C’est la première fois que je mets les pieds au gym de South L.A. En temps normal, j’allais toujours  à la salle de sport dans le Northeast mais l’endroit à fermé pour une mauvaise gestion du propriétaire. En même temps, c’était peu fréquenté, les installations étaient désuètes  et le plancher collant de crasse. Il n’était pas rare de voir passer un rat essayant d’échapper à un coup de balais ou s’enfuir avec un bout de sandwich. D’ailleurs, il n’était pas recommandé d’apporter de la nourriture.

Quoi qu’il en soit, et parce que je ne suis pas du genre à rester à ne rien faire, et parce qu’on m’a recommandé la salle de sport de South L.A., j’ai décidé de m’y rendre en me disant qu’au pire, je me retrouverais dans un environnement familier et qu’au mieux j’allais m’y plaire et me prendre un abonnement mensuel.

L’entraînement physique est quelque chose de très important pour moi. Étant une femme garde du corps, j’ai des preuves à faire.  Hors de question de devenir flasque et à bout de souffle après avoir sauvé d’une foule en délire, la célébrité de l’heure !  Bon je rêve un peu, je ne suis qu’encore affecté au devant de scène, pour faire reculer les gens qui tenteraient de passer par-dessus la barrière de sécurité.  Mais je rêve, même je meurs d’envie d’être attitrée à quelqu’un et de veiller à sa sécurité.  Il me semble que ce doit être tellement mieux !

La salle de sport ne paie pas de mine mais elle fera l’affaire, à première vue. Déjà, le punching bag ne menace pas de nous écrapoutir au sol, les chiottes ne sentent pas le cadavre et je n’ai pas vu de cafard, ni de rat ! Il y a même un ring, ça, c’est super chouette ! Suffira de me trouver quelqu’un  pour y grimper avec moi et l’affaire sera ketchup !

Je fais le tour, des étoiles dans les yeux.  Il ne m’en fait pas plus pour me diriger vers le vestiaire des femmes pour enfiler mon short de sport et mon haut noir et turquoise.

- Le vestiaire des femmes, Jule, il est où ?

-  La porte au fond là-bas !

Il avait à peine levé des yeux de son journal pourtant, sa tête avait fait une demi rotation et, au passage, le vieux avait craché dans son sceau déjà à moitié plein. Charmant ! C’est peut-être pour ça qu’il n’y a pas de cafard… ni de rat !

Quand j’entre dans le vestiaire, je me rends bien compte que c’est mixte. Rectification, c’est le vestiaire point.  Ça ne me gêne pas plus que ça, j’irai dans la cabine de toilette me changer, quoi que comme je peux le remarquer, elle n’a pas de porte.  Je m’assois donc sur le banc et enfilais mon t-shirt d’entrainement par-dessus celui que je porte déjà que je retirais habilement. Il faut prendre ça en riant, ça me fait comme un petit réchauffement. Je me levais et retirais mon jeans pour passer mon short Adidas noir.  Un tour d’élastique dans mes cheveux et je fus prête à rejoindre la salle.

Plusieurs machines de musculation sont à la disposition de qui veut souffrir.
Je crois que j’irai bien dans le rameur, quand je me serai étiré convenablement.  Je commence par mes bras en observant tout autour de moi.  Tout le monde fait sa petite affaire, c’est bien, nous ne sommes pas là non plus pour discuter des dernier potins du L.A.People !  Puis j’aime observer les gens quand je suis dans ma bulle. On dirait que ça m’aide à oublier  que mes muscles travaillent et que je vais souffrir le lendemain.

J’essayais ensuite de calibrer le rameur pour me donner la bonne résistance mais cet engin de l’enfer ne semblait pas comprendre le même langage que moi.

- Mais pourquoi tu bloques toi ? C’est quoi ton problème ?! Arrrrgh ! Je te hais, je te hais, je te hais !!!

@ Billy Lighter

Ces dernier temps, je venais un peu à la salle de sport avec une prudence inhabituelle. En effet, j’y regardais toujours à deux fois pour voir si je ne repérais pas la Mustang de Ward. C’était comme ça depuis que je l’avais vaincu sur le ring et qu’après coup, dans les douches du vestiaire, j’étais tombé sur une femme qui m’avait fait des avances que je n’avais pas refusées… avant de me rendre compte, de sa bouche à elle, que je m’étais fait la petite-amie de Ward.

Et ça, ce n’était pas l’idée du siècle.

Le temps avait passé et je n’avais pas revu Ward une seule fois à la salle de sport depuis sa défaite… Je commençais donc à me détendre et ne faisait plus si attention que ça aux voitures parquées dans le parking de la salle de sport.

Et comme la boxe était un peu une drogue pour moi, je n’allais certainement pas me priver parce que j’avais peur de tomber sur lui.

Ouais, parce que c’est une chose que d’affronter Ward sur le ring, là où il y a un arbitre et des règles, et c’en est une autre que de se retrouver piégé à l’arrière de la salle, dans la pénombre, sans témoin de la scène.

Mais donc, j’étais toujours en vie et Ward avait disparu de la circulation… La petite Cortez avait été retrouvée, ce qui diminuait mon sentiment de culpabilité et j’étais en forme et plein d’énergie à dépenser.

C’est donc à la salle de sport que j’allai pour me défouler un bon coup. Pas de match ce soir, mais un bon entraînement à frapper sur des sacs de sable me faisait du bien.

J’étais tellement concentré sur ce que je faisais que je ne vis pas tout de suite la fille qui s’installa au rameur non loin de moi. J’étais essoufflé et en sueur mais ne ralentissais pas le rythme. Je voulais me faire suer et c’était exactement ce que j’étais en train de faire. Frapper pour oublier Ward, frapper pour oublier mon dérapage dans le douche, frapper pour oublier que ça faisait déjà un petit temps, à nouveau, que je n’avais pas vu Sonne.

Mais la fille à côté de moi, c’était sur le rameur qu’elle avait envie de frapper. Et ce furent ses petits cris furieux qui me sortirent de ma transe en me firent arrêter de frapper.

Je rattrapai le sac entre mes mains avant de poser mon regard sur elle.

-Besoin d’un coup de main ?

Je m’approchai, essayant la sueur qui me coulait dans les yeux de mes mains bandées sans gants et me penchai sur le rameur qui ne voulait pas suivre les instructions de la jeune femme.

-Ah ouais, je vois… Attend…

Je resserrai manuellement la sangle pour ajouter de la résistance.

-Essaye maintenant, comme ça pour voir… Tu t’appelles comment ?

@ Billy Lighter

Le rameur refuse de coopérer alors que je tente désespérément d’ajuste la charge de résistance selon mes propres capacités.  La vil machine de l’enfer refuse de se décoincer ce qui fait que je m’épuise uniquement à comprendre ce qui ne fonctionne pas et la dernière chose que je veux, c’est bien de passer pour la fille qui ne sait pas s’y prendre et qui est venu exhiber son petit nombril !

Alors je rage contre le rameur comme s’il pouvait m’entendre et que mes jurons allaient le faire se décider de coopérer. Rien à faire et je suis sur le point de perdre patience tant et si bien que je sursaute quand on s’adressa à moi.  Toujours penchée vers l’avant, je retournais d’bord la tête pour regarder qui m’avait proposé un coup de main avant de me relever et de sourire à l’homme en sueur qui s’approchait de moi. Belle gueule, plutôt grand, 1m86 je dirais, la dégaine du mec qui s’en fait pas trop avec la vie.

- Ouais ! Je ne dirai pas non à un coup de main !

Parce que faut le dire, je suis ici pour m’entraîner et pour là, je passe plus de temps le cul en l’air, penchée sur  le rameur de l’enfer qui ne veut pas déclencher.  J’aimerais pouvoir suer un peu et pas parce que je me serai débattu avec l’exerciseur.

