Il y avait un moment que je n’avais pas eu Amon et ça commençais sérieusement à m’énerver. Je lui avais laissé plusieurs messages à son bureau, l’avantage en travaillant pour Daniele Ricci c’est que les gens de chez L.A.People pensent qu’à tout coup, c’est BSC qui appel pour remettre les pendules à l’heure. J’avais aussi  bombardé son répondeur à la maison si bien que je ne pouvais plus en laisser, la machine était pleine.

J’en étais donc à me ronger les sens, à ne plus savoir quoi penser. Est-ce qu’Amon filtrait mes appels parce qu’il en était venu à en avoir marre de moi, de nous, de notre relation clandestine ? Lui qui disait pourtant, chaque fois que nous nous retrouvions au lit à quel point il se complaisait dans cette relation sans obligation, qui ne nous enchaînait pas l’un à l’autre, qu’il y trouvait les avantages, sans les désagréments du couple.

Peut-être avait-il trouvé son bonheur ailleurs, dans les bras d’une autre pour qui il est beaucoup moins difficile de se libérer sur demande. Ma situation n’avait rien de simple, quatre enfants et un mari, je ne pouvais pas accourir dans son lit quand il en faisait la demande.

Plus j’y pensais, plus je me disais que c’était la raison de son silence.
Il aurait pu avoir la décence de me le dire en face plutôt que de me laisser me morfondre toute fin seule dans mon coin, à chercher sans jamais trouver la réponse à ce changement de cap. Je devais en avoir le cœur net, qu’importe si je devais avoir mal ou non.

Alors je demandais à Daniele si je pouvais m’absenter pour le reste de la journée. Il savait depuis un moment que j’entretenais une relation extraconjugale et ne me questionnait pas quand je demandais de partir avant la fin de la journée. Je crois qu’en fait, ça amusait mon patron de savoir que je trompais mon mari, probablement parce qu’il m’a trouvé en larmes le jour de mon mariage justement parce que j’avais découvert que mon futur mari m’était infidèle mais fort probablement plus parce qu’il ne l’aime pas plus que ça.

Nous étions vendredi en fin de matinée, tout était tranquille au bureau, les dossiers chauds étaient entre bonnes mains, le reste pouvait attendre et aucun rendez-vous n’était prévu alors tant qu’à rester assise à me limer les ongles et trop penser, je pouvais partir. Je passais un dernier coup de fil, chez L.A.People, au cas où enfin Amon daignerait prendre mon appel mais on m’informa qu’il était en congé pour encore un moment.

En congé ? Il se tapait une autre fille, c’était clair comme le nez en plein milieu du visage ! Sinon, il en aurait profité pour me voir, chaque fois qu’il le pouvait, avant, il tentait quelque chose pour me retrouver et là qu’il Tait libre comme l’air il ne me donnait aucun signe de vie ?

J’étais à la fois triste et en colère…

Je ne méritais pas de me faire jeter de la sorte !

J’étais devenue légèrement plus paranoïaque depuis l’intrusion de River Moriarty chez nous, la fusillade sur Maritza Reed et l’enlèvement de sa fille, la jeune chanteuse Olivia Cortez, à moins qu’il ne faille maintenant l’appeler Olivia Reed ?   Je préférais prendre un taxi et laisser ma voiture chez BSC, pour les apparences.

La voiture me laissa devant l’immeuble d’Amon, Downtown. Je payais ma course et sortis du taxi avant d’entrer à l’intérieur quand une femme en sortit. Je ne voulais pas sonner, de peur de me faire rejeter avant même d’avoir pu le voir. Je préférais  le voir en face, valait mieux.

Je maudissais chacune des marches que je gravissais. Pourquoi cet immeuble n’est-il pas pourvu d’un ascenseur comme tant d’autre ? C’est inhumain de devoir grimper chaque étage en talons hauts ! Je vous mets en défi de le faire, vous m’en donnerez des nouvelles !  Je dû me tapoter le front avec mon mouchoir de dentelle avant de frapper à la porte et j’attendis patiemment qu’on m’ouvre.

