Avec Jake, nous avions récupérés Lucky chez son père après être passé  tout d’abord chez lui pour que je puisse m’installer et voir comment nous pourrions installer mon fils pour la nuit. Un simple fauteuil retourné puis coller contre le lit suffisait à créer un lit temporaire dans lequel Lucky serait confortable et tout près de moi.

Puis nous étions allés chez mon bébé chez son père qui n’avait pas vraiment posé de question ni passé de remarque. J’avais eu assez de temps chez Jake pour me remettre de mes émotions et être présentable, sans trace de larmes sur mon visage.  Les deux hommes avaient échangés quelques mots sans plus et Eddy m’avait fait le résumé de sa journée avec notre petit miracle. Il s’en tirait de mieux en mieux et j’avais été épatée d’apprendre qu’il lui avait donné un bain parce que Lucky avait régurgité son lait après avoir bu beaucoup trop rapidement.  Mon ex et moi ne sommes pas souvent sur la même longueur d’ondes mais en ce qui concerne notre bébé, je sais que je ne pouvais pas choisir un meilleur père… quoi que je n’ai rien choisis, mais bon, l’idée est là.

À notre retour chez Jake, Lucky nous fait une belle démonstration de sa capacité pulmonaire en poussant des cris enjoués. Il a découvert sa voix, il y a peu et si au début ça le surprenait, maintenant, il cri tout le temps comme s’il voulait nous montrer qu’il était capable, lui aussi, de faire du bruit. Et chaque fois qu’il réalise qu’il parvient à attirer notre attention en poussant un grand cri, il tape des mains en souriant. Il en a fait du chemin mon petit bonhomme, depuis sa naissance.  Il sera toujours plus petit que les autres mais son retard est de moins en moins grand ce qui fait que, d’ici peu, Eddy pourra obtenir sa garde d’une semaine sur deux. C’était l’entente, je ne reviendrai pas là-dessus.

Le petit bordé dans son lit improvisé, je m’installais au salon avec Jake, ma tête contre son épaule et je fermais les yeux pour profiter du moment. J’avais mal à la tête après autant d’émotions en montagne russes. Le départ de mon colocataire était inévitable avec tout ce que j’avais appris sur lui, ce n’était même pas envisageable de faire comme si je n’avais rien appris.  La sécurité de Lucky devait être assurée et passer avant les questions d’argent. J’allais devoir ramer pour compenser mais je pourrais tenir un petit moment.  

- Je me sens bien là.

J’avais ouvert les yeux et levé la tête légèrement pour regarder Jake et lui sourire.  En sa présence, je me savais en sécurité et  Ed – Ward ne pouvait plus me faire de mal ici bien que jamais il n’en avait vraiment eu l’intention. Ça, je refusais de le croire, si ça avait été le cas, il aurait eu l’occasion à plusieurs reprises.  C’était plutôt ce qu’il représentait qui me mettais mal et qui me faisais le craindre.  Puis je me disais que si sa petite amie jalouse avait réussit à le trouver dans une ville aussi immense que Los Angeles, n’importe lequel de ses clients paumés et en manques pouvait l’avoir suivit et connaître son adresse. Qu’en sais-je si je serai à jamais totalement en sécurité chez moi à l’avenir ?

Beaucoup trop de questions dont je n’avais ni la force, ni l’envie de me préoccuper ce soir. Je voulais me détendre avec Jake et pousser au loin les soucis du moment.  Après tout, rien ne servais de s’en faire tant que je n’avais pas de réelle raison pour ça.

- Il parait qu’il faut toujours trouver un truc positif dans notre journée. Être avec toi c’est pas mal comme élément positif. Je dirais même que ça ne pouvait pas être mieux.

@ Billy Lighter

Nous étions passés chez Cort pour aller rechercher Lucky après un bref passage chez moi. J'avais laissé la salle de bain à Carolyn le temps qu'elle puisse se débarbouiller la figure et se remaquiller. Inutile d'alerter le père du petit en la voyant débarquer le visage marqué par les larmes.

Je m'étais attendu à presque tout avec tout ce que Carolyn m'avait raconté sur Eddy et leur relation quelque peu chaotique. Mais il fallait croire que ça allait mieux et que Lucky n'y était pas pour rien. Je n'avais pas senti de tension entre eux. J'avais juste vu un père heureux et fier de raconter comment s'était passé sa journée avec l'enfant. Et j'avais même vu sourire Lynn, ce qui n'était pas rien après ce qu'elle venait de vivre avec son ex-colocataire.

Pour Lucky, tout était fin prêt à la maison. Un fauteuil appuyé contre le lit et couvert de plusieurs couvertures faisait un petit nid confortable pour l'enfant qui s'amusait avec sa voix.

Il avait de qui tenir, et j'avais été heureux de voir qu'Eddy Cort n'était pas aussi terrible que ne me l'avait fait pressentir Lynn lors de notre première rencontre. Qui sait si je n'allais pas un jour l'avoir comme invité dans mon émission. Je préférais que ça se passe comme ça. C'était d'ailleurs ce que j'avais dit à l'intéressé lors de notre passage chez lui.

Lucky donnait de la voix, donc, mais pas pour pleurer, juste pour gazouiller joyeusement. C'était un petit garçon de plus en plus souriant maintenant qu'il n'avait plus besoin de toute son énergie pour rattraper son petit retard de croissance. Et il fallait donc croire que niveau intellect, il n'en avait aucun, de retard. Au contraire, il était peut-être même un peu en avance.

Enfin, pour le peu que je m'y connaissais en bébé.

