Je n’aimais pas les lundis – c’était horrible les lundis. Seulement, même le grand Daniele Ricci devait subir les lundis.

Je devais travailler sur le dossier Cortez. Il y avait vraiment beaucoup de choses à mettre en place pour que tout soit parfait. Seulement, je savais que tout ce travail était mis en place pour arriver à une tournée et j’aimais les tournées – c’était la meilleure partie de mon travail de manager avec les remises de prix !

Comme tous les lundis matin, Tony était grognon. Il ne voulait pas manger et disais des « je ne veux pas » à chaque fois qu’Erik ou Sammy approchait la cuillère de sa bouche. Putain – c’était un vrai cauchemar. J’essayais d’ignorer en me cachant derrière mon journal mais ça ne m’empêchait pas de l’entendre.

-Tony veux pas !, dit-il en lâchant encore une fois sa cuillère au sol.

J’avais abaissé mon journal pour regarder Sammy.

-Ne lui donne plus rien… Il finira par manger quand il aura faim, dis-je en conseillant – par là – à Sammy d’abandonner et d’ignorer le petit monstre.

On avait pris l’habitude de déjeuner tous ensemble le matin même quand on travaillait – de toute façon, on allait tous les deux à la même heure au même endroit sauf quand Samantha ou moi-même devions aller à nos studios respectifs. C’était devenu un rituel. Seulement, il n’y avait que le lundi que Tony faisait la tête. Qu’est-ce que je pouvais détester le lundi !

J’avais déposé le journal quand Erik était revenu avec le courrier. Il l’avait posé devant moi et j’avais commencé à le feuilleter. Il y avait des factures –  bien entendu – mais aussi une lettre sans timbre adressée à Sammy. C’était étrange – assez étrange pour que je pousse le vice jusqu’à l’ouvrir à sa place.

Seulement, ce que j’avais découvert dedans était pour les moins effrayant.
-Mamma mia, soufflais-je en relisant trois fois la lettre.

Ward était vivant – j’avais la preuve entre mes mains. Il n’avait pas succombé aux balles que lui avait tirées Jim. Putain – quand est-ce qu’on sera débarrassé de ce type ?

Il avait toujours dans l’idée de nous menacé. Il n’avait pas oublié Sammy – pour notre plus grand malheur.

-Il est vivant…, dis-je avant de faire glisser la lettre vers Samantha.

J’avais le cœur qui battait très vite. J’étais sur mon nuage de bonheur depuis quelques temps. Le répit était terminé.

@ Billy Lighter

Lundi n’est pas ma journée préférée dans la semaine, surtout la période du matin. Il faut reprendre la routine que nous avons habilement oubliée pendant le weekend et se presser pour aller au travail.  Je pouvais prendre tout mon temps, cela dit, je n’avais pas le métier le plus contraignant en ville, ayant la possibilité de gérer mon horaire mais j’avais quand même beaucoup de projets sur le feu et je devais y voir pour ne rien laisser à la traîne.

Ce matin, Tony avait décidé qu’il ne voulait pas manger. En fait, chaque fois que j’approchais la cuillère de sa bouche, soit il tournait de la tête en disant Non!, soit  il frappait carrément sur ma main pour me la faire échapper.  Je soupirais pour une énième fois sans perdre de  ma contenance, je ne voulais pas montrer à Tony qu’il pouvait venir à bout de ma patience,  sous le regard de ma mère qui finit par se lever en prenant sa tasse de café et quitter la pièce, sans passer de commentaire. Elle avait fini par comprendre que Daniele de toute manière, en avait que faire de ses conseils sur la parentalité et que je n’étais pas non plus très porté sur la discipline rigide.

- D’accord ! J’abandonne ! Tony tant pis pour toi ! Tu devras attendre ta collation du matin, si tu veux manger !

J’avais conscience  que ce n’était pas une si grande conséquence et qu’au fond, c’était exactement ce que voulait le petit mais je n’avais plus envie de me prendre la tête pour ce matin alors que mon thé tiédissait dans ma tasse et que mes œufs brouillés eux, figeaient.

- Je dois rencontrer Shiri ce matin. Elle a terminé d’enregistrer son single, pour la quatrième fois. J’espère que cette fois elle sera satisfaite et qu’elle ne voudra pas encore modifier quelque chose !

