Daniela était absolument parfaite. Notre petite princesse comblait mon cœur de mère et était ma plus grande fierté. Elle était curieuse, aimait regarder partout et qu’on la promène tout en lui parlant doucement, encore plus quand c’était papa qui s’en occupait. Daniele n’avait pas la paternité facile mais il s’en sortait très bien avec notre fille. Il me surprenait, même, à savoir parfois mieux que moi comment la calmer. Il faut croire que c’était de naissance, que les petites filles prenaient leur père en totale admiration !

Je n’allais pas m’en plaindre puisque cela me permettait de me reposer ou encore d’aller m’entraîner dans la salle de gym de la maison. J’avais des kilos à perdre si je voulais entrer dans ma robe de mariée. C’était bien là, l’un de mes plus importants combats et je misais sur ma discipline de fer et l’allaitement pour parvenir à brûler tous les kilos superflus.

Il y avait tellement de choses sur ma liste à préparer !

Parce qu’en plus de notre mariage en novembre, nous avions décidé de faire baptiser Daniela le matin, dans une réception des plus intimes. Il n’y aurait que son parrain et marraine, soi le couple Reed et pas de fête suivant la cérémonie puisque nous pouvions considérer la fête suivant notre mariage comme assez de célébration. De toute façon, notre fille ne manquerait pas d’avoir toute l’attention pour elle.

C’était une Ricci !

Elle allait briller bien assez vite !

- Pas déjà quatre heures !

Je rabattis les couvertures par-dessus ma tête en me retournant dans le lit jusqu’à ce que ma tête rencontre l’épaule de Daniele puis je poussais un long soupire de capitulation. Depuis la naissance de notre fille, Tony se levait avant même le soleil et hurlait dans sa chambre jusqu’à ce que je vienne le chercher. Non pas son père, ni même Erik ou ma mère.

Non !

Le petit faisait sa crise tant et aussi longtemps que je ne venais pas le voir et le consoler et, malheureusement pour Daniele et moi, je devais le ramener dans notre lit pour qu’il se calme et avec un peu de chance, nous permette de dormir encore quelques heures. Le petit souci c’est que Daniela elle, réclamait le sein vers cinq heures ce qui raccourcissait drastiquement mes nuits.

- Daniele…

Mon fiancé me répondit d’un ronflement sonore qui me donna envie de lui enfoncer sa propre chaussette dans la bouche. Si ce n’était qu’un problème de sommeil, je saurais m’y faire, je trouverais un équilibre. Le fait était que Tony nourrissait une grande, très grande rivalité avec sa petite sœur. Il avait même cessé d’être propre le jour et refusait de manger seul. Il fallait le faire manger sinon il faisait n’importe quoi avec son assiette.

Il fallait trouver une solution et selon moi, le début de cette solution ronflait à mes côtés dans le lit !

- DANIELE !

Je le poussais pour qu’il se réveil et quand enfin il émergea, je m’exclamais :

- Il faut que ça cesse ! Il faut que tu passe plus de temps avec ton fils pour qu’il comprenne qu’il n’y a pas de souci avec sa sœur et qu’enfin, nous puissions recommencer à dormir !

@ Billy Lighter

J’étais exténué ! Pas à cause de Daniela qui était tout simplement parfaite ! Elle me ressemblait mais souriait comme sa mère et avait le parfait caractère des Ricci ! Quant elle était avec moi, elle ne pleurait jamais – c’est normal, personne ne pleure dans les bras du grand Daniele Ricci !

Sauf l’infâme Tony !

Depuis qu’on était revenu à la maison avec Daniela, Tony était redevenu la vile créature de l’Enfer qu’il était quand Bailey North l’avait déposé devant ma maison ! Moi qui voulait le foutre à l’école le plus rapidement possible, c’était devenu impossible quand il a décidé – du jour au lendemain – de ne plus être propre ! Sans compter que – désormais – Monsieur Tony Ricci s’amusait à ne plus vouloir manger seul et à chialer à ce foutu quatre heure du matin pour réclamer Sammy !