Le grand gaillard ne mit pas longtemps à cerner le problème ce qui me fit rougir de honte ! Je vais vraiment passer pour la fille qui n’y connais absolument rien et qui est venu que pour parader dans son outfit de gym parfait.  Je déglutis ma fierté mal placée a l’aide d’une grande gorgée d’eau avant de m’installer dans le rameur pour en tester la résistance, comme me le propose l’homme.

- Ouais ! C’est parfait !

Je refis le mouvement encore puis me relevais pour me présenter convenablement.

- Collins, et toi?

Je lui tendis la main pour faire la chose dans les formes bien que le vouvoiement a sauté dès la première interaction. De toute façon, je n’aime pas plus que ça les convenances qui n’aboutissent à rien et qui ne font qu’être gênantes plus que autre choses.

- Enchantée ! Et tu viens souvent t’entraîner ici ?

Non, ce n’est pas une technique de drague visant à savoir ses habitudes et pouvoir trafiquer avec le hasard pour le croiser à nouveau. En fait, si je lui demande ça, c’est pour que justement il puisse me donner quelques autres tuyaux utiles avec les installations de l’endroit.

- Là où j’allais avant, c’était à ce point désuet que personne n’osait dérégler les réglages déjà installé ! En fait, il n’y avait pas d’exerciseur comme ici.

Ça semble être un bon gym bien que loin d’être dernier cri et hyper financé.  Tant qu’on puisse s’entraîner, au fond c’est ce qui compte.  Puis je pointais le ring au fond d’un geste de la tête tout en buvant une autre gorgée de ma gourde d’eau.

- Beaucoup s’en servent ?  J’adore la boxe mais  je n’ai pas vraiment l’occasion de me pratiquer.

@ Billy Lighter

La fille à côté de moi ne savait pas comment s’y prendre pour régler le rameur. Alors, plutôt que de la laisser s’escrimer des heures avec ce machin, je lui proposai un coup de main qu’elle accepta… Je me penchai sur le rameur à mon tour et, connaissant le problème qu’avait ce truc, réussi à le lui régler en deux temps trois mouvements.

Je lui proposai alors d’essayer pour voir si la résistance lui convenait.

C’était une très jolie fille, grande pour une femme, quelque chose comme 1 mètre 70 ou quelque chose comme ça… Et musclée juste ce qu’il fallait où il fallait. J’imaginais donc qu’elle était adepte de sport parce qu’on ne se maintient pas en forme comme ça juste par magie.

Je lui demandai son nom après avoir réglé son problème. Elle se nommait Collins. Je lui serrai la main qu’elle me tendait.

-Amon. C’est un plaisir de te rencontrer, Collins.

Le vouvoiement était passé à la trappe d’entrée de jeu. Pourquoi ? Aucune idée. Mais ce n’était pas toujours parce qu’on ne se vouvoyait pas qu’il n’y avait pas de respect. Or, je n’avais aucune raison de manquer de respect à Collins. C’était plutôt pour parler sur un mode amical. Et puis, si elle était nouvelle dans le coin et qu’elle se mettait à fréquenter la salle de sport assez souvent, nous allions être amenés à nous revoir.

Alors autant tabler sur le ton amical.

-Je viens une à plusieurs fois par semaine… C’est mon petit défouloir à moi.

Elle affirma que là où elle allait s’entraîner avant, les machines étaient tellement vieilles que personne n’osait toucher aux réglages. Je rigolai.

-Si tu viens ici, c’est quelque chose qui n’arrivera pas. Parce que Vern s’occupe de toutes ces machines avec soin…

Je m’accroupis à sa hauteur, puisqu’elle était assise sur le rameur, pour ne pas lui parler de haut. Elle avait l’air très sympathique, cette jeune femme et ça me changeait un peu des gros bras habituels ou des délinquants comme Ward.

-Tu es nouvelle dans le coin, ou tu as juste changer d’endroit d’entraînement parce que c’était trop merdique là où tu allais avant ?

Je regardai autour de nous.

-Ici, c’est vraiment pas mal, même si c’est fréquenté parfois par des gens pas fréquentables du tout.

Je lui souris.

-Mais rassure-toi, je ne pense pas faire partie de ceux-là… Je ne suis qu’un journaliste qui a besoin de vider un trop plein d’énergie…

Elle avisa le ring et demanda alors s’il était souvent utilisé.

-Moi, je l’utilise… Parfois, j’y combats pour de vrais matches, le week-end.

Je lui souris encore plus largement.

-Tu veux qu’on aille le tester nous deux ? J’ai du matériel que je peux te prêter pour un petit combat, si tu veux, qu’est-ce que tu en dis ?

@ Billy Lighter

Les présentations sont faites et j’apprends donc que mon sauveur se prénom Amon. Un nom que j’imprime dans ma tête, sait-on jamais que j’aurais à m’en souvenir. Ila une bonne poigne ce que j’apprécie. Souvent, quand les hommes serrent la main d’une femme, on dirait qu’ils ont peur de la donner franche, comme si nous étions faites de porcelaine et ça a le don de me faire grincer des dents.  Amon ne semble pas être ce genre d’homme, en tous les cas, pas à première vue.

Je suis heureuse d’apprendre qu’Amon vient plusieurs fois par semaine. Comme cela, si j’ai encore besoin d’aide avec un exerciseur, je saurai à qui demander ! Et puis voir un visage familier et sympathique c’est plus motivant, quand même ! Une chose est certaine, c’est qu’ici, c’est déjà bien différent de là où j’allais et je suis ravis d’apprendre que Vern que je comprends être le propriétaire de l’endroit, prend soin de ses machines jalousement.  Je m’en rends bien compte, là que je suis installée dans le rameur, que ce n’est pas un appareil qui tient de peur avec deux trois cordes de nylon.

Amon s’était accroupie pour que nous puissions parler sans que j’aie à me casser le cou. On voit tout de suite qu’il a un certain souci des gens. Je donnais quelques poussées avec mes jambes puis je stoppais tout en lui expliquant que mon ancien gymnase a fermé pour autant de raisons qu’il pouvait en exister. Et comme effectivement je viens de m’acheter un appartement pas trop loin, sur Downtown, c’était chouette de pouvoir avoir un endroit pour s’entraîner.

- Je suis encore dans les cartons et tout mais  comme j’adore m’entraîner et parce que pour moi aussi c’est un défouloir, j’ai laissé l’aménagement de côté le temps de suer un peu.

Selon Amon, l’endroit est bien quoi que parfois, il y ait des gens plus ou moins recommandables qui y viennent. Bon ça, c’est comme un peu partout. À la laverie, par exemple, il y a souvent des dealers qui y font leur transaction.  J’ai toujours trouvé ça un peu drôle parce que je me disais que s’ils devaient manquer de came, il pourrait prendre le Tide en poudre. Fraîcheur des montagnes, ça doit faire un bon trip ! Tant qu’ils me laissent m’entraîner tranquille, je n’aurai pas de raison de leur foutre une raclée qu’ils se souviendront honteusement longtemps. Pourquoi honteusement ?  Je ne connais pas beaucoup de mecs qui aiment se faire mettre cul par-dessus tête par une fille publiquement…

Le ring au fond me fait de l’œil. Il y a un moment que je n’ai pas boxé ce n’est pas pour autant que je serais réticente à grimper dessus. J’apprends par Amon que le week end, il y a des matchs ici même.

- Sérieux ?  Oh ! Ça c’est chouette !

Je me levais presque maladroitement quand il me proposa de le tester, là, tout de suite et avec lui.

- J’en dis que c’est oui ! Y’a un moment que je n’ai pas boxé et ça me manque.

J’enjambais le rameur pour en sortir puis je suivis Amon pour qu’il puisse me prêter l’équipement nécessaire.  Je commençais par bien bander mes mains puis enfilais les gants. Ils étaient un peu grands pour moi mais ils allaient faire le boulot pour aujourd’hui. Après tout, nous n’allions pas nous cogner jusqu’à se mettre K.O… Enfin, je ne crois pas… Quoi que s’il me teste, il pourrait avoir des surprises.