Lucky installé, nous nous étions posés tous les deux dans le fauteuil du salon, la porte de la chambre toujours ouverte pour pouvoir entendre si Lucky avait un problème. Et Carolyn s'était appuyée sur mon épaule. Nous étions alors restés là un bon moment, sans rien dire, ni la télé, ni la radio allumée, profitant du silence juste rythmé par les petits cris joueurs du bébé.

Et Carolyn affirma qu'elle était bien là...pour continuer avec une version positive des choses qui m'impliquait directement. Je rougis légèrement et souris, ravi qu'elle se sente aussi bien.

-C'est peut-être la première fois qu'on me dit ça...

Je tournai la tête pour la regarder, caresser son nez du bon du mien en fermant les yeux.

-Et je suis content que ça vienne de toi...

Je l'embrassai doucement, presque timidement, avant de lui murmurer...

-Tu veux que je te fasse couler un bain? Je resterai à l'affût pour Lucky...

A moins que...

-A moins qu'on ne le prenne ensemble, ce bain... Et on laissera les porte ouvertes pour être sûr d'entendre s'il y a un problème.

J'avais juste envie de me relaxer avec elle... Même si le faire dans un bain se révélait être quelque chose de très intime...

-A toi de voir... Je ne... Je ne voudrais pas avoir l'air de profiter de la situation...

Même si c'était un peu le cas...

@ Billy Lighter

Je commence enfin à me détendre, là que mon fils est coucher dans son lit improvisé et que je vois un petit peu plus clair dans ma tête.  Je ne dois pas laisser ça m’atteindre au point d’en faire une fixation. Il y avait un froid entre Ed et moi depuis que je lui avais avoué ne pas partager les mêmes sentiments et de ce fait, notre cohabitation était compromise.

Je pourrais me convaincre qu’il n’avait aucun sentiment pour  moi mais, aurait-il pu vraiment  me faire croire une telle chose et se comporter de cette manière alors qu’il ne ressentait vraiment rien ?  Non pas que je tienne absolument à me complaire dans cette idée, je n’ai pas besoin de me persuader qu’un mec m’aime pour me sentir bien dans ma peau  c’est simplement que…  Il semblait si sincère que j’ai du mal de croire que quelqu’un aurait pu jouer la comédie à ce point uniquement pour s’assurer un endroit où vivre en sécurité.  Il y a aussi l’éternel questionnement  qui va comme suit : ‘’ Et si j’étais tombée amoureuse de lui ? ‘’ On ne peut humainement pas détruire quelqu’un en utilisant ses sentiments… personne ne peut être aussi abject.

Appuyée contre Jake,  je commence enfin à relaxer, à me sentir mieux et à relativiser sur Ed et sa double vie dans laquelle il m’a embarqué.  Je me dis que rien n’arrive pour rien dans la vie et qu’il y avait une raison pour laquelle j’ai dû passer par là.  Et si cette raison était de me faire me retrouver chez Jake, je me dis que la vie arrange bien les choses finalement.

Je souris alors qu’il réplique qu’il n’est pas arrivé souvent qu’on lui fasse une telle remarque mais qu’il est content que ça vienne de moi. Il provoqua des frissons qui me chatouillèrent depuis mon ventre jusque dans mes cheveux en frottant le bout de son nez au miens. Ce geste est, à mes yeux, plus que parfait.

Paresseusement, je m’étirais en acceptant le bain qu’il proposait de me faire couler. Ça me fera vraiment du bien de me prélasser dans l’eau chaude. Je pourrai peut-être ensuite lui proposer un massage, pour le remercier de m’accueillir chez lui avec mon fils et de foutre le barda dans ses affaires en nous étalant. Mais la proposition de Jake alla un peu plus loin. Je le regardais d’abord puis je l’embrassais de la même manière qu’il venait de le faire.

- J’adorerais prendre un bain avec toi.

Je me levais en lui prenant la main pour qu’il se lève lui aussi mais avant d’aller dans la salle de bain, je passais mes bras autour de sa taille et je me levais sur la pointe des pieds pour l’embrasser à nouveau, plus intimement.

- Ce n’est pas profiter de la situation que de la saisir quand elle passe.

Il n’a pas fait en sorte que je sois triste pour tirer avantage de moi. Les choses se sont placées d’elles même et nous avions déjà amorcé quelque chose avant ce soir.  

Je le laissais nous guider jusqu’à sa salle de bain  et je commençais à me débarrasser de mes vêtement en commençant par mes chaussettes, en rigolant timidement.  Le dernier qui m’a vu toute nue depuis mon accouchement c’est Ed et je ne sais pas si je peux maintenant me fier à son jugement sur mon corps post accouchement.  Mon ventre n’est plus aussi plat et même un peu flasque, peut-être ne redeviendra t-il jamais comme avant. Et mes vergetures dues à la peau qui s’est largement étirée pour faire de la place à mon bébé sont encore prononcé. Je n’ai rien d’une femme fatale, cela dit, j’assume mon corps et son histoire.

Ensuite, je retirais mon t-shirt non sans regarder Jake et essayer de lire ses pensées, bien que ce soit impossible. Puis je laissais tomber mon pantalon sur le sol et j’attendis avant de retirer mon soutien-gorge et ma culotte, que l’eau ait fini de couler.  Et quand ce fut fait, je retirais le reste de mes vêtements  et je pris place dans la baignoire et laissais Jake s’installer à son aise.

- Est-ce que j’abuse de la situation si je t’avoue que ce que je ressens pour toi est de plus en plus fort ?

@ Billy Lighter

Après avoir passé un long moment blottis l’un contre l’autre dans le divan du salon, je proposai à Carolyn de lui faire couler un bain. Elle s’étira et me fis sourire… Et puis j’allais plus loin dans ma proposition qu’elle venait d’accepter. Est-ce qu’elle voulait prendre un bain avec moi ?