C’était l’Enfer sur Terre ! Un Enfer dont je ne voyais aucune solution – tellement j’étais exténué !

Heureusement que la menace Ward avait été éloigné – sinon ça plus en stress de voir Fleming venir nous exterminé, ça aurait été trop !

Je m’étais couché se soir sachant très bien que ma nuit serait courte ce qui faisait que j’avais fait en sorte de me coucher tôt… Moi qui aimait profité de mes soirées, les choses étaient telles que je n’y arrivais même plus ! J’espérais que ça période vile créature de l’Enfer allait lui passer à Tony ! J’espérais aussi – secrètement – que ses pleurs ne me réveillent pas car – de toute façon – Tony n’acceptait d’être consolé que par Sammy.

Allez savoir pourquoi !

Je m’étais – donc – endormi comme une masse… Jusqu’à-ce que la voix de Sammy se fasse entendre. Elle m’avait poussé et je l’avais entendue dire mon nom.

-Hummm… Quoiii ?, dis-je en grommelant et en commençant à émerger.

J’entendais les hurlement de Tony… Sammy en avait marre et elle voulait que je passe plus de temps avec Tony. Elle pensait que son comportement venait d’une rivalité avec Daniela.

-Pffff… Je pense juste qu’il fait sa crise d’adolescence, marmonnais-je.

Je m’étais redressé parce que Sammy n’allait sûrement pas me laisser m’en tirer à si bon compte…

-Je passe du temps avec lui… Je joue dehors avec lui, dis-je en faisant la moue.

Moui, Tony voulait souvent jouer au football – alors je jouais avec lui. Mon jeu consistait à shooter la balle très loin dans le jardin pour qu’il court jusqu’à elle et revienne pour recommencer. Ça énervait Tony mais je m’amusait bien !

-J’ai compris… Je vais le chercher, dis-je alors que les hurlement ne cessaient pas…

Je m’étais levé et j’étais sorti de la chambre pour entrer dans celle de Tony. Il avait, maintenant, un lit sans barreau et était assis en pleure.

-Stai zitto !, dis-je. On veut dormir.

Mon intervention l’avait fait hurler encore plus. Bordel – où trouve-t-il le moyen de balancer autant de décibels ???

Je m’étais avancé pour le prendre mais il m’avait repoussé de ses petites mains.

-No ! Vojo Mama !, dit-il sur un ton de mauvaise humeur.

Ah oui ? Tu veux ta mère ?! Et bien il faudra t’en passer !

-Non, aujourd’hui c’est moi, dis-je en le prenant dans mes bras.

Il se débattait en criant qu’il voulait sa mère mais j’avais réussi à l’amener à notre chambre. Quant Tony s’était rendu compte qu’on était dans la chambre où se trouvait Sammy. Il avait tendu les bras vers elle.

-Mama. Je veux toi, dit-il alors que je l’avais déposé dans le lit.

Il s’était blotti contre Sammy et j’avais rouler des yeux en reprenant place dans notre lit.

-Quand est-ce que ça va cesser ?, demandais-je autant à Sammy qu’à Tony. Pourquoi il ne veut que toi ? Si c’est uniquement par jalousie, on est pas sauvé !

Bientôt, c’est Daniela qui allait, aussi, se réveiller… Je devrais en profiter pour me rendormir – mais je savais que c’était peine perdue…

-S’il redevenait propre, ça serait déjà une bonne chose. On pourrait le mettre à l’école… Il sera bien à l’école, non ?, dis-je pour aborder le sujet tant qu’on y était.

@ Billy Lighter

C’est ma fatigue extrême qui m’avait fait réveiller Daniele un peu abruptement. Je n’avais pas voulu être brusque, je le savais autant épuisé mais il fallait trouver une solution parce que nous n’allions jamais nous en sortir. Nous avions un bébé facile qui faisait tout de même de belle nuit mais la jalousie de Tony changeait tout. Je n’avais pas imaginé qu’il puisse à ce point réagir à l’arrivée de Daniela.

