abonnement, ni de dette de carte de crédit parce que je n’en possède aucune alors je ne voyais pas du tout quel courrier avait pu être déposé  chez Howard à mon intention.

Ça m’embêtait quand même un peu parce que je n’avais pas beaucoup envie d’y aller et de tomber sur Dexter ou pire, sur Peyton ! Et puis j’avais encore sur le cœur comment les choses s’étaient déroulées entre mon frère et moi avant mon départ. Il m’avait accusé injustement d’avoir fait quelque chose qu’avait fait son chien adoré et je n’avais pas reçu d’excuse pour ça. J’admets m’être emporté et que je n’étais pas obligé de partir aussi rapidement de chez lui mais vu l’ambiance, je ne voyais pas comment j’aurais pu y demeurer  plus longtemps. J’avais aussi beaucoup de peine que David ait choisit de rester chez Howard malgré sa peur maladive de Dexter et Peyton. J’avais respecté son choix et j’allais lui parler chaque fois que je le voyais chez MTI, pour m’assurer qu’il allait bien et qu’il n’oubliait pas ses pilules ! David est un grand garçon, il se gère tout seul, il n’a pas besoin de moi pour jouer à la mère et passer derrière lui mais, hey ! J’ai des sentiments moi aussi, je sais me préoccuper des autres et pas que de mon nombril, même si ça ne se voit pas forcément au premier coup d’œil. Je l’exprime maladroitement, plus souvent qu’autrement.

Nathan m’avait convaincu d’y aller. Il avait raison quand il disait que tant que je n’irais pas, ça continuerait à me jouer dans la tête. Aussi bien s’en débarrasser.  Alors après avoir prit le diner dehors avec Betty, elle passait tout son temps à l’extérieur de la maison, je m’étais diriger à pied et d’un pas ultra lent jusque chez Howard. J’avais compté le nombre de carreaux de trottoir, j’avais évité soigneusement de marcher sur les lignes et, si ça arrivait, je reculais de trois cases, c’est o-bli-ga-toi-rEEE ! Mais malgré tout ça, je suis tout de même arrivé devant la guitare rouge.

- C’est Kenzie !  Quelqu’un peu m’ouvrir ?

J’attendis qu’on ouvre le grillage et remontais l’allée à pas de tortue en me répétant : ‘’ Faite que Peyton soit absente, pitié !’’ Les choses allaient bien depuis que je n’avais plus à la voir aussi souvent et je voulais que mon état d’esprit demeure zen.

Une fois devant la porte, je toquais mais si faiblement que même moi j’eu peine à entendre le son produit par mon poing sur le bois vernis de la porte de la villa de mon frère.  Mais à mon plus grand étonnement, on m’ouvrit la porte et je restais là, autant sous l’effet de la surprise que parce que je m’imaginais déjà rentrer en me disant que j’avais frappé mais que personne n’avait répondu alors… bah j’étais rentré !

- J’ai eu ton message… alors… bah je suis venue.

Si c’est Howard qui m’ouvre, il y a une chance que Peyton ne soit pas là. Parce qu’en général, elle colle à mon frère comme son ombre ou alors elle insiste pour répondre elle-même à la porte parce qu’elle adore se faire voir en premier, comme si tout le monde qui pouvait venir ici voulait ne voir qu’elle.  Bref, je me trouvais devant mon frère et j’étais dévorer entre l’envie de lui sauter au cou parce que, maintenant que je le voyais, je me rendais bien compte à quel point il m’avait manqué et l’envie de me la joué détachée et indifférente pour qu’il comprenne que j’avais vraiment eu mal et qu’il m’en fallait beaucoup dans la vie pour m’atteindre à ce point là.

- Tu as l’air maigrichon, c’est peut-être tes ailes de papillon qui donnent cet effet là !

Betty ne cessait de répéter que mon frère s’était transformé en papillon et qu’il avait des ailes, maintenant. Est-ce que les papillons s’accouplent avec les mantes religieuses ?

@ Billy Lighter

Y’avait eu une tonne de courrier hier… Et parmi les trop nombreuses factures, j’avais, aussi, trouvé du courrier destiné à Kenzie. Ma p’tite sœur n’habitait plus ici… Elle habitait dans la villa un p’tit peu plus haut avec Nathan. Mais il semblerait qu’elle avait pas encore fait le changement d’adresse partout… Bref, j’savais pas trop qui envoyait cette lettre mais… J’trouvais que c’était une bonne excuse pour essayer de voir ma p’tite sœur…

J’sais… J’pourrais simplement me bouger le cul et aller sonner à sa porte. Mais… J’en avais pas trop le courage. J’crois qu’elle me boudait encore dessus… Et j’avais encore bien en tête notre dernière conversation. Celle qu’on avait eue avant qu’elle se casse de chez moi quand je l’avais accusé d’un truc dont était responsable Dexter… J’savais que j’avais blessé Kenzie ce jour-là… J’savais que la foutre dehors, en quelque sorte, c’était pas cool… Mais, elle aussi, elle m’avait dit des trucs pas cool ce jour-là.

Bref, j’voulais voir s’il était possible de recoller les pots cassés. Surtout que j’dois aussi la remercier d’avoir hébergé la vieille Betty. Parce que s’ils l’avaient pas fait, la vieille femme serait sous mon toit à l’heure qu’il est… Et j’étais pas sûr que j’aurais été très heureux de ça.

Alors, au lieu d’aller foutre la lettre dans la boite au lette de chez Kenzie, j’avais laissé un message sur son répondeur pour lui dire qu’elle avait du courrier chez moi. Elle allait p’t-être venir… Ou p’t-être pas… Mais j’savais que si elle venait, j’serais là pour l’accueillir vu que j’étais, encore une fois, cloué au lit… Enfin, pas vraiment coulé au lit… Mais chaque fois que j’avais une bronchite, Peyton refusait que j’sorte pour plus finir à l’hosto comme le jour où j’avais, justement, retrouvé Betty presque morte dans les rues de San Fernando Valley.