Ce n’était pas comme s’il n’y avait rien entre nous, que du contraire, depuis l’autre soir au Canter’s Deli, depuis ce baiser échangé, nous ne faisions que ça, nous embrasser. Comme chaque fois pour vérifier que c’était bien réel, tant pour elle que pour moi, je pense.

Nous ne nous étions pas encore dit : « Je t’aime », il était trop tôt pour ça. Mais je ne pouvais pas nier être irrésistiblement attiré par Carolyn. Pourquoi ? Peut-être parce que nous nous ressemblions un peu. Ou pas du tout… Peut-être parce que je savais que c’était une fille gentille et qu’elle n’avait pas l’air de celle qui veulent foutre le bordel dans la vie des autres, même si c’est ce qu’elle avait involontairement fait avec Eddy Cort.

Non, je ne savais vraiment pas pourquoi j’étais attiré par Carolyn. Peut-être était-ce seulement ses yeux vert, on sa façon toute simple de s’habiller et de vivre… Physiquement, en tout cas, elle ne me laissait pas de marbre… Et tout ce que je savais d’elle jusqu’à maintenant ne me refroidissait pas.

Que du contraire !

Je fus agréablement surpris quand elle accepta ma proposition, me prenant par la main pour m’inviter à me lever, ce que je fis. Je penchai la tête parce que notre différence de taille était conséquente et la laissai se mettre sur la pointe des pieds pour l’embrasser très langoureusement, plus intimement que nous ne l’avions jamais fait jusqu’ici, sa langue jouant avec la mienne.

Puis, quand le baiser pris fin, elle me rassura en disant que ce n’était pas profiter de la situation que je faisais. C’était saisir une opportunité. Et pour son plus grand bonheur, apparemment.

-Je n’avais pas vu les choses sous cet angle… Mais tu as raison.

Je l’emmenai avec moi jusqu’à la salle de bain où je fis couler l’eau le temps que nous nous déshabillons. Je faillis perdre l’équilibre en enlevant mon pantalon parce que plutôt que de regarder à ce que je faisais, je la regardais elle, se dénuder petit à petit. Elle avait un corps parfaitement imparfait, des seins encore lourds de son allaitement…

Et tout ça me donnait vraiment envie.

Elle coupa l’eau quand elle fut à hauteur et à température et s’installa dans le bain. Je vins m’y asseoir derrière elle, mon sexe appuyant contre le haut de ses fesses et le bas de son dos… Et son dos pouvant appuyer contre mon torse.

Je ronronnai de plaisir et me mis à masser doucement les épaules de Carolyn, poussant ses cheveux délicatement de côté.

-Ça fait du bien…

Et elle de me demander si ce serait abuser de la situation que de m’avouer que ce qu’elle ressentait pour moi était de plus en plus fort.

-Ah ouais ? Et tu ressens quoi pour moi ?...

Je n’étais pas doué pour parler de sentiment, mais peut-être qu’avec son aide, j’allais y arriver.

-Moi en tout cas, je ne me suis jamais senti aussi bien avec quelqu’un qu’avec toi en ce moment. Pourtant, je ne laisse jamais personne entrer dans ma bulle…

Je fis couler délicatement de l’eau sur l’une des épaules de Carolyn et suivis des yeux une goutte qui glissa et roula doucement jusqu’à la pointe tendue d’un de ses seins. Je m’en léchai les babines, déj) gourmand.

@ Billy Lighter

La température de l’eau était parfaite et, quand Jake eu prit place derrière moi, je m’appuyais sur lui  et je fermais les yeux pour profiter encore plus pleinement du moment.  L’eau recouvrait à peine plus haut que mon nombril mais c’était suffisant pour nous envelopper de sa chaleur.

Un petit sourire en coin se dessina sur mes lèvres et je me risquais à une petite confidence, aidé sans aucun doute par le massage plus que parfait que Jake avait amorcé sur mes épaules.  Il voulu que j’extrapole un peu plus sur ces fameux sentiments que je disais ressentir de plus en plus fort pour lui alors que je savais pas moi-même bien les définir.

De l’amour ? Oui c’était certainement de l’amour mais pas encore assez mûre pour que ça ne devienne une franche déclaration.

De l’affection ?  J’en éprouvais beaucoup, plus que pour un ami, assez pour que, lorsque je pensais à lui, j’en ai des palpitations au cœur et des papillons dans l’estomac.

- De l’amour… de la tendresse… Je me sens bien quand tu es là, quand tu me prends dans tes bras. Tu m’offres tout ce dont j’ai besoin pour avoir envie de sourire.

Et au fil du temps, ces sentiments là deviennent de plus en plus fort au point où je commence à penser à lui en imaginant un nous.  Ce n’est vraiment pas facile de s’avouer, d’être la première à confier ses sentiments.  J’ai toujours eu peur qu’on rit de moi, qu’on prenne mon cœur pour le torturer et le jeter après usage.  J’ai cru ne plus jamais avoir la force d’aimer après Eddy. Ça ne fait pas des siècles depuis notre rupture et pourtant, Jake me fait vibrer encore plus fort et même, ça ne se compare même pas.  Je n’ai pas envie qu’il paie pour Eddy, comme je l’ai fait avec Ed.  Avec Jake, il n’y a pas d’urgence et c’est ce qui est bien. Cela nous permet de mieux s’apprivoiser, de savourer chaque instant, de faire durer le plaisir.

Ce bain à deux est une grosse étape dans notre parcours, je ne peux pas le nier mais ça n’a quand même rien à voir avec tout ce que j’ai pu vivre avec n’importe quel homme, jusqu’à présent.