Avant la naissance de notre fille, Daniele avait soumis l’idée d’envoyer Tony à l’école ce à quoi je n’avais pas dit oui… sans dire non. En fait, je ne le sentais pas vraiment prêt pour cette étape, il était tout petit encore pour suivre les grands ! Bon, bien sûr, l’école à cet âge n’est pas axée sur l’académique, ils jouent et font des siestes mais tout de même… De le séparer de nous ne risquait-il pas de justement le faire s’ennuyer et nous réclamer davantage ?

- J’oubliais que chez les Ricci, la crise d’adolescence durait toute la vie !

Je roulais des yeux avant de passer mes mains dans mes cheveux et de me retourner davantage vers Daniele pour le regarder, malgré la noirceur de la pièce. J’étais convaincu que la solution résidait dans le lien père-fils. Il fallait que Daniele passe plus de temps avec Tony pour qu’il sente que sa place n’était pas compromise mais Daniele argumenta en disant que, pourtant, il passait plein de temps avec son fils.

- Tu fais que botter la balle le plus loin possible pour qu’il te la ramène tout en buvant ton whisky.

Je soupirais avant de me rapprocher de Daniele, sous les couvertures.

- Perdonami, amore mio ! Je suis épuisée, je ne vois pas de solution mais que des problèmes.

Tony hurlait plus fort dans sa chambre et Daniele finit par abdiquer et aller le chercher. J’étais à la fois soulagée et chagrinée. Je ne savais plus comment rassurer le petit pour qu’il recommence à fonctionner comme il fonctionnait avant la naissance de sa sœur. Il dormait toute ses nuits, il dormait bien, il rigolait tout le temps.

J’avais pu suivre l’échange entre Daniele et le petit uniquement par la hauteur des pleures de Tony qui rouspétait que ce fut son père plutôt que moi qui soit allé le chercher. Je sentais que la nuit paisible tant espérée n’était pas encore pour ce soir.

À peine furent-ils dans la chambre que déjà Tony me tendait les bras avant de se blottir contre moi après que Daniele l’eu déposé dans le lit.

- Mais il faut dormir dans ton lit comme un grand garçon, Tony. Je te l’ai déjà expliqué, mon cœur.

Et Daniele, aussi exténué que moi, avait demandé quand est-ce que tout cela allait prendre fin. C’était une excellente question dont je ne détenais pas la réponse. J’aurais pourtant bien voulu pouvoir le lui dire.

- J’allaite Daniela, peut-être qu’il voit là un temps que je passe avec elle que je ne passe plus avec lui. C’est ma mère et Erik qui se charge de lui faire prendre son bain et son déjeuner, avant c’était moi.

Maintenant, nous devions déléguer parce que je ne pouvais pas baigner Tony en même temps que je donnais le sein à Daniela, tout comme le matin. Je n’étais pas adepte de l’allaitement tout partout dans la maison. Je préférais m’installer dans la chambre de notre fille, dans le confortable fauteuil berçant. C’était aussi beaucoup plus pratique puisque j’avais tout à porté de main.

- Il préférerait que ce soit moi mais je ne peux pas, pour le moment. Je crois donc que ce serait plus facile si tu t’en chargeais, comme ça il aurait au moins l’un de ses parents pour lui tout seul.

Il allait pleuvoir des grenouilles le jour où Daniele allait donner le bain à son fils !

- Ou tu pourrais lui lire son histoire avant dodo dans la chambre de Daniela pendant que je la fais boire. Ce serait un moment en famille… J’essaie de trouver des solutions mais elles me semblent toutes insuffisante.

Et Tony, entre Daniele et moi, pleurnichait toujours en disant :

- Non il bambino !