Je frappais à nouveau puis tournais la poignée qui ne résista pas et la porte s’ouvrit. Ça, s’était étrange…

- Amon ?

J’entrai à l’intérieur de son loft et je le vit, dans son lit, et dieu merci, seul ! Et il dormait? Était-il malade, assez pour le tenir à l’écart du travail et de ne pas avoir la force de retourner mes appels ?  Je commençais à craindre le pire. En me retenant contre le mur, je retirais mes chaussures et j’avançais sur la pointe des pieds jusqu’à pouvoir grimper dans son lit et de passer ma main sur son front. Il n’était pas chaud mais son visage était couverts d’ecchymoses tirant sur le violacé et le jaune, signe que ses coups commençaient à dater.  Je le caressais doucement, je ne voulais pas lui faire peur, puis, je me penchais sur lui et déposais un baiser sur ses lèvres.

- Que s’est-il passé… j’étais si inquiète ! chuchotais-je en m’allongeant contre lui.

@ Billy Lighter

Je venais de sortir de l’hôpital et tout ce que je demandais, c’était de pouvoir dormir encore. Mes côtes me faisaient toujours un mal de chien et mon visage était toujours tuméfié par le traitement que m’avait réservé Ward sur le ring. Alors, quand on m’avait laissé sortir, j’étais rentré directement chez moi.

Là, le clignoteur du répondeur rougeoyait, mais je n’avais pas la force d’écouter les messages et encore moi de passer des coups de fils. De toute façon, les médecins m’avaient exempté du travail pour quelques semaines encore.

Je m’étais donc prudemment allongé dans mon lit et m’étais mis à rêver. Eveillé d’abord… J’étais là, à penser à ce que j’avais raté, aux articles que j’aurais pu avoir mais que j’avais loupé. Puis, à Sonne. Que faisait Sonne à cette heure-ci ?

Soit elle travaillait, soit elle était en train de donner le biberon à l’un de ses petits. Je la voyais, chantonnant en tenant le biberon. Elle devait faire une mère hors pair, même si elle était une épouse adultère.

Je commençai à m’endormir tout en ayant envie d’elle. Ses courbes me manquaient, le son de sa voix me manquait. J’avais envie de la voir mais pas assez de force pour ça, même pas pour lui passer un coup de fil.

Après ma sieste, peut-être.

Mes yeux étaient fermés et mes pensées se délitaient, un mélange du travail et de Sonne, de Freyia aussi. Des souvenirs d’enfance, ce que j’allais bien pouvoir manger ce soir… Bref, de tout, de rien…

Quand je sentis sur mes lèvres la douceur de celles de Sonne que je reconnu instantanément. Je gardai les yeux fermés. Apparemment, j’avais oublié de verrouillé le loft une fois à l’intérieur. Elle passa aussi sa main sur mon font et j’ouvris doucement les yeux…

J’arrivai à lui sourire. Elle s’allongea contre moi, toute habillée alors que moi, j’étais en boxer, révélant toutes les ecchymoses que j’avais, tant sur le visage que sur les côtes…

Sonne elle, voulait savoir ce qui s’était passé.

-Un match de boxe que j’ai perdu… Contre Ward Fleming… Je suis content de te voir aussi. Bonjour, Sonne.

Je tendis la main vers la table de nuit pour attraper un tube de pommade spéciale pour mes blessures. Je le tendis à Sonne avant de l’embrasser.

-Tiens… Si tu veux voir l’étendue des dégâts, tu peux mettre ça sur mes blessures.

Je m’allongeai sur le dos en grimaçant.

-Putain j’ai mal partout…  Et toi, comment vont les petits. Comment vas-tu en tant que femme à part entière?