Du coup, je m’ennuyais à mort par que Peyton, elle, elle partait soit pour préparer sa tournée, soit pour aller aux studios… L’en avait de la chance… Moi, aussi j’voudrais bien aller aux studios pour composer des chansons avec Savannah… Et les autres de The Burning Fire aussi, bien sûr ! Mais surtout Savannah…

Et… Ben… Comme je m’emmerdais beaucoup et que j’croyais bien que Kenzie allait jamais se pointer, vu qu’elle s’était pas pointée hier malgré mon message, ben, j’étais prêt à me barrer en douce pour aller un p’tit peu aux studios. J’ferais en sorte d’être rentré avec Peyton… Elle m’en voudra pas si elle sait pas que j’suis parti… Ok, c’est mal… Mais l’ennui me tue.

Alors, j’avais enfilé un t-shirt… Ah et mes chaussures aussi… Et quand j’étais fin prêt, j’entendis l’interphone sonner…

Y’avait quelqu’un à la grille…

J’levai un sourcil avant de me diriger vers l’interphone et apprendre que celle qui était derrière la grille n’était autre que ma p’tite sœur.

Bon ben… Tant pis pour la sortie en douce…

J’ouvris la grille m’amenant déjà prêt de la porte d’entrée ce qui me permis d’entendre le faible « toc toc » de Kenzie. Han… J’aurais été au salon, j’aurais rien entendu.

Alors, comme j’étais devant la porte, ben, j’ouvris. Et j’souris un p’tit peu en la voyant.

-Salut Kenzie.

En fait, j’étais content de la voir. Même si elle débordait pas du tout d’enthousiasme… En fait, elle semblait… Détachée. Ouais, ça ressemblait à ça…

Elle déclara qu’elle était venue parce qu’elle avait reçu mon message.

-Ah ouais, le message… Ton courrier est dans le salon.

Elle prenait un air détaché alors… Ben… Ce fut plus fort que moi de prendre un air nonchalant.

Elle disait que j’avais l’air maigre… Y’a quelques jours d’ici, Savannah m’avait dit que j’avais grossi… En réalité, mon poids jouait les yo-yo… Quand j’allais bien, j’faisais que prendre du poids et quand j’tombais malade, ben, ça chutait en flèche… Y’avait plein de truc pour expliquer ça mais j’voulais pas vraiment entrer dans les détails…

Et j’souris quand même quand elle disait que c’était p’t-être à cause de mes ailes de papillons. On voyait bien que la vieille Betty vivait chez elle. J’rigolai un p’tit peu.

-Han, ouais, ça doit être ça…

Puis, j’haussai les épaules.

-En fait, mon poids fait juste le yo-yo… Reviens dans une semaine et j’aurais pris cinq kilos.

Je m’écartai un p’tit peu de la porte et j’fis, cette fois, par sourire un p’tit peu plus franchement.

-Entre… J’ai de la vodka. Et Peyton est pas là si tu veux tout savoir. L’est partie bosser. Et David est dans sa partie de villa. Alors, on est entre Stone.

Et c’était mieux comme ça, non ? Parce que si Peyton avait été là, j’crois que Kenzie se serait pris la tête avec elle.

Quand elle fut entrée, on entra dans le salon et j’me laissai tomber dans le fauteuil. La vodka était sur la p’tite table. Kenzie pouvait se servir.

-Ton courrier est là…

J’dis ça en montrant du doigt un p’tit meuble.

C’était un p’tit peu froid entre nous… Mais j’allais essayer de faire en sorte que ça le soit pas trop sans… Sans parler des sujets qui fâchent…

-Sinon, ça va avec Betty ? Elle est bien chez vous ?

C’était une façon comme une autre de parler de quelque chose qui touchait pas ma dernière dispute avec Kenzie.

@ Billy Lighter

Je suis soulagée que ce soit mon frère qui ouvre la porte et non sa démone de femme ! J’aurais vomis dans ma bouche si je m’étais retrouvée face à Peyton DAVIS ! Pour moi, elle sera toujours Peyton David, elle n’a pas l’étoffe d’une Stone !  Sans grande conviction, je saluais mon frère et lui dit que j’étais là parce que j’avais eu son message et il me répondit sur le même ton que mon courrier était dans le salon. Il aurait pu le laisser sur le bord de la porte pour éviter que j’attende qu’il aille le chercher pour me le donner, non ?!

Comme je ne savais pas si je devais faire un pas vers l’avant et entrer, je restais sur le paillasson d’entrée et lui fit remarquer qu’il avait l’air maigrichon, c’est ce qui devait arriver à vivre dans la peur de sa femme !  Ça me fit un petit peu rigoler, et moi aussi, quand je lui dis ce que Betty elle-même avait dit, que ce devait être à cause de ses nouvelles ailes de papillon !

- Pourquoi il joue au yo-yo ton poids ? T’as quand même pas tes règles !

Mon poids moi, il faisait ça, avant, pendant et après mes règles.  Je gonflais comme un ballon puis ensuite, bah je redevenais toute menue.  Il y avait même des fois où j’entrais de peine et de misère dans mes jeans !

Howard me fit entrer et je fus vraiment soulagée et reconnaissante qu’il prenne la peine de me dire que sa tendre moitié n’était pas à la maison. Elle ne me manquera pas, ça c’est un fait !

- Ok alors je prends mon courrier et j’irais voir David, si ça ne te dérange pas.

