Les dernières semaines ont été les plus éprouvantes qu’il m’a été donné de vivre de toute ma vie. Jamais, au grand jamais ont ne peut imaginer une telle épreuve en tant que parent ni même se douter  de la douleur qu’elle inflige. Pendant des jours entiers, je me suis torturé l’esprit à me demander si ma fille, mon ange, allait bien, si elle était en vie.

Ce genre de questions ne devraient jamais ne serait-ce qu’effleurer les pensées d’un parent, c’est tout simplement inhumain.  Tous les jours, plusieurs fois par jours, Enrique téléphonait pour avoir des nouvelles et chaque fois, il raccrochait en hurlant de chagrin et de colère. Il ne l’a pas dit clairement mais je sais qu’il m’en veut et qu’il me tient responsable de tous mes maux qui puissent arriver à Olivia, Maximo ou Rosalynn.  C’est injuste mais j’ai quand même pris le blâme plutôt que de créer des tensions inutiles, d’autant plus que j’avais mon lot avec Jimmy qui ne rentrait que très tard dans la nuit pour repartir très tôt le matin.

Je sais que la pression l’écrasait et qu’il s’était donné comme mission de retrouver notre fille qu’importe le prix à payer mais… j’avais besoin de lui et notre fils, encore dans mon ventre aussi avait besoin de sentir son père. Avec tout ça, je ne lui ai pas encore dis que je sens le petit bouger dans mon ventre et ce, de plus en plus souvent et de plus en plus fort. Ma grossesse, qui devait être gardée secrète jusqu’à notre mariage n’est plus aussi facile à dissimuler, même en portant des vêtements plus amples.  J’ai bien peur qu’on devra attendre la naissance du bébé pour convoler et accepter que les choses n’auront pas été faites tout à fait dans les normes mais en annonçant publiquement qu’il st le père d’Olivia, après qu’il l’eu retrouvée et conduite à l’hôpital, je pense que Jimmy acceptait aussi  de déroger à certaines  bienséances de famille.

Ce soir, nous n’allons pas à l’hôpital voir Olivia comme nous l’avons fait si souvent depuis qu’elle y ait été  admise. Notre fille à besoin de souffler un peu, de se reposer ce qui est loin d’être facile avec nous, et tous ses autres visiteurs. Demain, j’irai la voir mais ce soir, son père et moi méritons de nous retrouver seuls.

C’est au salon que nous sommes installés, dans le divan, moi  appuyée contre lui, un feu crépitant dans la cheminée. Je caressais sa main posé sur mon ventre, mon regard perdue dans les flammes, la tête complètement vide. Il y a longtemps que je ne me suis pas sentie autant détendue. Notre vie qui est loin d’être un long fleuve tranquille, commence enfin à reprendre un peu de sérénité.

J’ignore qu’elle sera la suite des choses pour Jimmy, ce qu’il a en tête, s’il est totalement en paix, le sera-t-il vraiment un jour mais mon homme à tenue parole en ramenant notre fille vivante et pour cela, je lui en serai éternellement reconnaissante et redevable.

Mon visage s’illumina d’un large sourire quand je ressentis un coup près de mon nombril, assez fort pour que, je l’espère, Jimmy l’ai sentit lui aussi puisque sa main est placé exactement à cet endroit sur mon ventre.  Je tournais la tête pour le regarder, espérant voir sur son visage, la fierté d’un futur père au premier vrai contact de sa progéniture.

- Est-ce que tu l’as sentit ?

Je retenais presque mon souffle dans l’attente de sa réponse. Je rêve de ce moment depuis le soir où j’ai sentis pour la première fois les battements d’ailes de papillons. C’est ce soir là où j’ai appris que ma fille avait été enlevée.

@ Billy Lighter

J’étais exténué et rien ne me faisait plus de bien actuellement, que de pouvoir enfin arrêter de courir et de m’inquiéter. D’être simplement dans le divan du grand salon, avec Maritza, ma main posée sur son ventre comme pour protéger notre petit J.R. des enfoirés du type de ceux qui avait fait tant de mal à Olivia.

J’avais dévoilé publiquement notre lien de parenté, après un démenti qui n’aura finalement servi à rien hormis faire encore un peu plus de mal à Livia. Et quand j’avais annoncé avoir fait ça à Olivia, cette dernière avait répondu comme si ça n’avait plus d’importance.

Le mal était fait, avait-elle dit… Et elle avait raison.

Je me mettais tout doucement à somnoler, maintenant que tout ça était fini ou presque… Olivia était toujours à l’hôpital, après tout… Mais son ravisseur, lui, ne pouvait pas être encore vivant. Pas avec tout le plomb que je lui avais mis dans les entrailles, non…

Je voulais croire qu’il était mort, sans en avoir la certitude. Car je n’avais pas réussi à lui mettre le coup fatal.