@ Billy Lighter

Moui – malgré la fatigue qui s’accumulait, Sammy ne manquait pas de réplique sur les Ricci. Surtout qu’à ça, je ne pouvais répliquer qu’avec une moue boudeuse donnant, ainsi, raison à Sammy quand elle disait que les Ricci faisaient leur crise d’adolescence toute leur vie…

Je manquais de réplique à cause de la fatigue – s’en était affligeant !

Si Sammy me reprochait de ne pas passer assez de temps avec Tony, je m’en étais défendu en rappelant que je jouais souvent avec lui au football dans le jardin. Seulement, elle ne trouvait pas que je jouais réellement.

-Je ne vais quand même pas courir partout, dis-je en faisant la moue. Mon cardiologue ne serait pas d’accord !

Elle s’était excusé de temps de reproche alors même que je venais de me réveiller. Elle n’avait aucune solution à notre problème – il en était de même pour moi. Je ne savais pas – non plus – comment calmer cette vile créature de l’Enfer !

La première étape – en tout cas – était de faire cesser ses hurlements. J’étais donc allé chercher le vile Tony dans sa chambre. Ça ne lui avait pas plus – il aurait préféré que ça soit Sammy qui se charge de venir le chercher. Seulement, il allait devoir apprendre que Sammy n’était pas à sa botte tout le temps !

Je l’avais embarqué dans notre chambre et il s’était directement blotti contre Sammy. Un vrai fils à sa Maman ce gamin ! Sammy lui avais – quand même – dit qu’il devait dormir dans son lit à lui et pas dans le nôtre mais le gamin avait ignoré ça sans rien dire et en continuant à pleurnicher.

Quant à moi, j’essayais de comprendre pourquoi Tony ne voulait que Sammy. Elle semblait être certaine que c’était une sorte de jalousie envers Daniela… Je ne savais pas ce que ça faisait d’avoir un frère ou une sœur alors j’avais du mal à me positionner à la place du môme.

-Il doit apprendre qu’il n’est pas seul au monde, dis-je sachant très bien que c’était une phrase pleine d’hypocrisie.

Sammy avait dit que ça serait peut-être bien que je donne le bain à Tony pour qu’il ait une de ses deux parents pour lui tout seul. Moui – moi, je n’étais pas bien sûr que ça allait changer quelque chose.

-Et tu crois que ça sera différent, pour lui, d’Erik ou de ta mère ? Et puis si on lui donne ce qu’il veut, il ne s’habituera jamais à encaisser les frustrations, dis-je sûr de ce que j’avançais.

Sammy ne manquait pas d’idées. Elle avait proposé que je lise une histoire à Tony pendant qu’elle allaitait Daniela avant que les mômes n’aillent dormir. Seulement, le gamin s’était exclamé d’une façon assez clair que pour que je comprenne son excès de jalousie…

-En effet, il est jaloux, dis-je en soupirant. Mais qu’est-ce qu’on peut faire, hein ?

J’étais dépassé !

-Il ne voudra pas que je lui lise une histoire si tu es devant son nez avec Daniela, dis-je certain de cette théorie… Il faudrait que je sois avec lui dans sa chambre et toi avec Daniela…

Parce que Sammy était obligé de s’occuper de Daniela à cette heure-là – ce n’était pas comme si on pouvait faire autrement.

-Ou jouer au football… Je veux bien jouer au football le soir avec lui. Réellement jouer, dis-je prêt à faire des concessions pour que ses hurlements à quatre heure du mat’ cessent !

Tony avait levé les yeux vers moi.

-Football ?, dit-il en ne pleurnichant plus. Papa joues avec moi ?

Ça comprendre vite, hein, c’est bête-là !

-Oui. Mais si tu laisses Maman tranquille et que tu cesses de pleurer. Parce que si tu ne cesses pas, on ne jouera pas !, dis-je intransigeant.

