Dans un coin de notre chambre, j’avais mis, sans en parler à Maritza, une ancienne tirelire en bois en forme de biberon que j’avais trouvé posée sur un montant de cheminée dans l’annexe de la villa où vivait ma mère. Il s’agissait de l’urne que mes parents avaient, selon la légende racontée par ma mère elle-même, de l’urne qui avait été déposée dans la salle de fête lors de mon baptême et dans laquelle les invités pouvaient faire un don… Comme s’ils avaient eu besoin d’argent à l’époque. Mais là n’était pas le problème, d’autant que je ferai probablement exactement la même chose…

Sauf que nous en étions encore loin, du baptême, et même de la naissance du futur héritier Reed.

Je l’avais pris et l’avait mise cachée dans un pan de la veste de mon costume, cette tirelire, pendant que ma mère me racontait les dernières péripéties de ses héros de roman. Tout ça pour ensuite mettre mon butin sur la table de nuit, du côté de Maritza. A côté, j’avais apposé une notre qui disait :

A perfect name for a perfect baby.

Je pensais que c’était suffisamment clair pour que Maritza ne me pose même pas de question et joue le jeu qui consistait tout simplement à glisser un prénom, inscrit sur une feuille de papier plié, dans la tirelire, chaque fois qu’il y en avait un qui nous venait à l’esprit. Moi aussi, j’avais eu une idée de prénom.

Je l’avais secouée plusieurs fois, cette tirelire, pour voir et estimer quelle quantité d’idées ma fiancée avait déjà pu y mettre. Elle me semblait plus enthousiaste et enjouée depuis notre souper avec Olivia et son mari. A l’heure qu’il était, la jeune chanteuse devait déjà avoir fait connaissance avec son garde du corps. Quant à moi, je gardai en tête que je devrais un de ces quatre, venir passer une petites visites aux studios de BSC… Puisque Livia semblait avoir bien plus de certitudes pour ce qui était de son premier album que pour d’éventuelles études de médecines à entamer.

Et puis… Il y avait MTI… MTI dont Julian Hughes ne voulait pas. Que Julian Hughes voulait faire administrer par quelqu’un d’autre, quelqu’un en qui il aurait confiance.

Très bien.

Le tout était de ne pas se mettre à courir, de garder sang-froid et patience et de poser les bonnes pièces au bon endroit en temps voulu.

Et alors que je cogitais sur tout ça, un léger sourire aux lèvres, Maritza se réveillait doucement contre mon corps nu. Je lui caressais distraitement le haut du dos du bout des doigts et quand je la senti frissonner tournai la tête pour caresser son nez du bout du mien et puis l’embrasser sur ses lèvres.

Je soupirai d’aise, cherchant son regard encore endormi.

-Comment tu te sens, Ritza ?

Je souris et jetai un œil vers la tirelire de son côté du lit…

-Ce suspens me tue…

Je lui volai un baiser, un sourire machiavélique aux lèvres… Puis lui soufflai.

-On l’ouvre et tu tires au sort ?

@ Billy Lighter

Rien ne peut me faire plus plaisir que de profiter d'une grâce matinée dans les bras de Jimmy. Mon amoureux n’est pas un lève tôt de nature pourtant, je le sens bouger dans notre lit, contre mon corps ce qui me fait sourire dans mon sommeil. J'adore la douceur satiné de son corps chaud sur ma peau délicate. Ça me fait gémir doucement avant même mon premier réflexe de m'étirer en me retournant sur le dos pour le regarder. Sous les couvertures, je caresse machinalement mon ventre dont la rondeur n'est plus subtile, du moins pour moi et Jimmy qui connaît aussi bien mon corps que moi-même. Mon ventre est juste assez rond pour m’empêcher de rentrer dans mes jeans mais pas assez pour ne pas être dissimulé sous un chemisier ample ou une tunique.