- Ces combats le week end dont tu m’as parlé, ça fonctionne comment en fait ?

Je me pliais pour passer entre les câbles du ring puis je frappais mes poings l’un contre l’autre, comme un petit rituel que je fais sans m’en rendre compte.

@ Billy Lighter

J’appris donc que Collins venait de s’installer dans le coin, puisqu’elle disait être encore dans les cartons. Ça me fit penser à un truc.

-Ça doit être la saison des déménagements alors. Parce que j’ai remarqué dans mon immeuble aujourd’hui, en descendant pour venir ici, que quelqu’un emménageait aussi… Mais après tout, L.A. est une ville tout le temps en mouvement, et ce n’est pas plus mal.

Ouais, tout changeait tout le temps à Los Angeles… Comme le fait qu’apparemment, Ward avait décidé de ne plus venir à la salle de sport, laissant place à cette ravissante jeune femme que j’avais devant moi, et ce n’était pas plus mal, croyez-moi.

Collins avisa le ring qui semblait l’intéresser fortement. Je lui annonçai donc que j’étais dans les premiers à l’utiliser, en dehors d’autres boxeurs et osai même lui dire que pendant les week-ends, il y avait des matches qui se tenaient sur le même ring.

Le regard de la jeune femme pétilla et je sus alors que j’étais en face d’une vraie fan de boxe. Et tant qu’à faire, et à vérifier ça, je lui proposai un petit match en tout bien tout honneur, sur ledit ring.

Et son enthousiasme me fit rire. Alors je me redressai et la laissai me suivre jusqu’à mon sac où j’avais toujours tout le matériel nécessaire au cas où, justement, je trouverais des partenaires pour boxer un peu. Et ça arrivait souvent, d’autant que j’étais assez bien connu dans cette salle de sport et que je n’étais pas le seul boxeur à venir m’entraîner ici plusieurs soirées par semaine.

Il n’était donc pas rare que je puisse cogner de temps en temps sur l’un ou l’autre et ce n’était pas toujours pour gagner. J’avais pris parfois quelques raclées de gens que je n’aurais jamais cru capable de boxer aussi bien.

Et je me demandais si c’était aussi le cas de Collins qui était en train de bander ses poings. Je la regardai faire, admiratif.

-Wow… Vu comment tu as le tour pour bander tes poings, j’imagine que ce n’est pas ton premier combat. Tu ne disais pas n’importe quoi en disant que ça te manquait, ça fait tant de temps que ça que tu n’as plus boxé ?

J’enfilai mes gants avant de lui en passer une paire et on monta sur le ring.

Je me mis à sautiller, tout ne détendant mes bras alors qu’elle me demandait comment fonctionnaient les matches du week-end.

-Ce sont des matches… pas vraiment déclaré et le paradis des parieurs… Il suffit de venir, de s’inscrire sur la liste des combattants et c’est tout.

Je la regardai et mes yeux pétillèrent.

-Et à ma connaissance, on a encore jamais eu de fille dans le lot des combattants…

Je haussai les épaules.

-Mais comme on ne se casse pas le cul à trier les boxeurs selon leurs poids, je ne vois pas pourquoi tu ne pourrais pas tenter ta chance.

Je me mis en garde.

-Bon, assez parlé… Tu es prête ?

Spoiler:

@ Billy Lighter

J’ai possiblement trouvé mon alter ego en matière d’entraînement physique. En fait, j’en suis même certaine. Il n’y a qu’à le regarder pour comprendre qu’il ne s’entraîne pas que pour proposer un coup de main aux jeunes femmes aux prises avec un exerciseur récalcitrant.  Il a le verbe facile aussi ce qui fait changement des conversations qui visent à savoir si l’affinité va au-delà d’une simple politesse.

En discutant avec Amon, j’apprends que des matchs de boxes se tiennent ici et, si je lis entre les lignes, plus ou moins de façon… sans dire illégale, disons que ça ne se cri pas sur les toits ou alors je me fais des idées n’empêche que j’aime bien la perspective de pouvoir moi-même y prendre part soit en grimpant sur le ring, soit en pariant dessus.  Et pourquoi ne pas se donner un avant goût de ce genre soirée ?

Amon me propose un petit combat en tout bien tout honneur, question de se dégourdir. Un entrainement sur le ring vaudra mieux que de suer de longues minutes dans le rameur.  Je n’ai pas fait de boxe depuis longtemps malheureusement mais la façon dont je bande mes poings et qui semble impressionner Amon me laisse espérer que je n’ai pas perdu la touche.

- Oh, faut pas juger que là-dessus…

Je ne vends jamais la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Je n’ai pas boxé depuis longtemps surtout parce que je ne trouve jamais de partenaires qui acceptent  sous prétexte que je suis une fille.  Il y en avait bien un à mon ancien gymnase mais il a fini par se lasser de se prendre des KO technique par une fille. L’orgueil est bien souvent mal placé.  Je ne cherche qu’à boxer sans prétendre à un titre.

- Je viendrai alors !

J’imitais Amon en sautillant, en me déplaçant de gauche à droite, de droite à gauche pour me dégourdir puis en faisant faire quelques rotations à mon cou puis, quand Amon décida qu’il était temps de passer aux choses sérieuses, je cognais mes poings aux siens comme pour donner mon accord et me déplaçais pour mieux l’évaluer.

Il a au moins une bonne dizaine de centimètre de plus que moi. D’entré de jeu, il protège bien son espace et il bouge rapidement. Souvent, l’erreur des boxers amateurs est qu’ils s’épuisent à trop bouger.  Seulement lui il couvre son territoire en ne donnant pas l’impression qu’il valse pour se distancer.  Mon erreur à moi : j’hésite et je réfléchis trop longtemps.  Amon en profite pour attaquer le premier et ce n’est pas de la rigolade ! Bon ok il n’est pas non plus entrain  de se déchainer mais  je vois déjà à qui j’ai affaire.

Sans perdre la carte, disons qu’il me couple quand même le souffle en frappant mes côtes et en se déplaçant rapidement.

- Ok toi tu ne rigole pas !

Je me distançais à nouveau question de me ressaisir et, j’y peux rien, je lui souris en rigolant. Il n’a pas fait danser d’oiseaux autour de ma tête mais pas loin. J’ai déjà chaud et nous y sommes depuis quoi ?  Deux grosses minutes, fa-ci-le-ment !

@ Billy Lighter

La jeune femme sembla intriguée par les combats du week-end et je cru même voir son visage littéralement s’illuminer quand je lui parlai des paris qui se faisaient autour du ring lors de ces combats. Elle affirma qu’elle viendrait… je lui souris et hochai la tête.

-Si tu aimes la boxe, tu ne le regretteras pas, que tu combattes ou que tu te contentes d’être simple spectatrice.

Je me mis à sautiller sur le ring et la jeune femme, Collins, m’imita. Elle bougeait bien, elle avait l’air souple et son petit gabarit lui permettra sûrement d’êtres plus rapides que moi. Tandis que j’étais sûr d’être plus puissant qu’elle. Restait à voir lequel de nous deux avait le plus d’endurance.

Il ne s’agissait pas ici de se battre pour se blesser. Alors je n’y mettais pas pleine puissance quand je la frappais. C’était plus pour montrer que je l’avais eue là où elle avait baissé sa garde… Je la «frappai » donc une fois dans les côtes, une fois dans le flanc et une fois en plein ventre. J’évitait la tête pour ne pas la blesser.

Elle reprit une distance, la meilleure solution quand on vient déjà de se prendre quelques coups. Et elle souris puis rigola en disant que je ne rigolais pas. Et pourtant, si, je riais avec elle…

-Tu es juste un peu rouillée, allez !

Je tapai mes gants l’un contre l’autre comme pour marquer le début du deuxième round et enchaînai avec un petit coup à hauteur de sa tempe… Juste pour lui montrer que sa garde était trop basse.