Tout ça parce que je ne voulais pas que Livia voie en moi un tueur… Ce que j’étais pourtant, depuis le massacre des Conti.

Je ne voulais plus penser à tout ça, je ne voulais plus être hanté par le visage de Ward couvert de sang, sa main essayant de bloquer l’hémorragie de ses tripes…

Je voulais un peu de repos. Je l’avais mérité.

Je pesais donc de plus en plus lourd contre Maritza, calquant ma respiration sur la sienne, les yeux fermés, bercé par le seul et unique bruit du feu dans la cheminée.

Jusqu’à ce que je sente quelque chose… Un petit coup provenant du ventre de Maritza… Un petit coup qui me fit directement ouvrir les yeux et étrécir mes pupilles au contact de la lumière ambiante mais aussi, de la vigilance que ce petit coup provoquait en moi.

J.R…. Julius Rachel Reed…

Je me redressai un peu, sans que ma main ne quitte le ventre de Maritza. Je la regardai, un large sourire aux lèvres.

Et c’est dans un souffle que je lui dis.

-Oui… Oui je l’ai senti.

Maritza retenait son souffle, comme si le moindre mouvement  de notre part briser la magie du moment, ou rendre le petit farouche alors que nous étions à l’affût du moindre signe de lui.

Je me penchai sur le ventre de Maritza et l’embrassai, fasciné par ce que je venais de vivre. Et à peine avais-je posé mes lèvres sur le ventre de ma fiancée que cela recommença, me faisant rire cette fois.

-C’est magnifique… ! Est-ce que ça a été comme ça aussi pour Olivia ? Est-ce que tu l’as sentie si tôt ?

@ Billy Lighter

J’avais relevé la tête pour observer la réaction de Jimmy lorsque je sentis Julius Rachel Reed se manifester d’un coup de pied encore assez subtile mais quand même plus fort que les frêles battements d’ailes de papillons. J’espérais vraiment que Jimmy ait pu ressentir le mouvement de notre bébé sous la paume de sa main.

Son visage sembla s’illuminer quand probablement il comprit ce qui venait de se produire. Ce genre de moment si précieux qui reste à jamais graver dans la mémoire d’un parent. Je me rappel très clairement des premiers mouvements d’Olivia, ceux de Rosalynn et, Maximo qui dès ses premiers coups ne cessa par la suite de me tambouriner l’utérus.  En fin de grossesse, je me souviens, on pouvait voir son pied former une bosse qui se déplaçait dans mon ventre, c’était à la fois fascinant et troublant.

À ma question, Jimmy répondit par l’affirmative. Je poussais un soupire de soulagement et de fierté. J’aurais tout donné il y a 17 ans de cela pour que Jimmy puisse vivre ce genre de moment avec moi.  Je suis certaine que ce genre de chose amplifie le sentiment de paternité puisqu’il faut être honnête… sauf pour nous voir grossir comme des ballons, vomir sans aucune raison et devenir des harpies hystériques, les hommes n’ont que très peu d’implication dans la grossesse à proprement parler.  De pouvoir au moins sentir le bébé de temps en temps doit ajouter quelque chose de plus concret qu’un ’’ Chéri, j’ai envie de glace aux pickles ’’ à 3heures du matin !

Jimmy se pencha pour embrasser mon ventre alors que je me tenais raide, de peur de faire tout cesser mais au contact des lèvres de Jimmy sur mon ventre, le petit se manifesta à nouveau. J’en avais les larmes aux yeux devant l’émerveillement de mon fiancé qui vivait ça pour la toute première fois de sa vie et, si Dieu le veut (et surtout ma patience) peut-être pas la dernière. Bon, bien évidement, je dis cela parce que j’en suis encore à l’état de grâce, nous en reparlerons en fin de grossesse quand je n’aurai plus vu mes pieds depuis des semaines…

Ça me fit tout drôle qu’il me questionne pour Olivia. Il n’a pas été très porté sur les questions en ce qui concerne ma vie à Tijuana, après qu’il m’ait forcé d’y retourner. J’ai toujours eu en tête l’image de Jimmy, verrouillant tous sentiments sur cette période de notre vie avec les lettres et les photos que j’ai pu lui envoyer jadis.

- Non… Olivia s’est montrée très discrète. Elle bougeait à peine pour donner l’impression d’une vague. Ce fut plus dans les dernières semaines qu’elle s’est mise à prendre ses aises et à me faire comprendre qu’elle commençait à manquer d’espace.

C’était troublant même, quand ma mère me demandait si je sentais la petite bouger et que je répondais toujours non.  Pourtant, je ne mentais pas. Olivia était discrète de l’intérieur alors que de l’extérieur, on aurait pu croire que je portais des triplés.