Je le suivis au salon et il me désigna une petite table sur laquelle il y avait effectivement une lettre à mon intention.  Je la pris entre mes mains et esquissais un petit sourire en coin. Je ne me souvenais même plus avoir envoyé ma candidature au Los Angeles Academy Of Art. J’avais remplie une demande pendant mon heure de lunch. Je m’en souviens très bien Delfino était là et il essayait de rattraper des cacahuètes avec sa buche en les lançant en l’air et  il en avait mit partout.  Je ne pensais pas, cependant, qu’ils prendraient la peine de me récrire. Que la lettre soit positive ou non,  ça me faisais plaisir d’avoir l’enveloppe entre les mains.

Je glissais l’enveloppe dans la poche arrière de mon jeans, prête à m’en aller voir David mais Howard me questionna sur Betty. Il avait peut-être sur la conscience de ne pas l’avoir prise chez lui et de l’avoir abandonné à l’hôpital.

- Ça va bien. Elle n’aime pas dormir à l’intérieur et on la retrouve souvent endormis sous un arbre, dans le jardin à l’arrière. Mais on se dit, avec Nathan, que si elle est heureuse comme ça, on ne va pas l’en empêcher.

Betty semblait bien s’acclimater à son nouvel environnement même si elle ne dormait que très rarement dans la maison. C’est arrivé je crois, qu’une seule fois et c’était parce qu’il pleuvait averse.

- Elle a parfois des moments étranges pendant lesquels elle parle de sa vie d’avant puis ensuite, elle fait comme si elle n’avait rien dit, comme si elle ne s’en souvenait pas… Elle est peut-être entrain de devenir Alzheimer  ou je sais pas.

J’haussais des épaules devant cette constatation.  Betty était un sacré phénomène et elle me donnait l’impression de chercher notre attention en lançant des brides sur son passé, de temps en temps, comme pour nous donner le goût d’en savoir d’avantage, sans pour autant avoir vraiment envie d’en parler, bref c’était étrange.

- Mais c’est fun de l’avoir avec nous et Nathan l’adore. On lui a promit qu’elle serait la grand-mère de nos enfants !

Je regardais mon frère quelques secondes avant de lui proposer  un truc.

- Tu devrais venir la voir. Depuis que tu lui as sauvé la vie, elle ne parle que de toi comme d’un Saint. C’est clair qu’elle débloque la vieille !

C’était pas une insulte ! Howard et moi on se savait mutuellement pas des anges !

@ Billy Lighter

J’savais pas vraiment comment accueillir Kenzie même si j’avais un peu fait en sorte qu’elle passe… Alors, comme elle prenait un ton détaché, moi, j’pris un ton nonchalant. Pour l’instant, ça ressemblait bien à une conversation de Stone… Deux Stone qui ont l’air de s’en foutre.

Mais j’m’en foutais pas tant que ça… En fait, j’aimais pas vraiment être en froid avec ma p’tite sœur. C’est le seul membre de ma famille qui me reste, en quelque sorte…

Elle remarqua que j’avais maigri et j’dis simplement que mon poids faisait le yo-yo. Elle se demandait bien pourquoi constatant que, moi, j’avais pas mes règles. Ouais… Logique… J’haussai nonchalamment des épaules.

-Le traitement et les bronchites, ça fait faire le yo-yo…

Voilà… Pas vraiment besoin de plus d’explications. Et j’finis par faire entrer Kenzie parce que sa lettre était à l’intérieur. Elle voulait juste prendre son courrier et aller voir David. Au fond, j’espérais qu’elle reste un p’tit peu avec moi… Même si j’savais pas trop ce que j’espérais d’une possible conversation avec Kenzie.

-Ok. David sera content de te voir.

On alla au salon et j’lui montrai l’endroit où se trouvait la lettre. Une lettre qu’elle mit dans sa poche sans l’ouvrir. J’avais pas vraiment regardé d’où venait la lettre… Mais j’suppose que si Kenzie l’avait pas ouverte tout de suite, c’était pas tant important. Ou, alors, elle voulait garder ça pour elle.

Et, histoire que Kenzie se casse pas trop vite voir David, j’lui demandai comment allait Betty. C’était le premier sujet qui m’était passé par la tête et qui ne concernait pas notre dernière dispute.

Kenzie répondit que Betty allait bien et ça me fit sourire. Elle semblait s’amuser dans la villa de Kenzie et Nathan même si elle préférait dormir dehors.

-Ça doit être l’habitude… P’t-être que quand il fera plus froid, elle s’habituera à dormir dans un chambre.

C’était possible… Pour l’instant, il fait beau. Alors elle profitait sûrement de dormir à la belle étoile dans un endroit sûr.

Kenzie disait que, parfois, Betty parlait de sa vie d’avant avant d’oublier ce qu’elle avait dit. Ouais. Elle m’avait fait ça aussi quand j’l’ai retrouvé au bord de la route. J’hochai de la tête et pris la bouteille de vodka sur la p’tite table pour en boire une gorgée.

-Ben elle m’a fait ça aussi quand j’l’ai trouvé à San Fernando Valley. Elle m’a parlé de son enfant. L’a eu un enfant avec son amant et elle a dû le mettre à l’adoption directement… Peyton et moi, on va engager un détective pour retrouver son enfant. J’avais dit à Betty que l’aiderais pour ça.

Elle s’en souvient p’t-être plus… Mais j’comptais bien aller au bout de l’idée même si ça menait à aucun résultat. On pourra pas dire que j’aurais pas essayé comme ça.

Bref, Kenzie trouvait ça fun de vivre avec la vieille SDF. Elle disait même qu’elle sera la grand-mère de leurs enfants avec Nathan. J’levai un sourcil.

-Quoi ? Tu vas faire des enfants avec Nathan ?