- Je me sens vraiment choyée d’être dans ta bulle, c’est précieux pour moi.

Et la dernière chose au monde que je souhaite c’est bien de la faire éclater en le brusquant. Il y a quelque chose de spécial, de spécialement beau même, entre nous deux. C’est comme une valse qui nous fait nous rapprocher petits pas par petits pas et, quelque part, c’est sécurisant pour moi, pour lui aussi, j’imagine.

Les clapotis de l’eau trouble le silence quasi-total, sauf pour nos brefs échanges et le son de nos respirations.  Une goutte d’eau roule depuis mon épaule pour finir sur mon téton, et je m’en mords la lèvre inférieure.  La sensation en fut presque érotique, c’est dire combien je vivais à fond le moment.  Puis je tournais et relevais la tête pour regarde Jake, lui sourire et tendre les lèvres pour l’embrasser.

Un baiser qui fini par me faire me retourner complètement, provoquant un petit remous dans l’eau de la baignoire, pas assez pour en renverser sur le carrelage de la salle de bain. Mes seins écrasés contre son torse et mes jambes repliées sur les siennes, j’espérais ne pas lui faire mal, ne pas peser trop lourd seulement, il n’y avait pas eu de temps pour le questionnement. Juste un geste spontané et un baiser à couper le souffle.

@ Billy Lighter

Me retrouver nu devant Carolyn n’était pas rien pour moi… Surtout en pleine lumière. La dernière fois que j’avais été avec une femme, c’était avec Vanessa Cartray à Buchenwald. Et nous avions fait ça dans le noir, bien caché l’un pour l’autre nous les couvertures de notre lit dans la chambre d’hôtel que nous occupions.

Mais là, dans la salle de bain, nous ne pouvions rien caché de notre corps à l’autre. Et je m’étais attendu à me sentir beaucoup plus mal que ça, beaucoup plus timide que ça. Mais non, Carolyn me mettait en confiance.

Et nous nous retrouvâmes bien vite installé l’un contre l’autre, dans l’eau parfaitement chaude du bain, la porte ouverte pour rester alerte au moindre bruit suspect que pouvait faire le bébé dans son lit improvisé.

Et je voulu savoir quel sentiment prenaient de plus en plus d’ampleur chez elle, parce que moi aussi j’avais des sentiments grandissant pour elle. Il y eu un silence, Carolyn se donnant le temps de la réflexion avant de répondre. Et je souris à sa réponse.

-Moi, j’ai envie d’être avec toi, de te protéger… Est-ce qu’on peut appeler ça de l’amour ? Je ne sais plus… J’ai été trahi la dernière fois par une femme qui m’a fait croire à l’amour, pour se dérober le lendemain même…

Pourtant, cette femme, Vanessa Cartray, m’avait fait faire un grand bond en avant en me ramenant sur mes propres traces à Buchenwald.

-Elle voulait jouer les héroïnes… Celle qui m’aiderait à me dépasser… Et une fois qu’elle a eu pensé sa mission terminée, elle m’a largué là… Dan l’hôtel où nous avions fait l’amour seulement quelques jours plus tôt.

Je ne racontai pas tout à Carolyn, je ne me sentais pas encore prêt pour dévoiler l’histoire de ma naissance à Carolyn… Surtout que ce serait recommencer exactement le même schéma qu’avec Vanessa.

Non… je lui en parlerai un jour… Mais quand nous serions sûrs de ce qu’il y a entre nous.

Je massai doucement les épaules de Carolyn, suivant les gouttes d’eau qui roulaient sur sa peau douce et délicate et sentant mon bas ventre fourmiller quand une de ses gouttes s’immobilisa au sommet de son sein… Je ne pouvais pas tout contrôler et mon désir pour elle en faisait partie.

Du coup, elle dut le sentir contre le bas de son dos… J’en rougis un peu, pourtant, j’aurais du prévoir que ça pouvait arriver en nous retrouvant tous les deux nus dans un bain.

Je souris quand Carolyn affirma se sentir choyée dans ma bulle.

-Ce n’est pas une bulle, c’est un véritable bunker… Tu es une privilégiée… Je n’en ouvre pas la porte à n’importe qui.

Nous y allions petit à petit… Et Carolyn tourna la tête pour échanger avec moi un nouveau baiser. Je souris contre ses lèvres, les fourmillements dans mon bas ventre se faisant plus forts encore.


Ce baiser devint plus osé, jusqu’à ce qu’elle se retourne sur moi, sans jamais le briser ou presque pas. Ma langue joua avec la sienne et je soupirai d’aise d’avoir toute la place pour que mon sexe se déploie…

Je ne pouvais plus lui cacher mon désir maintenant.

-Il est encore trop tôt pour se dire « je t’aime »… Mais mon corps a envie de toi…

Et je la caressai doucement, le bout de mes doigts partant de son épaule pour glisser jusqu’à son seins, mon pouce tournant tout doucement entour de son mamelon… Une invitation qu’elle pouvait toujours refuser si elle trouvait que ça allait trop vite.

@ Billy Lighter

Je n’avais pas imaginé cette journée se terminer de la sorte, quand je suis partie de chez moi, en pleure, avec mon sac sur l’épaule et ne sachant pas vers qui me tourner.  Ma Bella me dirait sans aucun doute que rien n’arrive pour rien dans la vie et j’ai vraiment très envie de la croire. Après tout, sans ce qui est arrivé chez moi, je n’aurai pas osé déranger Jake au travail pour qu’il vienne me retrouver et il n’aurait pas proposé que je passe la nuit chez lui.

