Olivia Cortez est la fille de Jimmy Reed.

La nouvelle s’était répandue comme une trainée de poudre dans tout Los Angeles. Pourtant, elle partait de L.A.People, le magazine le moins crédible de toute la ville. Pourtant, beaucoup prenait la nouvelle comme un fait incontestable certainement parce que la ressemblance entre Reed et Cortez était manifeste mais aussi parce que Reed se tapait la mère de Cortez. Chose que j’avais vérifié dans les faits vu que j’avais tiré précisément sur Maritza Cortez.

Maintenant, est-ce que c’était bien vrai ? Je n’en savais rien. Ce n’était peut-être qu’une connerie inventée par L.A.People pour faire augmenter ses ventes. Ou bien, un abruti avait inventé n’importe quoi et avait vendu l’information au magazine.

Ou bien, c’était réel.

Quoi qu’il en soit et dans le doute, j’avais pris l’information pour argent comptant. Pourquoi ? Parce que mieux, c’était vrai et j’allais viser juste et parce qu’au pire, c’était faux et je visais quand même la coqueluche de BSC, ce qui n’était pas si mal finalement. Dans les deux cas je touchais Reed, même si je le touchais bien plus profondément dans le premier cas.

Parce que maintenant que L.A.People avait révéler ça, il venait de mettre une cible sur la figure de jeune gamine d’Olivia Cortez. Une cible que je n’allais rater.

J’avais tout le plan en tête. Il me restait à minutieusement le préparer pour ne laisser aucun détail au hasard. Sans compter que j’avais encore plus envie de détruire Jimmy Reed depuis les derniers événements en date dans la guerre désormais ouvertes entre les Los Diablos et les New Soldados. Aucun de mes hommes n’avait réussi à tuer le moindre Los Diablos. La seule chose qu’ils avaient réussi à faire c’est de blesser Manuel. C’est tout. Et j’avais perdu deux hommes dans l’aventure.

Je n’avais pas aimé ça… Au point que j’avais remis les points sur les « i » autant envers Gonzalez qu’envers le reste de mes hommes qui, à la prochaine bavure, allaient morfler salement.

Ils étaient prévenus.

Après une longue absence de plus d’une semaine, j’avais décidé de rentrer à l’appartement que je partageai avec Carolyn. Pourquoi ? Pour continuer à m’immiscer dans sa vie avant de mettre en place concrètement mes prochains plans. Et histoire de me reposer un peu aussi. Parce qu’entre A.J. et les New Soldados, ce n’était pas de tout repos.

Je rentrai donc dans l’appartement lâchant mon sac dans un coin du salon avant de me diriger vers la cuisine où devait se trouver Carolyn. Je vins par derrière elle, l’entourant de mes bras avant de poser un baiser dans son cou et de lui souffler à l’oreille :

-Tu m’as manqué, tu sais ?

Quoi de mieux comme entrée en matière ? Il n’y en avait pas des mieux. Maintenant, je n’avais plus qu’à espérer que, pendant mon absence, Jake Snyder n’avait pas encore gagné quelques points de trop.

@ Billy Lighter

En ce moment, les choses bougent et prennent une direction que je n’aurais pas cru possible il y a de cela quelques jours à peine. Eddy est venu me voir pour m’annoncer qu’il avait l’intention de prendre sa vie en main ce qui allait grandement améliorer la communication entre nous et ce, pour le bien être de notre fils Lucky. La consommation d’alcool d’Eddy m’effraie énormément et de lui laisser notre fils résultait une source de stress pour moi.

La bonne entente se bâtit petit à petit entre nous deux de sorte que, maintenant, il sait qu’il peut venir aussi souvent qu’il le souhaite ici pour voir Lucky en attendant qu’il puisse bénéficier de semaines complètes.  Dès qu’il sera plus en contrôle et que je saurai diminuer l’allaitement et compenser par une formule, Eddy pourra partir avec notre fils une semaine sur deux. J’espère que je pourrai aller voir Lucky  aussi souvent que j’en ai envie tout comme je lui ai permis de le faire.

Ed est absent depuis un petit bout de temps… un peu trop longtemps, selon moi au point où je commence à m’inquiété. Je sais que je ne devrais pas, il m’en avait parlé et c’était déjà arrivé avant mais il y a quelque chose de différent cette fois-ci et je n’arrive pas à mettre le doigt dessus  ce qui me dérange de son absence.

C’est probablement son absence, en tant que tel qui  me chiffonne le cœur… J’imagine que je peux en tirer des conclusions mais ce n’est pas encore si simple.  Jamais encore il m’est arrivé de tergiverser avec mes sentiments. J’aime, ou ne n’aime pas.  Je commence à peine à vraiment faire mon deuil de ma relation d’avec Eddy, bien que chaque fois que je le revois, je me sens faiblir et revivre les quelques rares moments tendres que nous avons partagés. Peut-être que je dois comprendre que, parce qu’il est le père de mon fils, je l’aimerai toujours mais que petit à petit mes sentiments se transforment en autre chose…

S’il n’y avait qu’Eddy !

Je ne suis pas indifférente au charme de l’animateur radio seulement, je sais qu’il n’a pas envie de s’investir dans une relation, comme nous en avions discuté alors que je reprenais le boulot le premier soir. J’ai eu l’impression que le courant passait plutôt bien, trop même, quand je l’ai revu alors que je me présentais au Canter’s avec Ed et Lucky.  Encore là… ce doit être mes émotions  de grande amoureuse qui parlent.  J’aimerais avoir un signe évident, un truc très, très précis qui m’aiderait à me faire une idée, à y voir plus clair.

Lucky dort depuis à peine vingt minutes et j’en profite pour nettoyer la vaisselle du matin et du midi que j’ai laissé traîner. Faut dire qu’un couvert pour une seule personne, ça ne fait pas beaucoup de bordel.  En plus, je me suis ramener des trucs du Canter’s hier pour éviter de cuisiner. Je n’aime pas cuisiner que pour moi, c’était donc un choix parfait.

Je n’entendis pas Ed arriver, alors quand il passa ses bras autour de ma taille, je sursautais et échappais le bol que je lavais dans l’évier ce qui fit voler la mousse et éclabousser les contours de l’évier. Je fermais les yeux a ses mots tendres avant de me retourner et de le regarder.

- Tu m’as manqué aussi ! Je commençais à me demander…  enfin peu importe. Je suis contente que tu sois rentré.  

Je ne pouvais pas mentir et taire les papillons qui m’avaient envahit. Je souriais et probablement que je devais avoir des étoiles dans les yeux.

- Tu as eu des pépins  sur la route ?

@ Billy Lighter

J’étais rentré dans l’apparentement qui avait autant l’odeur de Carolyn que celle de Lucky qui ne sentait rien d’autre que le bébé, soit un mélange d’odeur de talk et de lait (de quoi parfois donné la nausée). Heureusement, Carolyn avait un parfum bien spécifique que j’adorais et qui couvrait un peu l’odeur de son môme.

C’est la première chose que me frappa une fois revenu dans ce qui était autant une planque que mon lieu principal de vie. Je ne pouvais toujours pas risquer de revenir dans mon appartement de Santa Monica sans compter que j’aimais cette double-vie.

Je rejoignis Carolyn dans la cuisine où elle était en train de faire la vaisselle. A l’heure qu’il était, Lucky devait déjà dormir, ce qui était une très bonne chose. J’étais revenu ici pour trois choses : les Cap’N Crunch, mon lit et Carolyn. Je n’étais pas ici pour Lucky et ses pleurs heureusement très rare.

J’avais enlacé Carolyn venant par derrière elle, ce qui la fit sursauter au point qu’elle laissa échappé un bol dans l’évier rempli d’eau et de mousse. Je venais de lui foutre les jetons sans réellement le vouloir. Je croyais qu’elle aurait au moins entendu la porte d’entrée s’ouvrir et se fermer signalant que j’étais là. Mais non. Elle était sûrement perdue dans ces pensées.

Bref, je lui avais foutu les jetons. Ce n’est pas comme si je n’avais pas l’habitude de ce genre de réaction.

Mais je ne lui en tins pas vraiment rigueur posant un baiser dans son cou et déclarant qu’elle m’avait manqué ce qui était vrai. Elle m’avait manqué. L’ambiance de l’appartement m’avait manqué et mon petit jeu avec elle aussi.

Elle se retourna vers moi déclarant que je lui avais manqué aussi. Apparemment, ma longue absence lui avait fait se poser des questions même si je n’en saurais peut-être jamais la nature. Elle croyait quoi ? Que je m’étais crashé ? Que j’avais eu des ennuis en route ? Que j’avais été voir une autre fille ? Que j’avais tué quelqu’un parce que je vis une double vie ? Je n’allais pas poser la question. Tout du moins, pas tout de suite.