- Quand on me l’a mise dans les bras pour la toute première fois, j’ai tout de suite vu a quel point elle te ressemblait. Je la tenais dans mes bras, le cœur gonflé d’amour et… de chagrin…, à quelques secondes de vie, ma fille m’avait brutalement replongé dans mes souvenirs puis je me repris, rigolant en me remémorant cette grande rencontre avec Olivia, je me souviens qu’elle me regardait comme ça, les yeux bien grands ouverts puis elle a baillé avant de simplement s’endormir.

Comme si elle voulait nous dire ‘’ Réveillez moi quand ce sera vraiment important en attendant, fichez moi la paix !’’  Une Reed pure sang jusque dans l’attitude.

@ Billy Lighter

Pour la première fois, je pouvais sentir mon fils. Cela donnait comme une dimension beaucoup plus réelle à quelque chose d’encore fort abstrait pour moi. Mais maintenant que je le sentais, cela devenait vraiment réel. Maritza était enceinte, elle attendait notre fils… Un fils déjà suffisamment vigoureux que pour se manifester.

J’en voulais encore et quand j’embrassai le ventre de ma fiancée, ce fut comme si, à l’intérieur du ventre de Maritza, le petit était aussi curieux que moi de savoir qui poussais comme ça sur lui pour le sentir. C’était fascinant et probablement la chose la plus merveilleuse qu’il m’ait été donné de faire l’expérience.

Julius Rachel Reed était là, et déjà bien vivant…

Je souris à Maritza d’un large sourire, qui en disait long sur ce que j’étais en train de vivre. Maritza avait déjà eu trois bébés. Mais en ce qui me concernait, c’était la toute première fois que je vivais sa grossesse avec elle et je ne pouvais que dire que j’aimais beaucoup ça… J’avais tout d’un coup l’impression que j’étais vraiment père…

Ce que j’avais encore du mal à réaliser avec Olivia… Olivia qui était entrée dans ma vie alors qu’elle était presque adulte déjà. Et il est difficile de nourrir un tel sentiment que celui de la paternité, envers quelqu’un qui n’a déjà plus besoin de vous… Quelqu’un que vous n’avez pas pu bercer dans vos bras…

Alors je posai des questions sur Olivia… Sur le bébé qu’elle avait été… Parce qu’une chose était sûre : même si je ne savais pas trop bien comment le faire, j’aimais ma fille… J’avais tué pour elle, n’était-ce pas là une façon indéniable de prouver mon amour pour elle ?

Maritza m’expliqua alors qu’Olivia avait été un bébé très discret lorsqu’elle était dans son ventre, un bébé qui pme ressemblait au point d’en emplir le cœur de sa mère de chagrin.

Je baissai un peu les yeux, trouvant dommage d’avoir raté ça, mais je ne pouvais l’en vouloir qu’à moi-même et à ma fierté qui, aujourd’hui encore, m’empêchait de me séparer des Los Diablos. Maritza me raconta aussi sa première rencontre avec Livia, un petit bébé qui, après avoir ouvert les yeux sur la vie, les avait presque directement refermés pour s’endormir.

Je rigolai…

-Une Reed jusqu’au bout…

Je me redressai pour regarder Maritza dans les yeux, repoussant du bout des doigts une mèche de ses cheveux qui lui barrait le visage pour la lui mettre derrière l’oreille. J’avais reposé ma main sur son ventre et sentis encore un coup.

-Celui-ci aussi est un Reed à sa façon… Il veut déjà montrer qu’il a sa place dans ce monde.

J’embrassai Maritza doucement…

-Dis-moi Maritza, es-tu fière d’être celle qui porte actuellement l’avenir des Reed ? Mon avenir ? Le tien ? Qu’est-ce que ça te fait ?

@ Billy Lighter

Nous méritions ce moment de pur bonheur, après autant d’heures sombres à s’inquiéter et à craindre le pire. Il était grand temps de penser à nous deux, notre couple qui fut inévitablement mit sur pause le temps de se sortir de ce tunnel de l’enfer.

La réaction de Jimmy me comble de bonheur  puis sa question me replonge dans mes souvenirs que je lui partage avec plaisir.  À cette période de ma vie, je souffrais encore de ma rupture abrupte et j’étais divisé entre la haine et l’amour.  Quand je regardais ma fille, j’avais tout de suite deux pensées…  Soit ’’ Je ferai tout pour te protéger de ton père’’ ou ’’ Je donnerais tout pour que son père soit avec moi ’’.