Cela me fait tout de même un peu drôle de me retrouver nue dans la baignoire avec lui, surtout que jusqu’à présent, notre relation s’en tenait aux baisers et quelques caresses chastes par-dessus les vêtements. Rien d’engageant qui aurait pu aboutir dans une baignoire. C’est tout de même là que nous sommes et j’y suis vraiment bien au point où je me laisse aller à me confier sur ce que je ressens pour lui. Ce qu’il me confit ensuite, sur ses sentiments, sur ce qu’il ressent me fait sourire et me laisse croire que je ne suis pas toute seule cette fois, à ramer notre chaloupe.

Il a lui aussi eu le cœur brisé d’voir fait confiance à une femme qui ne méritait pas son amour. Ça me fait perdre foi en l’humanité. Ils ont quoi, tous, les gens avec l’amour?  Qu’est-ce que ça donne de jouer avec les sentiments de quelqu’un pour les détruire ensuite ? Eddy aussi m’a fait ça en me laissant croire qu’il voulait donner une chance à notre couple.  Plutôt que de retrousser ses manches et de m’aider à consolider notre base en affrontant comme un homme ce qui n’allait pas, il a préféré fuir et me laisser seule, le cœur en miette, sans avoir réellement essayé.

Je m’étais juré que je ne laisserais plus personne jouer avec mes sentiments, j’ai bien failli me faire prendre avec Ed. Puis est arrivé Jake et… tous mes beaux principes se sont envolés quoi que je ne me précipite pas. Je ne suis pas prête à avouer mon amour, à m’accrocher le cœur, comme on dit.  Je veux bien vivre ce que nous aurons à vivre mais sans me raconter d’histoire.

Je le saurai quand le moment sera venu.

- Un bunker… j’aime l’idée.  J’aime surtout y être avec toi.

Nous échangions ensuite un baiser, passionné, plus que tous ceux que nous avions échangés jusque là et c’était bon. Bon à en faire tourner la tête. En tous les cas, moi, je me retournais pour être face à lui, à califourchon du mieux que je pouvais sur lui, dans cette baignoire qui me semblait soudainement beaucoup trop étroite.

Je posais une min sur sa joue et l’autre sur sa nuque, prolongeant le baiser jusqu’à ce que le besoin de respirer ne puisse plus attendre.

D’un côté, je ne sais pas si l’envie de faire l’amour sans être certaine de mes sentiments me tente tant que ça. J’ai vécu l’expérience avec Ed-Ward-Edward et ça m’a plus troublé qu’autre chose. De l’autre, Jake et moi savons où nous en sommes, ce que nous voulons, ce que nous recherchons. Il ne s’agit rien de plus que de deux adultes consentants qui savent à peu près dans quoi ils s’embarquent.

- C’est beaucoup trop tôt. Mais j’ai envie de toi aussi.

Tout peut s’arrêter, à n’importe quel moment, que ce soit lui ou moi, nous pouvons tout arrêter, je ne serai pas en colère s’il devait me repousser. Je ne serais pas blessée non plus. Je pourrais comprendre, puisque je suis au même stade que lui.

De sa main, ou plutôt du bout de ses doigts, il me caresse depuis mon épaule jusqu’à mon sein, c’est si bon que j’en ai les yeux qui se révulsent de plaisir. Je me sens un peu maladroite, comme nous le sommes tous lors d’une première fois. Je ne sais pas si je dois me montrer entreprenante, glisser ma main entre nous et le caresser intimement, bien que son sexe presse de plus en plus contre le mien. Je me contente pour le moment de bouger mon bassin pour me frotter d’avantage a lui jusqu’à se que je puisse ressentir que son excitation est à son apogée, comme la mienne et qu’il n’en tient plus à grand-chose pour nous unir. C’est à ce moment où je me décide, en le regardant dans les yeux, comme pour obtenir son approbation, à glisser ma main entre nous et à le caresser jusqu’à ce que ça devienne trop difficile de résister et que son sexe finisse par entrer en moi.

Je ne bougeais plus. Je restais là, mon front contre le sien, à retenir mon souffle puis je posais mes lèvres contre les siennes et lentement, je commençais à aller et venir sur lui, créant de petites ondulations à la surface de l’eau.

@ Billy Lighter

Carolyn disait être bien dans mon bunker en ma compagnie… Je souris et elle m’embrassa jusqu’à se retrouver à califourchon sur moi dans une baignoire soudain trop étroite…Une main sur ma joue, l’autre sur ma nuque, mon désir pour elle ne faisait que grandir, sans même que nous échagions plus que ça de mots.

Jusqu’ici, nous en étions restés, comme des adolescents, à des baiser ou des caresses qui n’allaient jamais trop loin, respectant la pudeur de l’autre mais sachant surtout que nos deux cœur saignaient encore de mauvaises expériences en amour.

C’était ce respect que j’aimais chez Carolyn, et cette sensation que nous allions y aller doucement, même si être dans le bain, nu tous les deux ne pouvais s’arrêter là. Mais le sexe et les sentiments sont deux choses différentes…. Prendre du plaisir ne nous engageait à rien, ou à presque rien. Même si je savais que je n’allais pas larguer là Carolyn ensuite.

Non, ensuite, nous nous occuperions de Lucky ensemble… Ensuite, nous continuerons à nous voir, à nous apprivoiser.

Mais là pour l’instant, je ne pus faire autrement que de lui avouer que j’avais envie d’elle. De toute façon, je ne pouvais pas le lui cacher, mon sexe étant déjà dressé et dur rien que pour elle. Rien qu’à la vue de son corps magnifique encore marqué des stigmates de son accouchement qui ne s’était pas fait sens mal.

Et elle me dis vouloirs la même chose… même si elle déclara que c’était beaucoup trop tôt.