@ Billy Lighter

Mon cœur n’avait fait qu’un tour lorsque j’avais vu Amon, allongé dans son lit, ça ne lui ressemblait pas, pas en pleine matinée; il n’était pas du genre flemmard. Je m’étais approché et pu constater que son visage était couvert de marques. Il avait eu accident ? Cela expliquerait pourquoi j’avais été sans nouvelle de lui pendant tout ce temps.

Je l’avais embrassé puis passé ma main sur son front alors qu’il ouvrait doucement les yeux puis il me répondit qu’il avait perdu un match de boxe. J’allais lui demander s’il avait boxé contre une machine de guerre mais apparemment son adversaire était un homme. Mes traits d’inquiétudes s’atténuèrent alors que mon visage s’illumina d’un sourire quand il ajouta qu’il était content de me voir.

- Je commençais à me demander…

Je tournais la tête  vers là où était son téléphone et son répondeur qui clignotait d’impatience. Pas de doute, mes nombreux messages étaient  coincés là dedans, et je me sentais un petit peu ridicule maintenant, de l’avoir bombardé d’appels alors qu’il avait besoin de repos.

Il me tendit un tube de pommade avant de s’allonger sur le dos. Je retirais le bouchon du tube et en mis un peu dans ma main avant de l’étendre sur ses blessures.

- Ce mec, Ward Fleming, il boxe avec quoi ? Un poing-américain dentelé ?

Je n’ai jamais boxé, ni même assisté à un match de boxe mais j’étais presque certaine, depuis le temps que je fréquentais Amon secrètement, que les blessures qu’il arborait n’étaient pas normales alors soit son adversaire avait triché, soit il était doté d’une puissance surhumaine.  J’usais de toute la délicatesse possible pour appliquer de la pommade à Amon en répondant distraitement  à sa question tant je me concentrais sur ce que je faisais.

- Ils vont biens, ils adorent leur nouvelle babysitter et moi, de l’avoir avec nous, ça me permet plus de souplesse dans mon temps… j’ai plus de temps pour moi, en fait.

Je bouchais le tube quand j’eu terminé puis  je me permis de m’allonger dans le lit, avec lui, faisant bien attention à ce que je ne lui fasse pas mal en me plaçant.

- C’était quand ce match, Amon ?

La question se voulait en fait ‘’ Depuis combien de temps est-il seul à souffrir’’. Si j’avais su, je serais venue plus vite plutôt que d’attendre en me remplissant la tête de suppositions qui n’ont fait que me torturer l’esprit.

- Je ne veux pas m’imposer, Amon, mais si tu veux, je viendrai le matin avant d’aller au bureau puis sur mon heure de lunch. Je t’apporterai de quoi te nourrir convenablement, je prendrai soin de toi et tu verras, en un rien de temps, sur iras déjà mieux.

Je me doutais qu’il ne devait pas avoir la force de se cuisiner de bons petits plats maisons et se commander de la pizza, c’est bien un temps mais ce n’est jamais comme de la cuisine fait avec amour.  Je pouvais me permettre de jouer avec mon horaire, avec Sky qui venait cinq jours en semaine, j’allais faire en sorte que mon amant reçoive les soins nécessaires, ceux dont il avait besoins.

- J'irai faire tes courses et ta lessive...

Depuis combien de temps il n'avait pas fait sa lessive ?  Ses draps avaient besoin d'être changés aussi, et le sol méritait un coup de balais. Bon, ce n'était pas si terrible mais je voulais que tout soit parfait pour lui afin qu'il puisse se remettre sur pied dans les meilleures conditions possibles.

@ Billy Lighter

Allongée tout près de moi, Sonne était soulevée sur un coude pour pouvoir me regarder. Je ne devais pas être beau à voir… Mais je levai tout de même une main pour dégager une mèche rebelle de ses cheveux et la coincer derrière son oreille. Elle était belle, mon amante et me semblait toujours rayonner comme au premier jour.

Je lui souris quand elle dit qu’elle commençait à se demander… à se demander si je voulais encore d’elle, j’imaginais…

-Shhh… Ne te pose pas trop de questions.