Dès ses premières minutes de vie, notre fille m’avait fait comprendre qu’elle tenait beaucoup plus de son père que de moi et pas que de par sa ressemblance physique mais avec son attitude qui me rappelait Jimmy. C’est ce que je confiais à Jimmy, mes yeux brillants de nostalgie et quand il se redressa tout en replaçant mes cheveux laissés lâches sur mes épaules, ce fut pour me dire que ce bébé là était aussi un Reed en montrant précocement sa présence.

J’allais dire, tout bêtement que notre fils allait fièrement suivre les traces de son père mais je ne suis pas certaine que  mon souhait pour lui soit que Jimmy lui lègue les Los Diablos en héritage…

- J’ai le sentiment que cet enfant là aura ma fougue et ton caractère. Ce sera un mélange explosif !

Il m’arrive de rêve à mon bébé, de l’imaginer déjà faire la loi dans la cours de l’école mais tout en se faisant respecter, en s’entourant des autres élèves les plus doués.

La question suivante me déstabilisa légèrement.  Comment pourrais-je ne pas être fière de porter le fruit de notre amour ?  Cependant, j’étais tout aussi fière de porter les enfants d’Enrique, des bébés que j’ai voulus, désirés et aimés avant même de les avoir dans mes bras.

- Je suis fière d’être celle qui te fera goûter les joies de la paternité. Je me sens épanouie.  

Pour une seconde fois, mais je me garde bien de l’ajouter. Inutile de lui retourner le couteau dans la plaie d’autant plus que même a distance, il veillait sur Olivia en m’envoyant de l’argent afin que nous ne manquions de rien. Il a fait ce qu’il a pu, avec ce qu’il connaissait. Aujourd’hui, la situation est bien différente. Jimmy pourra voir grandir notre enfant, l’aimer et le bercer, en prendre soin tout autant que moi.

- Je suis comblée par ce cadeau que nous offre la vie, et plus encore parce que je peux le vivre avec toi.  Je suis heureuse, Jimmy.

Et c’est tout ce qui compte à mes yeux.

- Et toi ? De pouvoir vivre pleinement ta paternité ? Tu en es fier, mon amour ?

Je le savais fier, par sa façon de se comporter, cette lumière dans ses yeux, ce genre de choses qui ne mentent pas. Notre bonheur grandit une heure à la fois.  Je passais ma main dans ses cheveux avant de l’embrasse tendrement.

@ Billy Lighter

Maritza était convaincue que le petit aurait sa fougue et mon caractère… Cela promettait ! Je souris à ma belle fiancée qui affirmait que ce serait un mélange explosif.

-Alors il faudra lui apprendre à se contrôler…

Pour ne pas qu’il parle à tort et à travers, pour ne pas que, sur un coup de sang, il aille exécuter des gens sous prétexte qu’on aurait touché à ses affaires ou à ceux qu’il aimait. Je le voulais à la fois comme moi et complètement différent.

Mais une chose était sûre, si je lui léguerais ma fortune et BSC, les Los Diablos iraient, eux, à Alonso ou à l’un de ses descendants. Les Los Diablos étaient mon passe-temps à moi.

C’était ce que je pensais à l’instant, alors que mon fils n’était encore qu’un embryon commençant tout juste à se manifester dans le ventre de sa mère. La suite, nous la verrions quand J.R. serait devenu un homme. Si toutefois, avec tout ce dans quoi je trempais, et avec Ward potentiellement dans la nature encore une fois bien vivant, je ne mourrais pas avant d’avoir pu le voir devenir adulte.

Mais ce que je voulais savoir, c’était ce que ça faisait à Maritza d’être celle qui portait ma progéniture, d’être celle qui allait mettre au monde mon héritier. Et elle se dit fière, ce qui illumina mon visage, fière d’être celle qui me ferait goûter aux joies de la paternité. Elle se sentait épanouie.

Je lui volai un bref baiser, ravi qu’elle se sente aussi bien au vu de ce que nous avions vécu ces dernière semaine. Après tout, avoir un autre enfant que Livia, c’était nous exposer encore à vivre l’inquiétude extrême qui nous avait pris tout le temps de l’absence de Livia, ravie à sa vie quotidienne par un psychopathe qui n’avait pas hésiter à lui faire du mal.

Qui sait ce qu’ils lui auraient fait si le petit Guillermo ne nous avait pas prévenus avant qu’El Lider était Ward et qu’El lider faisait d’étrange allée et venue dans une planque de San Fernando Valley. Il ne fallait pas que je pense à cela. Il ne fallait pas. Nous étions ici et maintenant, et tout à notre bonheur de sentir les protestations de J.R. dans le ventre de Maritza.

En plus d’être épanouie, Maritza se disait comblée, comblée par cette grossesse et de pouvoir, cette fois-ci, la vivre avec moi. Elle était heureuse.

-Je le suis aussi.