Alors, nos gestes se firent lent, pour laisser à l’autre tout loisir à un moment donné de dire « non » ou « stop »..

Mais ça n’arriva pas… Je lui caressai délicatement les seins tandis que nos sexes flirtaient déjà ensemble. Je la sentais mouillée malgré l’eau qui remplit le bain.

Je me mis à soupirer d’aise, à respirer plus fort, plus vite aussi. Je me sens transpirer alors même que je suis dans l’eau… J’échange un regard avec Lynn juste avant qu’elle ne pose son front contre le mien.

Elle est douce, chaude et nos sexes se trouvent tout naturellement. J’en gémis de plaisir, un gémissement qu’elle étouffe doucement d’un baiser langoureux auquel je réponds, ma langue venant chercher la sienne.

J’entre en elle si facilement que j’en suis rassuré. Cela faisait tellement longtemps que je n’avais pas fait l’amour que je me demandais si je saurais encore comment faire. Mais il faut croire que c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas. Et surtout pas avec une partenaire comme Carolyn, qui y vas aussi timidement que moi.

-Han Lynn…

Je ne peux me retenir de murmurer son prénom. Pas plus que je ne peux me retenir de donner à mon tour des hanches pour suivre ses mouvements de vas et viens. Les vaguelettes devinrent un peu plus de grosses vagues, mais ce que nous faisions restait sensuel, langoureux et respectueux de l’autre.

Je me sentais bien en elle, à aller et venir, à lui caresser les seins ou à passer une main dans ses cheveux quand une mèche venait lui barrer le front.

Il n’y aurait pas de « Je t’aime » cette fois-ci… Il était encore trop tôt… Mais par contre, je ne gênai pas pour dire et répéter combien c’était bon !

Je me sentis vite près de jouir, alors je l’attirai à moi pour un baiser plus appuyer, plus profond, tandis que je venais en elle, ne brisant le baiser que pour gémir encore et encore son prénom tandis que je lui donnais tout ce que j’avais à donner.  

@ Billy Lighter

Rien de ce qui se passe dans cette baignoire était planifié puisque Jake, tout comme moi, voulions prendre notre temps, question de ne pas perdre bien dans des sentiments créer trop rapidement. Parfois, le beau gros ballon qui se gonfle trop vite, dégonfle rapidement et c’est là que la peur nous prend.  Je ne veux pas vivre ça avec Jake, il compte beaucoup pour moi et, sans jurer être éperdument amoureuse de lui, il est clair que si je m’imagine avec un homme dans ma vie, c’est de lui dont je rêve.

Il n’est plus question de réflexion et de questionnement, j’agis à l’instinct, je me laisse guider par ce que dégage Jake. J’ai autant envie de lui qu’il a envie de moi, ça c’est clair et, même si je trouve que c’est beaucoup trop tôt pour franchir se cap, je ne me retiens pas de me retourner en me disant qu’à tout moment lui ou moi pourrons encore poser le pied sur le frein.

Mais une chose en entraînant une autre, les baisers devenant de plus en plus fougueux, la passion nous dévore à un point tel que tout se passe naturellement, comme si nous étions amant depuis des années. Jake entre en moi et je commence à lentement onduler des hanches.

Tout est silence, mis à part notre souffle et le bruit de nos corps faisant s’agiter l’eau dans la baignoire. On dirait presque… la communion de nos corps qui s’apprivoisent et se découvrent pour la toute première fois. C’est beau, réellement beau au point où j’en suis émue, aussi stupidement que cela.  C’est Jake qui brisa le silence en murmurant mon prénom et je ricanais doucement avant de l’embrasser et aller un peu plus vite sur ses cuisses, provocant de plus grands remous dans l’eau.

Ce fut ensuite l’apothéose qui nous mena jusqu’à l’orgasme. Je ne pus m’empêcher de m’exclamer, encore et encore avant d’enfouir mon visage dans son cou et de rester là, sans bouger, comme pour reprendre mes sens et mon souffle.  Nous n’avons pas baisé dans cette baignoire. Nous y avons fait l’amour et c’était bon comme je l’ai rarement vécu dans ma vie.

- Je me sens vraiment bien détendue, là !

Je rigolais, provocant de nouveaux soubresauts dans l’eau puis je me redressais pour le regarder et passer ma main sur son visage. Je devais probablement avoir toutes les étoiles du ciel dans les yeux et les joues teintées de rouge.

Je n’osais plus bouger, j’étais bien, à califourchon sur lui, son sexe encore frémissant de nos ébats, prisonnier du miens et nos regards ancrés l’un à l’autre.  Je ne fis qu’allonger mes jambes vers l’arrière pour m’appuyer contre son torse et pour que l’eau puisse passer par-dessus mes fesses et lui, s’il en avait envie, m’enlacer tout en me caressant le dos.

- Je suis agréablement étourdie.

Probablement par la vague des émotions qui m’envahissaient depuis que nous étions entrés dans cette baignoire.  Ce serait idiot et certainement que nous finirions par avoir froid mais je pourrais m’endormir dans ses bras, dans cette baignoire. Je dormirais comme un ange, un sourire aux lèvres et je ferais de très beaux rêves.

- Nous pourrions aller au lit et continuer de s’enlacer jusqu’à ce que le sommeil gagne, qu’est-ce que tu en penses ?

Et puis je ne sais plus avec tout ça, quelle heure il peut être. Lucky va certainement se réveiller bientôt et réclamer son dû !  Je me redressais en faisant bien attention de ne pas l’écraser en pressant sur ses cuisses avec mes genoux et je me levais, lentement, lui offrant une vue imprenable sur mon corps dégoulinant d’eau, puis j’enjambais la baignoire pour en sortir et m’enrouler dans un drap de bain et me sécher.