Han… J’avais sincèrement du mal à imaginer Kenzie et Nathan voir des gosses. Presque autant que j’avais du mal à m’imaginer avec un gosse que j’aurais de toute façon jamais. Enfin, sauf si j’en ai déjà un… Vu que j’ai toujours pas résolut le mystère Jesse…

D’ailleurs, me manque un p’tit peu… La dernière fois que j’l’ai vu c’était quand j’ai joué avec lui pour le single de Snip’… Depuis, j’étais plus souvent aux studios de MTI pour The Burning Fire…. Ou chez moi à me remettre de ces foutues bronchites.

Me manquait un p’tit peu, le p’tit Jesse.

Kenzie disait que j’devrais venir voir Betty vu qu’elle parlait de moi comme si j’étais un Saint. C’est bien la première fois qu’on pense ça de moi alors ça fit rire un p’tit peu. Surtout après la réflexion de Kenzie.

-Ouais… Elle débloque grave.

J’bus une nouvelle gorgée de vodka.

-Ok… J’passerais un jour.

« Un jour » version Stone… En fait, j’savais pas trop quoi dire à Betty…

J’toussai un coup avant de relever le regard sur Kenzie.

-Et toi ? T’es toujours chez MTI, hein ? J’me suis toujours demandé ce que faisaient les gens de la pyrotechnie en dehors des tournées.

Non, en fait, j’m’étais jamais posée ce genre de questions… Mais c’était histoire de retenir encore un p’tit peu Kenzie.

@ Billy Lighter

Mon frère perdait du poids à cause de ses bronchites.  Je ne suis pas médecin, je ne sais pas faire la différence entre un foutu rhume et une grippe, mais il me semblait que mon frère en avait souvent des bronchites !  C’est peut-être dans la tête que ça coince mais il me semble que ce n’est pas normal d’être aussi souvent malade.  Est-ce qu’il y a que moi qui commence à penser que c’est peut-être sa femme qui le rend malade dans le but de mieux le contrôler ?

- Ton traitement ne fonctionne pas à mon avis, t’es toujours malade ! et j’insistais sur le toujours. T’étais pas autant malade avant de te marier.

Ça aussi, c’était un fait qu’il ne pouvait pas nier !

J’entrais donc dans la villa pour récupérer mon courrier et en disant que je pourrais en même temps aller voir David. Il y avait un moment que je ne l’avais pas vu et il me manquait… pas autant qu’Howard mais comme en ce moment les choses ne sont pas au beau fixe avec mon frère, bah on peut donc dire que David me manquait vraiment beaucoup !

Je récupérais mon courrier, avec une légère pointe de surprise et de satisfaction et je la plaçais dans la poche arrière de mon jeans, prête à aller voir David mais Howard me demanda des nouvelles de Betty. La vieille vivait chez Nathan et moi depuis sa sortie de l’hôpital et je crois qu’elle se plaisait bien malgré le fait qu’elle préférait dormir dans le jardin plutôt que dans la chambre que nous lui avions préparée.

- Ouais, peut-être bien mais il ne fait jamais bien froid ici. Mais bon, on se dit avec Nathan, que tant qu’elle est heureuse et en sécurité, c’est ce qui compte.

Puisque nous étions sur le sujet Betty, je confiais à mon frère que la vieille ex SDF avait parfois de drôles de moment d’égarement pendant lesquels elle nous parlait de sa vie d’avant, avant d’ensuite se reprendre et faire comme si elle avait tout oublié. C’était un peu comme si elle nous offrait des pistes avant de refermer le coffre à double tour. Il fallait attendre le prochain bon moment pour ajouter une pièce à notre puzzle.

- Elle ne nous en a jamais parlé à nous, de son enfant mais elle parle de son ancien grand amour et quand elle le fait, elle a les yeux qui brillent avant de redevenir toute triste. De ce que j’ai compris, c’est lui qui l’à forcé à mettre son bébé en adoption parce qu’il était marié et plus âgé qu’elle.  Elle a dit qu’il y avait des anges sur les portes de la maternité.

Je m’étais dit que c’était peut-être un indice.  Ça et la théorie que j’avais commencé à échafauder et qui pourrait peut-être être utile si mon frère allait de l’avant avec sa proposition de détective privée.

- Tu sais, Louise ? Elle s’accroche à elle si fort… et je me disais… Si Louise avait réellement existé ?

Je fis quelques pas comme si ça allait m’aider à mieux exprimé ce à quoi je réfléchissais  depuis que Betty vivait chez nous.

- Louise était peut-être son identité secrète, quand elle allait retrouver son amant, dans une chambre d’hôtel ou le nom sous lequel elle s’est enregistrée au moment de donner naissance.

Ma théorie valait bien d’autre et selon moi, méritait d’être approfondi.

J’avais envie de prendre soin d’elle, parce que Betty n’avait pas eu de chance, malgré ce que l’on peut penser, car elle avait une belle carrière et beaucoup d’argent mais ça n’achète pas le bonheur. Elle a connu beaucoup de revers et le dernier, l’à fait sombrer dans l’oubli collectif.

- Bah, ouais, un jour ! Pas pour bientôt mais un jour pourquoi pas c’est si surprenant ?  

En fait, je m’étais avancé là-dessus à l’hôpital alors que je ne m’étais jamais véritablement posé la question sur mon désir de devenir mère. Je suis encore trop jeune et irresponsable et surtout pleine de projet pour fonder une famille et, je ne suis pas certaine non plus, en fait non de ça j’en suis convaincue, je n’ai pas envie d’avoir un mini humain en moi, ça me semble trop abstrait, trop bizarre aussi et je suis toute petite, il va me faire exploser et je vais mourir au bout de mon sang ! C’était horrible !  Tout ceci dit, il y avait d’autre façon d’être mère.