Le principal c’est qu’elle soit contente que je sois rentré. Et si c’est pareil pouvait mentir, je vis bien dans son regard qu’elle ne mentait pas. J’esquissai un sourire plongeant mon regard dans les siens alors que mes mains étaient posées sur ses hanches. Je l’aurais bien embrassé… Là, maintenant, tout de suite. J’en avais envie. Mais je dus me retenir parce qu’elle me demanda si j’avais eu des pépins en route.

-Oui… Quelques-uns… Mais pas des choses qui sortent de l’ordinaire. Des embouteillages à causes d’accidents, des clients qui manquent de personnel pour décharger ce qui fait que ça prend plus de temps… Bref, toutes des petites choses qui font que je rentre toujours bien plus tard que prévu. Je crois que si je n’aimais pas tant conduire, j’aurais déjà changé de job…

Mais ça n’entamais pas mon sourire qui était fatigué. Et ça, ce n’était pas vraiment une fausse fatigue. J’étais réellement crevé. Mais je voulais quand même profiter de Carolyn.

Je levai ma main pour caresser doucement la figure de Carolyn.

-D’habitude, tous ces délais ne m’ennuient pas vraiment. Mais là, j’étais pressé de rentrer pour être avec toi.

Mes doigts passèrent encore sur sa joue avant que je ne repose ma main sur sa hanche… Mais avant d’aller plus loin, il fallait que je prenne de ses nouvelles à elle aussi.

-Et toi ? Tout c’est bien passé pendant mon absence ? Tu as vu du monde ? Et Lucky, il va bien, j’espère ?

Oui, le gosse. Ne jamais oublier le gosse. Je savais, depuis notre soirée au Canter’s Deli, que je devais lui apporter bien plus d’attention pour montrer à Carolyn que je voulais m’impliquer.

@ Billy Lighter

Je me doutais bien qu’Ed finirait par rentrer à un moment où à un autre mais  je n’avais pas de ses nouvelles depuis un moment alors difficile de prévoir ma réaction quand il passa ses bras autour de ma taille pour me surprendre.  J’en avais le cœur qui battait vite, excitée de le voir de retour mais en même temps soucieuse de savoir s’il va bien.

Sans me faire vraiment de scénario, j’avoue que je n’avais pas songé aux problèmes qu’il a rencontrés pendant son dernier transport.  Sans aller vers le plus dramatique, je me disais qu’il avait peut-être des remords d’avoir dévoilé trop rapidement ses sentiments.

Je faisais fausse route et c’est tant mieux puisqu’il est de retour et c’est tout ce qui m’importe.

- Dis plutôt pour être avec moi ET pour manger tes Cap’n Crunch !

Chaque matin, je sortais la boîte pour la mettre sur la table, c’est dingue comme certaine habitudes se prennent rapidement.  Depuis qu’Ed habite avec moi, c’est la première semaine  que je n’ai pas eu besoin d’acheter une seconde, que dis-je, une cinquième ou sixième boite des céréales préférés d’Ed.

Je tournais mon visage pour embrasser la paume de la main d’Ed avant qu’il ne me caresse encore avant de laisser glisser sa main le long de mon corps et de la replacer sur ma hanche.

- Moi… et bien, la routine.  Je maîtrise plutôt bien la chanson de Jake, je suis contente car elle fonctionne super bien  sur Lucky et Eddy…

Je stoppais là ma phrase en me disant que je ne devrais pas dire à Ed que mon ex est venu ici voir Lucky et qu’il entreprenait des démarches pour prendre sa vie en main.  Je pouvais déjà voir les pointes de sarcasmes pleuvoir et je n’en avais pas envie.

- Va acheter des pyjamas pour Lucky parce qu’il grandit tellement vite que j’ai l’impression de faire rien d’autre que la lessive.

Il semble évident que le sujet de l’ex petit ami demeurera tabou et pas forcément de par la faute d’Ed mais de par la mienne qui n’est pas à l’aise. Chaque fois qu’Eddy à été mit dans la conversation, Ed n’a pas hésité à le tacler subtilement ou ouvertement. Les choses se placent tranquillement avec mon ex. Il n’y a rien que je souhaite le plus que de vivre la situation le plus harmonieusement possible.

- Lucky a commencé à poussé des sons. Il cri, il babille et il sourit. Il soulève ses pieds pour se manger les orteils c’est absolument trop adorable.

Et justement, en parlant du loup, il se pointe le bout du nez… ou plutôt il se fait entendre.  Lucky poussa un petit cri joyeux, signe qu’il était réveillé alors qu’il ne dormait que depuis très peu de temps. Peut-être que lui aussi  s’est ennuyé d’Ed et qu’il a sentit sa présence.

-  Oh, mince ! J’ai les mains toutes mouillées d’eau de vaisselle. Tu voudrais aller le chercher s’il te plaît le temps que je me les laves et que je change de t-shirt ? Le bol m’a éclaboussé plus que je ne le pensais !

Je rigolais en reculant d’un pas pour montrer à Ed quel bel effet avait fait l’eau sur mon t-shirt blanc.  Heureusement que je ne fais pas la plonge au Canter’s Deli ! Maladroite comme je suis, j’offrirais des spectacles pour pas très cher !

@ Billy Lighter

J’avais expliqué les raisons de ma plus longue absence que prévue. Plutôt, j’avais inventé une raison. Elle n’aurait pas aimé apprendre la vraie raison. Elle n’aimerait d’ailleurs pas l’homme que j’étais vraiment contrairement à A.J.. Carolyn aimait Ed et A.J. aimait Ward. C’était deux mondes différents et j’aimais vivre dans les deux.

Je déclarai qu’elle m’avait manqué et que ‘avais été pressé de rentrer pour la voir. Elle répondit par une touche d’humour disant que je voulais être avec elle et, aussi, manger mes Cap’N Crunch. Ouais… C’était pas faux ça. Même s’il y avait des Cap’N Crunch chez A.J. aussi. Je lui souris.

-Ouais, c’est vrai. Les Cap’N Crunch m’ont manqué aussi.

Je rigolai un peu appréciant son baiser sur ma paume avant que je ne lui demandant comme ça a été, elle, pendant mon absence. C’était aussi pour savoir si un certain Jake ou bien même Eddy Cort n’était pas venu marcher sur mes plates-bandes.

Mais Carolyn avoua que rien de bien spécial ne s’était passé et, si elle parla de Jake, se fut juste pour dire qu’elle maitrisait de plus en plus la chanson. Je lui souris.

Mais alors je j’allais réagir, elle parla d’Eddy… Elle hésita deux secondes mais j’essayais de garder un semblant de sourire. Je devais réussir à doser dans la jalousie. Parce que je savais que trop de jalousie de ma part pourrait très bien taper sur les nerfs de Carolyn. Alors, je me retins de faire un commentaire attendant de savoir de ce qu’il en retournait… Et Eddy Cort ne semblait qu’avoir acheter des pyjamas pour son fils qui ne cessait de grandir. J’esquissai un sourire.

-C’est vrai qu’il grandit à vue d’œil. Il sera bientôt plus grande que toi, ton fils.

J’exagérais, bien sûr mais il était clair qu’un jour, le gamin sera plus grand que sa mère.

Je ne parlai pas d’Eddy… Je n’avais pas envie de passer mon temps à parler de cet alcoolique insignifiant.

-Et c’est génial pour la chanson. Il faudra que tu me montre comment tu la chantes.

Et c’est de son fils que Carolyn parla. Elle m’expliquait tous les progrès qu’il avait fait. En une semaine, il semblait avoir vraiment changé, le gamin. Mais c’était sa mère qui parlait alors certainement que, pour moi, pas grand-chose n’aura changé. Il gazouillait déjà avant, non ?  Et je ne voyais pas ce qu’il y avait d’extraordinaire à bouffer ses orteils… Le gamin devait avoir hérité certaines choses de son père, c’était clair.

Je rigolai un peu.

-Il mange ses orteils ? Il faut que je voie ça. En tout cas, il a bien évolué en une semaine, il me semble. C’est vraiment un battant.

Bon, assez parler de Lucky… Mais aller que j’allais passer à tout autre chose, le gosse se manifesta par un cri de bonheur. Il ne dormait pas, lui ? Il ne pouvait pas dormir à nouveau ?