Je dois déployer des efforts inestimables pour ne pas me caresser le ventre tout le temps. Devant Rachel, bien qu'elle ne le sache, même sans l’avouer ouvertement. J’ai appris à décoder ma belle-mère et sa façon de dire sans rien dire. Puis en publique, en sortie avec Jimmy ou en compagnie d’Olivia, je dois m’occuper les mains pour éviter de les placer sur mon ventre. C’est un geste innée et automatique dès qu’on apprend qu'un petit trésor grandit en nous. On a envie de le caresser constamment comme pour lui prodiguer nos premières marques d'amour ou le protéger farouchement du reste de l'univers.

Dans l’intimité de notre chambre,  je me permets tous les gestes.

Jimmy m’embrassa et je passais le bout de mon doigt le long de son flanc, jusque sur sa hanche, aller et retour puis  j’ouvris les yeux et m’étirais comme un pacha. Il n’y a pas plus belle vision au monde que de se réveiller et pouvoir contempler le visage de l’être que l’on aime.

À sa question, je répondis d’abord par un second baiser. Une image, ou un geste, vaut milles mots, non ?

- Je me sens très bien.  M’endormir après l’amour à toujours un effet bénéfique sur ma nuit. Mes rêves n’en sont que plus intéressant…

Je suivis le regard de Jimmy qui lorgna vers ma table de chevet et j’imitais son geste en tournant la tête. Il y avait là, depuis quelques jours, une tirelire en bois. J’avais deviné, avec l’inscription qu’il avait laissée à côté, que je devais y insérer des noms de bébés et, puisque Jimmy ne cesse de parler de notre petit trésor comme s’il était certain que nous allions avoir un garçon, je jouais le jeu en y insérant que des noms de garçons.

- Moi aussi…

Ce petit bout qui grandit en moi me fait rêver. Je l’imagine, aussi beau que son père. Il me semble évident que notre fils lui ressemblera, ce bébé là répétera le schéma de sa grande sœur. Jimmy n’aurait pas misé à l’époque sur ses gênes, affirmant qu’ils n’avaient aucune chance contre les miens. Pourtant… notre fille lui ressemble à s’y méprendre !

- On l’ouvre… maintenant ?

Je me redressais sur le lit, laissant le drap glisser sur ma poitrine, la dévoilant au passant, mais resta sur l’arrondi de mon ventre, plus prononcer en position assise.

- Tu en as mis, toi aussi ?  Oh, oui !  On le fait !

@ Billy Lighter

Je compris que Maritza était réveillée quand elle s’étira comme une chatte qui se serait prélassée longtemps sous le soleil de L.A. D’ailleurs, ledit soleil se frayait déjà largement son chemin à travers les rideaux. Et alors ? Nous avions quelque chose de prévu aujourd’hui ? Non. Rien, si ce n’était profiter l’un de l’autre.

Et si jamais il y avait eu quelque chose de planifié… Et bien Frances voyant que je ne me présentais aura soit annulé, soit sera allée me représenter et parler en mon nom. Il n’y avait que les affaires liées aux Los Diablos que je ne manquais jamais. Et je n’avais pas de secrétaire pour maintenir mon agenda à jour, à ce niveau-là. Pas plus que je n’écrivais tout cela quelque part. Tout était bien rangé dans ma tête… Tout…

Je souris à Maritza qui avait ouvert les yeux et lui demanda comment elle se sentait. Et le sourire qu’elle me rendit valait tous les mots qu’elle aurait pu dire. Depuis notre souper chez Olivia et Julian Hughes, elle semblait libérée d’un poids.

Je ris et l’embrassai en riant toujours quand elle avoua que s’endormir après l’amour lui faisait un bien fou.

-C’est là quelque chose que nous avons en commun… Je ne le lasserai jamais de te faire l’amour.

Mon regard dévia sur la tirelire en forme de biberon géant en bois sculpté. Et fis l’aveu à Maritza qu’il me tardait de savoir comment appeler notre fils. Et l’un de ces prénoms se trouvait scellé dans la tirelire. Maritza était de mon avis, le suspens était insoutenable.