Elle se reprit et quand je voulu lui mettre un crochet du droit dans le ventre, elle m’envoya une droite directement dans la mâchoire, ce qui eut le don de nous faire reculer tous les deux.

-Bien vu ça !

Je me rapprochai mais elle fonça contre moi, évitant la détente de mon bras, pour venir me mettre des petits coups dans l’abdomen, jusqu’à ce que j’arrive à me défaire de son emprise en reculant dans les cordes.

Je la poussai, pour la forcer à reprendre une distance et rigolai… J’étais un rien moins essoufflé qu’elle.

-Allez, ce n’est pas fini ! Montre-moi que tu es une fille qui en veut !

Un peu de provocation ne faisait pas de mal, d’autant que je restais gentil. Je ne voulais en aucun cas la vexer, juste prendre du bon temps avec elle sur le ring.

@ Billy Lighter

J’en ai perdu depuis la dernière fois où je suis montée sur un ring, l’attaque rapide d’Amon qui vise là où je baisse ma garde me le fait comprendre. C’est surtout mon orgueil qui en prend pour son grade mais il devrait survivre.

Le second round sera différent.

Je suis optimiste.

Tout en me déplaçant, je l’analysais.  On a tendance à croire que plus ils sont grands, moins ils vont penser à bien tout couvrir leurs angles mais Amon n’est pas comme ça. Il est rapide et intelligent. Il amorce ce second round en frappant sur ma tempe et je grognais un rien frustrée, pas contre lui mais contre moi parce que je me fais avoir comme une débutante alors que des gaillards comme lui, j’en revire dans leur pantalon chaque semaine.

Je ripostais en avortant son coup qu’il voulu me mettre au ventre pour lui envoyé une droite  à la mâchoire.  Là j’étais fière !  

Je sais encaisser, mais je sais aussi en donner !

Puis je fonçais sur lui et donnais quelques coups dans son abdomen jusqu’à ce qu’il se replie dans les cordes du ring. Ça fait du bien de taper dans quelque chose qui a de la riposte. Le sac de sable c’est bien mais ce n’est toujours qu’un sac de sable qui ne vous forcera pas une feinte pour esquiver et penser à une contre attaque.

Je reculais donc puisqu’il me repoussait et allais jusqu’à mon coin, enfin pas le mien mais celui où se trouvait une gourde d’eau. Je me permis  d’en prendre une gorgée le temps qu’il puisse se reprendre lui aussi. Et puis ce n’est qu’un petit combat comme ça, sans règle, enfin, un peu quand même, mais on peu bien prendre un petit quinze seconde pour boire un peu.

- Tu pourrais le regretter tu sais !

Je rigolais en disant ça bien qu’il y avait un fond de vérité. Je peux sembler toute douce, inoffensive mais  quand on me cherche, on me trouve.  Je fis tourner ma tête tout en sautillant puis je fis quelques pas de côtés  sans quitter mon adversaire des yeux.  J’arrive à mieux le cerner.
C’est un fin joueur, un analyste.

Il impressionne de par sa grandeur mais j’ai peut-être trouvé sa faille.  Le centre, sa taille, je pense attaquer là s’il m’en donne la chance, le repousser à nouveau vers les cordes pour le bloquer et le travailler au corps.  J’avançais, mes poings levés en position d’attaque, sans le quitter des yeux.

C’est un peu con à dire, parce que ce n’est pas le moment, mais il me fait sourire.  De mémoire, je ne me souviens pas d’avoir vu un boxeur  le faire en souriant. Je souffle par petits coups pour  reprendre ma concentration et fonçais…

@ Billy Lighter

Y avait pas à dire, cette jeune femme en voulait. Même si on ne se frappait pas vraiment, les petites touchettes qu’on se faisait étaient prometteuses. Les coups qu’elle me portait, s’ils étaient donnés à pleine puissance, auraient leur petit effet, même sur un grand gaillard comme moi. Elle frappait précisément, cherchait mon foie, en générale, parce que c’était des coups bien placés à sa hauteur.

Mais je gardais ma garde à bon hauteur et mes coudes bien resserrés contre mes flancs faisaient barrage.

Après qu’elle m’ait mis dans les cordes en m’ayant forcé à reculer, je la repoussai et elle choisit ce moment pour aller boire un coup dans son coin. J’en profitai pour faire de même, me rinçant un peu mon visage qui, l’air de rien, était en sueur à force de sautillement et d’esquives…

-Tu te bas bien… Mais j’en ai pas fini avec toi.

Je frappai mes poings l’un contre l’autre mais dès la reprise, elle attaqua à nouveau avec un crochet au foie qui, cette fois, porta bien au point de me faire reculer d’un ou deux pas. Je me remis de ma surprise en sautillant.

Aucun doute, cette fille n’avait pas menti et elle ne boxait pas pour la première fois, même si certains de ses réflexes semblaient comme un peu rouillés. Sa technique aussi avait quelques défauts, mais rien qui ne pouvais se récupérer en quelques heures d’entraînement.

J’attendis, patiemment, feintant des coups par ci par là pour la décontenancer, jusqu’à ce que la fatigue commence à lui faire baisser sa garde. Alors je frappai à nouveau au visage, pas trop fort que pour la faire saigner ou quoi que ce soit, mais assez pour qu’elle sente que si j’y avais mis toute ma puissance, elle aurait fini K.O. avait ce seul coup.

Je dus toucher une corde sensible en faisant ça car elle s’y remis de plus belle, entrant à nouveau derrière ma garde pour me marteler le corps de coups sans arrêt… Je fis de mon mieux pour la repousser et une fois que j’eus récupéré un peu de distance, je frappai, sans hésiter cette fois, de nouveau à la tête, suffisamment fort que pour qu’elle tombe à terre. Pas par K.O., mais à cause d’un déséquilibre.

Je rigolai et vins lui tendre la main.

-Tu as perdu… Ok ! Fini pour aujourd’hui.

Je l’aidai à se relever et ajoutai.

-Tu t’es bien battue ! Tu fais quoi dans la vie ? Quelque chose qui demande d’être physiquement en forme, ou c’est juste pour ton loisir que tu as appris à te battre comme ça ?

@ Billy Lighter

Amon est un adversaire de taille. Disons que je pourrais le craindre si nous donnions de vrai coup dans le but de blesser l’autre.  Aujourd’hui, nous ne mettons pas le maximum de notre force dans les coups portés quoi que j’avoue y avoir été un peu fort sur son foie.  Pour ma défense, ma fierté en a prit pour son rhume.

N’en demeure pas moins que je m’amuse beaucoup en ce moment. Le plaisir de renouer avec le ring et les gants n’est comparable avec rien.  Avoir su, je serais venu explorer ce coin de la ville bien avant mais bon, vous savez ce que c’est quand nous sommes confortables dans nos vieilles pantoufles ! Ce n’est que lorsque le pied nous passe au travers qu’on comprend qu’il est temps d’aller voir ailleurs.

Nous bougeons aussi bien l’un que l’autre et nous avons  chacun nos forces mais Amon à le dessus et bien vite, la victoire lui est concédée.  Je perdis l’équilibre et tombais au tapis. Mon orgueil est bon joueur, je ne croule pas sur la honte, j’en tire plutôt une leçon comme quoi, je dois être moins confiante et protéger mieux mon corps. Il trouvait facilement mes failles et ça a mené à ma défaite.

Je le regardais alors qu’il me tendait la main pour m’aider à me relevais.  J’apprécie qu’il soit bon gagnant en reconnaissant que j’ai pu lui donner du fil à retorde. Ce genre de personnalité que j’apprécie.

- Merci !  Tu es un excellent boxeur, j’ai apprécié l’expérience !

Je tirais sur le lacet de mon gant avec mes dents pour le dénouer puis pouvoir le retirer avant de retirer l’autre puis je passais une main dans mes cheveux en respirant un bon coup.

- Je suis  roadie pour MTI mais bodyguard de formation. Donc… oui c’est très physique comme job.