Evidemment, sa mère réagit tout de suite. Parce que dès que le gamin se réveillait, il fallait qu’elle le prenne. Elle ne pouvait pas simplement le laisser là et attendre qu’il se rendorme ? Si elle réagissait à chaque fois qu’il criait, il allait devenir un enfant roi…

J’allais me décaler pour la laisser passer. Je pouvais faire le poids contre Cort ou Snyder. Mais je savais que je ne le ferais jamais contre Lucky. Mais Carolyn était mouillée à cause du bol qu’elle avait lâché et voulait que j’aille prendre Lucky pendant qu’elle changeait de t-shirt.

J’étais revenu ici pour Carolyn… Et j’étais déjà embauché pour jouer les pères de substitution…  Un rôle qui, vous n’en doutiez pas, ne m’allait pas du tout.

Mais je gardai le sourire. Mieux je rigolai.

-Ok, je m’en occupe. Vas te changer en paix.

Je l’embrassai furtivement avant de quitter la pièce pour me diriger dans la chambre de Carolyn où dormait Lucky. Le gamin gazouillait dans son lit. J’avançai me penchant sur son berceau et il m’offrit un large sourire en lâchant des petits cris de joie.

-Alors comme ça, t’es réveillé ?

Il vient de reporter à plus tard ce que j’avais prévu avec sa mère…

Il ne me répondit pas, bien sûr. Il se contenta de gazouillé et semblait comme s’impatienter. Et comme je n’avais pas envie qu’il pleure, je le pris dans mes bras. Chaque fois que je le prenais, je sentais à quel point ce petit truc était fragile. Je pourrais le cassé en deux avec mon petit doigt.

Je le mis tout contre moi, sa tête reposant sur mon épaule après m’être bien assuré que le gamin était propre et comme ça puait pas, j’imagine que c’était bon signe. J’avais assez observé Carolyn pour savoir comment plus ou moins m’y prendre même si, chaque fois, j’avais l’impression que j’allais le tuer par mégarde.

Ça serait con, quand même…

Je revins près de Carolyn espérant que Lucky allait rapidement se rendormir.

-Il faut croire que je lui ai manqué. Il a dû m’entendre revenir.

Je souris. Non, ça m’étonnerait. Je pense plutôt que ce petit gamin cherchait juste à m’emmerder. Mais bon, c’était un point de vue.

-Tu le veux ? Ou bien je le garde pour moi tout seul ?

Je voulais qu’elle le prenne… Mais je ne voulais pas que ça se voit trop.

@ Billy Lighter

Je compatissais avec Ed pour les pépins imprévus rencontrés  lors de son dernier trajet pour le boulot. Ce n’est jamais agréable de voir ses plans bouleversés parce qu’il arrive si ou ça mais l’important c’est qu’il soit rentré et que les complications n’étaient pas plus grave que ça.

- Alors je te servirai autant de bols de Cap’n Crunch que tu voudras juste pour le plaisir de te voir te régaler.

Les petits bonheurs de la vie sont toujours les meilleurs et ceux dont ont garde le plus beau des souvenirs.  En tous les cas, pour moi c’est comme ça. J’aime les choses simples dans la vie, dommage qu’Eddy  ne l’ait pas capté… il aurait vitre comprit que je n’en avais pas après son argent. Tout ce que je voulais c’était sa présence quand il le pouvait et dormir dans ses bras aussi souvent que possible… Mais bon, c’est de l’histoire ancienne…

Ed veut savoir comment ça été pour moi maintenant qu’il m’a rassuré pour ce qui le concernait lui.  On peut dire qu’ici, avec le boulot, la visite d’Eddy, les rendez-vous pour Lucky et mon apprentissage de la chanson de Jake…  Je lui raconte un peu de tout en faisant un peu attention de ne pas trop parler de mon ex et bien sûr, je fini par parler de Lucky et de tout ce qu’il a su développer en une semaine.  Enfin, ce n’est pas arrivé comme ça en vrac en une semaine disons simplement qu’il a acquis de tout faire ça en même temps maintenant et moi, que voulez-vous, ça me fascine et je ne peux pas m’arrêter d’en parler, comme si j’étais persuadé que c’était également le cas de ceux avec qui je parle.

Au travail, dans le bus, dans les salles d’attentes, quand Bella donne de ses nouvelles, même le facteur l’autre jour,  je réussis à prendre toute la place et ne parler que de mon fils et de combien je le trouve génial  malgré son parcours plus difficile.  Il parait que ça dure la première année et qu’ensuite on se calme !

Je suis contente parce que ça intéresse vraiment Ed qui me regarde avec de grands yeux ébahis et qui rigole même.  Autant pour la chanson que pour les prouesses de mon fils, je sens qu’il s’intéresse vraiment à ce que je vis et ça, c’est important pour moi. Je n’ai pas envie de m’aventurer dans une seconde histoire où je ne suis là que pour vider les couilles de monsieur, même si là, tout de suite, c’est ce que semble avoir en tête Ed alors qu’il se rapproche de moi. J’avoue que j’en ai très envie moi aussi mais Lucky bouleverse involontairement nos retrouvailles en s’exclamant depuis son lit  dans ma chambre.

Ed accepta d’aller le cherche pendant que je me changeais et me lavais les mains. Je ne laisse jamais Lucky seul quand je le sais réveiller parce que je me dis qu’il a besoin de stimulation, d’être en contact avec les autres pour observer et apprendre.  Et puis j’adore passer  mon temps avec mon fils, en prendre soin et tout.

Je passe en vitesse dans la salle de bain, retirer mon chandail trempé d’eau de vaisselle puis je retournais à la cuisine en même temps qu’Ed avec Lucky dans ses bras. Le portrait est magnifique. Il le tient tout contre lui alors qu’il me dit que c’est peut-être parce que mon fils s’est rendu compte de son retour.

- C’est sûrement ça…  À te voir le tenir comme ça contre toi… on pourrait dire que tu es fait pour ça. C’est quelque chose que tu as déjà songé, avoir des bébés ?

Question que je sache si c’est un projet que nous pourrions avoir. Il est certain que je désire donner un frère ou une sœur à Lucky. Dans un monde idéal, mes enfants auraient eu le même père mais ce n’est malheureusement pas le cas ce qui ne m’empêche pas de rêver d’agrandir ma famille avec un autre homme.

- Je vais le prendre. Il n’a pas beaucoup but tout à l’heure ce doit être pour ça qu’il s’est réveillé plus tôt que prévu.

Je m’approchais d’Ed et pris tout doucement Lucky pour le ramener contre moi puis j’embrassais Ed tendrement.

- Bienvenue à la maison…

@ Billy Lighter

La perspective de voir Carolyn me servir des Cap’N Crunch était beaucoup plus intéressante que d’entendre le petit cri de joie de Lucky venant de la chambre de Lynn. Moi qui étais bien parti pour enchainer sur tout autre chose, le gamin en avait décidé autrement comme s’il m’avait entendu rentrer et que, par jalousie, il voulait m’empêcher de garder sa mère pour moi tout seul. J’étais certain que les bébés étaient volontairement capables de ça même aussi petit que ne l’était Lucky.

Mais comme Carolyn ne voulait pas le laisser seul alors qu’il était éveillé et qu’en plus elle devait changer de t-shirt, c’était moi qui finis par devoir aller chercher Lucky dans son lit. Ce que je fis, avec le sourire en plus ! Je portai donc le bébé jusqu’à la cuisine en le tenant comme j’avais vu Carolyn le tenir. J’étais le roi de l’imitation. Je savais aussi bien imiter les gestes que les sentiments. Je ferais sûrement un bon acteur… Je me cacherais certainement mieux dans la masse que ne l’avait fait un type comme River Moriarty qui était maintenant enfermé dans un asile et qui, en plus, avait le malheur d’être dans la liste des tarés d’A.J.. J’aimais A.J. mais je doutais sincèrement que l’avoir comme psy pouvait régler les problèmes des gens… Je crois qu’elle prenait souvent un malin plaisir à les enfoncer plus.

Carolyn revint quelques secondes après moi et je fanfaronnai un peu en disant que Lucky avait dû comprendre que j’étais rentré. Autant, je pensais qu’il était bien capable de crier juste pour que je ne touche pas à sa mère, autant j’étais moins sûr qu’il en ait quelque chose à foutre que je sois là ou non.

Mais je ne m’attendais pas vraiment à ce que Carolyn dise que, à tenir Lucky comme je le tenais, on dirait que je suis fait pour ça. Pour quoi ? Jouer les pères dignes ? Non… Je ne pense pas, non. Si elle lisait mes pensées, elle ne dirait pas ça… Mais elle ne lisait pas mes pensées ce qui était plutôt un compliment pour mon talent d’imitateur.