Je lui souris quand elle demanda si c’était vraiment maintenant que je proposais de l’ouvrir. Je hochai la tête et me redressai en même temps qu’elle, mes yeux parcoururent sa poitrine que les draps dévoilèrent, mais ma main se posa sur son petit ventre rond, à peine visible lorsqu’elle était habillée. Je la caressai doucement.

-Bien sûr que j’en ai mis…

Je ris avec elle, et surtout devant son enthousiasme et m’étirai par derrière elle, non sans laisser mon torse caresser le bas de son dos et le haut de ses fesses et attrapai la tirelire. J’en enlevai le morceau de caoutchouc qui en scellait le fond et dispersai les petits papiers pliés sur le lit. Nous avions convenu de les écrire sur des post-it tous identiques et pliés en quatre pour que lors du tirage on ne puisse pas reconnaître les nôtres.

Mais comme précaution supplémentaire, je vins me placer derrière Maritza, son dos contre mon ventre, mon sexe contre ses fesses et mes deux mains croisées sur ton ventre.

-Vas-y, choisi. Tire au sort et ouvre-le.

Elle le fit tandis que j’embrassai tendrement le creux de son cou et je souris en lisant par-dessus son épaule. Elle avait tiré un des miens… Un de mes choix. Mon seul choix, en réalité.

-Julius Rachel « JR » Reed. Qu’est-ce que tu en penses ? Julius pour le prénom de ton père « Julio », Rachel pour le prénom de ma mère. Ce qui lui donnerait le surnom « JR » avec lequel je te signais mes petits cadeaux secrets…

Il y avait une éternité de ça…

Spoiler:

@ Billy Lighter

S’endormir après l’amour, flâner au lit le matin, je commence à prendre goût à ce rythme de vie d’autant plus que Jimmy est l’amant parfait pour ce genre d’activité sur le matelas.  Je m’étire avec toute la paresse possible en me disant que je passerais bien la journée au lit, à faire l’amour encore et encore.  Ne sommes-nous pas dimanche ? Le dimanche, nous ne faisons rien, il me semble.  Quoi que nous ne sommes peut-être pas dimanche. Depuis que je suis en arrêt forcé de tâches ménagères, je perds la notion du temps.

Le regard de Jimmy se porta sur la tirelire placée sur ma table de chevet et il avoua mal résister au suspens entourant le prénom de notre futur bébé. J’avais compris, dès que j’ai vu l’objet en question apparaitre à côté du lit, ce qu’il attendait de moi. J’avais donc joué le jeu, sans le mentionner puisqu’il ne m’avait pas ouvertement demandé de le faire. Je savais ce qu’il attendait de moi et je m’étais exécuté avec  un amusement certain.

Jimmy est enthousiaste vis-à-vis de ma grossesse, chose que je n’aurais pas crue possible. Nous sommes plus âgés, pas vieux mais la galère des nouveaux nés aurait pu être quelque chose qu’il aurait préféré ne pas vivre.  Au contraire, depuis que nous savons que j’attends notre second bébé, il se montre concerné et veille à ce que tout se déroule le mieux possible. Cette histoire de prénom en est la preuve.

L’une d’elles.

Nous allons donc ouvrir cette fameuse tirelire dans laquelle j’ai placé plusieurs prénoms masculins, puis qu’il ne cache pas attendre que je lui donne un fils. Il est de cela, plus que certains.  Je suis également ravie d’apprendre qu’il a lui aussi glissé ses préférences en matière de prénom.

Il ouvrit donc la précieuse tirelire et laissa les bouts de papier pliés tomber devant moi sur le lit puis il prit place derrière moi en me demandant d’en piger un.  Par soucis d’impartialité, le plaçais une main sur mes yeux et jouais de mon autres au travers des papiers jusqu’à en coincé un entre mon index et mon majeur.

- Celui-ci !

Je levais d’avantage le papier pour qu’en le dépliant, nous le lisions tous les deux.

- Julius Rachel ‘’JR’’ Reed.

À première lecture, je n’étais pas convaincue.  Puis Jimmy expliqua  le choix et je trouvais vraiment  touchant qu’il est songé à faire un hommage à mon père au travers le prénom de notre fils.  Et puis Rachel pour sa mère et tout ce qui s’en suit, je ne pouvais pas être contre et puis à force de me répéter, je commençais à trouver du caractère à se choix de prénom et, si advenant le cas que je donnais naissance à une fille,  Julius pourrait devenir Julia.