Betty apprécierait sans aucun doute la visite d’Howard, et moi aussi mais ça, je n’allais pas le lui avouer !  J’hochais de la tête alors qu’Howard répliquait qu’il allait passer et que, sur les dire de Betty qui le louangeait, elle débloquait la vieille. Ça me fit rire.

J’étais un peu songeuse de toute ça et Howard me demanda si j’étais toujours chez MTI et ce que j’y faisais quand il n’y avait pas de concert, donc pas d’effet de pyrotechnie à faire, ce qui  ne voulait pas dire qu’il n’y avait pas de travail pour nous.

- Ben il faut faire l’inventaire et travailler sur de nouveaux effets. On travail sur l’album de ta femme en ce moment. Il faut coordonner et trouver les bons effets avec les bonnes chansons, les bons moments, ce n’est pas simple.  Ça demande beaucoup de temps et de concentration.

Et il était en-dor-mant l’album de Peyton je n’en pouvais plus de l’entendre en boucle jour après jour, après jour parce que bien sûr, nous travaillions dessus alors il fallait bien le connaitre. C’était une véritable torture.

- Elle a vraiment apprit le français pour sa chanson ?  Il y en a qui dise que c’est pas vraiment elle qui chante…

C’Était un peu méchant de prétendre ça mais je n’en savais trop rien, de nos jours, c’était peut-être possible de pirater une voix, qui sait !

@ Billy Lighter

Kenzie trouvait que j’étais pas autant malade avant mon mariage… Hein ? Mais… Ça avait rien n’à voir… J’levai un sourcil.

-Bah, le mariage a rien n’à voir là-dedans… C’est juste que c’est le principe d’une maladie chronique, j’pense… J’sais pas… J’dois revoir mon pneumologue cette semaine, t’façon…

Va sûrement réadapter le traitement quand j’lui dirais que rien ne va. Et il va sûrement me dire que la vodka aide pas…

J’fis entrer Kenzie qui déclara d’entrée de jeu qu’elle allait pas rester longtemps. Enfin, en tout cas, elle allait pas rester longtemps avec moi… Avec David, p’t-être bien que oui…

Alors, pour la retenir un p’tit peu quand elle eut son courrier, j’demandai des nouvelles de la vieille Betty. Pour le moment, elle voulait encore dormir dehors, dans l’jardin… Mais ça changera p’t-être… T’façon, l’important pour Nathan et Kenzie, c’est que la vieille soit heureuse. J’hochai de la tête.

-Ouais, c’est tout ce qui compte, j’suppose.

Puis, on parla un p’tit peu des « délires » de Betty. En fait, c’était plutôt ses souvenirs qui revenaient. J’déclarai que, moi, elle m’avait parlé de son enfant… Alors qu’à Kenzie et Nathan, l’avait plutôt parlé de son grand amour. Son amant ? D’après ce que j’compris, c’était bien ça… Et j’mis les bouts les uns à côtés des autres… Son amant était marié et c’était lui qui avait forcé Betty à mettre son enfant à l’adoption… Ouais… Ça a vraiment pas dû être facile. Ça m’rappelle un peu Natacha quand elle a décidé, sans qu’on se concerte, d’avorter. J’retins l’information sur les anges au passage.

-Ouais, l’a vraiment pas eu de chance, Betty… Surtout si c’est l’homme qu’elle aimait qui l’a obligé à faire ça. C’est horrible.

J’compatissais un peu pour la vieille. D’habitude, j’me serais dit que c’est du passé et tout... Mais quand on voyait Betty de parler de tout ça, ça laissait pas indifférent. Enfin, pas moi en tout cas.

Kenzie parla alors de Louise et se disait qu’elle avait, peut-être, réellement existée. Je levai un sourcil.

-Comment ça ?

Ma p’tite sœur me balança sa théorie… Je m’attendais à un truc avec des polymorphe mais non… En fait, sa théorie tenait pas mal la route.

-Ah ouais possible. Si c’est le cas, ça faciliterais les recherche… Ça serait cool si tu pouvais noter tout ce qu’elle te dit sur son passé et me les faire passer. Comme ça, si on engage un détective, ça aidera.

L’important, pour l’instant, c’était que Betty semblait plutôt heureuse. Et qu’elle sera même la grand-mère des enfants de Kenzie et Nathan. Enfin, futures enfants… Parce que c’était pas vraiment pour tout de suite même si ma p’tite sœur n’excluait pas l’idée de fonder une famille.

-Ouais, c’est surprenant… Je t’imagine pas avec des gosses.

Mais si elle en voulait, c’était cool. J’serais p’t-être parrain deux fois. Ou pas… D’ailleurs, quand j’y pense, ça fait super longtemps que j’ai pas vu Hope. Faudra que j’passe chez Hank, un jour.

Après avoir parlé de Betty, j’crus bien que Kenzie allait s’barrer alors j’lui demandais ce qu’elle faisait, pour l’instant, chez MTI. Apparemment, elle travaillait sur les effets pour la tournée de Peyton. J’souris.

-Ah c’est cool. J’verrai en live ce que ça donnera.

J’étais sûr que la tournée de Peyton allait être super même si j’pourrais pas être là sur toutes les dates.

J’bus une autre gorgée de vodka quand Kenzie demanda si Peyton avait vraiment appris le français parce qu’apparemment beaucoup pensaient que c’était pas elle qui chante. J’levai un sourcil.

-Si, c’est bien elle qui chante. Elle a engagé une prof de français pour apprendre la prononciation avant de faire la chanson…

J’soupirai.

-Et elle a voulu qu’on prenne des cours ensemble aussi… Du coup, j’parle français.

Et j’fis une p’tite démonstration en français dans le texte :

-Salut… Comment vas-tu ?