Pas le choix d’être en forme si je veux bien faire mon job et qu’on m’engage à nouveau surtout que j’aspire à devenir la bodyguard d’une célébrité à temps plein et non pas qu’être placé à l’avant de la scène pour assurer la sécurité d’un groupe.

- Quoi que je peux aussi dire que c’est pour le plaisir. J’aime ressentir les endorphines après d’intenses efforts physiques.

Quand les muscles du corps nous font mal après avoir suer un bon coup au gym ! Il n’y a pas de meilleure sensation au monde.

- Et toi ? Si je peux me permettre de te retourner la question. Tu fais quoi dans la vie ?

Je l’imagine mal banquier ou dans un bureau de 9 à 5. Un homme qui a sa carrure et sa force doit  assurément  bosser dur ou alors, peut-être qu’il est un peu comme moi au fond et qu’il aime prendre soin de son corps en s’entraînant de longues heures pendant ses congés. Quoi qu’il en soit, j’ai peut-être trouvé un compagnon d’entraînement et ça, ça me plairait vraiment beaucoup.

@ Billy Lighter

Cette fille avait du cran, et aussi un semblant d'expérience, un peu de technique. Quelque chose qui me disait qu'elle n'en était pas à sa première confrontation sur un ring, même si nous en étions restés à des coups portés raisonnablement.

Du coup, après l'avoir mis au tapis, je lui tendis la main pour l'aider à se relever, et, bonne joueuse, elle l'accepta.

La façon qu'elle eut de dénouer son gant d'un simple coup de dent prouvait aussi que ce n'était pas sa première fois.

Du coup, et en bon journaliste people qui se respecte, je devins un peu curieux, lui demandant ce qu'elle faisait dans la vie. Il n'y avait pas de mal à ça, surtout si on était amenés à se revoir sur un ring. Parce que quelque chose me disait que cette fille, Collins, n'avait pas dit son dernier mot.

Elle affirma donc être roadie pour MTI, ce qui me fit hausser les sourcils. Et en moi, quelque chose se disait que c'était peut-être là un filon à exploiter. Les roadies en savent souvent des tonnes sur les stars. On ne sait pas toujours ce qui est vrai et ce qui est faux, mais...

...L.A. People se fout de ce qui est vrai ou faux, en fait.

-Intéressant! Et garde du corps en prime! Tu as la charge de quelles stars?

Mais avant qu'elle ne me réponde, elle me retourna la question. Je lui souris.

-Moi, je suis journaliste. Le ring n'est qu'un défouloir pour moi... J'aurais bien voulu être un champion, mais le destin...

...et mon père...

-...en a décidé autrement... J'ai fait des études de droit et me voilà journaliste maintenant.

Je me laissai tomber sur un banc, un petit sourire aux lèvres... Je n'avais pas tout dit à la jeune Collins... Si elle me savait journaliste people, c'était un coup à ce qu'elle ne s'épande pas sur sa vie professionnelle.

-Alors, dis-moi, tu en a déjà rencontré beaucoup, des stars? Les membres de The Lightening par exemple?

Je pensais à eux parce que de tous, c'était les plus difficile à approcher.

@ Billy Lighter

Ce combat ne figurera pas parmi la liste de mes meilleurs mais je suis tout de même satisfaite des coups que j’ai su porter à Amon. Après tout, il ne faut pas être trop orgueilleuse et savoir reconnaitre que j’avais tout un adversaire devant moi, même pour un combat amical.  La fin de notre combat engagea le début de la conversation ou plutôt la suite.

Amon s’intéressa de savoir ce que je faisais dans la vie et je lui répondis être roadie pour MTI en précisant avoir une formation de body guard. Je me permis de lui retourner la question parce que sa réponse m’intéresse sincèrement, ce n’est pas qu’un simple truc pour être polie. J’apprends donc qu’il est journaliste, qu’il aurait aimé être boxer pour gagner son pain quotidien mais que la vie ayant eu d’autres plans pour lui, l’avait mené à faire des études de droit pour bifurquer vers le journalisme.

- Et bien ! C’est un beau parcours !

Je laissais tomber les gants qu’il m’avait gentiment prêté le temps de notre combat, sur le ban à côté de lui et je me penchais pour  plutôt m’installer au sol, devant lui, entourant mes genoux remontés contre ma poitrine de mes bras.

Je souriais en faisant oui de la tête à sa question sur les stars. Forcément, on en voit passer de temps en temps, certaines viennent elles même donner leur recommandation concernant des détails de l’organisation de la scène ou de la pyrotechnie.

- Pour répondre à ta question de tout à l’heure, je n’ai pas encore le plaisir d’avoir une star attitrée mais bon sang ce que j’aimerais trop que ce soit le cas !  Il faut se prouver dans ce métier et déjà en partant, parce que je suis une femme, ça ne fait pas de moi un premier choix.

Mais ça va. J’ai appris à dealer avec ce fait depuis longtemps et même si je caresse le rêve d’être à l’emploi temps plein d’une célébrité et de l’accompagner partout dans ses déplacements, j’aime aussi  être à l’avant de la scène pendant les concerts, ou protéger un périmètre restreint lors de séances d’autographes.

- Il arrive parfois que l’on croise des stars dans les couloirs.  J’ai déjà vu Billy Lighter, plus récemment ont voir souvent Peyton Stone avec ou sans Howard Stone.  En général, tout le monde est sympathique, en tous les cas, avec moi. Je n’ai jamais eu de problème avec qui que ce soit.

Je cherchais dans ma tête à savoir si j’avais été témoins de confrontation entre une star et un membre du staff mais… non ou alors ma mémoire me fait défaut.

- Je t’avoue que tout le monde est un petit peu sur les nerfs depuis l’histoire du kidnapping d’Olivia Cortez, même si elle est chez BSC.  Il parait que son garde du corps a été porté disparu ce qui fait que tout le monde cherche à améliorer sa façon de faire. Ça force le questionnement, évidement.

Je haussais des épaules en prenant une gorgée d’eau puis je tirais sur l’élastique de mes cheveux pour les libérer et les laisser aller librement.  Il faut avoir eu les cheveux long et coincé dans un élastique tenu serré sur la tête pour connaître le plaisir que procure l’effet de les laisser aller ensuite !

- À mon tour d’être curieuse ! Tu es journaliste dans quel  domaine ? Ça a rapport au droit ?  et… Est-ce que tu as faim ?

Je souriais de toutes mes dents puis rigolais tout en jouant avec le bouchon de ma bouteille d’eau. Ça donne faim de bouger autant sur un ring !

@ Billy Lighter

Je ricanai quand la jeune femme qualifia mon parcours de "beau"... Il fallait savoir que pour réussir, il m'avait fallu beaucoup d'aide de Timmy Evans ainsi qu'un peu de triche. Je n'étais pas pour ainsi dire un intellectuel. D'où le fait qu'avec des études de droit, j'étais finalement devenu journaliste people. Ça ne demande pas de grandes connaissances que de relater ou inventer des frasques à des stars.

Je déviai donc la conversation sur elle et sur son job pour MTI. J'étais doublement intéressé: de par ma fonction d'abord et ensuite parce que... et bien tout simplement, cette jeune femme m'intriguait.

Collins me raconta donc qu'elle n'avait pas encore de star à charge, même si c'était apparemment la place qu'elle briguait chez MTI...et sincèrement, pour m'être battu avec elle il n'y avait que quelques minutes plus tôt, on pouvait dire que, si j'étais Timmy, je lui confierais un de mes poulains directement.

Je souris.

-Je pourrais en toucher un mot à Timmy Evans. C'est une très bonne connaissance à moi. Je lui parlerai de tes exploits sur le ring, ça pourrait l'intéresser.

J'étais sûr que si je poussais un peu, Timmy ne rechignerait pas à engager une femme pour ce job. On était bien loin là de la misogynie d'un Jimmy Reed. Si elle était chez BSC, là, elle n'aurait jamais eu aucune chance de devenir une vrai garde du corps.  
Ce que je voulus savoir alors, c'était s'il y avait du nouveau question ragots. Et pour ça, rien de mieux qu'une roadie. Seulement, elle n'effleura que la surface de la réponse à ma question en disant qu'elle croisait un tel ou un tel de temps en temps dans les couloirs...Dont Howard Stone dont je savais toutes les frasques par la propre bouche du batteur.