@ Billy Lighter

Ce qui devait arriver arriva. Les baises et les caresses nous menèrent là où nous devions, à ne faire plus qu’un l’un avec l’autre, nos corps fusionnant agréablement et créant des vagues plus prononcées à la surface de l’eau.

C’était bon… Et ça ne ressemblait pas du tout à la fois où j’avais fait l’amour avec Vanessa Cartray, sur un coup de tête, après avoir vécu un tas d’émotions au camp de concentration qui m’avaient laissé perdu, plus du tout maître de mes moyens et de mes actes.

Non, avec Lynn, c’était bien différent… C’était à la fois instinctif et réfléchi. Ce n’était pas comme si nous ne nous étions jamais embrassés avant. Non, il y avait déjà quelque chose entre nous de très affectueux bien avant ça.

Nous ne faisions que franchir l’étape suivante, même si nous pensions tous les deux que c’était un peu précipité. C’était comme si on ne pouvait pas s’en empêcher. Comme si quelque chose en nous nous disait que c’était le bon moment.

En tout cas, ce fut bon… Divinement bon… Carolyn bougeait agréablement sur moi, sans se presser. Nos ébats étaient tendres et doux, même lorsque Carolyn se mit à accélérer un peu la cadence, mon souffle suivant son rythme… La sueur coula le long de ma joue tant c’était bon et bientôt, le plaisir nous submergea, Carolyn s’exclamant de petits cris agréables à mon oreille, et moi grognant de plaisir en venant en elle.

Je soufflai un bonne grosse fois quand tout fut finis, mon cœur battant à tout rompre… Et j’accueillis Carolyn au creux de mon cou en enfouissant une main dans ses cheveux. Je ronronnai sous ses caresses, la caressant moi aussi de mon autre mai, le bas du dos et ses fesses.

Carolyn s’exclama être bien détendue et ça me fis rire.

-Moi aussi… ça fait bien longtemps que je ne me suis pas senti comme ça… Aussi en sécurité avec quelqu’un venant de l’extérieur de mon cadre restreint.

Comprenez par là ma famille et mes amis les Canter.

Carolyn s’allongea dans l’eau et je lui volai un baiser… On se serait bien endormis là, l’un contre l’autre, mais l’eau allait finir par refroidir.

Carolyn proposa qu’on fasse ça au lit, plutôt.

-Ouais, faisons ça… En plus, il faudrait aller voir comment Lucky se porte.

J’admirai le corps de Carolyn, ne la quittant pas des yeux alors qu’elle sortait de la baignoire. Je sortis à mon tour et pris un essuie pour m’y envelopper dedans, tout comme elle. Puis, je m’approchai d’elle pour la sécher moi-même, avec des gestes lents et tendres.

Une fois sec moi aussi, j’enfilai un boxer pour me diriger avec Carolyn jusque dans la chambre où je me penchai sur le petit dans son lit improvisé. Il n’était pas tout à fait endormi, pas tout à fait réveillé non plus. Mais commençait à plisser le nez et à gémir…

-Je crois qu’il va être temps de le nourrir… Tu pourrais faire ça allongée dans le lit… Tiens, allonge-toi.

Je lui laissai le temps de s’installer puis pris le petit Lucky avec moi pour le lui déposer tout près d’elle. Je m’allongeai ensuite avec eux, sur le flanc, pour la regarder avec émerveillement nourrir son enfant, laissant des caresses voyager sur le visage de Carolyn mais aussi sur la petite joue de Lucky.

-C’est la plus belle chose qu’il m’ait été donnée de voir…

@ Billy Lighter

Jake et moi voulions tous les deux prendre notre temps dans ce que nous bâtissions ensemble. Nous échangions des baisers, des caresses chastes tout en dansant collés l’un contre l’autre mais sans plus. Pourtant, nous avions fait un pas de géant vers l’avant en nous retrouvant dans la baignoire ensemble, pour se relaxer après une montagne russe d’émotions pas tout à fait agréable.  

J’avais ressenti le besoin de me confier à Jake comme si j’avais d’avance deviné qu’il saurait me rassurer, me réconforter et me protéger. En sa présence, je me sentais plus forte et je voyais plus clair, comme s’il parvenait à souffler au loin mes nuages gris. Une chose était certaine, Ed ne pourrait jamais plus me faire du mal, pas ici, dans le bunker de Jake.

C’est tout naturellement qu’on se retrouva à ne faire qu’un, dans la baignoire, faisant remuer l’eau alors que j’allais de plus en plus vite, jusqu’à l’orgasme. Je pris un moment, comme par respect pour ce que nous venions de vivre, avant de proposer de continuer à nous étreindre dans son lit. Je l’embrassais encore, touchée et émue par sa confidence.  Faut croire que nous nous étions bien trouvés alors puisque je me sentais tout aussi bien que lui.

Avec Eddy, je ne sais pas bien me l’expliquer, j’avais sans cesse cette peur, comme si notre couple était constamment sur le bord du précipice et qu’à chaque pas en avant, la paroi sur laquelle nous nous tenions s’effritait et menaçait de nous faire tomber. Avec Jake, et bien que nous ne soyons pas encore au stade de se considérer comme un couple, je sais que nous avons nos pieds bien au sol et que nous avançons sur un chemin pavé et solide.

Je sortis donc de la baignoire et Jake, avec toute la tendresse qui caractérisait nos gestes depuis le début, m’aida à me sécher avant que j’enfile le t-shirt qu’il m’avait prêté pour la nuit puis il se couvrit d’un boxer et, presque sur la pointe des pieds, nous allions dans sa chambre. Je trouvais attendrissant la façon dont il se pencha au-dessus de Lucky pour voir comment il se portait et qu’il décoda la gestuelle de mon fils.