J’crois pas que Kenzie venait de comprendre ce que j’venais de dire.

-Parait que j’suis pas trop mauvais pour apprendre. Ce qui m’étonne un peu vu que la note maximale que j’ai eu quand j’étais encore à l’école c’était un D- en sport…

J’ricanai un peu… Me rappeler de mes années d’école, c’était pas vraiment ce qui me plaisait le plus. Enfin, sauf toutes les conneries qu’on faisait avec Sonny.

-Bref, disons que j’préfère faire de la musique avec Peyton plutôt que de prendre des cours de français.

Ouais de la musique et d’autres choses aussi. Mais ça c’était plutôt évident que j’préférais ça.

@ Billy Lighter

Son mariage n’avait rien à voir dans son état. Tant mieux, dans le fond, s’il se croyait, c’était l’important.  Moi je disais juste qu’il était plus souvent malade depuis qu’il était marié avec Peyton, parce qu’avant mon frère était un roc inébranlable, même ses nombreux crashs de bagnoles n’avaient jamais eu le dessus sur lui. Peut-être qu’un moment, les médecins feraient le lien avec l’arrivée de Peyton dans la vie d’Howard et sa maladie et tout deviendrait plus vite plus clair ! Je ne perdais pas espoir !

De sa maladie à mon courrier, c’est sur Betty que la conversation dévia ensuite. La vieille SDF résidait chez Nathan et moi depuis sa sortie d’hôpital et les choses allient plutôt bien sauf pour le fait qu’elle préférait dormir dehors plutôt qu’en dedans mais Howard et moi étions d’accord  sur le fait que l’important, c’était que Betty soit heureuse. Elle pouvait bien se construire un abri dans le jardin et y faire venir ses pigeons du parc, si elle en avait envie.

Je racontais ensuite à mon frère qu’il arrivait à notre amie commune de revenir sur sa vie d’avant, sur quand elle était connue. Elle avait eu une aventure avec un homme marié qui l’avait forcé à mettre leur enfant en adoption et à mon avis, c’était l’élément déclencheur qui a donné naissance à la Betty que nous connaissons aujourd’hui.  J’expliquais aussi à Howard ma théorie concernant Louise, l’amie imaginaire de Betty et ce dernier répondit que c’était plausible.

- Ok, je noterai ce qu’elle me dira la prochaine fois. Tu devrais peut-être en chercher un tout de suite, genre, avant qu’il soit trop tard.

Betty n’avait prit bien soin d’elle ces dernières années et son médecin nous avait demandé de la ramener au moindre petit bob, qu’il ne fallait pas hésiter. Si elle avait des étourdissements, le souffle court, des bouffées de chaleur. Elle ne parlait pas beaucoup de comment elle se sentait, c’était un petit peu difficile de la cerner et de détecter un malaise, il fallait vraiment qu’elle soit dans un sal état quand Howard l’avait trouvé a San Fernando. Nous voulions le mieux pour elle, elle avait encore plusieurs belles années devant elle et elle ferait une bonne grand-maman !

- Je ne t’imaginais pas marié !

Et pourtant ! Alors il ne fallait pas rester avec l’impression de quelque chose pur se faire une idée, et donner une chance au destin.  Avec Nathan, nous aurions des enfants un jour, quand et combien et de quelle façon, ce n’était pas encore déterminée.

J’étais prête à aller retrouver David mais Howard voulait savoir si j’étais encore chez MTI et ce que j’y faisais quand il n’y avait pas de concert. On aurait pu croire qu’il essayait de se trouver des sujets de conversations et je trouvais ça amusant. Alors je lui expliquais ce qu’en gros consiste mon travail quand nous ne sommes pas sur les routes et ça sembla l’intéresser, surtout quand je lui dévoilais travailler sur le projet d’effet pour la prochaine tournée de sa pas si douce moitié.  Et, parce qu’on parlait d’elle, j’étais curieuse de savoir si c’était bien elle qui chantait en français parce que certains prétendait le contraire.

- Sérieux !?

La femme de mon frère avait prit des cours de prononciation pour pouvoir chanter sa chanson et non seulement ça, mais elle avait imposé des cours de français à Howard qui me fit une démonstration de ses talents.

- À tes souhaits !

Je n’avais rien compris de ce qu’il avait dit alors je répondis ce que je trouvais de plus logique et drôle.

- Mais, ça va te servir à quoi de parler le français ?

Non pas que je trouvais ça perdu, avoir des connaissances ce n’était jamais intitule mais pour lui qui n’avait pas tant besoin de maitriser une autre langue dans la vie de tous les jours, ça allait servir à quoi ?

- Que faire de la musique, tu es certains ?

Je le taquinais et je ne voulais pas forcément sa réponse. Il y avait toujours mieux à faire avec l’être aimer que de se taper des cours de français, je pouvais comprendre mon frère là-dessus. Nous avions fait le tour, je pensais, des sujets et j’avais mon courrier mais j’avais le doute que notre conversation était vraiment terminée alors je décidais moi, de faire le plongeon.

- T’sais, tu me manque mais je suis encore en colère. Tu as agit en crétin et j’ai calqué mon attitude sur la tienne alors, je suppose que moi aussi j’ai agit en crétin alors je m’en excuse.

Betty allait être fière de moi ! Je l’ai entendu dire quelque fois qu’il fallait toujours garder les nuages loin du cœur.

@ Billy Lighter

A nous deux, on arrivait de plus en plus à recoller les informations qu’on entendait de la part de Betty. Fallait reconstruire le puzzle si j’voulais pouvoir trouver son enfant qui était… Bah, quelque part dans le monde. J’savais que ça allait sûrement pas être simple mais ça coûtait rien d’essayer.