Ce fut donc au chapitre Billy Lighter que j'accordai plus d'attention.

Je haussai un sourcil.

-Billy Lighter? The Lightening aurait des projets dont je ne suis pas au courant?

Je me doutais que si Billy Lighter trainait dans les couloirs de MTI, ce n'était certainement pas pour faire de la figuration.

-Je croyais Cash Izbel en désintox'...c'est bien vrai, ça, n'est-ce pas?

Elle me parla aussi de l'enlèvement de la jeune Cortez qui, depuis, avait été retrouvée. Mais que forcément, tout le système de sécurité autour des stars était remis en question. Je hochai la tête.

-J'imagine, c'est une bien sale histoire, ce qui est arrivé à la petite Cortez... Ou devrais-je dire Reed maintenant que c'est officiel ? Mais c'est clair que vous devez sérieusement être remis en question en tant que sécurité.

Apparemment, Collins en eut marre de parler d'elle parce qu'elle choisit ce moment pour faire revenir la conversation sur moi...je ricanai à nouveau à sa question...j'étais peut-être doué pour mentir par omission ou pour inventer des choses dans les lignes de L.A.People mais je n'allais pas aller jusqu'à mentir honteusement à cette jeune femme qui avait l'air toute inoffensive malgré sa formation de garde du corps.

-Et bien non, ça n'a rien à voir avec le droit...

Je souris, un peu honteux.

-Je suis journaliste people en fait... Et voilà, je viens de me griller une indic' de premier choix...tu ne voudras plus rien me raconter maintenant.

Je rigolai...

-Et ouais, j'ai faim. Tu veux qu'on aille manger quelque part?

@ Billy Lighter

Je souriais tout en baissant les yeux  avant de les relever pour regarder Amon et le remercier pour sa proposition de parler à Timmy Evans, une de ses bonnes connaissances, mais je déclinais sa proposition.

- J’apprécie vraiment la proposition. Je me berce peut-être d’illusion mais j’aimerais attirer l’intérêt des managers par la qualité de mon travail.

Ce qui risque d’être vraiment long, non pas parce que je ne fais pas du bon boulot, au contraire j’ai souvent de bons commentaires tant par mon supérieur immédiat que par mes collègues, mais parce que je suis une femme et qu’une femme n’est vraiment pas un premier choix quand vient le temps de penser à la protection de quelqu’un.  

- J’ai confiance en mes capacités, je suis certaine que mon jour de gloire viendra !, ajoutais-je avec un petit clin d’œil moqueur en prime.

Amon est du genre curieux de toute évidence. Soit il aime le son de ma voix, soit il s’intéresse de près aux vedettes que je croise au quotidien et, malheureusement pour moi, je pense que c’est l’option B qui dicte son intérêt en ce moment. De toute façon, un type comme lui ne doit certainement pas être célibataire.

- The Lightening n’a pas de projet en court, que je sache. Mais je pense que Lighter est un anxieux qui a besoin de se faire réconforter et qu’il vient faire son tour chez MTI pour contrôler ce qu’il ne contrôle pas.

C’est dit sans méchanceté, peut-être surtout de l’ignorance mais c’est un peu un bricolage de tout ce qu’il se dit entre nous les roadies.  Depuis que Cash Izbel est en cure, Lighter est un peu comme une âme en peine.  Il va et vient chez MTI, c’est peut-être réconfortant pour lui, qu’en sais-je ?

Qu’en à Cash Izbel, je pense qu’il s’agit d’un secret de polichinelle que n’importe quel journaliste moindrement pistonné pourrait mettre la main dessus.

- Effectivement, il est en cure en ce moment. C’est une très bonne chose, mais ça, c’est mon avis personnel.

Je ne touche pas aux drogues, je ne fume même pas. Je bois bien quelques bières par semaine, du vin aussi mais rien pour perdre la carte. Depuis ce qui est arrivé à Olivia Cortez, et qu’importe la maison de disque, je crois qu’il y a eu une prise de conscience collective et que tout le monde cherche à prendre soin de soit et des autres.  En tous les cas, chez MTI, nous avons eu comme directive de rester vigilent en tout temps, de rapporter toutes situations qui nous semblent nébuleuses et de se montrer doublement vigilant.

- Olivia Reed, oui.  Elle est en couple avec le fils du grand patron de MTI, ça devait être intéressant pour ceux qui ont montés le coup. Tu sais, que l’on soit chez MTI ou BSC, il y a un… je levais mes index et majeurs de mes deux mains pour faire un mouvement de crochets pour encadrer mon mot, code d’éthique non écrit. On se parle entre nous et il semblerait que le garde du corps d’Olivia Reed, comme tu l’appel, n’aurais pas été retrouvé à ce jour. [/b]

Il me fait parler sans m’en rendre compte ce qui, sans me rendre suspicieuse, me donne envie de lui retourner un peu ses questions.  J’apprends donc qu’il est journaliste people, de là sont intérêt pour ce qui se passe chez MTI. Je dois forcément représenter un filon intéressant pour mettre la main sur des informations à l’interne. Je devrai donc faire plus attention à ce que je lui dis mais pas au point de me rendre paranoïaque et de m’auto censurer.  

- Je viens justement de me faire la réflexion ! dis-je en éclatant de rire.

Puis je me relevais pour ramasser mon sac, puisqu’il a faim lui aussi, ce serait  plaisant d’aller prendre une bouchée ensemble. J’imagine qu’il y aura moyen de parler sans vendre les petits secrets de famille !

- Je crois avoir vu un petit gueuleton pas loin d’ici, toi qui connais le coin, tu vois de quoi je parle ?

Si ça se trouve, c’est la cafétéria par excellent de l’endroit. Genre tout le monde y va reprendre les calories qu’ils viennent de suer corps et âme.  Sans m’empiffrer, je mangerais bien une soupe et un sandwich, question de tenir jusqu’au souper.

- J’aimerais bien connaître l’histoire de l’étudiant en droit qui choisit le journalisme people en fin de compte. Si ce n’est pas indiscret, bien sûr. Autour d’un bon sandwich, ça me semble être un bon sujet de conversation.

Je ne fis qu’enfiler mon t-shirt par-dessus mon haut d’entraînement, de toute façon, je vais prendre ma douche aussitôt rentrée chez moi…ensuite je déferais encore des cartons, toujours des cartons, encore plus de cartons !  C’est surtout en fait que je n’ai pas envie plus que ça de prendre ma douche dans une salle de bain dont l’intimité des genres n’a pas été la principale préoccupation au moment de sa construction.  Cela dit, si Amon désire  y aller avant, je peux bien l’attendre.

- Je peux t’attendre si tu veux prendre ta douche avant qu’on y aille.

@ Billy Lighter

Je proposai à Collins de parler d’elle à Timmy, puisque c’était là une occasion en or, mais, contre toute attente, elle déclina mon coup de pouce, voulant faire ses preuves par elle-même. Je lui souris.

-Je vois… Tu es encore assez jeune pour penser que le mérite suffit à se faire une place dans ce monde. Sache que tout, ici comme ailleurs, fonctionne toujours mieux au piston.

C’était naïf de penser que le monde pouvait tourner autrement, car nous ne vivions pas dans un monde idéal. Alors qu’elle le veuille ou non, je glisserai un mot pour elle à Timmy, l’air de rien. Et on verrait bien si ça ne lui servait pas de tremplin pour accéder à son job de rêve.

Après tout, ce ne sera qu’une anecdote racontée entre ami : « Tiens, la dernière fois que j’ai été boxer, j’ai rencontré une jeune roadie de MTI qui se défendait vraiment pas mal. Et elle a une formation de garde du corps ! »

Ce ne serait pas vraiment un piston ça, pas vrai… ?