Alors, je pris le compliment en souriant avant que sa que sa question ne me prenne de court.

-En fait, je n’ai ai jamais vraiment réfléchi… Mes dernières relations n’étant pas été stables, ce genre de projet n’a jamais été réellement abordé. Et puis…

Je perdis un peu mon sourire.

-Avec l’enfance que j’ai eue… J’ai peur de… Enfin, disons que j’ai l’impression que je n’ai jamais vraiment eu le mode d’emploi qui fallait alors, je ne sais pas si je serais réellement à la hauteur.

Je sais… J’aime bien donner à ce pauvre Ed’ un côté dramatique. Ça ajoute de la profondeur. Et, surtout, ça me permet d’excuser des futurs faux-pas avec Lucky. Parce qu’il y en aura sûrement… Fallait toujours mieux prévenir que guérir.

J’esquissai un petit sourire.

-Mais j’imagine que si j’ai une relation stable, ça pourrait être un projet intéressant. Je crois…

Non. Je ne veux pas de gosses. Jamais je n’en aurais. Je voulais être le dernier Fleming. Je serais le dernier Fleming.

Carolyn voulait bien récupérer Lucky qui, visiblement, avait encore faim. Pas étonnant, ces choses-là ne font réellement que bouffer… Ça bouffe toutes les trois foutues heures.

-Ok… Je te le rends.

Je lui passai doucement Lucky avant qu’elle ne m’embrasse. Je fermai d’un coup les yeux pour profiter. Parce que j’aimais profiter. Et je souris, ensuite, à la phrase de Carolyn.

-Merci.

Je la regardai un bref moment en souriant avant de lui proposer quelque chose :

-Vas t’installer confortablement dans le salon pour donner à boire à Lucky. Je me prépare un bol de Cap’N Crunch et je vous rejoins.

Je la laissai aller et je me préparai un bol de céréales avant de rejoindre Carolyn au salon. Je m’assis dans le divan à côté d’elle commençant à manger en étant tourné à moitié vers elle.

-Il en boit des tonnes de lait, le petit Lucky.

Je ne ferais pas une blagues du genre : « t’as vu, il est à fond porté sur la bouteille, ton môme, le portrait craché de son père ». Même si je la trouvais bonne…

-Vivement qu’il soit plus grand, qu’il goute aux Cap’N Crunch et voit qu’il n’y a rien de mieux au monde.

Parce qu’il n’y avait rien de mieux niveau bouffe…

@ Billy Lighter

Avec Ed, nous n’avons pas fait l’amour si souvent que ça depuis la toute première fois…e n fait… ça se compte sur les doigts d’une seule main… sans utiliser tous les doigts… Enfin, ce n’est pas la quantité qui compte mais la qualité et `ca ce niveau, Ed assure grave!  J’avoue avoir imaginé son retour avec un romantisme  assumé, mais Lucky en a décidé autrement et ce n’est pas plus mal en fait, puisque ça ne fait que retarder le moment qui ne peut qu’être meilleur encore.

Je demandais à Ed d’aller chercher Lucky dans son lit pendant que je changeais de t-shirt puisque je me suis plutôt bien éclaboussé en échappant le bol dans l’évier rempli d’eau.  Je ne demande pas souvent à Ed de prendre soin de mon fils, parce que je ne veux rien brusquer… parce que je ne veux pas qu’il prenne peur en pensant que je veux l’emprisonner dans un rôle de père… parce que je ne veux pas qu’Eddy croit que je cherche à le tasser de la vie de Lucky en donnant de l’importance à un autre homme…  Dans ma tête, c’est un peu compliqué tout ce système de petit ami – beau-père – père.  C’est un peu comme un petit test, comme pour voir comment je me sens là dedans, comment réagit Ed aussi, c’est peut-être bien de savoir ce qu’il en pense de tout ça.  Cela dit, il y va et ramène Lucky, en le tenant tout contre lui. C’est plus fort que moi, je ne peux que trouver ça hyper mignon. Et puis ça semble naturel pour lui !

- Oh… je comprends… Mais tu sais, personne n’a de mode d’emploi pour ça… et peut-être qu’avec la bonne personne, tu verras les choses autrement.

Il ne faut pas laisser les démons du passé dicter le chemin du futur et comme je lui ai dit, peut-être avec la bonne personne, moi, qui sait, avoir des enfants viendra tranquillement le faire rêver.

- Ce n’est pas facile d’oublier et se faire confiance.

Je lui souris tendrement en posant ma main sur son bras alors qu’il me passe  Lucky  et que ce dernier cherche à téter son pouce tout en dodelinant de la tête.  De toute évidence, il a encore faim ! Ce doit être une poussée de croissance, j’ai peur de dire ‘’ encore une !’’.

Je souhaitais tout de même un bon retour à la maison à Ed, en me disant qu’il aurait tout les avantages de ce dit retour une fois Lucky vraiment endormi puis il me proposa de m’installer au salon pour faire boire Lucky pendant qu’il se prendrait un bol de Cap’N Crunch, ce que je fis. Je n’eu que le temps d’installer Lucky et de relever mon chandail que mon fils  attrapa mon sein pour immédiatement se mettre à téter.

- Un peu trop ces derniers jours… je passe presque l’entièreté de mon temps à soit l’allaiter, soit tirer du lait pour quand je vais au travail. J’en ai les seins qui… enfin peu importe.

Ce n’est peut-être pas une bonne idée de lui dire à quel point mes seins me font mal et que mes mamelons commencent même à vouloir gercer à force.  Ça non plus, on ne le dit pas quand on tombe enceinte… parce qu’avoir su… non… même en ayant su, je n’aurais pas pu faire grand chose contre ça.
Puis j’éclatais de rire à la réflexion d’Ed.

- Ah ben super ! Je n’aurai pas besoin de me casser la tête à vous composer des menus santé et variés. Cela dit, il faudrait peut-être avoir notre propre vache pour le lait, ça serait plus économique !

Je me vois mal l’attaché dans un enclos en arrière de l’immeuble et encore moins l’installé dans le bureau de l’appartement.  L’idée me fait  sourire mais ce qui serait vraiment le mieux, serait d’aller s’installer  hors de Los Angeles, dans une petite ville moins animée, plus tranquille… la campagne en fait.

Ce serait un beau projet si je n’avais pas eu l’idée de faire un enfant avec un mec qui allait me larguer. Parce qu’avec la garde partagé, on oublie ça se s’exiler loin de Los Angeles.

Je fais boire Lucky jusqu’à ce qu’il n’ait plus soif et, comme s’il avait bu un coup de trop, mon fils digère puis s’endort  contre moi.

- Bon, il semblerait qu’il a trouvé son compte !

Je me levais lentement et me rendis tout aussi lentement jusque dans ma chambre et y laissais Lucky dans son lit, puis je fermais la porte en n’y laissant qu’une toute petite ouverture, question de l’entendre… au cas où… et quand je fus certaine que mon tout petit dormait à poing fermés, je rejoignis Ed sur le divan du salon et me callais contre lui.

- Tu me parle de ton voyage ? Sauf pour les pépins de retour, ça été ?

Ça m’intéresse vraiment ce qu’il fait, moi qui aime voyager mais qui n’en a pas vraiment la chance. J’y ai réfléchis pendant son absence et avec Eddy qui se prend en main, je me disais que, quand j’aurai cumulé assez de journées au boulot, je pourrais peut-être envisager d’accompagner Ed, ça pourrait même se faire bientôt, suffit de bien s’organiser.

- J’aimerais  bien voir ton camion. Vois à quoi il ressemble, toi, derrière le volant. Tu voudrais  qu’on y aille cette semaine ?  Dis oui !!! J’en ai vraiment envie !

@ Billy Lighter

La question des futurs bébés s’étaient posées bien plus vite que je ne l’avais prévu. En fait, ce n’était pas vraiment une question de futurs bébés mais plutôt de si j’avais déjà songé à en avoir un jour. Il fallait que je trouve un moyen de dire « non » sans dire « non ». Comme u « non » pas définitif. Pour ça, j’utilisai ma carte de l’enfance compliquée ce qui n’était rien autre que la vérité. On ne pouvait pas dire que j’avais eu une enfance facile entre mon père, la mort de Sean mais aussi ma mère qui a essayé par deux fois de m’assassiner… Si, aujourd’hui, j’étais comme j’étais j’avais toute une liste de gens à blâmer pour ça.