J’étais très satisfaite de ma nouvelle recrue mais elle me dévoilait une facette de sa personnalité que je n’avais pas décelée à nos premières rencontres.  Elle était ultra perfectionniste doublé d’une couche d’insécurité ce qui la poussais à toujours vouloir retravailler ce qui me semblait être parfait. Déjà, Daniele lui-même m’avait dit que son single, la première version de toutes, était  bonne. Il n’aurait jamais dit que c’était excellent,  la petite compétition entre nous deux forçait une certaine réserve, mais je savais ce qu’il en pensait exactement.

- Cette chanson comment à me sortir par tous les orifices tellement je l’ai écoutés et réécoutés !

Je rigolais mais c’était tout de même la vérité. J’espérais que cette fois allait être la bonne et qu’enfin nous puissions passer à la prochaine étape. Il y avait aussi l’organisation de l’enregistrement du single de Finan au Stryge. L’entente avec le Stryge avait été conclue et les musiciens trouvés. Je pouvais au moins me réconforter en me disant qu’à ce niveau, tout allait bien.

Je ne savais pas si je parlais toute seule parce que Daniele feuilletait maintenant notre courrier et s’exclama après avoir ouvert l’une des enveloppes. J’espérais que ce n’était pas la facture du traiteur chez qui j’avais commandés tous pleins de menus test pour notre mariage. Avec ma mère, nous avions fait l’essaies de pleins de compositions de repas pour voir ce qui conviendrait le mieux pour le grand jour. Le petit problème, c’est que j’avais fait une Shiri de moi en changeant souvent d’avis et en retournant essayer différentes combinaisons. Ce n’était pas la meilleure des idées que de faire ça enceinte et j’en étais venu à me dire que je devrais laisser Daniele décider mais je craignais qu’il ne choisisse à l’aveuglette, sans y mettre vraiment son sérieux.

Seulement, non, la lettre qui avait fait s’exclamer mon fiancé était tout autre chose. Quelque chose de plus inquiétant qu’une facture salée de petits fours.

Mon cœur sembla s’arrêter de battre avant de repartir douloureusement alors que je découvrais avec horreur ce qui avait d’inscrit sur la lettre. En fait, ce n’était pas tant le contenu que celui qui avait tenu le crayon qui me fit le plus peur.

- Comment…

J’allais demander comment était-ce possible qu’il soit encore vivant  mais je ne terminais pas ma phrase. Il était encore vivant tout comme il avait réussit à survivre à la vengeance de feu ma belle-sœur. Tout comme il avait survécu à l’époque à celle d’Alonso, tout comme il se sortirait certainement de la prochaine attaque parce que Ward est un petit cafard impossible à écrapoutir sous sa chaussure.

- Il est vivant…, soufflais en faisant une boule avec la lettre.

Je regardais Daniele, ne sachant pas comment réagir, ni quoi dire. Il s’était fait oublier pendant un temps et le voilà qu’il revenait à la charge. Nous devions agir mais comment ?

- Tu dois prévenir Reed. Mais je crois que nous sommes sa prochaine cible.

Ça me semblait être une évidence. Il s’en était prit à Maritza, puis il s’était introduit ici pour me menacer avant de kidnapper Olivia et voilà que nous recevions cette lettre.

- Si tu as des effectifs sous la main pour surveiller la maison,  je crois qu’il est tend de faire aller tes contacts, amore mio !

@ Billy Lighter

Tony était imbuvable ce matin - mais il y avait de ça de bon qu'il avait faire fuir la mère de Sammy. Ce n'était pas plus mal surtout qu'elle s'était passée du moindre commentaire. Elle en faisait de moins en moins souvent- elle avait déjà bien remarqué que je n'en tenais pas compte.

Sammy avait aussi abandonné. Tony en était satisfait - il était arrivé à ses fins encore une fois. Moui, c'était une Ricci et ça se voyait sur certaines choses.

Samantha - après cet abandon - m'avait parlé de Shiri, l'une de ses nouvelles recrues. Elle avait encore une fois enregistré son single au point que Samantha en avait marre d’entendre la chanson un nombre indénombrable de fois. Mamma mia - à la fin, il finira par ne jamais sortir.