- Alors on le garde !  Notre fils se nommera Julius Rachel et ses copains le surnommeront  JR

Je tournais la tête pour embrasser Jimmy, la main tenant toujours le précieux bout de papier entre mes doigts sur sa joue puis, quand le baiser prit fin, l’envie de découvrir les autres choix qu’il avait mis dans la tirelire prit le dessus.

Je dépliais un des bouts de papier pour y lire…

- Julius Rachel ‘’JR’’ Reed…

Puis un autre sur lequel il était inscrit :

- Julius Rachel ‘’JR’’ Reed…

Et encore un autre jusqu’à tous les avoir déplié et éclater de rire alors que la magouille était plus que confirmée.

- Le seul truc embêtant là dedans c’est si nous accueillons des jumeaux. Nous ne pourrons pas nous inspiré d’un autre prénom pioché parmi ceux-là à moins d’ajouter Premier et Second ! Mais ça c’est beaucoup trop drôle, Jimmy !

Je ne cesse de rire que lorsque mes lèvres trouvèrent à nouveau les siennes.  

@ Billy Lighter

Maritza choisit parmi l’un des papiers éparpillés sur le lit. Je me retenais de sourire d’un air entendu, même si j’étais maintenant placé derrière elle, tout contre elle…. Martiza dans le creux de mon corps et mes deux mains sur la petite bosse que formait maintenant son ventre. Le suspens était insoutenable, je n’en pouvais plus. Il fallait que nous fassions cela maintenant.

Et Maritza était aussi impatiente que moi. Mais peut-être pas pour les mêmes raisons. Parce que moi, je savais une chose qu’elle ne savait pas. Ce que j’ignorais et que je voulais savoir et voir, par contre, ce serait sa réaction.

Quand elle déplia le papier, je le sentis plus que perplexe. Je n’ai pas besoin de voir, de la regarder en face ou de voir ses yeux, son regard, ni même d’entendre le ton de sa voix. Nos corps imbriqués l’un dans l’autre, c’était comme si j’absorbais ses émotions en direct.

Ma fiancée n’était pas convaincue.

Convaincre est une bonne partie de mon métier, tant pour ce qui est de BSC que des Los Diablos.

Et mon argumentaire était pourtant simple et évident. Clair comme de l’eau de roche pour moi J’avais cette impression de toujours devoir éclairer la lanterne des autres. Parce qu’ils sont naturellement lents. Alors que moi.

Moi, j’étais Jimmy Reed.

Un hommage à son père, en américanisant « Julio » et un hommage à ma mère en y adjoignant le prénom « Rachel ». Quoi de plus approprié ? Comment pouvait-on mieux se partager la part du gâteau que par un 50/50 dans un prénom composé. Sans compter que les initiales que donneraient ces deux prénoms feraient non seulement référence à mes propres initiales, à la signature de mes premières lettres d’amour pour Maritza et enfin… cela signifiait aussi « junior ».

Bon… D’accord… Reformuler comme tel, c’était plutôt un 70/30… Mais je n’étais pas obligé de le dire. Surtout que Maritza approuva finalement.

Je lui souris puis répondis à son baiser langoureusement, l’une de mes mains remontant de son épaule jusque dans sa nuque, ma langue joua avec la sienne un bon moment, je ronronnais en goûtant à ses lèvres et mon désir commençait certainement à se faire sentir dans le bas du dos de Maritza.

Puis, elle entrepris, curieuse qu’elle était, de déplier les autres post-it, pour finalement découvrir le pot-au-rose et cela la fit rire. Je ris avec Maritza… Qui émit l’idée que nous puissions avoir des jumeaux, auquel cas, nous n’aurions pas de choix de secours.

Je la fis se tourner vers moi, pour pouvoir la regarder dans les yeux.