Il semblait très contrarié. Seulement, il devait absolument arrêter de faire ces crises.

-Mama toujours avec bambino, dit-il dans son jargon mi-Italien, mi-Anglais. Moi, j’aime pas Daniela.

Oui, ça, on avait compris… Il croit qu’on est sourd ? Là est tout le problème, justement – nous ne sommes pas sourds !

-Maman n’a pas le choix, dis-je en fixant Tony. Et tu es censé être grand. Tu n’es plus un bébé. Les bébés ça ne joue pas au football.

Je ne savais pas si cette conversation menait vraiment quelques part… Et je sentais que – bientôt – Daniela n’allait pas tarder à mettre son grain de sel…

-Dis-lui que tu ne peux pas faire autrement que de t’occuper de Daniela…, dis-je en regardant Sammy. Comment est-ce qu’on explique ça à un môme, d’abord ?

@ Billy Lighter

La fatigue était à ce point insidieuse que je manquais de jugement en accusant Daniele de ne pas jouer assez avec Tony pour approfondir leur lien père-fils et ainsi faire comprendre à Tony qu’il n’y avait pas que moi pour répondre à ses caprices en plein cœur de la nuit.  Daniele faisait des efforts, à la hauteur des moyens d’un Ricci, c’était déjà assez surtout qu’il ne manquait pas de prendre soin de Daniela.

Je n’arrivais plus à réfléchir pour déterminer quelles étaient nos options.

Tony nous faisait vivre un enfer depuis la naissance de Daniela et en prime, il ne faisait plus ses nuits ce qui faisait que nous devions nous lever pour le rendormir alors que notre princesse était elle aussi sur le point de se réveiller pour son boire de nuit. Je n’allais pas passer au travers si ça continuait à ce rythme.

Daniele se leva et alla chercher Tony qui, tout de suite qu’il fut dans notre lit, vint se blottir contre moi, comme si j’étais sa possession. Il était là le problème, mais comment lui faire comprendre qu’il ne me perdait pas parce qu’il avait maintenant une petite sœur ?

- Oui, il doit apprendre qu’il n’est pas seule au monde, dans le sens qu’il a son papa et sa maman, sa nonna et Erik, aussi !

Je précisais pour être certaine que c’était bien ce que voulais dire Daniele car, à l’entendre, j’aurais pu croire qu’il voulait dire par là que Tony devait, à son jeune âge, accepter de ne plus être le centre de notre univers, bien qu’il y eût quand même un peu de cela aussi.

Je proposais que Daniele ait des moments seul à seul avec son fils. Je pensais qu’il serait mieux d’établir une routine, comme pour le bain puis pour l’histoire du soir mais Daniele ne voyait pas ce que cela allait changer que ce soit lui, ma mère ou Erik qui baignait Tony, le soir, qu’en lui donnant tout ce qu’il voulait, nous ne l’aiderions pas à encaisser des refus.

- Tu t’y ai jamais habitué toi non plus, que je sache !

Tony s’objecta vivement alors que je proposais que nous puissions partager un moment en famille au moment de les mettre au lit. Je pensais que Daniele pourrait lire une histoire alors que je donnais le sein à Daniela et Tony serait tout près, ce serait un moyen de nous unir en tant que famille. Vu la réaction de Tony, il était évident que ça ne lui plaisait pas et Daniele proposa de continuer de fonctionner en les séparant.

- Mais il ne développera jamais de lien avec sa sœur en les éloignant et il continuera de voir que je m’occupe exclusivement de Daniele…Non Daniele c’est toi !, que je m’occupe que de Daniela. En essayant de nous réunir tous les quatre, il verra qu’il ne manque pas de notre attention en même temps que nous prenons soins de Daniele, Daniela ! Per l’amor di Dio ! J’ai besoin de dormir !

Daniele accepta de sortir le soir pour jouer au foot avec Tony, jouer réellement et pas que de lui lancer la balle pour le faire courir. C’était un pas dans la bonne direction et j’ajoutais que je pourrais m’installer sur un transat avec Daniela et ainsi, encourager notre petit homme.