Ouais, parce qu’en réalité, j’avais juste été HS pour un temps à l’hôpital et trop flemmard que pour retourner les appels qui s’agglutinaient sur mon répondeur.

Je lui expliquai alors pour le match de boxe que j’avais perdu contre Ward. Et elle me demanda si Ward se battait avec un poing américain dentelé… Il ne fallait pas demandé la tête que j’avais si elle pensait ça. Je voulu rigoler mais m’arrêtait bien vite.

-Me fait pas rire… ça fait mal.

Mes côtes avaient morflé et l’un de mes poumons avait été endommagé.

Je m’inquiétai de savoir comment Sonne allait, comment ses enfants allaient. Je me contractais parfois quand elle touchait avec la pommade les points les plus douloureux de mes blessures. Pendant ce temps-là, Sonne m’expliquait que ses enfants allaient bien, qu’ils avaient une babysitter géniale et qu’elle avait plus de temps pour elle…

-Plus de temps pour nous ?

Je lui avais dit ça en souriant, avant de l’attirer à moi pour l’embrasser. Puis elle me demanda de quand datait le match.

-Une semaine… Une semaine et demi ? J’ai un peu perdu le compte des jours.

Elle proposa alors de s’occuper de moi comme seule une femme aimante pouvait le faire. Je lui souris à nouveau, laissant ma main caresser sa joue et suivre les lignes de son corps jusqu’à son épaule. Elle était bien faite. Extrêmement bien faite. Ses yeux bleus étaient magnifiques.

-Comment pourrai-je refuser ? Hein ? Sonne ? Quand tu me fais ces yeux-là.

Je n’avais pas beaucoup mangé, depuis mon retour à la maison et l’aide de Sonne serait la bienvenue. C’était aussi un bon prétexte pour pouvoir se voir.

Mon corps sentait la crème, maintenant. C’était une odeur qui n’était pas désagréable. Mieux que la sueur en tout cas. Sonne, elle, continuait d’énumérer ce qu’elle ferait pour moi. Je l’attrapai doucement pour l’embrasser encore.

-Sonne… Sonne… ça va… Je ne vais pas mourir. J’ai mal, mais je ne vais pas mourir… Et je serai content que tu fasses tout ça pour moi.

Je m’écartai un peu pour lui laisser plus de place dans mon lit qui devait puer la sueur et peut-être le sang aussi, un peu. Mais je voulais Sonne près de moi, tout contre moi.

-Alors dis-moi… Qu’est-ce que j’ai raté dans le monde du showbiz ces derniers temps.

Je voulais juste entendre sa voix, elle m’aurait lu l’annuaire que j’y aurais trouvé tout autant de plaisir.

@ Billy Lighter

J’ai toujours eu cette tendance malicieuse de réfléchir trop et de me monter des scénarios pas toujours rassurant. Parfois, ça m’avait rendu service, de réfléchir non pas d’imaginer le pire, ça m’avais permis entre autre d’apprendre la vérité sur Axel, entre autre, mais parfois, pour ne pas dire la majorité du temps, ça me pourrissais la vie, comme en ce moment, avec Amon, où je m’étais torturé l’esprit à imaginer qu’il m’avait cavalièrement largué, sans plus de considération.

J’avais été rassuré de le trouver seul au lit, mais ce sentiment avait été de courte durée parce qu’il n’était pas au sommet de sa forme suite à un match de boxe qu’il avait perdu. D’ailleurs, son adversaire avait été une brute pour le mettre dans un tel état.  Je me doutais bien qu’Amon ne devait pas être au meilleur de sa forme avec un combat mais de là à être au lit et démonté comme s’il avait passé dans un broyeur?