-Ce serait un hasard. Mais tu viens de jouer à un jeu de hasard, non ? Mon jeu de hasard. Le hasard de Jimmy.

Parce que je décide. Le hasard, c’est une illusion. Rien n’arrive par hasard.

Je l’embrassai sur le front. Elle m’embrassa encore et je la poussai vers l’arrière doucement, tendrement, caressant ses courbes, celles que je connaissais déjà depuis longtemps et les nouvelles qui m’intriguaient de plus en plus.

J’appuyai le baiser et quand elle fut allongée, mon sexe caressa la sien aussi tendrement que mes mains ne le faisait avec ses fesses.

@ Billy Lighter

Pourquoi faire durer inutilement le suspense puisque de toute façon j’ai déjà placé dans la tirelire, les seuls prénoms que je pouvais avoir en tête pour un garçon. Et en plus, si Jimmy lui-même me suggère de lever le voile sur ce qui se cache à l’intérieur, c’est qu’il a lui aussi épuisé sa banque d’idée.  Je ne suis pas contre caresser mon ventre en appelant mon bébé par son futur prénom. Les enfants nous entendent depuis l’intérieur de notre ventre, je le sais que trop bien, je veux que notre fils, puisque Jimmy en est certains, reconnaisse déjà  le sien.

Jimmy vide donc le contenu de la tirelire et me laisse l’honneur de piger un papier parmi tous ceux qui sont éparpillés sur le lit devant moi.  Honnêtement, au premier coup d’œil, j’étais loin d’être convaincu mais Jimmy m’expliqua ce qui l’avait conduit à choisir ce prénom, il n’en fallait pas d’avantage pour me convaincre.

De rendre hommage à la fois à mon père et à sa mère me touchais vraiment beaucoup. Et puis comme Jimmy le mentionne, le ‘’JR’’ fait toute la différence. Je trouve ça très tendance avec un petit je ne sais quoi de ‘’leader’’ mais ça c’est peut-être que dans ma tête. N’empêche que d’avoir du Reed dans le sang, ça donne déjà un plus dans la vie.

Un baiser scella notre entente mais l’envie de découvrir les autres idées de prénoms, et peut-être apprendre une nouvelle histoire prit le dessus sur toute envie possible en ce beau matin qui pointait de plus en plus le bout du nez. Je compris très vite que non seulement mon fiancé. Avait placé sur différent papier le même prénom mais qu’en plus, il avait subtilisé les miens pour les remplacer par les siens.

Pourquoi prendre la peine de me demander mon avis s’il avait d’ores et déjà l’intention de n’en faire qu’à sa tête ?

C’est typiquement Jimmy et vous savez quoi ? Je n’ai absolument rien contre ça, bien au contraire ! Ça m’amuse et je sais aussi que si je n’avais vraiment pas été charmée, il aurait volontiers reconsidéré mes choix.

Cela dit, la vie étant un jeu de hasard, si nous devions accueillir des jumeaux, il faudra trouver une seconde option avec une aussi belle signification.

- Le hasard de Jimmy, oui…, répétais-je, rêveuse, mon regard dans le sien.

Le prénom décidé, il ne restait à sceller notre entente le plus naturellement du monde, en s’offrant un moment bien à nous avant que le monde extérieur ne trouve une façon de nous rejoindre.  Je me retrouvais étendue sur le dos, et Jimmy au dessus de moi. J’aime cette façon qu’il a de me regarder, de me caresser. Depuis l’accident, depuis l’annonce de ma grossesse, quelque chose est différente, sans vraiment l’être. C’est infiniment subtil mais c’est bel et bien là.

Le désir de Jimmy se niche entre mes cuisses qui lentement, se relèvent jusqu’à ce que mes genoux appuient contre ses hanches. Je passe mes bras autour de son cou et l’embrasse langoureusement. Je joue un peu du bassin jusqu’à sentir la proximité devenir  quasi nulle : nous ne faisons qu’un !  Nos corps  s’embrassent et s’enlacent et nos soufflent emplissent la pièce aussi surement que  le soleil fini par régner, malgré les rideaux.

@ Billy Lighter