Collins, elle, préférait croire en ses capacités… grand bien lui fasse mais je ne savais pas comment elle allait faire pour démontrer ce qu’elle savait faire à des manager comme Timmy Evans… Ce n’était pas comme s’ils allaient monter tous les deux sur un ring, juste pour voir ce qu’elle valait.

Je souris encore.

-A la bonne heure alors.

Sûr que son heure de gloire viendrait ! Quand j’aurai parlé à Timmy…

Je me fis alors très curieux vis-à-vis des stars que la jeune Collins pouvait croiser. J’appris donc que The Lightening n’avait pas de projet malgré que Billy Lighter hantait les couloir de MTI comme une âme en peine. Et elle me confirma que Cash Izbel était bien en cure, jugeant que c’était une très bonne chose.

-Ouais, après deux crises cardiaque, il était presque temps qu’il y aille.

Puis la conversation tourna autour d’Olivia Cortez-Reed, dont Collins disait qu’elle était en couple avec le fils du grand manitou de MTI… Elle ne m’apprenait vraiment rien de nouveau, à croire qu’il n’y avait qu’Howard Stone pour me donner de quoi me mettre sous la dent et ce toutes maisons de disque confondues…

Je fis une moue un peu déçue parce que savoir que c’était le branle-bas de combat dans tout ce qui était sécurité autour des stars n’était pas un scoop suffisamment intéressant pour en faire un article à paraître dans L.A.People. Pas plus que cette histoire de garde du corps disparu… On se foutait royalement d’un garde du corps dont personne ne connaissais le nom.

Seul comptait ce qui était arrivé à la star Olivia Cortez, ça ouais.

Finalement, elle me demanda en quoi j’étais journaliste et je ne pus qu’être sincère avec elle en lui disant que j’étais journaliste people… Et elle sembla d’accord avec moi sur le fait que je venais de me griller un bel indic’ qui évoluait en plein milieu du monde people… Mais autant que ce soit comme ça. Je ne voulais pas lui mentir puis qu’elle l’apprenne d’une autre façon.

Je préférais me griller un indic’ que perdre bêtement une bonne adversaire sur le ring.

Mais ça ne sembla pas plus la choquer que ça. Que du contraire, elle m’invita même à aller manger un bout quelque part. Elle avait, disait-elle, vu un endroit qui avait l’air assez sympa pour manger tout près d’ici.

-Ouais, il y a un tacos bar assez sympa à quelques rues d’ici… On peut y aller, si tu veux.

Et je rigolai quand elle déclara qu’elle voulait entendre l’histoire de l’étudiant en droit qui avait fini journaliste people…

Alors on remballa tout notre paquetage pour aller se manger des tacos… Elle enfila un t-shirt et je fis de même, alors qu’elle affirma qu’elle allait m’attendre si je voulais prendre une douche.

-Non, ça va… Tu ne m’as pas encore fait trop transpirer, je prendrai ma douche chez moi.

Et on quitta la salle de sport pour aller manger à deux pas de là… Une fois installés et notre commande prête, je lui racontai un peu mon parcours.

-Je suis arrivé à Los Angeles il y a un peu plus d’une dizaine d’année… J’ai commencé des études de droit et c’est là que j’ai rencontré Timmy Evans. Sans lui, je n’aurais jamais réussi mes études. J’étais trop lent, pas assez intellectuel, immature et fainéant. Mais Timmy m’a porté à bout de bras pendant toutes ces années et j’ai pu réussir. Mais si je pouvais tricher pendant mes études, je ne le pouvais pas uen fois sur le marché de l’emploi. Alors l’opportunité L.A.People, je ne pouvais pas la manquer.

Je lui souris.

-Et aujourd’hui, je suis le journaliste le plus redouté par les stars.

Je pris une bouchée de tacos.

-A toi maintenant… Comment une fille en vient à vouloir être garde du corps ?

@ Billy Lighter

Je sais que de croire que je saurai me faire remarquer par moi-même sans être pistonnée c’est un peu comme croire que les licornes existent mais j’ai probablement encore besoin  d’un peu de temps avant de foncer dans le mur de la réalité.  Amon voulait bien faire en me proposant de parler de moi à Timmy Evans et pour dire la vérité, je trouve ça vraiment généreux de sa part, après tout, on se connait que depuis quelques minutes.  J’espère ne pas l’avoir froissé  en déclinant son offre.

Il se montre quand même assez curieux envers les stars que je peux croiser en travaillant. Malheureusement pour lui, je n’ai pas de potins récents à discuter avec lui et son enthousiasme à savoir se révèle être un réflexe de journaliste people.  Je ne lui en veux pas le moins du monde pour ça, au contraire et pourquoi je m’offusquerais pour une chose somme toute banale ? Il ne savait pas où je travaillais avant de me proposer un coup de main avec le rameur ce n’est pas comme s’il avait engagé la conversation avec moi dans un but intéressé.

- Un bar à tacos ? Tu parles que je veux, miam !

J’adore les tacos, ça tombe plutôt bien !

Amon et moi rassemblons nos trucs et nous marchons jusqu’au petit resto presque vide. Il fau dire qu’en ce moment de la journée, ça ne se bouscule pas aux portes pour manger. L’heure viendra où les gens voudront manger sans cuisiner et il y aura sans doute foule ici, comme ailleurs. Je suis contente pour le moment c’est plutôt tranquille ce qui nous permet de discuter sans avoir à lever le ton pour s’entendre réfléchir.

Quand nous sommes servis, j’ai enfin droit à l’histoire d’Amon.  C’est drôle, sans l’être, mais quand il se décrit comme étant lent et fainéant,  je ne trouve pas que ça correspond à l’homme qui est devant moi aujourd’hui. Mais puisque je ne le connaissais pas à cette époque là de sa vie, je ne peux que me fier à ce qu’il me raconte. D’ailleurs, j’aime bien l’entendre parler, il a un bel accent pas tranché au couteau mais on voit qu’il n’est pas natif d’ici.

- Mais tu aimes ça ? Le journalisme people, je veux dire ? Tu aimes ton job ?

Parce qu’il ne se vouait pas à ce job avant, aujourd’hui c’est ce qu’il fait et ce serait franchement triste qu’il se sente coincé dans un emploi qu’il déteste.

- Ah oui, tant que ça ?

Je mordais à bel dent dans mon tacos puis je passais la serviette de papier au coin de mes lèvres avant de me redresser sur ma chaise et de m’exclamer sur mon rêve de devenir garde du corps.

- Je viens d’une famille de 8 enfants. Une belle grande famille tissée serrée  tu vois, et de toutes les filles, nous sommes trois filles, donc de toutes les filles, je suis celle qui est le plus ‘’garçon’’.  J’aimais bien embêter mes sœurs avec mes frères et je les suivais absolument partout.

J’aime bien parler de ma famille, je les aime si fort et, en vieillissant, même si nous demeurons tous à Los Angeles, nous avons chacun notre vie. Heureusement qu’il reste le repas du dimanche soir pour se voir ! Même si parfois, tous ne peuvent être là.

- Je crois que j’ai pris goût à me tirailler en jouant avec mes frères et j’ai dû me dire à un moment donné que ce serait sympa d’en faire un job.  Je défendais toujours mes sœurs et mes frères plus jeunes, personne n’aurait osé leur toucher si j’étais dans les parages !

Je rigolais fort en secourant de la tête. Mon dieu que c’était la belle époque !

- Au lycée, j’adorais les cours de gym. Je courais plus vite que la majorité des élèves et j’étais plus forte sans en avoir l’air alors un de mes professeurs m’a proposé de faire de la boxe et ça été un coup de foudre.  Je pense que le cheminement vers le métier de garde du corps s’est fait à partir de là.

Je déposais les armes, mon tacos terminé et je sirotais ma citronnade.

-  Tu as quelques années de journalisme people à ton actif, si je comprends bien.  Tu as un de tes articles duquel tu es le plus fier ?