- Oh ! Oh, pardon, Amon ! dis-je en m’esclaffant légèrement, Je ne voulais pas te faire rire…

Je passais ma main dans ses cheveux comme il l’avait fait avec les miennes puis déposais un baiser sur le bout de son nez avant de lui raconter, le peu de nouveau que j’avais à dire au sujet de moi, de mes enfants, de ma vie. Bien évidement, l’histoire de la nouvelle babysitter qui me permettait d’avoir plus de temps pour moi ne lui échappa pas.

- Beaucoup plus de temps pour nous, oui !

Sa question m’avait remplie d’une douce euphorie, comme j’aimais qu’il puisse souhaiter avoir plus de temps avec moi, pour nous deux. Déjà, je planifiais de passer avant le travail et pendant mon heure de lunch, peut-être même un peu après le boulot, question d’être certaine qu’il aura tout ce dont il a besoin pour passer la soirée et la nuit avant mon retour le lendemain matin. J’irais lui chercher de bons petits plats, je ferais sa lessive et son ménage, parce que je me doutais qu’il n’avait pas eu le temps de voir à tout ça, c’est tout à fait compréhensible ! Qui voudrait passer la serpillère dans cet état ? Des idées pour l’aider, pour prendre soin de lui, j’en avais encore des tas mais il me fit me rapprocher de lui pour m’embrasser avant de me murmurer qu’il n’allait pas mourir mais… qu’il serait tout de même content que je puisse l’aider au quotidien.

- Oh mais je ne le fais pas pour toi, mais pour moi… Plus vite tu te remets sur pied, plus vite tu redeviens fonctionnel…

Je ne pu garder mon sérieux et je m’esclaffais avant de l’embrasser tendrement en prenant soin de ne pas toucher son corps, là où il avait mal.

- J’ai très, très envie de prendre soin de toi et de te couvrir de milles et unes petites attentions et ce n’est aucunement intéressée même si pour être tout à fait honnête, ça va me faire beaucoup de bien de passer plus de temps avec toi.  

Profiter du temps que nous avions ensemble, comment en ce moment alors que je pouvais rester quelques heures. Je m’étais blotti contre lui et je fermais un peu les yeux, comme si je pouvais mieux entendre les battements de son cœur. C’était réconfortant, sécurisant, après les moments où j’avais cru ne plus jamais me retrouver dans ses bras.  Amon, lui, avait envie que je lui raconte les derniers potins qu’il aurait pu rater pendant son hospitalisation et sa convalescence à la maison.

- Voyons voir… Le couple Reed à convolé…  Ça s’est su qu’une fois la noce faites, preuves qu’ils avaient gardé ça secret jusqu’au tout dernier moment… Ensuite heu… laisse-moi… Oh ! Attend ça c’est un scoop ! Samantha Mancini est enceinte et crois le ou non, Daniele Ricci s’en réjouit au point où il parle de sa future petite fille comme de la prunelle de ses yeux !

Pour ceux qui connaissent bien mon patron, ce genre de comportement détonne de ce qu’on a connu de lui, surtout avec son fils pour qui il m’avait engagé un temps pour prendre soin de lui parce qu’il n’avait guère le temps, voir limite du dédain. Ça semblait aller un peu mieux, sans lui donner le titre de père de l’année, on voyait plus souvent le couple avec le petit garçon faire des ’’choses normales’’ qu’une famille ferait, par exemple, traîner au centre commerciale.

- Olivia Cortez est retournée à l’école et les choses semblent se replacer pour elle et heu…  en fait je crois que c’est à peu près ça.

Je relevais la tête pour le regarder, me perdre dans ses beaux grands yeux.

- Tu veux que j’aille à la pêche pour toi ? Je peux aller te chercher des magazines et les journaux si tu veux.

Il est certain que les informations dans les différentes publications ne représentent plus de scoop mais pouvaient le divertir et le mettre sur des pistes, en tous les cas, ce serait mieux que de regarder le plafond de son loft pendant des heures.

- Je vais aller fouiller dans tes armoires, question de voir si je trouve quelque chose pour te nourrir puis ensuite, je te ferai couler un bain et pendant que tu vas te relaxer, je vais laver tes draps parce que… je suis désolée de t’apprendre qu’ils sentent aussi bon que ton sac de sport !