Carolyn comprenais mais laissait entrevoir une lueur d’espoir. Elle se disait qu’en tombant sur la bonne personne, je pourrais voir les choses différemment. Je souris un petit peu. Pas facile d’oublier qu’elle disait… Non. Il y a, effectivement, des choses difficiles à oublier.

-Tu as raison. Si on est bien à deux, j’imagine qu’on a plus facile de mettre sur pied un tel projet.

Elle posa la main sur mon bras et je souris encore un peu plus avant que je ne lui passai son fils qui avait encore faim. Je lui disais de s’installer au salon ce qu’elle finit pendant que je me faisais un bol de céréale avant de la rejoindre et de faire un commentaire sur la consommation de lait de son gosse. Elle confirma. Lucky buvait autant que son père et elle semblait en avoir mal aux seins.

Ouais, j’avais le droit à presque tous les détails.

-T’en fais pas. Dans quelques temps, il mangera autre chose que ton lait.

Et un jour, il comprendra que les Cap’N Crunch est la chose la meilleure au monde et quand je dis ça, Carolyn éclata de rire se disant qu’elle n’aurait pas à réfléchir trop pour les menus… Mais qu’il faudra investir dans une vache. Je rigolai un peu.

-Ouais… On la mettra dans le bureau.

Non. Il n’y avait pas assez de place dans le bureau… Mais c’était de l’humour alors continuons dans l’humour.

Après ça, le gamin bu à sa soif et finit par s’endormir presque instantanément après. En espérant que, cette fois, il ait pour son compte pour au moins quelques heures. C’était à mon tour, maintenant, de profité de Carolyn.

Vous commencez à comprendre pourquoi je ne veux pas de môme ? Entre d’autres choses, bien sûr…

Je laissai Carolyn aller le mettre au lit et elle revint un peu après pour se blottir contre moi. Elle voulait que je lui raconte mon voyage… J’allais devoir faire travailler mon imagination…

-Oui, sauf sur le retour, ça a été… Du reste, tu sais, il ne se passe pas vraiment grand-chose. Je suis sur la route la plupart du temps. J’écoute la radio. Le seul truc vraiment intéressant, c’est les paysages. Cette semaine, j’ai été au Nouveau-Mexique, au Mexique et en Arizona. Il y a de beaux paysages par là-bas. Mon métier n’est vraiment passionnent que pour ça… Après, aux arrêtes, c’est que du déchargement.

Le Mexique, je connaissais… Et les paysages étaient pas mal, c’est vrai. Par contre, l’Arizona et son grand Canyon… Juste, non. Je n’avais jamais été et je n’irais jamais.

Puis, Carolyn s’emballa un peu. Elle voulait venir avec moi, en camion. Ok, là, il me fallait vraiment une entourloupe. Je souris à Carolyn.

-Moi, ça me ferait très plaisir que tu viennes. Un voyage à deux, ça doit être bien. Mais je ne suis pas sûr que mon patron soit d’accord. Question d’assurance… S’il arrive quelque chose et que tu es blessée, l’entreprise sera en tort. Mais je lui demanderais toujours. On ne sait jamais.

Je me tournai alors un peu plus vers elle faisant glisser ma main sur son ventre. J’approchai alors ma bouche de son oreille.

-Mais… Si jamais mon patron ne veut pas… Et si jamais ça te tente vraiment de voyager avec moi…

Tout en parlant à son oreille, ma main descendit sous sa culotte commençant à la caresser.

-On pourra peut-être se faire un road-trip en Mustang. Toi et moi… Ou nous trois, avec Lucky, si tu préfères.

Je posai un baiser sous son oreille avant de parler à nouveau tout en continuant de la caresser.

-Alors, tu voudrais ça ?

Les caresses c’était pour faire passer la pilule de mon demi-refus. Et j’avais agrémenter ça d’une autre demande presque similaire.

@ Billy Lighter

Lucky est encore très petit et demande énormément d’attention, malgré qu’il soit un bébé très facile à vivre.  Donc dans l’immédiat, je ne désire pas tomber enceinte de nouveau surtout que ma relation avec Ed est à ce point jeune que je ne suis même pas encore certaine qu’on puisse se considérer comme un couple.  Quand je lui demande s’il veut des enfants, enfin, s’il a déjà songé à fonder une famille, c’est surtout parce que de le voir avec mon fils dans les bras est quelque chose de vraiment mignon et je trouve même que ça lui va plutôt bien. Il semble l’ignorer mais je crois qu’il a ce qu’il faut pour être un bon papa.

Ed ne partage pas forcément mon opinion avec l’histoire  vraiment très triste de son enfance.  Je me sens impuissante face à ce genre d’histoire, je ne sais jamais quoi dire qui puisse faire l’effet d’un baume. De toute manière, il n’y a jamais vraiment rien d’assez percutant à dire pour effacer les cicatrices de l’enfance.

Je crois que c’est quand on trouve la bonne personne qu’on sait si on peut surmonter les démons d’avant. Avec Eddy, nous avons brûlé l’étape de se poser des questions et c’est fort probablement ma faute, quoi qu’il en soit, il m’arrive encore de penser que peut-être c’était lui, le bon.

Ça, je ne le saurai jamais…

Je m’installais ensuite au salon pour allaiter Lucky pendant qu’Ed se servait un bol de ses céréales préférées.  Je souris quand il me dit que bientôt, mon fils mangera autre chose que mon lait ce qui me fait pousser un long soupire. J’ai hâte de ne plus devoir arrêter tout ce que je fais uniquement pour l’allaiter. J’aime ces petits moments avec mon fils mais parfois, comme lorsqu’il a une poussée de croissance, j’ai la certitude de ne faire que ça, l’allaiter. Je passe le plus clair de mon temps avec mon petit branché sur mon sein et à force, j’en ai mal aux mamelons.

L’espoir est encore gratuit, que je sache. Je serai patiente et, un jour, je m’ennuierai de mes heures coincée sur le divan à allaiter.

Lucky vient à bout de sa faim et s’endort plutôt rapidement. Après l’avoir bordé à nouveau dans son lit, je reviens sur le divan, me blottir contre Ed pour bavarder doucement. J’ai envie de savoir, autre que pour le retour à la maison, comme c’est passé son voyage. Rien de bien extravaguant, comme il me le raconte mais comme j’adore l’entendre parler, j’apprécie son récit. Des histoires de camionneurs qui me font penser que j’ai envie de prendre par à l’un de ses voyages. Ça serait agréable de partir sur la route avec lui et de voir ces paysages qu’il trouve si magnifique.

Seulement, non. Enfin, pas formellement non  mais il doute que pour une question d’assurance, ce soit possible. Dommage parce que je me faisais une réelle joie de grimper à bord de son camion et de rendre moins long son parcours.

À deux, c’est mieux !

- C’est dommage mais je comprends.

J’espère que son patron acceptera, puisqu’Ed propose de quand même poser la question. Il y a un tout petit espoir.  Ed, en posant sa main sur mon ventre, prends un tout autre ton, plus chaud, plus mielleux et me propose un road trip dans sa mustang, à deux ou avec Lucky.  Sa main glisse d’avantage jusqu’à entre sous ma culotte.  Je ferme les yeux alors qu’il m’embrasse sous l’oreille. Ça me fait frissonner de plaisir presque autant que les caresses qu’il amorce entre mes cuisses.

- Oui… je voudrais qu’on fasse ça…

Ma réponse n’est qu’un souffle et limite que j’ai vraiment conscience de ce à quoi je viens de dire oui. Il m’a manqué, vu comment mon corps vibre déjà sous ses doigts, il me semble plus qu’évident que c’est le cas. Je tourne mon visage pour le regarder, caresser sa joue puis l’embrasser  tendrement.

Je finis par me dégager de lui, que le temps de grimper à califourchon sur ses cuisses et l’embrasser encore, avec plus de passion cette fois.  Mes mains glissent sous son t-shirt et le remonte jusqu’à le lui enlever, et quand il se retrouve torse nu, je retire mon haut et le laisse tomber sur le sol.

- Il n’y a pas de sauce au four, cette fois…

Ça ne risque pas de nous interrompre.

Je me levais pour que nous allions dans sa chambre… savoir Lucky tout près me gêne, puis je préfère me retrouver au lit plutôt que de faire ça n’importe comment sur le divan.

@ Billy Lighter

J'avais trouvé une excuse pour essayer par un moyen détourné de ne pas emmener Carolyn dans mon camion qui n'existait pas. L'assurance me paraissait être une bonne excuse surtout que, avec ça, Carolyn ne pourra pas m'en vouloir à moi mais au système.