-Les perfectionnistes, c’est vraiment les pires, constatais-je. Impossible de tenir mes délais avec eux. J’espère que Shiri ne sera pas une Lighter en puissance sinon tu n'es pas sortie de l’auberge.

Shiri avait la couleur de cheveux en commun avec le chanteur- espérons pour Sammy que les ressemblances s’arrêtent là.

Seulement, j’étais entièrement sorti de la conversation quand j'avais reçu et ouvert le courrier amené par Erik. Dedans il y avait une lettre de Fleming. Il n'y avait aucun doute sur l’identité de celui qui avait envoyé ça...

Je n'avais pu faire autrement que de me manifester et de passer la lettre à Samantha. La lettre était sur le ton de l’ironie et de la menace - quelque chose qui ne pouvait que nous alarmer.

Comment était-il en vie ? Tel était la question qu’essayait – je crois – de poser Sammy. Seulement, je n’avais aucune réponse à ça. Jim m’avait dit lui avoir tiré dessus trois fois ! Seulement, il m’avait aussi fait part de ses doutes quant à la mort de Ward.

Je ne voulais pas y croire – mais je n’avais plus vraiment le choix, maintenant.

Il était vivant – c’était notre constat. Samantha avait fait une boule avec la lettre comme si ça pouvait faire disparaitre les menaces qui pesaient sur nous. Putain, quand est-ce que ce type allait bien vouloir rendre l’âme ? Quand je pense qu’il y a un tas de gens qui meurent très facilement, lui ne faisait que survivre à toutes ses mises à mort.

Samantha voulait que je prévienne Jim. Je n’avais pas vraiment le choix – il fallait que Jim soit au courant. Seulement, nous imaginer être la prochaine cible de Fleming me faisait froid dans le dos.

-Je le préviendrais, dis-je sans hésiter. Mais si nous sommes sa prochaine cible, il faudra être très prudent à chacun de nos déplacements.

On ne pouvait plus se déplacer seuls. Seulement, je nous voyais bien mal laisser Erik et Tony seuls ici pendant qu’on allait travailler. Il nous fallait des gens pour garder la villa – Samantha était bien consciente de ça.

-Je peux demander à la famille de Los Angeles des effectifs. Seulement, je doute qu’ils m’en donnent suffisamment, dis-je en soupirant. Je ne suis pas le seul qui blanchi leur argent. Mais Brooklier m’aime bien alors je vais essayer de compter là-dessus. Je demanderais à Jim s’il ne peut pas me passer l’un ou l’autre Los Diablos.

La Famille de Los Angeles fournissait les Los Diablos – c’était des partenaires de Jim – alors qu’ils se côtoient ne posera aucun problème.

-Je vais t’engager un garde du corps, dis-je sérieusement. Quand tu vas aux studios, je veux que tu sois accompagnée.

Tout ça allait nous coûter un point mais il ne fallait pas lésiner sur la sécurité – c’était primordial.

-Putain, quand est-ce que ce type nous lâchera ?, dis-je désespéré.

@ Billy Lighter

Il y avait des matins comme aujourd’hui où Tony mettait tout en œuvre pour tester notre patience et il en était d’autant plus pénible que nous étions lundi et que le lundi signifie de devoir replonger dans la routine de la semaine. J’adore le weekend pour n’avoir rien de mieux à faire que de flâner de longues heures au lit avec Daniele, de batifoler en toute innocence sans avoir à se presser parce que  l’heure tourne.

Je fini tout de même par abdiquer parce qu’il ne sert à rien de me battre avec lui et que je n’ai pas l’intention de lui enfourner la cuillère de force dans la bouche. J’espère que son comportement prendra en maturité quand Daniela sera née parce qu’autrement, Daniele, Erik et moi n’avons pas fini d’en voir de toutes les couleurs.

Daniele avait délaissé son journal pour faire le tri dans le courrier que venait de ramener Erik alors que je lui expliquais qu’à force de vouloir toujours faire mieux, Shiri allait finir par me faire détester sa chanson tellement je l’avais écouté de fois pour lui donner mon opinion sur les changements, tellement minimes les changements, qu’elle apportait chaque fois à son œuvre et il me confirma que les perfectionnistes étaient bien les pires.