@ Billy Lighter

Je m’esclaffai doucement avec elle quand elle demanda pardon de m’avoir fait rire. C’était que mes côtes me faisaient un mal de chien. Sa main dans mes cheveux fut une vrai bénédiction et je soupirai d’aise de la sentir tout prêt de moi. Comme à chaque fois, elle m’avait manqué, mon amante.

J’appris qu’il y avait du changement dans la famille Moriarty : ils avaient engagé une babysitter qui permettait à Sonne de travailler, mais aussi d’avoir plus de temps libre… Plus de temps pour nous… une formulation de la chose qui fit rayonner le visage de Sonne. Et j’en étais ravi.

Sonne avait déjà plein d’idées pour m’aider et je l’interrompis d’un baiser en lui disant que je n’étais pas non plus à l’article de la mort. Et le fait que la babysitter était là pour lui laisser un peu de temps libre ne voulait pas dire qu’elle devait venir faire ici les tâches qu’elle aurait encore à faire à la maison.

Ce à quoi Sonne répondis que ce n’était pas pour moi qu’elle le faisait mais pour elle comme quoi plus vite je serais rétabli, plus vite je serais « opérationnel »… Je pouffai de rire en essayant de ne pas me faire mal, mais c’était peine perdue. Tant pis, c’était drôle quand même.

-Tu ne perds pas le nord, toi.

Elle m’embrassa en faisant très attention, ce pour quoi je lui étais énormément reconnaissant. Puis, avec un peu plus de sérieux, elle réitéra qu’elle avait envie de me couvrir de toutes ses bonnes intentions, mais aussi, de passer plus de temps avec moi.

-Tu m’en vois ravi.

Sonne posa sa tête contre moi et ferma les yeux. Je respirais doucement, profondément, ma main caressant le haut de son dos puis se perdant dans ses cheveux. Et dès lors, je lui demandai des nouvelles de L.A. Une ville que Ward m’avait poussé à cesser d’observer à coups de poings.

Sonne me raconta que le couple Reed s’était uni pour de bon. Ce qui me fit hausser les sourcils.

-Waw… Il faudra que j’interviewe la nouvelle Madame Reed pour voir quel type de femme a pu mettre le grappin sur un type comme Jimmy Reed.

Quant à Daniele Ricci, apparemment, il avait mis Samantha Mancini enceinte et contre toute attente, le futur papa en était on ne pouvait plus fier.

Je rigolai.

-Je devrais interviewer ces deux femmes en même temps.

Restait Olivia Cortez qui avait apparemment repris les cours normalement après son enlèvement. Une petite force de la nature que c’était.

Je lissai une mèche de cheveux de Sonne, me perdant dans ses yeux azur… Elle voulait aller à la pêche aux infos pour moi.

-Tu en fais déjà tant ! Et  je ne peux pas rester dans ce lit ad vitam aeternam…

Je l’embrassai tendrement, vraiment reconnaissant de tout ce qu’elle voulait faire pour moi.

-J’irai à la pêche aux informations moi-même… Mais je prends le dîner, le bain, et le lavage des draps.

Je me redressai difficilement, d’abord sur un coude, puis en position assise, dévoilant encore plus d’hématomes à la vue de Sonne. Ward ne m’avait pas battu, il m’avait massacré…

Mais je réussi tout de même à me lever et à tenir sur mes jambes. J’étais en boxer et traversai une partie du loft jusqu’à la baignoire ouverte sur tout le reste. Quoi que Sonne fasse dans le loft, elle pourrait me voir de partout.

Je fis couler l’eau et me débarrassai de mon boxer.