Je vis une pointe de déception dans son regard mais elle disait comprendre. Je passai mes doigts sur sa joue avant de lui dire que j'essayerai quand même de convaincre mon patron.

Après ça, je ne changeai pas totalement de sujet mais j'amorçai quand même une tout autre activité en caressant Carolyn sous sa culotte et en lui susurrant à l'oreille mon idée de road-trip qu'elle accepta dans un murmure alors que son corps commençait à frissonner.

Elle grimpa, ensuite, sur moi pour m'embrasser. Un geste qui montrait qu'elle en voulait plus. J'intensifiai le baiser qui fût rompu quand Carolyn enleva mon t-shirt. Je savais que la marque qu'avait laissée A.J. était encore légèrement présente mais il fallait bien dire qu'elle se fondait dans le reste de mes cicatrices un peu plus importantes. Et je doutais que Carolyn les connaissaient déjà toutes par cœur.

Carolyn retira le sien aussi et se releva prête à aller dans ma chambre alors qu'elle disait qu'il n'y avait pas de sauce au four cette fois-ci. J'esquissai un sourire.

-Tant mieux. Ça veut dire qu'on n'aura aucune coupure cette fois...

Sauf si Lucky en décidait autrement... Je crois que si c'est le cas... Ben, je devrais me retenir de l'étriper!

Je la suivis et fermai la porte derrière nous une fois dans ma chambre qui n'avait pas changé d'un pouce depuis une semaine. Les mêmes fringues traînaient dans les mêmes coins. Quant au reste, c’était toujours relativement rangé.

J'embrassais Carolyn, la peau de mon torse frissonnant contre la sienne. Le baiser nous conduisit jusqu'à mon lit où je le fis perdurer, moi au-dessus d'elle. Je le brisai uniquement pour en poser dans son cou tout en caressant son corps jusqu'à enlever son pantalon et sa culotte. Sa peau devenait chaude sous mes caresses alors que je nous laissais peu le temps de reprendre notre souffle.

Je viens caresser son sexe tout en soufflant à son oreille:

-Tu m'as vraiment manqué.

Et pour le lui montrer je la caressais d'une façon encore plus sensuelle augmentant ma propre température. Mes doigts allant plus profondément alors que mes baisers étaient plus brulants sur sa bouche et dans son cou.

J’en voulais plus… Tous mes gestes en demandaient plus. Mais je savais que je devais être patient. Carolyn n’était pas comme A.J. et tout était moins rapide.

@ Billy Lighter

Je me laisse vite emporter par le plaisir des retrouvailles puis de toute manière, je ne vois pas ce qu’il y a de mal là dedans.  A force de caresses, le plaisir grimpe à ce point que je nous fais prendre la direction de sa chambre. Je ne me sens pas à l’aise de l’amener dans ma chambre et puis de toute manière, Lucky y dort puis le divan me semble inconfortable vu l’étroitesse de l’espace.

Une fois dans sa chambre, Ed ferma la porte derrière nous et je… tiquais un rien sur le fait qu’il venait justement de fermer sa porte. Si Lucky se réveil, je ne l’entendrai pas immédiatement, et ça… ça me rend tout de suite un peu moins confortable mais Ed me fait rapidement oublié la porte en se plaçant au dessus de moi et en m’embrassant ici et là, me faisant de plus en plus trembler de plaisir. Puis, tout en reprenant les caresses qu’il m’offrait au salon avant que l’on bouge, il me murmure à l’oreille à quel point je lui ai manqué.

- Il est vrai, ce mensonge ? , lui demandais-je en rigolant.

Je ne doute pas de sa sincérité, le corps ne peut mentir à se point. Mes doigts glissent le long de son torse, suivant ses cicatrices. Certaines me sembles plus rouge que les autres, peut-être étaient-elles plus profondes, je ne m’y connais pas en guérison du corps.

Ed entreprit des caresses en plus  intimes et je fermais les yeux avant de tourner la tête sur le côté et de les rouvrir pour voir… la porte fermée de la chambre. Je lâchais un petit gémissement avant de me redresser et de m’accrocher à l’attache de son pantalon que je défis puis m’affairais de descendre du mieux que je pouvais.

Mon cœur battait à tout rompre, je gigotais sur le lit de façon incontrôlable, comme si mes nerfs participaient à la fête et me faisaient onduler comme une anguille fraîchement sortie de la rivière.  Je cherchais à rendre à Ed  les bienfaits de ses caresses en me redressant légèrement et en prenant son sexe dans ma main.  Mes caresses à moi n’étaient pas autant appuyées que les siennes, non pas parce que j’en avais pas envie, que du contraire… mais parce que la foutue porte  accaparait mes pensées !

Je soufflais entre mes lèvres par plusieurs petites expirations puis  fournis un effort supplémentaire pour  me garder concentrer sur Ed mais ce qui se passait au-delà de sa porte de chambre me terrorisais. Et si Lucky devait s’étouffer ?  Je commençais à prendre panique et à ne fixer que la porte, ne me rendant pas compte que je ne caressais même plus Ed.

- Je… attends…

Je finis par me dégager de lui et sortir du lit pour ouvrir la porte !

- Nous n’entendrons pas si…

Je n’ose pas vraiment finir ma phrase parce que je sais que mon fils est  toujours au centre de mes préoccupations peu importe ce que je fais, je n’en reviens qu’à lui et qu’à force, j’ai peur de faire fuir Ed qui pourrait se sentir délaissé.

Presque timidement, je reviens au lit et m’y allonge tout contre Ed, mon dos contre son ventre, en espérant qu’il ne m’en veut pas trop pour cette abrupte interruption de programme.

@ Billy Lighter

-Oui, il est vrai ce mensonge.

Je souris à mon tour. Il n’y avait pas plus vrai que ce que je venais de dire. Mais j’avais appris quelque chose à force de fréquenter Carolyn : elle avait sans cesse besoin d’être rassurée. Peut-être à cause de sa relation avec Cort qui avait capoté… Ou bien des trucs plus profonds… Je ne sais pas… Il faudrait demander son expertise à A.J.. Elle, elle saurait sûrement le dire. Moi, je me contentai de prendre l’information et de jouer avec. Et comme mon but était d’avoir Carolyn pour moi, alors je la rassurais au mieux que je pouvais et chaque fois qu’elle le demandait.

Là, je la rassurai mais d’une toute autre façon en enchainant les baisers et les caresses très intimes continuant ce qui avait été amorcé au salon. Ses doigts suivaient mes cicatrices me faisant frissonner. Elle semblait ne voir que du feu aux traces qu’avait laissé A.J. qui étaient pourtant légèrement plus rouge que les autres qui se fondaient un peu plus. Avec le temps, j’avais remarqué que les blessures les plus superficielles étaient celles qui marquaient le plus. Les balles laissaient des traces aussi mais c’était différent.

Alors que je la caressai de plus en plus intensément, elle arriva à ouvrir mon pantalon et commencer à le faire glisser. Je l’y aidai embarquant mon boxer avant d’intensifier encore plus mes baisers et mes caresses. Carolyn gémissait et se tortillait alors que je me mordis la lèvre laissant passer un gémissement étouffé. Ses caresses n’étaient pas encore intenses mais je sentais que ça n’allait pas tarder alors que je faisais de mon mieux pour continuer à le faire gémir.

Et je croyais être en bonne voie quand Carolyn se dégagea pour sortir du lit alors que je levai un sourcil. Quoi encore ? J’ai fait quoi qui ne va pas ?

J’ai fermé la porte, voilà ce qui ne va pas… Je roulai les yeux alors qu’elle me tournait le dos pour ouvrir la porte se justifiant en arrêtant sa phrase avant la fin.

On n’entendra pas si quoi ? S’il pleure ? Si… On entendra s’il pleure… S’il s’étouffe ? Je crois que même la porte ouverte et avec nos gémissement, on n’entendra pas le petit qui s’étouffe. Pareil si son cœur s’arrête dans son sommeil. On ne l’entendra pas non plus. En d’autres termes, ouvrir la porte n’allait pas changer grand-chose en cas de mort subite de Lucky.

Mais Carolyn avait toujours besoin d’être rassurée. Et une porte ouverte la rassurait. Son instinct surprotecteur me frustrait de temps à autre comme maintenant même si je ne laissai rien transparaitre d’autre qu’une forme d’empathie que je savais jouer.

Elle vint me rejoindre et j’hochai de la tête.

-Oui, je comprends. J’aurais dû faire attention à laisser la porte ouverte.