- Oui, il est dû. Il est réglé comme une horloge !

Je n’allais pas lui dire, même en rigolant, que je le savais aussi du fait de mes seins qui devenaient lourds de lait. Je ne devais pas m’amuser à passer des tétées, ou alors je devais me soustraire à tirer mon lait. J’en avais assez pour nourrir un orphelinat, c’était dingue, quand même !

Jake proposa que je m’installe dans son lit pour nourrir Lucky, ce que je fis. C’était aussi comme cela que je m’installais la nuit chez moi. C’était plus simple et ça me permettais de me reposer pendant qu’il tétait mon sein. Il ne fallut pas longtemps à Lucky pour poser ses mains sur ma poitrine, buvant goulument. Il pouvait bien rattraper son retard, vu l’appétit vorace qui le tenaillait.

Allaiter mon bébé était l’un des moments les plus précieux qu’il m’était donné de vivre. C’était un peu comme être dans notre petite bulle. C’était à mon tour de laisser quelqu’un y entrer. Jake était attentionné. Il caressait ma joue et celle de Lucky, en nous regardant comme si nous étions de l’or.

- Devenir mère est la plus belle chose qui m’ait été donné de vivre. Je ne changerais rien, même si rien n’a été facile.

J’en ai versé des larmes, j’ai souffert et j’ai eu peur. Malgré tout ça, jamais je ne retournerais en arrière et changerais ma décision de le garder, malgré le danger. Et quand je songe à tout ça, quelque part en moi, j’ose espérer qu’Eddy ressent la même chose. Qu’en dépit de tout ce qui est arrivé, il est fier aujourd’hui d’être papa.

Il fallut un bon moment à Lucky pour être repu et s’endormir comme un bon heureux, en tenant toujours mon sein entre ses petites mains. Je détestais devoir le relever pour le porter contre mon épaule et l’aider à digérer son repas. Heureusement, il avait cette facilité à se rendormir.

- Tu veux le prendre ? Je crois que c’est l'heure de la chanson.

Cette belle berceuse dont j’étais parvenu à apprendre les mots, bien que ma prononciation fût loin d’être aussi parfaite que celle de Jake. Je plaçais les oreillers derrière son dos et je me redressais pour être confortablement appuyé contre son épaule. J’allais moi aussi profiter de cette chanson, dans un moment quasi parfait qui pourrait représenter ce a quoi notre vie pourrait ressembler, si nous formions une vraie famille.

@ Billy Lighter

Le petit était tout minuscule au milieu de son lit improvisé, mais il n’allait pas tarder à donner de la voix et à prouver qu’il était un Cort… Quelque part, je n’en revenais toujours pas d’accueillir chez moi la descendance d’un chanteur plus que prometteur pour l’avenir, à condition qu’il fasse un peu attention à lui pour ne pas crever de l’une ou l’autre maladie de rockstar…

Mais c’était avant tout le fils de la femme qui venait de me faire vibrer dans la baignoire… De celle avec qui j’avais dansé quelques jours plus tôt, de celle avec qui j’adorais échanger des baisers et rire. De Carolyn, tout simplement… Une femme qui ne se prenait pas pour ce qu’elle n’était pas et qui n’avait pas besoin, en ma présence, de jouer les héroïnes.

Je ris, d’ailleurs, quand elle affirma que son fils était réglé comme une horloge. Je le pris alors délicatement entre mes grandes mains pour le déposer tout contre Lynn qui s’était installée dans mon lit. Et de les y rejoindre en me couchant sur le flanc pour regarder le spectacle de l’allaitement de la jeune maman.

Et je ne pus que partager mon plaisir avec elle en lui avouant que c’était la plus belle chose que j’aie jamais vue.

Lucky pressait doucement de ses petites mains sur le sein de sa mère et tétait goulument le lait qu’elle avait à lui offrir…

Pendant ce temps-là, moi, je n’étais que douceur et caresses, comme si tout le stress et mes angoisses habituelles avaient décider de faire une trêve, de s’arrêter pour me permettre de vivre un peu.

C’était l’effet qu’avaient sur moi Carolyn et son fils. Et c’était peut-être un peu pour ça aussi que je m’attachais à eux… Ils étaient mon oasis dans un désert de stress post-traumatique dû à ma naissance.

Carolyn m’avoua alors que devenir mère était la plus belle chose qui lui était arrivée et ce malgré tout ce par quoi elle était passée, y compris sa rupture avec le père de l’enfant. Je lui souris.

-Et tu fais une merveilleuse mère… Une mère courage comme l’est la mienne…

Je soupirai…

-Pour elle non plus, rien n’a été facile…

Je souris à nouveau.

-Mais elle peut être fière du chemin parcouru, tout comme toi… Même si tu es encore jeune et loin d’être au bout…

Je pinçai les lèvres…

-Et j’aimerais bien faire un bout de ce chemin avec toi.

Sur ce, Lucky avait fini de téter et Carolyn me demanda si je voulais le prendre. Je tendis les deux mains en une réponse qui ne pouvait pas être plus explicite et pris le petit sur mon épaule, lui caressant doucement le dos…

Et puis, je me mis à murmurer la chanson que j’avais apprise à Carolyn… Cette chanson qui, disait-elle, faisait tant de bien à Lucky… Autant à peu près qu’elle m’en faisait à moi.

Carolyn s’appuya contre moi, et je l’invitai à chanter avec moi… jusqu’à ce que l’enfant, après avoir digéré son repas, s’endorme à nouveau…

@ Billy Lighter