Kenzie disait qu’elle allait noter ce que la vieille lui dira et j’souris en hochant la tête. Avant que mon sourire disparaisse quand elle déclara que j’devrais p’t-être me mettre à chercher avant qu’il soit trop tard. J’fis une p’tite moue.

-Ouais… T’en fais pas… J’vais m’y mettre.

Dès que Peyton rentrera elle lancera les démarches auprès du détective parce que, moi, j’avais aucune idée de qui appeler. J’connaissais aucun détective.

Et j’appris, au passage, que Kenzie aura p’t-être, un jour, des enfants avec Nathan. Ce que j’avais vraiment beaucoup de mal à imaginer. Et en bon Stone que j’étais, bah, j’lui dis tout haut… Et elle répliqua qu’elle m’imaginait pas marié. J’haussai nonchalamment des réponses.

-T’as toujours autant de réplique.

Après ça, et comme j’voulais encore garder un p’tit peu Kenzie près de moi, j’parlai de son travail chez MTI et, de fil en aiguille, on arriva à l’album de Peyton et aux cours de français qu’on avait pris. Ben, tout ça, ça semblait bien étonner ma p’tite sœur. J’pris un air nonchalant.

-Bah ouais, c’est sérieux.

Et j’lui fis même une p’tite démonstration avant de rigoler un p’tit peu à sa réaction. Moi, j’étais quand même un peu fier d’arriver à dire quelques trucs dans une langue super compliquée.

Mais à la question de Kenzie sur l’utilité de tout ça, j’haussai des épaules.

-A rien, j’crois… Même si Peyton et ma prof de français disent que ça peut être utile dans les pays francophone quand j’devrais faire des interviews et tout et parler au public… Mais, j’suis déjà allé en France et au Québec et c’était quand même pas un besoin vital de parler leur langue.

Mais j’l’avais appris pour faire plaisir à Peyton. Donc, l’utilité c’était qu’elle soit de bonne humeur.

-Mais ça met de bonne humeur Peyton, alors…

Même si… J’devais avouer que j’préférais faire d’autres trucs bien plus intéressant avec Peyton que de prendre des cours de français. Et à Kenzie de demander si j’aimais que faire de la musique. J’souris.

-Bien sûr ! Que faire de la musique.

J’disais ça sur un ton pas du tout sérieux. Non, avec Peyton y’avait des trucs encore mieux à faire que de la musique mais j’crois que Kenzie avait bien compris.

Et la conversation s’acheva là… Et j’crus bien que j’allais pas réussir à trouver un autre sujet sans que ça fasse suspect ou qu’elle se barre pour aller voir David. Mais, contre toute attente, c’est elle qui se lança…

Elle disait que j’lui manquais… Mais l’était encore en colère. J’baissai un peu les yeux avant qu’elle dise qu’elle s’excusait. J’relevai la tête et me raclai la gorge avant de regarder Kenzie.

-Moi aussi, j’suis désolé. J’aurais bien voulu que tu restes… Mais entre toi et Peyton, c’était pas le grand amour et j’en pouvais plus de vous voir vous en mettre plein la tronche tout le temps…

J’soupirai.

-J’voulais pas te mettre à la porte comme ça… Vraiment pas. J’veux pas que tu penses que j’suis comme ma mère.

Ouais, parce que j’l’étais pas.

-Et… Tu sais que tu peux venir ici quand tu veux, hein. On est voisin maintenant en plus.

Ce qui était cool, de mon avis. J’souris.

@ Billy Lighter

Si Howard avait vraiment l’intention d’engager un détective pour aider à retrouver le fils de Betty, il allait devoir se bouger un peu parce qu’il ne restait pas des vies illimitées a la vieille femme.  On la croyait sortit d’affaire, le médecin était quand même soucieux des ravages que toutes ces années à vivre dans la rue, à subir les attaques de jeunes voyous, car ouais, malheureusement, ce n’était pas la première fois que ce genre de choses lui arrivaient, sans oublier la malnutrition, déshydratation, bref, elle s’était plutôt bien malmenée la tuyauterie, un jour, le cœur ne suffirait plus à la demande.

Mon frère disait qu’il allait s’y mettre. Ce n’était pas un truc à la Stone, là-dessus, je le sentais vraiment sérieux. Il n’avait qu’un coup de fil à passer, aucun réel effort de sa part et c’était pour ça que je savais qu’il allait le faire. Quand il n’avait pas besoin de se bouger de lui-même, c’était presque certain qu’il le ferait. Je dis presque parce qu’il ne faut quand même pas oublier qu’il s’agit de mon frère, je demeure lucide hein !

- Fais-moi signe alors, quand tu l’auras fait, que je sache au moins ce qu’il en est.

Surtout que je risquais d’être rencontrée pour donner mes notes et que c’est avec Nathan et moi qu’elle demeure et donc, qu’elle est plus susceptible de raconter des trucs.

Nous ne voulions pas qu’elle parte. Elle était chez elle chez nous et j’envisageais ça à long terme, très long terme, elle ferait une bonne grand-mère ce qui me valu comme remarque de mon frère qu’il ne me voyait pas avec des gamins, mais je ne le voyais pas marier donc… tout se peut.

- J’ai eu un bon prof !

Je tenais beaucoup de lui, la réplique comme la descente de bouteille et fort probablement notre tendance à manquer de jugement avant d’agir.

Je n’arrivais pas à croire que Peyton soit parvenue à convaincre mon frère de prendre des cours de français parce qu’elle avait elle-même dû en prendre pour parvenir à chanter une chanson en cette langue.  Je l’imaginais, chaussettes blanches jusqu’aux genoux, pantalon court à bretelles et une casquette à hélice, assit à un bureau d’école et prêt à décocher une pierre dans le front de son professeur avec un lance-pierre. C’était l’image que j’avais de mon frère en petit écolier.