Je la serrai à nouveau contre moi posant un baiser dans son cou. Ma main passa à nouveau sur son bras, sur son ventre et puis sur son sexe que je me remis à caresser alors que son dos tout chaud était collé contre mon torse.

Il ne fallut pas longtemps avant qu’on reprenne, à nouveau, les choses sérieuses alors que, doucement, je me remis au-dessus d’elle pour l’embrasser à pleine bouche jouant avec sa langue mes doigts se fau filant à nouveau en elle pour déclencher à nouveau une salve de gémissements.

Je vous jure que si le gamin pleure, je vais moi-même l’étrangler…

Mais, pour l’instant, il semblait rester calme alors que je n’arrivais plus vraiment à réfléchir alors que je retirai mes doigts pour frotter mon sexe contre le sien me concentrant sur nos baisers qui m’en faisait perdre mon souffle.

Ce n’est qu’après et parce que je ne tenais plus que je fis le mouvement pour ne faire plus qu’un avec Carolyn. J’y allai doucement pour profiter mais rien que ça, ça m’arracha des gémissements que j’essayai de contenir.

@ Billy Lighter

J’ai cassé le rythme en sortant du lit pour aller ouvrir la porte de la chambre, je sais mais je n’aurais pas su m’investir totalement dans ce que nous faisions en doutant toujours avoir cru entendre quelque chose.  Mon fils est au centre de mes priorités, peu importe ce que je fais. Il n’y aura jamais rien de plus important que lui et je sais que je viens de le faire comprendre à Ed, d’une façon un peu maladroite.

Bien qu’il se montre compréhensif dans ses paroles, je sens que j’ai poussé un peu loin ma fibre maternelle qui aurait pu attendre la fin de nos ébats. Je retourne donc au lit pour me blottir contre lui, mon dos contre son torse, comme si j’avais un peu honte de le regarder dans les yeux.  D’un autre côté, il s’attendait à quoi ? En amorçant une relation avec une mère célibataire,  il devait se douter que mon enfant passerait avec tout.

Ed reprit là où je nous avais forcés à arrêter, a peu de chose près. Il y a quelque chose de plus brusque, un rien de plus ou alors est-ce dans ma tête mais je devine que je ne pourrai pas lui refaire le coup de la fuite sans risquer de le décevoir.  Cependant, c’est moi qui ai plus de difficulté à me remettre dans le rythme.

Mon amant se remit au dessus de moi comme précédemment, ses doigts redécouvrant mo n corps jusqu’à mon intimité et après quelques caresses plus  intrusives,  se plaça mieux entre mes cuisses et me pénétra. Contrairement à la première fois où nous avions fait l’amour, je ne ressens pas le grand frisson . Ed est un excellent amant mais… il manque quelque chose pour que je me sente vraiment confortable et en confiance.

Il m’arrache quelques gémissements, je ne peux pas nier y trouver moi aussi mon plaisir, mais ce n’est pas ça.  Alors je me mets à lui caresser le dos, à chercher à l’embrasser, en me disant que le problème venait de moi, parce qu’il ne peut que venir de moi…c’est toujours de ma faute.

C’est comme une course contre la montre pendant laquelle je frôle toujours le risque de nous envoyer dans le décor, ce serait une catastrophe.  Je pense qu’Ed en ferait une crise de nerf si je devais, d’une façon ou d’une autre, nous interrompre à nouveau. Et sans trop savoir pourquoi,  les paroles de la chanson de Jake me viennent en tête : ‘’Słońce zaświeci(The sun will shine)Gdy przyjdzie poranek.(When morning comes.)’’ Les paroles revenaient en boucle dans la tête assez pour que le visage de mon ami se superpose à celui d’Ed, assez pour que je me laisse finalement vraiment aller.

Ed allait et venait en  moi, d’abord lentement, puis le rythme s’emballa, jusqu’à nous faire gémir l’un comme l’autre de plus en plus fort, jusqu’à ce que nos corps plaqués l’un contre l’autre s’enduisent de sueur et que la tête du lit se mettre à cogner contre le mur. J’imaginais déjà entendre la vieille voisine donner de la canne pour rouspéter contre notre vacarme.

Et quand tout redevînt tranquille et que lentement nos corps cessaient de trembler après les derniers soubresauts de l’orgasme,  je cherchais à tâtons le drap pour le remonter sur moi et me couvrir. Je n’osais pas trop regarder Ed, me sentant honteuse d’avoir eu des pensées pour un autre homme pendant qu’il me faisait l’amour, et troublée que cet homme n’ai pas été Eddy.  Je réalise que je suis entrain de me guérir de ma rupture mais par forcément de la manière que je le pensais… et avec l’homme que je devrais.

Je sentais que je devais dire quelque chose, parce que je craignais stupidement que mes pensées aient pu être lues par Ed, alors que je savais qu’il n’en était rien.  Je devais tout de même me justifier.

- Tu veux des Cap’n Crunch ?

Ouais, le dialogue ce n’est pas ma force, visiblement.

@ Billy Lighter

Je détestais qu’on me coupe dans mon élan et c’est ce que l’instinct maternel un peu trop excessif de Carolyn avait fait. Elle aurait pu rouvrir la porte après… Ce n’était pas pour quelques minutes où elle n’entendrait de toute façon pas son fils à cause de ses propres gémissements à elle.

Tout ça pour dire qu’elle aurait pu faire en sorte qu’on ne soit pas coupé… Mais il semblerait que certaines choses soient plus fortes qu’elle.

Mais je restai dans mon rôle d’Ed qui lui comprenait cet instinct maternel mal placé et qui pardonnait Carolyn facilement sans paraitre frustré le moins du monde…Même si dans mes gestes… Il y avait un brin d’impatience. Pas assez pour que ça se sente réellement, je pense.

Et je repris nos ébats parcourant son corps de ma main avant de rentrer entièrement dans le vif du sujet en venant la pénétrer. Carolyn ne frissonnait pas autant que les dernières fois. Ce qui là… Me frustrait un peu. Elle gémit tout me même alors que je fis quelques vas et vient m’arrachant aussi des gémissements.

Et, enfin, elle sembla se lâcher en me caressant et en m’embrassant. Des baisers que je lui rendais avec plus de fougue. Quand je sentis qu’elle semblait vouloir, enfin, se laisser aller, j’augmentai de rythme augmentant, en même temps, le son de nos gémissements… En espérant ne pas réveilleur Lucky maintenant que la porte était ouverte. Je vis par atteindre l’orgasme peu avant Carolyn.

J’embrassai Carolyn avant de me laisser tomber à côté d’elle. Elle ne tarda pas à remonter les draps sans vraiment me regarder. Il n’y avait rien eu de bien intense… Absolument rien comparer à nos premières fois… Et rien comparé à A.J…

Quelque chose n’allait pas…

Et ça se confirma quand Carolyn demanda si je voulais des Cap’N Crunch. Elle ne s’était pas blottie contre moi… Pas montré un signe de rapprochement. En fait, c’était plutôt comme si elle cherchait à fuir quelque chose. Je levai un sourcil.

Je n’ai pas envie de Cap’N Crunch… Je n’ai pas envie de sortir du lit…

-Non… Je viens d’en manger. Je n’ai pas faim.

Je regardai le plafond avant de me tourner vers Carolyn et de caresser son ventre.

-Tu penses encore à Eddy, c’est ça ?

Je pris un air compatissant... Mais aussi un air un peu triste histoire qu’elle culpabilise un peu pour moi. Je voulais qu’elle culpabilise.

-Ou alors… Ce n’est pas ça… Et le problème, c’est moi, c’est ça ?

Je faisais le type qui cherchait comprendre. Mais en fait, j’étais le type qui cherchait à trouver ce qu’il n’allait pas pour éliminer ce qui n’allait pas.

@ Billy Lighter

Dans ma tête, tout s’embrouille et me plonge dans un inconfort certain alors qu’Ed souffle encore pour régulariser sa respiration.  Il y a quelques instants de ça, j’aurais cru être complètement amoureuse de lui. Quand il est rentré, ce que j’ai ressentis quand il m’a surprise en m’enlaçant.  Je réalise que je ne suis pas insensible à Ed mais que je n’en suis pas encore amoureuse, pas comme lui l’est de moi et ce fait là me trouble et me freine. Peut-être parce que sans le vouloir, il me fait ressentir une forme de pression.

Puis, il y a la troublante évidence que je ne suis pas non plus insensible au charme de Jake Snyder.  Passer mon temps à écouter et réécouter sa chanson, à rigoler avec lui alors qu’il tente de m’apprendre à bien prononcer les mots. Il n’y a eu aucun rapprochement, je n’ai jamais été du genre à courir deux lièvres à la fois, voilà pourquoi je suis autant troublé en ce moment, mais ce n’est pas pour autant que je ne fantasme pas dessus.