Tony protesta à nouveau en disant qu’il n’aimait pas sa sœur, ce qui nous semblait être une évidence.
- Pourtant, Daniela t’aime, tu sais !

Daniele, probablement autant exténué que moi, voulait que j’explique à Tony que je n’avais pas le choix de prendre soin de Daniela mais, comment trouver les bons mots ? Même lui ne le savait pas !

Je soupirais puis passais une main dans mes cheveux essayant de trouver un point de départ.

- Toi aussi, quand tu étais tout petit comme Daniela, ta maman a dû s’occuper que de toi car tu ne pouvais pas parler ou marcher. C’est ce que fond les mamans pour les tous petits bébés. Daniela va grandir et tu pourras lui apprendre à jouer au foot ! Tu aimerais ça ?

Je lançais un regard à Daniele pour lui faire comprendre que ce n’était pas le moment de lui parler de comment en fait il était atterri ici et de ce qu’avait fait ou pas fait Bailey North pour son fils. Tony lui restait muet, comme s’il réfléchissait à ce que je venais de dire et Daniela s’exprima à son tour, depuis sa chambre. Je me levais alors mais plutôt que de l’allaiter dans sa chambre, je la ramenais avec moi pour continuer la conversation avec Tony.

Quand Daniela fut installée je décidais d’essayer une nouvelle approche.

- Tu veux tenir la main de ta petite sœur, Tony ? Tu sais ça m’aiderais vraiment beaucoup.

Ça n’allait pas m’aider du tout mais ça allait donner un sentiment d’importance à Tony, du moins je l’espérais. Peut-être qu’en l’intégrant dans des tâches avec sa sœur, il allait découvrir qu’il n’y avait pas de compétition entre eux deux.

@ Billy Lighter

Tony avait beaucoup de choses à apprendre – dont celui de nous laisser un peu vivre ! Seulement, la vile créature de l’Enfer avait décidé de nous le faire vivre, cet Enfer ! Bien que Sammy et moi n’avions pas la même vision de « Tony doit apprendre qu’il n’est pas seul au monde ». Je voyais ça dans le sens où il devait comprendre qu’on ne pouvait pas toujours être à son putain de service ! Mais Sammy pensait plutôt qu’il devait comprendre qu’il n’était pas seul et que des gens étaient là pour lui.

-Oui mais il doit aussi apprendre qu’on ne peut pas toujours être à son service, précisais-je.

J’avais des reproches à faire à Tony – mais Sammy avait en m’en faire. Si Tony n’était pas habitué à se faire donner le bien par quelqu’un d’autre que Samantha c’était parce que je ne m’étais pas habitué à le lui donner… J’avais roulé des yeux mais n’avais rien ajouter à ça.

Samantha avait une solution mais elle ne plaisait pas à la vile créature de l’Enfer qui – ayant très bien compris la conversation – avait montré toute la haine qu’il vouait à sa demi-sœur. Putain, ne pouvait-il pas jouer aux grands frères modèles plutôt ? Non, il fallait que Monsieur Anthony Ricci se la joue jaloux ! Ainsi, je ne voyais qu’une autres solution : que Sammy passe du temps avec Daniela avant d’aller au lit et que – moi – je m’occupe de Tony.

Ça ne plaisait pas à Samantha qui aimerait créer un lien entre Daniela – qu’elle avait appelé Daniele en se rattrapant directement – et Tony. Seulement, il fallait choisir entre ça et la paix des ménages et j’avais largement choisi la seconde option !

Sammy était exténuée au point de se tromper de nom à chaque fois qu’elle citait notre fille ce qui n’avait pas manqué de me faire sourire.