Livia était vivante, mais Livia était cassée. Inévitablement, Ward avait changé quelque chose en elle. Je le voyais dans ses yeux, dans sa façon de parler avec parcimonie. Comme si elle ne disait pas tout. Livia était cassée… Mais ce nouveau petit bout qui grandissait dans le ventre de Maritza, était neuf et je serais près de lui pour lui apprendre la vie.

Pour en faire un Reed…

Maritza me demanda alors si j’étais fier de vivre pleinement ma paternité. Je la regardai dans les yeux.

-Je suis fier. Mais j’ai peur aussi. Peur de me tromper comme je me suis trompé avec Olivia.

Je regardai Maritza dans les yeux.

-C’est une seconde chance que tu m’offres… Et je ne compte pas la gâcher.

Je l’embrassai avec passion, la poussant doucement pour la faire s’allonger sur le divan pour qu’on se rappelle à nouveau que nous étions un couple. Un couple que même des années d’errance n’avaient pu détruire.

@ Billy Lighter

Ce petit être qui grandit en moi est parvenu à captiver toute notre attention en donnant un faible coup contre mon ventre. Un petit coup qui a du lui demander bien des efforts et qui vu récompenser par la fierté imprimé sur le visage de son père. En ce moment même, je ne peux qu’être la femme la plus heureuse du monde. Le rêve que je caressais jadis et duquel je suis passé à côté en portant Livia devient réalité alors que la vie nous offres cette seconde chance.

Je réponds à Jimmy en toute honnêteté. Je suis heureuse et épanouie. Et j’ai la joie de vivre cela avec l’homme de ma vie. Je retournais sa question à Jimmy, parce que c’est important pour moi de savoir comment il vit ma grossesse.

Tendrement, je caresse ses cheveux en hochant de la tête alors qu’il me confit que, bien qu’il soit fier, il ait également peur de ce qui nous attend.

- Il n’y a malheureusement pas de guide pour devenir  parent. Il faut y aller à l’instinct et parfois, il nous joue des tours.

Je  ne suis pas une mère parfaite, loin de là ! Si je l’étais, ma fille n’aurait pas fugué pour venir retrouver son père, justement, et si j’étais une mère parfaite, je n’aurais moi-même pas déserté la maison familiale, laissant mes deux plus jeunes avec celui qui est aujourd’hui mon ex mari.

Un ombre de tristesse passa ensuite dans mon regard quand il ajouta qu’il ne comptait pas gâcher cette seconde chance. Je voudrais tant qu’il comprenne qu’il n’a pas gâché la première. Il ignorait tout de ma grossesse jusqu’à ce que je me décide de le lui dire mais nous étions déjà séparés à ce moment là, les choses n’étaient pas pareil qu’aujourd’hui.

Maintenant, s’il le veut, il peut bâtir sa relation avec notre fille, s’apprivoiser mutuellement, et peut-être, sans rattraper les années passées et qui ne reviendront jamais, miser sur l’avenir.  Je souhaite de tout cœur que notre belle Olivia soit présente pour son petit frère et qu’ensemble, nous puissions (re)former notre famille.

Je rendis son baiser à Jimmy tout en passant mes bras autour de son cou alors qu’il me faisait m’allonger sur le divan, sans cesser de m’embrasser.  Je l’aime d’un amour infini qui ne fait que se renforcir au travers des épreuves que nous envoies la vie. Nous ne voyons pas toujours les choses de la même manière, souvent, nous ne sommes pas d’accord mais au final, la maturité de notre amour consolide nos liens et nous donne la force de continuer.

Un part un, je fis sauter les boutons de sa chemise jusqu’à découvrir son torse et y apposais mes paumes pour mieux le caresser. Le plaisir de redécouvrir son corps sous mes mains, de faire naître les premiers frissons.  Mes mains glissèrent jusqu’à ses hanches  d’où elles s’accrochèrent aux pans de sa chemise pour les tirer hors de son pantalon puis remontèrent jusqu’à ses épaules pour faire glisser le vêtement. Je riais doucement, contre ses lèvres, savourant le moment présent.

Les dernières semaines ont été difficiles. Nous nous y sommes perdu, au travers de nos angoisses et notre chagrin. J’ai crains perdre à la fois ma fille et mon fiancé. Je pensais mourir à chaque heure qui défilait sur l’horloge. C’était chaque fois comme une flèche qui me transperçait le cœur. Mais jamais je n’ai perdu espoir.

Je lui soufflais, entre deux baisers, des mots d’amour alors que le feu crépitait toujours dans la cheminée.

@ Billy Lighter

Maritza caressa mes cheveux, dans un geste rassurant et en employant une voix toute aussi rassurante, elle me dit qu’il n’y avait pas de mode d’emploi pour être parents. Je hochai la tête, souriant d’un air un rien inquiet.