Je refuse de croire qu’il n’est rien de plus que fouille merde comme plusieurs de mes confrères appels les journalistes de sa trempe. Quelque chose me dit qu’il serait plutôt du genre à vouloir sortir un potin mais en rétablissant un fait véridique.  Un… Robin des bois du journalisme people en quelque sorte.

La serveuse vînt placer la facture sur notre table et je l’attrapais avant qu’Amon puisse la prendre.

- Laisse moi t’inviter, ça me ferais vraiment plaisir.

Et puis je crois que l'addition me revient de droit, puisque j'ai perdu notre combat amical, le perdant invite le gagnant, non ?

@ Billy Lighter

Collins avait accepté mon invitation à aller manger un morceau dans un bar à tacos pas loin de la salle de sport. Je souris devant tant d’enthousiasme. Comme quoi, savoir que j’étais un journaliste people et que j’avais essayé de lui soutirer quelques informations juteuses (qu’elle n’avait pas), ne l’avait pas refroidie.

Alors on marcha jusqu’au petit restaurant familial non loin de là. Et une fois installé et nos commandes prises, elle me posa des questions. C’était moi qui avais l’impression d’être interviewé, pour une fois.

-Et bien… ça dépend des jours… ça dépend des articles aussi. Il y en a parfois que j’évite d’écrire et puis, je t’avouerai qu’en périodes creuses, j’invente aussi certaines choses. Alors ouais, globalement j’aime mon job… Ce sont parfois les conséquences qu’ont certains articles qui me font parfois me détester et détester ce job.

Comme l’article concernant Felberbaum, l’ex petite amie défunte de Robin North… Ou encore bien plus récemment, l’article sur la parenté d’Olivia Cortez. Celui-là, je n’aurais jamais du l’écrire. Mais au moment de le faire, je n’imaginais pas qu’il y aurait tant de conséquences.

-Alors ouais… Tant que ça… Billy Lighter à un jour exhorté ses fans à me passer à tabac s’ils me croisaient… Et le pire, c’est que c’est moi qui aie sorti l’article relatant ça.

Pas parce que je n’avais pas peur… Mais plutôt parce que j’avais la sensation de le mérité. Heureusement pour moi, aucun fan de The Lightening n’avait été assez cinglé pour s’en prendre à moi. Et j’avais conscience que j’avais une belle chance, pour le coup.

A mon tour de lui poser des questions, parce que je préférais être l’interviewer que l’interviewé.

Elle me raconta donc son parcours de garçon manqué au milieu d’une famille qui comptait huit enfants. Une grande sœur qui protégeait ses cadets et qui excellait en sport. Une jeune femme très protectrice, donc qui était tout naturellement devenue garde du corps.

J’avalai ma bouchée de tacos et souris.

-Toi aussi, tu as un bien beau parcours. Je te souhaite vraiment d’accéder à la place que tu convoite, aucun doute que celui que tu auras à protéger aura de la chance… D’autant, que, si tu me permets l’expression, tu n’es pas désagréable à regarder.

Ouais, mais pas assez pour que j’en oublie Sonne… Tout comme je n’étais pas dans un état d’euphorie comme ce jour où j’avais battu Ward Fleming sur le ring et où, sans le savoir, je m’étais tapé sa petite amie dans les douches du vestiaire.

Elle me demanda ensuite si, dans ma carrière, il y avait un article dont j’étais vraiment fier. Je fis une moue de réflexion.

-Et bien… J’ai écrit plus de choses dont je ne suis pas vraiment fier plutôt que l’inverse… Mais il y a bien cette interview de Bailey North, la femme de l’acteur Hank North, dont je suis assez fier. C’était sa première interview et elle a excellé… J’en ai même développé une forme de sympathie pour cette jeune femme courageuse qui s’en est très bien sortie.

Je souris.

-Elle était enceinte à l’époque et loin de moi était l’idée de la descendre ou de creuser pour trouver de la merde sous le verni… C’était plutôt l’inverse, puisque tout le monde savait, notamment grace à moi et Jessica Hill, que cette jeune femme était une ancienne prostituée…

Je haussai les épaules.

-Mais bon, si tu connais L.A. People, tu as du pouvoir suivre cette histoire.

Nos tacos avalé, quand arriva l’addition, elle insista pour m’inviter. Je lui souris.

-Ok pour cette fois. Mais alors, je veux te revoir à la salle de sport et la prochaine fois, c’est moi qui invite !

@ Billy Lighter

Amon se dirigeait vers la pratique du droit pour bifurquer vers le journalisme people.  Je n’ai pas vraiment d’opinion préconçue sur son travail, tant qu’il le fait et qu’il aime ça, qui suis-je pour le juger ?  À chacun sa tasse de thé ! Et puis je ne lui en veux pas d’avoir tenté de  me soutirer quelques informations, appelons ça de la déformation professionnel.

Sauf qu’à l’écouter, ce n’est pas tant clair s’il aime son job ou pas. Cela dépend du sujet, des informations qu’il possède, quand il ne les invente pas. Pour ça, j’ai levé un sourcil, je l’admets, mais je ne juge pas, je cherche à comprendre.  Parfois, ses articles le mettent dans de fâcheuses positions, apparemment, Billy Lighter ne l’aime pas plus que ça.

- Ah ouais, alors Billy Lighter et toi, on évite de vous mettre dans la même pièce, c’est bon à savoir !

Quoi que Lighter ait un caractère bien à lui, il faut quand même être vachement remonté contre quelqu’un pour demander à ses fans de lui foutre une raclé !

De lui, la conversation revint sur moi, sur comment j’ai pu en venir à vouloir être garde du corps. C’est drôle quand même, je ne me suis jamais réellement posé la question. L’idée du métier s’est imposée d’elle-même, et, de lui parler de moi, c’est comme si je levais le voile sur un truc que je ne voyais pas moi-même.  

Puis Amon me fit rougir en me complimentant sur mon apparence. Je ne sais jamais où me mettre dans se temps là, si je dois me sentir flattée ou me questionner à savoir si la personne l’a dit parce qu’elle le pensait vraiment où parce qu’elle a des intentions derrières.  Je ne pense pas que ce soit le cas d’Amon alors je me contentais d’un timide remerciement.

- Je te ferai savoir, le jour où je réaliserai mon rêve !

Ce sera toujours au moins ça ! Et comme il m’y encourage, il sera peut-être intéressé de le savoir.
Je crois être resté accrochée malgré moi à ce qu’il m’a dit un peu plus tôt, sur les conséquences qu’ont certains de ses articles et qui lui font détester son job. Je me dis que, forcément, il doit en faire de super et même en être fier !

- Oh oui ! Je l’ai lu celui là ! J’avais lu l’article avec Jessica Hill et la réplique de Bailey North. Alors quand j’ai vu le magazine avec elle sur le dessus, j’étais intéressée.

Et je me rends compte que je n’ai jamais porté attention à qui rédigeais les articles. Pourtant, je suis presque certaine qu’il doit y avoir sa photo en mortaise ou alors, dans les premières pages du magazine. Mais bon, je ne dois pas être la seule à ne pas se préoccuper du journaliste mais plutôt de l’article.

J’attrapais l’adition quand on vînt la déposer sur notre table en lui demandant de me laisser l’inviter. Après tout, j’ai perdu contre lui c’est la moindre des choses que je prenne la facture. Il accepta non sans une petite condition.

- Marché conclu, Amon !   Je compte bien y revenir régulièrement.

Je sortis un billet de vingt dollar de mon porte-monnaie et je le déposais sur le plateau de l’adition.

- Je vais aller défaire mes cartons pendant que j’en ai le courage !  J’ai été ravie de faire ta connaissance et de boxer contre toi.  

J’aurais bien poussé ma chance jusqu’à lui demander son numéro de téléphone mais comme il est un habitué de mon nouveau gym,  je m’en remets au destin, parfois, il fait si bien les choses !

@ Billy Lighter