Si ça les amusaient ?

Mais ça allait servir à quoi ?

- Mais vous n’avez pas de traducteurs sur la route pour vous aider a répondre aux questions des journalistes de d’autres nationalités ?

J’étais d’accord avec Howard, ce n’était pas un besoin vital que de maîtriser une autre langue, mais pour lui, ça faisait plaisir à sa femme donc ce qui rendait sa femme heureux le rendait heureux lui aussi.

- Amen à ça !

Que pouvais-je dire de plus ?

Nous avions fait le tour, selon moi, des sujets de conversations et j’étais prête à aller voir David mais je sentais qu’il y avait un truc encore, quelque chose qui planait et ça venait directement du fait que nous ne nous étions pas laissés en très bon terme, la dernière fois que l’on s’était parlé et je l’avais encore sur le cœur.

Bien évidement que mon frère me manquait, c’est quand même le seul que j’ai et je m’amusais bien avec lui. C’était fun de vivre avec lui jusqu’à ce que sa femme s’en mêle et que ça devienne absolument invivable.

Ça avait comme un goût de vinaigre dans ma gorge mais je décidais tout de même de cracher le morceau, de lui dire qu’il me manquait non sans cacher que j’étais encore en colère.  Il m’avait fait beaucoup de peine ce jour-là. Il n’avait jamais voulu me croire même s’il avait eu la preuve que je n’étais pas coupable.

Il me dit que lui aussi il était désolé et ça me fit sourire mais pas longtemps parce qu’il ajouta que parce qu’entre moi et Peyton ce n’était pas la joie, c’était probablement mieux ainsi. S’il le pense, tant mieux !  Mais c’est vrai par contre que j’adore vivre avec Nathan et que c’était probablement le petit coup de pied au cul qu’il me fallait pour le faire !

- Bah je pense pas que tu es comme ta mère… mais je pense que tu n’es pas obligé de faire qu’une seule voix avec ta femme. Tu devrais diminuer ta dose de comprimé ’’discommelle’’ non ?

Nous ne sommes pas toujours du même avis, Nathan et moi. Il ne dit pas forcément comme moi pour éviter de me faire de la peine et j’accepte qu’il puisse avoir sa propre opinion. Le truc c’est de se le dire en se respectant, mais je pense que Peyton n’est pas encore rendue-là.

- Ouais… bah je viendrai… quand je saurai qu’elle n’est pas là mais toi aussi tu peux venir quand tu veux. Tu n’es même encore jamais venu et Betty serait heureuse de te voir, t’sais !

Après ça, bah je l’enlaçais, longtemps. C’était bien de pouvoir le faire. Ça atténuait ma colère, un peu, mais quand même !

- Je vais aller faire un coucou à David puis je vais rentrer. Je vais aller écrire tout ce que m’a dit Betty avant de l’oublier.

@ Billy Lighter

Bon, apparemment, fallait que j’me dépêche pour trouver l’enfant de Betty… Alors, faudra que j’lance toutes les démarches à faire avec le détective. Enfin que Peyton le fasse vu qu’elle était sûrement plus calée que moi là-dessus… Du reste, faudra juste que j’tienne Kenzie au courant alors j’hochai de la tête pour lui montrer que j’le ferais.

Et après quelques réflexions et réplique à la Stone de part et d’autres notamment sur le fait qu’elle voulait des enfants et que moi j’étais marié et qu’aucune de ses deux choses ne collaient avec nous, on passa aux cours de français… Ouais, c’était dingue comme on arrivait à passer d’un sujet à l’autre comme ça… Bref, j’lui expliquai que j’apprenais le français avec Peyton et Kenzie trouvait ça aussi inutile que moi. Surtout avec les traducteurs qui nous entouraient partout où on allait.

-Si, on en a… Mais, t’sais, Peyton elle aime bien se faire voir partout où elle va.

Ouais et les cours, j’les prenais, aussi, un peu pour elle. Parce que ça lui faisait plaisir… Et Kenzie en rajouta pas…

Oui, amen à ça.

Après ça, ben, j’étais un p’tit peu à court de conversation… Du coup, c’est Kenzie qui se lança en présentant ses excuses. Ce fut comme une sorte de bouffée d’oxygène… Et j’pus, moi aussi, m’excuser en quelques sortes. Et j’fus d’autant plus soulagé quand Kenzie disait que j’étais pas comme ma mère.

Tant mieux… Parce que ça m’aurait fait mal d’être comme elle.

Par contre, j’fis une p’tite moue quand Kenzie disait que j’devrais pas faire tout ce que Peyton dit. J’soupirai.

-J’fais pas tout ce qu’elle dit… C’est juste que…

Que j’ai pas d’excuse. J’disais « oui » à ce qu’elle voulait parce que, comme ça, j’étais sûr de ne pas me faire engueuler.

-Mais ouais, t’as sûrement raison.

Mais bon, contredire Peyton, c’était parfois la galère, hein… C’est pas aussi simple qu’on ne le croit. En fait, c’était plus facile quand j’la détestais et que j’faisais exprès de la contredire.

Mais maintenant, j’l’aime… Alors, c’est différent.

Et j’souris quand Kenzie déclara qu’elle reviendra. Mais que j’pouvais aussi venir chez eux.

-Ok, j’viendrais.

Kenzie s’approcha ensuite pour m’enlacer. J’crois que c’était vraiment un signe de paix alors c’était plutôt cool. Après ça, l’était temps pour elle d’aller voir David. Et comme tout semblait rentré dans l’ordre entre nous, ben, j’avais plus de raisons de la retenir.

-Ok, cool. Dis bonjour à Betty de ma part…

J’lui souris et lui fis signe avant de la laisser aller voir David.

@ Billy Lighter