-Nous y arriverons… A deux, nous y arriverons.

Et nous en feront un vrai Reed, un Reed qui saura se comporter comme tel puisqu’il sera nez exactement dans le même environnement que moi. Un Reed qui ne sera pas, comme Livia, en train de se poser des questions toutes les cinq minutes sur comment les choses marchent.

En attendant, il n’avait qu’à grandir et dormir tranquillement dans le ventre de Maritza. La belle vie. J’y retournerais bien aussi de temps en temps, dans le ventre de ma mère. Pas pour tout recommencer, juste pour le plaisir du calme utérin.

Je vis une ombre passer sur le visage de Maritza quand je lui dis ne pas vouloir gâcher cette seconde chance… Même si je ne savais pas qu’elle était enceinte au moment de la renvoyer à Tijuana… Qu’est-ce que j’aurais fait, si j’avais su ? Probablement exactement la même chose, pour les protéger toutes les deux des South Panthers de l’époque.

J’embrassai finalement Maritza avec fougue, pour faire disparaître tout questionnement sur l’avenir. Elle se mit à déboutonner ma chemise, ce qui me fis frissonner pendant que d’une main, alors que je la faisais s’allonger sur le divan, sur le dos, je faisais remonter sa nuisette de soie jusqu’en haut de sa cuisse, puis de sa fesse.

Je brisai le baiser pour lui embrasser les seins, la naissance des seins jusqu’à ce que le tissu de sa nuisette m’empêche d’aller plus loin. Je l’aidai à me débarrasser complètement de ma chemise, pour me retrouver torse nu, ses paumes me caressant sensuellement.

Je la sentis rire contre mes lèvres et l’embrassai de plus belle, souriant moi aussi. Il faisait bon, grâce au feu dans la cheminée… Je la caressai doucement jusqu’à pouvoir la débarrasser totalement de sa nuisette… Je replongeai entre ses seins tandis qu’une de mes mains se frayait un chemin entre nous pour la caresser doucement, passant sur son ventre arrondi, avant d’aller trouver ses points les plus sensibles que je titillai doucement.

Mon pantalon, lui, devenait de plus en plus étroit. Je vins chercher une de ses mains pour la guider jusque-là, pour qu’elle ressente tout le désir que j’avais pour elle et me libère.

@ Billy Lighter

Ce n’est pas un secret que de vous avouer que je suis éperdument amoureuse de Jimmy.  Les dernières semaines ont éprouvés notre amour mais loin de le détruire, elles l’ont rendu plus fort et sans être prétentieuse, j’aime croire qu’il est indestructible.  Maintenant qu’Olivia est de retour, bien que son état continu de nous inquiéter, nous pouvons recommencer à vivre pour nous. À prendre soin du fruit de notre amour qui grandit en moi avec de moins en moins de subtilité, et à s’aimer en toute sincérité. Je me serais sentis coupable de me laisser aller entre ses mains alors que notre fille était toujours disparue et je crois qu’il en allait de même pour Jimmy. Le sexe mécanique entre nous ne fonctionnerait pas.  

La surprise des premiers coups francs de notre fils passée, tout semblait parfait pour des retrouvailles plus intimes. Jimmy me fit m’allonger sur le divan et lui prit place au dessus de moi. Nous pourrions nous faire prendre par sa mère ou par n’importe quel domestique de la maison à  n’importe quel moment, c’est électrisant et comme à chaque fois, c’est un peu comme si je retrouvais ma fougue d’adolescente.

Il faisait la guerre à ma nuisette de soie et moi à sa chemise et, bien vite, il fallut faire un choix. Jimmy brisa le baiser, me laissant reprendre mon souffle alors qu’il gratifiait ma poitrine de la même délicatesse avant de se redresser et de se débarrasser de sa chemise pour de bon, tout comme ma nuisette fini sur le sol du salon.

Ma poitrine, légèrement plus gonflée de part mon état, pointait fièrement quand il s’y replongeait. Je laissais aller quelques gémissements, déjà bien excitée par nos jeux encore délicats.  Le désir grandissait rapidement, les caresses devinrent un peu moins innocentes. La main  de Jimmy entre mes cuisses, son autre guidant la mienne jusqu’à son sexe encore prisonnier dans son pantalon.

Je le caressais habilement au travers du tissu, uniquement pour ne pas lui donner satisfaction trop rapidement.  J’encadrais la forme de son sexe avec mes doigts et je faisais des mouvements de haut en bas, de plus en plus rapidement, le sentant devenir plus dur et plus gonfler, j’en salivais presque… je le désirais intensément.