- Je m’en rends bien compte !, dis-je en roulant des yeux.

Soudain, Daniele s’exclama après avoir ouvert une lettre que je cru être une facture. C’était bien pire que ça. Mon sang n’en fit qu’un tour, mon cœur s’est probablement arrêté même de battre avant de repartir comme une furie, énervée e effrayé.

Elle n’était signé que d’un W, je n’avais pas besoin de plus pour savoir qu’elle venait d’Edward Fleming. Il était donc vivant, la question se posait : comment cela se pouvait-il ? Jimmy ne lui avait-il pas tiré dessus ? Edward Fleming n’est qu’un être humain mais de toute évidence, même la mort de veut pas de lui.

Nous n’avions d’autre choix que de prévenir Jimmy parce que cette nouvelle le mettait lui et sa famille également en danger même si je craignais que cette fois, nous soyons sa principale cible. Il m’en avait fait la promesse quand il s’était introduit dans la chambre de Tony, avant de disparaître.

Il nous fallait plus de protection, c’était évident et Daniele débitait déjà un tas de mot à ce sujet mais je n’en entendais pas la moitié puisque mon cœur battait trop fort dans mes tempes.

- La famiglia, sì... Los Diablos...

Je relevais les yeux vers Daniele et je le regardais comme si je tentais de remettre en place ce qu’il venait de me dire mais il continuait, ajoutant qu’il me faudrait un garde du corps, que je devais être accompagnée en tout temps.

- Il n’est plus question d’utiliser les voitures ! Un câble de freins se sectionne facilement, un écrou de roue…  tu conduis… beaucoup trop vite…

Ce n’était pas un reproche, je ne lui en avais jamais fait pour sa conduite, je n’allais pas commencer aujourd’hui.  C’était plutôt pour lui faire remarquer qu’à la vitesse où il allait, il serait bien difficile d’éviter un capotage sil devait perdre une roue…

- Pour aujourd’hui… prenons congé, c’est plus sage, ne crois-tu  pas?

D’un autre côté, si Fleming surveillait ou faisait surveiller notre demeure, il allait se délecter de nous voir nous terrer en notre demeure, morts de trouille.  Je ne savais plus ce qui était sage de faire.

- Quand lui ou nous tous seront mort…

Fleming ne s’arrêtera pas qu’avec ma mort ou celle de Daniele ou celle de Jimmy. Il nous voulait tous mort et sa vengeance ne prendrait fin que lorsque le dernier d’entre nous serait  sous terre ou alors… quand lui-même mourra.

Je baissais d’un ton en me rapprochant de Daniele.

- Il faudra trouver comment expliquer toutes les nouvelles mesures préventives à ma mère sans  le lui dire.

Il était inutile de l’inquiéter d’avantage.

- Mia madre serait bien capable de s’en aller au poste de police et tout balancer. Depuis la mort de mon père et sa ferme conviction de l’implication de ton père, elle ne prendra pas le temps de réfléchir avant d’agir.

Je passais ma main sur mon ventre avant de me blottir dans les bras de Daniele et, sans pleurer, m’effondrer, trembler comme une feuille en ne sachant plus quand se cauchemar allait prendre fin.

@ Billy Lighter

J’aurais vraiment préféré qu’on continue à parler boulot – même si on allait tous les deux être plongé dans le boulot dans même pas une heure – plutôt que de notre conversation ne tourne, malgré nous, autour de ce cafard de Ward Fleming.

Il n’était pas mort et il nous l’avait fait comprendre au travers d’une courte lettre de menaces. Samantha était presque pétrifiée – je l’étais tout autant. Nous devions agir en fonction de cette lettre. Nous ne pouvions pas vraiment faire autrement. Nous ne devions pas prendre les menaces de Fleming à la légère. Il avait tiré sur Maritza Cortez et enlevé Olivia – ce type ne rigolait pas.

Sammy voulait que j’en parle à Jim. Je n’allais pas attendre la fin de la journée avant de me pointer dans son bureau – s’il était à la tour – pour lui parler de tout ça. Il devait savoir parce qu’il était certainement aussi en danger que nous – sa femme comprise. Bien que la menace ne semblait que nous concerner.