-Je sais que je suis le centre de ton Univers, amore mio, dis-je avec un petit sourire en coin avant de reprendre mon sérieux. On pourra essayer de nous réunir tous les quatre le soir mais s’il pique une crise, crois-moi que j’abandonnerais très vite !

Ainsi, je préférais que Tony dorme après s’être crevé à jouer au football – tant qu’à faire ! – plutôt que de s’exhorter à essayer de créer un lien entre Tony et sa sœur. Le petit – d’ailleurs – n’avait pas manqué de redire qu’il n’aimait pas Daniela… Bien que Sammy disait que Daniela l’aimait, elle… Moui – on ne peut pas vraiment le savoir ça mais je ne dis rien…

Je voulais que Sammy trouve les mots pour expliquer à Tony qu’elle devait – parfois – s’occuper de Daniela parce qu’on ne pouvait pas faire autrement. Elle tenta une approche qui montrait que Tony avait un autre mère… Je ne savais pas s’il comprenait ça. Bien que le petit regardait Sammy d’un air intrigué… C’est ensuite que Daniela s’était manifestée et que Sammy était allé la chercher…

Je crois que c’était foutu pour dormir encore aujourd’hui…

Sammy était revenue dans le lit et avait demandé à Tony s’il voulait prendre la main de Daniela pendant qu’elle lui donnait à manger.

Il avait hésité et avait pris sa main doucement.

-Tony va apprendre à Daniela le football, dit-il en se montrant lui-même. Tony est le meilleur joueur, dit-il finalement.

Qui lui as dit ça ??? J’étais sûr que c’était Sniper ! Moui – c’est aussi la faute de Sniper si les dinosaures ont disparu. Ou bien celle de Stone… Je ne sais plus très bien.

Dio mio – moi aussi il faut que je dorme !

-Le meilleur ? On verra quand tu seras plus grand, dis-je en espérant toujours qu’il fasse autre chose que du football.

Tony m’avait regardé d’un regard noir et puis avait regardé Sammy.

-Toi, tu es ma Maman, dit-il montrant bien qu’il n’était pas complètement stupide du haut de ses deux ans et demi.

J’avais soupiré… Ce n’était pas vraiment le moment pour cette conversation.

-Oui. C’est ta Maman, dis-je pour couper court.

Je ne voulais pas que Tony sache que Bailey North était sa mère – ça faisait partie du deal avec Bailey. Je savais qu’il saurait un jour que Sammy n’était pas sa mère biologique mais on lui dira qu’on ne connait pas l’identité de sa mère – tout simplement.

Bien que je savais qu’on ne pouvait pas garder un secret à Los Angeles… C’était bien ça le problème.

@ Billy Lighter

J’avais très bien saisi le sens des paroles de Daniele mais j’avais choisi ouvertement de les interpréter selon ce qui me semblait être le seul bon sens. Tony était encore trop petit pour apprendre à se réconforter seul, à tout faire par lui-même. Bien évidemment, je voulais qu’il acquière un peu d’autonomie, nous ne pouvions pas tout faire pour lui mais il devait également sentir que sa famille, et cela incluait tous ses membres, étaient là pour lui, pour le soutenir et le réconforter au besoin.

- Sans ce rendre à cet extrême, il doit comprendre qu’il n’a aucune raison d’être en compétition avec Daniele… Daniela !

N’allais donc jamais cesser de les débaptiser, mon fiancé comme ma fille ? Probablement que ça s’arrangerait quand je récupérerais assez de sommeil pour avoir les idées plus claires.

Il me semblait évident que Tony avait développé un lien de confiance envers moi plus grand que nécessaire parce que on père ne s’impliquait pas assez dans son quotidien. Jouer au foot avec le petit ne devait pas se restreindre à simplement envoyer la balle au fond du jardin pour pouvoir siroter son verre de whisky, le temps que le petit aille chercher cette fichu balle !