Alors quand Ed me questionne, parce que bien évidement,  je suis incapable d’agir comme si tout allait bien,  je ne mens pas si bien que ça malgré ce que mon ex en pense,  je ne sais pas quoi répondre, pas tout de suite.  Je joue un peu avec le drap qui recouvre ma poitrine puis je le regarde.

- Non. Avec Eddy, c’est bel et bien terminé.

Je l’aimerai toujours, je le sais. Nous avons un lien fort qui nous unis et qui vit en notre fils, difficile de nier ce que nous avons vécu et, si pour Eddy ça n’a plus aucune valeur à ses yeux, en ce qui me concerne. J’aurai toujours un profond respect pour la courte histoire que nous avons eu ensemble.

- Non, mais non. Ed, ce n’est pas toi le problème… je ne suis même pas certaine qu’il y ait un problème je pense que…  que  je cherche encore à me définir dans notre relation et que de trop songé à comment me comporter fait que je ne me comporte pas naturellement.  

Je secoue la tête, sachant très bien que ce que je viens de dire n’est pas si clair que ça.

- Tu m’as manqué, et je suis heureuse que tu sois de retour. Moi aussi j’avais envie de toi, de me retrouver au lit avec toi mais il y a un blocage, quelque chose qui m’empêche de me  laisser aller complètement, pour ne pas le nommer, Jake Snyder c’est peut-être… la peur de la déception, encore.

Y’a de ça aussi. Si j’amorce une relation avec Ed, que je m’y investis, je sais que je n’aurai plus de penser pour personne d’autre que lui. Quand j’aime, j’aime sincèrement. Ça m’a profondément blessé, la façon dont avec Eddy, notre relation s’est terminée et la peur de vivre la même douleur m’empêche de profiter pleinement de ce que je vis avec Ed.

- Je vois bien que je te déçois… tu m’as dit que tu m’aimais et je ne suis pas encore capable de te dire les mêmes mots.  J’ai peur qu’à force, tu te sente blesser et que tu commence à me détester.

C’était une erreur de coucher ensemble. C’était une très grave erreur de compromettre notre amitié pour une histoire de cul.  

@ Billy Lighter

Quelque chose n’allait pas. Carolyn avait comme un blocage qu’il m’était difficile de nier. Et je n’arrivais pas à savoir ce qui pouvait la bloquer hormis le fait qu’elle soit encore bel et bien amoureuse de son ex qui, pour sa part, ne semblait plus du tout, lui, être amoureuse d’elle.

Un amour à sens unique… Je connaissais ça…

Mais non… Elle déclara qu’avec Eddy s’était terminé. Donc, ce n’était pas ça. Il y avait autre chose… Et, dans le but d’éveiller un sentiment de culpabilité mais aussi d’essayer de comprendre quelque chose qui m’échappait complètement, je décidai de jouer la carte du « alors si ce n’est pas ça le problème, c’est que le problème, c’est moi ».

Elle déclara que « non », chose à laquelle je m’attendais un peu. Je la voyais mal, après nos ébats, me dire que « ouais », c’était moi le problème et ce même si c’était bien le cas. Elle expliqua alors que le problème, c’était un peu elle… Elle ne le disait pas comme ça mais ça sonnait comme ça. Elle n’arrivait pas à se définir dans notre relation et y réfléchir la faisait se comporter d’une façon non naturelle. J’écoutai sans la couper et elle finit par mettre le doigt sur ce qui bloquai : sa peur de la déception.

Je lui dis tout de suite que si elle ne se lance jamais cette peur de disparaitra pas ? Je ne cessai de la regarder jusqu’à-ce qu’elle finisse de s’expliquer en disant qu’elle voyait bien qu’elle me décevait. Je me mis sur le flanc la regardant toujours en caressant son bras.

-Non… Tu ne me déçois pas. Après ce que tu as vécu avec Eddy, ça me semble normal d’avoir peur de se lancer.

La peur… Je ne savais même pas ce que ça provoquait. Ou si… Je le savais. Je crois avoir déjà vécu ça. Et je crois avoir détesté.

-Je ne saurais pas te détester pour ça. Et je peux être patient…

La patience… Il parait que je ne suis pas patient. C’est ce que beaucoup m’ont dit. C’est ce que Samantha m’a dit. Moi, je trouvais que je l’étais pour bien des choses.

J’embrassai le bord de ses lèvres continuant à la caresser. L’indécision dont faisait preuve Carolyn était un poids… Mon défi était qu’elle finisse par m’appartenir à moi et moi seul. C’est de ça que j’avais envie.

-Et… Quand tu auras la force de te lancer… On pourra continuer ce qu’on a commencé. Tu es d’accord ?

En attendant, j’allais me contenter d’A.J.. Là n’était pas le problème. Mais si je voulais que Carolyn m’appartienne, j’allais devoir freiner ce qui semblait lui foutre la pression et le sexe semblait en faire partie.

Carolyn réfléchissais trop… Voilà ce qui lui foutait réellement la pression mais si je lui disais ça, je savais que je ne l’aurais jamais. La vérité est rarement ce que les femmes veulent entendre.

@ Billy Lighter

Il m’est difficile d’expliquer clairement à Ed, ce que je ressens sans qu’il ne croie en être le responsable alors que ce n’est pas le cas… du moins pas totalement.  Tout va très vite entre lui et moi ce qui me laisse songer que je me suis peut-être jeté dans ses bras par besoin d’oublier Eddy. Ça a tout de même eu ça de bon que je pense de moins en moins souvent au père de mon fils même si je sais que quelque part, je l’aimerai toujours.

Avec Ed, je ne sens pas la même incertitude qu’avec Eddy dans le sens que je sais que lui, il m’aime pour de vrai. Il me l’a dit, dès la première fois où nous avons fait l’amour et ça m’avait un peu… ok beaucoup surprise. Peut-être qu’il avait été victime d’un coup de foudre et qu’il entretenait ses sentiments pour moi depuis le premier jour. Après tout, notre complicité à l’appartement c’était rapidement installée entre nous deux.

Aujourd’hui, je cherche à bien me définir dans notre relation, à savoir ce dont j’ai vraiment besoin pour être heureuse et comment le rendre heureux, lui aussi, car une relation à sens unique, je n’en veux pas. J’en ai eu une et ça m’a assez blessée pour ne pas avoir envie de faire vivre cela à quelqu’un d’autre.

Et parce que je ne sais pas faire simple, il y a aussi Jake Snyder qui me trotte dans la tête. Le séduisant animateur de radio opère un grand charme sur moi de façon complètement involontaire. Je ne crois pas une seule seconde que l’intérêt soit partagé, en tous les cas, il n’a jamais fait quoi que ce soit pour me le laisser croire. Depuis notre première rencontre, j’ai adoré discuter avec lui et de constater à quel point nous partagions la même vision sur certaines choses plus personnelles.  La mère en moi apprécie aussi beaucoup le fait que Lucky se sente si bien en sa présence.  Jake réussit à apaiser mon fils en lui parlant tout simplement et sa chanson qu’il m’apprend patiemment est mon coup de cœur de l’année.

Tout pour rendre compliquer au possible la construction de mon couple avec Ed. Il aura beau dire que je ne le déçois pas, je sais bien qu’il l’est. Et compréhensif, aussi, quand je vous disais que la situation n’était pas simple. S’il pétait les plombs, ce serait peut-être plus facile de me faire une idée mais au lieu de ça, il ne fait que me prouver que je suis une fille qui ne sait pas ce qui veut.

- Ce que je ressens pour toi est là, je ne peux pas le nier, mais ce n’est pas aussi fort que ce que toi tu ressens, pas encore en tous les cas.

La patience n’est pas une ressource inépuisable. Et qu’est-ce qui me dit que le temps dont j’ai besoin pour me décider ne sera pas justement au delà de la patience d’Ed ? Ou que, pire, il passe à côté de la femme de sa vie parce que je suis encore indécise et que je tarde à lui faire un signe claire de mes intentions.

J’eu un frisson de tristesse quand il m’embrassa sur le bord de mes lèvres, comme s’il venait de signer le temps d’arrêt que je n’ai pas forcément demandé, mais que je n’ai pas non plus décliné.  Le pire dans tout ça, c’est qu’à partir de maintenant, j’ai la ferme certitude que j’ai cassé une amitié qui m’aurait apporté beaucoup plus qu’une relation amoureuse.

@ Billy Lighter