Seulement, il nous fallait nous protéger. Je pouvais trouver du renfort chez la Famille de Los Angeles mais j’espérais – aussi – que Jim pourrait me fournir quelques-uns de ses hommes. Il avait tout un gang à sa disposition – il me devait bien ça ! Il aurait dû tuer Fleming quand il en avait l’occasion ! Tant pis si la petite Cortez l’aurait détesté après – ce que j’en doute.

Sammy était comme choquée et plongée dans ses pensées à répéter nos options en Italien dans le texte. Elle avait lancé l’idée de ne plus prendre les voitures – c’était trop risqué…

-Tu veux dire que tu veux que je prenne le taxi tous les jours ?, dis-je un rien choqué. Mamma mia, ça va être pénible.

Elle avait raison, je roulais vite. Si jamais la voiture était trafiquée – je n’aurais aucune chance.

-Tu as sûrement raison, dis-je en soupirant. Surtout que Fleming a fait partie de la Casa Nuova et c’est un des modus operandi des mafias.

Les menaces de Fleming fonctionnaient bien – il devait sûrement en être heureux, s’il nous entendait. Samantha voulait même que l’on prenne congé.

-Non… On ne devrait pas… On ne doit pas non plus s’arrêter de vivre. On va appeler un taxi et y aller en taxi. Mais on ne peut pas lui montrer qu’il a gagné, dis-je quand même bien déterminé à ne pas laisser cette satisfaction à Ward.

Seulement, j’avais bien envie de savoir quand est-ce qu’on en sera débarrassé. La réponse de Sammy n’était pas des plus rassurantes mais c’était certainement ce qu’il se rapprochait le plus de la triste vérité.

-Espérons que ça soit lui, dis-je dans un énième soupire.

Il allait bien finir par crever ! Il fallait qu’il crève !

Seulement, nous avions aussi un autre problème. Il ne fallait pas que la mère de Sammy se doute de quelque chose. Il ne fallait pas que la police se mêle à cette histoire – sinon, c’était tout le monde qui allait tomber.

J’avais serré Samantha contre moi. Elle portait notre petite Daniela et cette dernière était déjà en danger – putain, moi qui croyais qu’on serait définitivement tranquille.

-On lui expliquera que c’est une mesure pour ta célébrité grandissant, dis-je en posant une main sur le ventre de Sammy. Il ne faut pas que la police se mêle à tout ça. Ça va compliquer les choses pour nous tous. Fleming tombera mais nous aussi… Et le pire c’est qu’il sera capable de s’en sortir mieux que nous.

C’était un cafard – il fallait se méfier des cafards.

-Je devrais limite proposer à Brooklier une somme d’argent en échange de la tête de Fleming, dis-je alors que l’idée n’était pas si mauvaise. Je crois que c’est une de nos meilleures options. Je n’ai jamais commandité d’assassinat mais je crois qu’on manque de choix. A moins que Jim ne le fasse par ses Los Diablos. Je devrais lui en parler avant de parler à Brooklier.

Je voulais l’aval de Sammy – c’était impératif qu’on soit sur la même longueur d’ondes.

@ Billy Lighter

La petite crise de Tony me semblait bien loin maintenant que j’avais lu le message que Ward nous avait fait livrer.  Il avait atteint sa cible et il devait jubiler, il n’y avait pas a en douter. Il fallait agir et vite ! Ne pas tarder à placer nos prochaines décisions en ordre de priorité et, il me semblait qu’avant de partir d’ici, Daniele se devait d’en informer Jimmy ou ne pas tarder de le faire dès qu’il entrerait chez BCS. Seulement, je doutais que d’aller bosser soit une sage décision, pas aujourd’hui…

Je suggérais à Daniele, ou plutôt j’ordonnais qu’on ne se serve plus de nos voitures, ni lui ni moi, pour une raison logique de sécurité et, bien évidement, cela ne fit pas le bonheur de mon fiancé qui voyait déjà la chose comme pénible.

- J’en suis consciente, amore mio, mais il sera plus prudent de faire ainsi, du moins, jusqu’à ce que nous ayons des gardes du corps qui démarreront eux-mêmes nos voitures…

Garde du corps et chauffeur, il faudrait penser à engager pleins de nouveaux personnels.  Ça n’allait pas être simple mais nous n’avions pas le choix.