Daniele devait trouver un autre moyen de s’impliquer et il me semblait que de faire, d’abord, les choses ensemble, tous les quatre, allait faciliter la transition. S’installer en famille pour que Daniele face la lecture du conte d’avant dodo pour Tony alors que je donnais le sein à Daniela pouvait être le début de quelque chose, non ? Mais Tony rejeta l’idée en exprimant le fait qu’il n’aimait pas sa sœur.

Merci, nous le savions déjà !

Pourtant, quand le couple North passait à la maison avec leur petite Hope, Tony jouait avec cette dernière, il lui apportait des jouets, il l’aidait à se tenir debout, tenait son gobelet ! J’eu l’impression erroné que Tony se sentait plus proche d’Hope parce qu’il avait partagé le même utérus.

Ça ne pouvait pas tenir que de ça !

Daniele apporta sa propre idée qui, bien qu’elle me plût du fait qu’il proposait de passer plus de temps avec son fils, chose que je souhaitais ardemment, me déplaisais parce que cela revenait à séparer la fratrie et c’était, selon moi, le nœud du problème. Il fallait que Tony développe de l’intérêt positif pour sa sœur et affectif avec son père.

- Bien évidement, que tu es le centre de mon univers, amore mio !

J’avais souris.

Daniele me taquinait du fait que je ne cessais d’intervertir son prénom et celui de notre fille et que je me rattrapais chaque fois comme si je jonglais avec des œufs sur un fil de fer.

- Mais il faut persister, amore mio ! S’il voit que l’on fait exactement comme il le désir, nous n’allons pas avancer, mais reculer !

Nous ne voulions certainement pas reculer, n’est-ce pas ?

Je ne pouvais pas expliquer à Tony que les mamans devaient s’occuper de leur petit en parlant de moi comme si j’étais sa mère. Ce ne serait pas juste pour le petit qui finirait un jour ou l’autre par apprendre la vérité. Je n’étais cependant pas obligé de lui dire qui était sa vraie maman, je n’en avais pas l’intention. Il devait simplement retenir que les mamans prennent grands soins de leurs tous petits au meilleur de leurs capacités et même bien au-delà. Daniela n’était née que depuis peu et j’étais déjà complètement épuisée ! C’est d’ailleurs à ce moment que ma fille me réclama.

Une fois que je m’étais réinstallée au lit avec les deux hommes de ma vie et ma fille déjà connectée à mon sein, je demandais à Tony de bien vouloir m’aider en tenant la main de sa sœur. Ça n’allait strictement rien changer mais si le petit pouvait y voir quelque chose de gratifiant à m’aider à prendre soin de sa sœur ?

Pourquoi pas !

Tony, pour ma plus grande surprise, affirma qu’il allait montrer à Daniela comment jouer au foot, parce qu’il était le meilleur joueur.

- Bien sûr que tu le lui montrera ! Quand elle saura marcher, tu le pourrais !

Daniele, bien sûr, y alla d’un commentaire qui lui valu un regard noir de ma part. Il n’était pas nécessaire de diminuer le talent de Tony au foot, pas cette nuit en tous les cas.

- Tu es meilleur un petit peu plus chaque jour, Tony !

Et quand il sera plus grand. Il verra si ça lui tient toujours autant à cœur.

Puis, notre futur étoile du foot avait affirmé que j’étais sa maman ce à quoi son père répondit par l’affirmative. Je ne lui avais peut-être pas donné la vie mais je l’aimais comme mon propre fils. J’étais prête à donner ma vie pour lui, devant Ward et je n’hésiterais pas une seconde à le refaire.

- Bien sûr que je suis ta maman ! Et toi tu es mon grand garçon !

Tony bailla et s’allongea entre son père et moi, sans pour autant lâcher la main de sa sœur qui tétait avec gourmandise, mon lait. Nous n’allions visiblement pas dormir que tous les deux dans notre lit, pour le reste de cette nuit, mais peut-être que les prochaines iraient mieux suite à cette conversation.

Tous les espoirs étaient permis !

@ Billy Lighter