@ Billy Lighter

Amon était amoché mais il était en vie, c’est tout ce qui devait compter. Je m’étais imaginer tellement de scénarios différents qu’au final, ça me semblait presque être un moindre mal, n’empêche qu’il souffrait vraiment, ça se voyait sur les traits de son visages qu’il tentait de dissimuler avec son beau sourire moqueur.  J’allais faire de mon affaire sa convalescence, parce qu’il faut le dire, quand même un peu, tant qu’il est coulé au lit, la raison première de notre relation n’a plus raison d’être… Bien évidement, en lui disant ça, je rigolais et ça l’a fait rire aussi.

- Jamais !  Je veille de près à mes intérêts.

Je le regardais tendrement en passant ma main sur sa joue.  

Ça pouvait être si simple, une histoire comme il y en a des milliers. Une relation adultère qui vient combler un manque mais c’était plus complexe. Avec Amon,  je me sentais moi, Sonne. Avec lui, je pouvais ne porter qu’un seul chapeau, pas celui d’épouse, de ménagère de mère, non que celui de Sonne et c’était merveilleux comme sensation, autant que ça l’était que de rentrer chez moi ensuite et de devoir porter tous mes autres couvre-chefs.  Et peut-être oui, c’était de l’amour. J’avais déjà cafouillée en lui disant je t’aime mais au fond, si je ne l’aimais pas, serais-je ici ?

J’avais donc l’intention de prendre soin de lui. De lui tenir compagnie chaque fois que je le pourrais et par la même occasion, lui apporter de quoi ce nourrir convenablement, faire ses courses, sa lessive, pleins de petites choses pour lesquelles il n’avait certainement pas l’envie ni l’énergie.

Avec son état qui l’a maintenu loin des derniers potins, Amon n’est pas au fait de ce qui s’est déroulé dernièrement dans la sphère mondaine. Il a manqué le mariage du couple Reed, je lui raconte que Samantha Mancini porte l’enfant de Daniele Ricci et quelques autres petits potins que j’ai entendu entre les branches.

- Maritza est une femme élégante et absolument charmante, tu aurais beaucoup de plaisir à l’interviewer.

Qu’en a Samantha Manici, Amon suggéra qu’il rencontre les deux femmes en même temps. Pourquoi pas ? Ça ferait certainement une super entrevue et je voyais déjà le titre comme quelque chose du genre Tête à tête avec deux femmes puissantes! , parce qu’il faut se le dire en face, pour mettre le grappin sur les deux célibataires les plus endurcis de Los Angeles, c’est tout un tour de force !

Je pourrais continuer de recueillir des informations pour Amon, c’est ce que je lui disais alors que je me perdais dans l’immensité de son regard et qu’il jouait dans mes cheveux.

- D’accord… mais ça ne coûte rien de laisser trainer mes oreilles.

Amon se redressa lentement dans le lit me laissant voir l’étendu des dégâts, j’en eu le cœur tout serré en voyant combien il était mal en point. J’avais bien fait de venir et résolue plus que jamais de l’aider à prendre soin de lui.  Avec la rapidité d’une limace, il se dirigea jusqu’à sa baignoire et moi, je me levais également de son lit pour en retirer les draps et les amener avec moi jusqu’à sa machine à laver et je ne pouvais m’empêcher de lorgner vers Amon qui était maintenant nu et attendait que la baignoire se remplisse suffisamment avant de s’y glisser.  Ce fut vers ses armoires de cuisines que je me dirigeais ensuite, cherchant quoi lui cuisiner.  Mon amant avait grave besoin de quelqu’un pour faire ses courses, nous ferions la liste de tout ce dont il a besoin ensemble, question d’être certaine de lui prendre les bons produits mais en attendant, je trouvais une conserve de soupes et ça ferait l’affaire pour le moment.

Quand la soupe fut dans la casserole, je rejoignis Amon et m’agenouillais sur le sol  pour m’appuyer contre la baignoire et pouvoir lui mouiller le dos et lui caresser la nuque.

- Je sais que nous sommes qu’amants, mais ça m’aurais tué de te perdre.

Puis, je l’embrassais délicatement sur son épaule.

@ Billy Lighter