C’est lors que je proposais que nous restions à la maison, comme j’y avais songé un peu plus tôt, au m oins pour aujourd’hui, le temps d’arranger quelques détails de notre nouvelle réorganisation de sécurité. Mais Daniele n’avait pas tord en disant que nous ne devions pas cesser de vivre.

- Tu as raison… ce serait comme lui donner raison !

Bon sang ! Ma tête tournais, je n’en revenais pas d’être replongée  dans ce cauchemar sans fin.

- C’est comme le jour de la marmotte… version film d’horreur !

Et ce jour infini ne prendra fin que lorsque nous serons tous morts, nous tous ou bien Fleming mais vu comment il s’en sortait depuis déjà trop longtemps, j’avais peur de miser sur lui, plutôt que sur nous. Et moi qui portais notre fille, une victime innocente ! Mon cœur se serrait à cette pensée.

Je m’étais rapproché de Daniele autant pour y trouver de réconfort que pour parler de ma mère qui ne devait en aucun cas apprendre quoi que ce soit de ce qui se passait. Daniele avait la solution et j’acquiesçais.

- Très bien, c’est ce que nous lui dirons, c’est plus prudent.

Je cachais mon visage au creux du cou de Daniele, respirant son odeur rassurante, un mélange d’eau parfumé, de cigare et de whisky. J’étais folle de son odeur.

Daniele y alla s’une supposition qui, si elle me glaça le sang en tout premier, trouva quand même tout son sens ensuite.

- Propose le, à Brooklier… Et pas que…

Je regardais Daniele d’un air entendu. La ville de Los Angeles grouillait de petite frappe, de gang, bien évidement certains beaucoup plus important et menaçant que d’autres mais ce n’était pas pour rien qu’il fallait négliger des options.

- Il faut proposer au Los Diablos et… peut-être qu’eux connaissent des têtes brûlées prête à n’importe quoi pour de l’argent… Des tueurs à gages. Il faudrait engager un détective pour le retracer, trouver ses points de repères.

J’avais gravité dans ce monde moi aussi, je savais déployer des effectifs pour traquer une proie et qui sait ce que nous allions trouver. Ward pouvait cacher des trucs dans ses placards. Une vieille tante de qui il prend soin et par qui nous pourrions faire passer un message…

- Il ne faut pas le lâcher, qu’il sache qu’il n’est pas non plus à l’abri sans qu’il devine que la menace vient de nous.

@ Billy Lighter

La nouvelle que Fleming était toujours en vie et avait toujours - contre Sammy - pas mal de griefs venait de mettre un coup d’arrêt au bonheur qu'on vivait.

Sammy ne voulait plus qu'on utilise les voitures. Je comprenais son résonnement- mais ça rendra les choses beaucoup plus contraignantes. Si l’objectifs de Fleming était autant de nous faire peur que de nous emmerder, il avait bien réussit son coup. Sammy voulait- maintenant - que ça soit l'un de nos futurs gardes du corps qui s'occupe de démarrer nos voitures. Moui - ça se voyait que Samantha avait passé des années près de mon défunt oncle... Je n'étais pas vraiment à l'aise à l'idée que nos gardes du corps puissent exploser juste devant notre maison.

-S'il démarre notre voiture et qu'elle explose, je doute qu'on puisse facilement en retrouver un autre après ça, dis-je sur un ton grave.

Seulement avions-nous le choix? Nous n'avions aucune idée de comment va procéder Fleming...

Il n'était - dans tous les cas - pas du tout question de s'arrêter de vivre et de lui donner cette satisfaction. Alors, nous irons travailler. Sammy étant d'accord avec moi.

Nous savions que tout ça ne prendra pas fin tant que Fleming ou nous soyons mort. Seulement, Fleming était le pire des cafards - impossible à tuer. C'était un cauchemar et ça bouleversait ma Sammy dont je frottais le dos pour la réconforter.

Putain - il y avait sa mère à gérer aussi. Elle ne devait pas savoir pour Ward. Seulement, le renforcement de la sécurité risquait de lui mettre la puce à l'oreille. Mais, j'étais Daniele Ricci – j’avais déjà une idée du mensonge à fournir à la matriarche Mancini.