Je ne pouvais plus résister à l’envie de lui débarrasser de son pantalon, de luis offrir la liberté de son corps. Je crois que j’ai abîmé la fermeture éclaire de son pantalon dans le mouvement, on s’en fou un peu, totalement en fait, tant qu’il pouvait se retrouver nu fesse et son sexe dressé, contre ma vulve mouillée et dont les lèvres intimes frémissaient d’excitation.  Je le caressais, je le branlais, sans retenue, guidé par ses expressions faciales, par ses grognements même. Je soulevais un peu mes fesses pour faire descendre ma culotte de dentelle noire. J’adore porter ce genre de vêtement affriolant pour le plaisir des yeux de mon fiancé mais surtout parce que je me sens belle, sexy ce qui n’est pas rien quand le corps change sous les effets de la grossesse.

Puis je le guidais, jusqu’à ce qu’il puisse entrer en moi. D’un bras passé derrière son cou, je me retenais pour ne pas tomber en bas du divan alors que nos ébats prenaient un peu plus en intensité. Bientôt, nous n’entendions plus que le feu crépiter dans la cheminée mais nos respirations  de plus en plus fortes. J’aimais voir cette lueur dans ses yeux pendant que nous faisions l’amour. Quelque chose qu’il ne laisse pas transparaître facilement. Ce n’est que lorsque nous faisons l’amour que je sais vraiment ce qu’il pense.

- Jimmy ! Je t’aime !

@ Billy Lighter

J’avais envie d’elle… Maintenant que le spectre de la disparition d’Olivia s’estompait, je pouvais laisser libre cours à mes envies, à nos envies… Et de savoir que le petit était déjà assez fort que pour se faire sentir me rendait fier, de lui et de Maritza.

Ma chemise et la nuisette de Maritza à terre, ce fut à travers le tissu de mon pantalon que ma bien aimée se mit à me caresser, à me prendre en main en faisant de  doux va et vient alors que mon érection gonflait jusqu’à me sentir complètement inconfortable dans mon pantalon. Elle me caressa de plus en plus rapidement, de quoi attiser mon désir pour elle. Je ne demandais qu’une chose : qu’elle me libère, qu’elle mette fin à ce doux supplice qu’elle me faisait subir.

Elle finit par le faire, cassant la fermeture éclair au passage, ce qui me fit rire avant de l’embrasser encore tout en caressant ses seins.

Et bientôt, je fus libre, mon membre viril érigé spécialement pour elle, trahissant tout le désir qu’elle m’inspirait. Je m’allongeai sur elle pour que nos sexes s’embrassent, se caressent. Je fus vitre couvert de son excitation, bien lubrifié… Et elle s’aidait de sa main pour continuer à me teaser… tandis que de la mienne, j’écartais un peu plus ses lèvres intimes pour bien dégager mon terrain de jeu.

Je grognai de plaisir sous les caresses de plus en plus forte de sa main. Jusqu’à ce qu’elle me guide pour que je puisse pénétrer en elle. Je le fis doucement, pour qu’elle puisse bien me sentir en elle… Jusqu’à ce que je sous tout entier en elle. Je soufflai de plaisir en la regardant dans les yeux.

Elle s’écria qu’elle m’aimait et je lui souris, entamant de doux va et viens, appuyé sur mes coudes que j’étais pour ne pas l’écraser, ni écraser le bébé. J’allais et venais, la laissant admirer mon corps quand je ne l’embrassais pas.

Nos premiers gémissements retentirent dans le salon et ça me fit aller plus vite, plus fort, la retenant contre moi pour que sa tête n’aille pas cogner contre l’accoudoir du divan. Je fis tomber mon pantalon à terre, libérant mes chevilles et fit l’amour à Maritza avec passion. Une passion qui me couvrit bien vite de sueur, ma peau se hérissant sous les longues et bonnes vagues de frissons qui me parcouraient l’échine.

-Haan Maritza… Oui… Encore…

Et je me donnais encore plus fort en elle, dans une course à l’orgasme qui promettait d’être long, intense et doux.

@ Billy Lighter

Je connais son corps probablement mieux que lui-même pour l’avoir caresser des nuits entières sans jamais m’en lasser.  Ses cicatrices d’enfants et ses grains de beautés. Ses muscles qui se contractent et sa peau qui réagit au contact de mes doigts. Il y a aussi le son de sa voix, ses différentes tonalités selon ce qu’il ressent.  Je me plais à croire que je suis l’une des rare à le connaître aussi bien et mieux, comme dans des moments comme maintenant, à sentir qu’il n’y a que moi qui compte pour lui autant qu’il m’est totalement dévoué.

Ce moment qui n’appartient qu’à nous, comme figé dans le temps, au travers un ras de marée d’évènements plus cauchemardesques les uns que les autres. Il reste encore un peu de plus pour notre amour, protéger au chaud dans nos cœurs, là où personne ne peut rien contre.
Nos regards s’accrochent, se promettent l’immensité.