Mais tout ça ne fera que nous protéger- pas nous débarrasser du problème Fleming. Avec la naissance prochaine de Daniela, j'avais plus qu'envie que tout ça soit derrière nous au plus vite. Je n'avais pas envie que Daniela ou même Sammy, Tony et Erik subisse ce que Maritza et Olivia Cortez avait subi à cause de Ward.

Alors, il ne restait - dans cette configuration - qu'une seule chose à faire. Tuer Ward Fleming. Mettre sa tête à prix. Sammy avait été choquée - sur le coup - mais on devait se rendre à l'évidence que c'était la seule solution.

Sammy avait adhéré et mettre la Famille de Los Angeles et les Los Diablos sur le coup multipliait nos chances de réussite. Il fallait faire en sorte que Fleming soit traqué et que sa survie devienne sa seule occupation - ça lui évitera de préparer des plans visant à nous tuer. Sammy voulait lui laisser le moins de chance possible de s'en sortir.

-J’engagerais un détective privé dans la journée et le mettrais sur le cas Fleming. Je passerais les informations à Jim et à Brooklier pour qu'ils puissent guider leurs hommes, dis-je en regardant Sammy.

Fleming devait savoir qu'il n'était pas le seul à avoir des moyens de pression.

-Il comprendra, comme ça, qu'il ne faut pas s'attaquer aux Ricci, dis-je, déterminé, en souriant a Sammy.

Parce que Samantha était- pour moi- une Ricci, maintenant.

-Il faut qu'on y aille... On a du pain sur la place, dis-je avant d'embrasser ma Sammy.

On avait des gens à voir et des coups de fils à passer.

@ Billy Lighter

Cette lettre jetait un voile sombre au dessus de notre demeure qui, il n’y a pas 10 minutes de cela encore, rayonnait de bonheur.  Edward Fleming m’avait bien signifié son intention de me traquer, de me nourrir de peur et de frapper au moment où je ne m’y attendrais jamais, lorsque je l’avais surprise dans la chambre de Tony.

Il nous fallait maintenant jouer de prudence, limite, devenir paranoïaque dans pour autant s’empêcher de vivre, voilà un défi de taille. Daniele voulait qu’on engage des gardes du corps et moi, je ne voulais plus que nous prenions nos voitures. Je connaissais que trop bien les méthodes employées par la Casa Nuova à l’époque pour me sentir sereine vis-à-vis de nos véhicules. Pour Daniele, ce serait une véritable torture que de se contraindre à prendre un taxi mais ce n’était pas négociable, il était hors de question que je sois veuve, pour une seconde fois !

Pour s’occuper de Ward, il fallait sortir l’artillerie lourde. Si Daniele avait en tête de demander l’aide de Brooklier et de Jimmy, il ne fallait pas exclure l’option d’engager un détective privé afin de récolter des informations sur l’ennemi a abattre et pouvoir le traquer à son tour.

Je m’étais réfugiée contre Daniele et sa main, caressant mon dos, me rassurait. Il n’y avait aucun autre endroit en ce monde où je pouvais me sentir en sécurité.

- J’ai bien l’intention de porter officiellement ce nom. Ward ne nous empêchera pas de vivre heureux, amore mio.

Il fallait garder espoir, la tête haute, malgré cette ombre qui allait continuer de planer, autrement, nous allions devenir complètement cinglés !

Je me levais ensuite, parce que comme le disait Daniele, nous avions tous les deux beaucoup de travail qui nous attendait à nos bureaux respectifs. J’allais me préparer et, quand je fus prête, j’appelais un taxi pour nous deux.

- Je viendrais te rejoindre pour le lunch.

J’aurais grandement besoin de le retrouver en milieu de journée, pour faire le plein de réconfort et… inconsciemment, passer le maximum de temps avec l’homme que j’aimais plus que tout au monde.

Le taxi arriva et j’embrassais Tony qui, maintenant, mangeait avec appétit le déjeuner que j’essayais de lui faire avaler avant que le courrier ne vienne nous interrompre. Ce petit était une merveille de contraction, un vrai Ricci !

@ Billy Lighter