En moi, Jimmy déchaîne sa passion. Il me fait l’amour avec autant de douceur que la toute première fois, avec autant de fougue que si c’était la dernière.  Nos corps luise de sueur, mes cheveux me collent à la peau et pourtant… et pourtant je suis dévorée de frissons qui naissent au creux de mon ventre et qui s’évadent partout dans mon corps en passant par mes veines, je le sens, ce plaisir assumer  prendre entièrement possession de moi.

Nos gémissements ont tôt fait d’assourdir les crépitements du feu dans la cheminée, enfin, quand ils ne sont pas entrecoupés de je t’aime ou de rires complices.

L’orgasme me fait m’accrocher à lui alors que je cambre des hanches en exaltant mon plaisir à plein poumons.  Mon souffle est court ce qui en m’empêche pas de l’embrasser sans me soucier de respirer. Il est mon oxygène, ma source de vie.

J’ai encore la tête qui tourne quand nous finissons, calme, enlacés, entremêlés sur le divan, nos cœurs battant comme en écho l’un de l’autre. Mes doigts perdus dans les cheveux de Jimmy, je regarde sans le voir, le feu qui lentement se meurt dans la cheminée.  Je ne suis pas pressée de replonger dans la réalité, de quitter notre petite bulle rien qu’à nous.

Je me calle d’avantage dans le divan pour que Jimmy puisse être le plus confortable possible et me permettre de l’enlacé de mes bras et de mes jambes, de l’embrasser quand j’en ai envie, mais surtout, de me détendre avec son souffle chaud contre mon oreille.

- Je t’aime.

Il m’aura peut-être fallu du temps pour comprendre que je n’ai pas autant besoin d’entendre ces même trois mots sortir de sa propre bouche pour savoir que la réciproque est bien là. Jimmy m’aime, et il a sa façon à lui de me le montrer tous les jours.  Je me sens si bien que je pourrais m’endormir là, nue et dans ses bras, sur le divan du salon, sans me préoccuper de qui pourrait nous surprendre.  Je ferme d’ailleurs les yeux, un sourire aux lèvres, sans cesser de lui caresser les cheveux.

@ Billy Lighter

Maritza était belle, la plus belle des femmes, avec ses iris qui brillaient au gré du feu qui crépitait dans la cheminée. Elle était belle à mes yeux parce que je l’aimais comme je n’avais jamais aimé personne d’autre. Et je lui faisais l’amour à la hauteur de ce qu’elle m’inspirait, avec douceur et passion.

J’allais t venait en elle qui me laissait, entre ses cuisses, tout loisir de pouvoir bouger comme je l’entendais. Mes fesses suivaient un mouvement ondulatoire sensuel… Son petit ventre rond et chaud embrassait le mien qui se contractait et se décontractait à chaque mouvement.

Elle était douce et chaude, comme son regard alors que nous échangions un rire complice… Dans la pièce, les crépitements du feu laissèrent bientôt place à nos gémissements, à mes grognements, à ses mots d’amour murmurés au creux de mon oreille.

Elle était belle et je ne me lassais pas de la regarder, de l’entendre… Sa voix était magnifique, avec une petite cassure qui la rendait unique… Un grain de voix qui aurait pu la propulser aux cimes de la célébrité si elle avait eu autant de culot qu’Olivia… Si elle n’avait pas été si pudique à ne jamais vouloir que personne ne l’entende chanter.

J’étais le seul à pouvoir l’entendre, que ce soit ce chant d’amour qu’elle était en train d’entonner, fait de murmures, de gémissements et de petits cris plus secs. Ou que ce soit quand elle se mettait à chanter des chansons en espagnol ou des reprises des plus grands groupes de Los Angeles.

J’étais le seul et j’avais conscience de la chance que j’avais.

Son chant alla crescendo, montant de plus en plus dans les aigus, quand elle ne faisait pas une petite incursion dans les graves dans un long râle de plaisir auquel je répondais de ma voix naturellement profonde.

J’y allais plus vite, plus fort, pour la faire crier son plaisir… Jusqu’à ce que l’orgasme nous prenne tous les deux en même temps dans une douce ivresse qui faisait tourner la tête.

J’étais essoufflé, mais comblé… J’embrassai Maritza avec ferveur juste avant qu’elle ne me dise « je t’aime »… Et moi de ronronner que je l’aimais tout autant…

Je me laissai aller tout contre elle, en fermant les yeux et en souriant de la sentir replier ses bras et ses jambes autour de moi pour me garder en elle, pour que le la couvre de ma chaleur…

Et je lui dis encore :

-Je t’aime, Maritza…

Au cas où elle en douterait encore…  

@ Billy Lighter